Il faudrait bien du temps pour pénétrer vraiment toutes les différences profondes entre l’éducation américaine et l’éducation française. En fait, vraisemblablement pour n’importe quelles deux éducations, tant elles sont liées aux valeurs, aux cultures, à l’histoire de chaque pays. C’est toujours très intéressant d’observer ces différences, je trouve que ça aide à l’analyse et à la tolérance.

S’il en est une qui nous parle, et que je commence à bien connaître, c’est l’éducation américaine.

(Pause explicative : nous vivons à Puerto Rico, un territoire d’outre-mer des US, depuis 2014.
Avant ça, nous étions au Mexique, et les grands allaient déjà dans une école américaine.
Rq : Nos deux petits sont dans une petite école Montessori hispanophone)

Les français ont en souvent une image négative, et je comprends pourquoi. Par bien des aspects, les américains bafouent certains de nos principes de base. Je crois que le plus flagrant est la place de l’enfant dans la famille. Nous, les français, considérons en général que le couple passe avant l’enfant, qu’on ne peut pas tout « passer » aux enfants, qu’il leur faut un cadre.
Rien de mieux pour comprendre cette opposition dans la philosophie de base que de lire Bébé made in France, de Pamela Druckerman.
Parfois, on se sent bien d’être français et d’avoir appris à poser et respecter ces limites.
Cependant, ne jetons pas tout dans l’éducation américaine. Et en particulier, sachons en reconnaître l’aspect positif : la positivité justement !

Ça fait longtemps que je l’observe :
A l’école américaine, on insiste bien plus sur les succès des enfants que sur leurs failles. Alors, parfois, à force de vouloir booster leur confiance en eux, on s’extasie devant des compétences de base… Mais ça a de bons côtés. En particulier, celui que les enfants se sentent bien. Qu’ils croient en eux et en ce qu’ils peuvent réaliser. Ils ne sont pas rabaissés comme souvent chez nous…
De ce fait, le succès est une valeur. Ceux qui réussissent sont bien vus, non seulement par leurs profs, mais aussi par leurs pairs. Les remises de prix sont toujours accompagnées d’applaudissements !

D’autre part, l’école n’est pas seulement un lieu où sont développées les compétences académiques, mais également le caractère. Les enfants ont même régulièrement un cours de « character education », dans lequel on leur parle de valeurs, dans lequel ils peuvent s’exprimer, discuter des problèmes qu’ils rencontrent.
L’école présente les valeurs auxquelles elle croit. Dans l’école de nos enfants par exemple, ce sont les « six piliers du caractère » : respect, responsabilité, intérêt, honnêteté, service, intégrité.  Tout un contexte dans lequel l’éducation académique ne va pas sans l’éducation humaine. J’aime ce principe.

Enfin, les enfants ne font pas que suivre les cours, on leur demande souvent d’être acteurs.
Ils ont d’ailleurs une proximité avec leurs instits /profs qui n’a rien à voir avec celle qu’on connaît en France.
Moi, j’espère qu’en connaissant ça à l’école, et en recevant une éducation plus française à la maison, nos enfants intègrent le meilleur des 2 mondes… On peut toujours rêver !

En tout cas, rien n’incarne mieux pour moi la différence fondamentale entre les deux systèmes dans la manière de présenter les choses que la « golden rule », ou règle d’or. Celle que tous les américains connaissent :
« Do onto others what you want them to do to you. »
Ou, dans la langue de Molière :
« Fais aux autres ce que tu voudrais qu’ils te fassent. »
Vous voyez la différence avec notre formulation ?

L’autre jour, j’ai entendu une psychologue s’opposer aux tendances d’éducation positive en disant que « les enfants ont besoin de conflits, il n’y a qu’à les voir dans une cour de récréation… »
Bon, première remarque : je ne crois pas que l’éducation positive bannisse tous les conflits. En revanche, elle prône une autre façon de régler le conflit, avec plus d’écoute. Il est évidemment illusoire de penser qu’on sera toujours d’accord les uns avec les autres, mais on peut éviter de rabaisser l’autre, de l’insulter, de le mépriser…
Mais surtout, deuxième remarque, « il n’y a qu’à les voir dans une cour de récréation »… C’est une preuve qu’ils ont besoin de conflits, ça ?? Ou bien la preuve qu’ils reproduisent ce qu’ils voient ? Comment peut-on décorréler les deux ? L’argument me semble complètement fallacieux !

Cet été, j’ai passé du temps en France, et je me suis rendue compte qu’en terme d’éducation positive, on était bien mieux logé en étant loin ! Enfin… Je ne peux pas juger le monde entier, mais il est clair que la France a encore bien du progrès à faire en terme de relation respectueuse avec les enfants. Nous vivons à Puerto Rico, territoire d’outre mer des US.

On peut dire beaucoup de choses sur les US, mais ce qui est sûr, c’est que la dynamique adulte/enfant est bien différente de celle que nous connaissons. Et l’éducation est clairement plus… positive justement. Parfois trop, bien sûr. Mais à tout prendre, je préfère ça.
Je pourrais vous donner plein d’exemples, tellement que je vais perdre le fil de cet article ! Alors, je vais en faire un autre spécifique. (Mise à jour : voir article sur la positivité à l’américaine)

En attendant, revenons aux enfants en France.
En juin, j’ai emmené les miens visiter les châteaux de la Loire. Et, comme l’année scolaire française n’était pas terminée, nous avons croisé pas mal de groupes scolaires. J’ai été effarée par la façon dont certains encadrants parlaient aux élèves. Des cris, des menaces… Je ne dis pas qu’il est facile de maintenir un groupe en visite, mais je peux vous assurer que les profs ici ne parlent pas ainsi aux élèves. (Lecteurs profs, ne vous sentez pas visés, je sais que les profs ne parlent pas tous comme ça aux élèves !)
En tout cas, il ne faut pas être surpris de l’agressivité qui règne entre les enfants quand ils reçoivent ce modèle-là ! D’une part parce qu’ils reproduisent ce qu’ils voient, d’autre part parce que, obligés de subir quand ils sont en position d’infériorité, ils s’expriment ainsi à leur tour s’ils arrivent à se mettre en position de supériorité.
Ont-ils un meilleur modèle avec leurs parents ? Ça dépend !
Chez ceux qui lisent ceci, c’est évident ! Mais chez d’autres… J’ai vu bien des exemples choquants ! Oh, moi-même, malgré ce à quoi j’aspire, je ne suis pas toujours chouette avec mes enfants, il m’arrive de crier, de perdre le sens des perspectives, mais je m’aperçois que ce n’est rien en comparaison de ce que j’entends parfois.
J’ai même fait face à ce cas où je n’ai pas pu me retenir d’intervenir !
Alors, ça m’a fait m’interroger.

Comment faire pour encourager plus de respect dans les relations quand nos enfants font face à un modèle différent au quotidien ? Comment développer des compétences de gestion des conflits entre frères et sœurs qui vont à contre-courant de ce qu’ils apprennent à l’école ? Et pour aller plus loin : en supposant qu’on y parvienne, ces méthodes-là seront-elles efficaces dans le monde « réel » auquel ils font face dans la cour de récréation ?

C’est une des raisons pour lesquelles j’ai eu envie de créer ce blog : pour participer et encourager la diffusion de la parentalité positive. Parce que je crois que c’est similaire à là protection de l’environnement : aujourd’hui on peut réagir à quelqu’un qui jette ses déchets par terre, parce que l’idée que cela ne doit pas se faire est passée dans les esprits. De la même façon, je pense que plus l’idée qu’on n’insulte pas un enfant se diffusera, plus le modèle évoluera, moins ceux qui n’y sont pas sensibles y seront portés. Ne serait-ce qu’à cause du regard des autres, qui sera moins tolérant.
C’est une ambiance qui peut déteindre, dans un sens positif aussi.

C’est possible. Il suffit d’y croire.

Cet été, en France, j’ai assisté à une scène qui m’a fait frémir, et devant laquelle je n’ai pas pu rester impassible.

J’étais dans un petit supermarché, et la dame devant moi avait 3 enfants, avec lesquels elle parlait sur un ton constamment désagréable. Lorsque je sors du magasin, ils sont sur le trottoir, et son grand -environ 10 ans- essaye d’ouvrir une bouteille d’eau qu’ils viennent d’acheter. Seulement, ce n’était pas une ouverture classique, et il n’y parvient pas.
« Mais qu’est-ce que tu fais, toi ?? Qu’est-ce qu’il est stupide ce môme !! Donne-moi cette bouteille ! Et voilàààà… C’était difficiiiiile… »
Comment un enfant qui entend sa mère le juger ainsi peut grandir en confiance ?? Comment peut-il penser qu’il vaut quelque chose ??
Je suis revenue sur mes pas, et j’ai dit « Excusez-moi, je sais que ça ne me regarde pas, mais vous pourriez pas éviter de l’insulter ? »
Elle a marqué un temps, surprise, avant de me confirmer que ça ne me regardait pas.
L’ai-je au moins aidée à prendre du recul ? J’en doute…

Mais je ne le regrette pas pour autant. C’est vrai que ça ne me regarde pas, sauf que je vois au moins 2 bonnes raisons de faire cette réflexion :

  • la première, c’est que je lui montre que son attitude n’est pas « normale », n’est pas forcément bien vue par les autres, et cela pourrait l’encourager à se réfréner un peu, au moins en public. Après tout, on est tous acteurs de notre société. Si on accepte les mauvais traitements à côté de nous, quelque part, on les valide. Où est la limite de l’intervention ? Quand la violence est physique ? Mais la violence psychologique est une violence aussi, non ? Alors… doit-on l’accepter et laisser faire ?
  • la deuxième, et la principale à ce moment-là je crois, c’est pour l’enfant : j’aime l’idée qu’il a entendu que ce traitement qu’il subit n’est pas supportable pour d’autres. Ca peut, lui, l’aider à prendre du recul, à essayer de voir les choses autrement… Je veux le croire ! en tout cas, si on était plus nombreux à réagir, ce serait sûrement le cas. Vous ne croyez pas ?

C’est bien connu, dans toute démarche, surtout celle qui est un peu à contre-courant, c’est plus facile de faire partie d’un groupe. C’est pour ça que mes échanges sur le sujet avec mon mari, mes ami(e)s, ma famille, m’enrichissent.

Ceux qui me font en général le plus progresser, ce sont ceux que j’ai avec ma fantastique belle-sœur, l’épouse de mon frère.

En théorie, elle me suit sur le chemin : je lui ai conseillé ses premières lectures, elle me demande conseil… Mais cet été, j’ai réalisé qu’elle était finalement en avance !
J’ai peut-être fait plus de progrès qu’elle sur la voie de la discipline positive, mais je ne suis pas à sa hauteur ! Probablement parce qu’elle est naturellement plus zen, plus tranquille, elle fait mieux face que moi aux réactions fortes des enfants.
Elle dit que c’est aussi parce qu’on n’a pas les mêmes enfants, et les mêmes défis.
C’est certain. Mais surtout, c’est l’occasion pour moi de constater et d’accepter (après avoir déjà accepté que l’on ne pouvait être parfait) que nous n’étions pas tous égaux !
Je suis donc particulèrement à l’écoute quand elle me fait un commentaire en fin de séjour : j’applique bien des techniques apprises avec mes petits, mais pas tellement avec mes grands…
J’y fais attention depuis, c’est très vrai !
Je transforme donc ça en priorité.

Eh oui, le monde évolue déjà ! img_1933

Quel bonheur de le constater, même si on est loin d’être au bout…
A l’aéroport, on trouve des petites cages en métal qui permettent de vérifier si la taille de nos bagages cabines correspond bien aux limites imposées. J’ai récemment remarqué que, plutôt que la traditionnelle interdiction de prendre à bord des bagages qui ne tiendraient pas,  bien des compagnies aériennes ont à présent accompagné ce gabarit d’une phrase du type : « Si votre bagage tient dans cet espace, nous serons ravis de le prendre à bord. »

Vive la psychologie positive !

Ça fait plusieurs livres que je lis dans lesquels la question de nos propres problèmes non résolus avec nos  parents est soulevée : par exemple, parfois, on interdit à notre enfant un comportement qu’on ne se permet pas nous-mêmes d’exprimer face à nos parents. Ou qu’on ne s’est pas permis.
Il n’est pas nouveau que les schémas se répètent, les enfants battus battent…

Et pourtant, c’est un paramètre qui m’échappe complètement.
Même avant, quand j’entendais : « Je comprends mieux mes parents depuis que je suis devenue maman moi même », bon, je le comprenais mais ne le ressentais pas.

Aujourd’hui j’ai encore l’impression que, hormis bien sûr quelques principes éducatifs qui font partie de ce que j’ai appris, mon comportement avec mes enfants est indépendant de ma relation avec mes parents. Je n’ai pas l’impression d’avoir une frustration non résolue, ou autre chose de ce genre.
Et pourtant, le thème revient et je me pose la question… Comment juger aujourd’hui la relation avec mes parents ? On s’entend bien, il n’y a pas de problème, on est content de se voir, mais je suis aussi régulièrement agacée par des remarques, ou des attitudes, auxquelles je ne réagis pas toujours.

Cependant, récemment, j’ai eu un échange assez incroyable avec ma mère.
On parlait de l’organisation des vacances d’été, et elle est passée à des idées pour les vacances de noël. Je lui ai de suite répondu que je n’étais pas encore prête pour discuter de noël, que c’était trop loin, un problème à la fois, les questions de l’été n’étaient encore pas réglées.
Du fait que nous vivons a l’étranger, et rentrons l’été en France, l’occasion de voir famille et amis, notre planning d’été est chaque fois un casse-tête incroyable, beaucoup de mouvements, beaucoup d’organisation, je rêve de juste poser les valises avec les 4 enfants, et de ne plus bouger.  Ca n’arrive jamais.
Bref, tandis que ma mère, malgré ma réponse, continuait à dérouler des idées pour les vacances de Noël, je m’agaçais sans rien dire. Et pour une fois, au lieu de serrer les dents jusqu’à la fin, et de terminer la conversation énervée, je lui ai dit : « Maman, en fait je ne me sens vraiment pas emotionnellement disponible pour parler de Noël. A chaque idée que tu lances, je n’arrive pas a m’empêcher de commencer à y réfléchir, et je ne veux pas, parce que je me sens déjà sous l’eau avec les options de l’été, et je ne fais pas face à tout. Je voudrais qu’on attende d’avoir réglé ça pour parler de la suite. »
… Elle a très bien réagi : « Excuse-moi, je ne pensais pas, je lançais ça comme ça, je ne pensais pas que tu pouvais te sentir débordée, comme je ne fonctionne pas comme ça, je ne l’ai pas envisagé, ok, j’arrête, on en reparlera une autre fois. »
J’ai été stupéfaite par son écoute… C’était si simple, pourquoi ne l’avais-je pas essayé avant ?

Est-ce un hasard, ou est-ce que mes lectures m’aident indirectement dans ma relation à ma mère ?

Combien de fois avons-nous crié à nos enfants : « On arrête de crier maintenant !!! »
Alors, évidemment, ça ne colle pas dans le rôle de modèle qu’on est censé donner…
Mais on pose ici une autre question : d’où ça vient ?
Ça vient du fait qu’il y a des jours où on est irrité, irritable, parce qu’on est fatigué, parce que quelque chose nous contrarie. Alors, on a encore moins envie que d’habitude que les enfants en rajoutent. Seulement voilà, eux aussi ressentent notre tension… Et ça les rend nerveux ! Alors, ils sont plus difficiles, plus irritables que d’habitude… Mais on n’a pas de patience, alors on réagit vite, et mal… Du coup, ils sont énervés à leur tour… Vous voyez où je veux en venir ?
Pas facile de sortir de là.

Deux idées cependant me viennent :

La première, c’est de leur expliquer dès le départ qu’on ne se sent pas bien, et qu’on risque de manquer de patience. Leur livrer ce qu’on ressent, c’est leur faire confiance, c’est leur expliquer que notre mauvaise humeur n’est pas due à leur comportement, c’est leur donner l’opportunité de comprendre.

La deuxième, c’est d’essayer de mettre les soucis de côté. De vivre le moment en pleine conscience, si c’est possible, les problèmes nous reviendront bien assez tôt. (Plus facile à dire qu’à faire…)

« Il faudrait essayer d’être heureux, ne serait-ce que pour donner l’exemple »! (Jacques Prévert)

« Gardons-nous de minimiser les émotions de l’enfant » dit Isabelle Filliozat dans Au cœur des émotions de l’enfant.
Bien sûr, j’avais déjà lu ça dans les livres de Faber et Mazlish. Il s’agit d’accueillir les émotions de l’enfant (ou de quiconque d’ailleurs), pas de les nier, ni de les négliger. Il ne sert à rien d’expliquer que « ce n’est pas grave », pour lui, ça l’est.
Ça semble simple, ce n’est pas si évident, parce que ce n’est pas toujours le modèle qu’on observe (c’est marrant, ça m’a récemment choquée dans une des petites histoires du père castor, moi qui aime tant ces livres…).

Dans Au coeur des émotions de l’enfant, l’auteur raconte l’histoire d’un petit garçon qui éclate en sanglots quand son ballon éclate. Au lieu de lui dire que ce n’est pas grave, l’adulte lui demande :
« Qu’est-ce que c’est ce ballon pour toi ?
– Tout meurt ! répond l’enfant, mon papi, il est mort la semaine dernière. »
Bien sûr, ce n’est pas toujours aussi extrême ! mais …. Certains sanglots peuvent en cacher d’autres…
Il faut donc s’interroger sur le vécu de l’enfant, comme dans le cas de la fille de nos amis récemment arrivés dans le pays, qui a du mal à s’endormir seule.

En suivant cette logique, l’auteur écrit, je cite :
« Toujours le laisser exprimer son émotion, accompagner la décharge de pleurs, de cris, de tremblements, sans tenter de le calmer. Pleurer, crier, trembler, sont ses façons de dire sa souffrance, de libérer ses tensions, de se récupérer. »
Ok, je comprends. Seulement, moi j’ai un problème : en libérant ses tensions, il m’en donne à moi ! J’ai du mal à rester détendue quand j’entends crier comme ça…
Il me semble que mon grand petit de 4 ans et demi devrait être capable de mieux faire face à sa frustration et ne pas éclater en sanglots si souvent. C’est aussi ce que dit son extraordinaire maîtresse.
Alors quoi ? Comment laisse-t-on s’exprimer les sentiments en restant sain d’esprit ??

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« Chaque enfant est unique, il ne s’agit pas d’appliquer des règles théoriques » explique Isabelle Filliozat en parlant du maternage (premier chapitre de Au cœur des émotions de l’enfant ), en en particulier du fait de laisser le bébé dormir dans le lit des parents.

Ca me fait réfléchir.
On entend souvent qu’il ne faut surtout pas, que c’est une très mauvaise habitude ! Et effectivement, c’est ce que nous avons pensé quand nos petits étaient bébés.
C’est très peu arrivé. Il est arrivé évidemment qu’un de nos enfants finisse la nuit dans notre lit le premier mois, simplement parce que je me rendormais pendant qu’il têtait, mais nous n’avons jamais installé l’enfant dans notre lit. Pourquoi ? Peut être parce qu’on savait qu’on ne devait pas le faire, mais surtout parce que j’avais besoin de bien dormir. J’étais épuisée, et les bruits du bébé dans la chambre me réveillaient, même quand lui ne faisait que bouger un peu. Un sommeil réparateur était nécessaire pour moi, et si je devais avoir un autre enfant aujourd’hui, je le mettrais encore à dormir dans une autre pièce.
Cependant, je trouve la réflexion intéressante : c’était la meilleure solution pour nous, mais pas forcément pour d’autres parents, d’autres enfants…




« Ça me fait oui ou ça me fait non ? » (La manière canadienne de poser la question, selon l’auteur)
Moi ça me faisait non, mais ce ne sera pas le cas de tous.

Le week-end dernier, je discutais avec un couple d’amis qui a du mal à faire en sorte que leur petite de 2 ans s’endorme le soir. Elle veut une présence à ses côtés. Je plaisantais : « Laissez-la moi une semaine, plus de problème, elle s’endormira à 20h ! »
Oui, pour moi c’est important que les petits comprennent que l’heure après le coucher est celle de leurs parents, mais c’est parce que j’en ai besoin, tout simplement.
Maintenant je m’interroge : ces parents-là en ont peut être moins besoin que moi ? Cette petite a peut être des raisons d’avoir besoin d’être rassurée ? (On rejoint une des questions à se poser : « Quel est son vécu ? » En l’occurrence un changement de pays récent, donc un univers chamboulé !).
Ces parents arrivent peut être à trouver un meilleur équilibre que ce que je pouvais faire entre ce dont leur fille a besoin et ce qu’ils sont capables de lui donner…
Il faudra que je le leur demande : « Ca leur fait oui, ou ça leur fait non ? »

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