Aujourd’hui, je voudrais vous parler d’un projet qui vise à aider les enseignants au quotidien. Ceux qui sont passionnés, et qui toujours envie d’avancer, tout comme ceux qui sont fatigués, qui aimeraient bien être plus soutenus… En effet, la promesse du projet A2profs est la suivante : « Entretenir la flamme qui anime chacun de nos enseignants, au service de la réussite de leurs élèves. »

Mon métier me permet d’aller à la rencontre de professionnels de l’éducation, et c’est un bonheur pour moi de voir toutes les initiatives qui existent, et qui grandissent ! C’est pourquoi j’ai plaisir à partager ce dont je suis témoin avec vous.

Nous passons assez de temps, je crois, à voir ce qui nous déplait, je voudrais au contraire passer plus de temps à voir ce qui nous plait ! Voir que nous avons raison de ne pas baisser les bras, que les choses avancent… (Vous vous souvenez de mon entretien avec Stéphanie, professeur de français qui nous parlait de cette évolution ?)

Alors, si vous êtes enseignant, ou si vous en connaissez dans votre entourage, partagez-leur donc cet article, pour qu’ils découvrent ce projet inspirant, et qu’ils constatent que le monde cherche aussi à les soutenir !

L’association « Parents professeurs ensemble »

« Parents Professeurs ensemble » est une association qui cherche à « faire grandir le système éducatif ».

Pour cela, elle recueille des idées venues directement du terrain. Car le point de départ de Justine, la fondatrice de cette association, est bien de répondre aux vraies problématiques qui se présentent.

Ainsi, sur le site de l’association, vous trouverez déjà de beaux partages et témoignages, soit d’enseignants, soit de parents, qui montrent que nous avançons dans la même direction.

Un beau projet est déjà né de cette démarche : il s’appelle « promenons-nous dans les histoires ». Un projet qui a pour ambition d’encourager les parents à réserver un vrai temps à l’histoire du soir. Et pour cela, une approche originale : une formation du personnel des centres de loisir !

Mais le projet dont je voudrais vous parler aujourd’hui concerne directement les enseignants : il s’agit de A2profs.

Le projet A2profs

Cette fois, l’idée est d’encourager le partage et l’échange entre les profs.

Et pour cela, une idée simple : le mentorat.

Ainsi, depuis l’année 2018/19 où le projet a pu accompagner sa première promotion pilote, A2profs propose un programme de mentorat entre un prof expérimenté et un prof débutant, ainsi que des rencontres-ateliers trimestriels. L’association s’attache à créer des binômes qui fonctionnent, pour encourager les enseignants à se sentir engagés, et inspirés.

J’ai rencontré Marine, responsable de ce projet, et j’espère que son exposé vous parlera…

Je vous propose de le découvrir en deux temps.

Présentation brève du projet A2profs

Afin que vous sachiez ce dont il s’agit, un petit extrait condensé de notre échange :

Plus de détails

Et si cet extrait vous a donné envie d’en savoir plus, surtout si vous êtes enseignant, je vous encourage à visionner la vidéo complète (18 minutes) :

Alors, vous aussi, ça vous plait ?

N’hésitez pas à partager cet article pour faire connaitre le projet au plus grand nombre !

(Note : site de A2profs  https://www.a2profs.fr)

Cela fait maintenant quelques années que j’avance sur le chemin de la parentalité positive, et il n’y a aucun doute sur le fait que notre famille a énormément évolué. Ne croyez pas pour autant que tout roule toujours sans accroc. Non, je continue à avoir des moments difficiles ; des moments de découragement, de doute (enfin, non, pas vraiment de doute, quand même !).  Ce que j’ai pu observer cependant, c’est que ces moments sont directement liés, non pas au comportement des enfants, mais plutôt à la manière dont je me sens, moi. Voici donc la conclusion à laquelle je suis arrivée, qui devrait peut-être plutôt être un point de départ : la bienveillance commence par soi-même.

— Note : cet article fait partie d’un carnaval d’articles organisé par mon amie Emma, du blog Parent plus qu’imparfait, sur le thème : “Parentalité bienveillante : et si la bienveillance commençait par soi-même ?” Vous pourrez donc bientôt trouver ici un lien vers l’ensemble des articles écrits sur ce thème par les différents blogueurs participant à ce carnaval —

Devenir un parent bienveillant

L’intention, d’abord.

Nous qui avançons sur le chemin de la parentalité positive avons en commun cette aspiration à nous améliorer dans notre posture parentale.

Je crois que nous avons tous pris conscience de la nécessité d’évoluer dans nos habitudes et dans nos croyances, pour offrir à nos enfants un autre modèle. Pour cela, nous sommes prêts à nous remettre en question, à chambouler les schémas, pour adopter d’autres attitudes.

De nouvelles aptitudes

Forts de cette conviction, nous piochons dans tout ce qui est à notre disposition pour apprendre, et nous imprégner d’un autre modèle. Avancer doucement vers le parent que nous rêvons d’être nous demande de développer certaines compétences dont nous ignorions jusqu’à l’existence auparavant : compétences d’écoute, de communication, de perspective…

Nos enfants sont nos meilleurs maîtres, et, si cela demande de l’énergie, quel bonheur de voir notre relation évoluer, et nos enfants grandir en confiance.

Difficulté de garder le cap

Malheureusement, ce chemin est semé d’embûches.

Car un apprentissage prend du temps. Nous avançons bien, mais faisons aussi régulièrement des pas en arrière, volontairement ou non. Et cela peut être difficile à accepter.

Qu’est-ce qui se met ainsi en travers de notre chemin ?

  • le regard des autres, leurs commentaires : je vois beaucoup de parents qui ne se sentent pas soutenus dans leur démarche (car devenir un parent bienveillant est encore à contre-courant), et qui ont bien du mal à conserver leur énergie dans un environnement négatif…
  • la difficulté de trouver notre équilibre : savoir se positionner de manière adéquate en alliant fermeté et bienveillance , réussir à rester bienveillant sans tomber dans la permissivité, écouter son enfant et lâcher prise, tout en s’écoutant soi-même… pas toujours facile
  • nos dérapages – en théorie, tout est clair, on sait comment réagir. En pratique, on craque. Parce qu’on n’a pas le temps, ou la patience, parce que nos anciens réflexes l’emportent dans la tempête !

“Pour se comporter bien, il faut se sentir bien”

Voilà l’une des croyances fondamentales de l’éducation positive.

Le vrai parent bienveillant est celui qui a compris que si notre enfant a un comportement inapproprié, c’est que quelque chose ne va pas bien.

C’est grâce à ce principe que nous réussissons à poser un regard bienveillant sur notre enfant, pour essayer de le comprendre et appréhender les choses autrement que selon le schéma vertical dont nous avons usuellement hérité.

Poser un regard bienveillant sur nous-mêmes

Et si nous réussissions à présent à nous appliquer ce principe à nous-mêmes ?? Car voilà, je crois, la raison de nos dérapages évoqués ci-dessus : si nous ne comportons pas “bien”, c’est que nous ne nous sentons pas bien !!

A chaque fois que notre comportement (de parent en particulier, mais pas seulement) ne correspond pas à ce que nous avions fixé, nous pouvons choisir :

Rester sur nos erreurs et les condamner n’est pas bienveillant. Accepter nos erreurs et chercher à les réparer correspond bien plus à ce que nous cherchons à enseigner à nos enfants, non ?

C’est cela, au quotidien, appliquer la bienveillance à tous les niveaux.

Avez-vous déjà remarqué, par exemple, que notre fatigue a généralement raison de notre humeur ? Chez moi, c’est simple : si je ne dors pas assez, je sais que j’ai tout de suite plus de chances de voir surgir la sorcière en moi…

Or, pour nous sentir bien, il ne suffit pas de bien dormir, l’équation, comme pour les enfants, est plus complexe…

Comment vivre la bienveillance en commençant par nous-mêmes ?

Je crois que la première pierre à poser, encore une fois, est un changement de perspective : arrêter de considérer que commencer par nous-mêmes est égoïste.

C’est toujours cette image du masque à oxygène dans les avions : il nous est bien expliqué de commencer par l’enfiler nous-mêmes avant de le passer à nos enfants. C’est évident : si nous manquons nous-mêmes d’oxygène, nous n’en aurons pas pour bien nous occuper de nos enfants.

S’occuper de nous, c’est donc aussi faire ce qu’il faut pour bien nous occuper de nos enfants. C’est remplir d’abord notre propre réservoir.

Alors, concrètement, comment cela peut-il se traduire ?

Essayons d’y réfléchir comme si nous cherchions à aider nos enfants… Oui, nous cherchons au quotidien à leur apporter l’environnement qui va leur permettre d’appréhender la vie sereinement. A leur offrir les conditions nécessaires à être bien pour faire face à la vie avec appétit.

Et pour cela, par quoi commençons-nous ?

D’abord, par leurs besoins physiques : le sommeil, comme nous l’avons déjà évoqué, des repas équilibrés, et la sécurité.

Puis, par leurs besoins émotionnels : l’écoute, le temps partagé, le plaisir de l’instant.

Et si nous suivions le même ordre pour nous-mêmes ? Car, pour nous aussi, tout ceci est important !

Veillons donc à nos besoins physiques, puis à nos besoins émotionnels. Si nous sentons que nous avons besoin d’un temps personnel, prenons-le ! C’est une manière de se respecter soi-même, et le point de départ d’une sérénité qui aura sans aucun doute un impact positif dans notre vie.

le pouvoir de l’auto-empathie

Avez-vous déjà entendu ce terme ? Je l’ai découvert dans un tout petit livre de Philippe Beck, et je le trouve très intéressant.

Il s’agit de vivre l’empathie pour nous également. Oui, nous cherchons à développer l’empathie de nos enfants, pour les aider à grandir dans un monde où ils ne se sentent pas seuls, mais connectés. Et je sais qu’en faisant cela, nous encourageons un changement de la société dans laquelle nous vivons, c’est magique !

Seulement voilà, l’empathie, cela vaut la peine de la vivre également pour soi-même. Car nous sommes responsables de notre propre bonheur. (Ouh là.. ça vous fait peur, ou ça vous libère, cette phrase ?)

Alors, pour donner la meilleure version de nous-mêmes, soyons d’abord à l’écoute de nous-mêmes ! Pas égoïstes, pas auto-centrés, pas individualistes, mais à l’écoute, vraiment. Sans quoi, si nous passons à côté de nous, il va être compliqué d’avancer réellement avec les autres…

L’impact de cette auto-bienveillance sur le modèle que nous donnons

Permettez-moi enfin de boucler la boucle.

Si notre objectif est de devenir un parent bienveillant, nul doute que nous chercherons à recevoir les émotions de notre enfant, à essayer de l’aider à développer la confiance en lui, le fait de s’écouter et de se respecter lui-même. De prendre soin de lui plutôt que de s’appliquer à faire toujours ce que les autres attendent de lui.

L’accepter et lui apprendre à s’accepter pour ce qu’il est, et non pour ce qu’il fait (l’un des pièges de l’amour conditionnel)

Seulement voilà, arrêtez-moi si je me trompe, mais vous avez sûrement déjà entendu dire que la meilleure manière d’enseigner était de donner l’exemple, non ?

Alors, si nous désirons réellement enseigner cette bienveillance à nos enfants, ne serait-il pas judicieux de leur montrer comment nous vivons ces valeurs nous-mêmes ?

L’impact de développer ces principes pour nous-mêmes, et pas seulement par l’enseignement, peut être très fort. Cela me fait d’ailleurs penser à une étude citée par Catherine Gueguen dans Heureux d’apprendre à l’école. Elle explique que lorsque les enseignants ont été formés à la bienveillance, les résultats dans la classe s’en ressentent. Vous voyez ce que cela signifie ?? Que sans enseigner directement les principes aux enfants, la simple attitude des adultes qui les entourent les aide à développer leur confiance en eux…

Alors, êtes-vous prêts à commencer à appliquer cette bienveillance à vous-mêmes ?

Combien d’implicites dans cette injonction ? Combien d’idées reçues sur ce que doit être un homme ? Une éducation genrée dès le plus jeune âge, c’est ce qui est encore observé dans notre société1. Face à ce constat, des initiatives sont prises pour défendre, en particulier, les droits de la femme. Et si nous défendions également ceux des hommes ?

— Note :  cet article a d’abord été publié dans Grandir Autrement, numéro 74 de jan-fev 2019, dans le dossier « Les pères »

Un garçon, ça ne pleure pas

Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie 

Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir

[…] Tu seras un homme, mon fils.

Rudyard Kipling

Tel est l’emblème du message, transmis de père en fils. “Sans dire un seul mot.”

Car, un homme, c’est courageux, ça n’a pas peur, ça fait face aux difficultés sans faiblir. Un homme, ça ne se laisse pas faire, et puis, aussi, ça ne pleure pas. Combien de garçons ont grandi avec ce message ?

La société évolue, certaines idées font leur chemin, et l’on pourrait penser que celle-ci disparait. Et dans une certaine mesure, c’est vrai, les choses évoluent. Cependant… il suffit de faire un tour dans une cour de récréation pour s’apercevoir que ce décalage garçon/fille est toujours présent. Nos garçons reçoivent des messages de courage, et nos filles de protection. Dans l’inconscient collectif, survit encore le schéma classique du preux chevalier défendant la princesse…

Si les ouvrages se multiplient pour faire sortir les filles de ce rôle2, ceux qui incitent les garçons à rester “sensibles” sont plus rares. Cette tâche relève de l’inspiration des adultes qui entourent l’enfant. On ne trouve pas souvent de phrases comme la superbe “Sois fort, et ne cache pas tes larmes” d’Astrid Desbordes3.

Quel est le problème ?

Au fond, nous pourrions rester dans ce schéma qui a, jusqu’ici, à peu près fonctionné. Seulement, une émotion, c’est utile. Si la nature nous a dotés de la faculté de ressentir, c’est parce que nous avons besoin de ces messages pour nous construire. La peur, la tristesse, ce sont des indications qu’il nous faut écouter si nous voulons apprendre à poser nos limites en accord avec ce que nous sommes, et ce, indépendamment de notre genre. Non, aucune émotion n’est plus valable chez une femme que chez un homme, et vice-versa.

Face aux messages genrés reçus dans leur enfance, une bonne partie des hommes a appris à substituer leurs sentiments de tristesse ou de peur par de la colère. “La seule émotion davantage tolérée chez les garçons est la colère” d’après le rapport de l’IGAS1. Ces hommes ont donc du mal à décrypter leurs propres émotions, et encore plus à les exprimer. Ce qui a pour conséquence évidente que leur communication est polluée par ces émotions inappropriées, et que l’échange avec les autres en souffre. Si chacun savait exprimer justement ce qu’il ressent, il y a fort à parier que les relations en seraient simplifiées, et surtout, apaisées.

En outre, au delà de cette authenticité dans les relations, on peut évoquer la confiance en soi. En effet, savoir ce que l’on ressent, savoir ce que l’on vit, est le point de départ de la confiance en soi. Si, au contraire, on apprend à ne pas se fier à notre instinct, et à remplacer certaines de nos émotions, non acceptables, par d’autres, comment penser que l’on peut se faire confiance ?

Du temps pour désapprendre

Lorsque le jeune chevalier grandit, il garde souvent en lui cette idée qu’il lui faut cacher ses émotions. Il va devoir affronter les difficultés sans les partager, au risque de ne pas se montrer à la hauteur du rôle que la société lui a réservé. Certains, pourtant, choisissent une autre voie, et s’ouvrent à leurs ressentis. Cela n’est pas toujours facile, puisque ce n’est pas ainsi qu’ils ont grandi. Ils devront apprendre seuls à recevoir des émotions qu’ils ne pensaient pas avoir le droit d’exprimer.

A ce sujet, Tel Ben-Shahar – connu pour avoir été professeur de bonheur à Harvard – écrit :

“Après ce que j’ai vécu dans ma petite enfance, j’ai appris à refouler mes émotions, à ne pas montrer que j’avais mal. Il m’a fallu des années pour désapprendre, me débarrasser de cette habitude nocive et m’autoriser à éprouver des sentiments, à assumer mon humanité. J’ai franchi un pas décisif le jour où je me suis rendu compte – quand j’ai véritablement intériorisé le fait – que j’avais le droit d’être triste, qu’il n’y avait pas de mal à ne pas avoir le moral, à avoir peur, à se sentir seul ou angoissé. Cette prise de conscience toute simple (il est permis de ressentir) a représenté la première étape d’un long voyage, un parcours qui dure encore et comporte son lot d’avancées et de reculs, de victoires et d’échecs.”4

La clef de voute de ce témoignage est probablement l’expression “prise de conscience”, car c’est toujours d’une prise de conscience que vient la véritable évolution.

Et pour le papa d’aujourd’hui ?

Je croise régulièrement des papas qui ont découvert l’accueil des émotions lorsqu’ils ont eu des enfants. Convaincus de l’importance d’accompagner leurs enfants à exprimer leurs émotions, ils se sont rendu compte qu’ils ne savaient pas comment faire. Parce qu’ils ne savent pas écouter leurs propres émotions, ils n’en donnent pas le modèle à leurs enfants.

Les schémas que nous avons tous reçus, et que nous continuons d’observer de manière parfois inconsciente impliquent que, même ceux d’entre nous qui voudraient apporter à leurs enfants une éducation non genrée ont parfois du mal à ne pas tomber dans des travers dont ils n’ont pas conscience.

Pour un homme, qui a intégré ces notions d’interdit des émotions pour lui-même, cela devient réellement un frein à sa paternité. Difficile de recevoir l’émotion de ses enfants, de son/ses fils en particulier. Difficile de sortir du schéma reçu, et d’en inculquer un nouveau.

Une opportunité

Je choisirai pourtant, puisque l’on ne peut changer le passé, de considérer ces difficultés présentes comme une réelle opportunité. En effet, au moment où l’homme devient papa, il peut faire le choix de s’ouvrir à cette nouvelle palette d’émotions qui lui est proposée. Il peut décider, en toute conscience, d’apprendre avec son enfant. Recevoir ce que vit l’enfant, ce qu’exprime l’enfant, pour découvrir, à son tour, qu’il est également riche de ces émotions.

1 – Rapport de l’IGAS (Inspection Général des Affaires Sociales) de Décembre 2012 : http://www.igas.gouv.fr/IMG/pdf/RM2012-151P_egalite_fille_garcon_petite_enfance.pdf

2 – Par exemple : Histoires du soir pour filles rebellesElena Favilli et Francesca Cavallo – Edition Les arènes

3 – Ce que papa m’a dit, Astrid Desbordes et Pauline Martin – Albin Michel

4 – L’apprentissage de l’imperfection – Tal Ben-Shahar

Avez-vous déjà entendu parler du festival de l’école de la vie ? Il a lieu chaque année, en septembre, à Montpellier. Enfin… il aura lieu pour la 5è fois cette année. Le Festival de l’école de la vie, c’est un festival qui réunit le plus grand nombre de personnalités de l’éducation. J’en avais entendu parler alors que je vivais loin, et n’avais pas pu m’y rendre. L’année dernière, je n’ai pas hésité, non seulement j’y suis allée, mais je me suis même portée volontaire pour faire partie des bénévoles.

Cette fois, j’y serai de nouveau. Tout le vendredi, vous me trouverez sur le stand de la discipline positive. Le reste du temps, que sais-je ?

Mais laissez-moi vous parler un peu de ce festival, parce que je crois que ça en vaut la peine !

Qu’est-ce que le festival de l’école de la vie ?

Son objectif

Plutôt que de vous parler de son histoire, je vais commencer par son objectif.

Le festival de l’école de la vie cherche à faciliter les échanges entre « toutes les personnes désireuses de changer nos modèles d’éducation et de société actuels » (tiens, on parle de moi ?)

Ainsi, pendant 3 jours, se succèdent les conférences, les ateliers, les échanges, les découvertes. Et chaque jour, tenez-vous bien, 5000 personnes sont présentes ! Oui, 5000.

Et pourtant, moi qui déteste le monde, je n’ai pas étouffé.

Parce que l’endroit est parfait : d’un côté, il y a des scènes en plein air pour les conférences (attention le soleil…) ; et de l’autre côté, dans la verdure, un vaste espace dans lequel se répartissent les différents stands. Tout acteur de l’éducation peut vouloir en réserver un. Je pourrais tres bien me réserver un stand « Les 6 doigts de la main », par exemple ! Mais je ne tiendrai pas en place : j’ai envie d’aller voir ce que font les autres, d’aller écouter les conférences, j’ai envie de m’enrichir également ! Il y a tant à découvrir au festival…

Comment est né un tel festival ?

Oui, l’histoire quand même… parce qu’on ne peut s’empêcher de s’interroger.

Eh bien, celui qui crée ce festival, il s’appelle Julien Péron. Et Julien a commencé en se penchant sur la question du bonheur. Pendant des années, il a voyagé et cherché le secret du bonheur.

Jusqu’au moment où il s’est dit que tout commençait par l’éducation.

Alors… il plaide pour une évolution dans l’approche de l’éducation. Et il le fait à sa manière : non en plaidant en personne, mais en réunissant les gens qui le font, et en les écoutant.

On lui doit d’ailleurs un film intitulé « L’école de la vie », que je vous recommande chaudement !

J’ai récemment écouté une interview de Julien Péron, par mon amie Emma, de Parent plus qu’imparfait , et j’ai noté la phrase suivante :

« On a vraiment tout à y gagner, chacun et chacune, à s’occuper de soi. »

Vous vous souvenez, quand je vous parlais de l‘importance de remplir notre propre réservoir ?

Qu’y ai-je trouvé lorsque j’y suis allée ?

D’abord, bien sûr, un réel enrichissement. Il semble que tous les grands noms de l’éducation passent à un moment où à un autre par le festival de l’école de la vie.

Les conférences ne sont pas toutes excellentes, mais certaines valent vraiment le détour !

Je me souviens avec émotion du moment magique que nous a fait vivre Armelle Six

Et puis, cela permet de voir tout ce qui existe, toutes les initiatives, si diverses, si variées, et tendant pourtant toutes vers un seul et même but : celui d’avancer vers un autre modèle, celui de faire bouger l’éducation pour faire bouger la société !

Tous les gens présents luttent, comme moi, pour un monde meilleur !!

Et nous sommes nombreux !

Alors, si l’on me donne ce qui est le plus incroyable dans ce festival, je dirai cela : s’apercevoir que nous ne sommes pas seul !!

Parfois, on se sent tellement en marge, pas vrai ? Cette éducation bienveillante que je prône au quotidien, elle est encore tellement rare… J’ai l’impression de devenir inadaptée à la vie en société, obligée de m’éloigner des parcs dans lesquels j’observe trop de violence envers les enfants…

Et puis… je me retrouve au coeur du festival de l’école de la vie, et je suis dans un autre monde.

Je respire, je suis soulagée, je peux y croire : je ne suis pas seule !!

Et si nous sommes si nombreux à y croire, si ce festival grandit chaque année, et que chaque année il sème de nouvelles graines, alors, c’est qu’on va y arriver, pas vrai ??

Que voudrais-je y trouver cette fois ?

Bonne question.

L’année dernière, je découvrais le festival. Cette année, je sais où je vais.

En dehors donc des conférences auxquelles je vais assister, j’ai bien l’intention de continuer à échanger le plus possible. A aller à la rencontre des gens. A me dépasser pour voir les différentes approches de la question.

Et.. j’aimerais vous y rencontrer !

Serez-vous dans le coin ?

Le festival aura lieu du 20 au 22 septembre, à Montpellier. Je vous encourage à y aller, et si c’est le cas, surtout, écrivez moi, on pourra se rencontrer ! Je pense d’ailleurs que j’organiserai un petit rdv spécial. Ca vous dirait ?

Cette semaine, je vous parle encore et encore de la possibilité d’améliorer l’ambiance familiale. Je voudrais tellement vous convaincre que c’est possible. Que nous avons tous le pouvoir de choisir comment nous allons nous comporter. Le choix de faire bouger les choses, de cheminer, pour améliorer nos relations avec nos enfants, pour accéder à plus de sérénité, à plus de bonheur, tout simplement.

Je sais que c’est possible pour tous, parce qu’après l’avoir fait chez moi, avec quatre enfants, j’ai accompagné d’autres parents, qui ont vu également leurs relations se transformer !

Alors, comment fait-on ? Quels sont les secrets qui permettent d’arrêter de se battre au quotidien ?

Piste 1 – Penser long terme

Certes, nous sommes avec nos enfants au quotidien, et notre rôle de parent est aujourd’hui de les accompagner dans leur quotidien : se lever, aller à l’école, faire les devoirs, se laver, se nourrir sainement, dormir suffisamment… Mais si nous nous permettions, pour un moment, de sortir le nez du guidon et voir un peu ce que nous voudrions les aider à développer à plus long terme ?

C’est en suivant une formation que j’ai d’abord fait cet exercice. Celui de dresser la liste des qualités que j’aimerais voir chez mes enfants lorsqu’ils seront adultes. Cela parait simple, parce que finalement, quels que soient les parents auxquels je fais faire cette liste, nous nous rendons compte que nous tournons tous autour des mêmes qualités. Nous avons à peu de choses près les mêmes ambitions pour nos enfants. Est-il bien nécessaire de l’exprimer ainsi, alors que c’est évident ?

En fait, en faisant cet exercice, je me suis rendue compte de deux choses :

  • la première, c’est que les choses sont vraiment plus évidentes lorsqu’elles sont explicites
  • la deuxième, c’est qu’expliciter les choses permet de mieux les prendre en compte

Ainsi, lorsque j’écris sur ma liste que j’aimerais que mes enfants soient indépendants, qu’ils aient confiance en eux, qu’ils sachent prendre des décisions ; je conçois différemment les moments où ils s’opposent à moi. En fait, je me rends compte que lorsqu’ils s’opposent, ils montrent leur confiance en eux, ils montrent leur indépendance, et je n’ai plus envie de modifier ça !

En revanche, j’ai également envie de leur enseigner l’empathie, le respect de l’autre, l’attention, la coopération… Et pour ça, je comprends qu’il vaut mieux employer d’autres méthodes que « parce que je te le dis, et puis c’est tout ! »…

Piste 2- Poser un regard bienveillant

Non, je ne vais pas rabâcher ce que vous avez déjà lu 150 fois, ici et ailleurs. Je veux juste insister sur l’importance qu’aura ce regard sur notre attitude.

Si nous apprenons des techniques parentales sans chercher à mieux comprendre notre enfant, il y a fort à parier que ces techniques seront peu efficaces. Parce qu’elles seront appliquées sans sincérité du coeur. Ce qui nous aidera à modifier réellement notre posture parentale, et notre relation à notre enfant, c’est le regard que nous poserons sur lui.

De l’agacement, nous évoluerons vers l’acceptation et l’attention. Nous parviendrons peu à peu à déchiffrer notre enfant, à être curieux de lui, à avoir envie de mieux le connaitre pour ce qu’il est, et non pour ce que nous voulons qu’il soit.

Alors, il sera plus facile de l’entourer de notre amour pour l’aider à grandir de manière épanouie.

Piste 3- Sortir de la relation verticale

Notre enfant est un enfant. Soit. Il a cependant besoin de s’exprimer, besoin de se sentir important, besoin d’être. En croyant en lui-même, et en ses capacités.

Seulement voilà, héritiers de l’éducation que nous avons reçue, nous restons souvent dans un schéma éducatif que nous reproduisons sans y songer, dans lequel, clairement, l’adulte a une position de supériorité par rapport à l’enfant. C’est donc l’adulte qui prend les décisions, et qui les transmet à l’enfant pour exécution (immédiate si possible).

Pas facile de changer cela… D’autant plus que les exemples autour de nous manquent. Que se passera-t-il si nous sortons de cette relation verticale ? La peur de se laisser déborder, de voir les enfants prendre le contrôle… Argh.. mes enfants ne sont quand même pas mes égaux ?? Ce n’est quand même pas à eux de prendre les décisions ?

Soit. Nos enfants ont moins d’expérience que nous. Nous sommes là pour les guider. Je ne dis absolument pas qu’il faut les laisser prendre le contrôle. Je vous propose cependant une autre perspective : et s’il était possible de partager ce contrôle ?

Si nous parvenions à respecter leur rythme ? A les accompagner plutôt qu’à nous imposer à eux ? Et à fonctionner avec eux, avec nos propres besoins et limites, mais avec les leurs également.

Je crois vraiment que notre rôle de parent est d’encourager nos enfants. Nous sommes là pour les encourager alors que, tout au long de ces années passées avec nous, ils apprennent à marcher. Pas pour les réprimer lorsqu’ils font un pas de travers.

Vous avez déjà commencé…

Oui, tout cela n’est pas simple. C’est difficile d’être parent, et de sortir du modèle que nous avons reçu.

Ca devient vite inconfortable pour nous. Cela demande de remettre certaines choses en question, d’accepter de sortir des sentiers battus…

Pourtant, je sais que c’est une démarche que vous avez déjà entamée. Sinon, vous ne seriez pas sur ce blog à lire cet article. Vous êtes déjà sorti des sentiers, et vous essayez autre chose. Et c’est encore difficile. Et vous vous sentez frustré, comme nous le sommes tous, à chaque fois que les vieux réflexes refont surface !

J’ai envie de vous offrir une autre perceptive, de vous encourager à poser un regard bienveillant sur vous-mêmes également. Car il aurait été facile pour vous de ne pas vous poser de question. De rester dans les schémas connus. Et vous êtes ici, et vous cherchez autre chose pour votre famille.

Alors, y a-t-il lieu de se sentir coupable, ou bien plutôt fier ? Fier de ce que vous avez déjà entamé, fier de ce que vous êtes encore en train de développer, d’apprendre, de mettre en place. Excité de tous ces changements à venir pour votre famille, pas après pas !

Si vous avez envie d’aller encore plus loin, vous serez probablement intéressé par la formation en ligne que je vous propose : POINT DE RENCONTRE est une formation sur 7 mois, qui vous permet de réfléchir plus avant à votre positionnement parental, pour améliorer réellement les échanges avec vos enfants.

Une formation en ligne pour apprendre à être parent ?? Oui, ça peut surprendre. Et pourtant…
Lisez bien cet article jusqu’au bout, il est plein de surprises !

Une chose est claire : être parent, c’est difficile. Nous nous mettons beaucoup de pression pour faire au mieux, pour accompagner nos bambins vers un futur ensoleillé, nous aimerions leur offrir les meilleures des compétences. Et puis, au quotidien, nous tombons dans des luttes stériles. Nous nous épuisons.

La parentalité positive nous offre des alternatives. Seulement voilà, comment devenir un parent positif ?

Un vrai cheminement

Vous le savez, j’ai à coeur d’aider les parents à développer un autre type de relations avec leurs enfants. Je suis devenue passionnée d’éducation positive, et veux partager ce que j’ai appris (et apprends encore), parce que :

  1. j’aurais aimé qu’on m’enseigne tout cela plus tôt, à moi aussi. Ca a tellement transformé notre vie de famille ! Or, une vie de famille plus harmonieuse, on y aspire tous, non ?
  2.  je suis persuadée que nous avons tous un rôle à jouer pour faire bouger les choses, pour faire évoluer la société.

Dans cette démarche, j’ai rencontré beaucoup de parents qui, au fil de leurs lectures, avançaient, mais qui se heurtaient régulièrement à leurs vieux démons.

Pas plus tard qu’hier, Laure-Marie (maman de 3 enfants de 7, 5, et 3 ans) me confiait qu’elle avait lu des livres d’éducation positive depuis la naissance de son aînée, mais qu’elle les trouvait durs à digérer. A la rentrée dernière, elle s’est trouvée dans une situation de vie « parfaite » : un travail plus agréable et moins fatigant, auquel elle se rend à vélo, une nouvelle maison dans laquelle la famille est bien.. et malgré cela, elle raconte : « J’avais l’impression que tous les soirs, en franchissant le seuil de la maison, j’étais hyper heureuse à 18h30, et qu’à 18h45, j’avais déjà hurlé sur tout le monde et que c’était vraiment pas normal. »

Alors, en décembre 2018, Laure-Marie décide de s’inscrite à la formation POINT DE RENCONTRE « pour elle-même avant tout. » Et maintenant ? « Il y a beaucoup de situations que je réussis à désamorcer… C’est moi que je désamorce plus que les enfants, en fait ! »

Oui, une formation, ça aide. Ce qui a aidé Laure-Marie ? Elle avait besoin d’un guide, qu’on lui mâche le travail, et qu’elle reçoive le contenu avec une certaine fréquence, une certaine régularité.

Elle m’a même confiée se réjouir régulièrement le mardi matin, à l’idée du nouveau contenu de POINT DE RENCONTRE qui l’attendait dans sa boite mail !

Ce que j’ai fait pour lui offrir ce guide ? Voici comment elle le voit : « Tu as fait le travail de remettre les choses dans un certain ordre, et de le proposer dans un certain ordre. On t’amène de l’enfant à toi, puis de toi à l’enfant… Y’a un sens, et ça coule assez bien. »

On rejoint bien la notion de cheminement dont je vous ai déjà parlée.

Pour écouter le témoignage complet de Laure-Marie :

Vouloir devenir un parent positif du jour au lendemain, c’est une utopie. Surtout dans les vies que nous menons. Ce que je vous propose, avec la formation POINT DE RENCONTRE, c’est « une progression pas à pas construite comme un chemin à suivre. Cette progression permet d’organiser les pensées, de faire des liens et d’ancrer les outils. Tout est soigneusement relié, explicité et réfléchi pour nous aider à avancer avec douceur et déculpabilisation. » (Je reprends ici les mots d’Emilie, maman de 2 enfants de 7 et 5 ans)

Comment se déroule POINT DE RENCONTRE ?

La partie solitaire

Comme je viens de l’expliquer, POINT DE RENCONTRE, c’est d’abord un cheminement.

Et pour cheminer, il faut ménager sa monture. Nous avancerons donc doucement, semaine après semaine.
Chaque semaine, vous recevrez un mail de ma part. La plupart du temps (environ 3 fois sur 4),  il contiendra le lien vers un nouveau contenu, proposé sous forme de guide pdf, et de podcast.

En effet, il est fondamental que le contenu soit le plus accessible possible pour vous. Que vous puissiez le consulter à votre guise, que ce soit en vous posant, ou en cheminant. Que vous soyez plus visuel ou plus auditif.

Ce contenu a pour objectif de vous éclairer sur un point en particulier, la piste de la semaine. Le podcast dure entre 10 et 15 minutes. Chaque piste contient de plus des « pas en avant », à mettre immédiatement en application dans votre famille.

Ce contenu est organisé de sorte à vous accompagner vers votre point de rencontre.
Nous passerons pour cela par 7 étapes, avant d’arriver au voyage en solo.

Cliquez ici pour voir les étapes de POINT DE RENCONTRE.

A la fin de chaque étape, mon mail contiendra un lien vers une petite vidéo résumé de l’étape, afin de revenir rapidement sur les notions vues les semaines précédentes.

La partie en groupe

En parallèle de ce cheminement qui vous emmènera doucement vers le parent que vous avez envie d’être, nous aurons l’occasion d’avoir de nombreux échanges :

  • tout d’abord, par le groupe Facebook de POINT DE RENCONTRE, qui permet d’échanger avec tous les inscrits à la formation
  • ensuite au travers des coachings communs : une fois par mois, nous nous retrouverons en ligne, et pourrons échanger autour des diverses problématiques qui se posent, des questions sur le contenu de la formation, etc…

J’ai peur de ne pas avoir assez de temps…

Voici une question récurrente. Bien sûr, nous manquons tous de temps.
J’ai quand même envie, avant de répondre de façon plus concrète, de soulever le point suivant : avez-vous le temps de vous disputer avec vos enfants ?
Ou préférez-vous trouver une alternative ? Une nouvelle manière de mener votre barque, qui permette de laisser entrer la coopération dans votre famille ? C’est ce que je vous propose ici !

POINT DE RENCONTRE est conçu pour s’inscrire dans votre vie, pas pour vous ajouter un stress supplémentaire. Le contenu de la semaine prend environ un quart d’heure de découverte, avant d’être mis en pratique dans votre famille. (et dans vos réflexions, bien sûr !)

Vous pouvez de plus suivre la formation à votre rythme. Il n’y a aucun problème à avancer moins vite. L’important est seulement d’avancer.

Qu’est-ce que POINT DE RENCONTRE apporte de plus que le blog ?

Je sais que les articles de mon blog vous servent déjà de guides. Mais vous naviguez dans ces articles en ordre aléatoire. Or, il est beaucoup plus efficace d’organiser son avancée selon un cheminement qui suit votre évolution. Beaucoup plus simple d’être guidé d’une étape à la suivante.

C’est ce que j’ai voulu vous offrir avec ce programme. Ce cheminement permet d’aller plus loin, de se pénétrer réellement des principes et de la philosophie de la parentalité positive, pas seulement d’y puiser des “outils”. Parce que la plupart des outils dont je parle sur le blog dépendent surtout de notre communication, de nos sentiments, de la manière dont nous les utilisons. Et cela demande du temps, de l’approfondissement.

C’est également la raison pour laquelle cet accompagnement est prévu sur 7 mois. Parce que ce changement profond, celui qui transformera votre famille, prend un peu de temps. Parce que pour vous comme pour eux, il faut laisser le temps à l’apprentissage !

Quel est l’investissement pour le programme ?

L’inscription à POINT DE RENCONTRE permet

  • l’accès au contenu chaque semaine pendant 7 mois : guide et podcast, ou video.
  • la liberté de consulter ce contenu n’importe quand, et depuis n’importe où.
  • la participation au groupe Facebook des parents de POINT DE RENCONTRE
  • la participation au coaching commun mensuel (avec envoi du replay)

N’hésitez pas, pour vous faire votre opinion, à aller consulter les témoignages des parents qui ont déjà passé le pas

Et sachez, de toute façon, que POINT DE RENCONTRE vient avec une garantie sans condition de 30 jours. D’où ma réponse à la question suivante. 

Et si je me rends compte que ca ne me correspond pas ?

Je n’ai pas de doute que POINT DE RENCONTRE peut aider votre famille.

Mais je sais également qu’il vous aidera si vous le voulez vraiment. Car si votre coeur n’y est pas, toute l’aide qu’on pourra vous apporter ne suffira pas.

C’est pourquoi, afin d’être sûre que vous puissiez faire votre choix en connaissance de cause, je vous offre une garantie 30 jours sans condition. Oui, vous avez bien lu : dans les 30 jours qui suivront le premier envoi, vous pourrez décider de changer d’avis. Sur simple email, sans explication, et je vous rembourserai.

Je crois cependant que, dans 30 jours, tout comme Eve, vous direz plutôt : « Je ne regrette pas d’avoir cliqué sur «oui» la première fois. »

On se retrouve sur le chemin ??

voici le lien vers la page d’inscription de la formation POINT DE RENCONTRE.

Vous qui me lisez êtes déjà dans une démarche d’avancement vers la parentalité positive. On parle également de parentalité bienveillante, de parentalité consciente. Quels que soient les mots, l’important, c’est que vous avez à coeur d’offrir à vos enfants une éducation qui les aidera à grandir avec confiance. Vous voulez leur montrer qu’il existe un chemin pavé de respect, et d’écoute. Et, au passage, vous aspirez à une ambiance plus sereine. Il y a quelques jours, je vous parlais de la difficulté d’être parents. Je vous expliquais ce qui, selon moi, était la source principale de nos difficultés du quotidien. Ce modèle que nous recevons tous les jours, depuis tout petit. Cet apprentissage inconscient du rôle du parent dont nous n’arrivons plus à sortir. Et pourtant.. c’est possible ! Oui, il est possible d’améliorer l’ambiance familiale, il est possible d’apprendre une autre parentalité.  Aujourd’hui, justement, je voudrais évoquer le cheminement du parent positif.

Qui suis-je pour vous parler de devenir un parent positif ?

Si vous êtes arrivé ici par hasard, laissez-moi vous parler un peu de moi…

Je m’appelle Coralie, et j’ai 4 enfants, de 5 à 17 ans. Comme tous les parents, j’ai connu avec eux des moments merveilleux, et des moments de cauchemar. L’éducation m’a toujours intéressée, et j’ai même suivi une formation de guide Montessori lorsque j’étais enceinte de ma deuxième.

Pourtant, il y a environ 5 ans, je me suis retrouvée dans une situation qui ne correspondait absolument pas à ce que je voulais pour notre famille… Fatiguée, stressée, dépassée, j’employais de plus en plus régulièrement des méthodes qui ne fonctionnaient pas.

Et puis… et puis j’ai vu mes grands qui criaient sur les petits, comme je le leur avais montré, sans le vouloir ! Et là, j’ai compris. J’ai compris que cela devait changer.

Quelques années plus tard, j’ai énormément évolué. Je ne suis pas une maman parfaite, simplement parce que cela n’existe pas, et je n’y aspire pas. Mais la dynamique familiale a changé.

Non, il n’est pas possible de ne jamais se mettre en colère, mais ma manière de l’exprimer est différente. Je ne parle pas toujours gentiment, loin de là, mais je crie vraiment rarement.

Et pourtant, je viens de loin ! Je n’étais pas de ces personnes naturellement calmes, et je ne le suis toujours pas. J’ai cependant appris à changer ma façon de réagir aux événements. Appris à considérer mes enfants avec bienveillance, à les impliquer dans ma démarche éducative.

Si j’y suis parvenue, les autres le peuvent aussi ! C’est pour cela que j’ai commencé à partager mon cheminement. Avec mes proches, tout d’abord, puis avec d’autres…

C’est devenu mon métier. Je suis accompagnante en éducation positive.

Voilà ce que cela peut donner, voilà le genre de message que je reçois régulièrement :

« Je sens des changements en moi , des convictions qui s’ancrent , une meilleure lecture des comportements (des enfants comme des miens ) ,  de belles réussites et des vieilles réactions qui surgissent encore  ( que je réalise et analyse ce qui est assez inconfortable comme tu nous le disais ) .
Je trouve que mes garçons aussi développent petit à petit de nouvelles compétences . » (mail d’Emilie, pendant qu’elle suivait la formation POINT DE RENCONTRE)

« Je n’aurais pas cru que le changement soit possible ainsi. » Delphine

La clef : comprendre qu’il faut être deux pour se battre

Dit comme cela, ça semble évident, mais on l’oublie souvent… On a facilement tendance, et c’est normal, à considérer qu’on se bat « à cause de l’autre ». Bien sûr, il y a toujours différents points de vue sur la situation, et chacun considère que c’est de la faute de l’autre, sinon, on ne se battrait pas.
Il n’en reste pas moins qu’il faut être deux pour se battre.

Donc, si nous luttons contre notre enfant, c’est que nous choisissons d’entrer dans cette lutte.

Comme le dit Marshall Rosenberg, je ne peux pas contrôler l’autre, mais je peux me contrôler moi. Pour moi, tout part de là. Continuer à entrer dans des luttes de pouvoir contre nos enfants ne va pas nous aider à améliorer notre relation avec eux. Trouver des ressources en nous pour réagir autrement a au contraire le pouvoir de tout changer !

Alors, on accepte tout ?

Je sais ce que vous allez me dire : il y a certaines choses auxquelles je ne peux pas renoncer !!

Bien sûr ! Et c’est là l’une des difficultés de l’exercice. Lorsque l’on découvre la parentalité positive, on est souvent un peu perdu, et, par peur de « mal » faire, on se retrouve parfois à juste laisser faire. Mais l’éducation positive n’est pas synonyme de permissivité !

Notre posture peut cependant évoluer. Plutôt que de m’opposer à mes enfants, en cherchant à leur imposer ce que je veux, je vais essayer de les écouter, de les comprendre.

Les comprendre ne veut pas dire tout accepter ! Mais je vais alors pouvoir mieux les aider, les accompagner. D’un seul coup, je ne suis plus contre eux, mais avec eux. C’est tellement reposant !

Une anecdote autour des légumes

Laissez-moi vous raconter une histoire, qui illustre ce point. 

Un jour, je discutais avec une maman autour du thème « faire manger ses légumes à son enfant avant le dessert ». Ceci était également une question récurrente pour moi, auparavant. Mais lorsque je discute avec mon amie, je réalise que je ne me bats plus. Pas parce que j’ai renoncé, mais parce que mes enfants mangent leurs légumes.
J’expliquais donc à mon amie que j’avais l’impression que mes enfants avaient bien compris que leur alimentation devait comporter des légumes, et que la question ne se posait plus vraiment.
Ce n’est pas venu tout seul. Je sais qu’il y a eu un moment où j’ai fait un réel effort pour lâcher-prise. Pour que ce ne soit pas un sujet d’opposition. Pour accepter de laisser couler un peu, en ayant confiance que cette habitude se prendrait. Je me souviens encore de ce débat interne.

Le soir-même de cette conversation, cependant, mon fils Anatole, 4 ans, me demande, alors qu’il a encore plein de salade dans son assiette : « Maman, j’ai mangé mon maïs, est-ce que je peux avoir le dessert ? »
Cela m’a fait sourire intérieurement. Moi qui croyais ne plus avoir ce genre de questions… Mais ça a été l’occasion de m’observer. D’observer comment mes réactions avaient changé, et pourquoi je ne me battais plus à ce sujet.
Je lui ai tranquillement répondu :
« Qu’est-ce que tu voudrais comme dessert ?
du yaourt avec du sucre brun
Hum… Ca va être bon, ça ! Tu seras content d’avoir le yaourt quand tu auras fini ta salade !
Oui
Ok, alors je vais aller le chercher pendant que tu la manges.
D’accord. »
Et Anatole a tranquillement mangé sa salade, tandis que j’’allais préparer son bol de yaourt.
Cela n’a pas été une lutte, parce que je ne suis pas entrée dans la conversation avec cette attitude. Je n’ai pas répondu « Non, tu dois d’abord manger ta salade ! ». J’ai intégré l’idée que des mots comme « non », et « tu dois » sont des déclencheurs de conflit, et je m’en éloigne naturellement, sans plus avoir à y penser. (La plupart du temps… Je vous rassure, je dérape encore régulièrement, je ne suis pas un super-héros !)

Ainsi, je ne renonce pas à ce qui compte à mes yeux. En l’occurence, le fait qu’il mange les légumes. Mais ma communication est différente. C’est ça, devenir un parent positif. Et ça change tout. 

Cela prend-il beaucoup de temps ?

Lorsque je discute avec les parents, beaucoup pensent que devenir un parent positif prend du temps, et qu’ils ne le pourront pas.

Alors, pour ceux qui croient cela, je voudrais leur répondre tout de suite : NON.

Non, ça ne prend pas du temps. En tout cas, pas plus que le temps qu’on perd à se battre avec eux !!

« Si je fais pas ça [attitudes positives], les choses n’avancent pas, et je passe mon temps après à répéter… alors qu’en fait, j’ai juste pas choisi la bonne option au départ ! » Thècle, maman d’un garçon de 5 ans et d’une fille de 3 ans.

A l’inverse, lorsqu’on prend le temps d’aborder nos enfants sous le bon angle, les choses vont plus vite…

Si on a l’impression que cela prend du temps, c’est parce qu’il s’agit de développer chez nous de nouveaux réflexes qui ne nous semblent pas naturels parce que pas acquis. C’est cela qui prend du temps.

Le temps passé ensuite avec les enfants n’est, lui, pas plus long. Du tout. Et même quand on en « perd » à discuter avec eux, à expliquer, à chercher des solutions, on en gagne ensuite, grâce aux compétences qu’on aura tous développées au passage !

Ainsi, la seule difficulté, c’est de démarrer. Ensuite, il suffit de faire un pas après l’autre. C’est un cheminement. Une avancée. C’est celle que je vous propose avec la formation POINT DE RENCONTRE.

Imaginez… imaginez ce que cela sera pour vous si vous parvenez, enfin, à rompre le modèle reçu, à percevoir autrement votre relation avec votre enfant. Ce que deviendront vos échanges, et vos partages lorsque votre maison sera enfin sereine….

Être parent… l’une des choses les plus naturelles du monde, n’est-ce pas ? Oui, cela ne devrait pas être difficile d’être parent. Depuis la nuit des temps, tous les animaux ont des bébés, les protègent, les aident à grandir, puis les laissent voler de leurs propres ailes. Pas besoin d’apprendre comment, la nature est bien faite !
Et pourtant… quelques années plus tard, nous nous rendons compte que ce n’est pas aussi simple que ce que nous croyions.
Non seulement il est difficile d’être parent, mais c’est particulièrement difficile d’être parent aujourd’hui.
Pourquoi ? Que s’est-il passé ? Comment se fait-il que nous ne soyons pas aussi compétents que ce que nous le pensions ?
Et quelles sont les difficultés qui s’ajoutent aujourd’hui ? Est-il possible de faire autrement ?

Une évolution que nous n’avions pas anticipée…

Les premiers temps : bébé arrive

Portés par notre instinct, nous aussi, nous sommes devenus parents. Ravis, ravis de cette nouvelle étape, plein de rêves et d’aspirations pour ce petit être qui venait rejoindre notre noyau familial. Les premiers moments ont souvent été plus durs que ce que l’on avait imaginé : les nuits hachées, les pleurs incompréhensibles…

Mais on sait que cela ne dure qu’un temps, alors on s’accroche ! Et bien nous en prend : quel bonheur de voir notre petit être découvrir le monde, apprendre, tout doucement… Nous apprenons à être parent, en même temps qu’il apprend ce qui l’entoure. Un échange, une magie…

Petit homme apprend à marcher

Puis vient le moment où notre enfant apprend à marcher, et nous l’accompagnons ! C’est incroyable, il a fait un pas !! Oui, il a appris, tout seul ou presque, à se mettre debout, à mettre un pied devant l’autre. Cette phase est l’une des plus belles de la vie, je crois, car c’est le moment où nous avons le plus confiance en notre enfant !

Nous savons qu’il va marcher, nous n’en doutons pas. Nous admirons les pas qu’il fait. Certes, il tombe. Mais nous y attachons peu d’importance. Car nous savons que cela fait partie de son apprentissage, et savons qu’il recommencera, encore et encore, et qu’il réussira. Cela ne fait pas l’ombre d’un doute. D’ailleurs, c’est bien ainsi que nous lui communiquons notre admiration. Nous nous réjouissons avec lui des pas qu’il fait, nous l’accueillons dans nos bras au bout de son chemin.

A aucun moment ne nous viendrait l’idée de lui dire : « Mais enfin ! Pourquoi tu tombes ? Je sais bien que tu sais marcher, puisque je t’ai vu faire des pas plusieurs fois ! Alors fais le tout le temps maintenant !! Ça suffit de ne pas vouloir ! ». Non.. cela semblerait sacrément saugrenu, n’est-ce pas ?

Les choses s’accélèrent

Seulement voilà : les difficultés d’être parent arrivent progressivement. Notre enfant sait bien marcher, maintenant, et continue de grandir. Mais il a encore beaucoup de choses à apprendre.

Et, alors qu’il apprend encore, nous avons perdu notre regard bienveillant. Nous oublions que c’est encore un apprentissage. Nous voulons qu’il “marche” sur tous les sujets.
Qu’il se couche tous les soirs sans problème, qu’il se lave les dents, dise bonjour et parle gentiment. Qu’il “gère” ses émotions et n’embête pas son frère.
A chaque faux pas, il est difficile de ne pas lui tomber dessus ! De ne pas lui reprocher sa chute.

Et notre vie se complique

Peu à peu, les sujets d’agacement deviennent quotidiens.

C’est la fin de la journée, les choses n’ont pas forcément été faciles au travail, et nous aspirons simplement à un moment calme et apaisé… Il semble que notre enfant ne conçoive pas les choses sous le même angle.
Tout devient compliqué, et nous ne comprenons pas pourquoi ! La frustration monte, nous avons l’impression qu’il nous cherche !

Voilà qu’à notre tour, nous ne parvenons pas à « gérer » nos émotions, et nous nous mettons à crier pour obtenir ce que nous voulons !!
Nos manières bienveillantes des premiers temps fichent le camp…
Est-ce possible de ne pas nous énerver ?

Bienvenue culpabilité !

Un peu plus tard, notre enfant couché, notre agacement retombé, nous repensons au parent que nous avons été, celui que nous aimerions être (surtout avec tout ce que nous lisons sur le sujet, qui transforme parfois le parent bienveillant en parent parfait)… et la culpabilité pointe son nez. Ce n’était clairement pas le parent que nous avons envie d’être que nous avons vu ce soir.

Cette culpabilité, c’est un vrai sujet d’actualité. Combien de fois ai-je lu que la parentalité positive créait un sentiment de culpabilité chez les parents ? Oui, être parent aujourd’hui, c’est d’autant plus difficile que les injonctions sont nombreuses… Je vous en reparle un peu plus loin !

Bien sûr, il peut tous nous arriver d’avoir des jours plus difficiles que d’autres ! Une charge émotionnelle qui nous pèse. Est-ce vraiment à notre enfant de payer ?
Non bien sûr, mais il semble que ce parent dont on ne veut pas, pointe son nez plus souvent que prévu…

Que s’est-il passé, bon sang ? A quel moment avons-nous commencé à déraper ?

Difficulté d’être parent : quand et comment avons-nous perdu notre regard bienveillant ?

Cela s’est passé sans que nous ne nous en rendions compte, simplement parce que nous ne l’avons pas choisi.

Nous ne sommes évidemment pas levés un matin en nous disant : « Bon, maintenant, quand il ne sera pas d’accord pour faire ce que je lui demande, je lui crierai dessus. » Evidemment pas !

Alors… comment est-ce arrivé ?

Notre approche de la relation parent/enfant

En fait, je crois que ce n’est vraiment pas de notre faute. Au début de cet article, nous parlions du fait que devenir parent était la chose la plus naturelle au monde.

Oui, nous avons vu nos propres parents agir, nous avons vu nos oncles et tantes, les parents de nos amis, puis nos amis eux-mêmes. Des occasions d’observer des relations adultes/enfants, nous en avons tous les jours ! Rien de nouveau sous le soleil, suffit de suivre les flèches.

Comme nos enfants aujourd’hui, nous avons appris de ce que nous voyions. Et que nous voyons encore.

Il s’agit, le plus souvent, d’une éducation autoritaire, mettant en pratique les idées suivantes :

  • un adulte est supérieur à un enfant
  • lorsqu’un adulte dit quelque chose, l’enfant doit obéir
  • si l’enfant exprime son désaccord, il est insolent
  • l’enfant ne doit pas déranger l’adulte
  • s’il fait quelque chose qu’il ne doit pas faire, il sera puni
  • si je ne contrôle pas mon enfant, je suis un mauvais parent
  • c’est « pour leur bien »
  • ….

Notre regard bienveillant est donc parti naturellement… parce que nous ne l’avions jamais vraiment eu : il n’est accordé qu’aux tout petits. Après, la pensée commune, c’est “Tu es grand maintenant. Tu as l’âge de comprendre”. Et dès que l’enfant comprend, il doit obéir. Ou le parent doit le faire obéir. Voilà l’idée.

Nos neurones ont créé les connexions adaptées

Eh ben oui ! Au fur et à mesure que nous avons été témoins, en grandissant, de tous les comportements en accord avec les croyances listées ci-dessus, nous avons intégré les mêmes principes.

Dans notre cerveau, les connexions se sont créées pour faire correspondre nos propres comportements à ceux que nous observions. D’où nos difficultés à voir les choses autrement.

Aujourd’hui, nous aimerions nous comporter différemment, utiliser des méthodes alternatives d' »autorité positive », mais nous sommes pris au piège :

Pris au piège de la reproduction du schéma reçu ! 

Le voilà notre problème central. Celui qui est à la source de tout le reste. Notre société dans son ensemble reste dans le schéma. Et le reproduit.

Lorsque l’on veut en sortir, lorsque l’on cherche à éduquer nos enfants selon un autre modèle, selon un schéma plus bienveillant, il se passe alors deux choses :

1- nous nageons à contre-courant, ce qui est épuisant

2- nous luttons contre notre propre cerveau, en sortant de notre zone de confort, celle que nous connaissons le mieux.

Comprenez-vous mieux pourquoi c’est si difficile ?

Difficulté d’être parent : Pourquoi est-ce particulièrement criant pour le parent d’aujourd’hui ?

Les connaissances du 21è siècle

Je suppose que chaque nouvelle génération se pose ses questions. Que nous avons tous tendance à vouloir trouver nos méthodes. Nos parents ont déjà voulu briser les codes : ils ont connu mai 68, ils ont cherché leur voie.

A leur époque, des initiatives d’éducation différente fleurissent. C’est l’époque de Libres enfants de Summerhill , mais cela reste marginal, un peu hippie…

Aujourd’hui, un nouveau paramètre est à prendre en compte : celui de la science.

Les neurosciences affectives ont fait leur entrée, et viennent appuyer les théories selon lesquelles un enfant entouré de bienveillance va mieux se développer.

Des gens “sérieux” prennent alors le relai des non violents des années 70. La recherche d’harmonie n’est plus un phénomène marginal. On peut désormais l’affirmer, sans aucun doute possible : les violences ordinaires sont nocives. La punition est violente.

Les courants éducatifs et pédagogiques positifs et bienveillants se développent : Montessori, Discipline Positive, Faber et Mazlish. Et je ne parle pas seulment éducation, moi qui ‘minspire au quotidien des principes de la communication non violente !

Il y va donc de notre responsabilité collective de faire évoluer les choses, de modifier nos pratiques éducatives, et de faire enfin entrer la bienveillance dans notre quotidien.

Le message est désormais transmis par des personnalités en vue. En France, on peut citer Catherine Gueguen, Céline Alvarez, Boris Cyrulnik, Isabelle Filliozat… moi ! (euh… je me rajoute un peu trop vite peut-être ?)

L’initiative du gouvernement de créer la commission des 1000 jours est bien le signe de cette prise de conscience réelle et nécessaire.

Et le rapport de la commission est clair :

[…] les violences éducatives ordinaires, engendrent non seulement stress et peur, elles peuvent aussi affecter négativement le développement de lenfant, et donc directement sa faculté dapprendre.

Tout nous encourage donc à être des parents bienveillants.

Plus de retour en arrière possible pour le parent d’aujourd’hui

Voilà. Le mal est fait : nous avons pris conscience de ce qu’il se passait. Plus possible de nous mettre des œillères. Il va falloir tenir compte de ces informations, et évoluer.

Exactement comme pour la protection de l’environnement : on en peut plus dire qu’on ne savait pas.

On sait que pour aider nos enfants à être des enfants heureux, et même des adultes heureux, il s’agit de faire en sorte que l’éducation de l’enfant soit positive et bienveillante.

Mais on en revient alors à ce que l’on disait plus haut : c’est très difficile !

Difficile à cause de ces fichues connexions neuronales que nous avons déjà faites en grandissant… Bon sang, heureusement que le cerveau est encore plastique !

Oui, nous avons besoin de nous transfomer un peu en coach parental, pour montrer d’autres manières de faire à nos enfants. Sortir de notre zone de confort et chercher plus loin.

D’un certain côté, c’est quand même sacrément chouette, tout ça ! C’est même carrément enthousiasmant !!

Plus on lit sur l’éducation positive, et plus on se met à croire à ce modèle inspirant, bienveillant… on croit enfin qu’un monde meilleur est possible… en commençant par l’éducation.

Mais on est un peu coincé : coincé entre ces aspirations, et les manières de faire que l’on apprises, et dont on est encore témoin au quotidien…

Que faire alors, pour être parent aujourd’hui ?

Tout commence par cette prise de conscience. Celle que, j’espère, vous aviez déjà, ou vous venez d’avoir. Celle qui vous permet de comprendre d’où vient notre posture parentale, et pourquoi il est si difficile d’en sortir.

Un choix, d’abord

Une fois qu’on en arrive là, on peut enfin prendre une vraie décision. Je dis une vraie décision, parce que ce n’est plus une attitude qui découle de ce que nous avons reçu, ou du fait que l’on suive ce qui est en vigueur autour de nous. A ce stade, nous avons compris ce qui se jouait. Nous avons mis des mots sur l’origine du problème. Il nous reste à prendre notre responsabilité et à faire un choix.

Choix 1 : la liberté complète pour nos enfants

On peut décider d’agir de manière totalement opposée.  D’arrêter de subir les schémas, de ne plus priver les enfants de leur droit à l’expression, de les laisser décider de ce qu’ils veulent, et de ne plus chercher à leur imposer ce que nous voulons, en aucune façon. Qu’ils grandissent sans contrainte aucune.

Ce n’est pas mon choix.
Parce que nous vivons en société, parce que la liberté de l’un s’arrête là où commence celle de l’autre. Je veux aider mes enfants à exercer une certaine liberté, tout en tenant compte de l’autre.
Ma manière d’éduquer, de façon bienveillante, n’est pas du laxisme. Je m’attache aussi à poser des limites.

Choix 2 : le statut quo

On peut décider de rester dans la norme. De se conformer aux règles de la société.
Parce qu’après tout, on ne va pas changer tout le monde, et nos enfants vont se heurter à ce monde-là.
C’est une possibilité.

On peut éduquer nos enfants comme on l’a vu faire, comme l’environnement nous y pousse encore insidieusement, sans se poser plus de question.

C’est probablement le plus simple, en tout cas pour notre cerveau qui n’aime pas qu’on remette en cause ses croyances.
Ça posera des problèmes entre nous à l’adolescence, lorsque notre enfant refusera cette dynamique, mais cela nous paraitra normal, comme aux autres, qui luttent avec leurs enfants.

Cependant, les mots ont parfois leur importance : j’aime ceux de « parentalité consciente », qui me poussent à adopter une manière d’éduquer qui vise à élever mes enfants, dans tous les sens du terme. Et je suis persuadée que c’est également votre cas, vous qui lisez ces mots.
Ne laissez pas le chemin vous décourager ; vous en êtes capables, tout comme moi !

Choix 3 : participer à changer le monde

Ou bien, on peut décider que si, on veut changer le monde !
Que l’on aspire à autre chose, pour nous, pour nos enfants, et pour la société dans son ensemble. Que l’on va se donner du mal pour ne pas reproduire le schéma reçu, sans pour autant lâcher prise.

C’est le choix que j’ai fait.

D’abord, parce que je crois très fort au fait que c’est ce qu’il y a de mieux pour mes enfants. Que cela les aidera à développer leur autonomie, leur responsabilité, leur motivation et leur confiance en eux.

Ensuite, parce que je crois que c’est ce qu’il y a de mieux pour moi.

Parce que je vois comment la relation que je crée avec mes enfants me permet d’éviter d’entrer bêtement dans des luttes de pouvoir dont personne ne sort gagnant. Parce que j’aspire à une ambiance plus posée, plus sereine. Parce que je ne veux pas être contre mes enfants, mais avec eux !

Parce que je sais que parents et enfants peuvent se retrouver, faire équipe, dans un cadre bienviellant.

Enfin, parce que je crois en un monde meilleur. Parce que j’aspire à vivre dans une société dans laquelle chacun fait attention à l’autre, dans laquelle chacun écoute l’autre, sans l’agresser, sans le rabaisser.
Un monde qui donne de la place à l’empathie.

Et que la seule manière d’avancer vers ce monde-là, c’est que chacun d’entre nous offre un autre modèle à nos enfants.

Et le mettre en place

Si vous avez choisi l’une des deux premières options, il y a de fortes chances que vous ne soyez plus en train de me lire.

Si, en revanche, vous choisissez, comme moi, la 3è voie, vous devez probablement vous demander comment la mettre en place !

J’ai deux bonnes nouvelles pour vous :

1- vous prenez cette décision au bon moment ! Car nous sommes de plus en plus nombreux à suivre cette voie-là. Les ressources ne manquent donc pas.

2- notre cerveau est plastique. Ce qui signifie que ce que nous choisissons de faire, et la répétition de ces choix, vont avoir un effet sur nos connexions. Nous pouvons réellement changer. Apprendre autre chose à notre cerveau !

De mon côté, j’ai beaucoup changé. Il faut dire que j’ai passé beaucoup de temps à en consulter, des ressources, pour dépasser les difficultés d’être parent ! Cela m’a énormément aidée à évoluer. Mais je sais que tout le monde n’a pas autant de temps à y consacrer que ce que j’ai fait. Or, je vous l’ai dit, je rêve que le modèle change, partout ! J’ai donc à cœur de vous y aider, chacun d’entre vous.

Voilà pourquoi, afin de faciliter votre cheminement, j’ai conçu une formation, que j’ai appelée POINT DE RENCONTRE. Parce que POINT DE RENCONTRE vous aidera à avancer vers le point de rencontre de VOTRE famille !

Oh, ce n’est pas une baguette magique. Vous l’avez compris, rompre les schémas est une vraie démarche.
C’est pourquoi le cheminement que je vous propose va durer une année.
1 année pour peu à peu modifier notre manière de penser, d’appréhender la relation, d’écouter notre enfant.

Je vous assure, ça passe vite.
Et au bout d’un an, vous ne serez plus la même personne.
Si vous ne faites rien en revanche… on se reparle dans un an..

Alors, ça vous tente ??

Dans mon prochain article, je vous parlerai justement de comment devenir un parent positif. Restez à l’écoute !

Bonjour. Au revoir. Merci. BAM. La combinaison gagnante. Où que vous emmeniez votre enfant, on attendra de lui qu’il soit poli. Ne dit-on pas d’ailleurs, dans ce cas, qu’il est “bien élevé” ? Comme si tout l’éducation se mesurait au niveau de politesse acquis. Parfois, on aimerait se révolter contre cela. Clamer que ce n’est pas au “bonjour” que l’on peut voir si notre éducation porte ses fruits. Mais dans le fond, nous attachons également de l’importance à cette “bonne éducation”. Parce que cela va au delà des codes sociaux, la politesse, c’est une manière de se connecter à l’autre, de lui témoigner du respect. Comment faire, alors, pour enseigner la politesse à nos enfants, pour qu’ils intègrent ces codes ? Et comment faire, surtout, pour que cela dépasse les apparences ? Qu’une fois arrivés à l’adolescence, cela ait encore un sens. Pour qu’ils vivent les notions de politesse pour ce qu’elles sont censées être : un respect de l’autre.

Note : cet article est en réalité un double article écrit à 4 mains. C’est la deuxième fois que je me prête à cet exercice avec ma comparse Floriane, du blog Parents Naturellement. Le principe : nous choisissons un thème en commun ; Floriane écrit un article apportant son éclairage, et la manière dont elle le vit avec un jeune enfant ; j’écris mon éclairage, et j’ouvre à des enfants plus âgés. La première fois, nous avions parlé de l’autonomie, et je crois que cet exercice vous avait bien plu…

Politesse, respect, des notions qui méritent un petit éclairage

La raison d’être de la politesse

Je prends le temps de m’arrêter sur cette question, parce que je crois que les habitudes tuent parfois la réflexion. En effet, il est courant de trouver des situations dans lesquelles les gens (nous y compris) ne savent pas bien pourquoi ils font quelque chose. Ils le font parce qu’ils le font, parce qu’ils en ont pris l’habitude, et ne le remettent pas en question.

Ça vous arrive ?

C’est encore plus vrai pour des habitudes qui ont été adoptées par le plus grand nombre, et que l’on observe donc au quotidien, depuis que nous sommes petits.

Ainsi en est il de la politesse. Nul besoin de s’interroger sur les raisons pour lesquelles on dit bonjour au revoir. On le dit parce qu’on le dit, c’est tout. Ça se fait, c’est comme ça.

Et pourtant… Autant il y a des choses qui se font sans qu’il y ait de vraie raison, parce que ce sont de simples codes sociaux (le fait que les garçons ne mettent pas de jupe, par exemple), autant la politesse a une vraie raison d’être !

Être poli, c’est créer un lien avec l’autre. C’est bien ça, la vie en communauté : ne pas vivre les uns à côté des autres, mais vivre ensemble. La politesse est un vrai vecteur de connexion.

Dire bonjour permet de montrer à l’autre qu’on l’a vu, qu’on en tient compte.

D’ailleurs, dans mes séances de Discipline Positive en classe en CP, je commence toujours par dire bonjour à chacun dans le cercle. C’est un vrai moment de connexion et d’accueil.

La politesse suffit-elle à l’enseignement du vivre ensemble ?

Je me souviens avoir été marquée, il y a des années, à la lecture de Bébé made in France, d’un chapitre qui parlait du bonjour. L’auteure, une américaine (au sens états-unienne) vivant à Paris, fait la comparaison entre l’éducation à la française et l’éducation à l’américaine au travers de plusieurs aspects différents. L’un d’eux : la politesse, et en particulier le bonjour. Elle explique être impressionnée par le fait que les enfants français disent bonjour aux adultes, et, ajoute-t-elle, que les adultes français disent bonjour aux enfants ! Pour elle, ce bonjour donné également aux enfants est une manière de les respecter, de les inclure, de ne pas les considérer simplement comme des pièces rapportées. On les accueille, au même titre que leurs parents.

J’avais trouvé cette analyse très intéressante, et j’aimais cette idée de recevoir également chaque membre, adulte ou enfant.

Dès lors, on pourrait penser que les français développent de meilleures compétences de vie en communauté. Et pourtant… ce n’est absolument pas ce que j’ai ressenti adulte !

En France (à Paris particulièrement, c’est vrai, mais ailleurs aussi), on a souvent l’impression que ce que fait chacun ne concerne que lui. Qu’il ne faut pas se mêler des affaires des autres. Et à force de ne pas se mêler des affaires des autres, on oublie de tendre la main…

Aux Etats-Unis, c’est souvent bien différent. Mon mari et moi avons vécu 18 mois à Washington DC, au début de notre vie professionnelle. J’ai été marquée par le sens de la communauté que je sentais chez les américains. A bien des reprises, je me suis retrouvée dans des situations dans lesquelles quelqu’un m’a offert de l’aide, ou m’en a demandé. Des choses toutes simples parfois… comme de tenir un carton de pizza pendant que la dame ouvrait sa porte ! De ces petites choses qui font que les gens vivent ensemble. Beaucoup plus qu’en France.

Alors quoi ? Avoir appris à dire bonjour dans l’enfance ne nous amènerait pas, adulte, au sens de la communauté ? Il ne semble pas…

Un objectif, plusieurs stratégies

Je crois que cela est dû au fait que, parfois, on confond objectif et stratégie.

Oui, notre objectif est d’enseigner à nos enfants le bon comportement avec l’entourage. De leur enseigner le fait de faire attention aux autres. L’ouverture, l’amabilité.

Mais pour atteindre cet objectif, plusieurs stratégies sont possibles.

Certes, la politesse en est une. Mais ce n’est certainement pas la seule.

D’ailleurs, il nous est tous arrivé un jour d’être accueilli par un “bonjour” qui n’avait rien d’accueillant, n’est-ce pas ? Et de nous sentir mieux accueilli par un sourire sans le bonjour, non ?

Comme quoi, la politesse ne réside pas forcément toujours dans les mots.

Et si nous décidions donc d’enseigner la “vraie” politesse à nos enfants ? Non pas celle qui les oblige à dire “s’il vous plait”, mais celle qui l’encourage à parler de façon agréable, et de tenir compte de l’autre ?

Je suis persuadée qu’alors, les “mots magiques” viendront en plus, comme par magie, justement !

Enseigner la politesse aux jeunes enfants

Il n’est pas rare que la pression pour l’usage des mots de politesse se fasse sentir dès que l’enfant commence à parler. Ou même avant ! Comment trouver le juste milieu ?

La notion de code social, et le regard des autres

Si les parents transmettent cette pression à leurs enfants, c’est probablement parce qu’ils la ressentent eux-mêmes. Notre société appuie tant sur ce code social, qu’il est difficile d’y échapper.

Or, c’est bien connu : “l’enfant est un prolongement de nous mêmes”. Donc, s’il ne se comporte pas de façon convenue, c’est que nous l’avons mal élevé…

La première étape donc, si nous voulons avoir la liberté de nous recentrer sur la raison d’être de la politesse plutôt que de l’imposer sans y mettre de sens, c’est de réussir à se défaire du regard des autres.

Se recentrer sur notre enfant, sans s’arrêter à ce que pensent les gens de passage… Savoir ce qui est, pour nous, prioritaire. En sommes-nous capables ?

Je trouve cela bien plus facile depuis que j’ai pris à mon compte une phrase proposée par Isabelle Filliozat (était-ce dans “J’ai tout essayé ?”). Il s’agit, si notre enfant ne dit pas bonjour, de simplement partager ce que nous vivons avec l’autre personne : “Nous travaillons encore là-dessus.”. C’est une bonne manière, je trouve, de laisser le temps à l’enfant sans paraitre nous-mêmes “impolis”.

Modeler, et patienter

Dans le fond, nous savons bien que l’on n’enseigne jamais si bien que par l’exemple.

Cela parait évident, mais je crois qu’il est encore utile de le redire.

Parfois, on se perd dans nos principes.

Comme cette directrice d’école primaire, postée devant la grille le matin, et qui m’expliquait : “Moi, je ne dis pas bonjour aux enfants, je considère que c’est à eux de me le dire d’abord !”.

Une attitude qui est tellement loin de ce en quoi je crois…

Floriane insiste au contraire sur le modèle donné à l’enfant. Et précise que lorsque l’enfant qui l’a appris ainsi finira par dire merci, cela aura une toute autre valeur !
Je vous encourage à lire tous les conseils de Floriane à ce sujet dans son article dédié.

Enseigner la politesse aux adolescents

A l’adolescence, nous n’en sommes plus aux “mots magiques”. Enseigner encore la politesse à cet âge, c’est enseigner surtout les codes attendus en fonction des circonstances.

Nos ados fonctionnent de plus en plus en autonomie. Nous ne sommes pas à leur côté à chaque instant pour voir comment ils se comportent chez les autres.

Il s’agit donc de leur faire confiance pour appliquer les principes auxquels nous croyons, les valeurs que nous avons cherché à leur transmettre.

Lien entre politesse et empathie

Si nous revenons au fait que la politesse sert à entrer en lien avec l’autre, je pense qu’il suffit de développer l’empathie. Car, si nous sommes empathiques, la politesse devient une simple conséquence logique.

C’était déjà ce que je mettais en avant lorsque je vous avais parlé de ma manière d’inciter mes enfants à dire merci, et je crois que c’est encore plus vrai pour des enfants plus âgés.

En effet, au fur et à mesure que l’enfant grandit, son cerveau préfrontal se développe, et son aptitude à l’empathie également. Cela ne veut pas dire qu’elle vient toute seule. L’empathie se travaille, et ce, dès le plus jeune âge. Cependant, la possibilité de comprendre ce que vit l’autre se développe au cours des années, et je crois que l’appel à l’empathie est une bonne manière d’encourager nos enfants sur la voie de la politesse.

Quand le manque de politesse se transforme en agression

Il y a peu, j’ai assisté à une scène un peu surréaliste. J’étais avec ma fille Alice dans un bus, et tout était tranquille, jusqu’à ce que le bus se retrouve bloqué par une voiture en double-file. Bloqué. La situation se prolonge un peu, et, comme cela arrive parfois, les positions empirent, jusqu’à ce que les véhicules soient complètement arrêtés, dans les deux sens.

L’aspect surprenant de la scène : dans la voiture en double-file, le conducteur est présent, mais ne bouge pas ! Pourtant, il y avait de quoi se mettre en place livraison un tout petit peu plus loin. Pourquoi ne se déplace-t-il pas ? Je ne sais pas….

Pourtant, la situation prend rapidement de l’ampleur : le chauffeur du bus descend lui parler, les klaxons retentissent derrière, les habitants interviennent depuis leurs balcons…

Dans le bus, les commentaires s’enveniment. Ce sont toujours les mécontents qui parlent le plus fort, avez-vous remarqué ? “Non, mais quand on sait pas conduire, on reste chez soi !”

Pour moi, bloquer la rue n’a rien à voir avec le fait de savoir conduire ou pas, c’est plutôt du savoir vivre, non ? Au bout d’un moment, la voiture dégage. Et moi, je m’interroge.

Sur les raisons qu’avait cette personne de ne pas bouger malgré les vindicatives. Il y en avait peut-être ? Et sur la rapidité à laquelle les gens sont devenus agressifs. A l’insulter. Sans même savoir vraiment ce qu’ils se passaient.

On juge souvent le monde de sa lorgnette. Mais sait-on ce qu’il se passe pour l’autre ?

Autre anecdote.

Il y a quelques semaines, je suis allée à Marseille avec mes parents. En sortant du train, il nous faut passer les portillons du quai. L’un des affichages est faux : le portillon dit “passage libre”, alors qu’il est prévu pour laisser entrer les gens, dans l’autre sens. Mon père, 74 ans, focalisé sur l’affichage, essaye de sortir par là. L’employée de l’autre côté, qui s’apprêtait à en laisser entrer d’autres, lui demande sèchement de sortir de là. Il est un peu perdu : “Il y a écrit passage libre..”. La femme : “Non, mais vous voyez bien qu’il y a des gens, là ! Faut regarder !!”. Oui, seulement, mon père ne peut pas regarder justement… Il a perdu la moitié de son champ de vision suite à une méningite il y a plus de 10 ans. Ça ne se voit pas, mais c’est une adaptation du quotidien pour lui. Pourquoi cette agression, alors qu’elle ne le connait pas, qu’elle ne sait rien de lui ?

A-t-on tellement perdu le contact humain qu’on ne sait plus se parler normalement, dès qu’on est contrarié ?

Voilà pourquoi je cherche à faire ici le lien entre l’empathie et la politesse.

Je crois réellement que, si nous parvenons à développer notre sens de l’empathie, alors il est bien plus facile de faire preuve de politesse.

Le partage par le dialogue

Ainsi, avec mes adolescents, bien sûr je partage les codes de la société. Bien sûr, je leur explique ce qui “se fait” et ce que “ne se fait pas”. Pour qu’ils puissent comprendre, pour qu’ils sachent ce que la société attend d’eux.

Mais, surtout, je partage avec eux ce que je vis. Mes ressentis.

Lorsque leurs copains viennent à la maison, je n’hésite pas à leur dire ensuite ce que j’ai apprécié ou pas.
“Tu sais, quand l’un de tes copains arrive, j’aime bien qu’il me dise bonjour avant d’aller dans ta chambre. C’est une manière de saluer quand on arrive chez quelqu’un.”
Depuis, non seulement Oscar invite ses copains à me dire bonjour, mais également à dire bonjour à ses petits frères, même si je ne le lui ai pas demandé.

“J’aime bien ton copain X. J’ai trouvé ça super sympa qu’il vienne me demander si j’avais besoin d’aide pour préparer le déjeuner. J’ai été un peu déstabilisée par le fait qu’il me tutoyait, mais il était très aimable…”
Oui, ledit X a été longtemps dans une école alternative où les élèves tutoient les profs. C’est un peu surprenant, mais n’enlève rien à la sympathie de ce jeune homme !

“Alice, je trouve que ta copine M est agréable à avoir. Elle n’a pas de mal à se mêler à la conversation. J’ai bien aimé aussi qu’elle me remercie quand elle est partie.”
Ou au contraire : “J’aurais trouvé ça agréable qu’elle me remercie de l’accueil avant de partir.”

Pour moi, mon rôle s’arrête là. Ensuite, lorsque mes enfants vont chez les autres, je ne vérifie pas après s’ils se sont “bien comportés”, s’ils ont dit bonjour et merci.

Je leur en ai donné le modèle lorsqu’ils étaient dépendants de moi.
Je leur fais encore passer le message lorsque je reçois leurs amis, comme je viens de l’écrire.
Il ne me reste plus qu’à les laisser faire.

A savoir qu’ils suivent maintenant leur propre voie, et qu’ils sauront faire leurs les principes qu’ils ont appris.
(Et si ce n’est pas le cas, ce n’est pas mon contrôle qui les y aidera !)

Je choisis donc de leur faire confiance, et pour l’instant, je n’ai reçu que des commentaires positifs !

Et vous, comment concevez-vous la politesse à l’adolescence ?

Je suis comme vous : je rêve d’une ambiance familiale apaisée et sereine… Et cela demande de l’énergie ! En effet, pour atteindre la sérénité, il faut déjà en donner le modèle. Or, le modèle d’éducation traditionnel que nous avons souvent reçu n’entre pas tout à fait dans ce cadre. Je dirais même plutôt qu’il encourage à une certaine lutte de pouvoir entre parents et enfants. L’éducation positive propose de faire basculer la relation, pour passer d’un mode vertical à un mode horizontal. De quoi être perdu devant un enfant qui répond ! Que se passe-t-il en lui, et en nous, lorsque notre enfant nous déclare brutalement : « T’es pas mon chef ! » ? Comment ne pas, alors, prendre cette tendance à « répondre » pour de l’insolence ? Et surtout, comment réagir ?

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Ce que l’enfant exprime réellement

Choisir de décoder le message

Si on veut éviter les altercations inutiles (y en a-t-il des utiles ?), il faut commencer par réussir à entendre ce que dit l’autre. Ou disons plutôt à entendre ce qu’il veut dire.

Malheureusement, nous n’avons pas appris à nous exprimer de manière claire et directe. Nous sommes souvent emportés par nos émotions, et nous exprimons de manière indirecte, de sorte que notre message est souvent difficilement recevable. Et, évidemment, c’est vrai dans l’autre sens.

La première étape, donc, sera toujours, lorsque  nous sommes en état de le faire (d’où l’importance de prendre soin de nous d’abord), d’essayer de décoder ce que nous dit l’autre, plutôt que de le prendre personnellement.

Le cas de l’enfant qui nous répond

Un enfant qui nous dit « T’es pas mon chef ! » a beau dire « Tu », il parle surtout de lui… Si nous parvenons à enfiler les oreilles girafe que nous propose Marshall Rosenberg, nous entendrons peut-être : « J’existe ! Je suis capable ! J’ai envie de pouvoir prendre mes propres décisions ! »
Ce qui, convenons-en, change déjà pas mal les choses, non ?

Pourquoi cette réaction ?

Le besoin d’importance

Pour mieux comprendre l’attitude de notre enfant, il faut peut-être commencer par bien assimiler ce à quoi aspire tout être humain. Alfred Adler parle en effet de deux nécessités fondamentales : appartenir et avoir de l’importance.

On évoque souvent le besoin d’appartenir de l’enfant, qui s’exprime en particulier à travers son attachement, et lorsqu’il recherche de l’attention.

On parle moins de ce besoin d’avoir de l’importance, pourtant tout aussi fondamental.

Pour grandir en développant sa confiance en soi, il faut se sentir capable, utile… Or, un enfant qui ne fait que suivre les instructions qu’il reçoit à longueur de journée n’a absolument pas l’impression d’avoir de l’importance ! Comment alors peut-il croire qu’il a de la valeur ? Qu’il est digne de confiance ?

Lorsque l’enfant, dès 2 ans, se met à dire clairement « Non ! », il est déjà dans une démarche dans laquelle il réclame sa position : il veut avoir son mot à dire.

L’opposition de l’enfant, signe d’un bon développement

A tout prendre, je dois dire que je préfère un enfant qui m’explique que je ne suis pas son chef, plutôt qu’un enfant qui obéit aveuglément à tout ce que je lui demande. Non, je ne cherche pas l’obéissance chez mes enfants

Comprenez-moi bien : je n’ai pas dit que ce ne serait plus facile d’avoir des enfants qui obéissent au doigt et à l’oeil à ce que je leur demande. C’est sûr que cela me permettrait d’être plus en contrôle de la situation !

Seulement, lorsque l’on choisit d’être parent, on ne choisit pas une vie facile ! Non, on choisit d’accompagner des petits bouts d’êtres humains pour les aider à grandir, et à développer les compétences qui leur seront utiles lorsqu’ils voleront de leurs propres ailes. Ça, c’est mon plan parental !

Alors, si je réfléchis ainsi à long terme, je me dis que, finalement, le fait que mon enfant sache répondre, qu’il sache poser sa limite, montrer qu’il a aussi envie de s’exprimer, de décider, eh bien c’est plutôt une bonne nouvelle !

Comment réagir ?

« Tout ça, c’est très joli », pensez-vous sûrement, mais que faire, alors ?

Ne pas en faire toute une affaire

Pour commencer, ne pas en faire toute une affaire. A ce stade de la réflexion, vous avez bien compris que lorsqu’un enfant réagit ainsi, il ne s’oppose pas forcément à vous. Il n’est pas en train de vous attaquer, de remettre en question votre relation. Il est en train de dire qu’il a également le droit à son opinion, à son pouvoir de décision. Il dit qu’il veut pouvoir se sentir libre parfois !

Nul besoin dans ce cas de réaffirmer votre rôle. Vous n’êtes pas en péril de perte d’autorité !

Rappelez-vous, comme l’explique si bien Thomas Gordon, qu’il y a plusieurs conceptions de l’autorité, et l’autorité par la force n’est pas celle que nous cherchons. Vous atteindrez au contraire une meilleure autorité auprès de votre enfant lorsque vous l’aurez entendu, lorsqu’il vous fera confiance, lorsque vous serez en lien avec lui.

Recevoir ce qu’il nous dit

On pourra donc commencer par tout simplement recevoir ce que notre enfant nous dit : « Non, en effet, je ne suis pas ton chef. Est-ce que je t’en ai donné l’impression ? Je suis ton parent, et je suis responsable de toi pour l’instant, je suis ton guide, et je suis là, entre autres, pour t’aider. »

Rien que ces mots peuvent déjà tout changer : c’est un point fort, c’est une action concrète, par laquelle nous refusons d’entrer dans une lutte de pouvoir.

Chercher des alternatives dans notre communication

Puisqu’il nous a si bien fait comprendre qu’il veut à son tour exprimer son pouvoir, à nous de modifier notre mode de communication pour lui en donner l’occasion !

Pour cela, une ligne directrice : moins d’ordres, moins d’ordres, moins d’ordres !

Cela ne veut pas dire qu’on ne demande plus rien à notre enfant. Mais que nous allons le demander autrement. Que nous allons nous entrainer à communiquer de manière moins directive.

Ca a l’air compliqué, mais, lorsqu’on y réfléchit, ça ne l’est pas tant que ça : on sait déjà le faire avec les adultes. Oui, lorsque nous demandons des choses à nos collègues, à des amis, il est bien rare qu’on le fasse en en donnant l’ordre direct. En général, on va plutôt :

  • faire une demande : « Tiens, tu pourrais mettre ton sac sous la table plutôt ? »
  • poser une question : « T’es bientôt prêt à partir ? »
  • donner une information : « Je crois que X est déjà en bas à nous attendre, il ne faudra pas qu’on traine.. »
  • parler de nous : « J’ai peur d’être en retard… »
  • aider : « Tiens, j’ai ramassé ton papier qui était tombé. »
  • décrire la situation : « Tu sens le courant d’air ? Tes papiers risquent de s’envoler. »

Alors.. il n’y a plus qu’à appliquer les mêmes méthodes avec nos enfants !

Apprendre peu à peu à parler avec un langage plus bienveillant…

Ca ne marchera pas à tous les coups, c’est sûr, mais plus nous y parviendrons, et plus cela changera la dynamique de nos échanges ! Parce qu’alors, nous laisserons nos enfants agir par eux-mêmes, et c’est un vrai message de confiance. Alors, ils pourront commencer à sentir effectivement qu’ils sont capables.

Ils n’auront plus besoin de lutter pour nous dire que « nous ne sommes pas leur chef ! »