Remplir son propre réservoir affectif

Pour que les relations soient harmonieuses, il faut d’abord que chacun ait un réservoir affectif plein. Nous l’avions évoqué lorsque je vous avais présenté cette notion de réservoir affectif, ou réservoir d’amour. En tant que parents, nous veillons donc à contribuer à remplir les réservoirs de nos enfants, mais aujourd’hui, je voudrais insister sur l’idée de remplir notre propre réservoir !

Ma quête quotidienne

Ma quête quotidienne, c’est d’être la maman que j’ai envie d’être. Il y a d’autres choses dans la vie que d’être maman, et j’ai besoin de me remplir sur plusieurs fronts à la fois, mais pour moi, ce rôle là, il est important, il est fondamental. Ce n’est pas le seul, mais il est fondamental.

Donc, c’est ma quête centrale, être la maman que j’ai envie d’être, j’ai aligné ma vie sur cette valeur-là, en ce moment. Ces dernières années, je me suis formée, développée, j’ai grandi en compétences pour avancer sur le chemin qui ferait de moi la maman que j’avais envie d’être. Est-ce que j’ai réussi ? Pas encore, et probablement jamais, mais je me suis quand même rapprochée de cette maman.

Pourquoi parler de remplir mon réservoir affectif ?

Vous vous interrogez sur le lien entre cette quête et le réservoir, le voici.

Sur ce chemin, j’ai découvert aussi que pour être le parent que l’on a envie d’être, ça demande de l’énergie. Au quotidien. Ca demande de l’énergie pour poursuivre cette quête et se développer et grandir, mais ça demande de l’énergie dans tous les petits instants du quotidien aussi. Pour ne pas retomber dns les anciennes habitudes, pour ne pas craquer dans tous ces petits moments où nos enfants testent notre patience. Sans vouloir la tester, mais où finalement notre patience est testée.

Si je veux être la maman que j’ai envie d’être, il faut que mon réservoir affectif soit plein. Ou du moins qu’il ne soit pas vide. Il faut que je veille à moi.

Je sais que beaucoup de parents qui, comme moi, placent l’accompagnement de leurs enfants dans leurs priorités, se perdent au passage. Ils pensent qu’en prenant soin d’eux-mêmes, ils volent du temps à leurs enfants, ils pensent qu’en prenant soin d’eux-mêmes, ils n’avancent pas vers leur objectif. Et ce que je voudrais leur dire aujourd’hui, c’est justement que, en prenant soin de soi en tant que parent, on est aussi dans la démarche d’avancer vers le parent que l’on voudrait être.

Parce que si mon réservoir est vide, alors nul doute que je vais me mettre à crier sur mon enfant, nul doute que je ne vais pas réagir comme j’en aurais envie. Parce que je serai fatiguée, épuisée, et parce que je n’arriverai plus à me contrôler, je n’arriverai plus à avoir le discernement dont j’ai envie.

Il est donc fondamental de faire attention à mon réservoir affectif avant de pouvoir prendre soin de mes enfants.

Chacun est responsable de son propre réservoir affectif

Autre chose qu’il est important de rajouter : je suis responsable de mon réservoir affectif. Parfois, quand on parle de remplir le réservoir affectif des enfants, on transmet involontairement l’idée que nous sommes responsables de remplir leur réservoir affectif. Et pourtant, nous ne le sommes pas.

Chacun est responsable de son propre réservoir. Nos enfants sont responsables du leur, nous sommes responsables du nôtre. Le fait que nos enfants sont responsables du leur, ça nécessiterait peut-être un article à part entière…

Pourquoi parle-t-on de faire attention à remplir le propre réservoir affectif  de nos enfants ?

Je le vois plus sous l’angle du regard qu’on pose sur eux. Du fait que beaucoup des choses que nous faisons ne vont pas dans le sens de remplir leur réservoir, mais plutôt dans celui de le vider. Alors, si nous y sommes sensibilisés, nous pourrons changer cette dynamique, et plutôt contribuer à le remplir.

Etre sensibilisé au réservoir d’amour de nos enfants, c’est aussi essayer de comprendre pourquoi ils réagissent d’une certaine façon. D’autant qu’ils sont plus jeunes, ils n’ont pas encore développé les aptitudes nécessaires à prendre soin d’eux-mêmes, et ils vont l’apprendre peu à peu. Je prendrai probablement le temps d’en reparler.

Notre propre réservoir

Aujourd’hui, ce sur quoi je voudrais plus insister, c’est le fait que nous sommes responsables de notre propre réservoir. Ca vaut la peine de le rappeler, car, de la même façon, on pourrait attendre de nos enfants, de notre conjoint, d’amis, qu’ils soient en charge de remplir notre réservoir affectif. En fait, nous sommes en charge de remplir notre propre réservoir affectif.

Bien sûr, certaines actions de notre entourage nous y aident. Lorsque l’on rentre à la maison, et que notre enfant se précipite vers nous avec un grand sourire et les bras tendus, cela contribue à remplir notre réservoir. Quand notre conjoint nous soutient, nous partage son admiration pour l’un de nos succès, cela contribue à remplir notre réservoir affectif. Lorsque l’on déjeune avec un ami proche, et que l’on passe tout le déjeuner à rire avec lui, cela contribue à remplir notre réservoir affectif.

Mais quand même. D’une part, pour ces moments-là, il faut s’y être ouvert. Soi-même. C’est nous qui avons prévu ce déjeuner, c’est nous qui rentrons en accueillant notre enfant avec le sourire… D’autre part, s’il n’y a pas ces moments-là, s’il n’y a pas ces circonstances-là, nous avons quand même les ressources en nous, la capacité de remplir notre réservoir nous-mêmes.

C’est plus ou moins facile, selon les circonstances, les contraintes que l’on a dans la vie, mais c’est quand même toujours dans une certaine mesure un choix, un choix de vie, à condition qu’on le mette dans nos priorités.

Aujourd’hui, je voudrais donc vous encourager à réfléchir, pour vous-mêmes à ce qui peut remplir votre réservoir affectif. Et pour l’illustrer, je vais vous parler de mon propre cas, ce qui dans ma vie remplit mon réservoir. Mais avant cela, laissez-moi vous donner une petite marche à suivre.

4 étapes pour remplir notre propre réservoir

La démarche est la suivante.

1- Comprendre que l’on a besoin que notre réservoir soit rempli

A ce stade, j’espère que vous n’avez plus besoin d’en être convaincu.

2- Comprendre que l’on est responsable de remplir son propre réservoir

C’était l’objet du paragraphe précédent.

3- Se poser la question de ce qui remplit notre réservoir

C’est ce que je vous invite à faire, là, maintenant.

Lorsque l’on se pose la question de ce qui nous nourrit, on peut commencer par observer ce qui nous fait du bien. Quels sont les moments dans la journée – posez-vous la question : aujourd’hui, hier, avant-hier.. le week-end, à la maison, au travail… – qui vont ont procuré des émotions positives ? Ce sont ces choses-là qui ont rempli votre réservoir affectif.

4- Décider de ce que l’on peut faire en ce sens

Ensuite, une fois qu’on a identifié ce qui peut remplir notre réservoir, on peut se demander comment créer plus de ces moments-là.

Une remarque intéressante, c’est que cela peut dépendre de la période, de ce qu’il y a dans nos vies. Ca dépend de ce que l’on traverse, de ce à quoi l’on est sensible, de l’environnement.
Les balades sur la plage qui me faisaient tant de bien à Puerto Rico ne sont plus possibles aujourd’hui ! Alors, je réfléchis à la manière de mettre en place des moments en forêt. C’est moins facile, alors ce n’est pas encore fait, mais ça viendra probablement.

Non seulement les choses peuvent dépendre du moment, mais il ne faut hésiter à vérifier également si on est toujours aligné avec les décisions qu’on a prises. Il peut arriver que cela change. Par exemple, faire un certain sport peut remplir notre réservoir à un moment donné, puis on peut se rendre compte que, finalement, ce n’est plus le cas. Parce que le sport nous plait moins que ce que l’on croyait, le nouveau professeur nous plait beaucoup moins que l’ancien, nos priorités sont différentes… pour tout un tas de raisons, il peut arriver que les actions que l’on a mises en place pour remplir notre réservoir ne soient plus alignées avec nos envies.

Ne pas hésiter à se poser cette question de l’alignement, quitte à faire des modifications. Nul besoin de considérer que les choses sont figées.

Ce qui remplit mon réservoir

Comme promis, à titre d’illustration, je vais vous parler de ce qui me nourrit en ce moment, dans ma vie telle qu’elle est aujourd’hui.

Une approche générale

Quand on fait les choses, beaucoup plus souvent que ce que l’on croit, ce sont des choix, et non des obligations. Par exemple, j’ai parfois l’impression de passer un temps fou à la préparation des repas. Je tombe parfois dans le travers de m’en plaindre : « Tous les soirs, ça revient… Je dois préparer les repas pour la famille, je dois couper les légumes… passer du temps à cuisiner.. ». Or, si l’on y réfléchit vraiment, je pourrais très bien acheter des pizzas surgelés pour tous les soirs, ça me prendrait beaucoup moins de temps, et ce serait beaucoup plus efficace. Mais je choisis d’offrir à ma famille des repas variés et équilibrés. Je ne dois pas, je choisis de.

Et lorsque l’on décide de voir les choses comme ça, lorsque l’on décide, sur chaque acte quotidien, de se dire « Je ne dois pas, je choisis de », (Je ne dois pas emmener mes enfants à l’école, je le choisis), notre façon de vivre les choses est différente. Appréhender la vie comme ça, c’est une bonne manière de remplir son réservoir !

Avancer chaque jour

Ce qui me nourrit le plus, ce dont j’ai le plus besoin pour me sentir pleine d’énergie, c’est de savoir que j’apprends, et que j’avance chaque jour. Certains jours, évidemment, sont meilleurs que d’autres. Je ne suis pas un super-héros ! Mais avancer chaque jour, pour moi, c’est continuer d’essayer de mettre en place des attitudes qui ressemblent à mes principes. D’aborder la vie différemment, tout comme dans mon paragraphe précédent. Et je savoure chaque réussite, parce que c’est toujours un pas dans la bonne direction.

Mes lectures

Je mets ce terme au pluriel, parce que j’ai toujours plusieurs lectures en cours. Ne serait-ce que parce que j’alterne entre les lectures d’éducation positive, de développement personnel et les romans. Chaque lecture m’apporte à réfléchir et/ou à rêver. Un moment de lecture, c’est toujours riche pour moi (d’ailleurs, je n’hésite plus à abandonner, ou à parcourir en diagonale un livre qui ne me donne pas envie de m’accrocher. Il y a trop de bons livres pour perdre son temps…).
J’adore lire, et je trouverai toujours un moment pour cela, même si c’est seulement au coucher. Je me débrouille souvent pour être au lit suffisamment tôt pour en profiter.

Les moments partagés

J’aime les gens. Alors, j’adore partager des moments avec ceux que j’aime. Avec la famille, avec les amis. J’adore voir des amis, j’adore quand on rit en famille.

Je nourris mon réservoir lorsque l’on fait des jeux de société. A deux, à quatre.. Avec un petit, avec un grand. Faire un jeu de société, c’est un moment partagé que j’apprécie.

Et pour partager des moments avec ceux qui sont loin, je n’hésite pas à appeler. Cela n’arrive jamais aussi souvent que je le voudrais, parce que, bien sûr, notre vie quotidienne est toujours une course. Mais lorsque je passe une demi-heure avec une amie au bout du monde, je n’ai jamais l’impression d’avoir perdu mon temps.

Une tasse de thé

Oui, ca a l’air idiot… mais boire une tasse de thé remplit mon réservoir. C’est mon moment, j’ai l’impression de prendre un moment pour moi.

Là encore, on rejoint le fait de choisir d’appréhender la vie de manière différente, pas vrai !

Respirer

Je ne le fais pas assez souvent, mais je sais que respirer est une manière de m’assurer du niveau de mon réservoir. Non seulement de le remplir, mais aussi de m’y connecter. D’être à l’écoute de moi-même pour vérifier où j’en suis.

Lorsque j’avais fait mon défi de 8 semaines de méditation quotidienne, je m’étais bien rendue compte que cela me faisait du bien. Peu à peu, j’en ai perdu la pratique. Aujourd’hui, je médite peu souvent. A chaque fois pourtant, j’aime. Et lorsque je prends le temps, ne serait-ce que de respirer, ça me fait toujours du bien.

Accompagner les parents

Ce qui me nourrit le plus, en ce moment, c’est mon métier ! J’adore encourager mon entourage à avancer sur le chemin de la parentalité positive. J’en parle souvent, évidemment, avec les gens qui m’entourent, mais j’ai également des échanges avec vous, les lecteurs. J’adore avoir vos retours.

A chaque fois que je me rends à une formation, à une conférence, je me sens portée et inspirée.

Et l’une de mes plus belles expériences, qui me nourrit beaucoup, c’est de suivre les parents qui se sont inscrits à la formation POINT DE RENCONTRE en mai ! Il y a là une vingtaine de familles, qui avancent au quotidien vers une meilleure ambiance familiale. Avec des hauts et des bas, bien sûr, le chemin est parfois semé d’embûches, mais, là aussi, je savoure chacune de leurs réussites.

Récemment, je leur ai demandé de faire un peu le point, de voir s’ils avaient noté une évolution entre le début de la formation et maintenant, et quand je lis leurs retours, je me sens nourrie !

J’ai reçu par exemple les messages suivants :

« Grâce aux outils donnés par la formation, je vois vraiment comme j’évite les conflits inutiles en utilisant d’autres chemins pour formuler mes demandes et les règles (plutôt que des ordres). Je prends soin du lien avec mon fils tout en lui laissant sa liberté et vois comme il est heureux de faire par lui-même, de contribuer à la famille. »

« Cette formation nous a transformés dans le sens où on se comprend mieux en tant que parents ce qui nous permet par la même occasion de mieux comprendre nos enfants et échanger avec eux, ce n’est pas magique tout ne change pas du jour au lendemain, toutefois on est plus confiant car on a des outils et qu’on se sent entouré. »

Ca nourrit mon réservoir affectif de savoir que j’aide ces parents. Que je les aide à faire une différence chez eux. De savoir que la formation les encourage à prendre du temps pour eux, pour leur famille, et à avancer vers le parent qu’ils voulaient être.

Ca me nourrit tellement que je sais maintenant que je ne m’arrêterai pas. J’aimerais pouvoir offrir ça à tous les parents que je croise ! Je sais que ce n’est pas possible. D’une part, parce qu’il faut que les parents soient motivés. Ce travail, c’est d’abord le leur. Ensuite, parce que si je veux le faire bien, il faut que je le fasse peu à peu, pour pouvoir vraiment accompagner les gens.

Je vais donc finir la formation avec les familles qui la suivent, et j’ouvrirai de nouveau les portes en décembre, pour un nouveau groupe. Un groupe de parents motivés pour améliorer les échanges avec leurs enfants.
Je suis actuellement en préparation pour que tout soit en place à temps, et que je sois disponible pour suivre les parents qui se lanceront alors dans l’aventure.

— Note : cet article a été écrit fin 2018.
Depuis, non seulement il y a effectivement eu un nouveau groupe qui a débuté en décembre 2018, mais encore un autre en juillet 2019, puis un autre en décembre 2019, etc…. et ça n’arrête plus.
Si vous souhaitez vous joindre aux parents qui cheminent avec POINT DE RENCONTRE, c’est par ici ! —

A votre tour : demandez-vous ce qui vous nourrit, ce qui pourrait remplir un peu plus votre réservoir, dès aujourd’hui.
Dites-le moi en commentaire, et voyez quelle différence ça peut faire sur le parent que vous serez.

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5 réponses
  1. berard emilie
    berard emilie dit :

    Bonjour Coralie,
    Je viens de lire ton article, je l’ai trouvé très beau, merci. Et á partir de maintenant, je choisis d’éplucher les légumes, yeah !!!

    Répondre
      • Thomas
        Thomas dit :

        Alors un peu frustré par mon message trop rapide lié à la présence de mes enfants j’ai pris le temps le jour même de faire ma liste de ce qui remplit mon réservoir affectif. C’était juste trop bien… Et au passage, faire ce genre de petit exercice fait parti de la liste, évidemment…
        Merci à vous !

        Répondre
        • Coralie
          Coralie dit :

          J’adore ce que tu écris : faire ce genre d’exercice fait partie de la liste.
          C’est vrai qu’on oublie souvent de savourer le temps qu’on s’accorde…

          Répondre

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