Lors d’un de mes récents ateliers, l’une des mamans parle du fait qu’elle brosse encore les cheveux de sa fille de 13 ans tous les matins…
Nous poussons un peu l’analyse de la situation :
« Pourquoi la coiffes-tu toi-même ?
– Parce que sinon, j’ai beau le lui rappeler, elle ne le fait pas !
– Et quel est le problème si elle ne le fait  pas ?
– Elle aura les cheveux tout ébouriffés pour aller à l’école !!
– Et quel est le problème d’avoir les cheveux tout ébouriffés ?
– … Les autres vont penser que je suis une mauvaise mère… »

Ainsi, cette mère craint le jugement des autres sur sa fille, non pour ce que cela impliquerait pour sa fille, mais bien pour ce que cela impliquerait sur elle-même.

Au travers du jugement de nos enfants, nous nous sentons jugés en tant que parent…

Réfléchissons : si ma voisine sort avec des cheveux non brossés (aie, l’exemple est mauvais pour moi, parce que mes voisines ont en général les cheveux brossés, c’est moi qui ne les ai pas !! Qu’importe…), je ne me sentirai pas jugée comme mauvaise voisine. Non, parce que ma voisine et moi sommes deux personnes différentes, elle fait ses choix, je fais les miens. (En l’occurence, en général, celui de ne pas me brosser les cheveux, mais encore une fois, restons centrés sur la question.)

Pourquoi est-ce différent lorsque c’est un enfant ? Parce qu’on devrait avoir une influence sur eux, plus que sur la voisine ? C’est possible. On en a d’ailleurs.

Cependant, nos enfants sont quand même des personnes indépendantes. Si le fait d’avoir les cheveux brossés ou pas importe peu à cette fille, est-il juste d’en tenir rigueur à la mère ?

D’ailleurs, l’on ne sait même pas si le fait de se brosser les cheveux n’importerait pas à la fille, sa mère ne lui a pas laissé l’occasion d’en vivre l’expérience… Mais même si c’était le cas, la fille doit-elle nécessairement correspondre à ce que désire la mère ?

Dans l’introduction de Il n’y a pas de parent parfait, Isabelle Filliozat écrit : « Notre enfant est un peu notre miroir. Nous avons tendance à le considérer comme notre prolongement, comme une partie de nous. »

Je crois que le problème est là : s’ils sont une partie de nous, alors tout jugement sur eux est un jugement sur nous.

Je crois que pour les laisser être eux-mêmes, je dirais même pour les aider à être eux-mêmes, il nous faut réussir à accepter qu’ils ne sont pas une partie de nous. Qu’ils ne nous appartiennent pas. Qu’ils ne reflètent pas forcément ce que nous sommes.
Qu’ils sont eux, avec leurs propres qualités, et leurs propres défauts ; avec leurs propres forces et leurs propres faiblesses ; avec leurs valeurs et leurs envies, parfois alignées sur les nôtres, et parfois… non !

Je remonte enfin mes manches pour aborder vraiment la question de la punition. Se faire son avis sur ce point n’est pas toujours évident. Et pourtant, je vais le formuler simplement : êtes-vous pour ou contre la punition ?La première fois que j’ai écrit ici sur le sujet, c’était il y a près de 2 ans, en résumant le chapitre sur la punition de Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent.C’est drôle pour moi de relire cet article, parce que j’y notais que mon mari et moi n’étions pas encore bien en ligne, et que je ne croyais plus tellement à la punition.Depuis, non seulement ma croyance s’est affirmée, mais mon mari est devenu également convaincu ! Nous avons avancé ensemble sur ce chemin. Je vous invite ici à mieux comprendre pourquoi.Tout d’abord, nous pourrions commencer par nous poser la question suivante :

Pourquoi punissons-nous ?

C’est vrai, ça, pourquoi ? C’est étrange quand on y pense : lorsque nous abordions les raisons pour lesquelles nous nions les sentiments des enfants, nous avons parlé de notre tendance à vouloir leur éviter les expériences négatives,  à les protéger de leurs moments de détresse… et pourtant, nous n’hésitons pas à les faire se sentir mal pour les encourager à se comporter bien… bizarre…Enfin, cette remarque mise de côté, je vous encourage surtout à vous retourner sur les cas dans lesquels vous êtes tentés par cette solution. Quels sont les moments où vous avez recours à la punition ?Ayant déjà posé cette question à de nombreux parents, je sais que la réponse la plus fréquente est : « quand je ne trouve plus d’autre solution ».Voilà, tout est là. En fait, punir un enfant, c’est avouer qu’à ce moment-là, on est incompétent ! On ne sait pas quoi faire d’autre, on est désemparé !!Bon.Mais arrivons alors à la question suivante : la punition fonctionne-t-elle ?Après tout, on pourrait dire que si la punition atteignait son but, même si elle n’est pas agréable, elle est nécessaire, et c’est une méthode à employer. Cependant, est-ce le cas ? La punition d’un comportement inadéquat permet-elle de corriger ce comportement ?Oui. Souvent, l’enfant cesse. La punition fonctionne. A court terme.Oui, c’est bien ce que j’ai écrit : à court terme. Parce que finalement, dans la majeure partie des cas, le comportement en question revient. Ou bien, pour que ça continue à marcher, il faut punir plus fort. Et on entre dans un cercle vicieux…Ce n’est pas tout à fait vrai, il est également possible que ça fonctionne à plus long terme si on réagit de façon vraiment forte. Si l’enfant a vraiment peur de nous, et que nos réactions lui font passer le message qu’il ne vaut rien. Du coup, il n’essaye plus, il entre en mode de soumission complète, avec une confiance en lui complètement anéantie. Hum. Je ne peux même pas m’attarder sur ce cas qui me brise le coeur.Revenons donc au cas plus courant de la punition à court terme.
Question suivante :

Que ressent un enfant qui est puni ?

D’abord, évidemment, il est en colère contre le parent qui lui a posé la punition ! Ca lui donne de la rancoeur, ça encourage son désir de vengeance…Je fais ici appel à votre imagination : vous êtes au travail, et vous avez oublié de rendre le document que votre responsable attendait de vous. Il vous en fait le reproche, puis décide que puisque c’est comme ça, vous resterez 1h de plus tous les soirs de la semaine suivante. Comment vous sentez-vous ? Ca vous parait logique, juste ? Ca vous donne envie de mieux collaborer avec lui la fois suivante ? D’un certain côté, un peu, parce que vous avez peur que ça vous arrive de nouveau, mais le ferez-vous de gaieté de coeur ? Essayerez-vous de rendre le meilleur travail possible ? Ou serez-vous tellement rancunier qu’à la première occasion, vous essayerez de lui mettre des bâtons dans les roues ? Mais attention : sans vous faire prendre ! Donc, en plus de la rancoeur et du désir de vengeance, ça encourage aussi un désir de dissimulation !!L’erreur suivante ne sera pas assumée, elle sera cachée, simplement. Nous pouvons donc abandonner nos espoirs d’enseignement du sens des responsabilités…Toute connexion est brisée, et toute démarche de coopération tuée dans l’oeuf…Car, comme le dit Jane Nelsen, il est nécessaire de connecter avant d’enseigner. (Au passage, quelques pistes pour connecter dans cet article)Arrivé à ce stade de la réflexion, normalement, on commence à comprendre que la punition n’est pas seulement inefficace, mais carrément contre-productive. Mais ce n’est pas fini. Car le raisonnement peut aller plus loin.Marshall Rosenberg (le créateur de la CNV – Communication Non Violente) suggère de se poser 2 questions quand on fait face à un comportement inadéquat de l’enfant : « Que voulez-vous que votre enfant fasse différemment ? » « Quelle motivation souhaitez-vous que votre enfant ait pour faire ce que vous lui demandez ? »Et c’est cette deuxième question clef qui change tout : si la réponse est « la peur de la punition », alors on peut continuer à punir. Toute autre réponse nous aide à remettre la punition en cause, parce qu' »elle l’empêche d’agir pour les raisons que nous aimerions qu’il ait. »Oui, elle l’empêche. Car, comme le disait le Dr Ginott (le mentor de Faber&Mazlish), en le punissant, nous offrons à l’enfant une distraction : au lieu de réfléchir à ce qu’il a fait, il rumine sa colère contre nous !En fait, la punition est simplement une forme de contrôle extérieur. Nous ne développons pas en punissant la motivation interne mais l’obéissance à la personne qui a le pouvoir.Mais j’ai des raisons de ne pas vouloir d’enfant obéissant, et je ne veux pas leur donner ce modèle de l’usage du pouvoir positionnel.Voilà pourquoi la punition n’existe plus chez nous.Ce qui nous amène donc à la dernière question de cet article, celle que vous attendiez avec impatience :

Sans punition, comment faire ?

D’abord, commençons par discuter du problème. Car parler vaut mieux qu’une punition !Cherchons à comprendre ce qu’il s’est passé, en leur accordant le bénéfice du doute. Nous aiderons ainsi nos enfants à avancer, en leur enseignant la valeur de l’erreur, opportunité d’apprentissage (comme nous l’avions évoqué quand nous avons exposé les principes adlériens, fondateurs de la discipline positive).Ensuite, si la situation se répète, nous entrerons avec lui dans une démarche de recherche de solution.Vous en trouverez la description dans le chapitre 4 de Parler aux ados pour qu’ils écoutent, les écouter pour qu’ils parlent, et son application ne se limite absolument pas aux ados. (Voici d’ailleurs des exemples qui vous inspireront peut-être : avec Léon, 3 ans, qui nous réveillait le matin avec Léon et Anatole, 5 et 3 ans, pour savoir qui aurait le premier câlin avec les enfants de mon amie, 11 et 5 ans, qui sautaient sur le trampoline)Enfin, si la recherche de solution ne donne rien, ne fonctionne pas (ou pas encore), on pourra penser à mettre les enfants face à leurs responsabilités en imposant des conséquences. Pas des punitions, des conséquences.
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Ainsi, nous éloignant enfin de cette VEO (Violence Educative Ordinaire) qu’est la punition, nous entrerons enfin dans une relation plus respectueuse avec notre enfant, (le respect ne sera plus une notion toute relative), et nous lui passerons le message que nous sommes dans son équipe. Que nous sommes son guide pour l’aider à grandir, et à se développer, comme une personne responsable, et capable de trouver sa propre motivation. Ayons confiance.

Parentalité positive, parentalité bienveillante… j’ai récemment découvert “parentalité consciente”.
Le terme n’est en effet pas mal choisi : il s’agit d’être conscient de l’effet de nos choix éducatifs. A long terme.

Parce que, comme le dit Thomas Gordon, il n’y a pas doute : nous avons une influence sur nos enfants. A nous de choisir si elle sera positive ou négative.
Ou du moins d’essayer de faire en sorte qu’elle ressemble le plus possible à ce que nous voudrions, parce que, quoiqu’on choisisse, on dérapera sûrement un peu, et c’est normal.

Quand je présente la parentalité positive à des gens qui ne savent pas de quoi il s’agit, je parle souvent de cette notion de long terme. De ce que nous pouvons chercher à développer chez nos enfants. Et surtout, surtout, de la différence entre le contrôle extérieur et le contrôle intérieur.

En effet, nous pouvons contrôler nos enfants, dans une certaine mesure.
Nous pouvons surveiller (en partie) ce qu’il font, nous pouvons imposer des règles, et mettre des punitions en place s’ils ne les respectent pas. Mais cela reste du contrôle extérieur.

Thomas Gordon prend l’exemple d’une salle de classe, dans laquelle le professeur est très autoritaire. Il a un “bon” contrôle sur ses élèves.
Cependant, qu’arrive-t-il dès qu’il quitte la salle de classe ?
…. Peu de chance que le calme persiste longtemps… On l’a tous vécu !

Finalement, ce contrôle extérieur a-t-il vraiment enseigné quelque chose à ces enfants ? Oui, sûrement : qu’il faut adapter son comportement aux moments où l’on peut se faire attraper !

Mais que voulons-nous à plus long terme ? Qu’ils répondent à cette forme de contrôle extérieur, ou qu’ils développent des facultés d’auto-contrôle qui leur permettront de choisir un comportement adéquat, que quelqu’un soit là pour les surveiller ou pas ?

Ce raisonnement peut s’appliquer à toutes les choses de la vie que nous cherchons à enseigner à nos enfants, en tenant compte bien sûr de leurs étapes d’apprentissage.

Ainsi, la mère qui continue à rappeler à son fils de 13 ans de se brosser les dents tous les soirs reste dans le contrôle extérieur… (et un contrôle usant de surcroît !) : certes, son fils se brossera les dents -mal- tous les soirs qu’il passera chez lui, mais que se passera-t-il les soirs où il n’y sera pas ?

Dans une démarche de parentalité positive, on responsabilisera l’enfant, on lui enseignera les conséquences du non brossage des dents, on l’encouragera à en parler au dentiste, on lui fera confiance pour y penser seul tout en l’accompagnant avant que cela devienne un réflexe.

Les soirs où mon fils de 5 ans, qui a atteint depuis quelques mois l’étape où je n’ai plus besoin de le lui indiquer, me demande de ne pas se brosser les dents parce qu’il est très fatigué, je n’entre pas dans une dynamique dans laquelle j’ordonne et il obéit. Je commence plutôt par valider ses sentiments : « Je vois que tu es très fatigué… Tu as juste envie d’aller au lit sans avoir à te brosser les dents ! » Puis j’explique, de sorte à l’amener à comprendre seul : « Je crois cependant que tu as mangé un bout de chocolat chez nos amis avant de partir, ce qui veut dire qu’il y a du sucre dans tes dents, et que, si tu ne te brosses pas les dents avant de te coucher, les bactéries vont pouvoir agir toute la nuit et abimer l’émail… », et tout en lui expliquant cela, je le guide doucement vers la salle de bain, où il se brosse alors les dents, tout fatigué qu’il est.

Pensons bien à ce que nous cherchons à développer chez nos enfants.

Pensons long terme.

Soyons conscients.

Et abandonnons le contrôle extérieur pour se focaliser sur leur contrôle intérieur. Pour les aider à grandir et à se prendre en charge, par eux-mêmes, et pour eux-mêmes !

Quand j’ai commencé à cheminer vers la parentalité positive, je ne pensais pas me heurter autant à ces questions autour du pouvoir.

Ce n’est effectivement pas le premier thème soulevé dans les livres.
Pourtant, on parle bien de luttes de pouvoir dans certaines phases d’affrontements avec nos enfants…

En fait, je crois que la première fois que j’ai mis le doigt dessus, c’était en lisant Arrête d’embêter ton frère, laisse ta soeur tranquille, d’Elizabeth Crary. Je me souviens avoir mis bien longtemps à résumer le chapitre 4 de ce livre, parce qu’en plus de la résolution de problème, elle y abordait ces questions de pouvoir.

Puis, j’en ai encore entendu parler dans ma formation en ligne de Positive Parenting Solutions, qui soulignait que le pouvoir participait au fait de se sentir important, l’une des nécessités de base de nos enfants (et de nous tous).

Depuis, cette question de pouvoir est souvent en toile de fond. Elle m’aide à mieux analyser et comprendre certaines attitudes et comportements, et c’est pourquoi je désirais y revenir plus précisément.

En fait, j’ai maintenant bien compris qu’il existe deux types de pouvoirs : le pouvoir positionnel, et le pouvoir personnel.

Le pouvoir positionnel, c’est celui qui découle de notre position : pouvoir du parent sur l’enfant, du maître sur l’élève, du patron sur l’employé…

Le pouvoir personnel, c’est celui que chacun a, y compris les enfants, et qu’on peut choisir ou non d’exercer.

Cette analyse du pouvoir et de la manière de l’utiliser est fondamentale, parce que c’est à présent ce qui pour moi explique le mieux le choix de la parentalité positive.

Il existe en effet différentes manières d’utiliser chacun de ces pouvoirs.

Dans une éducation autoritaire, le parent utilise son pouvoir positionnel en suivant le principe de la loi du plus fort. Comme il a le pouvoir, il peut imposer ce qu’il veut.
Or, rappelons-nous que les enfants apprennent énormément par l’exemple.
Ainsi, si nous nous comportons de manière autoritaire avec eux, nous leur enseignons indirectement deux choses :

  • qu’il est normal que celui qui a le pouvoir impose à l’autre
  • que celui qui n’a pas le pouvoir doit obéir

S’ils apprennent bien, ils pourront donc à leur tour :
imposer à l’autre lorsqu’ils se retrouveront en position de pouvoir (face à leur petit frère, ou à un copain plus timide)
suivre les instructions qui leur sont données par les copains plus influents… leur responsabilité n’étant alors même pas mise en question.

Il ne faudra donc plus s’étonner qu’ils malmènent ou se laissent malmener, puisqu’ils ne feront alors que reproduire le modèle que nous leur aurons donné.

A l’inverse, dans une éducation permissive, le parent abandonne tout pouvoir personnel, laissant l’enfant aux commandes.

Or, il n’est pas toujours facile de savoir comment exercer son pouvoir personnel, de savoir poser des limites, d’avoir suffisamment d’aplomb pour réclamer le respect de nos besoins.
Nos enfants ont besoin de nous voir faire pour apprendre eux-mêmes comment se comporter face à ceux qui piétineraient leurs plates-bandes. Ils ont besoin de voir comment exprimer leurs besoins avec respect, comment trouver des solutions qui permettent de prendre chacun en considération ; choses qu’ils n’apprendront pas avec un parent permissif.

Ainsi, savoir utiliser notre pouvoir personnel pour faire valoir nos limites, et notre pouvoir positionnel pour encourager la coopération sans imposer est un modèle pour nos enfants. C’est prendre conscience de notre influence à long terme.

Mais ce n’est pas facile.
En fait, c’est tout un art.
Celui de la parentalité positive.

Lorsque la colère nous emporte, nous perdons souvent nos moyens et disons des choses que nous regrettons ensuite.
Ainsi, si la fatigue est l’ennemi numéro 1 du parent positif, la colère en est clairement l’ennemi numéro 2 !

Heureusement, j’ai la solution :
il suffit de ne pas s’énerver !

Oui, je sais…

Je reprends. Voyons plutôt les choses avec réalisme.

Première partie : Quels sont les arguments qui vont nous permettre de moins nous énerver ?

1- Baisser le niveau de conflit en incluant les enfants dans l’établissement des règles.

Nous sommes toujours plus enclins à suivre des règles à l’établissement desquelles nous avons contribué, et il en est de même pour nos enfants.

En effet, si nous leur avons demandé de participer à la décision, c’est que nous avons écouté leur besoin, nous en avons tenu compte. La règle va donc mieux leur correspondre, et nous aurons dans la démarche répondu à leurs nécessités de base qui sont d’appartenir et d’avoir de l’importance.

2- Développer une plus grande tolérance face aux comportements inadéquats de nos enfants.

Mieux comprendre les étapes de développement de l’enfant nous permet de mieux les accepter. Oui, mon enfant a le droit d’être frustré. Non, il ne fait pas un caprice, il n’a pas encore appris à gérer ses émotions.

Savoir que le petit a parfois besoin du geste pour comprendre l’instruction, que le moyen aura besoin qu’on entende son sentiment, nous permettra de le considérer avec bienveillance. De mieux comprendre le message derrière le comportement.

Or, ce qui nous met en colère, c’est le décalage entre la façon dont on voudrait qu’ils se comportent et la réalité. Mieux on acceptera la réalité, plus il nous sera facile de rester patient. En poussant le raisonnement, comme le dit mon mari avec ironie : “Pour ne pas s’énerver, il suffit de n’avoir aucune attente !”  Il n’est évidemment pas question d’en arriver là, mais quand même de développer notre « fenêtre d’acceptation », dans une démarche de respect mutuel.

3- Changer de regard sur l’erreur.

Continuité claire du point précédent, apprendre à voir l’erreur comme une opportunité plutôt qu’un échec nous permettra également d’adopter une autre approche face à certains comportements irritants. Nous en avions en effet parlé lorsque nous avions expliqué la différence entre punition et conséquence : n’oublions pas que nous sommes tous imparfaits, et que nous avons le droit à l’erreur ! Nos enfants sont encore plus que nous sans cesse dans l’apprentissage, et vont commettre des erreurs. C’est ainsi qu’on apprend.

4- Eviter de parler, ou de parler trop.

Je ne sais pas ce qu’il en est pour vous, mais de mon côté, c’est très clair : plus je parle, plus je risque de déborder…
C’est pourquoi j’essaye d’économiser mes mots.
Soit en m’en passant complètement, et en passant à l’écrit, cela fonctionne plutôt bien avec mon ado.
Soit en me limitant, usant de la méthode de Faber et Mazlish d’un mot pour obtenir la coopération. Ca permet d’économiser beaucoup d’énergie !
Soit en suivant les directives de mon garde-fou, mon mari, qui connait mon problème, et me chuchote parfois :  “trop long”, quand je dérive. – une remarque par rapport à cette dernière technique : si je suis déjà partiellement noyée, ça ne marche pas plus que les autres, et ça peut faire dévier ma colère sur lui… Oups… peut-être mieux que rien ?

5- Marquer un temps de pause.

Dernière étape avant le point de non retour : lorsque nous sentons l’agacement monter en nous, nous pouvons tenter d’endiguer le flot.
Pour cela, encore faut-il savoir s’écouter… Ce qui n’est pas évident, puisqu’on ne nous l’a pas appris, mais je suis persuadée que nous pouvons le développer. En tout cas, je travaille dessus, petit pas à petit pas.
Ainsi, il arrive que nous sentions qu’il est temps de se retirer de la situation.

Plusieurs méthodes sont alors possibles :
On peut s’en aller. Vraiment. Physiquement. Aller dans une autre pièce, le temps que la tension redescende.
On peut se retirer simplement de la conversation : “En fait, je ne suis pas capable d’en parler maintenant. Il faut que je me calme, on reprendra cette conversation à un autre moment.”
On peut juste faire une pause. Un peu de silence, une bonne grosse respiration. (“Maman, tu fais des efforts ?” me demande alors Anatole, 3 ans.) Ecouter les bruits autour… Objectif : faire baisser le niveau émotionnel avant de réagir.

6- Avoir un rappel visuel.

Au début, quand on décide qu’on va moins s’énerver, moins crier, on est vite rattrapé par les vieilles habitudes. C’est une étape pendant laquelle il peut être utile d’avoir un rappel visuel. Chez nous, c’est une main à 6 doigts qui m’a permis de trouver ce chemin. Une main affichée dans le salon, visible de tous, et sur laquelle j’allais poser ma propre main pour faire mon temps de pause.

Certains mettent ces rappels à plusieurs endroits, pourquoi pas les endroits clefs (la porte de la maison, devant laquelle on s’énerve que les enfants ne soient pas encore prêts à partir pour l’école, la salle de bain, que sais-je..?). Ca peut être gros pour être bien visible, ça peut être juste un petit rond qui nous rappelle de respirer.

Chacun son cadre.

Ainsi, appliquant toutes ces méthodes, nous aurons normalement réussi à faire notablement baisser le niveau de stress dans la maison, et de ce fait la fréquence de nos colères. C’est déjà une réussite à savourer. Une réussite qui nous prouve que nous sommes sur le bon chemin, et que nous en sommes capables. Et nous allons encore avancer.


Vous avez l’impression de trop crier ?

Voir l’atelier « Des clefs pour arrêter de crier » vous permettra de sortir de cette situation !


Deuxième partie : la colère viendra quand même !

Cependant, il est probable que cette colère reviendra quand même. Et c’est normal. Parce que nous sommes humains, et que la colère fait partie des émotions données à l’humain. Comme toutes les émotions, elle a sa fonction. Elle nous encourage à poser nos limites, à faire valoir ce que nous sommes.

Ces limites variant d’une personne à l’autre, certaines seront certainement douées de plus de patience que d’autres. Je fais plutôt partie de celles qui n’en ont pas tellement, et celle-ci est encore régulièrement mise à l’épreuve, quand les petits inondent la salle de bain, ou que mon ado ne supporte pas qu’on lui parle normalement… Et donc, oui, parfois, c’est comme une vague, la colère arrive, et je me retrouve submergée !

Je vous rappelle que nos sentiments aussi sont bien réels. Il est inutile de nier notre colère…

En revanche, l’astuce consiste, en théorie, à exprimer sa colère sans attaquer le caractère de l’enfant.
“Sans attaquer le caractère de l’enfant”, ça veut dire sans l’insulter, sans le mépriser, sans le diminuer… et pour cela, rien de tel que le message “Je”. C’est à dire parler de nous. De ce que nous ressentons, sans accuser l’autre.

Prendre la responsabilité de nos sentiments, en lien avec nos besoins.

Voyez plutôt… Sentez-vous la différence entre :
« Vous faites trop de bruit, je n’en peux plus ! » et « J’ai besoin de silence pour travailler. »
« Tu as encore tapé ton frère ?? Combien de fois faudra-t-il te le dire ? » et « Je suis furieuse quand je vois un enfant qui en tape un autre !! »
« Tu peux arrêter de m’agresser ? » et « Je n’aime pas qu’on me parle agressivement. »

Le message de fond est le même, et je sais, je sais, que parfois, on a juste envie de le dire sans prendre de gants parce que justement on est en colère, et que, mince, c’est pas juste ! mais face à un message qui attaque, l’autre se mettra systématiquement en position de défense, et on ne risque pas de résoudre les choses. Plutôt de les aggraver…

Nous sommes ici aux frontières avec la CNV (Communication Non Violente), et je me réjouis de suivre une formation spécifique sur ce thème l’été prochain ! Je suis persuadée que cela m’aidera à mieux transmettre mon message…

Alors, soyons l’adulte, et apprenons (petit à petit, avec bienveillance envers nous-même également) comment exprimer notre colère sans accuser !

Ainsi, nous leur donnerons en même temps l’illustration de ce que nous leur disons régulièrement : que les sentiments sont autorisés, les actes pas toujours !

Nous leur disons : « Tu as le droit d’être en colère, mais pas de taper ton frère. Il faut apprendre à exprimer ta colère avec des mots. ». Nous nous dirions peut-être : « Tu as le droit d’être en colère, il faut apprendre à l’exprimer en gardant une attitude respectueuse… »
(Pour plus d’inspiration sur des manières d’exprimer sa colère, vous pouvez consulter le chapitre à ce sujet de Parents épanouis, enfants épanouis)

Bonne chance !!

Etude de cas pratique !

Nous sommes dans un magasin, et notre petit s’intéresse de très près à ce lion en peluche… Comment faire pour éviter la crise ??

D’abord, rappelons-nous que le fait qu’il s’y intéresse ne veut pas forcément dire qu’il le veut. « Montrer n’est pas vouloir », comme le disait Isabelle Filliozat.

Nous commencerons donc par réagir en partageant son enthousiasme : « Dis donc, il est gros, ce lion ! »

Si l’enfant continue à vouloir le regarder, ou qu’il nous demande clairement de l’acheter, on passe à la phase suivante :
« Il te donne envie, je comprends. Si tu veux, tu peux le regarder encore un peu avant qu’on continue nos courses. »
(oui, nous étions un peu pressés, mais nous perdrons moins de temps à regarder le lion une minute qu’à nous battre contre un enfant qui pleure parce qu’on n’a pas daigné écouter son envie. D’ailleurs, si le magasin n’est pas trop grand, on pourrait même le laisser seul devant le lion pendant qu’on va cherche notre yaourt…)
Si c’est le fait de le toucher qui l’attire vraiment, on peut décider plutôt de réagir ainsi : « Tu voudrais le prendre dans tes bras pendant qu’on fait les courses et revenir le reposer avant qu’on passe à la caisse ? »

D’ailleurs, ces deux options pourront nous servir pour lui donner un choix dans nos limites s’il répète qu’il veut qu’on le lui achète : « Ecoute, tu peux le regarder une minute, ou bien le prendre dans tes bras pendant les courses. Pendant que tu décides, j’avance vers le pain, tu me rejoins dès que tu es prêt. »
(Ca c’est important aussi, dans notre attitude : on avance comme si la cause était déjà gagnée, ainsi, on refuse de rentrer dans un jeu de pouvoir)

On évite d’ailleurs de rentrer dans le jeu de l’enfant qui insiste en ne se répétant pas trop. Si l’enfant redemande l’achat du lion, nous répondrons sobrement : « Tu connais déjà la réponse à cette question. » Mais on peut avoir, comme le suggérait Catherine Dumontheil-Kremer dans Poser des limites à son enfant, au  chapitre sur le fait de refuser, un petit carnet pour les envies, et lui suggérer de dessiner un lion dessus !

Ou bien, ce sera peut-être le moment de lui concéder dans l’imaginaire :
« Qu’est-ce que tu ferais si on pouvait acheter ce lion ? » tout en lui prenant la main pour le faire avancer… Il entrera alors dans sa description de sa façon de jouer avec le lion, et on pourra sourire et participer, jusqu’à ce qu’on arrive à lui montrer autre chose.

Encore mieux que la distraction visuelle : impliquer notre enfant en lui demandant de l’aide. « Tu pourrais aller me chercher une baguette ? Elles sont là, regarde, dans ce panier. »

Il y a fort à parier que toutes ces méthodes vous permettront de couper à bien des problèmes d’envie dans les magasins. Cependant, il y aura toujours les cas (surtout si l’enfant est fatigué) où rien ne fonctionnera, et où on se retrouvera simplement face à un enfant hurlant, malgré tous nos essais…

Ne le prenons pas personnellement. Souvenons-nous, il est petit, son néo-cortex n’est pas encore complètement développé, il ne sait pas bien gérer ses émotions. Alors, nous recevrons l’émotion, en essayant de rester détachés (c’est parfois difficile pour nous aussi, surtout si nous sommes fatigués !), et en oubliant le regard des autres : « Oui, je sais, tu voulais vraiment acheter ce lion… », et dès que ce sera possible, essayer de baisser la charge émotionnelle en l’aidant à revenir à l’instant présent : « Est-ce que tu vois quelque chose de bleu ? », « Entends-tu la musique qui passe ? ».

Dans tous les cas, notre enfant aura grandi : car il aura fait face à sa frustration.

Il l’aura traversée, plus ou moins facilement, et cela l’aidera à y refaire face quand elle se représentera.

Car l’occasion d’être frustré se représentera, c’est sûr. Nous n’aidons pas nos enfants en les en protégeant. Alors prenons cette difficulté du moment comme une opportunité : l’opportunité de les accompagner dans cet apprentissage. De les aider à grandir.

Quand on entre dans un processus d’apprentissage, qu’on développe des compétences, que ce soit dans un contexte personnel ou professionnel, on passe par 4 états :

  • inconsciemment incompétent
  • consciemment incompétent
  • consciemment compétent
  • inconsciemment compétent

Parce qu’au départ, simplement, on ne sait pas qu’on ne sait pas ; puis on le découvre, on fait alors des efforts pour mettre en pratique, jusqu’à enfin y parvenir.

Prenons un exemple concret, issu bien sûr de la parentalité positive : la validation des sentiments…

On a parlé déjà de pourquoi on niait les sentiments des enfants. Le jour où nous le découvrons, c’est comme une réalisation. Nos yeux sont ouverts, et nous le remarquons dans tous les contextes !

En fait, au départ, nous étions « inconsciemment incompétents« , parce que nous n’y prêtions pas attention, personne ne nous avait éclairé sur ce point, puis nous sommes devenus d’un coup « consciemment incompétents« : nous continuons à dire « C’est pas grave ! », mais à chaque fois, nous complétons intérieurement par un  » Mince, j’ai encore nié le sentiment… »

Puis, nous apprenons, nous prenons sur nous, quand notre enfant crie sur l’autre, nous nous forçons à lui dire « Je vois que tu es énervé ! » , preuve que nous entrons dans la phase où nous devenons « consciemment compétents » : oui, nous savons faire, mais ça demande des efforts, ça demande d’être focalisé, ça intervient quand nous sommes en forme.

Cependant, l’entraînement paye, parce que, peu à peu, cet exercice devient plus naturel.

Arrive le moment où la négation des sentiments nous choque, tout simplement, arrive le moment où nous ne réfléchissons plus pour recevoir l’émotion de notre enfant. Même nos autres enfants l’apprennent, par la force du modèle.

Seulement voilà, pour en arriver là, il faut nécessairement passer par la phase numéro 2.
Celle où nous sommes « consciemment incompétents ».

Et c’est dans cette phase-là qu’intervient la culpabilité. Parce que, par définition, on ne sait pas faire, et on en est conscient… donc, on se sent mal.

Alors, surtout, ne pas se laisser engloutir par cette culpabilité, recevons-la au contraire pour ce qu’elle est : une bonne nouvelle !

Oui, une bonne nouvelle parce qu’elle démontre que nous sommes en train d’évoluer. Que nous ne sommes plus inconscients de notre incompétence, nous sommes donc sur la bonne voie !!

Accueillons le sentiment de culpabilité pour ce qu’il est : une aide à la prise de conscience, et surtout pas un frein sur notre chemin.

Mettons-nous plutôt en situation de réussite, et mettons des alternatives en place. D’autres occasions se présenteront, et nous nous construirons sur celles-ci. Ne perdons pas trop d’énergie à nous sentir coupables, nous en aurons besoin pour continuer à avancer !

Attention : cela va de pair avec, nous l’avions dit, le fait d’accepter que nous ne sommes pas parfaits.

Et si vous êtes ici, en train de chercher à vous enrichir, c’est bien que vous l’avez accepté ! Vous pouvez donc effectivement avancer… Allons-y !

Je pense que dans le principe, personne n’oserait dire qu’il est contre le fait d’instaurer une relation de respect avec son enfant. La question est plutôt : qu’entendez-vous par respect ? Le respect de l’adulte, et le respect de l’enfant.

Ce n’est pas une question anodine.
D’une part parce qu’en fait de question, c’est plutôt un éventail de questions, dont la portée est immense.
D’autre part parce qu’en fonction de notre ressenti face aux différentes facettes de cet éventail, c’est notre conception même de l’éducation qui peut varier.
Le respect est donc au coeur de l’interrogation du rôle de parent.
Un mot que nous n’avons pas peur d’introduire lorsque nous parlons de parentalité positive, même s’il va à l’encontre des schémas reçus.

Première facette de l’éventail : le respect, à sens unique ?

Commençons déjà par écarter de notre réflexion cette conception bancale, celle du respect à sens unique.
Oui, certains adultes n’hésitent pas à parler de respect quand ils réclament en réalité le respect de l’enfant envers les adultes, et non le contraire.

Et encore… si par respect de l’adulte, ils se limitaient au concept du privilège de l’âge, ce pourrait être partiellement recevable : chacun de nous le vit même en tant qu’adulte. On exprimera des formules respectueuses envers des personnes âgées, on leur cédera nos places dans le bus, et c’est une forme de respect.
Mais au delà du “merci madame” qui est attendu de l’enfant, il n’est pas rare de constater qu’un adulte qui demande le respect de l’enfant demande en fait surtout son obéissance, ce qui est tout autre chose, n’est-ce pas ?

Chacun son point de vue sur la question. De mon côté (et c’est parfois épuisant), comme je l’ai déjà écrit ici, je ne veux pas d’enfants obéissants.
Je peux comprendre que ce ne soit pas l’avis de tous, mais qu’au moins, personne ne joue sur les mots : le respect, ce n’est pas l’obéissance.

Enfin, pour en revenir au point de départ de cette facette, lorsque nous demandons le respect de l’enfant, sommes-nous prêt à le respecter en échange ?
Acceptons-nous réellement la notion de respect mutuel ?
Voilà bien le coeur de cette première facette de la question. Le respect mutuel.
Pas de traduction hâtive : nous restons l’adulte, et aurons de ce fait un rôle de guide. Mais nous enseignerons avec respect, nous écouterons, nous compatirons. Et cela changera tout à la dynamique de notre relation.

Deuxième facette de l’éventail : la mise en pratique dans le dialogue

Imaginons à présent que nous soyons arrivés à la conclusion que nous cherchions effectivement à mettre en place une relation mutuellement respectueuse avec notre enfant.

Alors, nous arrivons à la deuxième facette de cet éventail : le mettons-nous réellement en pratique ?
Dans Elever nos enfants avec bienveillance, Marshall Rosenberg (fondateur de la CNV – Communication Non Violente) raconte que lors des ateliers de CNV, ils commencent souvent par l’exercice suivant. Ils séparent le groupe en deux, et demande à chaque sous-groupe d’écrire un dialogue autour d’une altercation.
Les deux groupes ont le même scénario, à ceci près qu’un groupe imagine s’adresser à un voisin, l’autre groupe à un enfant. Les groupes n’ont pas conscience d’avoir des interlocuteurs différents au moment où ils confrontent leurs dialogues imaginaires. Il en ressort que le dialogue adressé à un enfant est systématiquement moins respectueux que celui qui s’adresse au voisin.
Ainsi, l’enfant est, dès le départ, moins respecté. Par principe, presque. Par principe inconscient, du moins. De quoi nous aider à ouvrir les yeux, non ??

Je sais ce que certains d’entre vous pensent, parce que je l’ai moi-même pensé. S’il est vrai que nous parlons parfois à nos enfants d’une manière avec laquelle nous ne parlerions jamais à nos copains, c’est aussi parce que nos enfants ont parfois un comportement que n’auraient jamais nos copains !! C’est vrai. Ca explique probablement qu’on se laisse parfois déborder…

Cependant, l’expérience décrite par Marshall Rosenberg montre que cette notion s’est tellement insinuée en nous que, parfois, nous n’essayons même pas.
Soyons attentifs.

Troisième facette de l’éventail : conserver le respect que nous avons pour notre enfant

Je fais ici un saut en avant, me plaçant dans le cas du parent “bienveillant”, qui a réfléchi à la question, et cherche bien à respecter son enfant.
Il écoute ses émotions, il les reçoit, il lui donne des choix, il cherche à ne pas imposer…
Seulement, parfois, il a beau faire, rien n’y fait. Il s’entête, et parvient finalement au point de bascule, celui où tout le respect s’envole et disparait derrière la colère !

Ca m’arrive aussi, bien sûr. Alors, comme beaucoup d’entre vous, j’y ai réfléchi.
Je pense qu’il vaut mieux parfois être ferme et clair sur le fait que le choix n’existe pas, avant d’atteindre ce point de non retour. Ne pas le mettre nous-même dans une position où nous ne ressentons plus de respect pour lui !
Pour illustrer ce point, je reprendrai l’exemple simple de ma copine Gwen (une femme inspirante, qui suit aussi le chemin de la parentalité positive avec courage, publiant en particulier chaque semaine un résumé de ces moments réussis, toujours inspirant. Pour lire celui qui contient cet exemple, c’est ici.)

Je le rapporterai simplement comme elle l’écrit :

Au parc, après une matinée difficile. Il est temps de rentrer.
« F., je vois que tu t’amuses. Mais c’est l’heure de rentrer.
– Noooon.
-Je vais chercher E., ta draisienne est près du portillon.
– Nooooon.
-J’avance et tu me rejoins. »
Je ne rajoute pas un mot, tourne les talons, et avant même que j’aie franchi le portillon, F. est à côté de moi, draisienne à la main. Ouf.

Ce que j’aime dans cette histoire : Gwen a su exprimer ses attentes simplement, validant le sentiment de son fils, puis donnant les informations utiles, sans se laisser prendre dans une négociation qui l’aurait épuisée et l’aurait probablement empêchée de continuer à traiter son fils avec tout le respect qu’il mérite, soit à ce moment-là, soit un peu plus tard.
Parce qu’à force, on ne va pas se mentir, on s’épuise…

Quatrième facette : lui donner l’opportunité de tenir compte de l’autre

Ce sera mon dernier point, mais peut-être le plus subtil, et le plus essentiel : respecter l’enfant, c’est avoir confiance en lui pour nous respecter aussi. Et pour cela, ne pas hésiter à lui donner l’opportunité de tenir compte de l’autre.

Cela passera par le partage de nos sentiments, et de nos besoins, pour qu’ils puissent y répondre. Ce qu’ils feront fréquemment. J’ai confiance. Sans qu’on le leur impose.

Dr Alison Gopnik a mené une expérience intéressante avec des crackers et des brocolis,  démontrant que les enfants, dès 18 mois (pas avant en revanche) sont capables de répondre au besoin de l’autre, même s’il est opposé au leur. (expérience décrite dans cet article, ou à voir ici sur youtube).

Je l’ai moi-même constaté depuis que j’adopte cette approche pour encourager l’enfant à dire merci.

Ainsi, je respecte également mon enfant en lui proposant de me respecter, le préparant à vivre non pas seul, mais dans une société, une société composée d’individus avec des ressentis et des besoins différents. Je respecte suffisamment mon enfant pour attendre de lui le respect que j’attends de mes pairs. Et lui en offre l’occasion.

Alors, je pourrai lui demander plutôt que d’ordonner, sans crainte qu’il n’y prête aucune attention, parce que mon bien-être comptera pour lui également, comme le sien pour nous. Cela ne signifie pas qu’il répondra positivement à tout. Parfois, son besoin sera plus fort. Comme le nôtre en d’autres circonstances. Mais il prendra la décision en prenant également mon point de vue en compte.

Je me souviens de l’anecdote d’une maman illustrant ce point. Après notre journée d’atelier, au lieu de se battre comme d’habitude avec ses filles pour partir à l’heure, elle leur a dit : « je n’aime pas arriver en retard. ». Et les filles se sont préparées sans histoire. En fait, elle ne leur avait jamais auparavant donné sa propre perspective des choses. Ses filles ne se doutaient même pas que c’était à son propre besoin que leur mère répondait en les houspillant pour qu’elles se préparent plus vite.

Ayons confiance en eux. Respectons-les suffisamment pour cela !

La parentalité positive parle de se débarrasser complètement des punitions ? Alors, comme ça, les enfants peuvent faire n’importe quoi sans que ça prête à conséquence ?? Non, ils ne le peuvent pas. On a dit qu’on s’affranchissait des punitions. Pas des conséquences. Les conséquences peuvent être, au contraire des punitions, une bonne manière de faire en sorte que les enfants assument leurs responsabilités.Mais pour cela, encore faut-il connaître la différence !Je vais vous l’expliquer en reprenant les termes de Jane Nelsen, auteur de La Discipline Positive.Une conséquence est :
  • en Relation avec l’acte
  • Respectueuse
  • Raisonnable
  • Révélée en avance
Ce sont les 4 R de la conséquence.La conséquence est en Relation avec l’acte : probablement le point le plus important, celui qui donne la logique de la démarche : Priver son fils d’ipad parce qu’il a mal parlé à sa soeur, c’est une punition. Le priver d’ipad parce qu’il le laisse trainer après utilisation, ça peut être une conséquence.La conséquence est Respectueuse : il ne s’agit pas d’humilier l’enfant, de se moquer de lui. (Lui faire lécher le sol pour nettoyer ce qu’il a renversé n’est pas une conséquence, c’est une punition, parce que c’est humiliant. C’est carrément une violence en fait !!)La conséquence est Raisonnable : elle sera adaptée en particulier à l’âge de l’enfant. Faire payer le nouveau pull à son fils de 12 ans parce qu’il en a perdu 5 peut être raisonnable, lui faire payer tous ses pulls à vie ne l’est pas…La conséquence est Révélée en avance : ce point-là peut sembler difficile, mais c’est celui qui fait tenir le tout. Parce qu’on a prévenu l’enfant, il peut assumer la responsabilité de ses actes. Il connaissait la conséquence. Il savait que s’il perdait encore un pull, il devrait le repayer, il savait donc qu’il était de sa responsabilité d’y faire plus attention. (et pour cela, nous allons le voir, on peut essayer de l’aider avant, pour essayer de l’aider à réussir ! Car nous sommes dans son équipe !)Vous noterez au passage que si la conséquence doit être révélée en avance, c’est donc que ce n’est pas une décision hâtive, suite à un problème soudain. La conséquence n’est mise en place que pour des situations qui se répètent, et que nous avons donc anticipées !Parce qu’on a aussi tous le droit à l’erreur, nos enfants y compris. Si votre fils arrache les fleurs du voisin, il ne sera pas puni, et la conséquence n’aura pas été prévue (car vous ne l’aviez pas anticipé, à moins qu’il ne fasse ça toutes les semaines…). Non, dans ce cas c’est une erreur et donc, comme nous l’avions vu dans les principes adlériens, une opportunité d’apprentissage.  Il s’agira alors plutôt de mettre en place avec lui une démarche de réparation.Maintenant, allons un peu plus loin dans la connaissance de la conséquence. Il existe deux types de conséquences : les conséquences naturelles, et les conséquences logiques. Dans les 2 cas, ce ne sont des conséquences que si elles répondent aux 4 R sus-mentionnés.La conséquence naturelle, c’est ce qui arrive si nous décidons de ne pas intervenir.Prenons l’exemple de l’enfant qui oublie régulièrement de noter ses devoirs. Si la maman (comme ça arrive beaucoup ici à Puerto Rico, où je vis) a la démarche systématique de se renseigner auprès d’autres mamans pour obtenir l’information, il y a peu de chances que l’enfant apprenne à noter ses devoirs.En ayant cette démarche, nous ne l’aidons pas à grandir, à développer son autonomie, à avoir confiance en lui sur le fait qu’il peut se débrouiller sans sa maman. Nous ne l’armons pas pour son futur, en fait, en voulant l’aider, n’ayons pas peur des mots, nous nuisons à son développement.Il vaudrait mieux lui donner l’opportunité d’expérimenter les conséquences naturelles de sa négligence.Il ne s’agit cependant pas de lui tendre un piège. Nous n’allons pas changer d’attitude du jour au lendemain sans l’avoir prévenu. Au contraire, nous préparerons la démarche.Nous nous asseyons donc avec l’enfant, et lui disons calmement : « Je me suis rendu(e) compte que tu oubliais régulièrement de noter tes devoirs. Je ne pense pas que le fait de les chercher pour toi soit une aide. Je pense que tu es tout à fait capable de noter tes devoirs convenablement, et que tu n’as pas besoin de m’impliquer dans cette démarche. J’ai donc décidé de t’en rendre la responsabilité, et de ne plus me renseigner sur les devoirs du jour si tu oubliais de nouveau de les noter. » Nous pouvons même aller plus loin en accompagnant l’enfant dans sa préparation vers la réussite : « Maintenant que tu en as la responsabilité, que penses-tu mettre en place pour ne plus oublier de noter tes devoirs ? » On peut l’aider à trouver des idées, mais ce n’est pas à nous de lui imposer la méthode. Laissons-le essayer de trouver la sienne. A long terme, il vaut mieux que les devoirs ne soient pas faits quelques fois, mais qu’il trouve comment s’y prendre pour mettre cette démarche en place que le contraire !Ensuite, le jour où il revient sans ses devoirs, ce qui risque fortement de se produire, résistons à la double tentation : 1) de revenir sur ce que nous avons dit en allant chercher les devoirs, 2) de lui commenter que « Je t’avais bien dit que … Encore, tu as oublié ?? », et de remuer ainsi le couteau dans la plaie.Contentons-nous plutôt de recevoir sobrement le sentiment, et transmettons-lui notre confiance en lui pour le futur : « Aie, tu as oublié de noter tes devoirs ? Non, je ne vais pas appeler la maman de X. Je comprends que tu sois embêté, je suppose que la prochaine fois, tu n’oublieras pas. »Et voilà. S’il continue à se plaindre, ne pas se laisser entraîner, s’éloigner. Il a le droit d’avoir un sentiment négatif, nous le laissons l’expérimenter et grandir !La conséquence logique est celle que nous mettons nous-mêmes en place.Parfois, le problème se répète, et on n’a pas le choix, il y a une conséquence à mettre en place.Ca peut aller de très simple à plus complexe.Par exemple, après avoir expliqué plusieurs fois à Anatole (3 ans) que les feutres qui restaient ouverts séchaient, lui avoir rappelé de les fermer quand il les utilisait, lui avoir expliqué que ça ne me plaisait pas.. j’ai fini (après le lui avoir annoncé avant) par simplement enlever les feutres. Il se contente à présent de crayons et de crayolas.Parfois c’est plus sérieux. Comme quand après avoir eu plusieurs conflits avec Oscar (14 ans) sur le temps passé à l’attendre quand on venait le chercher à ses tournois, alors que ça nous coutait déjà de faire la route, on a décidé qu’il devrait trouver son propre moyen d’y aller… Cet épisode, délicat, mérite d’ailleurs un article en soi, que je ne manquerai pas d’écrirebientôt.Dans tous les cas, ça participe à l’enseignement, tant que c’est fait de manière respectueuse.Parfois, on ne trouve pas de conséquence. Pas besoin d’insister. C’est que la conséquence n’est pas le bon outil. Elle ne devrait d’ailleurs pas être utilisée trop souvent. A-t-on bien creusé les autres pistes ?Car, avant de mettre en place une conséquence, il vaut mieux prendre le temps de réfléchir à la résolution du problème directement avec l’enfant. Lui laisser une chance que ça marche autrement. Parce que le problème de la conséquence, c’est qu’elle prive de l’opportunité d’apprentissage.Alors, si vous êtes vous-même en apprentissage, remplacez déjà les punitions par des conséquences.  Puis, peu à peu, allez un cran plus loin, et impliquez vos enfants dans les recherches de solution. Comme cette maman d’un de mes ateliers, dont le fils jetait des jouets par le balcon, et avec qui nous avons pu travailler, au delà de la conséquence de fermer la porte du balcon, sur une recherche de solution.Vous verrez, vous en sortirez tous gagnants !
Vous voulez, vous aussi, apprendre ces alternatives ?👉🏻 Inscrivez-vous à la formation « Sortir des punitions »
Rq : on avait aussi déjà abordé cette question lors de la lecture de Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent, lorsque les auteurs nous conseillaient, dans le chapitre sur les alternatives à la punition, de laisser l’enfant subir les conséquences de ses actes, après lui avoir donné un choix.

Nous rentrons d’une semaine de vacances.

Une semaine qui, dans l’ensemble, s’est très bien passée, mais quand même, je ne me suis pas toujours sentie à la hauteur. J’aurais voulu consacrer du temps à chacun de mes enfants, j’aurais voulu être toujours douce avec eux, j’aurais voulu une harmonie constante.

Mais la réalité est autre. Bien sûr, nous avons progressé sur ce chemin de la parentalité positive, et, armés de nos nouvelles compétences, nous savons faire face autrement à certaines situations du quotidien. Cependant, il reste les moments où on a l’impression de tout oublier.

Un voyage, c’est du stress, et de la fatigue. Oh, on avait conscience de cela, et du fait qu’il faut introduire plus de lenteur dans notre rythme, aspiration que je soulignais d’ailleurs avant de partir. Notre destination avait même était choisie tout exprès parce que le vol était direct ! Non, non, je ne plaisante pas. Remettons les choses dans leur contexte pour que vous compreniez : nous vivons à Puerto Rico. Loin, donc. Avant ça, nous étions au Mexique. Loin, donc. Nous rentrons chaque été en France, prenant chaque fois un long courrier et une connexion. Alors en terme de longs voyages avec enfants, c’est déjà pas mal. On n’a pas envie d’en rajouter.

Raisonnables, donc, nous décidons d’aller passer la semaine de Pâques en Colombie, qu’on atteint par un vol direct San Juan – Bogota de 3 heures.  Excellent !

Oui, enfin… d’abord, comme on trouve qu’il faut profiter de l’opportunité, on se rajoute finalement un vol intérieur pour aller aussi voir Medellin. C’est un vol court, mais ça signifie quand même refaire les valises, aller à l’aéroport, passer la sécurité, récupérer les bagages, enfin… vous voyez ce que je veux dire ? Et puis, le vol part tôt, ou arrive tard, dans tous les cas, on se retrouve fatigué !

Et voilà que j’en arrive au coeur de mon article : la fatigue, mère de tous les maux.

Parce qu’une fois qu’on est fatigué, on perd son énergie, on perd sa patience, on perd presque ses principes ! Par exemple, je sais que je ne veux pas d’enfant obéissant, mais quand je retrouve mon Léon (5 ans) en train de grimper sur la statue du hall du musée, ou de courir quand on passe la douane, je me dis que ce serait plus facile s’ils avaient peur de moi et de mes punitions… Moins bien, pas du tout en ligne avec ce que je veux développer chez eux, à l’opposé de mes principes, mais plus facile…
(En vrai, heureusement, je sais que c’est faux, que les punitions n’engendrent pas non plus l’obéissance ! Mais c’est un autre sujet…)

Or, je l’avoue, je ne suis pas un super héros. Donc, si je ne dors pas assez, je suis fatiguée, quand je suis fatiguée, je fais moins bien face aux diverses situations qui se présentent, et donc je m’épuise, et c’est un cercle vicieux.

Je noircis un peu le trait, mais ce que je cherche à faire passer, c’est qu’il est important de reconnaitre cette situation. Important de se savoir fatigué pour savoir qu’on ne pourra pas faire face. Exactement comme nos petits, qui deviennent parfois, n’ayons pas peur des mots, insupportables lorsqu’ils manquent de sommeil !

La solution ?

Ah… j’aimerais bien l’avoir !!

La première bien sûr, c’est de dormir. Si on le peut, mais aussi en s’organisant pour, pour limiter ces difficultés. Ca veut dire taire notre peur de rater des choses parfois (en anglais, ils appellent ça la FMO : Fear Of Missing out)… Parce que je me connais, j’ai choisi par exemple d’aller me coucher un soir où un jeu de société entre grands s’annonçait. J’adore les jeux de société et les copains ! Mais pas au prix de souffrir toute la journée suivante…

La deuxième (attention piège, ce n’est pas une vraie solution), c’est de le savoir et de l’accepter. Une des mamans avec qui nous échangions sur le sujet écrivait que lorsqu’elle a arrêté de compter ses heures et d’en vouloir à son fils de la réveiller, elle n’a pas gagné en heures de sommeil, mais en sérénité.  On rejoint ici l’idée que savoir ce qu’on vit aide à le vivre. On peut même alors le partager avec les enfants : « Je me sens très fatiguée aujourd’hui, je vais probablement être moins patiente… ». Peut-être nous laisseront-ils faire la sieste quand ils le comprendront mieux ?

La troisième, et là c’est vraiment une démarche à assimiler, c’est de régler sa dose de lâcher-prise par rapport à sa fatigue.
Je croyais savoir ça, savoir qu’il fallait « choisir ses batailles », comme je le dis souvent. Mais je ne le faisais encore pas assez. Parfois, je cherche à me battre sur tous les fronts, à tout faire bien. Et puis, pendant les vacances, la copine avec laquelle nous étions m’a dit : « Coralie, je crois que tu devrais plus lâcher-prise, ne pas réagir sur tout, parce que ça explique pourquoi tu es épuisée en fin de journée. Parfois, quand on est à temps plein avec les enfants, il vaut mieux laisser courir certaines choses, même si ça peut signifier, pour ne pas se contredire dans ses principes, faire semblant de ne pas voir certaines choses. »
Faire semblant de ne pas voir certaines choses ?? Un concept nouveau pour moi !! Mais qui a pris tout son sens lorsque peu après nous avons pris l’ascenseur, et que Léon a appuyé sur le bouton pour monter alors qu’on descendait.. Au lieu de faire encore une remarque, j’ai fait ce qu’elle m’avait suggéré : j’ai fait semblant… Et je me suis sentie soulagée. Comme si un poids tombait de mes épaules. Libérée, presque ! Ca ne veut pas dire que je vais laisser mes enfants faire n’importe quoi, ça veut dire que dans un contexte de fatigue, je choisis de ne pas réagir à tout, pour garder de l’énergie pour les choses importantes, ne pas la gaspiller sur ce qui est en réalité de seconde importance.

Et quand je serai reposée, alors je remonterai la barre. Pour eux comme pour moi !