A la recherche d’une solution avec ma fille !

La recherche de solution est une compétence fondamentale si l’on veut fomenter la coopération dans la maison ! Je sais d’expérience que cela n’est pas toujours évident.
Voici donc un exemple vécu : une recherche de solution des plus récentes, en espérant qu’elle vous inspirera.

Le contexte

A la suite de l’écriture de mon article sur le fait de parler solutions plutôt que conséquences, j’avais évoqué un de mes problèmes du moment, m’engageant à chercher à le résoudre rapidement, comme je vous encourageais à le faire chez vous !

Le problème était le suivant : ma fille Alice, 10 ans, a dans sa liste de tâches, celle de vider l’égouttoir de la cuisine avant de partir à l’école. C’est une tâche qu’elle a elle-même choisie, mais elle est régulièrement oubliée. En quoi cela me pose-t-il problème ? Lorsque je cuisine, je ne peux mettre ma vaisselle à égoutter. A moins de le vider d’abord à sa place. Mais cela ne répond pas à mon besoin de considération.

Dans cette première étape, je prends le temps de me définir le contexte, en prenant garde d’y ajouter en quoi le comportement en question me pose problème.

Pourquoi est-ce important ? Parce qu’en y réfléchissant, il peut arriver que nous nous rendions compte que cela ne pose pas vraiment problème ! En fait, nous nous y attachions  plus « pour le principe » ! Réfléchissons-y donc, et choisissons nos combats.
Ce qui d’ailleurs ne signifie pas que nous n’en parlerons pas quand même !
Imaginons par exemple que je m’aperçoive, dans ce contexte, qu’en effet, ma fille ne suit pas ce que nous avions décidé, mais que cela ne me pose pas de problème, je pourrais choisir de communiquer là-dessus ! Ca donnerait : « Alice, je me suis rendue compte que l’égouttoir était souvent encore plein lorsque tu partais à l’école. En fait, ça ne me pose pas de problème que tu le vides en rentrant, est-ce que ce serait mieux pour toi de fixer plutôt ce moment-là pour cette tâche ? ». Parce que finalement, notre agacement découle souvent simplement de nos attentes !!

Enfin, ce n’est pas mon cas. Moi, j’ai besoin que ce soit fait le matin. Mon problème est clair.

La conversation

Le lendemain de mon article, je lui en ai donc parlé, enfin.

Attention : il faut pour cela choisir son moment. Avoir un peu de temps devant soi, pas forcément beaucoup, mais un peu ; et toujours commencer par indiquer de quoi l’on veut parler. A défaut, on peut également chercher le bon moment en le demandant.  Par exemple : « Alice, je voudrais soulever un point avec toi, est-ce que tu pourrais me consacrer un petit moment après le coucher des petits ? »
Car une vraie recherche de solution demande une vraie disponibilité d’esprit.

Hier, cependant, j’ai saisi l’occasion au vol : nous étions toutes les deux dans la cuisine, sans interruption en vue, et j’ai lancé le sujet.
« Alice, je voudrais évoquer la question de l’égouttoir avec toi.
– Ben quoi ? Je le vide, l’égouttoir !
– Oui, tu le vides, mais tu le vides régulièrement le soir, au lieu du matin. »
Il y avait peu de risques ici de tomber dans une discussion de « oui, non, oui, non » : nous étions le soir, et elle le vidait pendant qu’on discutait !!

Je continue donc :
« Il me semblait pourtant que, lorsqu’on avait parlé de cette tâche, on avait dit que ce serait le matin avant l’école. »

Notez l’étape : je ne suis pas en train d’accuser, je reviens subtilement, et sans même affirmer (parce qu’il peut aussi m’arriver de me tromper – c’est rare, évidemment ! – , ça n’aurait pu être précis que dans ma tête…)

« Oui, mais le matin, je n’ai pas le temps ! »
Ah. Déjà, il est bon de voir que nous nous étions bien comprises sur la tâche elle-même. Cependant, du même coup, je n’ai plus un, mais deux problèmes : non seulement celui de l’égouttoir, mais également le fait qu’elle savait très bien qu’elle ne suivait pas l’accord conclu, et avait omis de communiquer sur ce sujet.

Premier choix à faire pour moi… Je décide que le plus important est notre proximité, notre communication, notre coopération. C’est donc là-dessus que je vais insister d’abord.

Renforcer le désir de coopération

« Alice, s’il est clair pour toi que ton job est de vider l’égouttoir le matin avant de partir à l’école, et que cette tâche te pose problème, pour une raison x ou y, il t’appartient de soulever la question pour que nous puissions la re-définir. »

Je lui montre donc que je suis ouverte à conversation ! Je ne vais pas seulement imposer bêtement le respect de notre accord, sous prétexte qu’elle était d’accord. Parce que chez nous, tous les accords peuvent être re-discutés, face à la vie réelle ! En revanche, et je vais le lui rappeler :
« En revanche, tu ne peux décider de ton côté de ne plus suivre l’accord passé sans en avoir parlé auparavant. »
Eh oui ! Sinon, tout va à vau-l’eau ! Et là, les accords ne seraient vraiment plus des accords !

Bon, elle est d’accord avec ça.

Dans une démarche de coopération, les 2 parties doivent être considérées. J’ai considéré son point de vue en lui rappelant mon intention dans cette conversation, et en la rassurant sur le fait que rien n’était gravé dans le marbre, que nous pouvons rediscuter. Maintenant, je lui rappelle mes propres raisons pour vouloir que cet égouttoir soit vidé le matin. (Vous l’avez lu, c’était déjà clair pour moi dans la définition du « contexte », plus haut.)

Recherche de solution provisoire

Après cet échange, la vraie conclusion, c’est que cette tâche, conçue ainsi, ne correspond pas à son organisation. Seulement, cette attribution a été décidée en famille, il faudra donc la remettre à l’ordre du jour de la réunion familiale.

En effet, parmi les solutions possibles, celle que quelqu’un d’autre prenne cette tâche et qu’elle hérite d’une autre est tout à fait envisageable, mais nécessite un échange avec les autres…

Nos réunions familiales ont normalement lieu le dimanche, mais, manque de chance, son père est en déplacement. Il ne sera donc pas là ce week-end, et il n’est pas certain que la réunion soit maintenue… En même temps, les vacances sont proches, et cela ne posera donc plus de problème avant la rentrée.

En attendant que le point soit discuté, elle décide spontanément de faire face à sa responsabilité.

De mon côté, je me demandais si j’allais lui proposer de se réveiller plus tôt, mais elle a déjà trouvé une idée, que je n’avais pas eue : elle s’empare du torchon et dit : « Je vais sécher la vaisselle le soir, comme ça, je pourrai la ranger directement. »

Bien ! Voyons maintenant comment cela fonctionne pendant la semaine qui reste avant que les vacances ne commencent… avant l’épisode suivant de cette recherche de solution !

A suivre….

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