🎧 Nouvel épisode enregistré… en pleine nature !

Pendant cette randonnée en solo, j’ai pris mon micro pour te partager une réflexion toute simple, mais essentielle : celle de me remettre en priorité.

Même au cœur d’une semaine bien remplie, prendre du temps pour moi change tout.

Je te parle de ce que ça m’apporte, de ce que je ressens quand je m’accorde cet espace… et peut-être que ça t’inspirera à faire pareil ?

🌿 Une balade, une respiration, une parenthèse pour se recentrer.

Bonne écoute !

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Quand Sophie, une grand-mère attentive, m’a contactée avant les vacances, elle s’inquiétait d’un déséquilibre entre ses petits-enfants : deux cousins jouaient toujours ensemble… en laissant le troisième de côté.

Résultat : tensions, disputes, et un sentiment d’exclusion difficile à vivre pour tous.

Dans cet épisode, je vous partage notre échange qui revient sur :

  • les conseils que je lui avais alors donnés
  • ce qu’elle a mis en place concrètement
  • les résultats qu’elle a observés

Un retour d’expérience précieux, plein de bon sens et de douceur, qui peut vous inspirer si vous êtes confronté·e à des situations similaires dans votre famille.

➡️ Comment prévenir les exclusions dans les jeux d’enfants ?

➡️ Quel cadre poser pour favoriser des relations plus équilibrées ?

➡️ Et comment aider un enfant à trouver sa place, sans forcer les choses ?

Bonne écoute !

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« Tu devrais le punir ! », « C’est pas juste, il n’a rien eu ! »

Quand un enfant réclame une punition — pour lui ou pour les autres — il ne cherche pas forcément à faire du mal ou à créer un conflit. Il exprime bien souvent une logique qu’il a intégrée depuis longtemps : faire une erreur = être puni.

Et si, en tant que parent, on commence à s’éloigner de cette logique pour adopter une éducation plus respectueuse… cela peut être déstabilisant pour lui. Il ne comprend plus vraiment comment les choses fonctionnent.

Dans cet épisode, je vous propose d’explorer deux questions essentielles :

➡️ Pourquoi un enfant réclame-t-il une punition ? Qu’est-ce que cela révèle de sa vision du monde, de la justice, de la relation ?

➡️ Et surtout, comment répondre à ces demandes, sans céder à la punition ni balayer ce qu’il ressent — pour l’aider à entrer dans une nouvelle manière de vivre ensemble.

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Note : si vous-même luttez avec cette question des punitions, vous pouvez suivre la formation

👉🏻 1 mois pour sortir des punitions

Pourquoi nos enfants défient-ils notre autorité ? Sont-ils vraiment désobéissants… ou simplement désorientés ?

Dans cet épisode, je m’inspire du début du livre L’Autorité bienveillante de Kim John Payne pour explorer cette question essentielle. Trop souvent, nous voyons l’opposition de nos enfants comme un problème à corriger, alors qu’elle peut être le reflet d’un besoin plus profond : celui d’être guidés avec clarté et assurance.

Je vous invite à un voyage au cœur de l’éducation positive, où il ne s’agit pas d’imposer ni de laisser faire, mais de trouver cet équilibre subtil entre fermeté et bienveillance. Parce qu’un enfant qui semble désobéir cherche peut-être simplement un repère solide… et c’est à nous, adultes, de lui offrir cette sécurité.

🎧 Prêt(e) à changer de regard sur l’opposition de votre enfant ? Appuyez sur play !

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Nos enfants font régulièrement face à des situations qui leur donnent un modèle loin de ce que nous aimerions transmettre. Comment les aider à prendre du recul, à voir les choses autrement, pour éviter que ça devienne également leur norme, sans pour autant repousser et dénigrer les autres ? Une question délicate à laquelle j’essaye de répondre ici.

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En tant que parents, nous faisons de notre mieux pour transmettre des valeurs qui nous tiennent à cœur. Mais nos enfants grandissent dans un monde qui ne reflète pas toujours ces principes. Que ce soit à l’école, chez des amis ou en famille, ils sont exposés à des comportements et des attitudes qui nous échappent.

Dans cet épisode, je partage des exemples concrets de situations que j’ai vécues et qui ne correspondaient pas à ce que je voulais transmettre à mes enfants. On explore pourquoi ces situations peuvent être difficiles à gérer en tant que parent et pourquoi elles soulèvent autant de questions.

👉 Et vous ? Quelles sont les situations qui vous challengent dans l’éducation de vos enfants ? Venez me raconter en commentaire, je suis curieuse de savoir comment vous réagissez quand vos enfants font face à des influences qui ne vous ressemblent pas.

📌 Dans le prochain épisode, je vous expliquerai comment engager la discussion avec vos enfants pour les aider à comprendre et naviguer ces différences.

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Quand nos parents ont des attitudes qui ne correspondent pas à ce que nous cherchons à transmettre à nos enfants, pas toujours facile de savoir comment réagir !

Voici un cas pratique, et quelques pistes…

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 Si vous préférez lire, en voici également la retranscription.

Bonjour les parents qui cheminent ! 

Aujourd’hui, je voudrais vous parler de cette situation que vous avez peut-être déjà vécue ou en tout cas, vous êtes nombreux à avoir vécue. C’est celle où nos parents réclament un bisou à nos enfants pour dire bonjour ou au revoir. 

Et alors qu’on a appris à nos enfants qu’ils n’étaient pas obligés d’embrasser qui que ce soit, nos parents insistent, voire font du chantage pour obtenir ce bisou. Et on ne sait plus trop comment se positionner par rapport à nos parents qui ne veulent rien entendre, par rapport à nos enfants, à qui on veut apporter de la sécurité, etc. 

Comment on fait ?

L’exemple d’une mère face au chantage du grand-père

La raison pour laquelle je vous parle aujourd’hui de cette situation, c’est parce qu’elle nous a été rapportée récemment par un membre de la formation Point De Rencontre, avec sa fille justement, dont le papi lui dit qu’il veut un bisou au moment de partir pour dire au revoir. 

La fille qui a déjà été sensibilisée à cette question du bisou et du choix lui répond qu’elle n’est pas obligée de lui faire un bisou en cherchant d’ailleurs l’appui de sa maman. C’est une bonne nouvelle : ça veut dire qu’elle a intégré ce choix.
La maman confirme d’ailleurs avec assurance devant son père que, non, elle n’est pas obligée de faire un bisou

Et le père du coup bascule dans : “Ok, mais dans ce cas, moi, je ne suis pas non plus obligé d’aller te chercher à l’école au lieu que tu ailles à la garderie”.
Et la maman, toujours dans l’assurance, dit “Pas de chantage ici. Si c’est comme ça, elle peut effectivement aller à la garderie.”
Seulement… la petite fille n’a pas envie d’aller à la garderie. Donc, elle va finir par faire le bisou à son papi !

Comment on réagit, comment on discute avec les parents dans ces cas-là ?

Les enjeux de cette situation

Alors, il y a plein de problèmes dans cette histoire, effectivement, qui peuvent être adressés.
Il y a 

  • le problème du consentement, évidemment, dont on peut parler. 
  • le problème de la menace donnée ici par le grand-père qui est ce qui ressemble en fait très précisément à un chantage affectif
  • et comment mener une discussion pareille avec ses parents, ce qui est aussi un cas très délicat

Donc, j’ai envie de vous parler de tout ça aujourd’hui et vous me direz ce qui résonne en vous, ce qui vous parle et comment vous réagiriez dans une situation comme ça.

Enseigner le consentement dès le plus jeune âge

D’abord, le problème du consentement.

Effectivement, c’est une bonne idée d’enseigner à nos enfants qu’ils ne sont pas obligés de faire des bisous et qu’en tout cas, le fait de dire non est quelque chose auquel ils ont droit. 

Et d’ailleurs, vous pouvez aller voir mon article sur le consentement qui détaille le fait que le consentement ce n’est pas limité à l’intégrité physique, c’est aussi le fait de dire non à tout en fait.
C’est le fait de respecter le non des autres et le fait d’avoir le droit de dire non et d’être respecté dans ces moments-là, quel que soit le sujet dont on parle. 

Donc, un enfant qui dit non à faire un bisou, en particulier, puisqu’on est carrément dans la sphère physique, c’est une bonne idée de ne pas l’obliger pour qu’il sache qu’il a le droit de décider ce qu’il veut faire de son corps et qu’on va le respecter et qu’on ne va pas le forcer. Donc non, il n’est pas obligé de faire un bisou. 

L’apprentissage progressif de la liberté de choix

Ça ne veut pas dire pour autant qu’on ne va pas lui apprendre la raison pour laquelle le papi cherche à avoir un bisou. Ça ne veut pas dire qu’on ne va pas discuter de ce qui est chouette dans le fait de s’échanger des bisous. 

Ça veut dire qu’il aura toujours le choix de faire ou de ne pas faire en fonction des circonstances et ça, c’est préparer le chemin pour, quand il sera plus grand justement, ne pas tomber dans ces notions de chantage affectif tel que le fait le grand-père ici par exemple.

Préparer l’avenir : le problème du chantage affectif

Imaginons une fille qui ait 15 ou 16 ans et que, si elle est avec son petit ami.
Celui-ci lui demande d’aller un peu plus loin et elle dit non parce qu’elle n’est pas prête à ça à ce moment-là.
Imaginons qu’il réagisse en lui disant : “Alors, tu ne m’aimes pas en fait…” ou alors : “D’accord effectivement, tu n’es pas obligée, mais moi, je ne suis pas non plus obligé de… [quelque chose qui lui plaît à elle]”. Ça veut dire qu’elle va avoir l’impression que pour avoir ce qu’elle veut ou pour faire plaisir ou pour continuer d’être aimée… elle devra s’exécuter.

C’est pour ça que je trouve que l’exemple du papi est un peu du chantage affectif. Parce que le fait d’aller chercher sa petite fille à l’école au lieu de la laisser à la garderie, c’est aussi le fait de choisir de passer du temps avec elle.
On espère, et j’en suis persuadée, que ce grand-père ne va pas seulement chercher sa petite fille pour lui faire plaisir à elle, il va chercher sa petite fille parce qu’il a aussi envie, ainsi que la grand-mère, de passer du temps avec elle.
Donc c’est un chouette moment en fait.
Et donc, il est en train de lui dire que “si tu ne réponds pas à mes demandes de bisous, je ne serai plus là pour toi.”
En fait, c’est un peu ça qu’il est en train de lui dire. C’est pour ça que c’est un chantage affectif.

Donc, on peut s’interroger effectivement sur ce que ça va encourager, développer comme attitude chez la fille quand elle aura 15 -16 ans, si on lui apprend que quand l’autre a la main et qu’il y a du chantage affectif, il faut se plier à son désir pour être aimée. Et on rejoint là la question du consentement.

Discuter avec ses propres parents : un défi complexe

Et en même temps, je sais que cette question du consentement, ce n’est pas la première fois qu’on en parle, et vous en entendez également parler ailleurs.
Donc, une des choses dont j’aimerais parler ici, c’est réellement la discussion avec les parents parce que ça, c’est vraiment quelque chose de compliqué et dont on parle moins souvent.

Le choix de préserver l’harmonie familiale malgré les désaccords

Une maman ancrée

C’est une chose, d’avoir des principes, d’être ancré dans ce qu’on veut développer et apporter comme valeur à nos enfants, comme l’est là, cette maman. 

Elle est très claire. Elle a déjà enseigné à sa fille qu’elle n’était pas obligée de faire des bisous et la fille le sait. Elle le confirme à sa fille quand elle le demande. Elle explique à son père qu’elle ne veut pas entendre de chantage. Donc, elle est très claire dans ce qu’elle cherche à transmettre.

Une possibilité : prendre de la distance

Et pour autant, quand le père insiste et qu’il dit que pour lui, c’est un bisou et c’est tout, cette mère se trouve un petit peu dépassée sur “comment je fais pour discuter avec mes parents là-dessus”. Parce qu’évidemment, une des solutions, c’est de prendre de la distance avec les parents qui ne suivent pas les mêmes principes qu’elle, de refuser clairement ce chantage-là en expliquant à la fille que tant pis, même si elle n’en a pas envie, il va falloir aller à la garderie pour ne pas tomber dans ce chantage-là. 

Mais vous voyez bien qu’il y a quand même plusieurs inconvénients à cette décision.

On peut parler des inconvénients pour la fille qui n’a pas envie d’aller à la garderie, mais on peut parler aussi des inconvénients de la relation de cette maman avec ses parents, de la petite fille avec ses grands-parents.
Donc, il y a vraiment des sacrifices à faire pour tenir à ces valeurs.

Chercher plutôt l’harmonie familiale

L’idée, c’est de voir comment on peut faire pour continuer à suivre ces principes et à transmettre ce qu’on veut à nos enfants, sans entrer au clash avec ses propres parents. 

Parce qu’en fait, c’est ça qu’on veut. On voudrait plus d’harmonie familiale entre toutes les générations quand c’est possible.
Ça ne l’est pas toujours, mais ici ça l’est. 

Ici, on est dans une famille dans laquelle il y a déjà quand même pas mal d’harmonie puisque ces grands-parents vont régulièrement chercher leur petite-fille à l’école pour passer du temps avec elle avant de la ramener à la maison. 

Et de surcroît, j’ajoute que quand ils partent de là, ils veulent un bisou.
Ce qui, certes, nous gêne dans cette situation parce que la petite-fille n’en a pas envie et qu’on ne veut pas la forcer, mais ça veut aussi dire qu’ils sont attachés à cette petite fille. 

Donc, c’est vraiment là-dessus que j’ai envie de passer du temps, comment on fait pour discuter avec nos parents quand on a des principes différents.

Comprendre la posture de l’autre

Différencier besoin et stratégie

Ça rejoint un petit peu mon article – si vous l’avez lu – sur le fait de parler du désaccord éducatif dans le couple en fait, c’est-à-dire que dans les deux cas, on est dans un désaccord.
Alors certes, on n’est pas dans le couple, on est avec nos parents, mais on est dans une approche qui est différente et donc, on pourrait penser qu’il y a un vrai conflit fondamental. 

En réalité, les parents et la maman ont ici des stratégies différentes, mais pas forcément des besoins qui sont très différents.Et quand on arrive à trouver quels sont les besoins derrière les comportements des gens, on arrive beaucoup mieux à s’écouter. 

L’impasse du jugement sur le comportement

C’est que la difficulté, là, c’est qu’on a l’impression, si on reste au niveau superficiel, que si la maman dit à son père : “Non pas de ça chez nous . Ces méthodes-là, elles ne sont pas adaptées, ce n’est pas comme ça que je veux éduquer mes enfants, etc..”,  on se retrouve avec une opposition claire et franche, avec des reproches sous-jacents sur la méthode des parents.
Ça peut même sous-entendre que la façon dont eux-mêmes ont élevé leurs enfants n’était pas adaptée.
(et là je vous encourage à aller lire l’article sur « De mon temps… » : nos parents ne comprennent pas la parentalité positive.) 

Or, évidemment, on le sait, ils ont fait de leur mieux avec ce qu’ils savaient à ce moment-là. Même s’ils ne se remettent pas en question aujourd’hui.
Forcément, c’est quand même compliqué de se remettre en question. C’est toujours compliqué de se remettre en question même quand on est dans une situation de le faire. Ça l’est presque encore plus quand on ne peut pas corriger ce qu’on a fait. C’est quand même plus facile de penser que notre méthode est bonne, parce que sinon, on tombe tout simplement dans la culpabilité.

Donc l’idée n’est pas d’y aller de façon frontale. L’idée, c’est d’essayer de défendre nos valeurs tout en rejoignant l’autre. Et pour ça, on va faire deux choses. Ou plutôt deux fois la même, mais de façon symétrique.

Aller sur la colline de l’autre

La première, c’est qu’on va réellement essayer d’analyser la situation vue de la colline de l’autre, comme on dit en Communication NonViolente.

C’est-à-dire, on se met à la place du grand-père et on voit quelles sont (ce que moi j’appelle) ses raisons positives.
C’est un terme qui est un peu du jugement quand on dit “positif”, donc ce n’est pas un terme de Communication NonViolente. Mais ce que j’appelle les raisons positives, c’est en fait ce qui anime le grand-père dans cette situation à utiliser cette stratégie. 

Marshall Rosenberg, fondateur de la communication non-violente, disait : “tous nos comportements cherchent à nourrir des besoins, et quelque part, ça, c’est toujours une raison positive d’agir. Et quand on va chercher le besoin derrière, on va rejoindre l’autre.” 

Donc, là en l’occurrence, le grand-père, on peut s’imaginer quelles sont ses raisons positives, quel besoin il cherche à nourrir quand il demande un bisou de sa petite fille. 

Les “raisons positives” du grand-père

Il cherche du lien, il cherche de la connexion, il cherche de la tendresse, il cherche de l’amour. Il cherche à montrer son amour quand il demande un bisou à sa petite fille. Il y a vraiment un côté tendre pour lui qui transmet son amour. 

Peut-être même que le langage de l’amour de ce grand-père, ce sont justement les gestes, et qu’il ne peut pas comprendre que sa petite fille, qu’il aime de tout son cœur, ne réponde pas à cette demande d’amour. 

Peut-être qu’il se sent rejeté.
Attention : “rejeté” n’est pas un vrai sentiment, mais pour lui, c’est un geste de rejet d’avoir sa petite fille qui lui dit non, comme si elle ne l’aimait pas. 

Donc, il y a vraiment cette question-là, c’est vraiment une stratégie, c’est-à-dire le fait qu’elle fasse un bisou, c’est une stratégie.
Et on peut s’opposer à la stratégie.
En revanche, on peut très bien rejoindre le père dans tout ce que cette stratégie permettrait de nourrir. C’est quand même chouette, cette intention qu’il a, ce grand-père, de se connecter à sa petite fille et de lui montrer tout son amour !

Ouvrir un dialogue respectueux et constructif

Commencer par ces “raisons positives” pour rejoindre l’autre

Donc, déjà, quand on va commencer la conversation avec lui, si on décide de le faire, on va commencer par recevoir ça. 

On va commencer par lui dire, “Tu sais, papa, je vois tous les moments que vous passez avec ma fille et le fait que tu aies envie de lui faire des bisous quand tu t’en vas, ça montre tout l’amour que tu as pour elle et l’amour que tu as envie de recevoir d’elle. Et je suis vraiment touchée de ça parce que c’est vraiment chouette pour moi de voir cette relation qui se crée entre ma petite fille et ses grands-parents.

Ce n’est pas le cas dans toutes les familles et je trouve ça génial que vous ayez l’opportunité de faire ça. 

Je comprends aussi que pour toi, les gestes sont importants et que ça transmet ça. Est-ce qu’il y a d’autres moments, il y a d’autres attitudes, il y a d’autres comportements de sa part qui te font ressentir l’amour qu’elle ressent pour vous ?” 

Et ça, ça pourrait déjà l’aider à s’ouvrir. 

Ouverture à d’autres stratégies

Déjà, on reçoit ce qu’il vit, on le rejoint dans ce qu’il est en train de recevoir et de vivre, donc déjà, c’est chouette, mais en plus, on l’ouvre au fait qu’il y a d’autres stratégies.

S’il y a d’autres moments, d’autres attitudes qui peuvent lui permettre de ressentir l’amour de sa petite fille, peut-être que ça lui facilitera le fait de s’éloigner des bisous.

Donc, déjà, ça, c’est le premier point. 

Exprimer notre point de vue

Clarifier ses propres raisons en tant que parent

Et le deuxième point, c’est que quand on va lui dire pourquoi pour nous, ce n’est pas d’accord, ce n’est pas ok, on ne va pas lui dire qu’on est contre sa façon de faire. 

On va essayer, là encore, de se connecter à nos propres raisons positives, c’est-à-dire qu’on va d’abord (d’ailleurs, c’est important avant la conversation) clarifier quelles sont les vraies raisons qui nous font trouver ça pas chouette.

Et on va les transmettre en partant de ça.
Sans nier l’autre. C’est-à-dire qu’on ne va pas lui dire :
“Oui, mais quand tu fais ça, ça va en opposition de…”
On va lui dire :
“J’entends ton point de vue et tout l’amour qu’il y a dans ta posture.
Et à la fois… et en même temps…”
Il n’y a pas de “mais” là-dedans, parce que “mais” ça oblitérerait la première partie. Les deux sont vrais en même temps.

Une base de co-création

Alors certes, quand on dit ça, on ne voit pas tout de suite la solution. Mais d’abord, on se rejoint, c’est ça en fait, la base du fait de passer au-dessus du conflit.

Si vous voyez dans mon article “les désaccords dans le couple”, vous verrez une image d’apprentie girafe qui est très forte pour montrer ça en fait. 

Soit on est dans l’opposition l’un l’autre et dans ce cas-là, personne ne rejoint l’autre ; soit on est juste dans l’écoute et on peut rejoindre l’autre ; soit, on est dans l’écoute mutuelle et là, on peut co-créer ensemble.

Cette co-création, elle demande l’échange. 

Donc, non seulement, on va l’écouter pour le rejoindre, pour créer la connexion, mais en plus, on va aussi expliquer le fait qu’en même temps, nous, on a d’autres raisons et également des raisons positives, même si ce n’est en pas ces termes-là qu’on va utiliser.

Choisir d’expliciter nos “raisons positives”

Donc, on va dire :
Tu vois en même temps, la raison pour laquelle nous, on a essayé de lui enseigner qu’elle a le droit de ne pas faire de bisou, c’est qu’en fait, on se dit que c’est hyper important de lui enseigner indirectement la notion de consentement.

On se dit que c’est important qu’elle sache qu’elle a le droit de poser des limites en particulier sur tout ce qui concerne son corps, qu’elle ne soit jamais obligée d’embrasser quelqu’un qui lui demande de l’embrasser si elle n’a pas envie de le faire.

J’imagine que le lien n’est pas évident pour toi peut-être, mais je me dis que si on ne la force pas à 5 ans, ce sera plus facile qu’elle ne s’y force pas elle-même quand elle en aura 15. Et pour moi, ça, c’est vraiment important qu’elle reçoive ça, est-ce que tu vois ce que je veux dire ?

Déjà ça, c’est une autre façon de lui transmettre nos raisons. 

Et puis, tu vois papa, quand tu lui dis que tu ne vas pas venir la chercher si elle ne fait pas de bisous, en fait, moi, ce qui me gêne dans cette façon de faire, c’est qu’ensuite, elle te fait un bisou juste pour que tu viennes la chercher.
Alors que moi, j’ai très envie qu’elle te fasse un bisou parce qu’elle a envie de te faire un bisou. Et je n’ai pas tellement de doute que ça viendra un jour si on lui laisse l’espace. J’ai envie qu’elle le choisisse. J’ai envie que ce soit quelque chose, qu’elle te rejoigne là-dessus. Et je crois très fort, en fait, qu’en ayant de la patience, ça viendra. Est-ce que ce ne serait pas plus riche pour toi ou plus joyeux qu’elle vienne le faire de gaieté de cœur plutôt que forcée ?

Voir émerger de nouvelles stratégies ensemble

Transformer le contre en pour

Voilà, c’est un peu ce que je me dis sur la façon dont on peut aborder la conversation en se rejoignant au niveau des besoins en fait.
Et des raisons positives pour montrer qu’on n’est pas du tout contre nos parents. On n’est pas contre ce qu’ils font.
On est avec eux, et en même temps, on a aussi du pour, pour nos enfants.

Et du coup, quand on arrive à se rejoindre, on peut dire :
“Mais du coup, je me demande comment on peut faire ?”

On n’est même pas obligé d’ailleurs, ce que je viens de dire sur… “ce ne serait pas plus joyeux pour toi ?, etc.” 

On peut même juste dire…
Et en même temps, moi, je me rends compte que c’est hyper important pour moi de lui transmettre le fait qu’elle a toujours le choix de ne pas embrasser les gens si elle n’en a pas envie, parce que moi, je veux que quand elle aura 15 ans, 20 ans, elle le sache, qu’elle ne se sente jamais forcée, et surtout pas par la peur, de ce qui peut lui arriver si elle ne le fait pas, tu vois ça pour moi, c’est vachement important.
Et du coup, je me demande comment on peut faire pour combiner, toi, le fait que tu aies envie de recevoir de l’amour de ta petite fille, et moi le fait que je lui transmette qu’elle ne cède pas au chantage des gens qui lui demandent de l’embrasser, comment tu vois les choses, toi ?

Voilà, et là, on peut entrer dans la co-construction. Là en tout cas, on a plus de chances. 

Avec la conscience que ça ne marchera peut-être pas…

Ce n’est pas évident que ça marche, hein !
Le père peut tout à fait rester bloqué en disant :
Mais attends, on ne parle pas des mêmes choses là, on parle d’une petite fille, ce n’est pas la même chose que l’ado, elle aura bien le temps d’apprendre, de toute façon ça fait partie de…”
Ou bien :
“Ah ouais, mais si on ne fait pas des bisous, alors maintenant, on fait quoi ?
On ne dit pas non plus bonjour, ni merci…

Bien sûr qu’il peut rester bloqué.
Mais en tout cas, on met plus de chances de notre côté pour que les choses se débloquent si on aborde les choses comme ça, que si on est en fait dans le reproche.

C’est ça qui est difficile en fait.
Quand on est dans une situation comme ça, c’est délicat de ne pas s’exprimer en reprochant à l’autre ce qu’il est en train de faire.

Voilà, je suis curieuse de savoir ce que vous en pensez. 

Une étape encore : la discussion avec l’enfant

En réalité, il y a un dernier aspect qui est intéressant à traiter, mais que je ne veux pas traiter là, parce que je vois que j’ai déjà duré un petit peu, mais dont je parlerai dans un prochain podcast, c’est celui de la discussion avec l’enfant.
Parce que là aussi, c’est intéressant.

On ne peut pas contrôler tous les gens autour de notre enfant. Et notre enfant, il va faire face à beaucoup de personnes autour de lui, qui ne suivent pas forcément les principes et les valeurs que nous, on cherche à transmettre.

Ça, on ne va pas le contrôler.
En revanche, notre zone de contrôle, c’est nous, et ce qu’on échange avec notre enfant. 

Donc, ce qui va être intéressant aussi là-dedans, c’est ce qu’on va faire de cette situation pour aider notre enfant à grandir, à observer et à apprendre. 

Donc, à partir de là, il y a aussi toute une phase de discussion avec l’enfant. Comment va se mener cette conversation-là, ce qu’on va en sortir, etc.

Voilà un beau sujet pour un prochain podcast !

Si vous avez des réactions, n’hésitez pas à commenter et me laisser vos propres avis sur les questions. 

Et si vous pensez que ce contenu peut aider d’autres personnes, partagez-le !

À très vite

Le harcèlement scolaire est une réalité douloureuse pour de nombreux enfants. Dans cet article, je vous propose de découvrir la méthode à 180° développée par Emmanuelle Piquet, une approche innovante pour aider les victimes à reprendre le contrôle de la situation. Je vous ai déjà parlé d’Emmanuelle Piquet dans mon article sur la lutte contre le harcèlement scolaire. Si sa méthode est à contre-courant, c’est principalement parce qu’il s’agit de travailler avec la victime.
En effet, les réponses traditionnelles, telles que l’intervention des adultes ou l’évitement, ne sont souvent pas suffisantes.
Emmanuelle Piquet, psychopraticienne spécialisée dans l’accompagnement des victimes de harcèlement, a développé une approche innovante et efficace : la méthode à 180°. Cette méthode propose une réponse inattendue et stratégique pour permettre aux victimes de reprendre le contrôle de la situation.

Présentation de la méthode à 180°

Comment est née la méthode à 180° d’Emmanuelle Piquet ?

La méthode à 180° est née des observations d’Emmanuelle Piquet lors de ses consultations avec des jeunes victimes de harcèlement. Elle s’est rendu compte que les solutions courantes – telles que fuir ou demander de l’aide extérieure – pouvaient renforcer le sentiment d’impuissance des victimes.

En effet, si l’enfant, ou l’adolescent, ne peut se défendre sans aide extérieure, cela confirme son rôle de victime, à ses yeux comme à celui de l’agresseur.

L’école de Palo Alto, d’où est issue Emmanuelle Piquet, encourage à observer le système dans son ensemble et ce qui y contribue. Dans le cas du harcèlement, certaines approches ne faisaient souvent qu’accentuer le problème, car elles ne modifiaient pas la dynamique relationnelle entre le harceleur et la victime.

Autre hypothèse : impliquer la victime dans la démarche de résolution va forcément porter ses fruits plus rapidement. Pourquoi ? Parce que c’est justement la victime qui a le plus interêt à ce que les choses changent !

C’est ainsi qu’elle a développé la méthode à 180°contre le harcèlement scolaire, une approche basée sur la réplique inattendue et la déstabilisation de l’attaquant. Contrairement aux réponses classiques, la méthode d’Emmanuelle Piquet vise à retourner la situation en faveur de la victime en changeant radicalement l’interaction.

Les principes de la méthode à 180° appliquée au harcèlement scolaire

La méthode à 180° repose sur l’idée de répondre aux attaques par une attitude ou une phrase surprenante, parfois décalée. L’objectif est de déstabiliser le harceleur en lui retirant son pouvoir de nuisance. En agissant ainsi, la victime reprend le contrôle de la situation.

L’effet de surprise est essentiel dans cette méthode. Les harceleurs sont habitués à provoquer des réactions de peur, de colère ou de tristesse. En adoptant une attitude détendue et parfois humoristique, la victime prive le harceleur de ce qu’il recherche : une preuve de domination. La méthode ne consiste pas à nier ou minimiser le harcèlement, mais à trouver un moyen stratégique de neutraliser l’agression par un renversement de la situation.

Soyons honnête : la surprise vient déjà du fait que la victime sort de son rôle de victime.

J’ai conscience en écrivant ça d’être dangereusement proche du « Te laisse pas faire ! » qu’un parent pourrait lancer à son enfant sans plus de commentaire, ce qui va plutôt le faire se sentir incompétent…
Emmanuelle Piquet est tout à fait consciente qu’une telle injonction ne suffit pas.

L’idée, c’est d’aider réellement l’enfant à changer de posture. S’il suffisait de lui dire de le faire, il ou elle l’aurait déjà fait. Il n’a jamais donné son consentement à celui qui l’embête ! Ce qui ne veut pas dire qu’il n’en est pas capable pour autant.

La méthode à 180° d’Emmanuelle Piquet va aider l’enfant à trouver comment répondre, et va prendre le temps de l’entrainement au besoin !

Il n’est pas nécessaire que la réponse soit agressive.
Dans bien des cas, l’humour permet de se sortir de situations plus que délicates.

👉🏻 Pour voir des exemples de réponses sans agressivité, visionnez aussi l'intervention de Philippe Aïm diffusée lors du sommet du harcèlement scolaire 2024.

Cependant, cela n’est pas interdit dans la méthode à 180°.
L’idée portée par Emmanuelle Piquet, c’est que « l’inconfort change de camp ».

On peut être à l’aise ou pas avec cette idée. Ce qui est sûr, c’est que ça rompt avec le schéma classique !
Et quand on lit le livre plein d’exemples vécus, à destination des jeunes : « Je me défends du harcèlement », on a du mal à ne pas se sentir inspiré !

Emmanuelle Piquet au Sommet du harcèlement scolaire 2024

Emmanuelle Piquet est la première personne que j’ai contactée lorsque j’ai décidé d’organiser le sommet du harcèlement scolaire. Et j’ai été très touchée qu’elle accepte immédiatement de participer !

Moi qui doutais encore un peu de ce projet, ça m’a décidée à avancer, et à organiser ce sommet, suivi par plus de 5000 personnes !

Une bonne nouvelle : Emmanuelle souhaite que son intervention reste accessible de manière permanente.

Donc, si vous voulez en savoir plus sur la méthode à 180° contre le harcèlement scolaire, vous pouvez voir ou écouter l’intervention complète d’Emmanuelle Piquet ci-dessous et découvrez des stratégies concrètes pour aider les victimes.

J’espère qu’elle vous inspirera autant que ce qu’elle m’a inspirée.

👉🏻 Pour voir les interventions des autres experts, regardez le sommet du harcèlement scolaire 2024.

Quels sont les résultats concrets de la méthode à 180° contre le harcèlement scolaire ?

La méthode à 180° a prouvé son efficacité à travers de nombreux témoignages. Des jeunes ayant appliqué cette approche rapportent un net changement dans leur quotidien. Les harceleurs, privés de leur pouvoir, se désintéressent rapidement de leurs victimes. La dynamique s’inverse, et les victimes retrouvent confiance en elles.

L’un des points qui m’ont marquée en lisant les ouvrages d’Emmanuelle Piquet, c’est le manque de confiance en nos enfants. Tellement d’adultes qui sont là pour les protéger… avec une bonne intention, bien sûr, mais… avec l’idée sousjacente qu’ils n’en sont pas capables eux-mêmes !

Cette réponse stratégique au harcèlement scolaire ne sera pas efficace pour tous, ou pas forcément rapide avant d’être efficace.
Au niveau des stats, voici ce qui ressort. « Dans 82% des cas, le problème a diminué significativement, trois mois après la fin de la thérapie menée dans un des centres A180°, selon l’avis des enfants victimes ou de leurs parents. »

Mais dans les cas où elle l’est, bon sang, quel bonheur de voir un enfant qui parvient par lui-même à faire face à l’agression sans perdre sa dignité !
Un jeune qui reprend confiance en soi, qui se sent plus fort. Un jeune qui a réussi à connecter la part en lui !

Certaines anecdotes sont carrément magiques…
Comme celle de Jean-Paul, que certains surnommaient « Popol », et qu’Emmanuelle Piquet raconte sur les réseaux.
Une histoire à la fois effrayante et incroyable !

Et juste pour terminer sur l’importance de se mettre à côté de la victime, un autre chiffre impressionnant : après avoir travaillé sa réponse, dans 50% des cas, l’enfant n’aura pas besoin de la mettre en place. Car sa simple posture aura changé, et le ou les intimidateurs s’en rendent compte !

C’est pas dingue, ça ?

FAQ : Réponses aux questions courantes sur la méthode à 180° d’Emmanuelle Piquet

❓ Qu’est-ce que la méthode à 180° contre le harcèlement scolaire ?
La méthode à 180°, développée par Emmanuelle Piquet, est une approche stratégique qui aide les victimes de harcèlement scolaire à reprendre le contrôle de la situation. Elle repose sur des répliques inattendueset assurées, visant à déstabiliser le harceleur tout en redonnant confiance à la victime.


❓ Pourquoi la méthode à 180° est-elle efficace contre le harcèlement scolaire ?
Elle fonctionne en changeant la dynamique relationnelle entre le harceleur et la victime. En adoptant une attitude surprenante et parfois humoristique, la victime sort de son rôle habituel et prive le harceleur du pouvoir qu’il cherche. Cette approche permet à la victime de ne plus se sentir impuissante et d’adopter une posture plus affirmée.


❓ La méthode à 180° fonctionne-t-elle dans tous les cas de harcèlement scolaire ?
Non, la méthode à 180° n’est pas une solution miracle et peut ne pas être efficace dans tous les cas. Son efficacité dépend notamment de la situation spécifique, de la personnalité de l’enfant et du type de harcèlement. Cependant, dans 82 % des cas, les victimes rapportent une diminution significative du harcèlement après avoir appliqué cette méthode.


❓ Comment préparer un enfant à utiliser la méthode à 180° ?
La préparation est essentielle dans cette approche. Emmanuelle Piquet recommande de prendre le temps d’entraîner l’enfant à adopter les bonnes répliques et la bonne posture. Cet entraînement peut se faire avec l’aide d’un praticien formé ou des parents, en répétant des scénarios spécifiques pour que l’enfant se sente prêt et naturel lorsqu’il devra réagir.


❓ Pourquoi ne pas simplement faire intervenir les adultes pour résoudre le harcèlement scolaire ?
L’intervention des adultes peut parfois renforcer le sentiment d’impuissance de l’enfant victime, en confirmant son incapacité à se défendre seul. La méthode à 180° propose au contraire d’impliquer directement l’enfant dans la résolution du problème, en lui donnant les outils nécessaires pour se défendre de manière autonome. Cela contribue à renforcer sa confiance en lui.


❓ Quel est le rôle des parents dans l’application de la méthode à 180° ?
Les parents jouent un rôle essentiel dans cette démarche. Plutôt que de se placer entre leur enfant et le harceleur, ils sont invités à se mettre à côté de l’enfant, à l’écouter et à l’accompagner dans l’apprentissage des répliques stratégiques. Ils peuvent aussi participer aux entraînements, en jouant le rôle du harceleur lors des simulations pour aider l’enfant à prendre confiance.


❓ La méthode à 180° est-elle compatible avec d’autres approches contre le harcèlement scolaire ?
Oui, elle peut être complémentaire à d’autres méthodes, à condition que celles-ci ne renforcent pas la posture de victime. Par exemple, des actions visant à améliorer l’estime de soi de l’enfant ou des dispositifs de médiation peuvent très bien s’articuler avec la méthode à 180°.


❓ Existe-t-il des livres ou ressources pour en savoir plus sur la méthode à 180° ?
Oui, Emmanuelle Piquet a écrit plusieurs livres, dont « Je me défends du harcèlement » destiné aux jeunes, qui expliquent en détail la méthode à 180° avec des exemples concrets et des conseils pratiques. Ces ouvrages sont une excellente ressource pour les parents et les professionnels souhaitant approfondir le sujet.


❓ Que faire si l’enfant n’ose pas appliquer les répliques de la méthode à 180° ?
Il est tout à fait normal que certains enfants n’osent pas appliquer ces répliques immédiatement. Dans ce cas, l’entraînement progressif est essentiel. Il est aussi possible de commencer par des changements subtils de posture, sans répliques verbales, pour que l’enfant se sente plus en confiance. L’objectif est d’avancer à son rythme.

L’écoute…

C’est l’un des fondamentaux de l’éducation positive. Une compétence que j’ai appris à développer, alors qu’elle est tellement à l’encontre des attitudes sociétales.

Oh… je tombe encore régulièrement dans les pièges qui m’en empêchent… mais j’ai compris le principe !

Dans cet épisode, je vous parle de ce qu’est l’écoute, et des 2 grands obstacles qui se dressent souvent entre nous et notre enfant :

1- l’envie de résoudre

2- la différence de point de vue

Prêt à vous remettre en question ?

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Bonjour les parents qui cheminent, aujourd’hui je voudrais vous parler d’écoute. C’est un thème qui m’est cher parce que je crois qu’il est réellement fondamental dans toute la démarche d’éducation bienveillante, positive, consciente.

Et alors, consciente, c’est un bon mot parce que justement, on n’est pas conscient, qu’on ne sait pas écouter. L’écoute, c’est un mot simple, on a l’impression qu’on sait tous faire ça, on discute tout le temps avec d’autres gens et puis on parle et on écoute, c’est logique.

En réalité, quand on se penche sur cette notion, on se rend compte à quel point on est souvent à côté de la plaque. 

Le premier piège : l’interruption

D’abord, premier piège, c’est le fait de vouloir intervenir tout de suite (il y a une étude qui dit qu’on est interrompu en moyenne au bout de, je ne sais plus si c’est 7, 17 secondes, peut-être c’est 14, je ne sais pas si mon chiffre est faux, peu importe).

L’idée, c’est vraiment de se dire qu’on laisse peu d’espace aux gens pour s’exprimer et les gens nous laissent peu d’espace en retour. Ça, c’est déjà un premier signe du fait que finalement, on ne sait pas écouter.

Donc, écouter, ça commencerait déjà tout simplement par se taire un peu plus pour laisser l’espace aux gens de s’exprimer. Ne serait-ce que parce que dans les moments où ils s’expriment, ils ont eux-mêmes un fil de pensée qu’ils sont en train de suivre et ils sont eux-mêmes en train d’affiner leur propre raisonnement, leur propre pensée sur la question. Donc, leur laisser l’espace.

Premier obstacle : vouloir résoudre

Mais surtout, ce qui vient interrompre, ce qui vient poser un vrai obstacle sur notre démarche d’écoute, c’est une tendance qu’on a dans toutes nos relations, mais en particulier en tant que parents, c’est celle de vouloir résoudre les choses. 

On a l’impression (peut-être parce qu’on a l’habitude en tant que parent d’être un peu un guide pour nos enfants et de leur donner des indications sur pas mal de choses) que quand ils nous livrent quelque chose, l’idée, c’est qu’on trouve la solution à la situation.

Exemple concret : l’écoute face aux plaintes de l’enfant

La situation

Je vais vous donner un exemple très parlant. J’ai eu un échange récemment avec une maman, Corinne, qui m’écrit :
« Quand ma fille de cinquième me dit qu’elle aimerait sécher les cours parce qu’elle n’aime pas la prof ou l’activité que la prof a prévue, ça m’agace parce que ses plaintes sont fréquentes et que je ne peux que lui dire qu’elle doit assister aux cours, même si elle ne s’y sent pas bien. » 

Cette anecdote-là est très parlante. 

Pas de solution

Parce que voyez bien ce qui se passe :
La fille de cinquième dit qu’elle aimerait sécher les cours parce qu’elle n’aime pas la prof ou qu’elle n’aime pas l’activité.
La maman, ça l’agace parce qu’elle n’a pas de solution pour elle.

C’est d’ailleurs ça qu’elle écrit :
« Je ne peux que lui dire qu’elle doit y assister, même si elle ne s’y sent pas bien. » 

Et ça, c’est parce que la maman se sent démunie, elle n’a pas de solution pour elle. Elle aimerait pouvoir donner une solution à sa fille par rapport au fait qu’elle n’aime pas les cours et qu’elle aimerait sécher.

Elle n’a pas de solution. « Tu as beau ne pas aimer les cours, tu es obligée d’y aller. » Et du coup, comme elle n’a pas de solution, elle n’écoute pas ce que lui dit sa fille.

Et même, non seulement elle ne l’écoute pas en lui répondant : « Attends, il n’y a pas le choix, on y va », parce qu’elle cherche ce qu’on peut faire face à la situation, mais même, elle s’agace !

Elle s’agace intérieurement, probablement parce qu’elle-même, elle se sent démunie sous l’angle de « Mais qu’est-ce que tu veux que je fasse à cette situation ? » 

Le besoin d’écoute

Mais en fait, si on y réfléchit bien, si on s’arrête deux secondes, cette fille n’a pas forcément envie que sa mère fasse quelque chose dans cette situation.
Elle est juste en train de partager ce qu’elle vit

Elle dit : « Oh là là, j’aimerais bien pouvoir sécher les cours parce que cette prof-là, je ne la supporte pas. »
Et une vraie écoute, ce serait de dire : « Ah ouais, à ce point-là, qu’est-ce qui ne te plaît pas chez elle ? »

Et là, la fille a un espace :
« Tu vois, quand elle nous parle comme ci, comme ça, ta ta ta…
Ah ouais, effectivement, ça ne doit pas être agréable. Et ça lui arrive souvent ou… ? »
Voilà, on s’intéresse à elle. On est dans l’écoute.

Et oui, c’est vrai : à la fin, même si ça ne lui plaît pas, elle va devoir aller en cours. N’empêche qu’elle aura eu un espace dans lequel elle aura pu s’exprimer et se sentir écoutée, justement. Et ça, ça crée le lien

Et d’ailleurs, quand Corinne écrit que ses plaintes sont fréquentes, il est fort probable que la raison pour laquelle les plaintes sont fréquentes, c’est justement parce que quand elle se plaint, elle n’est pas écoutée. 

Le pouvoir apaisant de l’écoute

Tout être humain a réellement envie d’être entendu dans ce qu’il vit, dans ce qu’il traverse.

Et donc, quelque part, si la plainte se répète, peut-être que c’est une manière un peu maladroite de chercher qu’à un moment, quelqu’un lui dise : « Ah ouais, ça doit être dur ! » Et c’est tout.
Elle a envie d’être entendue, cette fille. 

Et c’est incroyable à quel point recevoir ce que vit l’autre, valider ce que vit l’autre, sans chercher une solution, juste l’entendre dans ce qu’il vit, ça peut apaiser la personne en face

En fait, il n’y a rien de plus apaisant que d’être entendu.e, même quand il n’y a pas de solution.

Le réflexe de chercher des solutions

C’est fou, parce que ce biais-là qu’on a, de vouloir chercher des solutions, il est tellement présent dans notre société, avec les enfants, mais même entre adultes, que ça reste un réflexe, une façon de réagir qui est automatique. 

Anecdote personnelle

Ça nous est encore arrivé le week-end dernier, alors que nous, ça fait quand même des années maintenant qu’on pratique l’écoute et qu’on sait que c’est comme ça qu’on fait ! 

Ça nous est encore arrivé le week-end dernier, où notre fils Anatole avait un rendez-vous qui était prévu (il avait choisi d’y aller d’ailleurs), et au moment de se préparer à partir, il dit : « En fait, finalement, je n’ai pas envie d’y aller. »

Dans le contexte dans lequel on était, il n’était pas question de ne pas y aller.
Et donc, mon mari commençait à lui dire : « Ah oui, mais ça ne va pas être possible » et puis également, essayer de le rassurer sous l’angle de : « Tu vas voir, ça va être chouette parce que… etc. »

Et quand j’ai commencé à écouter et à dire : « ah ouais, tu n’as pas envie d’y aller, tu regrettes finalement d’avoir pris cette décision ? »
Nicolas me disait : « Oui, mais bon, il n’y a pas le choix. » et moi : « mais ok, je ne suis pas en train de chercher une solution, je suis juste en train d’entendre ce qu’il dit. Ce n’est pas parce qu’il va y aller, de toute façon, qu’on ne peut pas valider le fait que là, tout de suite, il n’a pas envie d’y aller. »
Et mon mari m’a dit : « Ah oui, effectivement ! ».

Il le sait très bien, ça, dans la théorie !
C’est juste que c’est tellement habituel, dans notre environnement, de basculer en mode “solution”, qu’on a l’impression que quand il n’y a pas de solution qui existe, il ne vaut mieux pas écouter le cas.
Alors qu’en fait, ça fait du bien de s’écouter…

Voilà, donc ça, c’est vraiment un obstacle très fort dans notre démarche d’écoute.
Et si vous vous en rendez compte, je vous encourage à essayer de prendre les choses différemment.

Le message de confiance

Et encore : là, je vous parle de cas où de toute façon, la solution n’existe pas, et on a du mal à écouter parce qu’on se dit qu’il n’y a pas d’autre solution. 

Mais imaginons qu’il y ait des solutions et effectivement, qu’on puisse suggérer, qu’on puisse réagir avec des suggestions, des pistes, etc. 

En fait, là non plus, ce n’est pas de l’écoute.
Et en plus, ça envoie le message à l’autre, grosso modo, qu’on pense – inconsciemment évidemment – qu’il n’est pas capable de trouver ses propres solutions.

Donc, il nous partage son histoire et nous, on va répondre avec nos suggestions, nos solutions, en lui disant ce qu’il doit faire, ou en tout cas en donnant nos conseils…

Alors qu’en réalité, un vrai message de confiance, c’est de recevoir ce qu’il nous dit et de le laisser trouver sa propre solution.
Parce qu’en fait, la personne en face de nous a les ressources pour trouver sa propre solution.

Rejoindre l’autre au lieu de résoudre le problème

Comme le dit Thomas d’Ansembourg : « La personne en face de nous n’est pas un problème à résoudre, mais un être humain à rejoindre. »

Donc, l’idée, c’est réellement de rejoindre cette personne et de l’écouter.

Éventuellement, on peut lui poser des questions de l’ordre de :
« Ah ouais, effectivement, ça ne doit pas être simple. Et du coup, tu as réfléchi à ce que tu allais faire ? », si on pense réellement qu’elle a besoin de soutien dans cette démarche-là.
Mais elle est tout à fait capable de trouver sa propre solution. Nos enfants y compris.

Développement des compétences

Alors, bien sûr qu’ils ont moins d’expérience que nous.
Mais déjà, rien que de prendre ce temps de réflexion de ce qu’ils ont envie de faire, de ce qu’ils peuvent faire, etc., c’est développer des compétences dont on suppose qu’ils ne les ont pas parce qu’on va leur donner nos conseils nous-mêmes. 

Donc, c’est vraiment un espace qu’on peut leur offrir qui est très fort et un message de confiance qui est très fort.

Le moment pour offrir des suggestions

Et s’ils se retrouvent bloqués…
Moi, il m’arrive même que les enfants me demandent carrément : « Qu’est-ce que tu ferais, toi ? » 

Dans ces cas-là, évidemment, il y a un espace dans lequel on peut aussi suggérer des solutions s’ils se retrouvent un petit peu bloqués.
On peut leur dire même avant qu’ils posent la question : « J’ai l’impression que tu es un peu perdu. Tu as envie d’avoir des suggestions ou pas ? » Déjà, on peut poser la question. 

Et si c’est lui qui pose la question, moi, ça m’arrive de répondre :
« Si tu veux, je peux te dire ce que moi, je ferais à ta place. Mais ce sera ma solution. Ce ne sera pas la tienne. Je ne sais pas si elle te conviendra. » 

Parce que c’est ça qui est important : nous, on n’a pas la réponse universelle à leur situation. Ce sont eux qui l’ont. Ce qu’on peut faire, c’est être là en soutien. Et écouter, c’est déjà un soutien énorme. 

Voilà !

Deuxième obstacle : le désaccord

Deuxième cas, deuxième gros obstacle à l’écoute, c’est le désaccord

C’est le sentiment qui peut naître quand parfois, on n’est tellement pas d’accord avec ce que notre enfant nous dit !! et on a tendance à basculer dans une espèce de lutte de pouvoir, ou en tout cas de rapport de force, plutôt, dans lequel on a envie grosso modo de démontrer qu’on a raison et que lui, il a tort.

Raison ou tort

Et cette idée du fait que quand il y en a un qui a raison, l’autre a tort et qu’on est toujours en opposition, c’est un des principes, une des postures qui crée le plus de difficultés dans les relations.

Et moi, j’adore cette phrase qui dit :
« ce n’est pas parce que j’ai raison que tu as tort ». 

On peut avoir tous les deux raisons à la fois. Tout simplement parce qu’on a des perspectives différentes sur les choses.

Comprendre la perspective de l’autre

Quand j’aborde cette notion en classe, je le fais très simplement en écrivant un 6 sur un papier et en mettant ça entre deux personnes qui se font face. Et évidemment, l’un voit un 6, l’autre voit un 9. Et ils ont tous les deux raison. C’est réellement une question de perspective.

Et donc, plutôt que de se mettre en opposition par rapport à ce que va nous dire notre enfant, parce qu’on considère que sa perspective est fausse et on veut lui démontrer que nous, on a raison, on peut tout à fait au contraire se mettre en posture d’écoute pour essayer de comprendre sa perspective.

Le sens critique

Alors, bien sûr que, encore une fois, on a des années d’expérience qui font que peut-être, on a des éléments un peu plus sérieux. 

Parfois, non. Parfois, on touche à des sujets sur lesquels ils s’y connaissent beaucoup mieux que nous.

Mais il peut y avoir des situations dans lesquelles on a des éléments qui font qu’on a plus de chances que notre point de vue soit valide que le leur.

Mais en fait, peu importe. Parce que quand on va aller quand même à la découverte de leur point de vue, ça va nous permettre de les aider à développer leur sens critique.
Ça va nous permettre de consolider le lien avec eux. Ça va nous permettre de mieux comprendre ce qu’eux vivent et comment ils abordent les choses.

Et dans tous les cas, on est complètement dans un renforcement de notre connexion, de notre lien, qui va d’ailleurs avoir un effet hyper positif ensuite sur la coopération dans la famille.
Parce qu’on a envie de coopérer avec les gens avec qui on se sent en lien

L’image du pont : une métaphore pour l’écoute

Donc, même si on n’est pas d’accord avec eux, on peut essayer de les comprendre.

Et il y a une image que j’ai envie de vous donner ici, qui m’a été offerte par une personne qui suivait avec moi le séminaire d’approfondissement de la communication non violente en présentiel il y a quelques semaines, que j’ai trouvée absolument géniale. 

Elle disait qu’elle suivait un programme de couple avec des soirée organisées régulièrement, et ils avaient cette image du pont, le pont qui rejoignait un monde à l’autre en fait. 

Rejoindre l’autre

L’image veut que chacun soit d’un côté du pont – en fait, que le monde de chacun soit d’un côté du pont.

J’ai mon monde d’un côté. Et puis il y a un pont et il y a ton monde de l’autre côté. Et donc de temps en temps, la démarche était « est-ce que tu veux bien prendre le pont et venir dans mon monde ? ». 

Et quand on fait ça, quand on prend le pont pour aller dans le monde de l’autre, c’est là qu’on est vraiment à l’écoute de ce qui est vivant chez l’autre (comme on dit en CNV). 

La curiosité pour l’autre

C’est-à-dire que je suis dans le monde de l’autre. Mon monde à moi, il ne compte pas. Ce moment-là où je suis dans le monde de l’autre, c’est le moment où je suis pleine de curiosité, pour essayer de comprendre comment ça marche dans ce monde-là. 

Et c’est ça l’écoute, c’est être dans le monde de l’autre.
C’est le rejoindre là où il est. 

À partir du moment où j’arrive à le poser comme une image comme ça, je vais réellement être dans cette posture de curiosité et de découverte.

J’aime bien cette image parce que ça veut dire que mon monde à moi, je l’ai laissé derrière, temporairement.

Questions pour découvrir l’autre

Et donc quand mon enfant me raconte quelque chose, si je décide d’aller dans son monde, je vais dire : « ah oui, tu vois les choses comme ça toi. D’accord et alors pourquoi dans ces cas-là c’est comme si… Et ah d’accord… Et alors qu’est-ce qui te fait penser ça ? Et est-ce que c’est tout le temps comme ça ?, etc. »

Et on va poser des questions pour essayer de découvrir ce monde-là. Le fait de découvrir ce monde-là, ça ne veut pas forcément dire qu’il nous plaît, ça ne veut pas forcément dire qu’on est d’accord avec tout ce qu’on y trouve. Ça ne veut pas forcément dire qu’on va repartir avec les mêmes principes parce qu’on est convaincu. Ça veut dire qu’on essaye de visiter en fait.

L’expression de soi, ensuite

Et une fois qu’on a visité, une fois qu’on a rejoint l’autre, on peut lui dire par exemple « Ah bah, tu vois, c’est marrant parce que moi, je ne vois pas du tout les choses comme ça. Est-ce que tu veux bien retraverser le pont et puis venir dans mon monde à moi ? Et là, je vais t’expliquer comment c’est chez moi.
Bien sûr » 

Et là, on passe non plus en écoute, mais en expression de soi.
Mais d’abord, on est en phase d’écoute dans laquelle on a le droit d’avoir des perspectives différentes. Ce n’est pas invalidant.

Conclusion

Voilà. J’espère que ces deux grands obstacles de la recherche de solutions et de la différence vous parlent. 

J’espère surtout que vous les garderez à l’esprit pour en être conscient quand vous voyez que ça vient se mettre en chemin, enfin, ça vient bloquer l’écoute que vous pouvez avoir face à vos enfants.

Parce que le jour où on arrive à lever ces obstacles-là et à se mettre vraiment en connexion, ça facilite énormément les relations, les échanges et la suite.

N’oubliez pas de partager ce podcast avec ceux que ça pourrait inspirer. Et je vous retrouve dans un prochain podcast. À bientôt !

La responsabilité émotionnelle va plus loin que l’intelligence émotionnelle.
Le principe : nous sommes responsables de nos émotions.
En voilà une notion pas évidente !
Ni à vivre, ni à transmettre…
Quelques pistes qui peuvent vous y aider.

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Bonjour les parents qui cheminent et bienvenue dans ce nouveau podcast dans lequel je voudrais vous parler de comment enseigner la responsabilité émotionnelle à vos enfants. Alors évidemment, avant de pouvoir enseigner la responsabilité émotionnelle à nos enfants, il faut déjà avoir compris ce qu’est la responsabilité émotionnelle et du coup la vivre de notre côté.

Définition de la responsabilité émotionnelle

Différences entre intelligence émotionnelle et responsabilité émotionnelle

Commençons donc par ça : qu’est-ce que la responsabilité émotionnelle ? Et je vais vous donner en tout cas ma définition puisqu’en réalité, si on cherche sur internet (ce que j’ai fait un petit peu avant d’enregistrer cet épisode) on tombe plus sur des notions d’intelligence émotionnelle, de régulation émotionnelle que sur ce que moi, j’appellerais la responsabilisation émotionnelle.

Intelligence émotionnelle et régulation émotionnelle

Quelle différence je fais entre ces deux termes-là ? Le premier, l’intelligence émotionnelle ou la régulation émotionnelle (j’aime bien le terme d’intelligence émotionnelle en tout cas dans ce cas-là) c’est le fait d’être ouvert justement au monde des émotions, c’est le fait de pouvoir être à l’écoute de nos émotions, de savoir les reconnaître, de savoir les accueillir, de savoir les traverser – là, on est plus dans la régulation -… tout ce que globalement, on peut également appeler la “gestion des émotions”, ou en tout cas, c’est beaucoup dit sur internet. 

“Gestion des émotions” est un terme qui est assez largement repoussé par les acteurs de l’éducation positive, parce que “gestion”, ça sous-entend un petit peu contrôle, et ce n’est pas ce qu’on veut faire. On ne veut pas contrôler les émotions au sens de les bannir, les repousser, on veut réellement les accueillir et savoir un petit peu les réguler, les traverser. Ça, c’est toute la partie intelligence émotionnelle / régulation émotionnelle. 

Responsabilisation émotionnelle

Dans la partie responsabilisation émotionnelle ou responsabilité émotionnelle, il y a pour moi vraiment cette notion de responsabilité réellement, c’est-à-dire : je suis responsable de mes émotions, ou de mes sentiments. 

Je suis responsable de mes émotions, ça veut dire qu’elles m’appartiennent, j’ai un pouvoir dessus, et l’autre n’est pas la cause de mes émotions. 

Et c’est de ça que je vais vous parler aujourd’hui, de cette responsabilisation par rapport à nos émotions. 

J’espère que ça vous inspire !

Enseigner l’intelligence émotionnelle

Importance de l’intelligence émotionnelle avant la responsabilité émotionnelle

Parlons un tout petit peu d’abord justement de cet enseignement de l’intelligence émotionnelle, parce qu’on ne va pas passer à la partie enseignement de la responsabilité émotionnelle, si on n’a pas d’abord parlé un petit peu intelligence émotionnelle

Donc ça commence par là, et je le dis au passage, pour ceux d’entre vous qui n’ont pas déjà travaillé sur l’intelligence émotionnelle, commencez par là. 

Ressources sur le site

Il y a beaucoup de contenu sur mon site à ce sujet, et je fais une petite dédicace en disant ça à Raphaël qui s’est mis récemment à écouter mes podcasts et qui donc a dû entendre celui qui date de novembre 2017 sur la négation des sentiments.

Allez donc le voir, il n’est pas obsolète, et il parle bien de la tendance qu’on a d’habitude à avoir du mal à accueillir les émotions de nos enfants, et comment on peut évoluer là-dedans.

Importance de l’accueil des émotions

Donc tout le travail autour des émotions, autour de l’accueil des émotions, autour de la démarche pour aider nos enfants à reconnaître ces émotions-là, à en faire la différence, à savoir les exprimer, à savoir les traverser, ça, c’est vraiment un travail qui est fondamental et qui peut changer non seulement la façon dont ça se passe, mais également votre relation avec vos enfants, parce que ça crée une proximité de se mettre à s’ouvrir à ce que l’autre vit, et également dans notre propre façon de parler quand on partage nos émotions. 

On vit dans une société dans laquelle la vulnérabilité n’est pas toujours très bien vue. Et pourtant, ça fait de nous des êtres vivants. Et donc, ça crée une proximité toute autre, et dans la famille en particulier, c’est précieux.

Pour creuser cette notion de l’accueil des émotions et ainsi développer l’intelligence émotionnelle de vos enfants nous avons plusieurs des ressources à votre disposition , des articles , un atelier , une mini-formation.

Enseigner la responsabilité émotionnelle

Définition et importance de la responsabilité émotionnelle

Parlons maintenant de la responsabilité émotionnelle. Alors qu’est-ce que ça veut dire cette responsabilité émotionnelle ? 

Comme je viens de vous l’expliquer, c’est vraiment : « je suis responsable de mes émotions ». 

Et ça, c’est une des premières choses qu’on aborde quand on parle des émotions, parce que prendre la distance entre « c’est l’autre qui me met en colère » par exemple, et « je suis en colère », faire la différence entre ces deux choses-là, ces deux formulations-là, ce n’est pas anodin, et ça va réellement créer autre chose dans la relation.

Différence entre causes extérieures et réactions individuelles

Si je considère que c’est l’autre qui me met en colère, je le rends responsable de mon émotion, et je n’en prends pas la responsabilité de mon côté.
Pourtant, je suis responsable de mon émotion

Et je sais que c’est parfois difficile à entendre (en tout cas au départ…) parce qu’on vit des situations dans lesquelles, régulièrement, il y a des circonstances qui sont à l’extérieur de nous, qui nous mettent en colère justement.

On a l’impression qu’on n’a pas la main là-dessus, que ce n’est pas nous qui choisissons, ce sont ces circonstances-là qui font qu’on est en colère, point. 

Donc non, ce n’est pas moi qui suis responsable. 

Et pourtant, la meilleure façon de se rendre compte que ça vient de moi, c’est qu’on peut tout à fait imaginer quelqu’un d’autre, dans la même situation, qui réagirait de façon complètement différente. 

Et ça, ça prouve que cette réaction est en fait individuelle.

Les circonstances et nos pensées

Même si, évidemment, il y a certaines circonstances qui ont tendance à créer, chez (peut-être) la majorité des gens, le même genre de réaction, ce n’est pas automatique, ce n’est pas obligatoire.

En réalité, ces circonstances-là sont neutres, et ce qui crée l’émotion, ce sont les pensées qu’on a sur cette circonstance. C’est ce moment où (et parfois c’est inconscient) cette circonstance vient résonner en nous, par rapport à nos expériences, nos croyances, nos habitudes, nos principes, nos valeurs. 

Ça crée tout un tas de pensées, dont on n’a peut-être même pas conscience, et qui créent chez nous une émotion, un sentiment.
Et c’est cette émotion, ce sentiment qui va être le départ de notre réaction ensuite.

Exemple concret de réaction émotionnelle

Alors, je vous donne un exemple concret.
On en a discuté récemment en classe de CE2, lors d’une intervention en classe que je faisais justement sur les émotions, et je leur citais l’exemple suivant :

si quelqu’un vous dit : « Oh, c’est complètement nul ce que tu fais ! »

  • Réaction classique : c’est que, consciemment ou inconsciemment, ce qu’on pense, c’est « Non, mais ce n’est pas sympa de me dire ça ! Ça ne va pas, non ? Et puis d’abord, on ne se dit pas des trucs comme ça, etc. » 
  • Émotion : on est hyper agacé. 
  • Et réaction : on va lui dire « Arrête, tu n’as pas le droit de me dire ça ! » Ce qui, en général, n’améliore pas les choses. 

Ok, c’est une possibilité de réagir comme ça, et c’est souvent un peu classique. 

Influence des réactions classiques

Et d’ailleurs, le problème, c’est que, comme c’est la plus classique, c’est celle à laquelle on a été le plus exposé, et donc c’est par rapport à ce genre de réaction que se sont créées le plus de connexions dans notre cerveau, c’est ce qui va nous demander zéro effort à adopter, et donc ça se renforce en fait. 

Plus on voit ce genre de réaction, plus on adopte facilement ce genre de réaction, et plus on répète, et ça s’ancre encore plus. 

Donc forcément, on tourne en rond avec des réactions comme ça. 

Réactions possibles face aux critiques

Et pourtant, on pourrait très bien imaginer réagir complètement différemment, grâce à d’autres pensées. 

Donc, typiquement, l’autre enfant s’approche de moi et me dit : « C’est complètement nul ce que tu fais ! » 

Je pourrais : 

  • me dire : « Ah ok, bon, lui, il trouve ça nul, moi, je trouve ça bien. » 
  • Ressentir de l’indifférence
  • et lui dire, simplement : « ok ». 

Ou bien, troisième scénario (je vous le raconte comme je le fais un peu en classe, avec les élèves de CE2).

Troisième scénario, la personne arrive et dit « Oh, c’est nul ce que tu fais ! » 

  • Pensée : « Bah, c’est bizarre qu’il me parle comme ça, d’habitude, il est plutôt sympa. Il ne doit pas être bien aujourd’hui. » 
  • Sentiment : préoccupation
  • Réaction : « Ça ne va pas, il y a quelque chose qui ne va pas aujourd’hui ? »

Multiplicité des réactions possibles

C’est assez impressionnant de voir comme on peut réagir de façon complètement différente face à la même circonstance. Cela démontre à quel point on est responsable de nos émotions. 

Cela demande aussi d’entretenir des pensées, des réactions qui sont différentes, de ne pas tomber dans le piège de la réaction classique et immédiate. 

À condition évidemment qu’on ait envie de changer de réaction !

Si on avait le choix…

Parce que quand j’ai posé en classe la question de : « Ok, parmi ces trois scénarios, 1, 2, 3, lequel des trois, vous aimeriez pouvoir adopter, si vous vous en sentiez capable, si vous aviez le choix ? » 

Alors les élèves m’ont tous répondu 2 ou 3, sauf un, qui lui, m’a dit 1. 

Il préférait s’énerver sur le premier…

Et du coup, on en a parlé. 

On a dit : « Ah bon, pourquoi ?

 –  Parce que ce n’est pas juste. Il me dit un truc qui n’est pas sympa, et il faudrait juste qu’il s’en sorte ! »

Évidemment, cet enfant a grandi dans un contexte dans lequel on considère – et ça, c’est vrai pour nous tous globalement, ça demande de revisiter un peu nos croyances, y compris celles qu’on a reçues sans même s’en rendre compte – dans une ambiance dans laquelle quelqu’un qui fait quelque chose d’inapproprié, il devrait être puni

Et donc, cet enfant considère que si quelqu’un parle de façon désagréable à l’autre, il devrait être puni et donc subir la colère en retour plutôt qu’il ne lui arrive rien du tout.

Donc là, j’ouvre un autre débat dans lequel je ne vais pas rentrer tout de suite, mais je vais rester sur cette notion de responsabilité émotionnelle

Première réaction face à cette notion de responsabilité émotionnelle

Ce qui est magique avec cette responsabilité émotionnelle, c’est justement le fait que du coup, ça ouvre des choix, ça nous redonne le pouvoir. 

Au début, c’est un peu difficile à admettre parce que quand l’autre se comporte de façon inappropriée (en tout cas selon notre jugement) et qu’on se dit : « Oui, mais tu es responsable de tes propres émotions et donc c’est toi qui finalement te mets en colère et tu as le choix de ne pas te mettre en colère, etc. » , on se dit : « Bah non ! C’est lui, il se comporte mal, point. »

Donc on n’a pas envie d’entendre ça au départ. 

Deuxième : récupérer notre pouvoir

Et pourtant, d’un certain côté, c’est hyper rassurant, ça veut dire en fait : je n’ai pas besoin de subir ce que me fait subir l’autre. Je peux, moi, choisir autre chose.

Ce que dit par exemple Philippe Aïm, qui travaille énormément en rapport avec le harcèlement scolaire, lui, il dit : « L’autre n’a pas de télécommande sur mes émotions. » 

Et c’est exactement cette notion-là. 

Et donc, il a même une phrase qui est : « Je peux choisir de passer une bonne journée, quoi que tu en penses ou quoi que tu me fasses. » 

Alors évidemment, c’est facile de dire ça comme ça. 

Évidemment qu’il y a des comportements des autres qui vont faire que c’est plus ou moins difficile de passer cette bonne journée. Mais quand même, ça redonne un peu notre pouvoir

Cause et déclencheur

Donc, je suis responsable de mes émotions et je ne suis pas responsable de celles des autres.

Les comportements qui peuvent déclencher des émotions sont justement, le mot que je viens d’employer : des déclencheurs

Ce ne sont pas les causes profondes. 

Il y a des déclencheurs qui, assez facilement et assez répétitivement, nous envoient dans certaines émotions, mais ce ne sont pas pour autant les causes. 

Multiplicité des chemins émotionnels

D’ailleurs, même si on prend des comportements qui sont réellement tout à fait inacceptables, type harcèlement, on peut voir que l’enfant qui subit le harcèlement, en fonction des cas, peut se sentir en colère, effectivement, ou triste, ou honteux, ou seul. Et ces émotions sont différentes.

Évidemment, en l’occurrence, aucune de toutes celles-là n’est agréable. 

N’empêche que ça prouve bien que chacun a ses propres émotions. 

Et donc, ça ouvre en fait toute une panoplie d’autres chemins qui peuvent être choisis pour aller vivre autre chose. 

Et c’est exactement ça qu’ils ont conclu en CE2. 

Quand on a parlé de ces différentes réactions, ils ont dit : ça veut dire qu’il y a plusieurs chemins.

Et c’est ça qu’on a envie de transmettre aux enfants, c’est qu’il y a plusieurs chemins. Ils n’ont pas à subir leurs émotions, ils ont à accueillir leurs émotions et à choisir comment ils veulent réagir ensuite. 

Comment transmettre la responsabilité émotionnelle

Être un modèle pour nos enfants

Donc, comment on fait pour transmettre cette notion de responsabilité émotionnelle à nos enfants ? Alors évidemment, c’est toujours la même chose ! 

La meilleure façon de transmettre quelque chose, c’est d’en être soi-même le modèle. Et ce n’est pas évident, parce que nous-mêmes, on n’a pas grandi avec. Nous-mêmes, on a tendance à un peu subir nos émotions, à ne pas savoir l’exprimer avec les mots qui en prennent la responsabilité.

Utilisation du message « je »

Donc, le premier outil pour ça, pour pouvoir en donner le modèle, c’est d’adopter ce qu’on appelle le message « je » qui est si cher à Thomas Gordon

Qu’est-ce que le message “je” ?

C’est « je parle de moi en prenant justement la responsabilité de mes émotions ». C’est également ce qu’on voit en premier quand on fait de la communication non-violente : le côté responsabilité de mes émotions et parler de moi et de ce qui est vivant chez moi

Donc, c’est vraiment faire la différence entre le fait que quand un comportement nous pèse, on ne va pas dire : « vous êtes insupportables les enfants », mais on va dire « j’ai du mal quand je vois ça, parce que moi, j’aime bien… »

Et ça change tout, parce que du coup, c’est moi qui prends la responsabilité de mes émotions (et ça ouvre d’autres solutions).

Prendre la responsabilité pour ouvrir des voies

L’exemple que j’aime donner, c’est celui où il y a du bruit dans le salon parce que les enfants sont, par exemple, en train de jouer de façon forte, et j’ai beau leur dire de faire moins fort, ils continuent, mais au bout d’un moment, ce n’est pas eux qui sont insupportables, c’est moi qui ai besoin de calme. 

Et donc, le fait d’en prendre la responsabilité, ça peut ouvrir des voies qui ne sont pas forcément les mêmes. C’est-à-dire, ça peut être moi qui décide d’aller m’isoler, si c’est possible.

Favoriser la communication et la collaboration

Ça peut être de leur dire « tiens, ce jeu-là, j’ai l’impression qu’il n’est pas possible de le faire sans bruit parce que ça fait partie du jeu, est-ce que c’est ok de le faire dans votre chambre ? » 

Ce n’est pas que votre comportement est inapproprié, c’est que votre comportement à ce moment-là, il n’est pas compatible avec mes besoins à ce moment-là. 

Et à ce moment-là, on peut se rejoindre et trouver des solutions qui marchent pour tout le monde. 

Ça crée une ambiance complètement différente. 

Voilà… ce message « je » !

Prendre du recul avec le temps de pause

D’autre part, en termes de modèle, il y a aussi ce qu’on peut appeler le temps de pause

C’est-à-dire que quand je sens, moi personnellement, que mes émotions sont en train de déborder, en tout cas de monter suffisamment pour que j’arrive bientôt dans des moments où mon comportement ne va pas être tout à fait en lien avec ce que j’aimerais pouvoir faire (ça vous arrive à vous aussi, j’imagine ?) parce que j’ai beau avoir toute cette théorie, je n’arrive pas toujours à faire exactement ce que j’aimerais faire… si je sens que ça vient, je vais me retirer et je vais l’expliciter. 

Je vais dire : « Bon, là, je ne suis plus capable, je vais prendre une pause et je reviens ». 

Et ça aussi, c’est une forme de responsabilité émotionnelle. 

C’est-à-dire, je prends la responsabilité d’être à l’écoute du fait que ce que je vis est trop intense pour que je sois capable d’y faire face pour l’instant, je m’isole moi-même et je reviendrai quand j’aurai les moyens d’entrer en relation avec l’autre. Et ça, c’est un modèle qui est puissant. 

Donc, je vous encourage à faire ça !

Ajuster le vocabulaire

Alors, en termes de vocabulaire, pour vous dire ce que ça donne chez nous, quand justement, on évite d’accuser les autres de nos propres émotions…

Cela fait maintenant quelques années qu’on a supprimé de notre vocabulaire l’expression « tu m’énerves », puisqu’on a bien compris que ce n’est pas l’autre qui nous énerve. La colère vient de nous-mêmes. 

Et donc, on dit « je m’énerve ! », ce qui donne des situations assez rigolotes.. et d’ailleurs, ce n’est pas mal que ce soit assez rigolo, ça permet de désamorcer un petit peu les choses parfois. 

« Je m’énerve ! »

Enlever au moins la personne

Si vous ne voulez pas adopter « je m’énerve », vous pouvez au moins adopter « ça m’énerve », c’est déjà complètement différent de « tu m’énerves ».

Et d’ailleurs, ça me fait penser à une activité de Discipline Positive qu’on fait aussi parfois en classe, qui s’appelle « ça m’énerve et j’aimerais ». 

On parle avec les enfants de justement comment exprimer ça : ce qui nous énerve et ce qu’on aimerait vivre à la place.

Et dans la démarche de « ça m’énerve », on a justement cette distanciation avec l’autre. 

Je me souviens de la première fois que j’ai fait cette activité, c’était en classe de CP. 

On parlait de ce qui pouvait nous énerver, et il y a une petite fille qui dit : « Ça m’énerve quand Matthieu marche sur mon tapis de dictée ». 

Et je lui dis : « D’accord, et est-ce que si c’était quelqu’un d’autre que Matthieu, ça ne t’énerverait pas ? » 

Elle m’a dit : « Si, en fait, ça m’énerve, qui que ce soit.

 – Ah, donc, est-ce que ça t’énerve que Matthieu marche sur ton tapis de dictée, ou est-ce que ça t’énerve quand quelqu’un marche sur ton tapis de dictée ?

Ah bah ça m’énerve quand quelqu’un marche sur mon tapis de dictée

Ok, donc en l’occurrence, il se trouve que c’est Mathieu qui l’a fait, et donc quand tu vas le dire à Mathieu, tu vas pouvoir lui dire : « Tu sais Mathieu, ça m’énerve quand quelqu’un marche sur mon tapis de dictée ». Mais du coup, quand tu lui dis comme ça, ce n’est plus lui qui est visé, c’est le comportement qu’il a adopté à ce moment-là, et ça change tout dans sa possibilité de le recevoir, parce qu’il va se sentir beaucoup moins accusé. » 

Ce sont les démarches qu’on peut adopter pour montrer un petit peu la responsabilité émotionnelle. 

J’espère que tout ça vous inspire !

Attention à la déresponsabilisation !

Les autres sont responsables de leurs émotions

J’ai quand même un dernier mot, parce que quand on parle de responsabilité émotionnelle, et je l’ai dit au passage, on dit qu’on est responsable de ses propres émotions, et qu’on n’est pas responsable de celles des autres. 

Et parfois, il y a une déresponsabilisation dans la démarche, de l’ordre de « Ah oui, non mais s’il s’énerve, de toute façon, c’est lui qui s’énerve, ce n’est pas moi. Ce n’est pas à cause de moi. Lui, il est responsable de ses propres émotions ». 

Oui, d’accord. Il ne faut pas non plus que ça serve d’excuse à tout comportement qu’on peut avoir avec l’autre, parce que de toute façon, il est responsable de ses émotions ! 

Choisir de ne pas être un déclencheur

Bien sûr, on est bien d’accord, et c’est ce qu’on a dit tout à l’heure, il y a quand même certains comportements qui sont plus déclencheurs que d’autres.

Alors, soit, ce ne sont pas les causes fondamentales, par exemple, si quelqu’un nous parle mal, peut-être que ça, c’est un déclencheur et que la cause fondamentale, c’est que moi, j’aime vivre le respect et que c’est pour ça que ce comportement-là, il ne me plaît pas à ce moment-là.
En réalité, je sais qu’il y a d’autres contextes et d’autres personnes pour lesquelles ça fait partie de leur mode de communication. Ils ne vont pas ressentir la même chose au même moment. Donc, tout est question de où on place notre propre limite.
N’empêche qu’il y a quand même des comportements qui sont effectivement inappropriés, désagréables, etc.

Empathie et règle d’or

Et c’est important de savoir qu’on a en nous aussi un pouvoir de choix sur ce qu’on va adopter comme comportement, sur l’impact que peuvent avoir nos paroles, ça par exemple, c’est important d’en avoir conscience et donc de développer l’empathie

La règle d’or…

Cependant, (et là, je fais le lien entre les deux) ce qui est intéressant dans le développement de cette empathie, c’est ce qu’on peut appeler la règle d’or

Alors pourquoi je l’appelle la règle d’or ? 

Parce que ça rejoint ce que les anglophones appellent la règle d’or. 

Donc, nous, les Français, on dit et on répète, et on a entendu depuis qu’on est petit : « Ne fais pas aux autres ce que tu ne veux pas qu’ils te fassent. » 

Et les anglophones, les américains en particulier, ont une règle d’or, ils disent juste “la règle d’or”, ils savent ce que c’est.

C’est :  « Fais aux autres ce que tu veux qu’ils te fassent. » 

On reconnaît bien là leur formule un peu plus positive que la nôtre, c’est déjà sympa !

…avec une autre perspective 

Mais en fait, chez nous, depuis quelques années déjà, on a changé cette règle-là. Parce que, finalement, justement, comme on est tous différents, on a tous des choses qui nous plaisent et qui ne nous plaisent pas, qui ne sont pas forcément les mêmes. 

Donc, dire, par exemple : « mais, tu aimerais toi qu’il te fasse ça ?Ben moi, ça ne me gênerait pas » peut répondre un enfant. Et c’est peut-être complètement sincère. Peut-être que ce qu’il est en train de faire à l’autre, lui, ça ne le gênerait pas. 

Et donc si on ne développe l’empathie qu’en revenant à son propre référentiel, on ne développe pas complètement l’empathie. 

Parce que l’empathie, c’est réussir à se mettre un peu à la place de l’autre, en acceptant en particulier qu’il y a d’autres façons d’aborder les choses et d’appréhender les choses.

Ce qu’ils aimeraient…

Et donc la règle qu’on donne, chez nous, c’est : 

« Ne fais pas aux autres ce qu’ils n’aiment pas qu’on leur fasse. » 

ou 

« Fais aux autres ce qu’ils aiment qu’on leur fasse. » 

Qu’on le dise en positif ou en négatif, en tout cas l’important, ce n’est pas ce que toi, tu considères être sympa ou pas sympa. 

C’est sois à l’écoute, à l’observation pour voir si l’autre, il apprécie. 

Et donc : « tu as l’impression qu’il apprécie là ce que tu fais ? Ça, c’est important. Même si toi, de ton point de vue, c’est quelque chose qui n’est pas grave. »

Je vais terminer là-dessus. J’espère que ce podcast vous a inspiré. 

Si vous avez des commentaires, écrivez-moi et partagez ce podcast avec ceux qui pourraient avoir du plaisir à l’écouter également. 

À très vite !