A quoi tient la capacité au bonheur ? Nous savons aujourd’hui que le bonheur n’est pas lié à la facilité de notre situation de vie. Certaines personnes ont « tout pour être heureux », et ne le sont pas. D’autres, au contraire, vivent des difficultés immenses, et gardent la foi en la vie, le sourire, la confiance. Il suffit souvent d’une vie simple pour être bien. Alors, d’où ça vient ? Comment être heureux ? Est-ce que ça s’apprend ? Est-ce que ça s’enseigne ? Oui, peut-on peut apprendre le bonheur aux enfants ? C’est ce dont j’aimerais parler aujourd’hui…

A la poursuite du bonheur

Droit inaliénable

Chaque individu, probablement, est en quête du bonheur. Une quête tellement fondamentale qu’elle est inscrite en droit inaliénable dans la déclaration d’indépendance des Etats-Unis d’Amérique :

« Nous tenons ces vérités comme évidentes, que tous les hommes sont créés égaux, qu’ils sont dotés par leurs créateurs de certains Droits inaliénables, parmi lesquels la Vie, la Liberté, et la poursuite du Bonheur. »

Ensuite, bien sûr, chacun a sa propre manière de trouver le bonheur… ou du moins de chercher comment être heureux !

Cette quête du bonheur explique-t-elle partiellement le consumérisme américain, encouragé par des publicités qui induisent que posséder tel ou tel produit vont permettre le bonheur ? Je ne me lancerai pas dans ce débat ici.

Ce que je voudrais partager en revanche, c’est cette aspiration qui nous anime, en tant que parents, à chercher le bonheur non seulement pour nous, mais également pour nos enfants.

Transmettre la faculté au bonheur à nos enfants

Lorsque j’anime des ateliers pour les parents, je prends toujours un moment, lors de la première séance, pour faire le point sur ce que l’on aimerait voir plus tard chez nos enfants.

Une manière d’encourager les parents à faire un premier pas vers leur plan de route parental.

C’est une bonne méthode également pour s’interroger sur nos valeurs, sur nos priorités.

Si je vous donne une liste de qualités, de compétences, de valeurs positives, vous allez me dire que vous aimeriez toutes les voir chez vos enfants. Evidemment ! Mais en réalité, on se rend compte que nous ne plaçons pas tous nos priorités aux mêmes endroits.

Hier soir, avec le Cercle des parents heureux, nous avons partagé une séance atelier sur nos « feuilles de route », et ça a été l’occasion de voir à quel point ce que nous avions chacun noté reflétait ce qui comptait pour nous, et de pousser la réflexion, encore.

Enfin, tout ça pour dire qu’en général, lors de cet exercice, on trouve un parent qui évoque cette aptitude au bonheur. Parce que dans le fond, c’est bien ça l’essentiel, non ? Que souhaite-t-on le plus pour nos enfants ? Qu’ils soient heureux… Mais cela ne nous tombe pas simplement dessus, l’important, en fait, c’est qu’ils trouvent comment être heureux !

Comment être heureux ?

Une fois qu’on a posé cet objectif, on n’a pas pour autant trouvé la recette. Si elle existait, cela se saurait !

Et si la recette était propre à chacun ? Je dis souvent à mes enfants « Tu es responsable de ton bonheur. »

Qu’est-ce que ça veut dire ? Qu’il y a des méthodes, et qu’on peut choisir, plutôt que de simplement attendre que le bonheur nous tombe dessus, de les apprendre, pour apprendre à être heureux.

Se connaitre, s’écouter, se faire confiance

Plus j’avance dans la vie, et plus je perçois qu’effectivement, la recette est, et doit être, individuelle.

Ce qui implique que pour trouver notre propre recette, il faut d’abord se connaître.

Notre société laisse peu le temps à l’introspection, mais quand même…

Ces dernières années, on parle de plus en plus de méditation, en pleine conscience ou pas, (la pratique de la méditation m’avait bien inspirée moi-même, et je poursuis cette démarche de manière irrégulière), de prendre le temps, de faire des pauses.

Prendre conscience qu’il y a un monde en nous, et qu’il en vaut la peine. Qu’être fidèle à ce que nous sommes  a plus de prix que celui de se conformer…

Encore faut-il savoir s’écouter ! Pas toujours simple, on ne l’a pas appris !

Qu’est-ce que je ressens, là, maintenant ? Quels sont mes besoins ?

Première étape dans la démarche : s’ouvrir à ses émotions, à celles de nos enfants. (Vous n’y êtes pas ? Commencez par ma formation en 15 jours sur le sujet : Accompagner les émotions, et votre perspective sur ce sujet aura déjà un peu changé…)

Alors seulement, on pourra s’interroger sur la manière dont nous répondons à ces besoins, sur ce qui nous nourrit, indépendamment peut-être de ce qui est attendu de nous.

Chercher comment concilier nos besoins avec ceux des autres, trouver des consensus, être authentique.

Et nos relations s’en trouveront enrichies !

Savourer

Un autre aspect qui me parait fondamental dans cette capacité au bonheur est celui de savourer.

Savoir savourer ce que l’on a, ce que l’on vit.

Arrêter d’attendre. Ne pas se dire que tout ira bien quand..

Ce moment est ce qu’il est. La vie, c’est maintenant. Prenons ce qu’elle nous offre, et savourons-le.

Cela n’empêche pas les projets, ni l’ambition. On peut toujours continuer à avancer, à améliorer, à « chercher le mieux », comme on dit dans le cercle. Mais le chemin est également appréciable.

Garder la joie de vivre pendant notre cheminement, avoir confiance, profiter.. Voici des valeurs que j’aimerais transmettre à mes enfants !

Concrètement, comment le vit-on ? Et comment le transmet-on, pour apprendre le bonheur à nos enfants ?

Je réunis ces deux questions dans mon titre, parce que les deux se font simultanément, je crois.

On transmet beaucoup plus par notre exemple, notre modèle, que parce que ce que l’on dit, c’est bien connu.

C’est merveilleux d’ailleurs, parce que cela veut dire qu’il « suffit » de se consacrer à notre propre apprentissage pour le transmettre à nos enfants. Voilà pourquoi ce chemin de parentalité positive est devenu un chemin de développement personnel.

Donc, pour transmettre à nos enfants une certaine aptitude au bonheur, il s’agit d’abord de la développer pour nous-mêmes.

Car apprendre le bonheur à nos enfants, c’est d’abord les aider à développer cette aptitude au bonheur, qui dépend de chacun.

On ne pouvait pas mieux tomber, les recherches en psychologie positive de ces dernières décennies nous y aident, nous donnent enfin des pistes sérieuses.

La gratitude

D’abord, première réponse apportée par la psychologie positive à « comment être heureux ? » :  la gratitude !

Ça, c’est déjà une très bonne manière de savourer ce que l’on a !

Etre conscient des petits bonheurs de la vie, prendre le temps de s’arrêter dessus, d’en prendre conscience, d’en être heureux, justement. De remercier la vie pour cela.

Alors, oui, mes grands se moquent un peu de mon expression de la gratitude parfois : « #gratitude » disent-ils un peu ironiquement… mais je sais qu’ils reçoivent le message.

Gratitude d’avoir une famille unie

Gratitude du temps partagé

Gratitude de pouvoir aider les autres

Gratitude d’apprendre, tous les jours, de nouvelles choses

Gratitude de voir la pleine lune, si belle…

Savez-vous qu’en prenant l’habitude de noter chaque jour nos gratitudes de la journée, on entraine vraiment notre cerveau à se focaliser sur le positif, et à être plus heureux ?

C’est d’ailleurs le premier exercice que nous propose Tal Ben-Shahar dans son bouquin « Apprendre à être heureux« …

Désirer ce que l’on a déjà

Dans la même veine, mais encore en amont, je me suis mise à prendre le temps de désirer ce que j’ai déjà. Et à le verbaliser.

Par exemple, il m’arrive de dire, alors que je suis sur le canapé, à lire un livre à mon fils : « Je désire avoir mon petit garçon blotti contre moi pendant que je lui lis l’histoire… Oh ! Je l’ai ! »

Récemment, j’ai vu une petite vidéo qui m’a interpellée, et m’a confortée sur cette voie.

C’est l’extrait d’un cours de philosophie de André Comte-Sponville, de Genève, intitulé « La phrase la plus triste de l’histoire de la philosophie. »

Pour bien la comprendre, il faut voir la vidéo. Cependant, en voici l’essentiel :

  • La phrase en question :

« Ainsi, toute notre vie oscille, comme un pendule, de droite à gauche, de la souffrance à l’ennui. » Schopenhauer

  • Souffrance -> parce que je désire ce que je n’ai pas
  • Ennui -> parce que j’ai ce que, dès lors, je ne désire plus

Ca rejoint bien ce que l’on disait, non ? Moi, en tout cas, j’en déduis que si je veux le bonheur, si je veux sortir de cette oscillation de la souffrance à l’ennui, et compte tenu de cette démonstration, il suffit que je désire ce que j’ai !

cqfd.

Qu’en dites-vous ?

Ici et là, je vois fleurir cette idée de « journal du confinement »….

Honnêtement, je la trouve super ! Je me projette dans un projet familial, où chacun pourrait contribuer en mettant ce qu’il a aimé chaque jour, ce qu’il a appris, ce qui lui pose des difficultés…

Ca pourrait être un chouette moment partagé, l’occasion de s’ouvrir et d’échanger. On pourrait y parler des émotions qui nous traversent…

Et puis, aussi, ce serait top de pouvoir le garder en souvenir ! En souvenir de cette période littéralement extra-ordinaire…

Je m’imagine plus tard, disons dans 10 ans, ressortir le journal et le feuilleter avec les enfants, revoir tous les moments partagés..

Bien sûr, c’est une belle idée !

Et en même temps…

En même temps, ça me fait le même effet que les albums photo à faire et qui ne le sont pas : je me retrouve à me dire que je suis un peu nulle de ne pas le faire !D’autant que le concept même de journal impose un rythme « journalier » qui fait que chaque jour qui passe nous met de plus en plus en retard… L’angoisse…​

Mais chaque jour qui passe est rempli d’autres moments, partagés ou non ; chaque jour qui passe à son nombre d’heures, avec un autre rythme… et je le savoure déjà pas mal.

Alors, je ne crois que ce soit une mauvaise idée de faire un journal du confinement, au contraire ! Je reste sur cette avis que l’idée est TOP !

Et AUSSI, j’accepte que je ne peux pas faire tout ce que je trouve top…

Que c’est top aussi de lire des livres avec les enfants, de faire des jeux de société, d’aller les border dans la tente, de dîner avec les plus grands, de ranger le sous-sol, et de faire du karaoké… De travailler aussi ! De continuer à dépenser mon énergie pour aider les parents, pour développer mon activité en ligne… C’est top de prendre du temps pour moi, de profiter du décalage de l’heure du matin pour me lever avant tout le monde et lire des livres d’éducation, de me faire des oeufs pour le petit-déjeuner, et du thé toute la journée !

Il y a tellement de choses dans notre vie, tellement de moments à savourer…

Voici donc ce que je vous propose :

  • D’abord, de garder les idées de ce qui serait top et que vous ne faites pas pour le jour où vous trouverez ça suffisamment top pour que ça passe avant le reste
  • Ensuite, de vous réjouir pour les parents qui ont passé le pas, sans que cela n’ait d’influence sur vous, si ce n’est de l’inspiration
  • Enfin, d’être content de ce que vous faites à la place – parce que tout est une question de choix…

Qu’en dites-vous ?

Et puis, parce que quand même, ça me titille…

  • Si vous faites partie de ces parents qui ont réellement mis l’idée du journal du confinement en pratique, écrivez-moi pour me dire à quoi ça ressemble, qui y participe, comment vous avez commencé, ce que vous y mettez, etc !

On ne sait jamais.. on a encore quelques semaines devant nous, je pourrais bien faire passer ça sur le dessus de la pile à un moment ??

Je ne vous parle pas souvent d’activités pour les enfants, mais j’avais vraiment envie de vous parler de celle-ci, qui vaut le détour !

Chez nous, on adore les jeux de société. Alors, quand je veux partager une activité avec les enfants, cela se fait souvent autour d’un plateau de jeu. Mais parfois, j’aime bien leur proposer un certain enrichissement culturel, lire un livre documentaire, ou chercher des infos.

Grâce à mes amis Coline et Rémy, j’ai trouvé l’activité parfaite pour concilier les deux !

Ils ont en effet conçu une chasse au trésor géante, sur 10 mois (ou au rythme qu’on veut, en réalité…), avec des activités qui s’enchainent, dans des contextes différents, mais avec le même fil conducteur.

Ainsi, leurs personnages, les gômes, nous demandent de reconstituer un parchemin… Chaque morceau sera obtenu au bout d’ateliers particuliers.

La première partie nous fait voyager dans le monde, et découvrir d’autres cultures, la deuxième nous emmène dans les musées…

Coline et Rémy ont incroyablement bien construit leur aventure, puisque les énigmes permettent d’avancer, de jouer, et d’apprendre à la fois ;  et chaque module est construit autour d’une compétence particulière.

Lorsque nous avons su que les écoles allaient fermer, l’une des premières choses que j’ai faite, c’est d’organiser l’impression de la suite de l’odyssée pédagogique.

C’est tellement simple de les embarquer : ils connaissent déjà l’univers, on n’a même pas besoin de mise en route, et en même temps, c’est chaque fois différent quand même.

Et c’est magique pour moi de voir mes garçons choisir de faire un atelier de plus avant de s’arrêter pour le goûter !

Pourquoi je vous en parle justement aujourd’hui ?

Parce que Coline et Rémy sont sur le point de rouvrir les portes de leur odyssée !

Ils ne le font que deux fois par an. Pour la petite histoire, je les connais depuis plus d’un an, mais je voulais avoir avancé dans l’odyssée avec mes propres enfants avant de vous en parler. Maintenant, je peux valider sans hésitation !

Avant que ces portes n’ouvrent, vous pouvez les suivre et mieux les connaitre, dans leur « quinzaine de l’estime de soi ».

Ensuite, vous déciderez si vous voulez vous aussi vous lancer dans l’aventure avec eux !

Je ne vais pas m’étendre, mais j’insiste un peu, parce que cela en vaut la peine : en ces temps de confinement, qui sont également l’occasion de partager plus de temps de qualité avec nos enfants, et d’encourager d’autres méthodes d’apprentissage, cette odyssée ne pouvait pas mieux tomber.

Cliquez ici pour vous inscrire à la quinzaine de l’estime de soi de Coline et Rémy, et découvrir l’univers des gômes dont ils vont bientôt vous parler…

Ensuite, vous reviendrez me dire ce que ça vous aura inspiré !

Il se passe cette semaine quelque chose d’extraordinaire : la France entière découvre l’école à la maison. Mais dans un contexte particulier : celui du confinement… Si l’école à la maison découle habituellement d’un choix, et laisse une certaine liberté, cette fois, parents et enfants se trouvent contraints à ce modèle d’instruction en famille, dont le programme est généralement transmis par les enseignants.
Les questions sont nombreuses : comment organiser leur temps de travail ? Quelle liberté se laisse-t-on ? Quels impacts sur la vie familiale ?

Un vrai chamboulement

Ce n’est pas simple de faire face du jour au lendemain à un tel chamboulement.

Lorsque nous avions commencé l’école à la maison chez nous l’année dernière, j’avais eu le temps d’y réfléchir, et d’anticiper. Aujourd’hui, le défi est l’improvisation !
C’est pourquoi je voudrais vous proposer des pistes.

Chaque famille trouvera son propre équilibre, ses propres réponses. Mon rôle sera simplement de nourrir votre réflexion, de vous suggérer des approches qui pourraient vous aider, et faire baisser la tension.

Et je sais que cette tension existe. Chez nous aussi, nous la ressentons.
Chacun a des raisons différentes d’être tendu.
Cela peut être pour la situation extérieure, pour le travail scolaire, pour le confinement, pour le manque de temps, pour le bruit, la collaboration, le partage des tâches…
Chacun son inquiétude, chacun sa difficulté.

Je me réjouis de vivre dans une famille dans laquelle nous avons déjà mis en place des habitudes qui vont nous aider dans les semaines à venir.

Première action implémentée :
Lors de notre réunion familiale de dimanche dernier (que nous faisons d’habitude toutes les semaines), nous avons décidé de passer le rythme à tous les 2 jours, le temps de bien définir notre fonctionnement…

Tout ce que j’aimerais partager avec vous…

Il y en a tellement ! J’ai l’impression que tout ce dont je veux vous parler est urgent !

Ces deux derniers jours ont été pour moi l’occasion d’une vraie réflexion, pour jeter sur mes petits papiers tout ce qui pourrait vous aider dans cette situation, et mettre au point le plan d’un contenu spécial confinement.

Voici donc ce à quoi j’ai abouti.

Le plan de CALME = “Confinement A La Maison et Ecole”

  1. Le contexte – prise de recul
    • Nos pensées, notre vécu, et le leur
    • Prendre le temps
    • Priorité à l’ambiance de la famille
  2. L’école à la maison
    • Apprentissage informel et enthousiasme
    • Rythme et emploi du temps
    • Le contenu académique
    • Quand les enfants ont des âges différents
    • En suis-je capable ?
    • Bonus : contenu spécifique corona virus
  3. Un équilibre pour chacun
    • Se sentir bien pour se comporter bien
    • Prendre soin de soi
    • Un mot sur le télétravail
  4. Les opportunités du confinement
    • Construire ensemble des règles de vie
    • Organiser des réunions familiales qui ont du sens
    • Développer l’autonomie
    • Vivre ensemble

Concrètement…

Concrètement, j’essaye de faire face. Comme vous.
Entre l’école à la maison, le travail de chacun, les espaces et les horaires de chacun (“Pas de bruit devant la chambre d’Oscar : il suit un cours en ligne !”), les repas où nous sommes tout le temps 6, je trouve mes moments pour avancer dans cette formation que je sais être utile.

Voilà pourquoi je ne m’étends pas plus que cela aujourd’hui : je sais que mon énergie sera mieux consacrée à produire effectivement le contenu que je vous ai listé ci-dessus, le plus vite possible.

J’ai déjà commencé.
Et le reste suivra le plus rapidement possible.
Note : contrairement à ce que j’ai écrit au début, je ne prévois pas pour l’instant d’en faire des versions podcast, car écrire le contenu me prend déjà beaucoup de temps…

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Changer d’endroit, découvrir un nouveau lieu, éventuellement une nouvelle culture, peut être très excitant. C’est en tout cas le point de vue des familles qui choisissent de changer régulièrement de lieu de vie.      

Et en même temps… partir est souvent un moment difficile. Parce que l’on a tissé des liens à l’endroit que l’on va quitter, parce que l’on anticipe une certaine nostalgie de ces endroits que l’on ne reverra peut-être pas.. 

Un mélange de sentiments vit alors en nous, pas toujours simple à accueillir. Pour nos enfants, c’est souvent encore plus compliqué. Non seulement parce qu’ils en ont moins l’expérience, mais en plus parce qu’ils ne l’ont pas choisi ! 

— Note :  cet article a d’abord été publié dans Grandir Autrement, numéro 78 de septembre-octobre 2019, dans le dossier « La vie nomade »

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Une tendance à la projection

Face à la détresse de notre enfant, la tendance est de réagir en essayant de l’aider à se projeter dans un avenir plus positif. « Tu verras, ça sera chouette là-bas ! » 

En somme, nous cherchons à effacer sa tristesse. Cela nous fait de la peine de le voir malheureux, nous aimerions le retrouver souriant. Une partie de nous voudrait croire que si nous faisons tous très fort semblant que la tristesse n’a pas lieu d’être, elle disparaîtra toute seule. 

Pourtant, en refusant de recevoir ce que vit notre enfant a ce moment-là, en l’emmenant trop vite vers des lendemains qui chantent, nous le privons à double titre d’une expérience fondamentale. 

D’abord parce que de manière générale, et quel que soit le contexte, nier l’émotion de notre enfant, c’est lui passer implicitement le message que ce qu’il vit n’a pas lieu d’être. On risque alors de le faire douter de ce qu’il sent en lui. En tout état de cause, on ne lui enseigne pas à savoir s’écouter, à se faire confiance. Au contraire. 

Ensuite, parce que cette période de détresse au moment du départ est saine. Les spécialistes de l’expatriation vous le diront : il y a, à chaque changement, une période de deuil, qu’il est important de vivre pour mieux passer à la suite. 

Ainsi, il est parfaitement naturel que notre enfant ait du mal à gérer la transition. Ses sources de tristesse et d’inquiétude sont multiples : ce qu’il quitte, dont il doit se séparer, l’inconnu qui l’attend. A cela s’ajoute le fait que, justement, il ne comprend peut-être pas très bien ce qu’il est en train de vivre. Parfois, chez les jeunes enfants, cette incompréhension est palpable. Je me souviens de mon fils qui, deux mois après notre déménagement du Mexique à Porto Rico, me disait encore : “Mais non, maman, on ne rentre pas à la maison ! Ici, on est à Porto Rico ; notre maison, elle est à Guadalajara !”. Dans ces cas-là, le message est facile à recevoir pour nous, parents. Mais lorsque les enfants grandissent un peu, on pense parfois que les explications suffisent, qu’ils peuvent les comprendre. 

Pourtant, l’afflux d’émotions est encore fort, et notre enfant peut toujours se sentir dérouté, même s’il ne l’exprime pas de la même manière. C’est peut-être la première fois qu’il ressent un tel mélange de sentiments, presque contradictoires.

Démêler les émotions

Rappelons-nous qu’un enfant, comme un adulte, a toujours raison de ressentir ce qu’il ressent. On peut ne pas toujours le comprendre, mais si l’émotion est présente, c’est qu’elle a une raison d’être, pour lui en tout cas. 

Parfois, il reste délicat de réussir à démêler ce qui se passe en nous. Alors, à la manière du monstre des couleurs, et ce quel que soit l’âge de l’enfant, le mieux est probablement de l’aider à recevoir une émotion après l’autre. 

Avant de se projeter dans la suite, d’essayer d’entrevoir le futur, que nous espérons certes excitant, il est bon de se laisser le temps du deuil. Deuil de ce que l’on a connu, vécu, partagé. Deuil des lieux, des gens. 

Ne pressons donc pas les choses. Sachons vivre ce moment, utile et vrai. Prenons le temps de parler avec notre enfant de ce qui va lui manquer, de ce qu’il a apprécié. Offrons-lui le temps de dire au-revoir, la possibilité de pleurer s’il le veut. De savourer ces derniers moments. Recevoir ses difficultés surtout sans chercher à les atténuer en lui parlant de tout le positif qu’il vivra plus tard, après le déménagement. 

D’autant qu’en réalité, ce qu’il vivra plus tard est probablement également sujet à inquiétude pour lui. L’inquiétude de l’inconnu. L’incertitude est souvent l’une des situations les plus difficiles à vivre. 

Recevoir ce que vit notre enfant consistera donc à ne pas chercher à recouvrir les difficultés, mais bien plutôt à le laisser s’exprimer. S’exprimer tout au long de son processus de deuil, le partager avec lui en lui disant ce qui va également nous manquer ; et s’exprimer sur son inquiétude également. Ce qui, convenons-en sera bien plus honnête de notre part ! 

D’abord, nous n’avons en réalité aucune idée de comment les choses se passeront après le déménagement. Bien sûr, nous espérons qu’il retrouvera des amis, et c’est probable. Certes, nous avons cherché à préparer le meilleur des environnements. Mais nous n’avons pas de boule de cristal, et il le sait. Donc, lui expliquer tout ce qui se passera de bien… plus tard… est un peu vain. Tout au plus pouvons-nous partager nos espoirs, ce qui n’est déjà pas négligeable. 

Ensuite, même s’il est vrai qu’il retrouvera ses marques, qu’il se sentira bien dans son nouvel environnement, cela ne change rien, absolument rien, au fait qu’en attendant, là, maintenant, au moment du déménagement, ce n’est pas le cas. 

La meilleure manière d’aider notre enfant dans cette transition sera donc bien de prendre les choses comme elles viennent, en pleine conscience. Non seulement nous faciliterons alors pour lui le processus d’acceptation, mais nous l’accompagnerons également dans une expérience de vie qui, plus que tous nos messages d’encouragement, lui enseignera la résilience. 

Alors, on ne doit pas rassurer ? 

Tout dépend de ce que l’on entend par rassurer. Rassurer un enfant en lui démontrant qu’il a tort d’être triste, ou inquiet, ce n’est pas rassurer. Rassurer, c’est plutôt accueillir ce que ressent notre enfant, pour qu’il se sente compris, écouté, encouragé au quotidien, pour qu’il sache qu’il n’est pas seul, et que ce qu’il vit est valable, et valide.

Et dans tout ce chamboulement, il reste une constante, peut-être la principale : c’est notre famille. Certes, la famille change d’endroit, peut-être de pays, peut-être de langue. Certes, les amis seront loin, nous ne les verrons plus au quotidien. Certes, les habitudes vont devoir changer, nous sortons de notre zone de confort. Nous ne savons peut-être pas encore quel sera notre logement. 

Mais, quoi qu’il se passe, nous serons ensemble. Quoi qu’il advienne, nous aurons nos marques entre nous. Notre monde va changer, mais nous gardons notre maison. Car notre maison, c’est notre famille. 

Il y a peu, j’ai assisté à une présentation sur le thème de la culpabilité. Cette conférence était organisée par une association de familles, alors évidemment, le public était majoritairement composé de parents, mais le thème était la culpabilité en général. Au début de la présentation, l’intervenante a demandé à chacun de citer une situation dans laquelle nous nous sentions coupables.
Une bonne moitié des réponses concernait le comportement face aux enfants :
“Je me sens coupable quand je crie sur mes enfants.”
“Je me sens coupable quand je n’arrive plus à être patiente en fin de journée.”
“Je me sens coupable quand je n’arrive pas à me faire obéir et que je bascule dans la force.”

La culpabilité est un sentiment très présent chez les parents, et particulièrement chez les mères.
J’avais donc envie de vous en parler.

Comme d’habitude, écrire m’aide à réfléchir. Et ce n’est sûrement pas un hasard si je trouve aujourd’hui une illustration concrète de ce thème dans ma vie personnelle.
J’ai commencé à écrire cet article il y a quelques jours, et ce matin, justement, je me sens coupable…
Je vais donc vous raconter pourquoi, en toute honnêteté, et en ravalant ma honte.

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Mes premiers mots de l’année

Le contexte

Nous sommes en vadrouille en famille en Inde. Cette nuit, notre camp de base est un genre de lodge au bord d’une réserve d’oiseaux, en pleine nature. C’est super beau.
Nous logeons dans des espèces de grandes tentes-maisons. Et c’est ici que nous avons fêté le nouvel an.

Ce matin, c’est le bruit de Léon fermant la tente en sortant qui m’a réveillée. Il avait été très discret, ai-je découvert ensuite, puisqu’il s’était habillé dans le presque noir, et avait bien bordé ses doudous avant de sortir.
Il est ensuite allé rejoindre son frère et son copain devant la tente voisine, et ils se sont mis à jouer.
Seulement voilà, leur enthousiasme occultait complètement l’heure…
Nous sommes le matin du 1er janvier, il est 7h30, et eux crient.
Moi… je m’énerve !

Un déclencheur

On est tous plus ou moins résistant au manque de sommeil. Je ne lui suis pas.
Pour moi, la fatigue est réellement un ennemi. Elle a facilement pour effet de me transformer en sorcière.
Comme je le sais, je m’énerve d’avance, et le bruit le matin est un de mes déclencheurs : je n’arrive pas à supporter que ceux qui sont réveillés ne fassent pas attention à ceux qui dorment. Je me répète que c’est un manque de respect dingue, alors même que l’autre voix dans ma tête sait que cela n’a rien à voir, que les enfants oublient et ne se rendent pas compte… Mais c’est malgré tout souvent la première voix qui l’emporte, malheureusement.

Et c’est ce qui se passe ce matin, alors que je me lève pour dire :
“Oh, les gars !! Y’a des gens qui dorment dans ce camp ! Il y a nous de ce côté, et d’autres gens de l’autre côté !
Alors soit vous êtes capables de jouer dehors sans faire de bruit, soit c’est dans les tentes avec un bouquin, c’est clair ?”

Hum…. comme parent positif, on fait mieux…

C’est drôle d’ailleurs ; on sent dans mes mots que j’ai intégré certains principes, qui ressortent même dans la colère.
Je ne leur dis pas qu’ils sont insupportables : je décris la situation, je leur donne un choix et une conséquence claire.
J’aurais presque pu dire la même chose et que ce soit adapté.
Seulement les mots ne font pas tout. Ici, mon ton est agressif.
Quoi que je dise, je le dis mal. Je ne suis pas dans l’encouragement, mais dans le rabaissement. Je ne suis pas dans l’écoute mais dans l’imposition et l’exigence. Je ne suis pas dans la coopération mais dans le reproche et le pouvoir.

La culpabilité pointe son nez

Je me recouche, aussitôt envahie par la culpabilité.
Mes premiers mots de l’année seront donc ceux-là. Une agression. Je ne peux plus changer ça.

Et puis… comment puis-je leur demander de parler gentiment quand je leur donne ce modèle-là moi-même ?
Je respire.

Changement d’approche

Cinq minutes plus tard, quand les cris reprennent (ils font à présent un concours de lancer de billes et hurlent : “gagné !!”), je ressors calmement, m’approche, et leur dis :
“Ecoutez, les gars. D’abord, je voudrais vous demander pardon du ton que j’ai utilisé avant.
Ensuite, je vois que c’est vraiment difficile pour vous de ne pas crier.
Vos billes arrivent juste devant la tente des voisins, et vous les gênez forcément.
Vous aurez encore plein d’autres moments dans la journée pour jouer à ça, et faire du bruit.
Là, maintenant, il vaudrait mieux trouver une activité qui ne dérange pas les autres.”
Alors, Léon part en courant : “Je vais à la cible !”.
Il y a en effet une cible avec un arc et des “flèches” au bout en caoutchouc dans la partie commune du camp, un peu plus loin des dormeurs.

Les deux autres veulent suivre.
“Aucun problème, leur dis-je, il faut juste être habillé pour aller là-bas.”
Ils rentrent dans leur tente pour enlever les pyjamas.
Je retourne dans la mienne, un peu soulagée.
Mais je sais que je ne dormirai plus.

Comment je me sens

Honnêtement, mes sentiments sont confus à ce moment-là :

  • un reste de culpabilité
  • un soulagement d’avoir su redresser la barre
  • un sentiment d’injustice parce que finalement, ma nuit a bien été interrompue
  • de l’acceptation, parce que ce sont des enfants
  • du ressentiment quand même à cause de cette interruption.

Pour autant, je me dis :
Oui, il est injuste que je sois réveillée parce qu’ils font trop de bruit, alors qu’ils auraient pu -ils auraient dû même !- jouer calmement.
Mais voyons les choses objectivement : est-ce que les agresser aide à résoudre la situation ?
Absolument pas !
On peut même penser, et observer, que c’est lorsque j’aborde les choses calmement que les solutions apparaissent.
J’aurai donc toujours plus à gagner à éviter l’agression.
A court terme pour mon sommeil, à long terme encore plus, pour tous leurs conflits à venir, au cours desquels ils vont vraisemblablement user des techniques qu’ils auront observées.

Et je reste donc, avec mon sentiment de culpabilité.
Que vais-je en faire ? On en parle ?

Qu’est-ce que la culpabilité ?

Commençons par le commencement. D’où vient ce sentiment de culpabilité ?
Qu’est-ce qui se joue en nous pour faire naître cette expérience émotionnelle, somme toute plutôt désagréable ?

Voilà la première chose que nous explique Camille Sépulchre, l’intervenante, et que je note immédiatement en gras, tant ça me parait limpide.

La culpabilité nait d’un conflit psychique : elle vient du décalage entre moi tel(le) que je voudrais être, et moi tel(le) que je suis.

C’est exactement ce qui s’est joué ce matin : le décalage entre la maman positive, qui enseigne à ses enfants, par le modèle, à parler gentiment, qui fait preuve de tolérance pour leur temps d’apprentissage, et celle qui s’est mise à agresser ses enfants de but en blanc.
Ce décalage a immédiatement déclenché ma culpabilité.

Pour notre esprit, la culpabilité est alors une façon de réparer : on s’en veut et ça répare un peu ce qu’on a fait.
Vous avez déjà senti ça ?

Nous sommes juges de nous-mêmes

Discuter de cette culpabilité est également l’occasion de revenir sur un point fondamental : la responsabilité de nos sentiments.
C’est une notion fondamentale, très bien expliquée dans la CNV (cf. Les mots sont des fenêtres) :
nous sommes responsables de nos sentiments.

Si vous lisez cela pour la première fois, vous pouvez être surpris.
L’idée est pourtant simple. Des circonstances identiques font naitre des sentiments différents.
Je suis facilement agacée par quelque chose qui, au contraire, plait à mon voisin. C’est donc bien que ce n’est pas la situation elle-même qui engendre mon sentiment, mais moi.
Ou, plus précisément, mes pensées.

Dans le cas de la culpabilité, nos propres pensées sont des jugements.
“Je n’aurais pas dû..”, “J’ai tort…”, “Je ne suis pas capable..”, “Je devrais…”

Nous sommes notre propre juge, et nous nous jugeons nous-mêmes très durement.
Cependant, le fait que cette culpabilité découle de nos pensées en fait un sentiment réellement très personnel.
D’autant qu’elle est particulièrement influencée par nos expériences passées, comme nous allons le voir.

Les différentes formes de culpabilité

Ces pensées qui créent chez nous un sentiment de culpabilité viennent elles-mêmes de niveaux différents.
Elles viennent :

  • de nous et de nos aspirations
  • de ce que la société nous a transmis
  • de ce que nos parents et ancêtres nous ont transmis

Plus la culpabilité vient de loin, plus elle est inconsciente.
Car beaucoup de nos jugements sur nous-mêmes sont directement liés à des croyances qui sont véhiculées sans même que l’on en ait vraiment conscience.

Quelques exemples de ce que peut nous avoir transmis la société :
“Je dois savoir gérer mon travail, ma famille, et ma maison.”
“Je ne suis pas là pour me faire plaisir.”
“Les enfants doivent obéir aux adultes.”
“Je dois penser aux autres avant de penser à moi.”
“Un garçon, ça ne pleure pas.”
“Il faut être efficace.”
“Il faut travailler à corriger ses faiblesses plutôt que se focaliser sur ses forces.”

Quelques exemples de ce que peuvent nous avoir transmis nos parents, qui se confond parfois avec ce que nous a transmis la société :
“Je n’ai pas le droit à l’erreur.”
“Je me débrouille seul.”
“On ne peut pas savourer si on n’a pas d’abord souffert.”
“La vie, c’est comme un match de boxe, il faut être le premier.” (spéciale dédicace à mon grand-père qui nous disait ça régulièrement… Heureusement, on n’écoutait pas toujours !)

Toutes ces croyances ancrées en nous, influencent nos pensées, qui, à leur tour, créent ce sentiment de culpabilité.
Par rapport au geste qu’on vient de faire, à la pensée de ce qu’on aurait pu commettre…
Et que l’on traduit par ce genre de pensées, mi-conscientes :
“Je ne suis pas à la hauteur de ce que les gens attendent de moi.”
« Je ne passe pas assez de temps avec mes enfants. »
En fait, nous sommes en décalage avec une certaine idéalisation de nous-mêmes.

Nous voyons bien ici la part de l’inconscient dans ce sentiment de culpabilité :
1- la culpabilité vient du décalage de ce que nous sommes avec l’idée que nous nous faisons de ce que nous “devrions” être.
2- or, ce que nous devrions être vient de nos croyances héritées de nos parents et de la société.

Ce qui est clair, c’est que plus nous nous situons dans l’inconscient, et plus il est difficile de passer au dessus de notre sentiment de culpabilité.

La culpabilité est un signe de bonne santé psychologique

En effet, que serait un monde sans culpabilité ?
Alors, on verrait probablement :
un manque de scrupules, un égoïsme absolu, un manque d’empathie…
Bref, éradiquer la culpabilité ne serait pas une bonne idée !
Comme tous les sentiments, en fait, la culpabilité a bien une raison d’être.

Notre sentiment de culpabilité prouve que nous savons reconnaitre le bien et le mal.
Seuls les vrais psychopathes n’ont pas de culpabilité !

La culpabilité nous arrive sans que nous le choisissions.
En revanche, nous avons alors le choix de ce qu’on fait de cette culpabilité.
C’est à nous de décider comment y réagir.

Que peut-on faire de notre culpabilité ?

Il y a quelques années, j’écrivais ici-même que “notre culpabilité est une bonne nouvelle.
J’expliquais en effet que la culpabilité était pour moi une prise de conscience qui pouvait servir de point de départ, et c’est ce dont nous allons parler ici.

Culpabilité saine et culpabilité malsaine

Il existe en fait deux manières de vivre notre culpabilité.
On peut parler de culpabilité saine et de culpabilité malsaine.

Culpabilité malsaine

Je me figure la culpabilité malsaine comme un boulet à notre pied.
Cette culpabilité est celle que l’on ressasse, en boucle.
Plus on s’enfonce, plus elle est présente. Plus elle est présente, plus on se juge, et plus cela détruit notre estime de nous-même. C’est alors un cercle vicieux, très pénible.

La culpabilité malsaine nous immobilise, c’est évidemment celle dont on veut le plus se débarrasser.
Cependant, s’en débarrasser ne veut pas dire faire une croix sur la culpabilité dans son ensemble, mais plutôt décider d’agir pour en faire une culpabilité saine.

Culpabilité saine

La culpabilité saine, elle, est plutôt un moteur.
Lorsque l’on sait la recevoir, elle nous donne l’énergie qu’il nous faut pour avancer.

On a vu déjà que la culpabilité découlait d’un décalage entre ce que nous sommes et ce que nous voudrions être. En prendre conscience permet d’entamer un travail sur soi.

Travailler sur soi n’est pas toujours simple, car cela implique souvent une remise en question qui nous rend inconfortable. Sans parler du temps d’investissement nécessaire.
Mais notre culpabilité est sans aucun doute une motivation : l’envie de ne plus la ressentir nous poussera à avancer ! Voilà pourquoi je parle de moteur…

Cependant, l’action ne sera pas toujours la meilleure voie à suivre. En fait, la culpabilité saine engendrera toujours une réflexion chez nous.
Ensuite, nous déciderons s’il convient d’entrer en action ou non.

Deux scénarios sont possibles :

  • Agir pour se transformer
  • Surmonter notre culpabilité

Agir pour se transformer : la méthode

Nous parlons ici d’utiliser la culpabilité comme moteur pour se transformer. Pour tendre un peu plus vers cet idéal que nous avons en tête et qui nous fait nous sentir coupable.
Encore faut-il savoir comment faire cela.

Je vais donc vous livrer ici un exemple personnel, que Camille, la présentatrice, m’a aidée à creuser lors de sa présentation.

Ma situation

“Je me sens coupable quand j’en veux à mon mari de prendre du temps pour lui.”

Oui… je l’avoue (et j’ai un peu honte).
Le week-end, mon mari trouve de plus en plus souvent l’occasion de faire un peu de saxophone.
Une partie de moi se réjouit qu’il renoue avec cette passion qui a été un peu moins présente ces dernières années, et l’autre lui en veut d’y consacrer du temps.
En toute objectivité, je sais que je ne devrais pas lui en vouloir. (Vous remarquez le “je ne devrais pas”, qui parle de qui j’ai envie d’être). Ce n’est pas comme s’il ne s’impliquait pas dans la maison ou avec les enfants. Il trouve honnêtement le bon équilibre, et pourtant, je sens cette négativité en moi, que je ne voudrais pas ressentir !

Camille m’a encouragée à chercher les conflits intérieurs et les idéalisations auxquelles cette situation me renvoyait.

La situation est celle qu’elle est. Soit.
J’ai donc le choix : soit je reste avec ça, je me morfonds, et je tourne en rond avec l’idée que je ne devrais pas ressentir ça, mais sans rien y faire, ce qui devient un boulet à mon pied (culpabilité malsaine), soit je décide d’entamer un travail qui me permettra de mieux comprendre ce qui se joue.

Recherche des idéaux cachés derrière ma culpabilité

On voit bien qu’il y a ici un décalage entre qui je suis dans cette situation et la personne que j’aimerais être. Je vais donc m’y arrêter un moment.

Quel est mon idéal ?
J’aimerais être contente pour lui.
J’aimerais moi aussi prendre du temps pour moi. → Ah ! Il y a également de la jalousie là-dessous ! Mais pourquoi est-ce que je ne prends pas du temps pour moi ?
Je voudrais avoir une maison qui tourne (et pour cela, j’y consacre de l’énergie, c’est mon choix)
Je voudrais qu’il soit présent à ses enfants. – Hum… voilà qui nécessite également une réflexion plus poussée : d’abord, parce qu’il est présent à ses enfants – pas un week-end sans un jeu de société par exemple -, ensuite parce que je sais bien que pour être réellement présent à ses enfants, il faut également prendre du temps pour soi !

Voici donc mon idéal, très clair :
me réjouir qu’il puisse prendre du temps pour lui sans arrière-pensée
et prendre également du temps pour moi sans arrière-pensée

Une réflexion qui se prolonge

Dans les jours qui suivent cette présentation, j’ai l’occasion de pousser encore un peu cette réflexion.
Je m’aperçois que la construction de notre équilibre de vie crée un décalage entre nous.
Du fait que je travaille à la maison, j’ai parfois l’occasion de prendre du temps pour moi dans la semaine. Bien sûr, comme tout le monde, je cours plutôt après le temps ! Mais quand même, convaincue que respirer et remplir mon réservoir est fondamental, faute de quoi je ne suis pas la maman que j’ai envie d’être, je m’accorde des pauses qui me font du bien.
De son côté, Nicolas a peu d’occasion de faire de même. Faire du saxophone est son moment. Et je sais que lorsqu’il a pu souffler dans son saxo, il est ensuite plus détendu, et s’occupe par exemple plus facilement du bain des enfants. Parce qu’il a rempli son réservoir.

La transformation

Cela n’a l’air de rien, mais cette analyse m’a aidée à passer à l’action.
Le week-end suivant, je sens une vraie transformation en moi.
Nicolas part faire du saxo, et moi, je me réjouis pour lui. Réellement, et sincèrement !

Reste à voir si cela durera, mais je sens bien que j’ai franchi un pas important.
D’ailleurs, je n’hésite plus à aller prendre un bain avec un bon livre, dont je sors à mon tour plus reposée ! Cela va également avec un apprentissage du lâcher-prise qui m’appartient complètement.

Quand nous ne sommes pas dans l’action : surmonter la culpabilité

Il existe encore des tas de situations où il est possible de se sentir coupable sans que nous puissions agir pour que la situation change.
Prenons le cas de quelqu’un qui a du mal à supporter d’être privilégié sans l’avoir forcément mérité.
Ex : “J’ai des enfants facilement, alors que ma voisine n’y arrive pas.”

Encore une fois, tout le monde ne ressent pas de la culpabilité dans une telle situation. Mais, si nous nous plaçons dans le cas d’une maman qui en ressentirait, voyons quel serait l’idéal derrière ce sentiment.
Probablement quelque chose de l’ordre de :
« Dans mon idéal, tout le monde a les mêmes chances, et dans mon idéal je ne fais pas face à la tristesse de l’autre. Dans mon monde idéal, je ne rendrais personne triste. »

Pas possible de changer la situation, mais pourquoi pas essayer de développer son empathie, d’écouter l’autre, d’adapter son comportement…

Et puis, on peut se poser soi-même la question suivante : “Je ressens de la culpabilité. Qu’est-ce que j’en fais pour moi ?”
Surmonter sa culpabilité dans ce cas peut signifier s’en débarrasser par la gratitude.
Reconnaître qu’on n’est pas responsable de la situation des autres, et se sentir reconnaissant de ce que l’on vit.

Un choix

Voilà, je vous ai livré tout ce que je savais, ou presque.
Je sais qu’il me reste à mener le travail que je vous ai décrit plus haut sur la situation exposée en début d’article. J’ai commencé à le faire, mais j’aimerais mener ce travail à son terme pour vous en parler un peu plus sans alourdir cet article déjà long.

Une chose à retenir en tout cas : on ne choisit pas de se sentir coupable, mais on choisit bien ce que l’on fait de cette culpabilité.
Pour moi, le choix est désormais fait : je veux embrasser ma culpabilité pour chercher les idéaux et croyances qui se cachent derrière.
Attendre que les choses changent d’elles-mêmes ne fonctionne pas.

Et vous, quand ressentez-vous de la culpabilité ?

Décembre. Voici venu le temps… de Noël et des cadeaux ! Qui dit Noël dit père Noël, et je sais que la question se pose de plus en plus chez les parents positifs : faut-il laisser les enfants croire au père noël ? Forts de notre envie d’être de vrais modèles pour nos enfants, nous n’avons aucune envie de leur mentir. Et en même temps… le mensonge du père Noël est plutôt chouette ! Alors… faire croire au père Noël, ou ne pas faire croire ? Telle est la question !

Croire au père Noël : que dire aux enfants ? À chacun son choix !

De manière très inhabituelle, j’ai envie de commencer cet article par sa conclusion.

Celle qui dira que chaque famille a le droit de prendre sa décision, de faire comme elle veut, et même de changer d’avis !

Parce qu’on mon objectif n’est pas de vous affirmer qu’une des deux options est meilleure que l’autre. Les deux sont bonnes, à condition, je crois, de respecter un certain cadre, que je vais m’empresser de partager avec vous.

Mon article vise donc plutôt à vous encourager à vous poser les questions, pour répondre à la question de la manière qui vous conviendra le mieux, et je voulais que cela soit clair dès maintenant.

Ceci étant dit, nous pouvons commencer !

Le père Noël est magique

Oui, voici mon vrai début. Parce que c’est bien ce dont il s’agit, non ? Si la société dans son ensemble continue à faire croire ses enfants au père Noël, c’est bien pour contribuer à la magie !

Alors, bien sûr, la magie de Noël ne s’arrête pas là. Et, plus loin dans cet article, je vais vous présenter tout ce à quoi tient également la magie de Noël selon moi.

Mais quand même, c’est assez incroyable d’imaginer ce gros bonhomme rouge qui vole dans le ciel, entre par les cheminées, même quand il n’y en a pas, et se débrouille pour que les cadeaux apparaissent, sans jamais qu’on ne l’aperçoive ! Que celui qui ne trouve pas cela magique me l’explique !

Certains pensent que laisser les enfants croire au père Noël, équivaut à « se moquer de la crédulité des enfants ». Pour moi, on est bien loin de cela en entretenant cette fable du père Noël. Il n’est pas question de se moquer. Du tout. Nous savons que les enfants ont besoin de temps et d’expérience pour distinguer le vrai du faux dans la vie. Alors, aucune moquerie n’est possible, puisque c’est tout naturel. C’est plutôt l’occasion d’en profiter pour apporter une tranche de magie supplémentaire dans leur vie…

Soit dit en passant, je ne me moque jamais de la crédulité des gens, même des adultes. Sûrement parce que je suis moi-même plutôt crédule. Mais je trouve toujours ça plutôt chouette au contraire de voir des gens avoir suffisamment confiance en l’autre pour croire même des choses incroyables ! Et je ne vais certainement pas me moquer d’eux pour leur confiance ! Sinon quoi ? Je préfère m’entourer de sceptiques ? Certainement pas !

Le père Noël est un mensonge

Eh oui, avec ma diatribe précédente, je tombe sans tarder sur l’os principal ! Je viens d’écrire que j’aime voir que les gens ont confiance.

Et je sais que tout le problème est là : nos enfants ont confiance en nous, et nous, on leur ment.

Ah, on peut mettre de jolis mots dessus, mais le fait demeure : on leur ment.

Peser le pour et le contre

Si c’est clair pour nous, on peut alors décider de peser le pour et le contre. Et c’est ce que j’ai fait il y a déjà bien longtemps – puisque notre ainé a maintenant 17 ans ! – bien avant d’avoir lu tous ces articles autour du père Noël…

Je sais, c’est un peu surprenant, parce qu’il est rare de remettre en cause une idée reçue et si répandue. Si j’ai eu la chance de me poser la question à l’époque, c’est grâce à l’expérience de ma cousine.

J’ai en effet une cousine qui n’a jamais cru au père Noël. Sa mère lui a expliqué qu’elle avait été tellement déçue de découvrir que son père pouvait lui mentir lorsqu’elle avait appris la supercherie qu’elle avait décidé de ne jamais laisser ses enfants croire au père Noël. Et voici donc comment ma cousine n’a pas eu de faux père Noël dans sa vie.

C’est idée de confiance et de trahison m’avait tracassée…

Et puis… et puis je me suis dit que de toute façon, je mentirais bien à mes enfants sur des tas d’autres choses, et qu’il valait mieux qu’ils ne me fassent pas trop confiance !   NON ! Evidemment que ce n’est pas ce que je me suis dit !! Non, je me suis dit que je n’étais pas complètement à l’aise avec cette idée de mensonge, mais que j’avais de tellement bons souvenirs de mes rêves de Noël à moi, que je ne voulais pas en priver mes enfants !

Donc : nous avons fait croire au père Noël. Et c’était chouette !

Le jour où tout est révélé

En revanche, j’étais claire avec moi-même : il n’était pas question que le mensonge s’entretienne lorsque mon fils aurait un doute.

Alors, lorsqu’il m’a posé des questions, j’ai pris mon courage à deux mains, et j’ai tout expliqué.

Je lui ai dit que c’était un jour important. Que j’étais contente qu’on puisse discuter. Je lui ai expliqué que le père Noël n’existait pas, et que je n’aimais pas le mensonge. Que j’avais décidé de quand même le laisser y croire parce que je trouvais que c’était une histoire assez merveilleuse, et que, même si ça ne me rendait pas à l’aise, j’aimais bien cette idée magique. Qu’en même temps, j’étais assez soulagée de pouvoir à présent lui dire qu’il n’existait pas, et que, puisqu’on en était là à présent, je pouvais également lui dire que la petite souris et les cloches n’existaient pas non plus. Comme ça, maintenant, il n’y avait plus aucun mensonge entre nous, et il n’y en aurait plus jamais.

Je lui ai ensuite demandé ce qu’il en pensait, s’il trouvait que nous avions bien fait de lui faire croire au père Noël. Et il m’a dit que oui ! Vous allez voir par la suite qu’il le pense toujours !

Méchant père Noël

Dans cette histoire, il faut que je précise quelque chose d’important.

Comme je vous l’ai expliqué au début de mon article, j’aime le père Noël pour la magie qu’il incarne. Pas pour ses dérives. Si mon fils a aimé cette fable, c’est sûrement parce que nous n’avons jamais vu que du positif dans le père Noël.

Pas question chez nous d’entrer dans les dérives que le personnage peut entrainer :

  • Le chantage : « Si tu n’es pas sage, le père Noël ne t’apportera pas de cadeau. »
  • La peur : « Attention, le père Noël voit tout ce que tu fais ! »

Ces méthodes sont pour nous à proscrire, quel que soit le contexte en fait. Que l’on soit en décembre ou en février ! Ce n’est pas parce qu’il y a un personnage extérieur que cela nous donne le droit de se mettre à user de méthodes néfastes !

De plus, je crois que mêler ces sentiments ultra négatifs à l’ambiance de Noël, c’est la trahir, que l’on décide de croire au père Noël ou pas.

Donc, je balayerai de la main dès maintenant ces raisons de ne pas croire au père Noël : on peut éviter complètement ces méthodes, même en y croyant, que ce soit clair !

Sinon, inventez-vous un croque-mitaine, et ne gâchez pas Noël !

La magie de Noël

Oui, je tiens à ne pas gâcher Noël, parce que, pour moi, tout Noël est magique, pas que le père Noël, bien sûr ! D’ailleurs, tous ceux qui ont fait le choix de ne pas faire croire leurs enfants savent trouver la magie.

Prenons un peu le temps de nous arrêter un peu sur ce point, qui en vaut la peine.

Juste une minute, je vais mettre « Let it snow, let it snow » dans mes enceintes… Ça y est, je suis prête ! (Vous ne me croyez peut-être pas, mais c’est vraiment ce que je viens de faire. Il faut cela pour être dans l’ambiance de la liste que je m’apprête à faire !

  • l’ambiance festive

Noël, c’est d’abord une fête ! Une fête partagée par des millions de personnes à la fois, le même jour. Avec tous les préparatifs qui vont avec. Rien que cela rend la période magique.

  • les décorations

On ne peut pas y échapper : dans la rue, dans les magasins, dans les maisons ! Des sapins, des lumières, des guirlandes ! Qui annoncent la fête. Alors, chez nous, c’est le moment des activités manuelles : la fabrication du calendrier de l’avent si on s’y prend assez tôt, des guirlandes qui disent « Joyeux Noël », des cartes à envoyer, enfin… ce qui nous passe par la main. Oh, on n’y passe pas non plus des heures, mais il y a toujours un moment à partager autour de cela en décembre !

  • le sapin – les lumières

J’aurais pu mettre ça dans les décorations, mais le sapin, c’est une activité en soi ! Aller le chercher, le monter, balayer, le décorer (Tous ensemble et avec les musiques de Noël dans les oreilles s’il vous plait !)… Un vrai moment partagé ! Et puis après, on peut éteindre et regarder les lumières, comme si on regardait le feu !

Note : l’année dernière, après négociation serrée, on a décidé que ce serait notre dernier vrai sapin. On a décidé que désormais, on en construirait des zéro déchet en clouant des bouts de bois ramassés dans la forêt. Le fera-t-on ? Je ne sais pas encore, cela n’a pas été rediscuté, et nous ne serons pas en France à Noël, mais… je vous dirai !

  • le calendrier de l’avent

L’excitation qui monte jour après jour avec l’ouverture du bon numéro, ça aussi, c’est chouette, non ? Chaque année, on essaye de réfléchir à un chouette calendrier de l’avent. Il y a deux ans, je me suis inspirée des super idées de Gwen (petit bout par petit bout), et avais ajouté un calendrier d’activités familiales quotidiennes à côté du calendrier lego… L’année dernière, pareil, à l’intérieur de super maisons construites par ma fille Alice !

Il existe aujourd’hui des tas de super calendriers de l’avent originaux conçu pour vous par des gens qui ont le talent pour le faire.

Je pense par exemple à celui de mes amis Coline et Rémy : un calendrier de l’avent chasse au trésor personnalisé !

  • la musique

Vous l’avez remarqué déjà : j’aime les chansons de Noël ! Alors, en décembre, Frank Sinatra tourne en boucle chez nous… et puis on chante petit papa Noël et autres chants consacrés !

  • les repas de Noël

Préparer le réveillon, décider des menus, faire une bûche de Noël, se régaler…

  • les biscuits…

Chez nous : les sablés de Noël bien sûr ! En forme d’étoiles surtout, comme ma mère me l’avait appris… (sauf l’année où nous étions avec notre cousin d’Alsace qui nous avait appris à faire les délicieux Bredele !), et les bugnes pour l’ouverture des cadeaux ! (je sais, les bugnes, c’est censé être pour le carnaval, mais nous, on les fait à Noël, c’est comme ça…)

  • le temps en famille

Noël, ça tombe tout le temps pendant les vacances, vous avez remarqué ? C’est chouette, ça, non ? Ça nous permet en général de passer du temps en famille, ce qui est bien toute l’idée de Noël. En particulier les quelques jours après les cadeaux : on a alors le temps de jouer aux nouveaux jeux, de construire ce qui doit l’être… (chez nous, le père Noël a une drôle de tendance à apporter des planches et des clous pour répondre à l’attrait de Léon pour le bricolage !)

Avec en bonus, généralement, du temps avec la famille au sens un peu plus large. Des moments avec les grands-parents, de la complicité qui se construit…

  • l’aspect religieux

J’ai failli ne pas le mettre, puisque cet aspect religieux est complètement absent chez nous, et puis je me suis dit que ça devait figurer sur la liste de tout ce qui contribue à la magie de Noël. Parce que, bon, Noël, au départ, c’est quand même un peu religieux… Et puis, je me souviens, quand on était petit, on allait à la messe de Noël avec les cousins, tous ensemble dans la rue ! Puis ados, on y allait à la station de ski où nous amenaient nos parents cette semaine-là… Oui, ça faisait aussi partie de la magie ! Sans compter la construction de la crèche : mes grands-parents avaient des tas de santons qu’on s’amusait à disposer !

  • les traditions qui se créent

En bref, toutes ces activités de Noël qui se répètent, et que je viens de vous lister, nous permettent non seulement de savourer la saison, mais aussi, déjà, de créer des souvenirs…

Vous l’aurez compris, j’adore Noël, et pour bien plus que le père Noël ! 

Mais j’ai laissé exprès un sujet de côté, vous l’aurez peut-être remarqué… oui, je voulais le garder pour la fin : les cadeaux !

Les cadeaux de Noël

Voilà, on en arrive au point délicat. Car, la question du père Noël, elle est quand même intimement liée à celle des cadeaux.

Donc, au-delà de la question “croire ou pas au père Noël” (qu’on décide d’être cohérent et de ne jamais mentir, ou bien de décider que ce mensonge-là en vaut la peine), il reste celle du message autour des cadeaux.

C’est celle qui me travaille le plus ces derniers temps.

Des cadeaux tombés du ciel

Voilà l’impression que donne le père Noël. Que les cadeaux « tombent du ciel ». C’est en quelque sorte ça, non ?

Les enfants rêvent, et c’est normal, puisqu’on les y a encouragés !

Ils imaginent « les jouets par milliers », et construisent régulièrement des listes longues comme le bras de cadeaux qui, dans leur esprit, ne coûtent rien, ne polluent pas, et tombent sur tous.

Première difficulté, donc : les aider à garder les pieds sur terre, loin du traineau…

Pour cela, vous avez sûrement vos astuces, voici les miennes :

J’évite les catalogues de jouets, qui donnent des tas d’idées qu’ils n’auraient pas eues et qui les distraient de ce qu’ils voudraient vraiment ; je discute de tout ce qu’on a déjà dans la maison, et puis, surtout, j’observe bien pour être sûre de tomber juste, de sorte à ce que le bon cadeau compense le manque d’avalanche ! (Parce que l’avalanche ne correspond pas à mon envie anti-consumériste…)

Soyons clairs : on fait plaisir à nos enfants avec des cadeaux, mais n’oublions pas que le plus beau cadeau qu’on puisse leur faire, c’est nous ! (Je vous encourage vraiment à voir cette vidéo)

Et puis, une fois cette difficulté surmontée, je trouve quand même dommage que les enfants ne sachent pas de qui viennent réellement les cadeaux. Ne serait-ce que pour remercier ceux qui les leur ont faits !

Des cadeaux qui viennent des autres

L’année dernière, nous avons fêté Noël avec mes parents et la famille de mon frère (4 enfants également). Mes neveux et nièces, qui ne croient plus au père Noël, avaient apporté des petits cadeaux pour chacun, qu’ils avaient fabriqués eux-mêmes, et ils les ont glissés dans les paquets.

J’ai trouvé ça tellement chouette, tellement dans l’esprit de Noël, que je me suis dit que, finalement, on ratait quelque chose à faire croire à nos enfants que les cadeaux venaient du père Noël !

Oui, on offre de la magie, mais on oublie toute la partie échanges, attentions, dons… qui est tellement chouette aussi !

Je me voyais bien préparer des cadeaux avec les enfants, me réjouir avec eux du plaisir que nous allions procurer à quelqu’un en choisissant le bon cadeau pour lui !

Est-ce que ça ce ne valait pas la peine de renoncer à un peu de magie ?

Tout bien pesé…

On est maintenant presqu’un an plus tard, et j’ai eu l’occasion d’en discuter avec mon mari, qui est d’accord pour que nous annoncions à Anatole, 5 ans, notre plus jeune, et le seul à encore y croire, que le père Noël n’existe pas.

Ce n’est cependant pas simple de savoir comment aborder la question, puisqu’il n’a jamais exprimé de doutes sur la question…

Et puis, il y a 2 semaines, Léon a perdu une dent, et a évoqué la petite souris (car il a bien compris comment entretenir le mystère auprès de son frère). Alors, j’ai pensé que c’était l’occasion. Seulement, à peine avais-je entamé ma phrase que j’ai été interrompue par Oscar, notre ainé (17 ans, donc). Il m’a interdit de continuer, en argumentant (discrètement) qu’il n’y avait pas de raison de priver Anatole de la magie parce qu’on évoluait dans nos principes !

Voilà, l’occasion est passée, décembre commence, et aucune décision n’a vraiment été prise.

Je vais être honnête : je ne sais pas encore bien comment cela va se passer… Disons que ça fait également partie du mystère.

Et chez vous ? Quel a été votre choix ? Cet article aide-t-il votre réflexion ?

Soyons clairs : dans nos sociétés, nos enfants passent le plus clair de leur temps à l’école. Leurs années d’enfance sont consacrées au fait d’apprendre. Sans se poser la question de savoir si on peut apprendre en s’amusant. Apprendre, avant de choisir ce qu’ils vont “faire de leur vie”.
En soi, ce n’est pas un problème. Apprendre des choses, c’est enrichissant ! Moi, j’adore apprendre, encore aujourd’hui. La question est plutôt de savoir si cela est un plaisir pour eux.
Et cette question est valable pour deux raisons : d’une part parce que tant qu’à faire quelque chose, autant y prendre plaisir ; d’autre part parce que, justement, on apprend mieux quand on s’amuse !
Et pourtant, c’est un aspect qui est souvent oublié…

J’aimerais en discuter un peu aujourd’hui, en participant à l’évènement inter-blogueurs lancé sur ce thème par Gwen, du blog tidudi.fr.

Est-il possible d’apprendre en s’amusant ?

Lorsque l’on pense aux différentes manières d’apprendre en s’amusant, nous avons surtout le jeu en tête. “Le jeu est le travail de l’enfant.”
Je vais y revenir un peu plus loin dans cet article.
Pour commencer, cependant, je voudrais démystifier un point auquel nous nous heurtons au quotidien, dans la démarche d’apprentissage scolaire de nos enfants.

Première question donc : est-il possible d’apprendre en s’amusant ?
Je crois que tout commence là. Parce qu’en tant que parents, nous sommes facilement inquiets pour nos enfants, soucieux de leur assurer le meilleur des avenirs.
La question est donc clef : peut-on les laisser s’amuser plutôt qu’apprendre ? Et si nous faisions les deux à la fois ?
Pour cela : changeons notre présentation.

L’importance de notre message

Je crois que nous avons étrangement appris à séparer deux choses qui sont en réalité tout à fait compatibles. A force de considérer qu’il y a les devoirs d’une part, et l’amusement ensuite, on présente souvent les choses de sorte à ce que l’enfant lui-même comprenne bien qu’apprendre, c’est une obligation, pas une joie.
Et pourtant… pourtant, il y a une telle joie présente dans l’apprentissage !
Et justement, si nous parvenons à entretenir cette joie, les résultats peuvent être miraculeux.
Il suffit de voir ceux obtenus par Celine Alvarez à Genevilliers pour se rendre compte que ces enfants se sont amusés, tout en apprenant énormément !

Voici donc le point de départ : ne distinguons pas tant l’amusement de l’apprentissage. Essayons plutôt de nous intéresser à ce qu’apprend notre enfant, à lui demander ce qui l’intéresse lui-même dans ce qu’il apprend, et brodons à partir de là !

L’interêt du travail formel dans l’apprentissage

Dans notre présentation, je crois qu’un autre point est important : celui que l’apprentissage ne se limite pas au fond.
Oui, lorsque mon enfant apprend sa leçon de géographie, il comprend de quoi est constitué un paysage. Mais il apprend également comment apprendre.
Je m’attache à passer du temps sur ce point.
Que l’enfant voie bien que le “devoir” est l’occasion pour lui de mieux se connaitre, de chercher quelle méthode lui correspond mieux, à lui.
Il n’est peut-être pas utile d’appliquer à la lettre le conseil de la maîtresse, qui dit qu’il faudrait relire la leçon trois fois chaque soir, mais il est utile de chercher ce à quoi il est lui-même sensible.
Vaut-il mieux qu’il lise, qu’il écrive, qu’il chante, qu’il dessine ?
Apprendre une leçon devient un travail de scientifique : je teste, j’essaye, je constate, j’essaye autre chose… Aujourd’hui, les cahiers de mon fils sont souvent agrémentés de dessins qui l’aident à retenir les points saillants !

S’éloigner parfois du formel

L’apprentissage ne se fait pas que de manière formelle. Les exemples d’unschooling sont clairs sur ce point. Oui, certains parents font le choix de sortir complètement leur enfant du système scolaire, et de ne pas suivre un programme.
Ils suivent les envies des enfants, et témoignent du fait que les enfants apprennent au passage !

Sans aller jusque là, j’ai eu la chance de faire pendant plusieurs mois l’expérience de l’école à la maison avec mon fils Léon, 7 ans à l’époque.
Tout ce qu’il a appris pendant cette période-là est assez incroyable. Mais pas seulement sur un plan académique. Il sait maintenant coudre et cuisiner, par exemple.
Quant à toutes les expressions sorties d’Astérix… je ne les compte plus !

Quelques conseils pour encourager l’apprentissage ludique

Certes, dans la vie quotidienne, il n’est pas suffisant de se contenter de cet apprentissage informel. Nous vivons dans une société qui est ce qu’elle est, dans laquelle on ne contrôle pas tout, et, à moins de faire des choix drastiques, il va bien falloir s’adapter.

Comment faire en sorte que cet apprentissage soit le plus amusant possible pour nos bambins ?

Profiter de l’enthousiasme du moment

D’après André Stern, l’enthousiasme est l’engrais du cerveau.
Donc, si l’on veut être sûr que notre enfant s’amuse, l’idée est de partir de ce vers quoi son enthousiasme le porte.
Alors, il sera investi, impliqué dans l’activité, et apprendra bien mieux !

Exemple vécu

Mon fils Léon a toujours bien aimé les drapeaux. Il nous était déjà arrivé d’en fabriquer certains, soit en collant des bandes de papier de couleur, soit en coloriant.
Lorsque j’ai eu plus de temps avec lui, j’ai commencé à lui parler de l’Europe.
Je ne l’ai pas fait en parlant d’accords commerciaux. J’ai commencé par piocher dans ce qui lui plaisait : les drapeaux !
Nous avons commencé à chercher et dessiner les différents drapeaux d’Europe.
Peu à peu, nous les avons placés les uns par rapport aux autres comme les pays qu’ils représentaient.
Ensuite, je me suis aidée d’un livre super : Les drapeaux du monde expliqués aux enfants pour apprendre avec lui d’où venaient les couleurs de ces drapeaux.
En tirant ainsi ces couleurs, on a pu basculer sur de la géographie (le bleu de la mer sur le drapeau estonien), l’économie (le jaune des blés sur le drapeau de l’ukraine), l’histoire (les couleurs du drapeau francais, l’outil de navigation du drapeau portugais..)
Et voici comment, en partant de l’enthousiasme de l’enfant, on se retrouve à apprendre encore et encore… Résultat : il a appris plus vite que moi !
Certes, quelques mois plus tard, je constate qu’il n’a pas tout retenu ; mais je sais que cela reviendra vite, car il en a eu une première approche intéressante pour lui !

Encourager encore et encore la manipulation

Pour un enfant, rien de mieux que de toucher et de manipuler pour apprendre.
Les écoles le comprennent de mieux en mieux et commencent à introduire du matériel physique dans les cours de maths, par exemple.
On est cependant encore bien loin de ce qu’il est possible de faire.
Maria Montessori l’avait pourtant constaté : la manipulation et la répétition sont déterminants dans l’apprentissage.

Cela rend les notions concrètes, et l’enfant est réellement impliqué, sollicitant des parties de son cerveau qui ancrent encore ce qu’il découvre.

Autre exemple vécu

Récemment, mon fils Anatole, en CP, s’est mis à me poser de plus en plus de questions de mathématiques, surtout autour des nombres et des additions.
J’ai donc décidé, pendant les vacances, de lui consacrer un peu de temps sur le sujet. (En plus, ça a été l’opportunité d’un moment particulier fort agréable !)
Ainsi, nous avons aligné des cailloux. Oui, des cailloux !
D’abord, en lignes de 10, une par une, et en comptant les cailloux un par un. On a pris le temps, caillou après caillou de dire :
“52, c’est 5 barres de 10, et 2 cailloux tout seuls, donc ça s’écrit 5-2”
jusqu’à arriver à 100.
Là, on a pu constater qu’on avait un carré. Un carré de 100.
Alors, quand on a continué, il a été beaucoup plus simple de comprendre qu’on ne passait pas de 199 à 1000, parce qu’en ajoutant un caillou à 199, on avait 2 carrés ! Il était donc beaucoup plus clair pour Anatole qu’on arrivait à 200 !
Je lui ai fait des petits tas ensuite, qui représentaient les autres carrés que nous pourrions construire (je n’ai pas eu le courage de tous les faire, caillou par caillou), et nous sommes allés jusqu’à 1000.
Maintenant, il sait que 1000, c’est 10 carrés !
Et ça lui a tellement plu que depuis, il continue à creuser la notion d’additions, à se poser des colles à lui-même, et à y prendre plaisir.

Broder…

En général, tous les parents sont contents de voir leur enfant s’enthousiasmer pour quelque chose, et seraient donc ravis d’encourager ainsi l’aspect ludique de l’apprentissage.
Seulement voilà, la crainte principale que nous avons en tant que parent à se limiter à ces approches, c’est celle de ne jamais voir surgir certains sujets qui nous semblent fondamentaux.
Que se passe-t-il par exemple si mon enfant ne pose jamais de question de grammaire ?

Bien sûr, c’est une possibilité.
Je dirais qu’on peut commencer par leur faire confiance. Les enfants traversent des périodes de motivation pour certains sujets, et il vaut mieux profiter de ces motivations pour ces sujets là que de vouloir coller à un rythme uniformisé pour tous.
Dans les écoles Montessori, c’est plus simple de suivre ce principe, car l’enseignement se mesure par cycle de 3 ans. L’enfant a donc plus de temps pour piocher dans les différents domaines, sans avoir besoin de terminer un programme imposé à l’année.
Pour s’adapter au système dans lequel notre enfant est instruit, il faudra peut-être faire preuve de plus de créativité pour l’encourager parfois à aller voir au delà de ses interêts premiers.
Cela peut se faire par petites touches.
Lui proposer des activités en lien avec les notions que l’on voudrait enseigner, et voir s’il accroche.

Essayer d’éveiller son interêt sous un aspect ludique, même si cela prend plus de temps, sera toujours plus efficace à long terme que vouloir lui imposer d’apprendre.
Car l’apprentissage au forceps non seulement fonctionne peu, mais enseigne surtout qu’apprendre n’est pas un plaisir ! C’est franchement dommage…
Avantage secondaire : en cherchant comment éveiller l’enthousiasme de votre enfant, vous développerez votre créativité !

Tout ce que le jeu leur apprend d’autre

Pour conclure cet article, j’aimerais recopier cet extrait de Tous les enfants sont doués, de Pr Gerald Hüther et Uli Hauser :
“[…] les facultés humaines complexes suivantes : contrôler ses impulsions, supporter la frustration, planifier une action, évaluer les conséquences de ses actes, se mettre à la place d’autrui, assumer des responsabilités et diriger son attention sur quelque chose de précis.
Ces facultés déterminantes, les enfants ne les acquièrent que par l’expérience personnelle, en résolvant des problèmes et en relevant des défis. […]
Elles n’apparaissent pas sur ordre, elles ne peuvent pas être enseignées. Les enfants ne peuvent acquérir ces compétences – déterminantes pour tout leur vie à venir – qu’en pensant et en agissant par eux-mêmes, en découvrant et en réalisant par eux-mêmes. Et c’est là où la plupart des adultes le soupçonnent le moins que cela se produit le plus : dans le jeu. C’est en abordant de façon ludique les problèmes que les adultes, volontairement ou non, leur posent, que les enfants se préparent à la vie. C’st en jouant qu’ils acquièrent de nouvelles facultés, font leurs expériences les plus importantes.”

Alors, êtes-vous inspiré ?

Nous ne sommes jamais tout à fait prêts pour la tempête qui nous emporte lorsque nous devenons parents. La joie, bien sûr, mais aussi la fatigue ! Et puis, surtout,… toutes ces questions qui nous viennent : est-il normal qu’il dorme si peu, ou trop ? Faut-il le réveiller, le laisser pleurer, le nourrir, encore ? Non seulement nous nous sentons souvent dépassés, mais force est de constater qu’il n’y a pas forcément consensus autour de nous. Belle-maman a une opinion claire, mais la cousine en a un autre… qui a raison ??

Bon an mal an, nous trouvons peu à peu notre propre manière de fonctionner. Seulement, l’enfant grandit, et de nouvelles questions se posent. Pourquoi s’oppose-t-il ? Dois-je le punir pour qu’il comprenne ? Suis-je trop dure ? Pas assez ? Et de nouveau, les avis divergent.

Dans ce brouillard, comment trouver le fil ? Comment trouver sa propre place de parent ?

— Note :  cet article a d’abord été publié dans Grandir Autrement, numéro 76 de mai-juin 2019, dans le dossier « Ralentir »

Chaque situation est unique

Les conseils des autres peuvent certes être intéressants, mais il ne faudrait pas oublier que chacun est unique. Il n’y aura donc pas de recette magique universelle. Ce qui a fonctionné pour l’un ne marchera probablement pas pour l’autre. D’ailleurs, la manière d’appliquer la recette, quelle qu’elle soit, dépendra de notre posture parentale, du contexte, de l’environnement, de notre propre vécu, de nos autres attitudes… Autant dire que l’on ne reproduit jamais vraiment la même recette, dans laquelle, de toute manière, les ingrédients diffèrent. Il n’est donc pas surprenant que les résultats ne soient pas toujours cohérents.

Une reproduction inconsciente

Au départ, c’est notre expérience qui nous guidera principalement. En tant que parent, on essaye, on tâtonne, on réagit, et surtout on fait au mieux. Notre cheminement nous semble surtout personnel. En réalité, si nous nous contentons de l’expérience, nul doute que nos choix seront guidés par notre vécu, tout simplement. Notre cerveau s’évertue à nous garder dans des schémas connus, parce qu’il nous est inconfortable de remettre en cause les modèles reçus. Donc, consciemment ou inconsciemment, nous reproduisons. Les exemples sont nombreux de parents qui reconnaissent leurs parents dans leurs attitudes, alors même qu’ils aimeraient s’en éloigner.

Ont-ils cependant bien pris le temps de s’ouvrir à un autre style parental ? De se renseigner sur d’autres manières de faire ? De se former ? On pense souvent qu’être parent ne s’apprend pas, qu’il suffit d’être. Pourtant, le nombre de parents en désarroi montre bien que cela ne suffit pas vraiment.

En réalité, la difficulté vient du fait que les schémas sont inscrits en nous. Une bonne nouvelle pourtant : le cerveau reste plastique à l’âge adulte. Oui, nous pouvons inscrire autre chose. Nous pouvons modifier nos réactions et nos habitudes. Nous pouvons nous former.

Etre parent s’apprend

Pour faire évoluer nos réactions, pour modifier nos manières de faire, une seule option : prendre le temps de se renseigner. Si nous nous sentons insatisfaits de la façon dont les choses se déroulent pour nous, que nous avons l’impression diffuse qu’il est possible de faire autrement, allons chercher ces informations.

La littérature sur l’éducation fleurit. Les conférences se multiplient, les ateliers se développent. Chacun peut donc trouver son biais d’information, celui qui lui conviendra le mieux.

Pour trouver sa voie, il s’agit de se donner le temps pour s’informer.

Prendre le temps de consulter les ouvrages, voir ce qui résonne en nous, s’ouvrir à un autre type de pensée, s’ouvrir à des alternatives que nous n’envisagions peut-être pas. Car cela ne vient généralement pas tout seul, c’est un choix personnel. Il faut donc y consacrer le temps nécessaire. Chacun trouvera alors sa propre manière de le faire. Encore faut-il savoir que cette manière existe. Ouvrir notre esprit à ce qui nous correspondra le mieux.

Les moyens d’y parvenir sont variés : soit par la lecture de livres1, soit par les blogs et les magazines, soit en suivant des ateliers de parentalité, en écoutant des podcasts… Chaque nouveau contact est alors tout à la fois une remise en question, et une manière de progresser. Chaque réflexion reçue est une avancée vers une parentalité qui nous parait plus en adéquation avec ce que l’on ressent, à condition de s’en donner la possibilité.

Le temps d’apprentissage

Nombreux sont les parents qui, lorsqu’ils découvrent les principes d’une parentalité plus respectueuse de l’enfant, et d’eux-mêmes, aimeraient y adhérer rapidement. Il n’est alors pas rare que ces parents se heurtent aux difficultés de la mise en place. Parce qu’il n’est pas aisé de changer, parce que cela nous pousse hors de notre zone de confort, parce que nous avons besoin, comme nos enfants, d’un temps d’apprentissage.

Le plus beau cadeau que nous pouvons alors offrir à notre famille est, de nouveau, celui de se donner le temps, au sens de durée cette fois. Car la bienveillance commence par nous-mêmes. Lorsque nous dérapons, il existe d’autres voies que celles de la culpabilité. Saluons plutôt notre prise de conscience. Remercions-nous pour le travail que nous sommes en train de mener. Transformons les difficultés en opportunités d’apprentissage.

Etre parent, cela s’apprend. Grace à toutes les ressources disponibles, et sur le tas, aussi. Prendre le temps de l’apprentissage, ce sera aussi essayer, et observer le résultat. Se tromper, le reconnaitre, et recommencer. Partager ses interrogations avec son conjoint, chercher des options, des alternatives, remettre les choses en cause, ré-essayer, et se tromper encore…

Prendre du recul

Lorsque cet exercice s’avère difficile, n’oublions pas qu’il est fondamental, pour pouvoir donner de notre personne, d’être bien nous-mêmes. N’oublions pas qu’il est nécessaire de s’accorder des pauses2, en dehors du contexte éducatif, pour mûrir notre réflexion, afin de revenir ensuite avec un réservoir émotionnel qui nous permet d’aborder les questions plus sereinement.

Nul doute que dans ce cheminement, nous ne sommes pas égaux. Notre vécu nous y a plus ou moins préparé, et il nous faudra chacun lutter contre des démons différents. Mais nous ne sommes jamais seuls. Il se trouvera toujours quelqu’un, ou quelque ouvrage sur le bord du chemin, pour nous accompagner. Avancer vers le parent que l’on aimerait être est un choix. Encore faut-il s’en donner le temps.

  1. https://les6doigtsdelamain.com/les-livres-de-ma-bibiliotheque
  2. voir Grandir Autrement N63, La nécessité de s’accorder des pauses

Aujourd’hui, je voudrais vous parler d’un projet qui vise à aider les enseignants au quotidien. Ceux qui sont passionnés, et qui toujours envie d’avancer, tout comme ceux qui sont fatigués, qui aimeraient bien être plus soutenus… En effet, la promesse du projet A2profs est la suivante : « Entretenir la flamme qui anime chacun de nos enseignants, au service de la réussite de leurs élèves. »

Mon métier me permet d’aller à la rencontre de professionnels de l’éducation, et c’est un bonheur pour moi de voir toutes les initiatives qui existent, et qui grandissent ! C’est pourquoi j’ai plaisir à partager ce dont je suis témoin avec vous.

Nous passons assez de temps, je crois, à voir ce qui nous déplait, je voudrais au contraire passer plus de temps à voir ce qui nous plait ! Voir que nous avons raison de ne pas baisser les bras, que les choses avancent… (Vous vous souvenez de mon entretien avec Stéphanie, professeur de français qui nous parlait de cette évolution ?)

Alors, si vous êtes enseignant, ou si vous en connaissez dans votre entourage, partagez-leur donc cet article, pour qu’ils découvrent ce projet inspirant, et qu’ils constatent que le monde cherche aussi à les soutenir !

L’association « Parents professeurs ensemble »

« Parents Professeurs ensemble » est une association qui cherche à « faire grandir le système éducatif ».

Pour cela, elle recueille des idées venues directement du terrain. Car le point de départ de Justine, la fondatrice de cette association, est bien de répondre aux vraies problématiques qui se présentent.

Ainsi, sur le site de l’association, vous trouverez déjà de beaux partages et témoignages, soit d’enseignants, soit de parents, qui montrent que nous avançons dans la même direction.

Un beau projet est déjà né de cette démarche : il s’appelle « promenons-nous dans les histoires ». Un projet qui a pour ambition d’encourager les parents à réserver un vrai temps à l’histoire du soir. Et pour cela, une approche originale : une formation du personnel des centres de loisir !

Mais le projet dont je voudrais vous parler aujourd’hui concerne directement les enseignants : il s’agit de A2profs.

Le projet A2profs

Cette fois, l’idée est d’encourager le partage et l’échange entre les profs.

Et pour cela, une idée simple : le mentorat.

Ainsi, depuis l’année 2018/19 où le projet a pu accompagner sa première promotion pilote, A2profs propose un programme de mentorat entre un prof expérimenté et un prof débutant, ainsi que des rencontres-ateliers trimestriels. L’association s’attache à créer des binômes qui fonctionnent, pour encourager les enseignants à se sentir engagés, et inspirés.

J’ai rencontré Marine, responsable de ce projet, et j’espère que son exposé vous parlera…

Je vous propose de le découvrir en deux temps.

Présentation brève du projet A2profs

Afin que vous sachiez ce dont il s’agit, un petit extrait condensé de notre échange :

Plus de détails

Et si cet extrait vous a donné envie d’en savoir plus, surtout si vous êtes enseignant, je vous encourage à visionner la vidéo complète (18 minutes) :

Alors, vous aussi, ça vous plait ?

N’hésitez pas à partager cet article pour faire connaitre le projet au plus grand nombre !

(Note : site de A2profs  https://www.a2profs.fr)