Le parent qui s’intéresse à la parentalité positive comprend vite que certaines de nos réactions n’aident pas nos enfants. Le problème réside dans le fait que parfois, ce sont des réactions impulsives.

Ainsi, la mère qui regrette la fessée qu’elle vient de mettre à son fils, le père qui regrette la réflexion humiliante qui vient de fuser.
Les parents ont beau aimer leurs enfants, ils sont régulièrement confrontés à leurs propres limites…

Qu’est-ce qui se joue dans ces moments-là ? Pourquoi ces réactions qui nous échappent ? C’est un des points soulevés par Isabelle Filliozat dans Il n’y a pas de parent parfait.

Réactions impulsives… la force de l’automatisme

En fait, ces réactions sont en général automatiques. Ce qui ne nous plait pas.
Penser que nous sommes le jeu de nos automatismes, que notre raison n’arrive pas à les contrôler, n’est pas agréable.
Et pourtant, que nous cherchions à le justifier ou non, il se passe quelque chose en nous qui nous dépasse, et notre réaction ne correspond pas à nos principes.

Car, face à une situation donnée, le cerveau processe l’information et nous amène à réagir avant même que nous ayons vraiment eu le temps de « valider » notre réponse.
Et ce qui transforme cette impulsion en acte, bien souvent, c’est l’urgence.
Nous ne prenons pas le temps de prendre le recul nécessaire, et restons dans l’idée de la nécessité de la réponse immédiate.

Alors, nous faisons simplement appel à nos réflexes acquis.
Acquis par notre propre éducation, par le modèle que nous avons reçu.
Voilà comment nous reproduisons les comportements de nos parents !

Malheureusement, c’est ce qui, parfois, nous fait répondre avec plus d’agressivité que nous le voudrions…
C’est aussi ça, « dans la vraie vie », les difficultés de parent que nous vivons.

L’inscription dans le cerveau

Je sors ici du cadre du livre Il n’y a pas de parent parfait, parce que cette idée que nous sommes emportés par nos réflexes me fait penser à ce que j’ai pu lire dans Les lois naturelles de l’enfant, de Céline Alvarez.

Elle y explique en effet que nous naissons avec un cerveau pré-disposé à apprendre.
Que dans les premières années de notre vie, nos connexions neuronales se développent à un rythme ahurissant.
En effet, chaque expérience est un apprentissage en ceci qu’il génère une connexion dans notre cerveau.
Il s’opère ensuite un élagage, au cours duquel sont renforcées les connexions qui correspondent à des expériences répétées, alors que celles qui sont anecdotiques sont effacées.

Cela explique bien pourquoi le modèle parental, vu et revu, est bien mieux imprimé dans notre cerveau qu’un autre.
D’autant qu’il s’est parfois transformé également en croyances ancrées en nous : « je dois faire preuve d’autorité parentale », par exemple.
Il apparait alors logique que, lorsque nous réagissons dans l’urgence, ce soit celui-ci qui nous paraisse « naturel » plutôt qu’un autre ! C’est notre cerveau qui dicte…

Comment échapper à ces réactions impulsives ?

Malgré tout, il est possible de ne pas obéir à ces impulsions.
Après tout, on peut, dans une dispute, avoir l’impulsion de frapper quelqu’un, et se garder de le faire !

Même si nous n’y arrivons pas toujours, nous en sommes capables.
J’insiste : les parents peuvent changer leurs réactions automatiques.
Ils ne sont pas contraints à reproduire ce que faisaient leurs parents.

Et pour cela, deux points fondamentaux :

La prise de conscience

Pour changer notre réaction, il faut déjà avoir conscience de la nocivité de celle-ci.
Il y a tant de choses que je ne savais pas il y a quelques années, que j’ai changées depuis !!

Pourquoi remettre en question ce que l’on croit ?
Aujourd’hui, je fais partie des diffuseurs de ces idées, justement parce que je crois vraiment qu’un bon nombre de parents ne sont simplement pas informés.

Et cet apprentissage ne finira jamais, je crois : car les jeunes enfants entrent dans l’adolescence, parce que les relations entre parents et enfants ne sont pas les mêmes avec chacun..

Alors que chacun est théoriquement convaincu de l’interêt de maintenir une bonne relation parent-enfant, nous varions dans nos styles éducatifs en nous rattachant à nos idées de ce qu’est notre fonction parentale, surtout face à certains comportements des enfants.

Parfois, le simple fait de discuter, de faire un pas de côté, peut permettre d’évoluer dans ses principes… (nous l’avions déjà évoqué lors des 6 raisons pour ne pas taper son enfant).
Je crois donc fortement au fait d’accompagner les parents dans leur réflexion pour faciliter les prises de consciences.

Avoir des alternatives

Ensuite, si nous nous contentons d’être conscients sans développer d’option alternative, nous resterons au stade de la culpabilité.
Il s’agit plutôt de chercher à apprendre d’autres méthodes éducatives, qui nous permettront enfin d’adopter d’autres réactions.

Eduquer un enfant n’est pas simple, en soi.
Quand on hérite en plus de modèles parentaux plus ou moins empreints de violence, ça l’est encore plus.
(L’aide d’un psychanalyste peut s’avérer nécessaire s’il y a vraiment eu maltraitance)

Je crois pourtant qu’un parent responsable doit se pencher sur cette question accompagner ses enfants au mieux.

L’éducation positive prône la bienveillance, et l’accompagnement des enfants.
Le principe, c’est que les parents d’un enfant sont souvent sa figure d’attachement, et leur rôle est de soutenir l’enfant pour l’aider à grandir dans un climat affectif serein.

Alors bien sûr, on fait tous ce qu’on peut, comme on peut… et cela se sentira dans notre style parental.
Mais quand même… quand on sent que l’on bascule souvent dans des réactions impulsives, on peut par exemple décider de suivre un accompagnement parental, un coaching parental.. choisir la formule qui nous convient pour évoluer dans nos pratiques plus facilement ! Les structures de soutien à la parentalité se sont multipliées ces dernières années, plus de raison de se sentir seul.

(vous pouvez d’ailleurs faire un tour sur la page des formations des 6 doigts de la main)

Développer ses compétences parentales, ses habiletés, n’est pas forcément facile… mais c’est comme tout, ça s’apprend.
Et comme on n’a jamais vraiment fini, je continue de faire partie d’un groupe de parents !

Remarque : cette démarche ne concerne d’ailleurs pas que les parents. C’est également vrai pour les assistantes maternelles, pour le personnel en crèche, ou autre lieu d’accueil, pour les établissements scolaires, pour toute personne en fait qui a un rôle éducatif auprès d’un enfant ou d’un adolescent…

De l’impulsion à la compulsion

« Il s’agit d’une impulsion quand le geste violent est isolé. Il s’agit d’une compulsion quand le parent ne peut s’empêcher de frapper l’enfant pour un rien. » écrit Isabelle Filliozat.

Et en effet, dans le cas de la compulsion, le parent ou l’éducateur « n’arrive pas à contrôler ses gestes et/ou ses paroles ».
Car ses réactions ont été inconsciemment mises en places pour lui permettre d’échapper à l’angoisse.
L’angoisse de l’impuissance par exemple, auquel cas le parent peut utiliser l’abus de pouvoir pour retrouver une sensation de force.
L’origine de la compulsion est à rechercher dans l’enfance. Ce n’est pas une fatalité.

Ce cas est cependant traité plus loin dans le livre…

Avez-vous déjà identifié chez vous des réactions impulsives ?

–> pour se procurer « Il n’y a pas de parent parfait »

Lorsque j’explique aux gens que je donne des ateliers et des conférences pour aider les parents, ils me demandent parfois quelles formations de parentalité positive j’ai suivies.

Il est vrai que j’ai, au départ, fait des études d’ingénieur. Rien ne me destinait donc à ce chemin…. Mais la vie, c’est ça aussi. Les chemins tournent, et l’on s’adapte !

J’ai souvent envie de répondre qu’il n’y a pas besoin de formation formelle, si l’on s’est auto-formé et que l’expérience nous prouve que nous sommes en mesure d’aider les gens. Je sais cependant que cette réponse ne correspond pas aux critères francais, car nous aimons les diplômes, et je m’y prépare ! Voici donc un aperçu des étapes qui m’ont aidée à grandir.

2006-2007 : Formation guide Montessori 3-6 ans

En 2005, j’ai découvert l’éducation Montessori, et j’ai été conquise ! Elle venait parfaitement prendre la suite de l’éducation que nous cherchions déjà à donner à notre fils, alors âgé de 3 ans.

Dans l’idée de faire tourner une école (ce qui ne s’est finalement pas fait), j’ai suivi une formation spécifique sur le groupe d’âge 3-6 ans, qui m’a énormément apporté.

Si les principes de la pédagogie Montessori vous intéressent, je vous encourage à lire ce très bon article de Floriane, de Parents Naturellement, qui vous en expose les grands principes.

2013… encore aujourd’hui : Beaucoup, beaucoup, de lectures

Ma formation initiale est essentiellement autodidacte : j’ai lu, lu, et lu encore. Ce blog était d’ailleurs au départ mon carnet de prises de notes (les premiers articles s’en ressentent, j’en ai peur…)

Le premier ouvrage qui m’a vraiment marquée, c’est Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent, de Faber et Mazlish.

Après avoir lu leurs autres livres et renforcé ma connaissance de leurs conseils, j’ai également lu Jane Nelsen et sa discipline positive, Isabelle Filliozat bien sûr, Thomas Gordon, Catherine Gueguen, Elizabeth Crary, Daniel Siegel, etc…

Dur pour moi de passer devant un rayon éducation sans m’arrêter… et je n’arrive plus à résumer ici autant que je le voudrais ! J’ai toujours le sentiment que chaque nouvelle lecture m’apporte un angle différent qui m’aide à me pénétrer de tous ces principes.

N’hésitez pas à faire un tour par ma bibliothèque

2015 : Animation d’ateliers Faber et Mazlish

Les ateliers F&M sont parfaitement conçus pour être animés même quand on n’est pas encore un expert.
Les cahiers d’animation sont d’ailleurs prévus pour que des groupes de parents sans formation puissent décider seuls de suivre les déroulés d’ateliers.

Ce sont donc naturellement les premiers ateliers de parents que j’ai animés, au départ en suivant parfaitement la structure conçue par les auteurs, puis en les enrichissant peu à peu de tout ce que j’avais appris d’autre… ce qui m’a amenée à abandonner ce format pour proposer des ateliers « d’éducation positive ».

2016 : »La grammaire des émotions », une formation Filliozat

Formation de 3 jours à l’EIREM, l’Ecole des Intelligences Relationnelle et Emotionnelle, créée par Isabelle Filliozat.
« La grammaire des émotions » est une formation que l’EIREM rend obligatoire si l’on veut  ensuite s’inscrire chez eux à une formation de coach parental, ou à une formation de psychologue.

C’est une formation pour soi. Elle n’est donc pas en lien direct avec l’éducation, mais s’intéresse aux relations, à l’expression de nos émotions, et comment recevoir celles des autres.
Ce qui m’est fort utile, pour être maman, mais aussi pour écouter les parents !

Pour en savoir plus, vous pouvez lire l’article que j’ai écrit sur cette formation.

2017 : Positive parenting solutions

Je me suis inscrite à cette formation en ligne (en anglais) alors que je commençais à animer des ateliers.

Je l’ai trouvée très bien faite, reprenant au fur et à mesure les principes fondamentaux d’une vraie parentalité positive. Cela m’a permis d’avancer ou de consolider mes lectures, selon les cas…

2017 : Personne ressource pour la discipline positive en classe

J’ai commencé à donner des ateliers sans avoir de certification, et je savais qu’un jour je complèterai ce manque. L »association de discipline positive (créée par Jane Nelsen) était une piste à creuser, car j’adore l’équilibre qu’elle prône entre fermeté et bienveillance.

J’avais donc décidé de me former un jour à l’animation d’ateliers pour parents version discipline positive.
Comme cette formation n’était pas offerte là où je vivais, j’ai commencé par saisir ma chance avec celle qui l’était, et je me suis inscrite à cette formation de discipline positive en classe, et j’ai adoré !!

C’était en fait une formation à destination des enseignants, et je ne pensais pas qu’elle me parlerait autant. Mais elle m’a confortée dans ce rêve d’un monde meilleur !

Inspirée, j’ai réussi à me mettre en contact avec une école qui m’a donné l’opportunité d’intervenir dans leurs classes de CE1. J’ai adoré ça !
Malheureusement, l’ouragan Maria est venu chambouler pas mal de choses, et ces interventions se sont interrompues.

Lors de notre retour en France, j’ai pu relancer mes approches, et j’interviens depuis novembre 2018 dans une classe de CP. J’adore ! Et je vous le raconterai bientôt.

2017 : CNV – Modules 1 et 2

Au cours de mon cheminement, j’ai eu l’occasion de découvrir Marshall Rosenberg et la communication non violente. Et je me suis rendue compte à quel point cette approche allait main dans la main avec l’éducation positive. En effet, la CNV s’attache au lien entre les gens, et à l’intention au coeur de nos relations. Or, une parentalité positive vécue en profondeur a également ces critères-là comme préoccupation.

Je considère donc, bien que nous soyons dans une démarche de développement personnel, que cette formation de CNV devrait faire partie des formations de parentalité positive !

J’ai suivi les modules 1 et 2 (2 jours chacun) en 2017, et ça a vraiment ouvert un nouveau monde pour moi !

2017-18 :Ateliers de discipline positive suivis en tant que maman

Certes, j’ai été inspirée par ma formation de DP en classe, mais je n’ai pas pour autant renoncé à me former en tant qu’animatrice d’ateliers DP.

Pour cela, j’ai choisi de commencer par suivre moi-même les ateliers en question.
Etalés sur 7 semaines (à raison de 3 heures par séance), ces ateliers sensibilisent les mamans qui y assistaient (oui, il n’y avait que des mamans, pas de papa…) au ressenti des enfants face à certaines de nos attitudes parentales, et encouragent également à mieux se comprendre en tant que parent. J’ai trouvé les activités variées et bien conçues.

Je ne sais pas si je pourrai un jour suivre une structure imposée comme ces animatrices l’ont fait (mais ça dépend peut-être des animatrices), j’aime la flexibilité… (Vous vous souvenez, c’était déjà ce que j’avais ressenti quand j’animais des ateliers Faber & Mazlish…)
Je me suis quand même inscrite à la formation à l’animation d’ateliers de discipline positive, car j’ai envie de travailler avec cette association, avec laquelle je me sens déjà beaucoup de lien.

2018 : Formation à l’animation d’ateliers de Discipline positive

Finalement, j’ai eu l’opportunité de suivre cette formation à l’animation d’ateliers de parents.
Encore une formation très interessante, dans la droite ligne des précédentes.
J’aime l’équilibre que propose la DP, et l’accompagnement des parents au travers d’expériences de prises de consciences et d’outils.

Le nombre d’activités proposées pour animer ces ateliers est ahurissant.
J’aime le format de la discipline positive pour cela : je vois bien que je saurai faire de ces ateliers des moments qui me ressemblent aussi, pour réussir à transmettre aux parents ce qui me semble le plus juste, le plus aligné avec ma manière de vivre l’éducation positive.

Je crois qu’il faut vivre ce que l’on prône, et j’aime le fait que l’association nous fasse confiance pour concevoir nos ateliers à partir de leur matière première, dans le respect de l’esprit de la DP bien sûr, mais sans imposition complète du déroulé.

Lorsque j’explique aux gens que je donne des ateliers et des conférences pour aider les parents, ils me demandent parfois quelles formations de parentalité positive j’ai suivies.

Il est vrai que j’ai, au départ, fait des études d’ingénieur. Rien ne me destinait donc à ce chemin…. Mais la vie, c’est ça aussi. Les chemins tournent, et l’on s’adapte !

J’ai souvent envie de répondre qu’il n’y a pas besoin de formation formelle, si l’on s’est auto-formé et que l’expérience nous prouve que nous sommes en mesure d’aider les gens. Je sais cependant que cette réponse ne correspond pas aux critères francais, car nous aimons les diplômes, et je m’y prépare ! Voici donc un aperçu des étapes qui m’ont aidée à grandir.

2006-2007 : Formation guide Montessori 3-6 ans

En 2005, j’ai découvert l’éducation Montessori, et j’ai été conquise ! Elle venait parfaitement prendre la suite de l’éducation que nous cherchions déjà à donner à notre fils, alors âgé de 3 ans.

Dans l’idée de faire tourner une école (ce qui ne s’est finalement pas fait), j’ai suivi une formation spécifique sur le groupe d’âge 3-6 ans, qui m’a énormément apporté.

Si les principes de la pédagogie Montessori vous intéressent, je vous encourage à lire ce très bon article de Floriane, de Parents Naturellement, qui vous en expose les grands principes.

2013… encore aujourd’hui : Beaucoup, beaucoup, de lectures

Ma formation initiale est essentiellement autodidacte : j’ai lu, lu, et lu encore. Ce blog était d’ailleurs au départ mon carnet de prises de notes (les premiers articles s’en ressentent, j’en ai peur…)

Le premier ouvrage qui m’a vraiment marquée, c’est Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent, de Faber et Mazlish.

Après avoir lu leurs autres livres et renforcé ma connaissance de leurs conseils, j’ai également lu Jane Nelsen et sa discipline positive, Isabelle Filliozat, Thomas Gordon, Catherine Gueguen, Elizabeth Crary, Daniel Siegel, Céline Alvarez, Marshall Rosenberg, Thomas Gordon, etc…

Dur pour moi de passer devant un rayon éducation sans m’arrêter… et je n’arrive plus à résumer ici autant que je le voudrais ! J’ai toujours le sentiment que chaque nouvelle lecture m’apporte un angle différent qui m’aide à me pénétrer de tous ces principes.

N’hésitez d’ailleurs pas à faire un tour par ma bibliothèque.

Encore aujourd’hui (j’écris ces lignes en 2023), je continue à considérer mes lectures comme l’une de mes sources principales d’apprentissage !

2015 : Animation d’ateliers Faber et Mazlish

Les ateliers F&M sont parfaitement conçus pour être animés même quand on n’est pas encore un expert.
Les cahiers d’animation sont d’ailleurs prévus pour que des groupes de parents sans formation puissent décider seuls de suivre les déroulés d’ateliers.

Ce sont donc naturellement les premiers ateliers de parents que j’ai animés, au départ en suivant parfaitement la structure conçue par les auteurs, puis en les enrichissant peu à peu de tout ce que j’avais appris d’autre… ce qui m’a amenée à abandonner ce format pour proposer des ateliers « d’éducation positive ».

2016 : »La grammaire des émotions », une formation Filliozat

Formation de 3 jours à l’EIREM, l’Ecole des Intelligences Relationnelle et Emotionnelle, créée par Isabelle Filliozat.
« La grammaire des émotions » est une formation que l’EIREM rend obligatoire si l’on veut  ensuite s’inscrire chez eux à une formation de coach parental, ou à une formation de psychologue.

C’est une formation pour soi. Elle n’est donc pas en lien direct avec l’éducation, mais s’intéresse aux relations, à l’expression de nos émotions, et comment recevoir celles des autres.
Ce qui m’est fort utile, pour être maman, mais aussi pour écouter les parents !

Pour en savoir plus, vous pouvez lire l’article que j’ai écrit sur cette formation.

2017 : Positive parenting solutions

Je me suis inscrite à cette formation en ligne (en anglais) alors que je commençais à animer des ateliers.

Je l’ai trouvée très bien faite, reprenant au fur et à mesure les principes fondamentaux d’une vraie parentalité positive. Cela m’a permis d’avancer ou de consolider mes lectures, selon les cas…

2017 : Personne ressource pour la discipline positive en classe

J’ai commencé à donner des ateliers sans avoir de certification, et je savais qu’un jour je complèterai ce manque. L »association de discipline positive (créée par Jane Nelsen) était une piste à creuser, car j’adore l’équilibre qu’elle prône entre fermeté et bienveillance.

J’avais donc décidé de me former un jour à l’animation d’ateliers pour parents version discipline positive.
Comme cette formation n’était pas offerte là où je vivais, j’ai commencé par saisir ma chance avec celle qui l’était, et je me suis inscrite à cette formation de discipline positive en classe, et j’ai adoré !!

C’était en fait une formation à destination des enseignants, et je ne pensais pas qu’elle me parlerait autant. Mais elle m’a confortée dans ce rêve d’un monde meilleur !

Inspirée, j’ai réussi à me mettre en contact avec une école qui m’a donné l’opportunité d’intervenir dans leurs classes de CE1. J’ai adoré ça !
Malheureusement, l’ouragan Maria est venu chambouler pas mal de choses, et ces interventions se sont interrompues.

Lors de notre retour en France, j’ai pu relancer mes approches, et j’interviens depuis novembre 2018 dans une classe de CP. J’adore ! Et je vous le raconterai bientôt.

2017 : CNV – Modules 1 et 2

Au cours de mon cheminement, j’ai eu l’occasion de découvrir Marshall Rosenberg et la communication non violente. Et je me suis rendue compte à quel point cette approche allait main dans la main avec l’éducation positive. En effet, la CNV s’attache au lien entre les gens, et à l’intention au coeur de nos relations. Or, une parentalité positive vécue en profondeur a également ces critères-là comme préoccupation.

Je considère donc, bien que nous soyons dans une démarche de développement personnel, que cette formation de CNV devrait faire partie des formations de parentalité positive !

J’ai suivi les modules 1 et 2 (2 jours chacun) en 2017, et ça a vraiment ouvert un nouveau monde pour moi !

2017 : Révolution dans l’éducation – aux rendez-vous de Juillet

Les rendez-vous de Juillet est un festival riche, pendant lequel des interventions sont prévus sur une variété de thèmes riches et inspirants !
L’un des thèmes en 2017 : « Révolution dans l’éducation ».

L’occasion entre autres d’assister à des conférences de

Pour en savoir plus, vous pouvez lire mon article sur ce festival ici.

2017-18 :Ateliers de discipline positive suivis en tant que maman

Certes, j’ai été inspirée par ma formation de DP en classe, mais je n’ai pas pour autant renoncé à me former en tant qu’animatrice d’ateliers DP.

Pour cela, j’ai choisi de commencer par suivre moi-même les ateliers en question.
Etalés sur 7 semaines (à raison de 3 heures par séance), ces ateliers sensibilisent les mamans qui y assistaient (oui, il n’y avait que des mamans, pas de papa…) au ressenti des enfants face à certaines de nos attitudes parentales, et encouragent également à mieux se comprendre en tant que parent. J’ai trouvé les activités variées et bien conçues.

Je ne sais pas si je pourrai un jour suivre une structure imposée comme ces animatrices l’ont fait (mais ça dépend peut-être des animatrices), j’aime la flexibilité… (Vous vous souvenez, c’était déjà ce que j’avais ressenti quand j’animais des ateliers Faber & Mazlish…)
Je me suis quand même inscrite à la formation à l’animation d’ateliers de discipline positive, car j’ai envie de travailler avec cette association, avec laquelle je me sens déjà beaucoup de lien.

2018 : Formation à l’animation d’ateliers de Discipline positive

Finalement, j’ai eu l’opportunité de suivre cette formation à l’animation d’ateliers de parents.
Encore une formation très interessante, dans la droite ligne des précédentes.
J’aime l’équilibre que propose la DP, et l’accompagnement des parents au travers d’expériences de prises de consciences et d’outils.

Le nombre d’activités proposées pour animer ces ateliers est ahurissant.
J’aime le format de la discipline positive pour cela : je vois bien que je saurai faire de ces ateliers des moments qui me ressemblent aussi, pour réussir à transmettre aux parents ce qui me semble le plus juste, le plus aligné avec ma manière de vivre l’éducation positive.

Je crois qu’il faut vivre ce que l’on prône, et j’aime le fait que l’association nous fasse confiance pour concevoir nos ateliers à partir de leur matière première, dans le respect de l’esprit de la DP bien sûr, mais sans imposition complète du déroulé.

2018 et 2019 : Festival de l’école de la vie

Je vivais auparavant trop loin pour participer au festival de l’école de la vie, organisé chaque année par Julien Perron à Montpellier.

Ce que j’adore dans ce festival, c’est l’élan qu’on y trouve : réaliser sur place que nous sommes nombreux à semer des graines, à faire avancer le monde vers plus de bienveillance !!

Je liste ce festival ici car les échanges et les conférences font également partie de ma formation, sans aucun doute.

Pour en savoir plus sur ce festival, je vous encourage à lire cet article.

2019 : Animation d’ateliers de Discipline positive

Inspirée par la variété de ce que j’avais appris, je me suis décidée à animer des cycles d’ateliers de DP.

J’ai aimé ça ! Cela m’a permis de m’essayer à une nouvelle posture d’animation, dans lequel le maître mot est de faire confiance au processus, en laissant les parents cheminer par eux-mêmes, grâce aux activités qu’on leur propose.

Puis… j’ai senti encore une fois que ce format n’était pas tout à fait celui dans lequel je m’épanouissais le plus.

J’aime
1- mêler les approches et les sources de ce que je transmets
2- adopter une posture tantôt dans l’accompagnement pur, tantôt dans la transmission

Je suis donc revenue à la conception de mes propres ateliers d’éducation positive !

Icassi 2018 : Une semaine de cours de psychologie Adlerienne

Je vous ai déjà parlé des principes adlériens, à la base de la discipline positive.
J’ai voulu cet été approfondir mes connaissances théoriques, et je suis allée suivre une semaine d’université d’été sur le sujet. Chaque année, l’école adlérienne organise ces sessions dans un pays différents. En 2018, c’était en Allemagne, j’y suis allée.
J’y ai rencontré beaucoup de psychologues, de thérapeutes, mais également des personnes simplement intéressées par la psychologie adlérienne pour des raisons variées, et, bien sûr, énormément de personnes impliquées dans l’éducation, dont mes collègues de l’association de discipline positive.

Ca a été une semaine riche et intense. Intense en terme de cours et de conférences, de notions apprises ou revues, de réflexions. Une richesse dans les rencontres, dans les échanges…
Une semaine qui m’a permis, une fois de plus, d’avancer, intérieurement et extérieurement.

2019 : Animation d’ateliers de Discipline positive

Inspirée par la variété de ce que j’avais appris, je me suis décidée à animer des cycles d’ateliers de DP.

J’ai aimé ça ! Cela m’a permis de m’essayer à une nouvelle posture d’animation, dans lequel le maître mot est de faire confiance au processus, en laissant les parents cheminer par eux-mêmes, grâce aux activités qu’on leur propose.

Puis… j’ai senti encore une fois que ce format n’était pas tout à fait celui dans lequel je m’épanouissais le plus.

J’aime
1- mêler les approches et les sources de ce que je transmets
2- adopter une posture tantôt dans l’accompagnement pur, tantôt dans la transmission

Je suis donc revenue à la conception de mes propres ateliers d’éducation positive !

2017 – 2022 Animation d’ateliers d’éducation positive – pour parents et enseignants

Tout au long de mon parcours, j’ai eu bien des occasions de concevoir et d’animer des ateliers généraux ou spécifiques pour accompagner les parents ou les enseignants à développer les croyances et méthodes prônées par l’éducation positive.
C’est toujours une joie pour moi de voir que ce chemin d’interrogations et de prises de conscience permet aux adultes d’évoluer dans leur posture, et d’apaiser leur relation aux enfants.

2021-22 Ateliers d’approfondissement et de pratique de la CNV

Désireuse de mieux appréhender et mieux intégrer dans mon quotidien les principes de la Communication Non Violente, je me suis inscrite à des ateliers réguliers d’approfondissement et de pratique, qui me font énormément de bien, et me transforment en tant que personne, maman, et accompagnatrice.

Ces ateliers me permettent de creuser la philosophie de la Communication Non Violente de manière plus subtile, de mieux la vivre et la mettre en pratique, de m’y entrainer, de me poser des questions.

C’est réellement une démarche d’amélioration continue.

Icassi 2022 : Nouvelle semaine de cours de psychologie Adlerienne

Une nouvelle fois, je me rends à une semaine de cours de psychologie adlerienne.

Cette semaine intense (conférence et cours le matin, cours et atelier l’après-midi) permet d’avancer tant dans les connaissances théoriques que dans l’intégration de notions qui forgent nos croyances et nos approches.

Cette fois, je me suis particulièrement intéressée à l’art de l’encouragement vécu de l’intérieur, grâce au talent de Yoav shoham.

2022 : Salon de la liberté pédagogique

Si on ne parle pas spécifiquement d’éducation, mais plus de pédagogie dans ce salon, y aller m’a quand même permis de faire le lien avec ce que certaines écoles cherchent à mettre en place, avec d’autres manières de vivre l’instruction.

Dans mon métier, il est important de continuer toujours à m’ouvrir et à rester à l’affût des développements et initiatives.

2023 : Congrès innovation en éducation

En février, je me suis rendue à Bordeaux pour le Congrès Innovation en Education, organisé encore une fois par l’équipe de Julien Perron.

2 jour intenses de conférences au cours desquels les idées, les doutes, les interrogations, les prises de conscience, les confirmations, les inspirations ont bouillonné !

Sans aucun doute, un tel congrès a sa place dans les « formations qui jalonnent mon chemin », car chaque intervention est en soi une formation.

Pour ce qu’elle offre d’ouverture, de découverte…

Le cheminement vers une éducation positive, c’est une somme de petites choses qui changent qui nous sommes en profondeur.

Ces conférences y participent.

Maman et animatrice d’ateliers !

Je ne pourrais conclure cette présentation de mes formations sans spécifier que ce qui me permet également d’avoir confiance en ce que j’ai appris et en ce que je transmets, c’est mon expérience réelle.

D’abord, je suis maman, de 4 enfants d’âges bien différents (puisque l’ainé et le dernier ont 11 ans de différence), ce qui me permet de mettre plein de choses différentes en action chez moi. Etre maman est un défi au quotidien. Certaines choses nous paraissent faciles en théorie, mais en pratique, beaucoup ne le sont pas. Notre implication émotionnelle nous rend les choses plus complexes, toujours.

C’est seulement en essayant, en nous trompant, en ré-adaptant, en recommençant, que nous arrivons enfin à progresser. Accepter que nous ne sommes pas parfaits, mais chercher à ajouter des cordes à notre arc, sans cesse. Et se rendre compte un jour que, soit, on n’est pas arrivé, mais on a déjà parcouru un bon bout de chemin !

Je continue de lire, d’écouter des conférences, de m’enrichir. (entre autres à travers mes préparations pour le cercle des parents heureux)

Je continue aussi d’affiner ma manière de vous accompagner au fur et à mesure de mes échanges avec vous, au travers de formations, d’ateliers, ou de conférences.

Les commentaires et recommandations qui suivent mes interventions sont claires : je sais ce que je fais, et je le fais bien.
Ce qui tombe bien, parce que j’adore ça !!

La grammaire des émotions est une formation de l’école Filliozat.

Lorsque j’ai décidé de d’accompagner les parents, je me suis demandé quelles formations existaient, et j’ai découvert l’EIREM, l’Ecole des Intelligences Relationnelle et Emotionnelle, créée par Isabelle Filliozat.

Je ne pouvais envisager de suivre leur formation de coach en vivant à Puerto Rico, mais je me suis d’office inscrite à une formation de 3 jours intitulée « La grammaire des émotions », que j’ai suivie en juin 2016.
(oui, j’ai mis beaucoup de temps à écrire cet article !)

Cette formation permet de mieux comprendre nos émotions, nos réactions, savoir si nos réactions peuvent être reçues, comment décoder celles des autres, ce que sont les réactions émotionnelles excessives, développer son savoir-faire relationnel.
Nul doute que cela m’aiderait dans mes relations aux autres parents, autant que pour moi-même !!

En préalable de ce stage, nous devions lire Que se passe-t-il en moi ? , et, si le thème vous intéresse, cela peut déjà vous en apprendre pas mal !

A posteriori, et si longtemps après, je peux surtout vous dire que cela m’aide en tant que maman : avant de pouvoir accompagner nos enfants, il faut d’abord se connaitre soi-même, il faut savoir s’écouter, se comprendre, et ce travail est également très difficile.

J’ai eu la chance de croiser Isabelle Filliozat au festival d’Autun en juillet 2017, et de lui en parler. J’avais apporté mon livret de formation de « la grammaire des émotions », et elle me l’a dédicacé d’un mot qui va dans ce sens, écrivant :

« A Coralie
Pour mieux écouter et surtout entendre nos enfants, nous avons besoin de faire de la place à l’intérieur de nous ! Apprendre à écouter l’enfant que nous étions, redécouvrir l’intensité de nos émotions, mesurer la complexité de nos sentiments d’enfant, tout cela nous permet d’être présent à ces êtres qui nous sont si chers, nos enfants !
Isabelle »

Mes articles ne remplaceront jamais les expériences de la formation, les échanges, la bienveillance du groupe qui nous a permis de vraiment vivre ce qui nous était expliqué à travers de différents exercices, de différentes « expérimentations émotionnelles »… mais il permettra de parcourir certaines des notions vues, et de s’en approcher.

La formation étant longue est riche, je vous partagerai ce que j’en ai retenu par bouts.

Libre à vous d’aller consulter les articles s’y rapportant !

1ère partie : Sensation, sentiment, émotion – quelle différence ?

Il règne souvent une grande confusion entre ces termes, qui désignent pourtant des concepts différents. Les distinguer n’est pas forcément nécessaire, mais je trouve ça intéressant. Et cette formation m’a appris à le faire.

Dans cet article spécifique, vous apprendrez donc à :

  • Faire la différence entre sensation, sentiment, et émotion
  • Identifier le lien entre sentiment et émotion
  • Comprendre les raisons d’être des émotions

Lien vers l’article : sensation, sentiment, émotion – quelle différence ?

2ème partie : les réactions émotionnelles parasites

Décoder les émotions n’est pas chose aisée. D’autant moins qu’une bonne partie de ces émotions, exprimées ou entendues, sont en fait des sentiments parasites.

Disproportionnées, ou même inappropriées, ces réactions nous déstabilisent.

Pour apprendre ce que sont ces sentiments parasites, d’où ils viennent, lire l’article s’y rapportant !

Lien vers l’article : les réactions émotionnelles parasites

3ème partie : De la blessure, au trauma, à la réparation

En attente de rédaction…

4ème partie : Dans la relation à l’autre

En attente de rédaction…

Si ce sujet vous intéresse, et que vous voulez en savoir plus sur toutes ces émotions, je vous suggère la lecture de Que se passe-t-il en moi ? d’Isabelle Filliozat

Un positionnement variable sur la question de discipline

La discipline est au coeur du débat, dès que l’on aborde la parentalité. Et les livres sur le thème de l’éducation ne sont pas tous en ligne. Certains prônent une autorité forte du parent, tandis que d’autres parlent de coopération… Comment savoir qui croire ?

Pour beaucoup, face à des comportements difficiles de nos enfants, il faut renforcer la discipline. Sous-entendu : une discipline stricte, autoritaire. Ainsi, si de nombreux pays ont légiféré contre les violences physiques des parents envers leurs enfants, d’autres – dont la France au moment où j’écris – autorisent encore un parent à taper son enfant !!

Et il y a ceux – dont je fais évidemment partie – qui s’y opposent fortement. Ils prônent une plus grande écoute de l’enfant. Un autre type de relation entre l’enfant et l’adulte.
Et dans le fond, beaucoup de parents sont mécontents de la manière dont ils cherchent à imposer de la discipline chez eux. Un sondage de 2002 en Angleterre révèle que 79% des parents qui donnent des fessées à leurs enfants le regrettent ensuite. (Et comment ne pas le regretter quand on se rend compte de l’impact de nos gestes…)

Pourtant, face aux problèmes de mensonges, de violence, d’alcool, de tabagisme, d’abandon des études… la réaction la plus classique reste de chercher à durcir encore l’autorité. On s’entête à employer des méthodes qui, au vu de l’augmentation de ces problèmes, n’ont clairement pas fait leurs preuves !

Difficile alors de savoir sur quel pied danser !! Je m’imagine en fait que la majorité des parents comprend que ces méthodes ne les mèneront pas loin, mais qu’ils ne savent simplement pas comment faire autrement…

Etrange d’ailleurs. En restant toujours sur l’exemple de la violence physique : notre pays a légiféré il y longtemps contre le fait que les enseignants tapent les élèves. Cela nous semblerait aberrant aujourd’hui que notre enfant rentre à la maison en disant que son instituteur l’a tapé ! Nous pensons donc que les enseignants peuvent trouver des alternatives pour faire régner l’ordre dans une classe de 30 élèves ? Pourquoi en ce cas les parents auraient, eux, besoin de la fessée chez eux ??

Afin d’avancer dans le débat, je soulève cette question : comprenons-nous bien ce que le mot discipline signifie ?

Jane Nelsen, par exemple, n’hésite pas à mettre ensemble les mots de discipline positive. Et quand on lit ses livres, cela prend tout son sens.
Il existe donc une autre forme de discipline, qui s’éloigne de la notion d’autoritarisme à laquelle elle est souvent associée.

Comprendre la discipline, c’est ce à quoi s’attache Thomas Gordon dans la première partie de son livre Eduquer sans punir. Car il existe différents types de discipline et d’autorité.

Le nom « discipline » et le verbe « discipliner »

Revenons aux origines…
Un disciple, au départ, c’est simplement un apprenant, un élève.

Et la discipline n’a pas forcément de connotation de contrôle de l’un sur l’autre. La discipline d’une équipe évoque plutôt l’ordre, le respect des règles.

Le problème vient du fait que, comme l’écrit Thomas Gordon : « On présume souvent que la seule façon d’imposer la discipline à la maison et à l’école consiste à discipliner les enfants ».

Or, « discipliner » signifie « soumettre quelqu’un, un groupe, à l’obéissance, à un ensemble de règles qui garantissent l’ordre dans la collectivité où il se trouve. Soumettre donc. Et pour cela, imposer, et punir.

Seulement voilà : si l’on discipline le groupe, on n’atteint pas pour autant la discipline, on ne l’atteint en fait que tant qu’on est là pour la contrôler. Prenons une classe face à un professeur qui discipline fermement. Enlevons le professeur de la classe. La discipline y règne-t-elle toujours ??

Il semblerait en fait que discipliner ne soit pas le meilleur moyen d’inculquer une discipline

Influencer ou dominer

Comme le disaient les auteurs de Parents respectueux, enfants respectueux, il n’y a pas de doute que nous avons une influence sur la vie de nos enfants, ainsi que, d’une manière indirecte, sur ceux qu’ils rencontreront dans leur vie. La question est de savoir quel type d’influence nous choisissons d’avoir.

Thomas Gordon distingue ici « la discipline instructive qui s’efforce d’influencer les enfants, et la discipline restrictive, qui cherche à les dominer. »

Si un enfant fait quelque chose par peur d’être puni, il n’est pas influencé, il est dominé. Exercer une influence est bien plus complexe. Et demande un vrai changement de posture, car plus nous dominerons, moins nous serons en mesure d’influencer comme nous le voudrions !

Pour encourager les enfants à modifier leurs comportements de leur propre initiative, il nous faut donc renoncer aux méthodes restrictives. 

Je sais, pas toujours facile…
L’enseignement de l’auto-discipline, plutôt que de la discipline imposée, est pourtant bien à ce prix-là.

En fait, la question n’est donc pas la discipline, mais bien la manière de l’encourager. Et voila pourquoi le sous-titre du livre Eduquer sans punir est « enseigner l’autodiscipline aux enfants ».
Parce que tout est là : notre objectif est que la motivation pour la discipline dont va faire preuve l’enfant soit interne, non externe.

Les multiples sens du mot « Autorité »

Selon Thomas Gordon, il existe 4 types d’autorité :

1- L’autorité fondée sur l’expérience

On parle alors d’autorité acquise : c’est en effet l’expérience d’une personne, sa compétence qui lui donne autorité sur un sujet. Alors, son entourage va s’adresser à elle, et écouter son opinion.

Cette remarque me fait penser à une discussion que j’ai eue récemment avec mon mari et mon grand fils. Je venais de voir une vidéo incitant à ne pas faire confiance aux autres, mais plutôt de vérifier les informations reçues par nous-mêmes. Or, je ne suis qu’à moitié d’accord : je pense qu’il est effectivement des points à vérifier, mais surtout qu’il s’agit d’apprendre qui nous pouvons croire sur quel sujet. Et s’adresser à la bonne personne !

Il s’agit bien alors de respect de l’autorité fondée sur l’expérience…

Adultes et enfants respectent ceux qui possèdent une compétence particulière, et n’hésitent pas à solliciter leurs conseils. Ce type d’autorité est  inoffensive, et toujours vue positivement.

2- L’autorité fondée sur la position

Cette autorité découle, comme son nom l’indique, de la position de la personne, de ses responsabilités.
Ce type d’autorité est reconnu et accepté par tous : le pilote indique à l’équipage ce qu’il doit faire, le conducteur demande à ses passagers de s’attacher.

Dans une famille, les membres peuvent demander à celui qui fait les courses d’inclure des produits spécifiques dans sa liste. Il y a alors accord sur le partage des responsabilités.

Cette autorité fondée sur la position est généralement bien acceptée, tant par les adultes que par les enfants. Nous respectons les personnes qui l’exercent, et n’hésitons pas à suivre leurs instructions.

3- L’autorité fondée sur des ententes informelles

Dans une famille, nombreuses sont les ententes informelles qui impliquent que l’un soit en charge de certaines choses, et l’autre d’autres. Lorsque nous ne suivons pas ces accords informels, il en découlera des attitudes qui relèvent de notre responsabilité. Ainsi, si mon fils traine après l’école, il me téléphonera pour me prévenir.

Celle-ci est probablement à rapprocher du cas précédent, les rôles étant par essence plus variables. Les instructions seront cependant acceptées sans problème.

4- L’autorité fondée sur le pouvoir

Cette fois, nous parlons du pouvoir positionnel, que nous avions déjà évoqué à la lecture de Arrête d’embêter ton frère, laisse ta soeur tranquille.

Malheureusement, c’est souvent à ce type d’autorité que se réfèrent les parents et éducateurs qui souhaitent le « respect » des enfants, imposant leur pouvoir par le biais de punitions et de récompenses, assortis de tous leurs effets nocifs…

Or, les enfants (comme les adultes) ne respectent pas l’autorité fondée sur le pouvoir. Les adultes usant de ce type d’autorité attendent en général une obéissance aveugle, et encouragent plutôt la résistance.

Faut-il user de notre autorité ?

J’aime bien cette distinction entre les différents types de pouvoir que fait ici Thomas Gordon, parce que cela bouscule un peu les idées reçues.

En effet : la parentalité positive lutte contre l’autorité fondée sur le pouvoir. Comme il s’agit, pour certains, de la seule autorité qui soit, la conclusion qui s’impose est que la parentalité positive encourage à ne plus avoir aucune autorité face à nos enfants. (Notez que j’ai bien écrit « face à » nos enfants, et non « sur » nos enfants. Car j’ai bien basculé d’une relation verticale à une relation horizontale…). Ce n’est pourtant pas le cas. Nous gardons bien une autorité. Seulement pas celle fondée sur le pouvoir. Nous préférons développer auprès de nos enfants une autorité qu’ils respecteront.

Si notre relation est bonne (de l’importance de la connexion), nos enfants chercheront nos conseils et voudront connaitre nos valeurs.

Et nous bouclons ainsi la boucle avec la notion précédente d’influencer plutôt que de dominer…

Nos enfants doivent parfois assumer les conséquences de leurs décisions. Cependant, cela reste parfois frustrant, et nous aimerions pouvoir plus souvent parler solutions plutôt que conséquences logiques…
Seulement, comment opérer ce changement ? C’est l’objectif de cet article.

Pourquoi s’éloigner des conséquences ?

Tout d’abord, soyons clairs sur les conséquences. Nous avons déjà abordé la question de l’utilisation, dans le cadre d’une éducation positive, de conséquences plutôt que de punitions. Ce n’est sûrement pas la première fois que vous lisez cela, mais ce cheminement peut prendre du temps, tant il va à l’encontre des modèles reçus.
Ainsi, si cela n’est pas clair pour vous, n’hésitez pas à d’abord prendre le temps de lire la différence entre une punition et une conséquence, voire, pour commencer, pourquoi les punitions sont nocives (pour l’enfant comme pour nous).

Lorsque l’on a réussi à opérer ce changement, les choses sont déjà différentes. Chez nous, par exemple, il n’y a plus de punition, et c’est un sujet dont nous discutons régulièrement, lorsque mes enfants rapportent que leurs camarades ont été punis. Ce qui ne signifie pas qu’ils n’ont pas à subir les conséquences de certains de leurs comportements. Les limites existent, et sont claires pour tous.

Cependant, l’utilisation de la conséquence, qui met l’enfant face à ses responsabilités, devient parfois tellement facile que celle-ci devient un recours éducatif bien plus courant que ce qu’il devrait être. Or, la conséquence ne devrait être ni la seule ni la première technique éducative à laquelle nous devrions avoir recours.

L’objectif premier, en effet, est d’aider l’enfant à améliorer son comportement, et ceci avant de le laisser assumer les conséquences d’un comportement non corrigé ! Et voilà pourquoi nous choisirons de ne faire appel aux conséquences qu’après avoir essayé d’autres méthodes, qui pourraient bien porter leurs fruits ! Parfois, les deux seront nécessaires en parallèle, comme c’est le cas dans l’exemple de ce petit garçon qui jetait ses jouets par le balcon

Que signifie parler solutions plutôt que conséquences logiques ?

Pour que la différence soit bien claire, je vous propose de partir des caractéristiques de ces techniques, telles que listées par Jane Nelsen dans La discipline positive :

Pour rappel, les 4 R de la conséquence – La conséquence est : 

  • Reliée – à l’acte de l’enfant
  • Respectueuse
  • Raisonnable
  • Révélée à l’avance

La solution  est : 

  • Reliée – à l’acte de l’enfant
  • Respectueuse
  • Raisonnable
  • Aidante

Ainsi, c’est ce dernier point qui fait toute la différence entre les deux….
Mais que veut dire ce « aidante » dont on qualifie la solution ? Comment cela se traduit-il dans la réalité ?

L’idée est en fait de faire équipe avec notre enfant. Nous allons donc chercher avec lui ce qu’il pourrait mettre en place pour réussir à corriger son comportement. Ainsi, contrairement à la conséquence qui se contente de développer le sens des responsabilités (ce qui est déjà pas mal), l’idée, cette fois, est d’aider l’enfant à faire face à cette responsabilité en l’aidant à trouver une solution « utile et qui enseigne ».

Cette attitude est assez magique, parce que c’est elle qui permet de considérer que tout comportement à corriger est une opportunité d’apprentissage !

Un exemple concret

Prenons un exemple concret. Chez nous en ce moment, l’un des points que je devrais adresser (mais il faut que je prenne le temps de le faire, toujours le même problème, pas vrai ??), c’est le vidage de l’égouttoir…

En effet, Alice (10 ans) est en charge de vider l’égouttoir quand la vaisselle est sèche. C’est une action du quotidien qu’elle a choisie lors d’une « réunion de travail » en famille. Seulement voilà, il est encore fréquent qu’elle parte pour l’école sans avoir vidé l’égouttoir, ce qui me gêne les jours où je cuisine.

En mode conséquence logique, on pourrait décider que si elle ne vide pas l’égouttoir avant de partir, elle devra faire elle-même la vaisselle que je n’ai pas pu faire faute de place pour la faire sécher. Cela serait annoncé à l’avance, évidemment, et elle saurait donc à quoi s’en tenir. Cependant, cela ne l’aide pas forcément pour la prochaine fois qu’elle fera face à une situation similaire !

En mode solution, nous chercherions plutôt à être constructifs, en trouvant une méthode pour qu’elle n’oublie pas, simplement. Là, comme ça, je pense par exemple à une affichette sur la porte de sortie… Mais je me garderai de suggérer cela avant de voir ce qu’elle-même peut proposer ! Car je cherche aussi à encourager mes enfants à penser par et pour eux-mêmes. Pas facile d’être parents…

Voilà, je vous encourage à présent à vous dépasser, en parlant solutions plutôt que conséquences avec vos enfants ! Beaucoup plus de confiance transmise dans cette posture-là, non ?

De mon côté, encore une fois, écrire cet article m’encourage : je m’engage à essayer de chercher une solution avec Alice dans la semaine, et de revenir vous en faire un compte-rendu !
Edit : article sur ma recherche de solution

Dans une classe, les questions de discipline surgissent régulièrement. En tant que parent face à nos enfants, déjà, nous nous sentons régulièrement débordés. Alors, qu’advient-il aux instits et aux profs qui se retrouvent face à 30 élèves d’un coup ? Peut-on aborder avec eux la question de discipline positive en classe ?

Pourquoi me suis-je penchée sur cette question ?

Lorsque je me suis lancée sur le chemin de la parentalité positive, c’était un cheminement tout personnel. Un nouveau mode de fonctionnement qui transformait ma famille, au fur et à mesure qu’il me changeait moi-même, en profondeur. 

Mes lectures m’ont enrichie, et ont fait évoluer ma famille. La première illumination est venue de Faber et Mazlish, mes premières idoles, puis j’ai découvert Jane Nelsen et sa discipline positive, dont je suis tombée amoureuse.

Alors, lorsque j’ai appris qu’un atelier de formation à la discipline positive avait lieu près de chez moi, je n’ai pas hésité, je me suis inscrite ! Qu’importe s’il s’agissait d’une formation de « Discipline Positive en classe »… C’est à dire conçu pour les professeurs, et autres professionnels en contact avec les enfants… J’allais de toute façon apprendre des choses intéressantes, sans aucun doute.

Et je n’ai pas été déçue !! Je suis sortie de mon week-end de formation intensive très inspirée !! Emplie de nouveau de cette envie de changer le monde !

Quelle est l’idée de la discipline positive en classe ?

Pour qu’un enseignement soit réussi, il est nécessaire qu’il soit double : le contenu académique ne peut aller sans un contenu qu’on pourrait qualifier d’humain.

La discipline positive s’attache à cet enseignement humain : celui des relations, du respect de l’autre, de l’empathie, de l’auto-contrôle, de l’échange, de la réparation, etc…

Tout comme dans la famille, nous sortons de la dynamique de relation verticale où le prof impose, pour entrer dans une relation dans laquelle l’objectif est d’amener les enfants à coopérer.

Le meilleur moyen d’atteindre cet objectif sera de tenir régulièrement des réunions de classe, dans lesquelles les situations pourront être discutées. Cependant, pour que ces réunions soient productives, il s’agit d’avoir au préalable développé chez les élèves des compétences d’écoute et de respect qui seront les fondations des réunions réussies. (Exactement comme les réunions familiales finalement)

Pour atteindre cet objectif, la discipline positive propose un format dans lequel les activités sont pensées pour aider les enfants à développer les qualités nécessaires à une vie en société harmonieuse, celle-là même qui pourront permettre un apprentissage serein. (On est ici en ligne avec les idées de Céline Alvarez)

Quels sont les compétences de fondation proposées par la discipline positive en classe ?

Ces compétences sont pensées comme des briques qui serviront effectivement de fondation à la maison que nous construisons, dans laquelle se tiendront les réunions de classe.

  1. Les accords et règles de classe – à décider ensemble
  2. Les routines – à définir et à pratiquer
  3. Les rôles : pour un travail qui ait un sens
  4. L’auto-régulation
  5. Les compétences en communication
  6. Le respect mutuel
  7. Générer la coopération
  8. Les erreurs et comment les corriger
  9. L’encouragement
  10. Respecter les différences
  11. Obtenir un consensus pour les réunions de classe

Une fois tous ces thèmes couverts, nous pourrons commencer à mettre en place des réunions de classe.
Celles-ci, dans un premier temps, serviront principalement à couvrir les habiletés essentielles à des résolutions de conflits réussies :

  1. Former un cercle
  2. Pratiquer les compliments et remerciements
  3. Respecter les différences
  4. Communiquer respectueusement
  5. Se concentrer sur les solutions
  6. Brainstorming et Jeux de rôles
  7. Utiliser l’agenda et le format des réunions
  8. Utiliser et comprendre les objectifs mirages

En effet, ce n’est que lorsque les enfants pourront s’écouter respectueusement et qu’ils pourront se concentrer sur les solutions, tout en sachant lancer des idées et faire des jeux de rôles que les réunions de classe pourront prendre leur forme définitive.

Et cette forme, enfin, participera à faire de la classe un lieu d’harmonie !

Un travail de longue haleine

Certes, lorsque je liste toutes ces étapes, cela semble long… Cependant, tout comme nous l’observons en tant que parent, cette démarche est un processus continu. Chacune de ces étapes fait progresser les choses. L’ambiance de la classe change au fur et à mesure de ce cheminement, même avant les réunions de classe !

Ainsi, lorsque les élèves travaillent les routines, ces dites routines sont apaisées, et le nombre de conflits décroit. Lorsque les élèves apprennent l’auto-régulation, les maitresses ont moins besoin de « faire la police », et cela laisse plus de temps à l’apprentissage. Et ainsi de suite.

Et pour moi ??

Cette formation de discipline positive en classe, non prévue, m’a tellement inspirée que j’ai voulu la mettre en pratique. (Ce qui ne m’empêche pas de poursuivre en parallèle celle qui me permettra d’aider encore plus les parents également).
Je me suis rapprochée de l’école de mes enfants, et après plusieurs réunions, j’ai eu le feu vert !

Cela fait donc quelques semaines que j’ai commencé mes interventions en classe, au niveau CE1, à titre de pilote. J’adore ce que je fais, tout en étant très frustrée du peu de temps que l’on peut m’accorder. J’espère que ce peu de temps sera suffisant pour avoir un effet. Je sais cependant que cela dépendra aussi de l’attitude des maitresses. Il va donc falloir que je passe également plus de temps avec elles, pour les aider à évoluer dans la relation à l’élève. Comme vous, je le sais d’expérience, ce n’est pas facile de rompre les schémas reçus…

Mais je suis pleine d’enthousiasme et d’énergie, heureuse de contribuer à rendre ce monde meilleur !

(Et puis, en attendant, j’ai déjà mis des choses en pratique chez moi – comme la roue des options – , alors j’ai de toute façon tout à y gagner !)

Faire face à la colère d’un enfant n’est jamais chose facile. En tant que parents, nous devons les accompagner, et leur enseigner à contrôler leurs émotions fait partie de cet accompagnement. Il existe pour cela plusieurs méthodes, que nous pouvons varier, et l’une d’entre elles est : la roue des options.

Apprendre à gérer des émotions

Un jeune enfant qui se met en colère, cela se voit, et s’entend ! Principalement, parce que l’enfant ne sait pas contrôler ses émotions. Comme l’explique Catherine Gueguen, son cerveau n’est pas encore mature. Il est donc parfois physiquement impossible pour lui de dépasser l’émotion de manière immédiate. Il n’arrive pas à revenir dans un état émotionnel plus calme.

C’est la raison pour laquelle, avant de se lancer dans des explications, nous devons encourager l’enfant à sortir de la vague de l’émotion. Plusieurs méthodes pour cela : l’aider à se concentrer sur quelque chose de son environnement, parler de son émotion.. Dans tous les cas, commencer par cette étape avant d’expliquer.

Cependant, apprendre à gérer ses émotions, pour un enfant, comme pour nous, c’est également savoir quoi faire pour cela ! Et ce n’est pas inné. Nous gagnerions tous à avoir à notre disposition une liste d’actions qui pourraient nous aider à nous calmer. Alors, petit à petit, prenant l’habitude de la consulter régulièrement, nous pourrions apprendre à mieux répondre à nos besoins, à faire preuve d’auto-empathie, et à traverser enfin nos émotions difficiles.

Qu’est-ce que la roue des options ?

La roue des options, c’est exactement ça : une liste de ce qui peut aider !
Le format de la roue permet de mettre en valeur le fait que l’idée est de faire un choix entre les différentes options (bien qu’il ne soit jamais interdit d’en choisir plusieurs !)

Ainsi, l’idée est que, lorsqu’il se sent dépassé, l’enfant puisse consulter sa roue, et ses options, et choisir ce qui va l’aider à ce moment-là. La roue répond ainsi aux deux objectifs parallèles de :

  • calmer son état émotionnel en le faisant se concentrer physiquement sur quelque chose
  • s’entrainer à prendre soin de lui-meme dans les moments où il en a besoin

Sa conception

La roue des options sera d’autant plus efficace que l’enfant aura pris part à sa conception. Impliquer l’enfant dans la démarche lui permet de s’en sentir acteur. Ensuite, lorsqu’il l’utilise, cela ne lui est pas imposé : c’est son propre travail, ses propres idées.

Bien sûr, le niveau d’implication dépendra de l’âge de l’enfant. Plus il sera jeune, il plus il sera difficile pour lui de trouver les idées lui-même.

Cela faisait déjà un bon moment que j’avais entendu parler de la roue des options ! Elle fait partie des outils proposés par la Discipline Positive, en particulier dans un cadre scolaire.

Et pourtant, tout en y pensant régulièrement, j’ai laissé passer des mois avant de la mettre en place. Parce que ce n’était pas le bon moment, parce que j’y pensais alors même que mon fils était sous le coup de la colère, donc incapable de mener cette démarche, parce que, parce que…

Et puis, un jour, grâce à un nouveau partage de mon amie Gwen de Petit bout par petit bout, qui avait construit sa propre roue des options de la colère avec son fils (vous pouvez voir son récit ici), j’ai décidé de faire comme elle : arrêter de tergiverser !

Le samedi, donc, j’ai pris un papier de brouillon, et j’ai dit à mon Léon, 6 ans, que nous allions faire une activité ensemble. Anatole, 3 ans et demi, s’est immédiatement approché.
Je leur ai expliqué que nous allions réfléchir ensemble à ce qui pouvait nous aider quand nous nous sentions très en colère ou très tristes, et noter nos idées.  Tout en parlant, je partageais ma roue en secteurs angulaires, et Léon a immédiatement commencé à lancer des idées. J’ai tout noté, même si ça signifiait avoir un secteur qui disait « compter jusqu’à 10 », et l’autre « compter jusqu’à 100″… Anatole a aussi lancé quelques idées, pas toujours très claires (« faire vite »… j’ai cru comprendre qu’il voulait dire que si on n’aimait pas ce qu’on devait faire, il valait mieux le faire vite), mais peu importe, au moins, il participait !

Et voici notre première roue des options terminée !

Cependant, ne pensez pas que nous nous soyons arrêtés en si bon chemin, non !

Une fois cette roue terminée, avec les illustrations de leurs mains, Léon m’a dit qu’il avait encore plein d’idées et qu’il voudrait en faire une autre !

Rebelote donc ! Et voici notre deuxième roue d’options :

Les idées n’ont effectivement pas manqué ! Et Léon m’a même fait ajouter – en dehors de la roue tant pis – le fait de mettre sa main sur notre main à 6 doigts !!

L’activité, déjà, avait été un succès, restait à voir à l’usage…

L’utilisation de la roue des options

Dès ce week-end là, j’ai mis la roue en pratique. Au premier moment difficile, j’ai été cherché la roue, et j’ai dit calmement : « Je vais te lire les idées qu’on a écrites pour aider à se sentir mieux. »

Rien que le fait de lire les options était déjà tellement puissant pour aider l’enfant à calmer son état émotionnel, tant pour Anatole que pour Léon, que rien que pour ça, ça valait la peine de l’avoir faite !

Ensuite, vient la phase du choix. Si celui-ci est difficile, pour les plus jeunes en particulier, pour lesquels trop de choix les perd, nous pouvons aider à le limiter, en répétant ceux que nous savons leur plaire.
« Alors, tu penses que tu préfèrerais un câlin, ou jouer avec le Mack ? »

Et, croyez-le ou non, ça a marché de manière magique ! Certes, certaines options ne sont jamais utilisées. Anatole revient généralement sur le câlin, mais peu importe. Ils savent qu’ils auront d’autres options lorsqu’ils en auront besoin, c’est également le but de la démarche. Comme le matin où, après avoir vu la roue des options, ils m’ont demandé de lire un livre. (Je ne sais plus lequel en avait eu besoin et l’avait choisi, mais l’autre s’est joint à nous, et nous avons pu tous nous reconnecter, et c’est bien cela qui nous aide ensuite à avancer, non ?)

Développement de l’empathie

Un autre bénéfice de cette roue que je n’avais pas anticipé, c’est qu’elle aide à développer l’empathie.

Il y a quelques semaines, je me suis moi-même agacée. Je ne sais plus pourquoi, ni comment je l’exprimais, mais j’étais clairement tendue. Je n’avais en fait pas assez dormi. Et voilà mon Léon qui vient dans la cuisine, et qui, sans un mot, me tend les roues, me laisse les prendre, et s’en va…. Oui, moi aussi, je pouvais chercher ce qui pourrait bien m’aider ! (Devrais-je d’ailleurs faire une roue des options pour moi ? C’est une idée !)

Quelques jours plus tard, alors que je dépose Léon devant sa classe, il voit l’un de ses camarades en train de pleurer. Il regrette de ne pas avoir sa roue avec lui… Je lui suggère qu’il pourrait peut-être lui en parler… Le soir, Léon me raconte qu’il a effectivement été voir son copain, et qu’il lui a dessiné une autre roue !

Enfin (et c’est ce qui m’a finalement poussée à écrire cet article), hier, alors que je sortais de chez moi, je vois les roues par terre devant la porte.
Je demande à Leon :
« Pourquoi la roue est là ?
– parce qu’Anatole pleurait quand tu es partie hier, alors je lui ai donné les roues pour qu’il trouve une solution.
– Et ça a marché ?
– Oui
– Qu’a-t-il choisi ?
– Le câlin. Je le lui ai fait. »

Voir nos enfants résoudre leurs problèmes et faire preuve d’empathie, se soutenir l’un l’autre…

Encore un rappel que nous ne nous trompons pas de chemin !!

Nous aspirons à créer un foyer dans lequel le mot-clef serait la coopération.
Il semble pourtant que nos enfants ne soient pas toujours dans cette dynamique !
Le sommes-nous nous-mêmes toujours ? L’exemple donné à nos enfants est fondamental, et, si nous cherchons à inclure cette idée de coopération dans notre plan de route parental, il est important de se demander d’abord si nos comportements sont bien en accord.

Car, nous en avons parlé précédemment, nous avons notre responsabilité dans le comportement de nos enfants !

Cet article reprend donc un chapitre du livre Parents respectueux, enfants respectueux, présentant ce qui, dans notre maison, peut alimenter les conflits et nuire à la coopération.

Le manque de temps pour entrer en lien avec les autres

La société va de plus en plus vite, et notre rythme familial s’en ressent également.
Ce n’est pas la première fois que je me le dis : la parentalité positive est également une question de rythme. Je n’affirmerai pas que lenteur rime toujours avec bonheur, mais calmer un peu le jeu pour passer du temps ensemble, en famille, est clairement une pratique qui aidera à développer la coopération au sein de celle-ci.

Car, pour une relation harmonieuse, nous avons besoin d’être en lien. Souvent, nous passons du temps avec nos enfants, mais du temps que nous pourrions qualifier de “gestion” : préparation pour l’école, les bains, les repas. Prenons-nous le temps également de nous asseoir, de jouer, de discuter ?

Sans même parler des moments particuliers, qui sont la meilleure manière de nourrir le besoin d’attention d’un enfant, des moments de partage en famille seront déjà un sacré bon début !!
(Note : au moment où j’écris cet article, nous sommes fin novembre, et ces phrases me font penser aux idées lancées par Gwen de Petit bout par petit bout pour construire en calendrier de l’avent en mode “reconnexion” !)

Les auteurs évoquent ici également les réunions familiales, qui sont toujours des moments privilégiés d’échange et de coopération. Chez nous en effet, cela marche vraiment bien (et il faut vraiment que je prenne le temps de faire un article à ce sujet…). C’est non seulement une occasion de discuter des problèmes qui se posent pour y trouver des solutions qui conviennent à tous, mais également de prévoir d’autres moments partagés.
C’est d’ailleurs suite à une réunion familiale que nous avons enfin planifié, pour le surlendemain une sortie au restaurant à 4 avec nos plus grands, qu’ils nous réclamaient pourtant depuis un moment déjà !

Et à l’adolescence ?

Cette notion de manque de temps pour créer le lien fait également écho chez moi à une conférence de Catherine Dumontheil-Kremer (auteur de Poser des limites à son enfant) écoutée il y a peu, dans laquelle elle parlait spécifiquement de l’adolescence.

Tout comme moi, elle ne pense pas forcément nécessaire la “crise d’ado” tant crainte par les parents, la reliant plutôt à un mode d’éducation. Dans le contexte de son éducation bienveillante, tout comme chez nous avec notre grand de 15 ans, elle fait bien sûr face à des conflits, comme avec les plus jeunes, mais pas à des crises !

Elle soulignait en revanche, et j’ai trouvé cela très juste, que la difficulté de cette période de l’adolescence résidait probablement dans l’entretien du lien, justement. En effet, si le jeune enfant nous sollicite beaucoup, l’ado ne le fait plus, et nous avons de ce fait moins d’opportunités de nourrir le lien ! Elle conseille donc fortement d’accepter de faire le taxi, pour le seul bénéfice de passer du temps en tête à tête avec son ado. Et je confirme que ces trajets sont toujours l’occasion de bonnes discussions !
(Chez nous, une chose persiste également : les jeux de société ! Qui fonctionnent mieux encore que ces trajets !)

Etiquettes, comparaisons, et critiques

Nous avons déjà évoqué le piège des étiquettes, une des premières notions que j’ai découvertes lorsque j’ai commencé à cheminer, en lisant Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent, de Faber et Mazlish.

L’étiquette posée sur l’autre (“Il est paresseux !”, “Elle est têtue”) ne peut décrire la nature changeante de l’enfant !
Les étiquettes présentent également un risque majeur : “En plus d’être inexactes et blessantes, ces étiquettes peuvent influencer ceux qui les reçoivent à un point tel qu’ils finissent par y correspondre.”
Il serait plus juste de s’attacher à des observations précises, sans étiquette ni jugement, qui laisseraient la place à l’enfant d’évoluer, de corriger, de progresser…

Pour ce qui est des comparaisons, on peut dire qu’elles vont complètement à l’encontre de la coopération puisqu’elles nourrissent plutôt un sentiment de rivalité, de jalousie.
(Pour savoir comment éviter cette rivalité, n’hésitez pas à télécharger gratuitement mon bonus sur les habitudes à modifier pour atténuer les disputes dans la fratrie, en fin d’article)

Ainsi, lorsque nous voulons encourager un enfant à changer de comportement, nous aurons toujours plus de chances d’obtenir sa coopération en l’accompagnant, en l’aidant à réfléchir à des solutions, plutôt qu’en basculant dans les étiquettes et les critiques.

Les récompenses et les punitions

Les récompenses et les punitions sont indispensables “lorsque les parents veulent amener les enfants à faire quelque chose contre leur gré”.
La méthode de la carotte et du bâton : un contrôle purement extérieur, là où nous voudrions plutôt développer la motivation intrinsèque de l’enfant.

En fait, user de punitions et de récompenses signifie rester dans un schéma (par ailleurs classique) de relation purement verticale entre l’adulte et l’enfant. Nous exerçons alors un pouvoir sur eux, pas avec eux. (Et si cette notion de pouvoir positionnel vous intéresse, je vous encourage à lire cet article spécifique sur le thème du pouvoir).

Lorsque nous commençons à nous interroger, non seulement sur ce que nous voudrions que notre enfant fasse, mais également sur les raisons que nous voudrions qu’il ait pour faire cela (la peur d’être puni, ou l’envie de contribuer ?), nous nous éloignons plus facilement de cette méthode…
Car il est certain qui ni la punition (qui créera plutôt un désir de vengeance), ni la récompense (qui entrainera une accoutumance, et du marchandage) ne l’amèneront à la coopération spontanée !

Chez nous, non seulement ces méthodes n’existent plus, mais nous saisissons régulièrement l’opportunité d’en discuter lorsque nous en sommes témoins à l’extérieur.
C’est probablement la meilleure méthode pour amener nos enfants à appréhender la bienveillance dans la maison, et son bénéfice.

Nos habitudes de pensée et de communication

Malgré toutes nos bonnes intentions, malgré tout ce que nous avons déjà appris en avançant sur le chemin de la parentalité positive, il n’est pas rare que nos habitudes de pensées et de communication ressurgissent, et que celles-ci constituent un frein à notre relation.

Ici, les auteurs parlent particulièrement des mots “mais”, et “devoir”, qui ont, selon elles, une grande influence sur la réaction de l’enfant.
Lorsque nous validons le sentiment de l’enfant, et que nous enchainons avec un “mais”, c’est comme si nous annulions ce que nous venons de dire…
Lorsque nous indiquons à l’enfant qu’il “doit”, ou “devrait”, nous lui communiquons que nous savons mieux que lui ce qui lui convient.”

A la relecture de ce chapitre, je me promets d’y faire plus attention. Je ne crois pas utiliser le verbe “devoir”, ai-je raison ? Je sais en revanche que ce “mais” fait encore régulièrement son apparition, même s’il est moins fréquent qu’avant !

Ce ne sont cependant pas les seuls pièges, apprendre ce nouveau mode de communication, c’est apprendre une nouvelle langue, et je me rends compte régulièrement comme certaines habitudes peuvent être tenaces ! Cela nécessitera, en fait, un article à part entière !

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Ce titre n’est pas de moi, mais d’Isabelle Filliozat, dans Il n’y a pas de parent parfait.
Et elle enchaine en écrivant : « En fait, elles seraient de meilleures mères si elles ne cherchaient tant à être bonnes. »
Ah, la pression que nous nous mettons pour être des parents parfaits !

Seulement voilà, il semble que nous ne le répéterons jamais assez : la perfection n’existe pas.

Un jour, une prof de yoga, nous encourageant à nous détacher de la recherche de la perfection, nous faisait remarquer que nous ne cherchions la perfection que chez les humains, pas dans la nature.
Voyant un arbre qui était tout penché, elle notait que cet arbre, loin d’être parfait, était unique, et intéressant.
En ce sens, nous sommes tous uniques et intéressants !

Alors, qu’advient-il à la mère qui cherche à être parfaite ?

Toujours d’après Isabelle Filliozat : « La peur de passer pour une mauvaise mère, un mauvais père, mène à nombre de sacrifices qui ne font qu’engendrer une rancoeur pus ou moins inconsciente envers les enfants. »

En effet, notre image de ce que nous voulons être est assez claire. Dans notre esprit, nous sommes clames et patients, et nos enfants sont heureux d’être avec nous. Nous nous imaginons… une activité tranquille, avec un verre d’orangeade, puis un rangement de l’activité dans l’allégresse ! Seulement, dans la vraie vie, ça ne se passe pas comme ça.

Entre cette image idyllique de nous-mêmes en tant que parents, et ce que nous arrivons effectivement à faire, la différence est telle qu’il n’existe que deux possibilités :

Donc, si nous cherchons trop la perfection, nous n’aurons d’autre choix que le second, et penser que nos enfants nous empêchent de l’atteindre, cette perfection. Ce qui signifie que, consciemment ou non, nous développerons une rancoeur à leur égard !

Notre expression de cette rancoeur risque alors de passer par la culpabilisation de l’enfant : « Je t’avais bien dit que… Tu vois bien… », culpabilisation qui a pour but inavoué d’éviter de nous culpabiliser nous-mêmes.

Finalement, la mère qui ne peut s’ouvrir à l’imperfection peut tomber dans le piège de justifier ces écarts de conduite en les qualifiant d’éducatifs, afin d’éviter de faire face à ses propres failles.

Avouer notre incompétence

Si l’on veut progresser, nous en avions déjà parlé la première fois que nous avions évoqué la notion de culpabilité, il faut d’abord être conscient de ce que l’on ne sait pas.

Ainsi, avouer notre incompétence est le premier pas. Celui qui peut nous permettre de faire les autres.

C’est lorsque nous accepterons notre imperfection que nous pourrons nous mettre en position d’apprentissage. Que nous pourrons développer des compétences parentales autres que celles que nous avons héritées.

Après tout, pourquoi tant de mères se préparent-elles à l’accouchement, et non à l’éducation ?

Etre parent est difficile. Ce n’est pas honteux de l’admettre, de se faire aider.

Ecouter notre fatigue, qui nous empêche physiquement de faire au mieux.

Prendre soin de nos besoins, pour mieux prendre soin de nos enfants.

Notre société n’encourage pas aux aveux de faiblesse, aux échanges. Si vous le pouvez, le mieux serait de vous trouver un compagnon d’empathie, un avec lequel vous pouvez partager vos difficultés, réfléchir à des solutions, à des méthodes éducatives plus conscientes. En regardant vers le futur, sans s’appesantir sur les ratés, sans culpabilité.

Se montrer plus tolérant envers soi-même ?

Le coeur de la difficulté est là : la culpabilité ! 

Nous culpabilisons lorsque nous dérapons. Beaucoup. Et cela ne nous aide pas, au contraire.
Faudrait-il donc être plus tolérants envers nos écarts de conduite ?

Isabelle Filliozat écrit : « Je préfère militer pour remplacer la tolérance par un vrai respect de soi. C’est-à-dire, sans tolérance aucune, regarder ses comportements excessifs comme tels, mais sans jugement sur sa personne. »
Sommes-nous capables de cela ? Sans jugement.

La CNV nous enseigne que nous avons tous des raisons d’agir de telle ou telle manière. Ce que nous ressentons est un indice d’un besoin. Ce que nous acceptons également.

Et si nous sortions du jugement pour essayer de mieux nous écouter. Nous observer et chercher à avancer, en pleine conscience de nos choix, sans ni tolérer ou excuser nos comportements excessifs, mais sans rester bloqués par notre sentiment de culpabilité pour autant. C’est à ce prix que nous parviendrons peut-être à identifier les raisons de nos comportements, et que nous pourrons alors nous en libérer pour mieux choisir nos comportements futurs.

Et vous, tombez-vous facilement dans la culpabilité ?

La difficulté d’être parents est double. Parce que dans le rôle du parent, on trouve :

  • la difficulté de la gestion du quotidien
  • la difficulté de la vision à long terme

Souvent, nos vies trépidantes ne nous permettent pas d’évoluer du 1er au 2e point.

Nous nous oonfrontons à la gestion du quotidien, et c’est déjà bien assez !

Prendre le recul pour réfléchir à ce que nous cherchons à développer chez nos enfants à long terme est un luxe que nous ne pouvons pas toujours nous permettre.

Or, pour basculer dans la parentalité positive, le meilleur moyen est probablement de prendre le temps de réfléchir à l’impact à plus long terme de nos choix éducatifs…. C’est la prise en compte de cet impact qui nous donnera l’énergie qu’il faut pour apprendre une autre manière d’éduquer, et de communiquer.

Cela en vaut la peine, car j’ai une également une bonne nouvelle pour vous : la parentalité positive rend également la gestion du quotidien plus facile !!
(Enfin… parfois non… parfois, on voudrait tout jeter en l’air et juste hurler « parce que je te le dis, et puis c’est tout !!! », vu que nous ne sommes pas des super-héros, il nous arrive de craquer… Et dans ces moments-là, si nous voulons avoir la force de revenir sur le chemin, il sera bon d’avoir eu la réflexion que je vous propose ici…)

Pour nous guider dans cette démarche, je propose de suivre ce que nous proposent les auteurs de Parents respectueux, enfants respectueux, dans leur clé 1 de la coopération : être au clair avec son objectif en tant que parent.

De l’importance d’avoir un objectif

Pris par le quotidien, on a tendance à oublier que nous faisons des choix en permanence sur nos façons d’agir et de réagir.

Nous vivons dans un monde dans lequel le rythme est tel que c’est comme si nous vivions en mode « crise » en permanence. Seulement la crise et le stress ne nous permettent pas de considérer nos choix et nos options. Victimes des circonstances, nous cherchons simplement à arriver au bout de la journée.

Et dans cette démarche inconsciente, nous persistons à faire appel à un mode d’écoute et de fonctionnement qui exacerbe les conflits.

Définir notre but de parents peut nous permettre de sortir enfin de ce cercle vicieux, de devenir conscients, d’accéder à plus de clarté pour nos choix quotidiens.

Ce sera notre plan de route, notre boussole, pour tenir le cap dans le beau temps comme dans la tempête.

Clarifier son objectif

Dans cette démarche, selon les auteurs du livre, les trois questions essentielles à se poser seront :

  • Qu’est-ce qui est important pour moi ?
  • Avec quel objectif est-ce que j’élève mes enfants ?
  • Quelle est mon intention quand j’interagis avec mes enfants ?

Et, afin de savoir ce qui est important, nous pouvons commencer par nous interroger sur les qualités que nous aimerions voir chez nos enfants lorsqu’ils seront adultes. 
(C’est d’ailleurs avec, entre autres, cette question-là, que les choses sont abordées en ateliers de discipline positive)

Et pourtant, cette seule question n’est déjà pas évidente. Enfin… je parle pour moi, peut-être en est-il différemment chez vous…

Voyons voir… quelles sont les qualités que je cherche le plus à encourager chez mes enfants ?

L’autonomie
Le respect de l’autre
La confiance en soi
L’empathie
La coopération
L’entraide

Voilà ce qui me vient en premier.

On pourrait commenter qu’entre autonomie et entraide, il y a contradiction, je ne le crois pas, et je sais que cela sera plus clair dans la suite de l’exercice.  Est-ce que la coopération et l’entraide sont la même chose ? Pas forcément.La coopération nous encourage à tenir compte de l’autre, avec l’entraide, on sort de son espace pour faire quelque chose pour lui. Voyons donc la suite de l’exercice…

Ensuite, le livre propose d’appliquer ces qualités à soi-même, et de les traduire en termes de déclarations d’intention.
Ainsi :
J’attache de l’importance à l’autonomie, je veux mener à bout les tâches que je me fixe sans faire intervenir les autres.
J’attache de l’importance au respect de l’autre, je veux faire attention à ne pas déranger les gens que je côtoie, à prendre en compte la communauté dans laquelle nous évoluons.
J’attache de l’importance à la confiance en soi, je veux célébrer mes victoires.
J’attache de l’importance à l’empathie, je veux écouter ce que l’autre ressent.
J’attache de l’importance à la coopération, je veux écouter les besoins de l’autre et chercher des solutions qui pourraient convenir à tous.
J’attache de l’importance à l’entraide, je veux donner de mon temps pour aider mes amis lorsqu’ils en ont besoin.

C’est fou comme, rien qu’en écrivant ces quelques lignes, je me rends compte comme les valeurs qui comptent le plus pour moi ressortent dans celles-ci (entre autres, l’amitié !)

Ensuite, il convient de transformer ces déclarations d’intention en actions concrètes. Des actions précises que je peux réaliser qui correspondront à chacune des volontés que j’ai exprimées.
Hum…

Autonomie : j’ai pris la décision de vider un peu nos placards, et vais procéder à ce tri sans impliquer ceux qui ne veulent pas l’être.
Respect de l’autre : je ne donne pas les affaires de mes enfants sans leur demander leur accord.
Confiance en soi : je partage mes succès, j’explique comme je suis fière de moi !
Empathie : je valide les sentiments de mes enfants, je les écoute.
Coopération : je n’impose pas, mais demande. Par exemple à Oscar : « Si tu pouvais choisir, à quelle heure souhaiterais-tu qu’on vienne te chercher ? » Ainsi, je peux essayer de m’adapter au mieux à ses envies.
Entraide : je propose à la personne nouvellement arrivée de lui montrer où sont les magasins où je vais, et de lui prêter ce qui lui manque en attendant.

Cette démarche est intéressante, car il est certain que nos enfants apprennent beaucoup de notre modèle. Il est donc nécessaire de vérifier que le modèle que nous leur donnons est en accord avec ce que nous voudrions les voir développer à long terme.

Enfin, avant de nous désespérer suite à la liste que nous venons d’établir de tout ce que nous devrions faire pour être en accord avec nos valeurs, passons encore un moment à réfléchir à ce que nous faisons déjà et qui fonctionne.

Focalisés sur le négatif, nous oublions souvent de nous arrêter sur ce qui est bien en accord avec nos intentions. Pourtant, il y a fort à parier que nous faisons déjà bien des choses qui le sont, et qui fonctionnent. Lesquelles ?

De mon côté, je peux parler de coopération dans la famille : prendre en compte les besoins et envies des enfants a clairement un effet sur leur désir de coopérer également.

Je peux également parler de répartition des tâches, de la confiance que je leur accorde, et qui les conduit à être particulièrement autonomes.

De manière générale, j’ai appris à m’arrêter sur mes succès, parce que je sais que ceux-ci nous aident à progresser dans le bon sens, nous aidant à croire en nous-mêmes, et c’est bien la démarche de la section « du vécu » de ce blog !

Maintenant que nous cernons mieux notre objectif, nous allons faire la démarche consciente d’opter pour

  • un mode de pensée
  • une manière d’agir
  • un mode d’expression et d’écoute

en lien avec cet objectif.

Un mode de pensée en lien avec notre objectif

On pourrait penser que nous ne sommes pas maîtres de nos pensées, et qu’il est donc vain de penser changer notre mode de pensées.

En fait, nos pensées viennent, et c’est à nous de décider auxquelles nous allons prêter attention ou non. Nous pouvons apprendre à les orienter pour qu’elles soient en ligne avec nos intentions.

Si nous cherchons à décider qui a raison ou tort, à blâmer et accuser, nous inviterons le conflit.
Si nous restons dans l’idée que les autres agissent contre nous, nous nous sentirons énervés, irrités.
« Ce que vous pensez de vos enfants détermine la manière dont vous les voyez et dont vous les traitez. »

Nous pouvons donc faire le choix de penser aux besoins que notre enfant cherche à nourrir par son comportement, pour entrer plus facilement en connexion avec lui, et inviter chez lui une attitude coopérative.

Si nous considérons nos enfants comme indignes de notre confiance, nous ne leur donnerons pas l’occasion de nous prouver le contraire. Si nous les estimons capables de faire face à la vie, nous les traiterons probablement avec plus de respect, et leur donnerons naturellement plus d’occasions de prendre leurs propres décisions.

L’encouragement des auteurs est donc :
« Imaginez le meilleur pour vos enfants ; faites-leur cadeau de votre confiance. »

Une manière d’agir en lien avec notre objectif

Pour cela, nous pouvons déjà partir des listes faites dans l’exercice auquel nous nous sommes prêtés plus haut.

Convaincus que notre exemple est la meilleure manière pour nos enfants de recevoir nos messages et nos valeurs, nous ferons attention d’agir en accord avec celles-ci.

Une autre action qui va main dans la main avec cette démarche est celle de prioriser le temps familial.

Le rythme de vie actuel nous laisse peu de loisir, de temps calme. Pris par nos obligations et nos contraintes, auxquels s’ajoutent les activités des enfants, nous oublions souvent de laisser du temps au simple temps familial.

Pourquoi ne pas y réfléchir au moment de prendre des engagements ? Se poser la question : cet engagement contribue-t-il à notre objectif ? De quelle activité pourrions-nous nous passer ?

Un mode d’expression et d’écoute en lien avec notre objectif

Nous sommes ici peut-être au coeur de notre démarche.

J’insiste de nouveau, tant j’en suis convaincue maintenant (grâce à ce genre de lectures, dans lequel on peut inclure les livres de Jane Nelsen, et ceux de Marshall Rosenberg), sur l’importance de la connexion.

C’est la qualité de notre relation avec notre enfant, de notre lien avec lui, qui fera la succès de notre enseignement. Car nous adoptons, en parentalité positive, une posture de guide plutôt que de contrôleur. Notre rôle n’est pas d’imposer mais de guider. Comment guider sans lien ?

Et pour établir ce lien, la première étape sera celle de l’écoute.

Notre manière d’écouter détermine la qualité de la relation. 

Cela correspond parfois à un vrai changement de posture : au lieu d’écouter en cherchant les failles et les fautes, écoutons en cherchant à comprendre le point de vue de l’autre. Garder en l’écoutant une sorte de « curiosité ravie », (pour reprendre les mots de mon formateur de CNV), pour écouter ce qui est vivant chez lui, reprenant cette fois les mots de Marshall Rosenberg.

Evitons donc ce qui nuit à la coopération (étiquettes, jugements, reproches, exigences), et mettons l’accent sur les sentiments et les besoins.

Ce point-là sera creusé de manière plus avancée plus tard dans le livre, dans la clé 5. Je rajouterai donc un lien vers celle-ci lorsque j’aurai écrit l’article s’y rapportant.

Une remarque importante : il est possible que nous ne soyons pas capables, en tant que parent, de faire preuve d’une telle ouverture, d’une telle écoute. Lorsque cela arrive, c’est souvent le signe que nous avons nous-mêmes besoin d’empathie. Parce que nous sommes fatigués, ou parce que nous débordons d’émotions. Nous ne pouvons écouter l’autre si nous n’avons pas écouté d’abord nos propres besoins.

Dans ce cas, cherchons quelqu’un qui puisse nous apporter de l’empathie, ou cultivons notre auto-empathie. Encore un thème que nous creuserons bientôt…

Finalement, forts de ce lien que nous chérirons, forts également de notre plan de route, nous pourrons garder notre boussole en main, et reprendre le chemin, celui qui aura le plus de chances de nous mener là où nous cherchons à aller, et pas ailleurs, ou du moins, pas trop loin !

Alors, à vous : quelles qualités voudriez-vous que vos enfants aient développées lorsqu’ils seront adultes ?

Pour acheter Parents respectueux, enfants respectueux en format poche (il existe également au format broché, mais j’aime mieux les formats faciles à emporter !) :