Du vélo itinérant en famille

Ça faisait un moment que nous, les adultes, on avait envie de faire un trip à vélo en famille. Je pense même que ça fait plus d’un an qu’on en parle. Si on n’a pas sauté le pas avant, c’est probablement pour un mélange de raisons : d’autres choses à faire ou voir, le temps qui ne s’y prêtait pas, la logistique un peu plus compliquée, la flemme d’organiser, et… le manque de motivation de l’un de nos fils, Léon, 12 ans. Seulement, comment savoir si quelque chose nous plait ou pas avant d’avoir essayé, n’est-ce pas ? C’est comme de goûter un nouveau plat !
Et puis, une famille, c’est un groupe… alors il s’agit de varier les activités pour qu’il y en ait pour tous.
Ce n’est pas que nous soyons fans de vélo (d’ailleurs, autant que je l’avoue dès maintenant : le mien est électrique !), on fait même rarement des promenades à vélo, mais on se disait que ça changerait des randos (que pour le coup, on aime beaucoup !)
On a donc décidé de se lancer, en choisissant une virée sans trop d’ambition, afin de tester le concept. Une sorte de rando vélo, quoi.
Je vous raconte ici comment on s’y est pris.

Et puis surtout, au delà de l’aspect logistique, certes important, je voudrais vous parler de posture parentale pendant le voyage.
Car vous êtes ici sur un blog sur l’éducation positive. Comment les principes de cette éducation se sont glissés dans ce voyage ?
Quelles ont été les attitudes qui ont été en lien avec cette approche, et que je peux vous transmettre ici de manière plus concrète ?
Quelles sont les opportunités d’enseignement qui se sont présentées ?

On va voir tout ça, et à la fin, je ferai un petit bilan avant de vous dire ce qu’on a décidé pour la suite !

La logistique du voyage à vélo

Le contexte : nous partions à 5, c’est à dire Nico (mon mari), et nos 3 garçons. Oscar, 21 ans, Léon, 12 ans, et Anatole, 10 ans. Notre fille Alice, 17 ans, ne venait pas avec nous, car elle est en période de révisions.
Nous avions donc déjà des vélos pour chacun, Oscar, qui ne vit plus avec nous, prenant celui d’Alice.

Simplification maximum du circuit

Pour ce premier essai, on a cherché la facilité.

Pour moi, c’était très clair : si on mettait la barre trop haut trop vite, on allait dégoûter nos enfants et se couper toute possibilité de recommencer.

La durée

3 jours. Pour une première, ça permet de tester le concept du voyage vélo famille, sans prolonger trop les difficultés si elles sont trop grandes.

D’autant qu’une difficulté qu’on ne connait pas avant d’y avoir fait face, c’est le mal aux fesses…

Une journée de vélo va probablement passer relativement facilement, mais sera-ce facile de remonter sur sa selle le lendemain ?

La distance

Elément fondamental, bien sûr : la distance.

Au départ, on s’est dit 30 km par jour.

Calcul simple : si on roule à 10km/h, ce qui n’est pas rapide, ça demande 3h de vélo, ça devrait être ok !

(on verra que ce n’est pas si simple…)

Le dénivelé

Un autre élément fondamental : pas trop de dénivelé !

Pour le coup, être en montée ou pas, ça change TOUT au ressenti… (moins pour moi avec mon joli vélo électrique, quand même)

On a donc adapté notre destination.

Au départ, nous voulions aller dans les Costwolds – c’est une région d’Angleterre (il faut savoir que nous vivons à Londres) qui est vraiment jolie, et que l’on avait énormément appréciée quand on l’avait visitée.

Sauf que la zone est pleine de collines… j’ai donc lancé une recherche à l’inverse : au lieu de chercher les circuits dans une zone qui nous attirait, j’ai cherché dans quelle zone il y avait des circuits sans trop de dénivelé.

Le voyage pour y aller

Avec une contrainte supplémentaire : pas question de faire 5h de train aller, 5h retour pour un voyage de 3 jours.

(dommage, parce qu’il semble qu’il y ait, juste en dessous de l’Ecosse, des circuits magnifiques !)

J’ai fini par identifier un coin qui nous convenait, dans le Devon, du côté de Salisbury, à 2h de train de Londres.
Chouette !

Bon, je précise quand même que les choses s’améliorent, mais que les trains ne sont pas encore super pour les cyclistes : certes, il y a une zone deux-roues, mais pas évident de vraiment y faire tenir nos vélos…
Enfin, ne nous plaignons pas, c’est déjà chouette de pouvoir le faire !

Les logements

Ah… un dernier point… vacances vélo ne riment pas forcément avec camping !

Mon mari et moi, soyons honnêtes, on n’est pas très camping.

Oh, je l’ai été pourtant… j’ai fait pas mal de scoutisme, et nos enfants seraient assez ouverts.

Ce que j’adorerais, c’est le côté nature et isolement.

Mais j’ai aussi pris goût à un certain confort (qui inclut le fait de ne pas porter toutes les affaires de camping, ce qui change quand même tout au volume des bagages !!), et, pour régler la question, mon mari a facilement mal au dos.

Donc, option facile : on a réservé des logements sur la route.

Les bagages et l’équipement pour ce voyage à vélo

Les bagages

Vous l’avez compris : nous portions nos affaires sur nos vélos.

Bagages minimum donc. Je ne vais pas vous en faire la liste ici, mais vous la devinez bien…

L’idée, c’est le minimalisme. Pas de trop de poids, ni de volume pour tout bien répartir dans les sacoches et les sacs à dos accrochés aux porte-bagages.

L’équipement

Pour le coup, on voulait éviter la galère.

On s’est donc procuré 2 choses :

1- des rustines et bombe anti-crevaison (que nous n’avons pas utilisées !), pour ne pas se retrouver en rade au milieu de rien

2- des pantalons kway ! (que nous avons utilisés : je vous rappelle que nous vivons en Angleterre… le temps y est changeant !)

Nous en avions déjà pour les adultes, mais ceux des enfants (car nous avions déjà dû nous équiper pour des randos en Ecosse il y a 2 ans) étaient devenus trop petits.

Nous en avons trouvé sur un site d’occasion (type le bon coin local), et ils sont arrivés juste à temps !

Les temps en dehors du vélo

Comme on était parti sur cette idée de ne peut-être faire que 3h de vélo par jour, on pensait qu’on aurait pas mal de temps à « tuer » en dehors du vélo. (ça s’est avéré seulement partiellement vrai, mais on en reparlera dans le bilan).

Les jeux de société

Dans notre famille, on adore les jeux de société. Impossible de partir en virée sans prévoir à quoi on va jouer.

Il nous fallait des choses faciles à trimballer et qui nous inspiraient.

On s’est décidé pour :

Si on a un peu joué à Set dans les moments où on s’attendait les uns les autres avant de dîner par exemple, c’est vraiment Love Letters qui a été le grand gagnant de ce périple !

(note pour ceux qui auraient envie de se le procurer suite à mon partage ici : je vois qu’il est noté 14+ – ce n’est évidemment pas notre vécu, puisqu’Anatole a 10 ans et y joue comme nous, mais je rappelle que nos enfants sont des habitués des jeux de société, donc ça change leur et mon référentiel…)

Du temps pour soi

Passer toute la journée en famille, au rythme du groupe, c’est une contrainte. Certains peuvent avoir aussi besoin de moments de ressourcement seuls.
C’est d’autant plus vrai pour notre fils aîné, Oscar, 21 ans, qui n’a plus l’habitude d’être à temps plein avec nous.
Il est super investi dans sa relation avec ses petits frères, mais ça lui fait aussi du bien d’avoir des pauses.

On partait donc aussi avec cette attente raisonnable de laisser à chacun un peu de temps pour soi après la journée avant de se retrouver pour un jeu avant dîner.
Notre paquetage comprenait donc un livre par personne, tant pis pour le poids.

Les repas

A la fois solution simple et option plaisir : on a fait de vraies pauses repas sympas !

Le premier jour, déjeuner dans un pub, et dîner de même, là où on logeait.

Le lendemain, on a pris nos vélos avant le petit-déjeuner, et on a pris un gros brunch à Salisbury !
Diner super dans l’hôtel où nous logions.

Dernier jour, après un super petit déjeuner dans ce même hôtel, on a filé sur nos vélos pour s’acheter un repas sur le pouce à des camions de rue en arrivant sur la plage en début d’apres-midi…

On s’était dit qu’on ferait peut-être un pique-nique (et on avait emporté un opinel au cas où), mais l’option ne s’est finalement pas présentée.

Le dernier soir, diner à l’hôtel, et buffet petit-dej le lendemain avant de reprendre le train vers Londres.

Les repas sont pour nous des moments plaisir, et des moments d’échange. On aime les faire un peu durer, et ça a contribué, pour les enfants en particulier, à la réussite des vacances. (Je crois que c’était même les moments préférés de Léon…)

La dernière nuit

Enfin, toujours pour cocher la case « équilibre effort-plaisir », j’ai pris la dernière nuit dans un hôtel qui disposait d’une piscine intérieure.
Nos plus jeunes adorent l’eau et c’était vraiment chouette pour eux de passer la fin d’aprèm dans la piscine.
(Ça les a même motivés pour pédaler plus vite le dernier jour, afin d’être sûrs qu’on ait bien le temps d’en profiter…)
Ils étaient d’ailleurs tellement contents qu’Oscar a proposé de se lever le lendemain pour les accompagner passer une heure dans l’eau avant le petit déj !

Dimension éducative

J’en arrive enfin à ce que j’ai envie de vous transmettre en terme de posture éducative pour ce trip à vélo.

La motivation des enfants

En fonction des familles et des enfants, peut-être n’aurez vous pas besoin de cette partie.

Chez nous, c’était clair : Oscar et Anatole étaient naturellement très motivés, mais Léon pas du tout.

Voici donc ce qu’on a mis en place pour faciliter les choses.

L’implication

C’est comme pour tout : plus les enfants sont impliqués dans une démarche, plus ils auront de l’entrain à participer ensuite.
C’est vrai pour les règles de la maison ou de la classe, c’est vrai pour les déménagements.

Comment les impliquer ?

Dans l’idéal, j’aurais aimé les faire participer à la conception du trajet.
Cependant, les recherches n’étaient pas simples, et je pense que ça aurait pu avoir l’effet inverse.
En revanche, une fois le périple établi, je leur ai montré la carte, les lieux, les kilomètres… pour qu’ils sachent à quoi s’attendre.

Ensuite, on a réfléchi ensemble à ce que l’on devrait emporter.
Liste des vêtements, choix des jeux, etc…

Ils ont également participé à la préparation des vélos : vérifier que tout était bien gonflé, les hauteurs de selle…

Enfin, j’ai emporté un petit carnet pour faire un petit journal du périple !

L’accueil des émotions…

Avant, pendant, et après, on n’a pas fait semblant que Léon était enthousiaste.
On ne lui a pas servi des : « Tu vas voir, ça va être bien ! » qui ne convainquent personne, on est bien d’accord…

On a plutôt été à l’écoute de ce qu’il vivait, en lui posant des questions :
« C’est un peu long pour toi ? »
« T’aimerais être arrivé ? »
« En fait, tu n’aimes pas les montées. Est-ce que c’est plus plaisant quand c’est à plat ? »

…tout en avançant

Attention : accueillir des émotions désagréables ne veut pas dire qu’on doit résoudre la situation pour l’enfant !

C’est « simplement » une manière de l’aider à se sentir entendu et compris, et c’est déjà beaucoup.
Nier ce qu’il vivrait aggraverait plutôt les choses, car en plus de son déplaisir, il se sentirait seul.

Cependant, le fait est que nous sommes sur les vélos et qu’il va falloir avancer.
Donc, tout en écoutant, on avance !
(Comme quand je cours, et que je souffre, et que je ne fais pas semblant d’aimer ça, mais que je le fais quand même !)

Parfois, on a même la ressource de l’aider à traverser les moments plus compliqués.

Soit tout simplement parce que la route permet d’être côte à côte et de discuter de choses et d’autres (rien de tel que la distraction pour faire passer le temps – encore une fois, comme les podcasts dans mes oreilles pendant que je cours !), soit carrément de manière ludique.

Ainsi, lors d’un passage particulièrement délicat sur des sentiers un peu boueux dans lesquels les roues dérapaient un peu, Oscar s’est mis à comparer le trajet à un jeu vidéo… et l’image les a tous les deux encouragés pendant un moment !

Pas de comparaison

Ceux d’entre vous qui suivent ma formation « En finir avec les disputes dans la fratrie » le savent : l’une des grandes règles pour éviter la rivalité dans la fratrie, c’est d’éviter de comparer.

En l’occurence, la différence était flagrante, entre Anatole qui était systématiquement en tête, et Léon, systématiquement en queue.

Mais on n’a jamais fait de réflexion à ce sujet.

Que l’un apprécie l’effort physique et l’autre non n’est pas la question. La question, c’est de s’ajuster à chacun, comme s’il était unique.

Aucune comparaison, aucune compétition. La famille est une équipe. Le but est donc d’avancer ensemble, et de se soutenir, tout en respectant le rythme de chacun.

Oscar, Nico, et moi nous sommes donc relayés pour fermer la file, et ceux qui étaient devant ralentissaient ou s’arrêtaient régulièrement pour attendre ceux de derrière, sans jamais faire de réflexion désagréable.

Les derniers arrivés étaient toujours accueillis par un « tout va bien ? », avant que tout le monde reparte.

Ça m’a semblé normal, mais en l’écrivant, je me réjouis de constater que l’ambiance de notre famille est telle que pas un instant Anatole n’a eu la tentation de faire de remarque à son grand frère. Je sais que ça n’aurait pas été le cas dans toutes les familles.

Des concepts de développement personnel transmis au quotidien

Enfin, cette expérience a été une nouvelle opportunité de transmettre certains outils de développement personnel….

Oui, je me dis souvent, en apprenant des notions et des outils, que ce serait chouette si on nous avait enseigné tout ça enfant !
Eh bien, c’est ce que j’essaye de transmettre au quotidien.
C’est comme ça que les « parents positifs » se retrouvent aussi un peu coachs de leurs enfants.
Ça vous fait ça, vous aussi ?

Le « growth mindset »

Sur ce concept, nous étions déjà en terrain connu. N’empêche, entre transmettre de la théorie et la vivre, c’est toujours un peu différent !

Je vous explique.

Vous connaissez peut-être ce concept de « growth mindset », ou « état d’esprit de croissance », un concept diffusé par Carol Dweck, qu’elle oppose à l’état d’esprit « fixe ».

Pour vous le présenter brièvement (mais ça nécessiterait en fait un article à part entière), un état d’esprit fixe, c’est le fait de considérer qu’on a ou qu’on n’a pas certaines capacités / talents / aptitudes, et que ça fait partie de nous, que ça ne peut pas vraiment changer.
Ainsi, on est intelligent ou on l’est pas. On sait dessiner ou on ne sait pas.
Quand on pense comme ça, on pense aussi que ce qu’on fait reflète ce qu’on est, car c’est un indice de notre valeur, et on évite de prendre trop de risques, pour éviter de se planter !

Quand on a au contraire un état d’esprit de croissance, on pense que tout peut s’apprendre et se développer. Et qu’à chaque fois qu’on est en difficulté, c’est qu’on est en train de progresser.
On a donc beaucoup plus tendance à sortir de sa zone de confort, pour croître.

Bien sûr, rien n’est blanc ou noir, et on est rarement quelqu’un avec un état d’esprit toujours et jamais l’autre. Ça dépend des sujets et des situations.

Ça fait quelques années déjà que j’ai découvert le travail de Carol Dweck, et que je trouve cela inspirant.

Ces derniers temps, cependant, il a repris chez nous le devant de la scène pour 2 raisons.

1- La maîtresse d’Anatole (une anglophone canadienne) leur a fait faire un exercice dessus en début d’année scolaire. J’ai trouvé ça génial !!

Ainsi, son objectif était d’aider les élèves à percevoir différemment les moments où ils se sentent en échec.

Ils ont considéré ces moments où ils n’arrivaient pas à faire un exercice, et où des pensées telles « je suis nul.le » apparaissaient.
Et ils ont cherché ce qu’ils pourraient penser d’autre.

Anatole a proposé cette phrase : « This is my opportunity to get better. » (=« Ceci est une opportunité pour moi de m’améliorer. ») que j’ai trouvée géniale et que j’ai adoptée depuis. (Je me la dis parfois à moi-même quand je cours et que je galère – véridique !)

2- J’ai récemment écouté le livre Mindset de Carol Dweck en version Audio (en courant…), et pendant des semaines, j’ai partagé à la maison des exemples tirés du livre…

Je n’ai donc pas eu besoin de revenir à la théorie pour encourager Léon à remonter sur son vélo quand la pente devenait un peu moins raide :
« Chaque tour de roue te rend plus fort ! »
« En faisant face à la difficulté moindre, tu apprendras peu à peu à faire face aux plus importantes. »

Croyez-le ou pas, le dernier jour, en arrivant à l’hôtel, il a monté la dernière pente ultra raide en pédalant tout du long, sans mettre le pied à terre ! On a tous été bluffés !!

Choisir ses pensées (ou le modèle de Brooke)

Oh, ce n’est pas Brooke Castillo qui a inventé le fait de développer des pensées positives… mais quand je fais la démarche d’essayer de changer mes pensées pour changer mon sentiment, je pense toujours à ce modèle.

Je ne vais pas vous redétailler le modèle ici (vous pouvez en savoir plus via cette vidéo si le coeur vous en dit), je me contenterai de rappeler que nos sentiments découlent de nos pensées.

C’est d’ailleurs d’abord en lisant la BD « Emotions : enquête et mode d’emploi Tome 1 » d’Art-Mella que je l’avais compris.

Mais même sans la théorie, on sait bien que quelqu’un qui voit le verre à moitié vide sera de moins bonne humeur que celui qui voit le verre à moitié plein.

Nous sommes le matin du 2e jour.

Le lieu dans lequel nous logeons ne propose pas de petit-déjeuner, nous sommes donc partis le ventre vide, mais le moral haut !
Très vite, nous quittons la route pour prendre une piste. Il est moins aisé de pédaler sur la terre.
Et puis… ça monte. Sérieusement. On met pied à terre pour passer la partie la plus dure.
C’est ensuite un faux plat dans lequel il faut faire attention de ne pas déraper. D’autant qu’on sent des gouttes qui tombent…
Bref, ce n’était pas le moment le plus facile de notre séjour.
Et Oscar nous encourage à ne pas trainer parce que si la pluie s’intensifie et que notre chemin devient boueux en plus d’étroit, ça va l’être encore moins…

Enfin, au bout d’un moment, nous rejoingons la route.
C’est une route calme, et après une grande descente joyeuse, on se retrouve dans un petit village, avec le soleil qui pointe, une route plate, on longe une rivière, c’est magnifique !
Je suis derrière Léon, et, alors que je suis en train d’en prendre plein les yeux, je l’entends qui râle !

Je lui demande : « Qu’est-ce qui se passe, Léon ?
– C’est le vent, en face de nous !! »

Ma première pensée est de l’ordre de « Non, mais c’est pas possible… il cherche des raisons d’aller mal en fait !! ».

Je respire et lui dis calmement : « C’est vrai. On a du vent en face de nous, et ça complique un peu les choses.
Tu sais ce qui est vrai aussi ?
Que nous ne sommes plus en montée, que c’est facile de rouler sur la route, qu’il fait soleil, et que l’herbe est super verte.
À toi de choisir sur quelle pensée tu veux mettre ton attention. »

Il reste songeur quelques secondes et dit : « C’est vrai que l’herbe est super verte…

Mon regard de parent

Enfin, j’ai envie de finir cette partie en parlant de nous, les parents, et de notre regard sur nos enfants.

C’est facile d’avoir un regard « positif » sur les moments qui se passent bien, sur l’enfant enthousiaste qui a le sourire et en demande plus… ça l’est moins quand on a besoin de soutenir, de « supporter » (aux deux sens du terme), d’encourager.

Pourtant, en y repensant, Léon s’est en fait peu plaint, si on prend en compte son manque de motivation pour cette escapade !
Il a fait face, il y arrivé, il a participé sans trop de mauvaise volonté.

D’ailleurs… le dernier matin, sur notre petite route sans voiture, à plat, sous le soleil, je l’ai vu sourire et savourer !!

Et quand j’ai demandé à chacun, sur le quai de la gare, un mot qui résumerait ces 3 jours, il a simplement dit « éreintant ».

Franchement, je crois que c’est un succès.

Bilan de ce premier voyage famille à vélo

Voilà, je suis arrivée au bout de ce que je voulais partager avec vous.

Pour conclure, je finis tout de même par un petit bilan et une ouverture sur la suite.

Aspects concrets – les kilomètres et la route

D’abord on s’est rendu compte qu’on n’avançait même pas à 10km/h.
Certes, ce n’est pas rapide quand on pédale à plat, mais si on inclut toutes les montées, les pauses et discussions, les hésitations sur la route, etc…. la moyenne baisse très très vite !

De plus, cette moyenne dépend énormément du dénivelé d’une part, comme on l’avait anticipé, mais de l’environnement d’autre part.
Si le chemin est boueux, on n’avance pas du tout comme sur du bitume !

Et sans même parler de vitesse, l’environnement a également un impact fort sur le plaisir :
une grosse route est inintéressante, par exemple, même lorsque la présence de pistes cyclables la rende moins dangereuse.

Ce que j’en retiens donc, c’est que la prochaine fois, je choisirai un itinéraire qui fasse complètement partie d’un itinéraire cyclable identifié.
(En Angleterre, il y a des « national cycle routes » numérotées, et quand on les suivait c’était plus agréable ET plus facile pour ne pas se perdre…
Je suppose que l’équivalent doit exister en France. J’ai entendu parler de la Loire à vélo – ici par exemple – , ou du Rhin… probablement plus plat le long d’une rivière ou d’un fleuve, non ?)

Le plaisir de chacun

Et pour que tout le monde soit content, on a dit que la prochaine fois, on essayerait d’avoir un vélo à assistance électrique pour Léon, et pas que pour moi !

On pourra discuter des attentes de chacun, pour être sûrs de trouver le bon équilibre.

En tout cas, dans ce contexte, tout le monde semble partant pour recommencer ! Vive le cyclotourisme !
Peut-être cet été ? (et cette fois, avec toute la famille au grand complet, j’espère !)

Et vous ?
Est-ce que vous avez déjà fait des vacances familiales à vélo ?
Si oui, quelles sont vos astuces ?
Si non, est-ce que ça vous tente ?

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2 réponses
  1. Céline
    Céline dit :

    j’adore!! merci pour ce partage détaillé, en effet un séjour en cyclotourisme serait une chose qui plairait beaucoup à mes enfants (pour le coup très physiques), même si ma fille est encore jeune et qu’il faudra adapter 😉
    ça me permet d’envisager les points à prendre en compte!

    Répondre

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