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Et d’abord : pourquoi faire participer les enfants aux tâches ménagères ?

« C’est pas un hôtel, ici ! » – vous l’avez déjà entendue, celle-là ? C’est que cette question n’est pas nouvelle… Nos parents avaient déjà du mal à nous faire participer aux tâches ménagères… et je retrouve cette difficulté régulièrement en discutant avec les parents de nos programmes.

Si je vous parle de coopération dans la maison, vous me confierez probablement vous aussi votre frustration : ils se battent pour ne pas mettre le couvert… il faut leur dire 20 fois de ranger les affaires qui trainent, etc…

Pourquoi ? Pourquoi c’est si difficile, et surtout, comment rendre les choses plus fluides ?
C’est ce dont nous allons parler ici !
Seulement vous me connaissez, je vais d’abord vous encourager à prendre du recul sur la démarche…
C’est l’objet de cette première partie.

Pourquoi faire participer les enfants aux tâches ménagères ?

Commençons par la question-clé, celle qui va influer profondément sur notre attitude face à cette question : les enfants doivent-ils réellement participer au ménage et autres tâches du foyer ?

Mon point de vue est tres clair : OUI !
Je sais aussi que ce n’est pas celui de tous les parents… tout dépend de nos croyances.

Croyance 1 : C’est un travail d’adulte, les enfants doivent s’amuser

Qu’on le veuille ou pas, notre posture est liée à nos croyances. Croyances qui ont été formées à partir de nos expériences (oui, comme dans Vice-Versa 2…)
Si votre croyance, c’est que les enfants en auront assez à faire en grandissant, qu’il est bon qu’ils profitent de leur enfance sans poids ou pression, vous aurez évidemment du mal à les impliquer.
On l’entend souvent : « le jeu est le travail de l’enfant ». (je ne vous noterai pas l’auteur… comme souvent, il change selon les sources : Cairn dit que c’est un certain Édouard Claparède ; Creche and Co que c’est Pauline Kergomard… je vais juste retenir la phrase !)
Donc… laissons-les jouer un maximum !

Je comprends… Si vous sentez que ces pensées sont proches des autres, le chemin à suivre est peut-être celui de l’acceptation et de la cohérence. En effet, si vous pensez fondamentalement qu’il faut qu’ils « profitent de leur enfance », et que cela passe par une liberté par rapport aux tâches de la maison, alors il est normal qu’ils ne participent pas, ou très peu, et vous pouvez arrêter de vous battre et garder ces tâches pour vous. Ce serait cohérent.

Si vous luttez malgré cette croyance, c’est peut-être qu’il est temps de la mettre à jour…

Croyance 2 : Contribuer aux tâches quotidiennes est bon pour mon enfant

Je pense qu’il y a deux temporalités.

Oui, « le jeu est le travail de l’enfant » : c’est, je crois une partie essentielle de l’apprentissage, on peut réellement apprendre en s’amusant, et cela rejoint les propos d’André Stern qui dit que « l’enthousiasme est l’engrais du cerveau ».

ET… l’enfant a également besoin de trouver sa place dans la famille, et de se sentir capable.

Comme je l’expliquais déjà dans cet article, contribuer au foyer, c’est une manière puissante d’appartenir et d’avoir de l’importance, 2 besoins fondamentaux de l’être humain (je vous renvoie à Alfred Adler sur ce coup-là…), dont vous m’avez probablement déjà entendu parler.

On peut ajouter à ça qu’en participant, les enfants développent leur autonomie, et leur confiance en eux.

Je suis particulièrement attachée à la notion d’autonomie pour nos enfants.
Cela fait partie de mes priorités éducatives. (Ce n’est peut-être pas le cas pour vous, et c’est ok, on a chacun notre approche !)
Je crois fort au fait que notre rôle de parent est d’accompagner nos enfants à pouvoir vivre de leurs propres ailes. Donc, entre autres, développer l’autonomie. Ce qui ne veut pas forcément dire l’individualité !

Dans le livre Chasseur Ceuilleur Parent, Michaeleen Doucleff fait la différence entre « indépendance » et « autonomie ».
« L’indépendance, c’est n’avoir pas besoin d’autrui. » écrit-elle. « Un enfant indépendant n’a pas d’obligation envers sa famille et la communauté dans laquelle il évolue. Et en échange, la famille et la communauté n’attendent rien de l’enfant. »
Dans l’autonomie, en revanche, elle inclue les notions de partage et de générosité. L’enfant autonome est en mesure de participer à la vie de la communauté.
J’adore.

Ce qu’un manque de participation de tous crée chez nous

Un autre aspect qui me semble important dans la réflexion fondamentale sur le fait de faire participer les enfants ou non, c’est ce que cela crée chez nous.

Chacun est différent et, face aux mêmes circonstances, va ressentir les choses différemment (oui, c’est bien de responsabilité émotionnelle qu’il s’agit…).

Deux cas de figure donc. (Je fais ça sans subtilité, il y a bien sûr plus de 2 cas de figure, mais faisons simple…)

S

Soit vous êtes tranquille avec le fait que les enfants ne contribuent pas (ou très peu) à la vie du foyer, soit ça vous agace.

Vous vous sentez tranquille

Si vous êtes dans le premier cas, tant mieux. Il sera donc normal pour vous de faire les courses, assumer la préparation du repas, et ranger le salon.
MAIS… mais je ne suis pas sûre que ce soit rendre service à vos enfants.
Et je ne parle pas ici que de débrouillardise, pour qu’ils sachent plus tard faire des lessives et se faire à manger, par exemple.

Non, je parle de cette opportunité ratée qu’ils se sentent capables et fiers d’eux !

Car c’est une réalité : même s’ils trainent un peu les pieds au départ, les enfants sont souvent fiers d’eux quand ils s’aperçoivent qu’ils peuvent faire des choses par eux-mêmes.

Ils ont si peu d’occasion au quotidien d’exercer leur pouvoir personnel, si peu de liberté dans le rythme de notre société, que c’est dommage de ne pas saisir cette opportunité de se réaliser.
Quand un enfant fait le dîner pour la famille, il se sent important. C’est ça, la beauté de la contribution !

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Vous vous sentez agacé.e

Maintenant, si vous êtes dans le 2e cas – celui du parent que ça agace de devoir batailler pour que les enfants participent, je vais vous demander d’aller voir un peu à l’intérieur.

Pourquoi ça vous agace ?

Qu’est-ce que vous aimeriez vivre à ce moment-là que vous ne vivez pas ?

Les réponses que j’ai déjà entendue (ou les miennes !)

  • la coopération
  • le soutien
  • le sens de la communauté
  • la fluidité
  • la légèreté

Dernièrement, je me suis particulièrement attachée à la légèreté.
Garder ce besoin en tête m’aide à rediriger mes actions.
Car soyons honnêtes : la majeure partie des actions qu’on met en place pour faire en sorte que les enfants participent quand on est agacé ne nourrissent ABSOLUMENT PAS notre besoin de légèreté !!

Gardons le bien à l’esprit pour la suite de cet article.

Comprendre pourquoi c’est parfois difficile pour les enfants de participer

Alors bien sûr, je vous vois venir : « C’est bien gentil, Coralie, de dire que c’est important que les enfants participent, que ça nourrit leurs besoin d’appartenance et d’importance, qu’ils vont se sentir fiers d’eux, tout ça tout ça… mais en attendant, ils ne s’y mettent pas ! Alors… on fait quoi ?? »

Oui, c’est vrai. C’est bizarre, non ? C’est fondamentalement tout bénef pour eux, et pour la famille, mais ils ne s’y mettent pourtant pas, pourquoi ???

Une priorisation différente

Tout comme nous venons de passer du temps à voir ce que ce manque de coopération créait chez nous, voyons un peu comment ils se sentent eux quand on leur répète 12 fois de mettre la table.

Imaginez-vous donc à leur place… Ils sont occupés à mener une activité choisie (chez nous, ça va être : lire une BD, jouer aux échecs, construire un circuit de billes…) et on vient les interrompre. Et on répète, en plus !
Alors bien sûr… eux aussi, ça les agace !
(je ne dis pas qu’on n’a pas de raison d’agir comme on le fait, mais ils peuvent quand même s’agacer !)

Alors que… qu’est-ce qu’ils aimeraient vivre dans ces cas-là ?

Probablement de la coopération et de la légèreté, non ?

Ça vous rappelle quelque chose ??

Si on explicitait avec eux les besoins nourris par le fait de contribuer, nul doute qu’ils seraient d’accord avec le fait que c’est important, et qu’ils aiment se sentir appartenir. Ils aiment même contribuer, c’est sûr !
Ce n’est juste pas leur priorité à ce moment-là.

En somme, nous ne sommes pas en désaccord sur le fond… nous avons juste une priorisation différente. C’est tout.
Je ne sais pour vous, mais moi, ça m’apaise déjà un peu de le voir comme ça. Disons que je le comprends mieux.

Je sens bien moi aussi que je suis moins disponible pour aider quand je suis plongée dans un bon bouquin par exemple !

La perception de l’enfant

L’autre élément qui freine la participation spontanée des enfants, c’est leur perception de cette contribution.

Une perception double :

1- les tâches ménagères sont des corvées
2- ces corvées ne relèvent pas de sa responsabilité

D’autre part, l’enfant perçoit les tâches ménagères comme des corvées.
Et comme des corvées qui ne relèvent pas de sa responsabilité de surcroit.

Et c’est en partie de notre faute…

Les tâches ménagères vues comme des corvées

Oui, certaines de ces tâches sont effectivement vécues comme des corvées.
Mais pas forcément !
Vider le lave-vaisselle en famille peut être un bon moment partagé.
Certains aiment faire la poussière, et savourer le résultat…

En fait, on a tous des sensibilités différentes qui vont nous permettre de changer d’approche.

Oui, sauf que… nous-mêmes avons tendance à nous plaindre de ces « corvées » (vrai pour vous aussi ?)
Alors évidemment, c’est plus compliqué de leur montrer qu’elles peuvent être faites avec élan !

Ces corvées ne relèvent pas de leur responsabilité

Prenez donc un moment pour repenser à quand vos enfants étaient petits et volontaires…
Vous vous souvenez qu’ils VOULAIENT faire la lessive, passer le balai, remplir le lave-vaisselle, ranger les courses etc… ?Ils voulaient, mais nous, souvent, nous coupions leur élan par souci d’efficacité !
C’est dommage, non ?

Dans les environnements où cet élan est maintenu, la question se pose moins… allez faire un tour dans une école Montessori pour le constater !

Alors, pour ceux d’entre vous qui ont encore de tout jeunes enfants, pensez à ça, et ne coupez pas leur élan !!
(on va voir plus loin comment les faire participer sans trop de difficulté)

Autre point : le vocabulaire que nous utilisons.
Je crois qu’il y a un vrai message là-dedans.

Souvent, on cherche à convaincre les enfants en leur disant qu’on a besoin d’aide.
C’est d’ailleurs bien ce que propose Catherine Dumontheil-Kremer dans sa « réunion de travail ».

Sauf que dire qu’on a besoin d’aide, c’est sous-entendre que c’est notre job et qu’ils nous rendent un service.
Or, ce n’est pas le cas !

Si on veut vraiment faire passer le message que les tâches ménagères sont l’affaire de toute la famille, il va également falloir adapter notre vocabulaire !
On ne demande pas de l’aide, mais de la participation.

Ça change les choses, non ?

B

Ça faisait un moment que nous, les adultes, on avait envie de faire un trip à vélo en famille. Je pense même que ça fait plus d’un an qu’on en parle. Si on n’a pas sauté le pas avant, c’est probablement pour un mélange de raisons : d’autres choses à faire ou voir, le temps qui ne s’y prêtait pas, la logistique un peu plus compliquée, la flemme d’organiser, et… le manque de motivation de l’un de nos fils, Léon, 12 ans. Seulement, comment savoir si quelque chose nous plait ou pas avant d’avoir essayé, n’est-ce pas ? C’est comme de goûter un nouveau plat !
Et puis, une famille, c’est un groupe… alors il s’agit de varier les activités pour qu’il y en ait pour tous.
Ce n’est pas que nous soyons fans de vélo (d’ailleurs, autant que je l’avoue dès maintenant : le mien est électrique !), on fait même rarement des promenades à vélo, mais on se disait que ça changerait des randos (que pour le coup, on aime beaucoup !)
On a donc décidé de se lancer, en choisissant une virée sans trop d’ambition, afin de tester le concept. Une sorte de rando vélo, quoi.
Je vous raconte ici comment on s’y est pris.

Et puis surtout, au delà de l’aspect logistique, certes important, je voudrais vous parler de posture parentale pendant le voyage.
Car vous êtes ici sur un blog sur l’éducation positive. Comment les principes de cette éducation se sont glissés dans ce voyage ?
Quelles ont été les attitudes qui ont été en lien avec cette approche, et que je peux vous transmettre ici de manière plus concrète ?
Quelles sont les opportunités d’enseignement qui se sont présentées ?

On va voir tout ça, et à la fin, je ferai un petit bilan avant de vous dire ce qu’on a décidé pour la suite !

La logistique du voyage à vélo

Le contexte : nous partions à 5, c’est à dire Nico (mon mari), et nos 3 garçons. Oscar, 21 ans, Léon, 12 ans, et Anatole, 10 ans. Notre fille Alice, 17 ans, ne venait pas avec nous, car elle est en période de révisions.
Nous avions donc déjà des vélos pour chacun, Oscar, qui ne vit plus avec nous, prenant celui d’Alice.

Simplification maximum du circuit

Pour ce premier essai, on a cherché la facilité.

Pour moi, c’était très clair : si on mettait la barre trop haut trop vite, on allait dégoûter nos enfants et se couper toute possibilité de recommencer.

La durée

3 jours. Pour une première, ça permet de tester le concept du voyage vélo famille, sans prolonger trop les difficultés si elles sont trop grandes.

D’autant qu’une difficulté qu’on ne connait pas avant d’y avoir fait face, c’est le mal aux fesses…

Une journée de vélo va probablement passer relativement facilement, mais sera-ce facile de remonter sur sa selle le lendemain ?

La distance

Elément fondamental, bien sûr : la distance.

Au départ, on s’est dit 30 km par jour.

Calcul simple : si on roule à 10km/h, ce qui n’est pas rapide, ça demande 3h de vélo, ça devrait être ok !

(on verra que ce n’est pas si simple…)

Le dénivelé

Un autre élément fondamental : pas trop de dénivelé !

Pour le coup, être en montée ou pas, ça change TOUT au ressenti… (moins pour moi avec mon joli vélo électrique, quand même)

On a donc adapté notre destination.

Au départ, nous voulions aller dans les Costwolds – c’est une région d’Angleterre (il faut savoir que nous vivons à Londres) qui est vraiment jolie, et que l’on avait énormément appréciée quand on l’avait visitée.

Sauf que la zone est pleine de collines… j’ai donc lancé une recherche à l’inverse : au lieu de chercher les circuits dans une zone qui nous attirait, j’ai cherché dans quelle zone il y avait des circuits sans trop de dénivelé.

Le voyage pour y aller

Avec une contrainte supplémentaire : pas question de faire 5h de train aller, 5h retour pour un voyage de 3 jours.

(dommage, parce qu’il semble qu’il y ait, juste en dessous de l’Ecosse, des circuits magnifiques !)

J’ai fini par identifier un coin qui nous convenait, dans le Devon, du côté de Salisbury, à 2h de train de Londres.
Chouette !

Bon, je précise quand même que les choses s’améliorent, mais que les trains ne sont pas encore super pour les cyclistes : certes, il y a une zone deux-roues, mais pas évident de vraiment y faire tenir nos vélos…
Enfin, ne nous plaignons pas, c’est déjà chouette de pouvoir le faire !

Les logements

Ah… un dernier point… vacances vélo ne riment pas forcément avec camping !

Mon mari et moi, soyons honnêtes, on n’est pas très camping.

Oh, je l’ai été pourtant… j’ai fait pas mal de scoutisme, et nos enfants seraient assez ouverts.

Ce que j’adorerais, c’est le côté nature et isolement.

Mais j’ai aussi pris goût à un certain confort (qui inclut le fait de ne pas porter toutes les affaires de camping, ce qui change quand même tout au volume des bagages !!), et, pour régler la question, mon mari a facilement mal au dos.

Donc, option facile : on a réservé des logements sur la route.

Les bagages et l’équipement pour ce voyage à vélo

Les bagages

Vous l’avez compris : nous portions nos affaires sur nos vélos.

Bagages minimum donc. Je ne vais pas vous en faire la liste ici, mais vous la devinez bien…

L’idée, c’est le minimalisme. Pas de trop de poids, ni de volume pour tout bien répartir dans les sacoches et les sacs à dos accrochés aux porte-bagages.

L’équipement

Pour le coup, on voulait éviter la galère.

On s’est donc procuré 2 choses :

1- des rustines et bombe anti-crevaison (que nous n’avons pas utilisées !), pour ne pas se retrouver en rade au milieu de rien

2- des pantalons kway ! (que nous avons utilisés : je vous rappelle que nous vivons en Angleterre… le temps y est changeant !)

Nous en avions déjà pour les adultes, mais ceux des enfants (car nous avions déjà dû nous équiper pour des randos en Ecosse il y a 2 ans) étaient devenus trop petits.

Nous en avons trouvé sur un site d’occasion (type le bon coin local), et ils sont arrivés juste à temps !

Les temps en dehors du vélo

Comme on était parti sur cette idée de ne peut-être faire que 3h de vélo par jour, on pensait qu’on aurait pas mal de temps à « tuer » en dehors du vélo. (ça s’est avéré seulement partiellement vrai, mais on en reparlera dans le bilan).

Les jeux de société

Dans notre famille, on adore les jeux de société. Impossible de partir en virée sans prévoir à quoi on va jouer.

Il nous fallait des choses faciles à trimballer et qui nous inspiraient.

On s’est décidé pour :

Si on a un peu joué à Set dans les moments où on s’attendait les uns les autres avant de dîner par exemple, c’est vraiment Love Letters qui a été le grand gagnant de ce périple !

(note pour ceux qui auraient envie de se le procurer suite à mon partage ici : je vois qu’il est noté 14+ – ce n’est évidemment pas notre vécu, puisqu’Anatole a 10 ans et y joue comme nous, mais je rappelle que nos enfants sont des habitués des jeux de société, donc ça change leur et mon référentiel…)

Du temps pour soi

Passer toute la journée en famille, au rythme du groupe, c’est une contrainte. Certains peuvent avoir aussi besoin de moments de ressourcement seuls.
C’est d’autant plus vrai pour notre fils aîné, Oscar, 21 ans, qui n’a plus l’habitude d’être à temps plein avec nous.
Il est super investi dans sa relation avec ses petits frères, mais ça lui fait aussi du bien d’avoir des pauses.

On partait donc aussi avec cette attente raisonnable de laisser à chacun un peu de temps pour soi après la journée avant de se retrouver pour un jeu avant dîner.
Notre paquetage comprenait donc un livre par personne, tant pis pour le poids.

Les repas

A la fois solution simple et option plaisir : on a fait de vraies pauses repas sympas !

Le premier jour, déjeuner dans un pub, et dîner de même, là où on logeait.

Le lendemain, on a pris nos vélos avant le petit-déjeuner, et on a pris un gros brunch à Salisbury !
Diner super dans l’hôtel où nous logions.

Dernier jour, après un super petit déjeuner dans ce même hôtel, on a filé sur nos vélos pour s’acheter un repas sur le pouce à des camions de rue en arrivant sur la plage en début d’apres-midi…

On s’était dit qu’on ferait peut-être un pique-nique (et on avait emporté un opinel au cas où), mais l’option ne s’est finalement pas présentée.

Le dernier soir, diner à l’hôtel, et buffet petit-dej le lendemain avant de reprendre le train vers Londres.

Les repas sont pour nous des moments plaisir, et des moments d’échange. On aime les faire un peu durer, et ça a contribué, pour les enfants en particulier, à la réussite des vacances. (Je crois que c’était même les moments préférés de Léon…)

La dernière nuit

Enfin, toujours pour cocher la case « équilibre effort-plaisir », j’ai pris la dernière nuit dans un hôtel qui disposait d’une piscine intérieure.
Nos plus jeunes adorent l’eau et c’était vraiment chouette pour eux de passer la fin d’aprèm dans la piscine.
(Ça les a même motivés pour pédaler plus vite le dernier jour, afin d’être sûrs qu’on ait bien le temps d’en profiter…)
Ils étaient d’ailleurs tellement contents qu’Oscar a proposé de se lever le lendemain pour les accompagner passer une heure dans l’eau avant le petit déj !

Dimension éducative

J’en arrive enfin à ce que j’ai envie de vous transmettre en terme de posture éducative pour ce trip à vélo.

La motivation des enfants

En fonction des familles et des enfants, peut-être n’aurez vous pas besoin de cette partie.

Chez nous, c’était clair : Oscar et Anatole étaient naturellement très motivés, mais Léon pas du tout.

Voici donc ce qu’on a mis en place pour faciliter les choses.

L’implication

C’est comme pour tout : plus les enfants sont impliqués dans une démarche, plus ils auront de l’entrain à participer ensuite.
C’est vrai pour les règles de la maison ou de la classe, c’est vrai pour les déménagements.

Comment les impliquer ?

Dans l’idéal, j’aurais aimé les faire participer à la conception du trajet.
Cependant, les recherches n’étaient pas simples, et je pense que ça aurait pu avoir l’effet inverse.
En revanche, une fois le périple établi, je leur ai montré la carte, les lieux, les kilomètres… pour qu’ils sachent à quoi s’attendre.

Ensuite, on a réfléchi ensemble à ce que l’on devrait emporter.
Liste des vêtements, choix des jeux, etc…

Ils ont également participé à la préparation des vélos : vérifier que tout était bien gonflé, les hauteurs de selle…

Enfin, j’ai emporté un petit carnet pour faire un petit journal du périple !

L’accueil des émotions…

Avant, pendant, et après, on n’a pas fait semblant que Léon était enthousiaste.
On ne lui a pas servi des : « Tu vas voir, ça va être bien ! » qui ne convainquent personne, on est bien d’accord…

On a plutôt été à l’écoute de ce qu’il vivait, en lui posant des questions :
« C’est un peu long pour toi ? »
« T’aimerais être arrivé ? »
« En fait, tu n’aimes pas les montées. Est-ce que c’est plus plaisant quand c’est à plat ? »

…tout en avançant

Attention : accueillir des émotions désagréables ne veut pas dire qu’on doit résoudre la situation pour l’enfant !

C’est « simplement » une manière de l’aider à se sentir entendu et compris, et c’est déjà beaucoup.
Nier ce qu’il vivrait aggraverait plutôt les choses, car en plus de son déplaisir, il se sentirait seul.

Cependant, le fait est que nous sommes sur les vélos et qu’il va falloir avancer.
Donc, tout en écoutant, on avance !
(Comme quand je cours, et que je souffre, et que je ne fais pas semblant d’aimer ça, mais que je le fais quand même !)

Parfois, on a même la ressource de l’aider à traverser les moments plus compliqués.

Soit tout simplement parce que la route permet d’être côte à côte et de discuter de choses et d’autres (rien de tel que la distraction pour faire passer le temps – encore une fois, comme les podcasts dans mes oreilles pendant que je cours !), soit carrément de manière ludique.

Ainsi, lors d’un passage particulièrement délicat sur des sentiers un peu boueux dans lesquels les roues dérapaient un peu, Oscar s’est mis à comparer le trajet à un jeu vidéo… et l’image les a tous les deux encouragés pendant un moment !

Pas de comparaison

Ceux d’entre vous qui suivent ma formation « En finir avec les disputes dans la fratrie » le savent : l’une des grandes règles pour éviter la rivalité dans la fratrie, c’est d’éviter de comparer.

En l’occurence, la différence était flagrante, entre Anatole qui était systématiquement en tête, et Léon, systématiquement en queue.

Mais on n’a jamais fait de réflexion à ce sujet.

Que l’un apprécie l’effort physique et l’autre non n’est pas la question. La question, c’est de s’ajuster à chacun, comme s’il était unique.

Aucune comparaison, aucune compétition. La famille est une équipe. Le but est donc d’avancer ensemble, et de se soutenir, tout en respectant le rythme de chacun.

Oscar, Nico, et moi nous sommes donc relayés pour fermer la file, et ceux qui étaient devant ralentissaient ou s’arrêtaient régulièrement pour attendre ceux de derrière, sans jamais faire de réflexion désagréable.

Les derniers arrivés étaient toujours accueillis par un « tout va bien ? », avant que tout le monde reparte.

Ça m’a semblé normal, mais en l’écrivant, je me réjouis de constater que l’ambiance de notre famille est telle que pas un instant Anatole n’a eu la tentation de faire de remarque à son grand frère. Je sais que ça n’aurait pas été le cas dans toutes les familles.

Des concepts de développement personnel transmis au quotidien

Enfin, cette expérience a été une nouvelle opportunité de transmettre certains outils de développement personnel….

Oui, je me dis souvent, en apprenant des notions et des outils, que ce serait chouette si on nous avait enseigné tout ça enfant !
Eh bien, c’est ce que j’essaye de transmettre au quotidien.
C’est comme ça que les « parents positifs » se retrouvent aussi un peu coachs de leurs enfants.
Ça vous fait ça, vous aussi ?

Le « growth mindset »

Sur ce concept, nous étions déjà en terrain connu. N’empêche, entre transmettre de la théorie et la vivre, c’est toujours un peu différent !

Je vous explique.

Vous connaissez peut-être ce concept de « growth mindset », ou « état d’esprit de croissance », un concept diffusé par Carol Dweck, qu’elle oppose à l’état d’esprit « fixe ».

Pour vous le présenter brièvement (mais ça nécessiterait en fait un article à part entière), un état d’esprit fixe, c’est le fait de considérer qu’on a ou qu’on n’a pas certaines capacités / talents / aptitudes, et que ça fait partie de nous, que ça ne peut pas vraiment changer.
Ainsi, on est intelligent ou on l’est pas. On sait dessiner ou on ne sait pas.
Quand on pense comme ça, on pense aussi que ce qu’on fait reflète ce qu’on est, car c’est un indice de notre valeur, et on évite de prendre trop de risques, pour éviter de se planter !

Quand on a au contraire un état d’esprit de croissance, on pense que tout peut s’apprendre et se développer. Et qu’à chaque fois qu’on est en difficulté, c’est qu’on est en train de progresser.
On a donc beaucoup plus tendance à sortir de sa zone de confort, pour croître.

Bien sûr, rien n’est blanc ou noir, et on est rarement quelqu’un avec un état d’esprit toujours et jamais l’autre. Ça dépend des sujets et des situations.

Ça fait quelques années déjà que j’ai découvert le travail de Carol Dweck, et que je trouve cela inspirant.

Ces derniers temps, cependant, il a repris chez nous le devant de la scène pour 2 raisons.

1- La maîtresse d’Anatole (une anglophone canadienne) leur a fait faire un exercice dessus en début d’année scolaire. J’ai trouvé ça génial !!

Ainsi, son objectif était d’aider les élèves à percevoir différemment les moments où ils se sentent en échec.

Ils ont considéré ces moments où ils n’arrivaient pas à faire un exercice, et où des pensées telles « je suis nul.le » apparaissaient.
Et ils ont cherché ce qu’ils pourraient penser d’autre.

Anatole a proposé cette phrase : « This is my opportunity to get better. » (=« Ceci est une opportunité pour moi de m’améliorer. ») que j’ai trouvée géniale et que j’ai adoptée depuis. (Je me la dis parfois à moi-même quand je cours et que je galère – véridique !)

2- J’ai récemment écouté le livre Mindset de Carol Dweck en version Audio (en courant…), et pendant des semaines, j’ai partagé à la maison des exemples tirés du livre…

Je n’ai donc pas eu besoin de revenir à la théorie pour encourager Léon à remonter sur son vélo quand la pente devenait un peu moins raide :
« Chaque tour de roue te rend plus fort ! »
« En faisant face à la difficulté moindre, tu apprendras peu à peu à faire face aux plus importantes. »

Croyez-le ou pas, le dernier jour, en arrivant à l’hôtel, il a monté la dernière pente ultra raide en pédalant tout du long, sans mettre le pied à terre ! On a tous été bluffés !!

Choisir ses pensées (ou le modèle de Brooke)

Oh, ce n’est pas Brooke Castillo qui a inventé le fait de développer des pensées positives… mais quand je fais la démarche d’essayer de changer mes pensées pour changer mon sentiment, je pense toujours à ce modèle.

Je ne vais pas vous redétailler le modèle ici (vous pouvez en savoir plus via cette vidéo si le coeur vous en dit), je me contenterai de rappeler que nos sentiments découlent de nos pensées.

C’est d’ailleurs d’abord en lisant la BD « Emotions : enquête et mode d’emploi Tome 1 » d’Art-Mella que je l’avais compris.

Mais même sans la théorie, on sait bien que quelqu’un qui voit le verre à moitié vide sera de moins bonne humeur que celui qui voit le verre à moitié plein.

Nous sommes le matin du 2e jour.

Le lieu dans lequel nous logeons ne propose pas de petit-déjeuner, nous sommes donc partis le ventre vide, mais le moral haut !
Très vite, nous quittons la route pour prendre une piste. Il est moins aisé de pédaler sur la terre.
Et puis… ça monte. Sérieusement. On met pied à terre pour passer la partie la plus dure.
C’est ensuite un faux plat dans lequel il faut faire attention de ne pas déraper. D’autant qu’on sent des gouttes qui tombent…
Bref, ce n’était pas le moment le plus facile de notre séjour.
Et Oscar nous encourage à ne pas trainer parce que si la pluie s’intensifie et que notre chemin devient boueux en plus d’étroit, ça va l’être encore moins…

Enfin, au bout d’un moment, nous rejoingons la route.
C’est une route calme, et après une grande descente joyeuse, on se retrouve dans un petit village, avec le soleil qui pointe, une route plate, on longe une rivière, c’est magnifique !
Je suis derrière Léon, et, alors que je suis en train d’en prendre plein les yeux, je l’entends qui râle !

Je lui demande : « Qu’est-ce qui se passe, Léon ?
– C’est le vent, en face de nous !! »

Ma première pensée est de l’ordre de « Non, mais c’est pas possible… il cherche des raisons d’aller mal en fait !! ».

Je respire et lui dis calmement : « C’est vrai. On a du vent en face de nous, et ça complique un peu les choses.
Tu sais ce qui est vrai aussi ?
Que nous ne sommes plus en montée, que c’est facile de rouler sur la route, qu’il fait soleil, et que l’herbe est super verte.
À toi de choisir sur quelle pensée tu veux mettre ton attention. »

Il reste songeur quelques secondes et dit : « C’est vrai que l’herbe est super verte…

Mon regard de parent

Enfin, j’ai envie de finir cette partie en parlant de nous, les parents, et de notre regard sur nos enfants.

C’est facile d’avoir un regard « positif » sur les moments qui se passent bien, sur l’enfant enthousiaste qui a le sourire et en demande plus… ça l’est moins quand on a besoin de soutenir, de « supporter » (aux deux sens du terme), d’encourager.

Pourtant, en y repensant, Léon s’est en fait peu plaint, si on prend en compte son manque de motivation pour cette escapade !
Il a fait face, il y arrivé, il a participé sans trop de mauvaise volonté.

D’ailleurs… le dernier matin, sur notre petite route sans voiture, à plat, sous le soleil, je l’ai vu sourire et savourer !!

Et quand j’ai demandé à chacun, sur le quai de la gare, un mot qui résumerait ces 3 jours, il a simplement dit « éreintant ».

Franchement, je crois que c’est un succès.

Bilan de ce premier voyage famille à vélo

Voilà, je suis arrivée au bout de ce que je voulais partager avec vous.

Pour conclure, je finis tout de même par un petit bilan et une ouverture sur la suite.

Aspects concrets – les kilomètres et la route

D’abord on s’est rendu compte qu’on n’avançait même pas à 10km/h.
Certes, ce n’est pas rapide quand on pédale à plat, mais si on inclut toutes les montées, les pauses et discussions, les hésitations sur la route, etc…. la moyenne baisse très très vite !

De plus, cette moyenne dépend énormément du dénivelé d’une part, comme on l’avait anticipé, mais de l’environnement d’autre part.
Si le chemin est boueux, on n’avance pas du tout comme sur du bitume !

Et sans même parler de vitesse, l’environnement a également un impact fort sur le plaisir :
une grosse route est inintéressante, par exemple, même lorsque la présence de pistes cyclables la rende moins dangereuse.

Ce que j’en retiens donc, c’est que la prochaine fois, je choisirai un itinéraire qui fasse complètement partie d’un itinéraire cyclable identifié.
(En Angleterre, il y a des « national cycle routes » numérotées, et quand on les suivait c’était plus agréable ET plus facile pour ne pas se perdre…
Je suppose que l’équivalent doit exister en France. J’ai entendu parler de la Loire à vélo – ici par exemple – , ou du Rhin… probablement plus plat le long d’une rivière ou d’un fleuve, non ?)

Le plaisir de chacun

Et pour que tout le monde soit content, on a dit que la prochaine fois, on essayerait d’avoir un vélo à assistance électrique pour Léon, et pas que pour moi !

On pourra discuter des attentes de chacun, pour être sûrs de trouver le bon équilibre.

En tout cas, dans ce contexte, tout le monde semble partant pour recommencer ! Vive le cyclotourisme !
Peut-être cet été ? (et cette fois, avec toute la famille au grand complet, j’espère !)

Et vous ?
Est-ce que vous avez déjà fait des vacances familiales à vélo ?
Si oui, quelles sont vos astuces ?
Si non, est-ce que ça vous tente ?

Mars 2018 – San Juan, Puerto Rico

Quatre semaines se sont écoulées depuis le premier atelier partagé avec les enseignants de l’alliance française. Cette fois, ce n’est pas 12, mais 16 personnes qui se présentent, pour cet atelier autour de méthodes pour encourager la coopération des élèves.

Pour préparer cet atelier, j’ai, comme d’habitude, puisé dans diverses inspirations : un peu de Discipline Positive, un peu de Faber et Mazlish, un peu de formation suivie en ligne, et, bien sûr, du vécu…

Je saupoudre tout cela de ma personnalité, en y apportant ma propre structure, et me retrouve avec un atelier qui parlera à la fois de besoin d’attention et de pouvoir, qui parlera d’écoute, d’empathie, de sentiments, et qui creusera des alternatives aux instructions directes.

J’ai particulièrement aimé l’activité interactive autour des questions de curiosité, qui permettent de comprendre comment une différence dans notre attitude d’adulte peut encourager des réactions tellement différentes chez les enfants auxquels nous nous adressons.

L’un des participants est venu me voir à la fin, pour me dire simplement : « Merci, j’ai adoré. »

Je prends vraiment beaucoup de plaisir à ces ateliers, je me réjouis d’en avoir encore deux avec ce même groupe, et j’espère également pouvoir continuer dans le futur !

 

– Note : cet article “Encourager les enfants à contribuer à la maison” est d’abord paru dans Grandir Autrement, numéro 69 de mars/avril 2018 –

La vie quotidienne d’une famille, nombreuse ou non, n’est pas toujours facile. Dans notre société où le rythme s’accélère sans cesse, nous courons après le temps, et la gestion du foyer semble toujours en prendre trop. 
Attendons-nous de nos enfants qu’ils participent à toutes ces tâches ? Il n’est pas toujours facile d’atteindre cet objectif sans dispute ! 
Pourtant, il y va de l’interêt de tous, et en particulier du leur. 
C’est ce que nous allons voir ici : pourquoi et comment encourager les enfants à contribuer à la maison. 

La participation des enfants à la vie du foyer dépend principalement de ce que nous leur demandons, et de la manière dont nous le leur demandons. 
D’une certaine façon, tout comme la parentalité positive consiste à trouver l’alternative, à la fois à l’autoritarisme et à la permissivité, ou, pour reprendre les termes de la discipline positive, à allier fermeté et bienveillance ; de même l’implication demandée à nos enfants et la manière de procéder pour cela peut refléter une attitude parentale en ligne avec notre projet de parents ou non. 

Dans ce cadre, cet article n’a pas pour ambition de juger ce qu’il faut ou ne faut pas faire, mais plutôt d’encourager la réflexion pour vérifier justement que nous sommes en ligne avec notre projet. 

Scénario 1 : on impose à l’enfant de participer 

Dans les familles dans lesquelles le style d’éducation traditionnel, c’est à dire autoritaire, persiste, il n’est pas question que les enfants ne participent pas. Et s’ils n’en ont pas l’inclinaison naturellement, nous le leur imposons, simplement. 

Cela peut se faire de manière plus ou moins conflictuelle. Il est probable que les conflits surgissent plus avec un enfant qu’avec l’autre, car chacun a son caractère et sa propre résistance à l’autorité. 

La méthode varie également : on peut choisir de laisser un rôle précis à chacun, ou bien que les rôles tournent. 
Cependant le dénominateur commun est le suivant : le système est imposé par le parent, et, si l’enfant ne suit pas les instructions, le parent bascule régulièrement dans les cris, les menaces, les chantages et autres punitions.

Il est fort probable que cela ne soit pas le cas dans votre maison, compte-tenu du contexte de cet article. Cependant, l’alternative à cette manière de fonctionner n’est pas unique. 

Scénario 2 : L’enfant ne participe pas, ou quasiment pas. 

Dans d’autres familles, dans lesquelles le bien-être de l’enfant est (trop) pris en compte, il est possible de tomber dans l’extrême inverse, celui qui nous fait frôler la permissivité. 

Cette fois,  la contribution des enfants est à peine sollicitée, le raisonnement étant le suivant : 
L’enfant est un être plein de joie. Il apprend en jouant, et le laisser jouer aidera à son développement (ce qui est tout à fait exact). Il a encore le temps de découvrir les contraintes que la vie lui imposera, et nous ne voudrions pas les lui imposer trop tôt. 
De plus, c’est notre rôle de parents de l’aider, de lui rendre la vie plus agréable. Il est donc naturel que nous prenions en charge la maison, et que nous leur facilitions la vie le plus possible. 

Je précise ici que malheureusement, ce raisonnement est souvent l’apanage des femmes, qui se retrouvent à gérer seules la maison. L’une d’elle m’a un jour précisé : “J’ai le temps de le faire, pourquoi les mettrais-je à contribution alors que je n’en ai pas vraiment besoin ?”

En effet, pourquoi ? Quels problèmes cela pose-t-il ?
Nous pouvons répondre à cette question selon deux perspectives différentes : la position du parent, et celle de l’enfant.

Le problème pour le parent

Se sacrifier pour son enfant, cela fait partie du rôle du parent, il n’y a pas de doute là-dessus. Sacrifier son sommeil dans les premiers mois, sacrifier une bonne partie de son temps libre ensuite, sacrifier parfois ses soirées en amoureux… Mais tout cela n’est pas considéré comme un sacrifice, parce que c’est amplement compensé par tout le bonheur que nous retirons du temps passé avec nos enfants. 
Ou du moins… est-ce ce dont nous tentons de nous persuader. 

Seulement, il existe un équilibre entre nos besoins et ceux de nos enfants. Les cas de burn-out parental se multiplient, parce que certains parents se sont coupés de leurs besoins, en cherchant tellement à être à l’écoute de leur(s) enfant(s). 

Cependant, mettre un voile sur nos envies et besoins ne les fera pas disparaitre. Ce sacrifice finira par générer du ressentiment à l’égard de nos enfants. Et, malgré toutes nos bonnes intentions, nous risquons de ne plus être capables de nous montrer agréables envers eux, alors même que nous avons choisi un sacrifice qu’ils ne nous ont pas demandé…

Enfin, évoquons un cas particulier mais réel : lorsque le parent néglige ses besoins personnels au point que son rôle de parent devient tout ce qui nous définit. Il entretiendra alors la dépendance de son enfant, de peur que ce rôle ne disparaisse. N’oublions pas de nous recentrer sur notre objectif de parent à long terme : celui d’accompagner nos enfants vers l’indépendance ! 

Le problème pour l’enfant

Depuis son plus jeune âge, l’enfant aime faire, et aime faire seul. “Moi tout seul !”, dit-il très vite. Parce que lorsque l’on fait pour soi-même, on apprend, on se sent capable, et on avance vers l’autonomie et l’indépendance. 

Lorsque nous “rendons le service” de tout faire pour notre enfant, nous risquons de lui faire passer le message qu’il n’est pas capable. 

Or l’enfant, comme tout être humain, a besoin de se sentir capable, et utile. 

Un soir, j’étais chez des amis, qui me recevaient pour plusieurs jours. Je désirais contribuer, ce qui est toujours difficile dans une maison dont on ne connait pas les habitudes. Un soir, je sors le sac poubelle, et demande où je dois le mettre. La grande fille de mes amis me le prend aimablement des mains. “Ne t’inquiète pas, je vais le faire.” Je la remercie, je sais qu’elle le fait dans un élan de générosité, mais je suis mal à l’aise : je me sens inutile. Je veux vraiment contribuer !!

Il en va de même pour nos enfants. En ne les incluant pas dans le fonctionnement de la maison, nous ne leur enseignons pas le bonheur de l’appartenance au groupe, de l’utilité pour ce groupe de les avoir en son sein, alors même que cela pourrait leur apporter tellement de satisfaction.

Scénario 3 : nous impliquons l’enfant – une vraie contribution

Le modèle auquel j’aspire, celui proposé par la parentalité positive, est celui de la coopération.

La coopération, c’est l’exercice d’un pouvoir avec vos enfants. (Sura Hart et Victoria Kindle Hodson, Parents respectueux, enfants respectueux)

L’idée est de prendre en compte les besoins de chacun, et de trouver ensemble un fonctionnement qui convienne à tous. En effet, si les besoins des enfants sont écoutés, et que ceux-ci sont impliqués dans l’organisation, dans les décisions du fonctionnement, ils seront plus disposés à participer. De même, lorsque nous communiquons sur nos besoins en les exprimant, ils seront plus facilement pris en compte. 

Comment faire cela ? 

Pour commencer, on peut tout simplement mettre en place une réunion de travail. 

Ainsi, lorsque j’ai présenté à mes plus grands enfants la liste de tout ce que je faisais à la maison, non en les accusant de ne pas participer, mais en leur disant que j’avais besoin d’aide, chacun a pu choisir dans la liste les tâches qui lui convenaient. Cela ne signifie pas qu’il n’y a pas eu besoin de le leur rappeler dans les jours – pardon, semaines – qui suivirent, mais il suffisait d’un mot, pas d’une discussion.

On peut également leur proposer quelque chose de particulier (et ne pas insister -au moins dans un premier temps- s’ils le refusent) : “Les enfants, je me rends compte que la logistique des repas au quotidien est lourde pour moi. Est-ce que vous seriez d’accord pour prendre en charge un dîner par semaine chacun ?” (Cette question s’adressait à mes 2 plus grands, âgés à ce moment-là de 14 et 9 ans, pas à leurs petits frères de 5 et 3…).

Ou bien, comme je l’ai fait quelques mois plus tard : “Je pense que vous seriez capables de laver vos propres draps, qu’en pensez-vous ?”. S’en est suivi une consultation entre eux sur le mode de fonctionnement que cela pourrait avoir, sachant que ma fille ne peut atteindre le sèche-linge. Répartition des rôles, le rythme, comment s’en souvenir, etc.  En procédant ainsi, nous leur enseignons également le travail en équipe, la prise de décision… 

Ils sont alors contents de leur implication : ils ont le contrôle de ces moments-là, et sont tellement fiers de se prendre en charge, et de nourrir la famille ! 

Et cette démarche peut commencer dès le plus jeune âge : encourageons-les à participer à la préparation du repas, au nettoyage de la table (même si elle en sort plus salie que lavée), au rangement des courses… Les occasions de les impliquer sont nombreuses, et toujours des opportunités de nourrir leur besoin de contribution.

Le préalable : le lien ! 

Une clef cependant fondamentale :  pour qu’une démarche de coopération puisse être mise en place dans une famille, il faut d’abord avoir tissé un lien entre les membres de la famille. Si nous n’avons pas une vraie connexion avec notre enfant, il sera vain de lui expliquer que nous avons besoin d’aide, car cela le laissera de marbre. 

Ce sera donc toujours la première étape : se connecter avec notre enfant, partager des moments avec lui, l’écouter, le respecter. Et parfois, accepter qu’il refuse, ce qui n’est pas facile. 

Je me souviens d’un exemple donné par Marshall Rosenberg pour illustrer la différence entre une demande et une exigence, touchant justement à la contribution aux tâches de la maison : il s’était rendu compte que, si le refus de son fils à sortir la poubelle le mettait en colère, c’est bien parce qu’il l’exprimait lui-même comme une exigence et non comme une demande. C’est alors un cercle vicieux, car l’enfant réagit mal à l’exigence

L’une des manières les plus efficaces de créer ce lien sera également de les amener vers l’empathie. Et pour cela, il nous faut apprendre à parler de nous. Communiquer nos sentiments et nos besoins, comme nous écoutons les leurs : sans accusation ni jugement. 

Ainsi, reprenant les étapes OSBD (Observation -Sentiment – Besoin – Demande) proposées par la CNV, dire : “Lorsque je rentre à la maison, et que je vois que le petit-déjeuner n’a pas été débarrassé, je me sens frustrée, parce que j’ai besoin de considération. Mon temps a autant de valeur que le vôtre. Seriez-vous d’accord pour laisser une table propre avant l’école ?” sera probablement la meilleure méthode (testée) d’obtenir leur coopération sur ce point !

Et en attendant… ?

Pour terminer, et rester réaliste, si vous avez un besoin urgent que vos enfants participent, qui ne peut attendre que ce travail sur le lien entre vous porte ses fruits, vous pouvez penser à mettre en place, pour certains points, des conséquences (et non des punitions), étroitement liées au comportement à encourager. 

Exemple : “Les enfants, je voudrais vous informer du fait que j’ai décidé de ne plus laver les vêtements qui ne seront pas dans le panier.” ou bien : “Les jouets qui n’ont pas été rangés le soir seront considérés comme des jouets en trop, et seront mis de côté, le temps que l’on trouve la quantité qui rend le rangement possible.”

Cependant, si vous choisissez de commencer par cette dernière option, ne surtout pas oublier de travailler en parallèle sur le lien, l’expression de vos sentiments, l’écoute des leurs, et la prise de décision en commun… et pour tout cela, car Rome ne s’est pas faite en un jour : laissons le temps à l’apprentissage !!

Ne pas se leurrer : des relations sans conflit, je ne crois pas que cela existe. La question va donc plutôt porter sur la manière de résoudre le conflit. Car selon notre caractère, selon le moment, selon notre relation à l’autre, selon nos principes, nous n’avons pas tous les mêmes attitudes face aux disputes, et pas les mêmes non plus selon que celles-ci se présentent entre parent et enfant, ou dans la fratrie par exemple. Et pourtant, nous avons probablement tous le même objectif : sortir de ce conflit !

Quelles sont donc les différentes manières d’atteindre cet objectif ?

Les 3 manières de résoudre un conflit

D’après ce que j’ai lu, il existe trois manières de régler un conflit. Et cette analyse m’aide à voir où je veux aller, ce que cherche à obtenir lorsque je me lance dans une résolution de conflit.

1- La force

Sans doute la méthode la plus rapide pour résoudre un conflit.
Dans ce cas, celui qui détient le pouvoir impose sa position, souvent sans vraiment écouter le point de vue de l’autre, parce qu’il considère que c’est à lui de prendre la décision. C’est efficace, et l’on peut passer à autre chose.

2- Le compromis

Le compromis, c’est quand les positions de chacun sont trop éloignées pour que l’on puisse réellement trouver une solution qui réponde aux envies de tous. Il va donc falloir que chacun cède un peu (ou beaucoup) de terrain, pour essayer de rejoindre l’autre.
La décision sera donc prise ensemble, en tenant compte de chaque partie présente, et en choisissant le meilleur compromis.
Mon fils aîné (15 ans) a l’habitude de dire : « Un bon compromis laisse tout le monde mécontent. »
Pour tout dire, cette phrase ne me plait pas tellement, mais elle n’est pas tout à fait fausse…

3- Le consensus

Le consensus, à l’inverse du compromis, laisse tout le monde content ! Car le consensus, c’est l’option qui permet de répondre aux envies et besoin de chacun. C’est lorsque l’on trouve une solution qui plait à tous. Evidemment, c’est la meilleure manière de résoudre un conflit !

Comme dans le cas où mes deux plus jeunes ont trouvé un arrangement pour le câlin du retour du travail. Ils en sont sorti tous les deux contents.

Comment choisir quelle méthode adopter ?

Il va de soi que chacun devra répondre à cette question, et surtout que la réponse dépendra du conflit en question. Non seulement de ce sur quoi il porte, mais encore plus de nos positions respectives par rapport à la situation.

Pour vous guider un peu dans la démarche de ce choix de méthode, je voudrais vous encourager déjà à réfléchir à chacune de ces méthodes. Bien sûr, je me doute que vous me voyez venir, et avez déjà deviné que mon goût pour ces méthodes va croissant ! Une chose après l’autre. Avançons.

Quel impact a la résolution de conflit via la force ?

Donc. La première manière de régler un conflit, c’est la force.
La force physique, au sens propre, ou bien plus couramment la force de celui qui impose.

C’est une méthode sur laquelle il vaut la peine de s’arrêter, parce qu’elle correspond beaucoup au mode de fonctionnement de notre société.

C’est heureusement de moins en moins vrai. Les décisions sont de moins en moins imposées de force des patrons à leurs employés, des maris à leurs femmes, et le modèle donné évolue.

Cependant, nous fonctionnons encore beaucoup selon ce modèle entre adultes et enfants, dans une société dans laquelle l’autoritarisme est encore très présent. Ainsi, beaucoup d’adultes utilisent la force pour régler leurs conflits avec les enfants. (Sous couvert de respect.)
« Parce que je te le dis. » est une réponse courante. Et nous attendons des enfants qu’ils obéissent. Point.

Vous savez déjà que cela ne correspond pas à mes aspirations. Cependant, dire que cela ne me correspond pas ne suffit pas. Il s’agit encore de comprendre pourquoi.
D’ailleurs, pour être honnête, auparavant, ça correspondait à mon fonctionnement ! Parce que c’est ainsi que j’avais appris à être, comme beaucoup d’entre nous. Pourquoi avoir changé de point de vue ? Parce que j’ai réussi à prendre du recul, et à me poser la question de ce que je voulais transmettre à mes enfants.

En fait, c’est encore une question de pouvoir. Lorsque nous imposons la solution par la force, nous enseignons à notre enfant que c’est le plus fort qui gagne. Point.

Il ne se sent pas écouté (adieu la connexion !), et apprend que la vie fonctionne selon la loi du plus fort. Donc, lorsqu’ils seront forts à leur tour, ils imposeront également (à leur petit frère par exemple). Lorsqu’ils seront face à quelqu’un de plus fort, ils suivront les instructions (« C’est lui qui m’a dit de le faire ! »).

Oublions donc notre envie de les rendre responsables de leurs actions, de leur enseigner le sens critique… Régler les conflits par la force, c’est plus rapide, mais c’est oublier notre plan de route à long terme !

Bien sûr, on peut apporter un bémol à cette analyse. Il y a aura toujours des situations, en fonction de l’âge et du danger, dans lesquelles nous n’aurons pas d’autre choix que d’utiliser la force. Marshall Rosenberg appelle cela la force protectrice. Mais soyons clairs : ces situations sont bien plus rares que les autres !

Alors, compromis ou consensus ?

Ma foi, cette fois, je crois qu’il est évident pour tous que le consensus est plus souhaitable que le compromis ! Seulement voilà : il n’est pas toujours trouvable…

Notre démarche consistera donc à mettre en place la recherche de consensus, en sachant que nous n’obtiendrons peut-être qu’un compromis. Ce qui est déjà pas mal.

Dans tous les cas, en nous lançant dans la démarche de recherche de solution qui convienne à tous, nous donnons à nos enfants un modèle d’écoute, de respect mutuel, et les aidons à développer leur sens de l’empathie.

Ce serait chouette d’ailleurs que cela soit enseigné dans nos écoles ! Rien qu’à écrire ces lignes, je me sens triste, en pensant à tous ces adultes non malveillants, mais non formés, qui « aident » à résoudre les conflits entre enfants en imposant leur décision arbitraire, sans avoir pris le temps de les écouter. Car non seulement cela ne résout pas le conflit, mais, de nouveau, cela ne leur enseigne pas à le faire autrement à leur tour, ensuite !

Dans la pratique, comment se déroule la résolution de conflit ?

Trouver le bon moment

Inutile de chercher à résoudre un conflit lorsque tout le monde est encore sous le coup de la colère. En fait, inutile de chercher à résoudre un conflit lorsque l’un des protagonistes est encore sous le coup de la colère.

Nous attendrons donc d’abord que tout le monde soit dans un état émotionnel neutre.

Ensuite, il faut être sûr que chacun est disposé à discuter. Le mieux est donc de le demander.
« J’aimerais discuter avec toi, est-ce un bon moment maintenant ? » ou bien : « Tu pourras me dire quand tu seras disponible ? »
On peut éventuellement préciser de quoi l’on voudrait discuter, mais pas forcément.

Ecouter le point de vue de chacun

Oui, ça a l’air évident comme ça, mais nous ne suivons pas toujours bien cette étape ! Et pourtant, elle est fondamentale à plusieurs titres.

  • D’une part, parce qu’on ne peut évidemment pas envisager de trouver comment répondre aux besoins de chacun si l’on ne connait pas les besoins de chacun !
  • D’autre part, parce que l’autre est toujours plus ouvert à discussion et recherche de solution lorsqu’il se sent écouté !!

Nous allons donc commencer par formuler le point de vue de chacun.

L’idéal est de laisser d’abord l’enfant s’exprimer. De lui demander ce qu’il se passe pour lui par rapport à la situation dont il est question. S’il est trop jeune, ou s’il ne dit rien, nous pouvons essayer de communiquer ce que nous pensons de sa situation, et essayer ainsi de nous en faire l’interprète. Attention cependant à rester précautionneux dans notre communication, pour laisser la place au doute dans ce que nous décrirons.

Ensuite, nous parlerons de notre point de vue. Nous partagerons notre propre ressenti, nos envies, nos besoins.

Cette phase d’échange de point de vue est vraiment riche. Parce que c’est celle qui nous aide, et aide notre enfant, à développer des qualités d’empathie et de respect mutuel.

Elle crée aussi de la connexion : il n’est pas question simplement d’écouter le point de vue de l’enfant et de devenir responsable de la résolution de son problème. Il n’est pas non plus question d’exposer notre point de vue et d’imposer notre solution à notre enfant. Ici nous sommes à la croisée des chemins, dans une position dans laquelle nous cherchons chacun à comprendre l’autre pour essayer de trouver un fonctionnement qui convienne à tous. Waouh.

Parfois, une chose extraordinaire se produit alors. En donnant à chacun d’entre nous l’occasion de prendre l’autre en compte, nous faisons disparaitre le problème ! Car parfois, écouter l’autre permet de se rendre compte qu’il n’y a pas vraiment de conflit. C’était seulement une mésentente, un quiproquo quasiment !

C’est ce qui était arrivé à mes grands lorsque nous avions discuté de l’heure de départ pour l’école

Proposer des solutions

Dans la majorité des cas, cependant, il conviendra de chercher une solution.

Si les points de vue exposés précédemment ne sont pas trop éloignés l’un de l’autre, cette étape peut être très simple. Une solution est proposée, on vérifie qu’elle convient à l’autre, et on l’adopte ! Facile, rapide, et tellement efficace qu’on a envie de recommencer cela régulièrement !!

Il arrive que ce ne soit pas si facile. Il faudra alors proposer plusieurs solutions. Chercher à être créatif. Comme si nous faisions un brainstorming. De vraies idées pour résoudre le conflit. Et parfois nos enfants pourront avoir des idées que nous n’aurions pas eues

Choisir la solution, l’essayer pendant un temps

Enfin, on peut choisir la solution. Une solution qui convienne à tous.

Et nous convenons alors d’une période d’essai. Parce qu’en réalité il est difficile d’affirmer que la solution nous conviendra tant qu’elle n’aura pas été testée. C’est une idée, et il s’agit de la mettre à l’épreuve de la pratique.

Il arrive, enfin, que les points de vue de chacun soient tellement éloignés qu’il parait impossible de trouver une solution qui convienne à tous. Tout ce que propose l’un déplait à l’autre, et vice-versa.
Dans ce cas, il faudra peut-être interrompre la démarche, et accepter d’en sortir sans solution immédiate. (ou avec une solution temporaire, tout en étant clair sur le fait qu’elle ne convient pas vraiment.)
Et laisser les choses reposer. Car, même si l’on n’aboutit pas immédiatement à une solution, la conversation aura déjà été une étape. Une étape très importante même puisqu’elle aura aidé chacun à mieux comprendre l’autre. Et il y a fort à parier que lorsque cette conversation sera reprise, les choses auront déjà évolué un peu.

Le suivi

Nous avons déjà soulevé, ci-dessus, l’idée d’une « période d’essai ». Cela implique évidemment un suivi. Au bout d’un certain temps – convenu en avance, souvent pour nous, une semaine -, nous pourrons donc échanger sur la manière dont chacun a vécu la mise en place de la solution, et décider de l’adoption définitive de celle-ci, ou de sa modification. Chez nous il aura fallu plusieurs semaines pour trouver la solution qui convienne à tous pour le moment du débarrassage !

Mais cela n’est pas la seule raison d’être du suivi. En fait, souvent, une période d’adaptation est nécessaire. Ou du moins, une période d’apprentissage.

C’est l’idée qui me pose le plus de difficultés, à moi… J’ai tendance à considérer que lorsqu’on a décidé ensemble d’une solution, on n’a plus qu’à l’appliquer, et puis c’est tout ! Mais ce n’est pas si simple…
Sur ce sujet, le livre La discipline positive pour les adolescents donne de très bonnes pistes, qui peuvent s’appliquer pour les enfants plus jeunes également.

En gros, les enfants n’ayant pas les mêmes priorités que nous, il nous appartient de mettre en place un suivi tout à la fois ferme et bienveillant, revenant sur les points de notre accord de façon sobre, sans reproche ni critique, mais sans tolérance excessive non plus. Un art, je vous dis !

Un investissement de temps…

Je ne peux terminer cet article sans un mot sur le temps d’investissement que cette démarche demande.

Parfois, les parents auxquels j’explique les principes de recherche de solution me rétorquent que cela demande trop de temps ! Lorsque l’on cherche à résoudre un point, on ne veut pas passer tant de temps à le discuter, et encore moins à revenir dessus encore, pour faire évoluer la solution, et ainsi de suite !

Soit.

Il est vrai que nous vivons dans une société d’efficacité, et je comprends que cette démarche puisse sembler trop longue.

Cependant…

Cependant réfléchissez bien.

Sur deux points.

  1. Ce que nous cherchons à développer chez nos enfants. Ce que nous leur enseignons dans la démarche : l’écoute, l’empathie, la recherche de solution, l’engagement, le respect, l’harmonie… Cela vaut la peine de prendre du temps, non ? (d’ailleurs, cela peut également se faire en dehors du moment, par des lectures telles que les blipoux, par exemple)
  2. Lorsqu’on adopte une solution qui ne convient pas à tous, ne perd-on pas un temps fou (et une énergie folle aussi !) à revenir sur les problèmes posés, sur le non-suivi des règles ? Ne gâchons-nous pas notre humeur à nous agacer pour tout ce qui nous rend insatisfaits ? Est-ce qu’on gagne réellement du temps à long terme, en l’économisant à court terme ?

Je vous laisse sur cette réflexion…

Et si vous voulez télécharger une fiche résumé de cet article, il vous suffit de cliquer ici.

Lorsque je demande aux parents que j’accompagne quelles sont leurs difficultés avec leurs enfants, le thème des luttes de pouvoir surgit régulièrement. Et ce n’est pas surprenant. Car, dans notre maison, les volontés s’opposent. Celle de notre enfant, et la nôtre.

Il est cependant possible de s’éloigner de ce fonctionnement, et de ne plus entrer si facilement dans des luttes de pouvoir, d’où nul ne sort gagnant.

Ce qui crée ces luttes…

Forts de notre expérience, et de nos propres priorités, nous noyons souvent nos enfants sous nos instructions. Or nos enfants, comme tout le monde, ont besoin de sentir qu’ils peuvent user de leur libre arbitre, qu’ils détiennent une forme de pouvoir personnel qu’ils sont en droit d’exercer.

Ainsi, souvent, ils ne s’opposent pas à nous, mais au fait que nous bridons leur liberté, que nous ne respectons pas leurs priorités, leurs besoins à eux.

Finalement, nous avons une bonne part de responsabilité !

Et si nous prenions les choses sous cet angle-là, et réfléchissions à ce que nous pourrions changer dans notre attitude pour susciter une réponse différente ?

C’est là que les 3 états du moi entrent en jeu…

Les 3 états du « moi »

Les états du « moi » sont un des postulats de l’analyse transactionnelle. Je ne m’étendrai pas sur l’analyse transactionnelle, parce que je n’en connais quasiment rien. Elle est à ranger dans ces informations palpitantes que j’ai encore à apprendre, et, ça tombe bien, parce que j’adore apprendre ! Mais il faut du temps pour cela…

Je peux seulement vous en dire que c’est une analyse qui parle de personnalité et de communication, et qu’elle a été créée par Eric Berne (un canadien) en 1958. C’est donc lui également qui a défini les 3 états du « moi », dont je vais vous parler un peu plus en détails. La première fois que j’ai entendu parler de ces états, c’était dans ma formation en ligne de positive parenting solutions, et cela m’a immédiatement servi, comme je vous le conterai plus loin.

Ces trois états sont :

  • le Parent
  • l’Adulte
  • l’Enfant

Avant d’aller plus loin, il est important de préciser que les noms de ces états ne signifient absolument pas qu’ils sont réservés aux parents, adultes, et enfants respectivement. Chacun peut passer par chacun de ces états.

Le parent

L’état du parent est celui dans lequel nous sommes lorsque nous avons la responsabilité de quelqu’un. Il est lié aux règles, aux normes. Nous sommes dans l’état de parent lorsque nous donnons des instructions, des ordres. Lorsque nous cherchons à faire preuve d’autorité. (Et je ne rentrerai pas ici dans le débat passionnant des différents types d’autorité…)

L’adulte

L’adulte est un état émotionnellement neutre. C’est l’état dans lequel nous sommes lorsque nous recevons de l’information, lorsque nous cherchons à la comprendre. C’est probablement l’état dans lequel vous êtes au moment où vous me lisez.

L’enfant

L’enfant, à l’inverse, est un état émotionnellement fort ! Nous sommes dans cet état lorsque nous ressentons. Cela peut être positif : nous rions, nous sommes joyeux ; ou négatif : nous sommes tristes, ou énervés !

Dans quel état nous situons-nous le plus souvent ?

Cela dépend de qui l’on parle

En général, les adultes hors de la présence des enfants passent la plupart de leur temps en mode « adulte ». Ils peuvent également passer en mode « parent » au moment de diriger des opérations, ou en mode « enfant » lorsqu’ils se disputent, ou, au contraire, savourent un moment de joie avec des amis – ou des enfants-.

Les enfants passent, eux, la plupart de leur temps en mode… « enfant » ! Les émotions prennent en effet chez eux beaucoup de place. Ils peuvent cependant être également en mode « adulte », lorsqu’ils sont à l’école par exemple, ou qu’ils se concentrent sur quelque chose. Et ils peuvent même passer en mode « parent » lorsqu’ils répètent le modèle reçu sur un jeune frère par exemple !

Le problème : les adultes passent une bonne partie de leur temps avec les enfants en mode « parent ». Et c’est là que le bât blesse !

Vous avez en effet compris que cet état de parent ne donne pas sa part de pouvoir à l’autre. Parce que plus nous passons de temps dans l’état du parent, et plus cela encourage les luttes de pouvoir.

Comment sortir de cet état de parent ?

Bien sûr, nous avons déjà parlé de méthodes pour sortir de cet état-là. Cet état dans lequel nous noyons nos enfants sous nos instructions…

Dès les débuts de ce blog, lors de la lecture de Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent, nous avions listé des alternatives aux ordres, pour encourager la coopération.

Plus récemment, nous avons parlé de positivité dans nos instructions.

En fait, les méthodes pour sortir de cet état ne sont pas si compliquées, et peuvent changer rapidement l’ambiance à la maison, je peux en témoigner.

Je vous encourage donc à aller lire les articles en lien ci-dessus, si ces méthodes ne sont pas claires pour vous, et à les mettre en pratique, le plus rapidement possible.

Cependant, ces méthodes nous permettent en fait de sortir régulièrement de l’état de parent pour entrer dans un état bien plus neutre, qui correspondrait donc à l’état d’adulte. C’est bien. Honnêtement, je suis déjà très contente de cette évolution.

Mais… quel est l’état dans lequel nos enfants nous préfèrent ? L’enfant !
Oui, nos enfants adorent lorsque nous basculons ! Lorsque nous entrons dans leur monde.

D’ailleurs, hier soir, mon fils Léon (6 ans) disait clairement à son grand frère Oscar (15 ans) qu’il adorait quand ce dernier faisait des batailles de coussins avec lui !!

Pour aller plus loin

Ainsi, lorsque j’ai découvert ces états, je me suis fait cette réflexion. Que j’avais réussi à sortir le plus souvent possible de l’état de parent pour entrer dans celui de l’adulte, ce qui était déjà pas mal, mais que cela me ferait peut-être du bien de chercher un peu plus à entrer en état d’enfant.

Et justement, je découvrais le même jour (par la même formation), le concept du moment particulier. Alors, j’ai de suite mis en place les deux, avec ma fille Alice (10 ans à l’époque). Et ça a été un succès !

J’en ai régulièrement fait l’expérience depuis. Lorsque je bascule en mode enfant, cela rend toujours les choses plus faciles !

Je me souviens des visites de Paris avec mes grands, pendant lesquelles je sautais de joie sur le trottoir. Ils disaient avoir honte.. mais ils souriaient !

Je me souviens m’être enthousiasmée à outrance avec eux devant des copains, et les avoir fait rire.

Je me souviens avoir joué à ouvrir et fermer la porte de la salle de bain en faisant semblant de tomber devant les petits, et avoir changé l’ambiance…

En fait, c’est bien ce que suggère la parentalité ludique. Et si je n’ai pas commencé à en parler sur le blog, j’ai déjà constaté son efficacité ! (En particulier quand les voitures viennent se laver les dents avec Anatole…). D’ailleurs, si, dans une démarche d’avancée vers l’état de l’enfant, vous voulez vous mettre à la parentalité ludique sans attendre que je me décide à écrire à ce sujet, je vous encourage à aller voir les articles à ce sujet de mon amie Gwen, listés à la fin de cet article.

Je vais d’ailleurs aller les relire moi-même. Car, si j’ai essayé, je n’y ai encore pas assez recours. Parce que cela correspond peu à ma personnalité peut-être… Mais, je sens un nouveau changement poindre en moi. Je vous en faisais part la semaine dernière : j’aspire à plus de joie !

Cette revue des 3 états du « moi » tombe donc à pic. Pour me remettre à l’esprit que, pour plus de joie, il me faut retrouver mon âme d’enfant ! Pas si  facile… Y parvenez-vous ?

Si nous parvenions à voir les besoins derrière l’action, il y a fort à parier que nous arriverions à réagir différemment. Ce serait alors un cercle vertueux : au lieu d’accuser, de reprocher leurs actions aux autres, nous pourrions les comprendre, et entrer en lien avec eux. Alors, notre échange ne serait plus conflictuel, mais plutôt un apprentissage commun.

« Se connecter avant d’enseigner. » comme le prônent tant la CNV que la Discipline Positive.

Et je vous le concède, c’est loin d’être facile !! Très loin d’être facile. Mais cela ne signifie pas qu’il faille renoncer. Nous avancerons et progresserons pas à pas, petit à petit.

Ainsi, loin de renoncer, je cherche au contraire à développer cette attitude. Or, la lecture de la clef n2 de Parents respectueux, enfant respectueux : voir les besoins derrière toute action y contribue.
Cet article est un résumé du chapitre qui présente cette clef.

Tout comportement est une tentative de satisfaire un besoin

Le livre reprenant les principes de la communication non violente, les prémisses sont les suivantes :

  • Tous les êtres humains ont des besoins
  • Tout comportement est une tentative de satisfaire un besoin

Ainsi, nos enfants (tout comme nous, ou n’importe qui) ont des besoins, et cherchent, par leur comportement, à les satisfaire. S’adresser au comportement seul, sans chercher à comprendre le besoin derrière est donc très limité, et limitatif. Nous aurons bien plus de chances d’avancer en nous intéressant au besoin derrière le comportement.

Nous avions d’ailleurs déjà touché ce thème lorsque nous avions décidé de poser un nouveau regard sur les comportements inappropriés.

Marshall Rosenberg appelait cela « voir ce qui est vivant chez l’autre« . Et en effet, lorsque nous parvenons à voir ce qui motive l’autre, de manière positive, il est plus facile de ne pas réagir avec aigreur ou colère ! Un vrai travail sur nous même…

Ici, les auteurs citent Proust :  » Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux. » Et c’est bien de cela qu’il s’agit : avoir de nouveaux yeux…

Différence entre besoin et stratégie

L’un des obstacles principaux au fait de chercher le besoin derrière le comportement réside dans la confusion que nous faisons souvent entre le besoin et la stratégie.

Je m’explique.

Lorsque notre enfant veut continuer à jouer au lieu d’aller prendre le bain, il n’a pas besoin de jouer. Jouer est sa stratégie pour nourrir son besoin d’amusement.
Lorsque notre ado nous répond de nous mêler de nos affaires lorsque nous lui demandons s’il est prêt pour son contrôle du lendemain, il n’a pas besoin de nous envoyer promener. C’est sa stratégie pour répondre à son besoin de confiance.

Si nous parvenons à dé-coreller le besoin et la stratégie, cela peut ouvrir des pistes ! Car, alors, nous pourrons être créatifs et chercher d’autres stratégies pour combler les mêmes besoins. Des stratégies qui répondent si possible aux besoins de tous, c’est à dire au nôtre autant qu’à celui de notre enfant.
Ainsi, si mon ado a besoin de confiance, j’ai, moi, besoin de respect. Et cela peut être discuté !

Note : pour s’exercer à voir cette différence entre besoin et stratégie, je vous conseille de jouer avec mes cartes besoins !

Comprendre ce qu’est un besoin

Seulement voilà : pour pouvoir en discuter, il faut d’abord être clair sur ce qu’est un besoin.
Or, le langage courant ne nous aide pas à démêler besoin et stratégie.

« J’ai besoin que tu sois au lit. » est, par exemple, un contre-sens. Nous n’avons jamais besoin que l’enfant soit au lit. Nous avons besoin plutôt qu’il soit reposé le matin, ou bien nous avons besoin de solitude le soir, et qu’il aille au lit est un moyen pour répondre à ces besoins.

Sura Hart et Victoria Kindle-Hodson proposent ici de progresser dans notre appréhension des besoins en cherchant régulièrement à les identifier derrière les comportements de notre entourage.

Une autre activité proposée, qui m’inspire : discuter des besoins lors d’une réunion familiale, en cherchant ensemble les besoins universels. Ces besoins qui peuvent motiver une action, et qui sont communs, finalement, à tous les êtres humains !

Le sentiment, indicateur du besoin

Selon la théorie de la communication non violente, nos sentiments sont des indices d’un besoin nourri ou non.

Ainsi, les sentiments positifs nous montrent que nous satisfaisons l’un de nos besoins ; les sentiments négatifs, au contraire, que l’un au moins de nos besoins n’est pas nourri.

Seulement, nous faisons rarement le raisonnement qui nous permettrait de relier la manière dont nous nous sentons avec le besoin présent derrière…

C’est pourtant bien la compétence que nous cherchons ici à développer, en tant que parent. En effet, un enfant qui se sent bien se comporte bien. Donc, si notre enfant se comporte de manière inadéquate, c’est qu’il ne se sent pas bien, et nous chercherons alors à comprendre quel est son besoin non nourri.

(A condition d’être émotionnellement disponible pour cela… Je ne sais pas vous, mais moi, il m’arrive de savoir lire le comportement de mon enfant, et n’avoir aucune envie pour autant de l’aider à nourrir son besoin. Pourquoi ? Probablement parce que ce besoin est trop en compétition avec le mien ! Ah oui, parce que, grande nouvelle : les parents ont également des besoins !)

L’écoute, à la clef de la satisfaction mutuelle des besoins

Si nous parvenons…. Non, laissez-moi reformuler cela. Lorsque nous parvenons – c’est bien mieux, j’ai confiance en nous ! – à écouter notre enfant, à recevoir son sentiment, et le besoin derrière, alors, la connexion se fait.

Les enfants, comme n’importe qui, ont envie d’être entendus. Et lorsqu’ils le sont, ils seront bien plus ouverts à la coopération. Cette coopération, qui est à l’opposé des luttes de pouvoir dans lesquelles tant de parents et enfants tombent !!

Ainsi, si nous acceptons d’écouter pourquoi notre enfant réagit négativement, que nous reflétons son besoin, il sera probablement réceptif lorsqu’ensuite, nous lui parlerons de notre besoin. Et nous pourrons alors, ensemble, trouver un fonctionnement qui réponde aux deux besoins !

Pour terminer, l’exercice proposé…

Comme nous y encouragent les auteurs, je décide, avant de conclure, de me poser la question. Quel est mon sentiment, là, tout de suite ? Et quel besoin se cache derrière ?

…eh bien…

Je me sens joyeuse d’avoir écrit cet article. Un sentiment positif, un besoin assouvi, donc. Et en effet avoir écrit cet article répond à deux besoins, sur des plans différents :

  • le chapitre lui-même, son contenu et l’apprentissage qu’il m’apporte, il nourrit mon besoin d’harmonie car je sais que plus j’arriverai à développer cette compétence, plus mes relations avec les autres seront apaisées
  • le fait d’avoir relu puis rédigé le résumé de ce chapitre me permet de développer encore mon blog, ce qui nourrit mon besoin de partage et de de développement.

J’espère pouvoir garder ce sentiment en moi pendant quelque temps….

Et vous, comment vous sentez-vous ? Et le besoin ?

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Nous aspirons à créer un foyer dans lequel le mot-clef serait la coopération.
Il semble pourtant que nos enfants ne soient pas toujours dans cette dynamique !
Le sommes-nous nous-mêmes toujours ? L’exemple donné à nos enfants est fondamental, et, si nous cherchons à inclure cette idée de coopération dans notre plan de route parental, il est important de se demander d’abord si nos comportements sont bien en accord.

Car, nous en avons parlé précédemment, nous avons notre responsabilité dans le comportement de nos enfants !

Cet article reprend donc un chapitre du livre Parents respectueux, enfants respectueux, présentant ce qui, dans notre maison, peut alimenter les conflits et nuire à la coopération.

Le manque de temps pour entrer en lien avec les autres

La société va de plus en plus vite, et notre rythme familial s’en ressent également.
Ce n’est pas la première fois que je me le dis : la parentalité positive est également une question de rythme. Je n’affirmerai pas que lenteur rime toujours avec bonheur, mais calmer un peu le jeu pour passer du temps ensemble, en famille, est clairement une pratique qui aidera à développer la coopération au sein de celle-ci.

Car, pour une relation harmonieuse, nous avons besoin d’être en lien. Souvent, nous passons du temps avec nos enfants, mais du temps que nous pourrions qualifier de “gestion” : préparation pour l’école, les bains, les repas. Prenons-nous le temps également de nous asseoir, de jouer, de discuter ?

Sans même parler des moments particuliers, qui sont la meilleure manière de nourrir le besoin d’attention d’un enfant, des moments de partage en famille seront déjà un sacré bon début !!
(Note : au moment où j’écris cet article, nous sommes fin novembre, et ces phrases me font penser aux idées lancées par Gwen de Petit bout par petit bout pour construire en calendrier de l’avent en mode “reconnexion” !)

Les auteurs évoquent ici également les réunions familiales, qui sont toujours des moments privilégiés d’échange et de coopération. Chez nous en effet, cela marche vraiment bien (et il faut vraiment que je prenne le temps de faire un article à ce sujet…). C’est non seulement une occasion de discuter des problèmes qui se posent pour y trouver des solutions qui conviennent à tous, mais également de prévoir d’autres moments partagés.
C’est d’ailleurs suite à une réunion familiale que nous avons enfin planifié, pour le surlendemain une sortie au restaurant à 4 avec nos plus grands, qu’ils nous réclamaient pourtant depuis un moment déjà !

Et à l’adolescence ?

Cette notion de manque de temps pour créer le lien fait également écho chez moi à une conférence de Catherine Dumontheil-Kremer (auteur de Poser des limites à son enfant) écoutée il y a peu, dans laquelle elle parlait spécifiquement de l’adolescence.

Tout comme moi, elle ne pense pas forcément nécessaire la “crise d’ado” tant crainte par les parents, la reliant plutôt à un mode d’éducation. Dans le contexte de son éducation bienveillante, tout comme chez nous avec notre grand de 15 ans, elle fait bien sûr face à des conflits, comme avec les plus jeunes, mais pas à des crises !

Elle soulignait en revanche, et j’ai trouvé cela très juste, que la difficulté de cette période de l’adolescence résidait probablement dans l’entretien du lien, justement. En effet, si le jeune enfant nous sollicite beaucoup, l’ado ne le fait plus, et nous avons de ce fait moins d’opportunités de nourrir le lien ! Elle conseille donc fortement d’accepter de faire le taxi, pour le seul bénéfice de passer du temps en tête à tête avec son ado. Et je confirme que ces trajets sont toujours l’occasion de bonnes discussions !
(Chez nous, une chose persiste également : les jeux de société ! Qui fonctionnent mieux encore que ces trajets !)

Etiquettes, comparaisons, et critiques

Nous avons déjà évoqué le piège des étiquettes, une des premières notions que j’ai découvertes lorsque j’ai commencé à cheminer, en lisant Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent, de Faber et Mazlish.

L’étiquette posée sur l’autre (“Il est paresseux !”, “Elle est têtue”) ne peut décrire la nature changeante de l’enfant !
Les étiquettes présentent également un risque majeur : “En plus d’être inexactes et blessantes, ces étiquettes peuvent influencer ceux qui les reçoivent à un point tel qu’ils finissent par y correspondre.”
Il serait plus juste de s’attacher à des observations précises, sans étiquette ni jugement, qui laisseraient la place à l’enfant d’évoluer, de corriger, de progresser…

Pour ce qui est des comparaisons, on peut dire qu’elles vont complètement à l’encontre de la coopération puisqu’elles nourrissent plutôt un sentiment de rivalité, de jalousie.
(Pour savoir comment éviter cette rivalité, n’hésitez pas à télécharger gratuitement mon bonus sur les habitudes à modifier pour atténuer les disputes dans la fratrie, en fin d’article)

Ainsi, lorsque nous voulons encourager un enfant à changer de comportement, nous aurons toujours plus de chances d’obtenir sa coopération en l’accompagnant, en l’aidant à réfléchir à des solutions, plutôt qu’en basculant dans les étiquettes et les critiques.

Les récompenses et les punitions

Les récompenses et les punitions sont indispensables “lorsque les parents veulent amener les enfants à faire quelque chose contre leur gré”.
La méthode de la carotte et du bâton : un contrôle purement extérieur, là où nous voudrions plutôt développer la motivation intrinsèque de l’enfant.

En fait, user de punitions et de récompenses signifie rester dans un schéma (par ailleurs classique) de relation purement verticale entre l’adulte et l’enfant. Nous exerçons alors un pouvoir sur eux, pas avec eux. (Et si cette notion de pouvoir positionnel vous intéresse, je vous encourage à lire cet article spécifique sur le thème du pouvoir).

Lorsque nous commençons à nous interroger, non seulement sur ce que nous voudrions que notre enfant fasse, mais également sur les raisons que nous voudrions qu’il ait pour faire cela (la peur d’être puni, ou l’envie de contribuer ?), nous nous éloignons plus facilement de cette méthode…
Car il est certain qui ni la punition (qui créera plutôt un désir de vengeance), ni la récompense (qui entrainera une accoutumance, et du marchandage) ne l’amèneront à la coopération spontanée !

Chez nous, non seulement ces méthodes n’existent plus, mais nous saisissons régulièrement l’opportunité d’en discuter lorsque nous en sommes témoins à l’extérieur.
C’est probablement la meilleure méthode pour amener nos enfants à appréhender la bienveillance dans la maison, et son bénéfice.

Nos habitudes de pensée et de communication

Malgré toutes nos bonnes intentions, malgré tout ce que nous avons déjà appris en avançant sur le chemin de la parentalité positive, il n’est pas rare que nos habitudes de pensées et de communication ressurgissent, et que celles-ci constituent un frein à notre relation.

Ici, les auteurs parlent particulièrement des mots “mais”, et “devoir”, qui ont, selon elles, une grande influence sur la réaction de l’enfant.
Lorsque nous validons le sentiment de l’enfant, et que nous enchainons avec un “mais”, c’est comme si nous annulions ce que nous venons de dire…
Lorsque nous indiquons à l’enfant qu’il “doit”, ou “devrait”, nous lui communiquons que nous savons mieux que lui ce qui lui convient.”

A la relecture de ce chapitre, je me promets d’y faire plus attention. Je ne crois pas utiliser le verbe “devoir”, ai-je raison ? Je sais en revanche que ce “mais” fait encore régulièrement son apparition, même s’il est moins fréquent qu’avant !

Ce ne sont cependant pas les seuls pièges, apprendre ce nouveau mode de communication, c’est apprendre une nouvelle langue, et je me rends compte régulièrement comme certaines habitudes peuvent être tenaces ! Cela nécessitera, en fait, un article à part entière !

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Ce n’est pas la première fois qu’en avançant sur ce chemin de la parentalité positive, j’y trouve ces mots de pouvoir, de respect, de coopération.

C’est cependant la première fois qu’ils sont présentés de manière si explicite, dans la première partie de parents respectueux, enfants respectueux.

Pourtant, cela fait un moment que ces notions dansent en moi.
Nous avons déjà réfléchi à la notion parfois toute relative du respect, et nous avons également parlé du pouvoir, et du modèle que nous donnons à nos enfants en l’utilisant de manière autoritaire.

Ici, les auteurs creusent cette idée qui fait partie des fondements de la parentalité positive, de l’exercice d’un pouvoir avec nos enfants. Nous entrons alors dans la coopération.
“La coopération est une voie à double sens.”
Et oui, comme nous le disions à propos du respect, il arrive que ces mots soient utilisés plutôt à sens unique : certains adultes attendent que les enfants “coopèrent” en agissant selon les instructions données par l’adulte, sans se plaindre, tandis que les parents n’ont, eux, pas besoin de coopérer.
Dans la coopération, il y a l’idée d’écouter les besoins de chacun pour trouver une solution qui convient à tous.
C’est ce que nous cherchons à leur enseigner pour régler leurs disputes, alors la première étape devrait bien être de chercher à leur en donner l’exemple !

Je ne dis pas que c’est facile, non. Parce qu’entre nos désirs profonds et les situtations de vie réelles, il y a toujours un écart…

Dans cet article, je vous propose donc de voir ensemble comment avancer vers plus de coopération ?

1 – En réfléchissant à la notion de respect

Oui, si, suite au lien ci-dessus, vous n’avez pas été relire  l’article sur le respect, je vous encourage à le faire, comme je l’ai fait en écrivant celui-ci, car c’est toujours important de se reposer ces questions. Et nous pouvons même échanger sur ce thème avec les enfants, s’ils sont en âge de le faire.
Que signifie le respect ?
Qu’attend quelqu’un qui demande du respect ?
Est-ce toujours mutuel ?
Faites vous bien la différence entre le respect pour la personne et le respect de l’instruction, c’est à dire l’obéissance ? (On dit d’ailleurs “respect des consignes”, mais ce n’est pas du tout le même respect !!)
Le respect des valeurs, comment le vivre ?

Dans cette partie du livre, il est dit que dans l’étymologie du mot respect, il y a l’idée de regarder. Ainsi, pour les auteurs du livre, “respecter l’autre, c’est regarder ce qu’il vit, en particulier ses sentiments et besoins dans le moment présent.”
J’aime bien cette définition. On devient observateur, on cherche à prendre l’autre en compte, pas à le changer…

2 – En arrêtant de se braquer sur les mauvais comportements

Oui, nous avons cette tendance. Nous ne passons pas facilement leurs erreurs à nos enfants, nous voudrions que tout fonctionne toujours bien.
N’oublions pas cependant que tout apprentissage demande du temps, et que montrer ce qui est réussi fonctionnera toujours mieux que d’insister sur ce qui ne l’est pas. Parce que ça changera l’image que l’enfant aura de lui-même.

Ainsi, je suis déçue les matins où, après avoir accompagné les petits à l’école, je m’aperçois que les grands n’ont pas vidé le lave-vaisselle et nettoyé le plan de travail ; mais je savoure les jours où c’est le contraire, et je mettrai ces jours-là plus en valeur, jusqu’à ce qu’ils soient plus fréquents.

3- En se concentrant sur les besoins

Ceux de nos enfants, et les nôtres.
Nous avons une fâcheuse tendance à ne voir les choses que de notre point de vue. Mais, soyons clairs : lorsque notre enfant fait quelque chose qui nous déplait, il est rare que ce soit pour nous déplaire. En général, il le fait plutôt pour répondre à son propre besoin, et c’est à ce besoin qu’il faudrait s’attacher plutôt que de se sentir visé.
(Là encore, je sais, plus facile à dire qu’à faire…)
Pour mieux comprendre leurs comportements, et savoir s’ils répondent à un besoin d’attention ou autre, la perspective exposée par la discipline positive sur les comportements inappropriés peut aider. Car, si l’on en croit les principes d’Adler, un enfant qui se comporte mal est un enfant découragé.

Quant à nos besoins, savoir les écouter, c’est également faire preuve de respect : respect de soi dans ce cas, et en donner le modèle aux enfants. Ce point-là mérite bien d’être creusé, et cela sera fait dans un article spécifique : Les parents aussi ont des besoins.

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Qu’est-ce qu’on s’use parfois en cherchant la bonne méthode !!

L’autre jour, Anatole (3 ans) passe à table sans s’être lavé les mains. Pizza maison au menu.

Je lui indique, sans donner d’ordre :
« Anatole, pour manger la pizza, il faut avoir les mains propres.
– Non, je veux manger la pizza.
– Oui, quand tu auras les mains propres, alors tu pourras manger la pizza.
– Non…
– Ecoute : ou tu décides de te laver les mains, ou bien tu ne peux pas manger la pizza, c’est comme tu veux. (Je reste très calme, mais je me demande où tout ceci va nous mener…)
– Non, moi je veux manger la pizza avec les mains sales !
– Ca, ça ne fait pas partie des options. »
Je ne dis plus rien (je suis occupée à d’autres choses) mais je commence à douter fortement de la manière dont les choses vont se dérouler ensuite…

Et pourtant, au bout de 30s, voilà mon Anatole qui dit : « Je veux aller me laver les mains. »

Comme quoi, il faut parfois laisser le temps au message d’être reçu….