Depuis que j’ai emprunté le chemin de l’éducation positive, j’ai senti que le rythme était une question qui revenait régulièrement. Une de mes phrases-clé d’ailleurs (que les parents qui suivent ma formation Point de Rencontre + connaissent bien), c’est : « La parentalité positive est une question de rythme. »
En effet, comment prendre le temps d’écouter nos enfants, de nous écouter nous-même, de prendre soin de notre relation, si chaque journée est un emploi du temps sous contrainte ?
Pendant ces vacances, nous avons choisi de ralentir. Cela nous arrive parfois. Et j’ai envie de le partager avec vous. D’abord pour vous en expliquer les raisons, ensuite pour vous montrer à quoi ça peut ressembler.
NOTE : cet article sera complété au fur et à mesure de nos vacances – mais seulement quand j’en aurai le temps ! (Vous l’aurez compris, je ne m’impose rien…)
Ralentir, un choix à contre-courant
Anecdote : une incompréhension classique sur le fait de ne pas avoir le temps
Hier soir, je donnais une conférence en ligne sur le thème « Encourager la coopération ».
L’une des participantes m’a demandé comment prendre le temps d’accueillir les émotions des enfants lorsqu’on n’en avait pas le temps.
Alors… d’abord il n’est pas forcément nécessaire d’avoir le temps pour accueillir… il s’agit d’abord de changer les mots qu’on emploie. Remplacer par exemple le « C’est pas grave ! » en « Ah oui, je comprends que tu n’aies pas aimé. »
Mais, c’est vrai, souvent la parentalité positive impose un autre rapport au temps. On en parlait déjà dans l’article « Question de ryhtme : ralentir ? » qui évoquait les concepts de slow life, ou de slow parenting.
S’en est donc suivi un échange autour du rythme. Pas le temps. Ralentir.
C’est vrai que c’est dur dans notre société actuelle, qui pousse à un rythme effreiné, je l’admets bien volontiers !
Cette participante me dit qu’il n’est pas possible pour elle de ralentir. Pas possible. Elle rentre du travail à 20h, et à ce moment-là, il faut juste que les enfants aillent au lit. C’est comme ça.
Sauf que… elle explique ensuite qu’elle ne travaille pas le mercredi, et qu’elle passe sa journée à les amener à gauche et à droite pour leurs activités…
Un choix délibéré
Et c’est là qu’on comprend qu’il y a aussi une question de choix.
Ces parents ont effectivement fait le choix de « remplir » le mercredi d’activités.
Avec toutes les meilleures intentions du monde. mais au détriment d’un ralentissement.
Je ne dis pas que c’est le mauvais choix, c’est peut-être celui qui leur convient, mais c’est un choix délibéré.
De notre côté, nos enfants n’avaient pas d’activité du tout quand ils étaient petits. Du tout.
Et bien sûr, sur un certain point, c’est dommage.
Ils n’ont pas appris à jouer au tennis, ou je ne sais quoi qu’ils auraient pu faire.
Mais… ils ont eu le temps de s’ennuyer, de créer, de jouer ensemble.
On ne peut pas tout avoir, et on choisit.
Est-ce que les enfants de cette participante tirent plus de bénéfices de leurs activités que ceux qu’ils tireraient d’une maman plus reposée et présente avec eux le mercredi ? Je n’ai pas la réponse. Mais je sais que « ce n’est pas possible de ralentir » n’est vrai que dans les contraintes que l’on se met.
Le lien avec les vacances
Un moment où on a souvent le choix en tout cas de ralentir ou pas, c’est le moment des vacances.
Nous, on aime bien découvrir de nouveaux endroits, et on n’a pas peur de faire de l’itinérance… on a parcouru énormément de kilomètres avec nos enfants, et ça ne nous fait pas peur.
Mais parfois, il est bon de privilégier autre chose. Le fait de prendre le temps. De laisser de la respiration. De ne pas seulement faire et faire, mais aussi être. Ensemble.
Ça me parait d’autant plus important que pendant les vacances, justement, nous sommes ensemble.
Ce qui veut dire que ça permet de partager, mais ça crée également des tensions!
C’est ce que me racontait Laure, et qui l’a poussée à s’inscrire à « En finir avec les disputes dans la fratrie »
« Mes enfants se disputaient beaucoup, et c’est souvent pendant les vacances que ça se cristallise parce qu’ils sont ensemble… et c’est dommage parce qu’on a envie de passer des belles vacances ! »
Donc, ce moment de respiration, il fait du bien à tout le monde, individuellement et collectivement !
Sortir du quotidien pour se reconnecter
La première tentation qu’on pourrait avoir, quand on décide de ralentir le rythme, c’est tout simplement d’éviter de partir en vacances !
Et c’est effectivement le choix qu’on fait parfois. On part un peu moins, on s’autorise des moments maison, on rentre un peu plus tôt.
Les préférences des enfants
Il faut dire que nos deux plus jeunes adorent rester à la maison.
Ça leur donne le temps de ressortir les activités qui ne sortent pas toujours, de trainer avec leurs BDs, de jouer dans leur chambre… bref, ils savourent l’absence de rythme et d’obligation !
Donc, ça nous encourage à respecter parfois cette envie.
L’importance du changement d’environnement
Mais on sait aussi que changer d’environnement permet de vivre autre chose !
Donc, si on part, c’est évidemment parce qu’on aime voir d’autres paysages, mais aussi parce que c’est ce qui crée de l’espace pour plus de connexion.
Je suppose que je ne suis pas la seule à vivre ça ! En restant à la maison, on reste dans nos routines et dans nos charges mentales… dans le rangement, les lessives, etc…
Quand on part, tout d’un coup, on est plus libre.
Le cadre inhabituel crée de l’espace et nous permet de partager d’autres expériences.
Les activités choisies
Quand on décide, comme c’est le cas cette fois, de faire des vacances « posées », on fait particulièrement attention au rythme.
On va alterner les journées avec activité (randonnée en particulier… parce que notre destination est juste magnifique !), et les moments de détente, autour d’un puzzle, d’un jeu de société ou d’un livre...
C’est seulement pendant ce type de vacances qu’on choisit une destination, pour y rester le plus de nuits possible. (Comme notre destination est un peu loin, il nous faudra 2 nuits à l’aller, et 1 au retour quand même…).
Ça permet aussi moins de logistique de bagages, de courses, et de se sentir un peu plus vite « comme à la maison » !
Et sur le trajet…
Et dès le trajet (bon ça, en vrai, c’est aussi le cas dans les vacances itinérantes), on commence les activités de connexion, puisqu’on en profite pour lire un livre ensemble !
On a commencé à lire la série « Alma » de Timothée de Fombelle l’été dernier, et on n’a toujours pas fini, parce qu’on le lit avec Alice qui est entre-temps partie à l’université… on en est à la fin du tome 2.
Les tomes 2 et 3 partent donc avec nous, et je me réjouis de les reprendre !
C’est un rituel familial auquel on tient tous depuis des années…
Carnet de bord de nos vacances en Écosse
Nous sommes déjà allés en Ecosse à la Toussaint 2023.
Cette fois, notre objectif est clair : on voulait voir l’île de Skye !
On a donc réservé une maison dans un coin isolé de l’île… on va être bien, mais c’est un peu loin, il faut donc compter le trajet dans les vacances…
Mardi 8 avril : route Londres-Lancaster – départ vers 15h30
Un horaire de départ un peu surprenant, mais dû à nos contraintes externes : Nicolas était en réunion à Paris la veille et le matin, et revenait par le train en début d’après-midi.
De mon côté, je travaillais encore mardi matin, avec même une séance d’accompagnement en ligne des parents de Point de Rencontre + pendant la pause déjeuner.
Malgré ça, on a eu une organisation au top !!
Pour commencer, le matin, avant que je me mette à mon bureau, on a réparti les tâches entre Alice, Léon, Anatole et moi. (Pour rappel, au moment où j’écris ces mots, ils sont respectivement 18, 13 et 11 ans).
Entre autres choses, Alice a préparé le déjeuner, et Anatole s’est porté volontaire pour faire des quiches pour le soir, car on savait qu’on n’arriverait pas tôt.
Tout le monde a été super efficace, j’ai été bluffée !
Tellement qu’on avait déjà chargé la voiture à 15h, quand Nico est arrivé.
Le temps qu’il se change, et prenne un café, on est parti vers 15h30, pour 4h de route environ + un arrêt pour charger la voiture (électrique), jusqu’à Lancaster.
Et dans la voiture, on a pu reprendre la lecture d’Alma !
Arrivée vers 20h30 – avec une bonne répartition des rôles.
On voit que nos enfants sont rôdés maintenant, et c’est bien agréable.
Pendant qu’Anatole et moi préparions les lits, Nico est allé brancher la voiture et Alice et Léon préparaient la table.
C’était assez marrant de découvrir les quiches qu’Anatole avait conçu avec tout ce qui restait dans le frigo : c’est la première fois que je goûtais des bouts de radis dans une quiche !!
Mercredi 9 avril : route Lancaster-Invergarry – tout en prenant le temps
Ce mercredi est une journée complète de route… mais on trouve le temps pour des pauses.
D’abord, on commence par sortir petit-déjeuner en ville, ce qui nous permet d’avoir un aperçu de Lancaster.

Ensuite, de la route bien sûr, tout en équilibre entre moments lecture tous ensemble, et moment chacun dans son coin pendant lesquels les enfants, principalement, écoutent de la musique.
Ce qui rythme nos arrêts, c’est la charge électrique de la voiture.
Alors, on essaye de calculer et de bien viser.
Là, on fait une pause à Glasgow (ça y est, on est en Ecosse !), et on en profite pour
1- déjeuner au restaurant (et rire de l’accent devant lequel on est un peu perdu…)
2- acheter un jeu de société (Anatole n’a pris que de « petits » jeux, et on aime aussi les jeux plus ambitieux, c’est l’occasion d’enrichir notre collection).
Rien de spécial dans notre après-midi, mais nous arrivons le soir dans un genre d’auberge de jeunesse un peu isolée, où l’on dort, après un dîner très basique, dans une chambre familiale.
Episode du choix du lit
Je ne vais pas vous faire croire que tout se passe toujours sans conflit… Bien sûr qu’il y a parfois des tensions !
Ce soir-là, débat autour du choix du lit.
Chacun des enfants voudrait prendre le lit qui est au dessus du nôtre, nul doute parce qu’il est un peu original (un lit simple au dessus d’un lit double, avec une échelle/escalier)
Alice, évidemment, se retire très vite de la discussion : à 18 ans, on sait qu’on peut mettre son énergie ailleurs…
Mais Léon et Anatole tournent un peu en boucle dans leurs arguments, et n’arrivent pas à trancher.
J’aime éviter d’intervenir dans ces situations, pour qu’ils trouvent leur propre solution. Mais là, c’est vraiment bloqué.
Nico et moi prenons donc une décision : c’est Anatole qui sera au dessus de nous.
Je leur dis quand même que je me sens un peu déçue qu’aucun des deux ne décide que le choix du lit ne vaut pas cette tension…
Cela fait probablement réfléchir Anatole qui, pendant que Léon prend sa douche, me dit : « Finalement, je regrette de m’être battu pour ce lit. C’est vrai que ce n’est pas si important ! Je vais le lui laisser. »
Quelle n’est pas la surprise de Léon de trouver son frère dans l’autre lit quand il sort de la salle de bain !
Ouf.
Jeudi 10 avril : on arrive sur l’île de Skye !
Le matin
Notre lieu pour la nuit n’est qu’à 2h30 de notre destination, mais nous avons bien l’intention de prendre notre temps pour l’atteindre.
Tout d’abord, petit déjeuner tranquille. (et simple)
Puis, tout en entamant le tome 3 d’Alma, on avance donc entre les lochs vers le pont de l’île de Skye.
Premier arrêt impromptu au bord de la route, pour voir la végétation qui se reflète dans l’eau.

Bon sang, c’est tellement beau que je sens comme une montée d’émotion interne ! Ça me fait rarement ça, je vous assure, mais là, clairement, je nourris des besoins de beauté et de grandeur, dont je n’étais même pas vraiment consciente !

On reste un peu au bord de l’eau, et c’est tout bête, mais c’est le vrai début de notre escapade écossaise pour tout le monde.
Comme le lancement officiel des vacances !
C’est d’ailleurs au bord de ce loch qu’on prend notre première photo de famille, qui vient en tête de cet article.
On fera un autre arrêt rapide sur le parking d’un château populaire, mais on n’y restera pas.
Ça n’a pas, pour nous, la magie de ce loch où nous étions seuls…
On fera un autre arrêt rapide sur le parking d’un château populaire, mais on n’y restera pas.
Ça n’a pas, pour nous, la magie de ce loch où nous étions seuls…
On fera un autre arrêt rapide sur le parking d’un château populaire, mais on n’y restera pas.
Ça n’a pas, pour nous, la magie de ce loch où nous étions seuls…

Enfin, avant d’aller vers sur Skye, on fait un détour par un village côtier très joli, dans lequel la marée basse nous permet de pique-niquer sur une petite île de la baie.
Quelle chance au niveau temps !! Du vent, certes, mais un soleil magnifique !
Enfin, avant de rejoindre Skye, un détour vers un village côtier, où nous pique-niquons au soleil.
Quelle chance au niveau temps !!
L’après-midi

Ça y est ! Cette fois, en début d’après-midi, nous sommes vraiment sur l’île de Skye.
(on remarque au passage que s’exposer à des langues étrangères peut aider à l’orthographe dans notre propre langue . En anglais, si on ne l’entend pas, on voit le « s » de « isle » dont l’existence pointe son nez dans l’accent circonflexe de « île »…)
On passe d’abord par la partie sud-ouest de l’île pour une visite de distillerie (sans Anatole qui n’a pas l’âge…).
Enfin, on remonte vers le nord et le cottage qu’on a réservé.


Une bien belle journée !
Vendredi 11 avril : Rando le matin – Relax l’après-midi
Suite à venir