Vous l’avez noté dans vos bonnes résolutions : “Ca y est, c’est décidé, je vais appliquer la parentalité positive !”
Seulement voilà : on a beau décider de quelque chose, ça ne vient pas tout seul…
Non, c’est même parfois sacrément difficile !

Quand je me suis lancée sur ce chemin, il y a quelques années, je ne savais pas ce qu’était la parentalité positive, mais je savais que je voulais faire évoluer l’ambiance à la maison. J’étais décidée. Décidée en particulier à ne plus crier !!

Alors qu’approche le moment des bonnes résolutions, je suis persuadée que certain(e)s d’entre vous auront la même démarche ; et je voudrais partager avec vous mon expérience.

Note : Cet article participe à l’évènement “Votre meilleure astuce pour appliquer vos bonnes résolutions” du blog Devenez Meilleur. Je vous mets d’ailleurs un article de ce blog en lien plus bas, au sujet de prendre du temps pour ce qui est important. Pour cet événement, de nombreux blogueurs vont donner leur astuce.  Cliquez ici pour voter pour mon article si vous l’aimez !

Une bonne résolution doit être réaliste

Cette démarche de la “bonne résolution”, je ne l’ai pas eu qu’une seule fois, mais plusieurs.
Parce que l’un des premiers points à prendre en compte pour qu’une résolution fonctionne, c’est qu’elle ne soit pas trop ambitieuse !

Si l’on cherche à tout transformer, d’un coup, et rapidement, on se dirige droit dans le mur.
Ainsi, il s’agit plutôt de fonctionner par étapes.

Même si notre objectif est plus ambitieux, commençons par prendre la résolution de faire un premier pas. Car chaque pas nous rend plus forts. C’est ce premier pas qui nous permettra de faire le deuxième, alors même que nous ne nous en sentions pas capables à l’origine.
Nous prendrons donc des bonnes résolutions successives, au fur et à mesure de notre avancée.

La motivation

Bien sûr, il y a également les bonnes résolutions en lesquelles nous ne croyons pas vraiment, dès le départ. Pour la bonne raison que nous n’en avons pas vraiment envie !
Ce sont les résolutions que nous prenons parce que nous savons bien que “il faudrait”…

Seulement, si nous n’avons pas trouvé une vraie motivation interne, qui nous servira de moteur pour tenir, il y a fort à parier que notre décision s’évanouira bien vite…

La motivation est donc également un préalable à la résolution qui se respecte. Prenons le temps de réfléchir à ce qui compte pour nous et pourquoi nous voudrions y parvenir.

N’hésitons pas, pour cela, à prendre rendez-vous avec nous-mêmes.
Car il est important de prendre du temps pour ce qui est important. Et prendre soin de nous est important. Si nous voulons être de meilleurs parents, nous devons également nous accorder des pauses

Pourquoi les bonnes résolutions sont abandonnées ?

Imaginons à présent que nous ayons bien respecté les pré-requis.
Nous avons choisi une bonne résolution qui est :

  • réaliste
  • motivante

Et malgré ça, notre résolution a tendance à s’évanouir.

Quelle est la raison principale de cet échec ?
C’est malheureux à dire, mais je crois que la raison la plus commune, c’est l’oubli ! Tout simplement.

Nous prenons le temps de réfléchir à ce que l’on voudrait changer, nous décidons de nos bonnes résolutions, puis, la vie reprend son cours, et les bonnes résolutions tombent dans l’oubli !!
Ainsi, pour être tenue, la résolution doit nous être rappelée. Parfois, il suffit de l’avoir en tête pour avancer vers notre objectif. Pour ne pas se perdre sur le chemin.

Mon astuce

Partant de là, je crois que la meilleure astuce pour appliquer ses bonnes résolutions, c’est de mettre en place un rappel, ou un système qui nous permettra de nous le rappeler.

Ainsi, lorsque j’ai décidé de ne plus crier, j’ai affiché une main à 6 doigts dans notre salon, qui me servait de rappel. C’était une boussole qui me montrait le chemin !

Lorsque je me suis fixée ce défi de méditation en pleine conscience quotidienne, je me suis mis une alarme….

En revanche, lorsque j’ai décidé de passer ne seraient-ce que quelques minutes chaque jour en tête à tête avec ma fille, je ne l’ai jamais tenu, parce que je ne cesse d’oublier… Je sais maintenant qu’il faudra, bientôt, que je décide d’une manière claire de le garder en tête, si je veux vraiment que cela se réalise.
L’écrire ici est une bonne chose : cela m’engagera à le faire !

Ces rappels physiques représentent une idée simplissime, qui peut pourtant faire toute la différence !
Avez-vous déjà essayé ?

Certes, être parent signifie s’oublier un peu pour ses enfants. Mais il reste important de prendre du temps pour soi.

Dans ce podcast, je vous parle de comment j’ai réussi à mettre en place une routine pour moi, qui bénéficie finalement à toute la famille.

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Cependant, si vous préférez lire, en voici la retranscription.

Le constat : la quête de la perfection est dangereuse

Ici Coralie, du blog Les 6 doigts de la main, pour avancer ensemble sur le chemin de la parentalité positive.
Un podcast un peu particulier, parce que vous entendez le bruit des vagues derrière. Je suis en effet sur la plage, en train de marcher. Et c’est ce qui m’inspire ce podcast, et c’est pourquoi j’ai décidé de ne pas tarder à l’enregistrer.

En tant que parents, nous avons également besoin de pauses, et de temps pour nous-mêmes. Et c’est ce que je voudrais mettre en valeur aujourd’hui.

Je me souviens quand je vivais encore à Paris, j’étais consultante, dans une entreprise de jeunes loups ambitieux… et j’avais déjà deux enfants. Je ne collais pas bien au modèle de l’entreprise. Pourtant, motivée par mon environnement, j’avais envie de devenir manager, de progresser. D’ailleurs, mon métier me plaisait, mon travail me motivait.


Et puis un jour, j’ai discuté avec une jeune femme, justement, qui venait d’être promue manager, et qui avait des enfants, ce qui était très rare. Et je lui demande, je lui dis :
« Explique-moi, inspire-moi, montre-moi la voie ! Comment as-tu réussi à jongler entre tes enfants, ton travail, réussir à être promue ? »

Et là, elle me dit : « Tu sais, Coralie, attention à ce que tu cherches. Moi, j’ai voulu tout faire. J’ai voulu être une super épouse, une super maman, et une super professionnelle. J’avais envie de ne renoncer à rien. Et donc, j’ai cherché toutes les heures que je pouvais, je me suis donnée dans tout, et j’ai essayé. Le résultat, c’est ce que tu vois, c’est à dire qu’effectivement, j’ai des enfants, et j’essaye d’être une super maman avec eux. Et puis, oui, j’ai été promue manager, une super professionnelle. Mais j’ai pas réussi à être super épouse à la fois. On vient de divorcer. »
Et ça, ça m’a mis un coup. Je me suis dit « Elle a raison en fait. C’est beaucoup une question de priorités. »

On se met sur les épaules une charge énorme, en pensant qu’on peut tout réussir. On voudrait être des super-héros, on voudrait être parfait en plus ! On voudrait que dans chacun des domaines de nos vies, on fasse tout exactement comme c’est dans nos rêves ! Le rêve de la famille orangeade, j’appelle ça…

Seulement, la vraie vie, c’est pas ça.

Cherchons à progresser

La vraie vie, c’est que, d’abord, comme on dit au Mexique : « Todo no se puede. », ce qui veut dire « Tout ne se peut pas. », et ça, c’est une vraie leçon de vie. Et, d’autre part, que même si on est focalisé sur un des aspects, pour autant, on ne sera pas parfait. Cette quête de la perfection, elle est vouée à l’échec, et elle nous rend malheureux. Parce qu’elle nous encourage à nous comparer à un idéal inatteignable.

Alors, ne cherchons pas à être parfaits, cherchons à progresser. Et cherchons à progresser sur le chemin qui compte pour nous.
Ca ne veut pas dire d’abandonner le reste. Ca veut dire d’avoir des objectifs moins ambitieux.

Je sais que c’est facile à dire pour moi aujourd’hui, parce que je ne suis plus en entreprise. Et, il est probable que j’aurais du mal à vraiment faire ce choix, si j’avais encore envie de progresser dans une carrière. Je parle d’une carrière au sens traditionnel du terme. Parce que, cette envie de progresser dans une carrière, je l’ai encore ! Et ce que je fais aujourd’hui, c’est un vrai travail.


Seulement, en tant que maman, en tant que professionnelle, en tant qu’épouse, j’accepte aussi mes failles – pas toujours bien d’ailleurs, parce que, j’ai beau le prôner et le savoir, ça reste difficile à vivre, à accepter, et on continue à se mettre la pression – mais, ne pas rester sur ses échecs trop longtemps. Les voir comme des opportunités de progresser.

Un besoin d’énergie

Pour réussir à faire de notre mieux, il faut avoir beaucoup d’énergie. Le chemin de la parentalité positive, qui est celui sur lequel je vous encourage, demande une énergie folle, surtout au début ! Mais même après, je dirais.


Il demande d’être centré sur les besoins de nos enfants, il demande d’être à l’écoute, alors que nous-mêmes nous vivons plein de choses. Il demande donc de mettre parfois notre stress de côté, et la meilleure solution pour ça, c’est simplement d’être moins stressé. Simplement… Comme si c’était simple.


Il demande aussi et surtout, et c’est pour ça qu’il demande beaucoup d’énergie, il demande de réfléchir autrement que les modèles qu’on a reçus.
Cela veut dire lutter contre nos réflexes. Cela, c’est vraiment difficile. C’est pour ça que, dès qu’on est dans un jour fatigué, ça ne marche plus. Ca ne marche plus parce qu’on n’est plus centré. On n’est plus concentré. J’écrivais « La fatigue, ennemi numéro un du parent positif« .. ça, je le crois toujours.

D’ailleurs, je dois dire que, chez nous, parmi nos changements, je pense qu’il y a celui de se coucher plus tôt qu’avant, simplement. Et ça, ça a un impact sur tout le reste.

Prendre soin de soi en se ressourçant

Mais enfin, le changement dont je voulais vous parler aujourd’hui, il est vraiment lié avec le fait que je marche sur la plage ! Je vous explique : je me suis rendue compte que pour être cette super maman, ou du moins, pour avancer vers elle, même si je ne l’atteindrai jamais complètement, j’avais aussi besoin d’être ressourcée moi-même. Pour prendre soin des autres, on a besoin de prendre soin de soi.

Et j’avais tellement envie de faire face à tout, j’avais tellement envie de sentir que j’étais capable, que je tombais dans un piège classique qui est celui de ne pas demander trop d’aide. D’autant plus que… mon mari, cadre exécutif, travail à temps plein… etc…
Et puis, après tout, moi aussi je travaille à temps plein ! Heureusement, j’ai un mari super compréhensif pour ça.
C’est même lui qui m’a encouragée, qui m’a dit « Prends donc du temps pour toi. Va donc marcher sur la plage, ça te fera du bien, ça te dé-stressera. » Parce qu’il y a eu toute une période où je me réveillais systématiquement avant le réveil, pour des raisons de stress professionnel.
Et puis, du coup, on en a discuté. Je lui ai dit : « Le problème, c’est que… Marcher sur la plage.. après avoir posé les enfants à l’école, il fait déjà trop chaud. » Il faut dire que nous vivons à Puerto Rico, dans les Caraïbes, et même l’hiver, le soleil donne ! »
Alors je lui dis : « L’idéal, ce serait que je puisse partir tôt le matin quand je me réveille, comme ça, le soleil ne tape pas encore trop. »
Et je l’ai fait un week-end, et c’était super agréable !

La nécessité de prendre du temps pour soi

Et depuis, on a pu en parler, et j’ai accepté le fait que j’avais moi aussi mes besoins, que les autres pouvaient participer, et m’aider, parce que nous étions une équipe ! Et parce que si on voulait que tout le monde prenne sa place, que tout le monde fonctionne bien dans cette famille, le fait que je prenne du temps pour moi, c’était bien pour les autres aussi, c’était pas égoïste. C’était aussi ce qui permettait aux autres d’avoir une maman plus détendue, moins stressée.

Et donc, sur les 5 jours où il y a école par semaine, au lieu d’amener les enfants 5 fois à l’école, je ne les amène plus que 3 fois. Une fois par semaine, mon mari les amène. Une fois par semaine, mon aîné les amène. Du coup, moi, j’ai 2 jours qui sont libérés, et ces jours-là, je pars plus tôt, je vais sur la plage, je marche quasiment une heure, un peu moins, 50 minutes, de sorte que je commence ma journée déjà plus apaisée !

Alors, je sais que vous n’avez probablement pas une plage à côté de chez vous. Et puis, peut-être que le matin n’est pas le meilleur moment pour vous. Peut-être que ça ne colle pas dans l’organisation, mais je vous encourage fortement à réfléchir à ça à votre tour. A cette nécessité de s’accorder des pauses. A cette nécessité de prendre du temps pour soi. Et je dis bien une nécessité. Pas un égoïsme, de prendre du temps pour soi.

Une nécessité parce que, en prenant du temps pour soi, on s’offre mieux à l’autre ensuite. C’est bon pour tous.

Réfléchissez-y, et essayez de voir ce qui pourrait être mis en place dans votre routine !
Plus ou moins régulièrement, ça peut être peu souvent. Mais déjà, observez ce que ça peut changer.
Impliquez les autres, ils seront probablement contents de vous offrir ça.
Et ensuite, je serais super intéressée de savoir ce que ça a pu faire pour vous.

Voilà, c’était ma pensée du jour

N’hésitez pas à partager ce podcast, si vous pensez qu’il peut aider d’autres parents.
Et comme d’habitude, vous pouvez suivre les 6 doigts de la main sur les réseaux sociaux : Facebook, Twitter, Instagram.
De mon côté, je vous dis « à bientôt » !

Tandis que les fêtes approchent, et que tout devrait être prêt, cette question tourne encore un peu dans ma tête : quel jouet fera le plus plaisir à mon garçon de 4 ans ? C’est que, chez nous, la question doit s’enchainer : notre petit dernier est né le 31 décembre… Donc, après Noël, suivra son anniversaire !

Voici donc le fruit de mes réflexions du moment sur ce sujet, reprenant les paramètres à prendre en compte.

Proposer plutôt que d’imposer le jouet

Nous décidons souvent d’avance si le jeu ou le jouet est adapté à l’âge, s’il va plaire, avec des critères tout extérieurs.

Notre intention n’est pas mauvaise, mais en voulant lui imposer des jeux qui ne l’attirent pas, nous risquons parfois de tordre notre message. Passant de « Tu vas voir, ce jeu-là, il est chouette ! » à « Tu ne sais pas ce qui est bien. », ce qui ne participera pas à lui donner une bonne image de lui-même.

Je ne dis pas qu’il ne faudra pas proposer, au contraire ! Seulement respecter les réactions…

Récemment, j’ai ressorti un memory, avec une grande envie d’y jouer avec mon Anatole ! Je pensais que presque 4 ans, c’était le bon âge… Il s’est avéré qu’il n’était pas du tout intéressé ! Avant la fin de la partie, il s’esquivait… J’ai fini par y jouer avec Oscar et Alice, 15 et 10 ans !! Comme quoi, il vaut mieux ne pas vouloir imposer nos pré-jugés sur l’âge adéquat pour le jeu…

A 4 ans comme à tout âge : les goûts et les couleurs…

Cela parait évident : lorsque l’on choisit un cadeau pour quelqu’un, il faut commencer par s’interroger sur ses goûts. C’est vrai pour n’importe qui, mais c’est un paramètre que nous oublions parfois avec nos enfants, parce que nous aimerions tellement qu’ils s’intéressent à ce qui nous semble chouette, à nous !

C’est difficile de se sentir différent, de ne pas comprendre la passion de notre enfant pour un jouet qui nous semble sans intérêt, tandis qu’il néglige celui qui nous avait semblé juste parfait…

Ne consommons donc pas inutilement et cherchons plutôt à suivre ses goûts !

Suivre son garçon pour mieux comprendre le jouet qui lui plaira

Voilà, la clef est sûrement là : suivre ce qu’il nous indique !

Les enfants, comme l’indiquait Maria Montessori, ont des périodes de sensibilité. Ils se passionnent pour un thème, ou un autre, à fond. Parfois, cela prend toute la place, et parfois, cela passe. Je pense qu’il est important de suivre l’enfant dans sa période. Son enthousiasme est l’engrais qui permet de transformer le jeu en apprentissage !

Je sais donc que le jouet qui lui fera le plus plaisir, celui qui transformera le moment de l’ouverture des cadeaux en un vrai moment plaisir, c’est le jouet qui suivra sa passion. Chez nous, en ce moment, pas de doute : des petites voitures ! Il n’a pas encore l’âge de s’enthousiasmer pour un jouet dont il ne sait rien encore…

Varier les plaisirs autour du thème qui le passionne

Pour amener notre enfant à varier les plaisirs, nous pourrons toujours le faire en partant du même thème.
Ainsi, le jeu de société qui marche le mieux avec Anatole est un jeu de… courses de voitures !
Pour les activités manuelles ? On fabrique un circuit pour les voitures.
Pour les jeux de construction ? Un garage pour les ranger !

Vous l’avez compris : l’important est de conserver l’enthousiasme ! Peu importe que cela semble se répéter, tant que notre enfant est heureux de se lancer dans chaque activité. C’est son élan qui fera le succès du moment de jeu.

Nul besoin d’une grande quantité

Corollaire à cette théorie de thème : l’enfant appréciant finalement peu les jouets qui sortiront de son thème, nul besoin d’accumuler les cadeaux ! C’est plus le cadeau bien choisi qui comptera.

Si cela signifie qu’un nouveau besoin se fera sentir au milieu de l’année, quand la période changera, eh bien, nous y ferons face à ce moment-là. Il vaut mieux un cadeau sans occasion plus tard que des cadeaux tout de suite qui finiront au placard…

Alors, pour conclure : quel jouet pour un garçon de 4 ans ?

Pour conclure : réponse impossible. Car cette réponse réside dans l’observation de l’enfant.
Le jouet n’est pas un standard qui convient à tous, il doit s’adapter à un enfant en particulier. Et chacun est unique.

Je vous poserai donc pour terminer la question qui vous permettra de trouver votre réponse :
quelle est la passion de votre enfant ?

Nos enfants doivent parfois assumer les conséquences de leurs décisions. Cependant, cela reste parfois frustrant, et nous aimerions pouvoir plus souvent parler solutions plutôt que conséquences logiques…
Seulement, comment opérer ce changement ? C’est l’objectif de cet article.

Pourquoi s’éloigner des conséquences ?

Tout d’abord, soyons clairs sur les conséquences. Nous avons déjà abordé la question de l’utilisation, dans le cadre d’une éducation positive, de conséquences plutôt que de punitions. Ce n’est sûrement pas la première fois que vous lisez cela, mais ce cheminement peut prendre du temps, tant il va à l’encontre des modèles reçus.
Ainsi, si cela n’est pas clair pour vous, n’hésitez pas à d’abord prendre le temps de lire la différence entre une punition et une conséquence, voire, pour commencer, pourquoi les punitions sont nocives (pour l’enfant comme pour nous).

Lorsque l’on a réussi à opérer ce changement, les choses sont déjà différentes. Chez nous, par exemple, il n’y a plus de punition, et c’est un sujet dont nous discutons régulièrement, lorsque mes enfants rapportent que leurs camarades ont été punis. Ce qui ne signifie pas qu’ils n’ont pas à subir les conséquences de certains de leurs comportements. Les limites existent, et sont claires pour tous.

Cependant, l’utilisation de la conséquence, qui met l’enfant face à ses responsabilités, devient parfois tellement facile que celle-ci devient un recours éducatif bien plus courant que ce qu’il devrait être. Or, la conséquence ne devrait être ni la seule ni la première technique éducative à laquelle nous devrions avoir recours.

L’objectif premier, en effet, est d’aider l’enfant à améliorer son comportement, et ceci avant de le laisser assumer les conséquences d’un comportement non corrigé ! Et voilà pourquoi nous choisirons de ne faire appel aux conséquences qu’après avoir essayé d’autres méthodes, qui pourraient bien porter leurs fruits ! Parfois, les deux seront nécessaires en parallèle, comme c’est le cas dans l’exemple de ce petit garçon qui jetait ses jouets par le balcon

Que signifie parler solutions plutôt que conséquences logiques ?

Pour que la différence soit bien claire, je vous propose de partir des caractéristiques de ces techniques, telles que listées par Jane Nelsen dans La discipline positive :

Pour rappel, les 4 R de la conséquence – La conséquence est : 

  • Reliée – à l’acte de l’enfant
  • Respectueuse
  • Raisonnable
  • Révélée à l’avance

La solution  est : 

  • Reliée – à l’acte de l’enfant
  • Respectueuse
  • Raisonnable
  • Aidante

Ainsi, c’est ce dernier point qui fait toute la différence entre les deux….
Mais que veut dire ce « aidante » dont on qualifie la solution ? Comment cela se traduit-il dans la réalité ?

L’idée est en fait de faire équipe avec notre enfant. Nous allons donc chercher avec lui ce qu’il pourrait mettre en place pour réussir à corriger son comportement. Ainsi, contrairement à la conséquence qui se contente de développer le sens des responsabilités (ce qui est déjà pas mal), l’idée, cette fois, est d’aider l’enfant à faire face à cette responsabilité en l’aidant à trouver une solution « utile et qui enseigne ».

Cette attitude est assez magique, parce que c’est elle qui permet de considérer que tout comportement à corriger est une opportunité d’apprentissage !

Un exemple concret

Prenons un exemple concret. Chez nous en ce moment, l’un des points que je devrais adresser (mais il faut que je prenne le temps de le faire, toujours le même problème, pas vrai ??), c’est le vidage de l’égouttoir…

En effet, Alice (10 ans) est en charge de vider l’égouttoir quand la vaisselle est sèche. C’est une action du quotidien qu’elle a choisie lors d’une « réunion de travail » en famille. Seulement voilà, il est encore fréquent qu’elle parte pour l’école sans avoir vidé l’égouttoir, ce qui me gêne les jours où je cuisine.

En mode conséquence logique, on pourrait décider que si elle ne vide pas l’égouttoir avant de partir, elle devra faire elle-même la vaisselle que je n’ai pas pu faire faute de place pour la faire sécher. Cela serait annoncé à l’avance, évidemment, et elle saurait donc à quoi s’en tenir. Cependant, cela ne l’aide pas forcément pour la prochaine fois qu’elle fera face à une situation similaire !

En mode solution, nous chercherions plutôt à être constructifs, en trouvant une méthode pour qu’elle n’oublie pas, simplement. Là, comme ça, je pense par exemple à une affichette sur la porte de sortie… Mais je me garderai de suggérer cela avant de voir ce qu’elle-même peut proposer ! Car je cherche aussi à encourager mes enfants à penser par et pour eux-mêmes. Pas facile d’être parents…

Voilà, je vous encourage à présent à vous dépasser, en parlant solutions plutôt que conséquences avec vos enfants ! Beaucoup plus de confiance transmise dans cette posture-là, non ?

De mon côté, encore une fois, écrire cet article m’encourage : je m’engage à essayer de chercher une solution avec Alice dans la semaine, et de revenir vous en faire un compte-rendu !
Edit : article sur ma recherche de solution

Non, nos enfants ne veulent pas toujours prêter leurs jouets.
Pour un enfant, prêter ses jouets ne relève pas toujours de l’évidence. Il faut d’abord avoir confiance en l’autre.

De notre point de vue, les poupées et les légos devraient toujours être prêtés.
Que ce soit chez nous ou chez la nounou, nous rêvons d’une maison ou d’un environnement dans lesquels les enfants seraient toujours heureux de voir les petits invités ou les frères et soeurs profiter de tous les jouets, et l’harmonie régnerait.

Dans la pratique… hum… disons que ce n’est pas toujours le cas… Comment aider les enfants à développer leur générosité ?

Pourquoi un enfant ne veut-t-il pas prêter ses jouets ?

Je sais que certains parents n’ont même pas envie de se poser la question. Ils partent de l’hypothèse que l’enfant doit prêter, et puis c’est tout.
Que c’est aussi dans ce genre de circonstance que se teste notre autorité parentale.

Cependant, si vous êtes ici, c’est que vous cherchez à prendre du recul, et à mettre de la conscience dans vos techniques et habiletés parentales.
On va donc commencer par se demander pourquoi mon enfant ne veut pas prêter.

Il peut en fait y avoir plusieurs raisons à cela, et si on prend le temps d’y réfléchir, elles sont saines, et compréhensibles !

Et, avant même que nous en arrivions à la liste (forcément non exhaustive) de ces raisons, nous pouvons déjà essayer de nous mettre à leur place.

Une amie arrive, et s’intéresse aux chaussures que j’ai rangées dans l’entrée. Elle se met alors à les essayer les unes après les autres, sans me demander, et sans les remettre en place. Serais-je ravie ? Ou aurais-je plutôt envie de lui signifier, peut-être vertement, que ce sont MES chaussures, en les lui arrachant des mains au besoin ??

Voilà qui remet déjà un peu les choses en perspective, n’est-ce pas ?

Quelques suppositions, donc :

1 – la protection du jouet

Si l’autre s’approche d’un jouet que l’enfant aime particulièrement, il est probable qu’il ait simplement envie de le protéger. D’être certain que le jouet ne sera pas abîmé. C’est une crainte courante quand on doit prêter à un jeune enfant… C’est d’ailleurs vrai pour nous aussi : nous ne prêtons pas forcément les objets que l’on juge fragile à nos enfants, même des enfants âgés !
De plus, cette raison est d’autant plus valable lorsqu’il s’agit d’un jouet neuf.
(Je me souviens quand j’étais en école d’ingénieur : je n’aimais pas prêter mes BD. Car j’en prenais soin, et je ne voulais qu’elles trainent sur le sol des piaules de mes collègues, d’où elles ne ressortiraient probablement pas en aussi bon état. Inavouable ?)

2- la disponibilité du jouet

Soit, l’enfant ne joue pas avec… pour le moment. Mais pendant combien de temps l’autre va-t-il vouloir garder le jouet ? Et si l’envie lui venait (d’autant plus facilement qu’il voit l’autre y jouer) avant que le jouet soit de nouveau disponible ? Ne vaut-il mieux pas le garder en réserve ?
On comprend sa crainte…

Il y a bien un inconvénient à partager : on perd une partie de sa liberté : s’il veut récupérer le jouet, sans l’arracher, il lui faudra alors attendre son tour.
Tous les enfants n’avancent pas au même rythme sur cette compétence ! (Quelques infos sur l’évolution générale de l’aptitude à prêter avec l’âge dans cet article chez Naitre et grandir)
On y trouve également un avantage, dans le lien avec l’autre, dans la contribution. La générosité fait du bien, encore faut-il pouvoir s’y connecter…

3- la vengeance

Il est également possible qu’il y ait un conflit sous-jacent entre les enfants. Parfois, nous ne le savons pas, mais ils se sont disputés, voire, ils ne se sont pas disputés mais l’un a été blessé par l’autre, et n’a pas su l’exprimer, l’a gardé en lui. Peut-être une simple question de rivalité, ou de jalousie.

Alors, quand vient le moment de prêter, il n’en a juste pas envie. C’est sa manière à lui de se venger. De punir l’autre. (Je noterai au passage ici, au risque de toucher là où ça fait mal, que les enfants apprennent beaucoup du modèle qu’ils reçoivent. Ainsi, s’ils sont accoutumés à être punis pour ce qu’ils font, ils apprendront à leur tour que s’ils jugent que ce que l’autre a fait est répréhensible, alors cet autre mérite d’être puni… D’où l’importance pour nous de réfléchir à notre attitude par rapport à la punition.)

Si vous sentez que vos enfants sont souvent dans ce cas de figure, ça vaut la peine de travailler en parallèle sur l’entente dans la fratrie et la place de chacun…
(vous pouvez pour cela commencer par écouter cet exemple concret sur comment réagir à une situation de rivalité)

4- le pouvoir

Ah, qu’il est grisant parfois d’avoir le pouvoir ! De savoir qu’on peut simplement décider si oui ou non, on va accorder à l’autre ce qu’il demande. Qu’on peut avoir une influence sur l’humeur de l’autre !

Cet usage-là du pouvoir est nocif (plus d’infos sur le pouvoir et son usage par ici) ? C’est de l’abus de pouvoir ? C’est bien possible.
A nous d’enseigner à notre enfant à bien utiliser son pouvoir personnel. Cet apprentissage peut prendre du temps.
Mais ce qui est sûr, c’est que plus il aura d’opportunités de l’utiliser au quotidien, plus nous le laisserons faire appel à son libre arbitre, moins il sera tenté de l’utiliser ainsi.
Est-ce que cela signifie que les parents doivent laisser l’enfant décider de tout ? Non, bien sûr.
Ce que je dis ici, c’est que nous avons tous besoin de nous sentir importants. Un besoin qui est directement en lien avec la confiance en soi.
Si les enfants, même de jeunes enfants, se sentent comme des marionnettes contraintes à obéir aux ordres, il est fort probable qu’ils cherchent à récupérer un peu de leur pouvoir par des moyens détournés…
La bonne nouvelle, c’est qu’on peut faciliter les choses en évitant les luttes de pouvoir ! Oui, les parents peuvent aider les jeunes (même les ados, j’en profite pour le glisser au passage…) à faire un bon usage de leur pouvoir personnel.

5- pas de raison !

Restent enfin les cas où il n’y a pas de vraie raison, ou pas de raison objective, mais où l’on n’a pourtant pas envie de prêter. On ressent une gêne.
Est-ce que j’ai toujours envie de prêter mes affaires à mon ado qui a tendance à puiser dans mon placard ? En l’occurrence, ça me gêne peu. Mais ça pourrait ! Sans qu’il n’y ait vraiment d’explication logique…
On pourrait se forcer, mais cela risque d’aggraver notre malaise et il y a fort à parier qu’une dispute s’ensuive peu après, qui nous permettrait de justifier notre réaction première…
Notre enfant a aussi ces moments-là… Qui correspondent peut-être à des phases de développement, peut-être pas…

Voici dans ce cas une idée de jeu autour du fait de prêter qui pourrait développer chez l’enfant un plaisir et une envie autres.

Remarque : je me focalise ici sur l’enfant qui refuse de prêter ses jouets, et ce que je pense que l’on peut faire en tant que parents pour le motiver.
Si je prends une minute au passage pour parler de l’autre enfant (car dans cette situation, on est bien d’accord, il n’y a pas un mais des enfants, et nous avons un rôle parental à jouer auprès de chaque enfant…), je dirais que le mieux à faire est d’accueillir sa frustration. Oui, il se peut qu’il pleure, qu’il crie… et la parentalité, ça consiste aussi à aider les enfants à traverser leurs difficultés.
Dans un environnement Montessori, il n’y a souvent qu’un exemplaire de chaque matériel. Lorsqu’un envie désire un matériel qui est déjà pris, cela lui apprend à attendre. C’est bien aussi !

Comment réagir à ce refus de prêter ?

Notre manière d’aborder les choses peut changer la donne. Cela devra cependant être mené avec délicatesse.

1- Accepter

La première étape sera d’accepter le point de vue de l’enfant. Accepter qu’il n’ait pas envie de prêter et ne pas le faire contre son gré. Car ne pas prêter est également une manière pour lui de poser ses limites.
Il sait que ce jouet lui appartient, et qu’il peut décider. (Surtout si c’est vraiment un jouet qui lui est attaché personnellement, type son doudou…)

Lui laisser cette prérogative est une manière de valider son indépendance, son pouvoir de décision.
J’imagine que pour certains parents, cela pourrait s’apparenter à du laisser-faire, ou à de la surprotection.

Ce n’est pas ainsi que je le vois.
Pour moi, ces moments sont des opportunités d’apprentissage de la sociabilisation. Les enfants mettent des années à grandir, années que les parents peuvent mettre à profit pour enseigner ce genre de compétences !
Respecter sa manière de protéger ses jouets, c’est lui enseigner à respecter également notre instruction de ne pas prendre les ciseaux de la cuisine (que je ne retrouve jamais quand j’en ai besoin !!).

Si nous forçons l’enfant à prêter, il y a peu de chances que cela lui enseigne les bonnes raisons de le faire, et qu’il prête lorsque nous ne sommes pas à son côté… Encore une fois, nous touchons ici à la différence entre le contrôle extérieur et intérieur.

En revanche, s’il ne se sent pas jugé et remis en question, l’enfant sera plus ouvert à la phase suivante.
C’est pour moi la meilleure (et même la seule) manière d’accompagner les enfants vers une envie de prêter.
Ce qui est sûr en tout cas, c’est qu’il n’y a pas besoin d’être fin psychologue pour comprendre qu’on n’enseigne pas la générosité en forçant l’enfant !

Note : il va de soi que je fais la différence entre accepter la décision, et accepter certains comportements liés à cette décision.
C’est ok de ne pas vouloir prêter, ce n’est pas ok de faire mal par exemple. Mon enfant doit apprendre à poser sa limite de manière adéquate.
(A nous, parfois, de lui montrer comment… vous savez que les enfants sont très forts pour imiter !)

2- Chercher la cause

Puisque nous acceptons la position de notre enfant, simplement, nous pouvons en parler avec lui. Essayer de creuser les raisons derrière son refus.
S’il a du mal à les formuler, on peut éventuellement l’aider, mais attention à ne pas l’enfermer dans une réponse qui risque ensuite de ne pas être complète.
Ce n’est pas à nous de lui expliquer ce qui se passe en lui !

Lorsque Léon (6 ans tout juste) a refusé de prêter son nouveau camion Mack (son cadeau d’anniversaire) à son petit frère Anatole (3 ans et demi), nous avons discuté sans reproche.
Le cas était très simple : il avait peur que son frère ne le lui abime. Il n’a pas forcément tort ! Anatole est encore un petit garçon qui n’aura pas les mêmes gestes que Léon pour ouvrir et fermer le camion au moment d’y ranger les voitures…

3- Chercher des solutions avec l’enfant

Une fois la raison, ou l’une d’elles en tout cas, éclaircie, on peut chercher des solutions.

Dans mon cas, je savais qu’Anatole n’abimerait pas le camion, je l’avais déjà vu jouer avec.
Mais je n’ai pas répondu cela à Léon, quelle chance aurais-je eue de le convaincre simplement en le lui disant ?
A la place, je lui ai demandé si cela lui serait plus facile si je m’engageais à surveiller Anatole pendant qu’il jouait avec le camion. Et en effet, cette solution convenait à Léon.

Nous nous sommes donc mis d’accord, et Anatole a joué près de moi.
J’ai même fait exprès de lui demander : « Tu fais bien attention au camion de Léon, Anatole ? », alors que Léon était à côté, afin que chacun ait bien confiance en cette « surveillance ».

Si j’avais noté que les gestes d’Anatole manquaient de douceur, j’aurais probablement pris le temps, avec Léon, de lui montrer comment faire. Là encore, l’implication de Léon l’aurait rendu plus réceptif à la démarche.
La vie de famille est un vrai laboratoire pour développer les compétences relationnelles !!
Et au passage, pour nous, de développer nos compétences parentales…

Dans les jours qui ont suivi, ils ont beaucoup joué ensemble avec ce camion, et, quand ce n’était pas le cas, et que Léon était occupé à autre chose, Anatole m’a régulièrement demandé de venir le surveiller parce qu’il voulait jouer avec « le Mack de Léon ».

Si Léon n’avait pas été d’accord avec cette solution, qu’aurais-je fait ?
Je lui aurais demandé s’il avait une autre idée !

Et si nous n’avions pas trouvé d’idée, je ne l’aurais pas forcé. Ce refus de prêter aurait été une opportunité :

  • opportunité pour Anatole, dont je me serais attachée à recevoir l’émotion, de vivre le refus, et d’apprendre à y faire face, à traverser ce sentiment désagréable.
  • opportunité pour Léon de développer son empathie. Car il serait alors témoin de la tristesse de son frère. Cela l’encouragerait peut-être à trouver une solution la fois suivante. (Il arrive d’ailleurs que cette phase-là soit celle pendant laquelle la solution nait !).

4- Jusqu’à ce qu’un jour…

Et puis, inévitablement, vient le jour où ces méthodes positives portent leurs fruits.
Oui, les enfants peuvent évoluer, à condition qu’on leur en laisse le temps !!

Chez nous, cela a eu lieu il y a 2 semaines, c’est à dire un mois et demi après l’arrivée de ce fameux camion Mack à la maison. Nous étions tous ensemble dans le salon, quand Anatole me demande de le surveiller pour jouer.

Je n’ai pas le temps de répondre, que Léon intervient :
« Anatole, en fait maintenant tu as bien compris et tu fais bien attention. Tu n’as plus besoin d’être surveillé. »

Ça y est, mon fils veut bien prêter !

« C’est bien beau, tout ça, mais il faudrait voir à lui poser des limites à cet enfant ! »

Vous êtes persuadés du bien-fondé de vos nouveaux choix éducatifs, mais vos parents ne les comprennent pas.

Depuis que je parle avec des parents engagés sur le chemin de la parentalité positive, il n’est pas rare d’entendre qu’ils se heurtent à des principes différents chez les grands-parents.

Ce n’est pas surprenant : s’il nous faut du temps et de l’énergie pour changer notre posture face à nos enfants, pour briser le modèle reçu, imaginez ce qu’il peut leur en coûter à eux !

D’abord, ils ne comprennent même pas de quoi nous parlons. Certaines choses « normales » ne le sont plus sous notre nouveau prisme, comment peuvent-ils ne serait-ce que s’en douter. Ainsi, mon beau-père n’avait pas conscience du tout de l’impact que sa tape avait pu avoir sur notre Anatole
Laissons-leur un peu de temps également, comme nous nous le sommes donné !

Malheureusement, le sujet est sensible, la discussion pas toujours facile, et j’entends des familles dans lesquelles des solutions radicales sont adoptées : on ne voit plus les grands-parents !

Comment faire pour essayer d’améliorer les choses ?

Le sentiment de culpabilité chez nos parents

Lorsque nous parlons à nos parents de nos découvertes sur le plan éducatif, de nos principes, nous oublions souvent un aspect fondamental, qui nuit à cette conversation : indirectement, implicitement, nous remettons en cause la manière dont ils nous ont éduqués.

Lorsque j’étais jeune maman, portée par ma lecture de L’éveil de votre enfant, je me souviens avoir eu des discussions passionnées sur l’autonomie de l’enfant, sur ce qu’on pouvait l’aider à développer en le laissant en motricité libre, par exemple, ou en le laissant comprendre le fonctionnement d’un jouet sans l’interrompre… et je ne comprenais pas pourquoi je me heurtais à des résistances.

C’est que, tout aveuglée par mon nouveau rôle de maman, j’avais l’impression d’être la première à vivre cela.
J’en avais oublié que les grand-mères de mon fils avait elles-mêmes été mamans !

Maintenant, mettons-nous à la place de ces mères. De deux choses l’une : soit elles parviennent à nous entendre dans notre enthousiasme de parent, sans faire de lien avec ce qu’elles ont pu faire elles-mêmes avec leurs enfants, soit elles tombent d’emblée dans une démarche de comparaison, et notre message sera alors reçu comme : « Vous n’avez pas fait ce qu’il fallait. »
Bam.
Dur à entendre, non ??

Nous savons tous que le parent parfait n’existe pas, et que plus tard, nos enfants partis, nous refléterons probablement sur certaines erreurs commises en cours de route… Cependant, nous espérons également que le sentiment de réussite, celui d’avoir apporté à nos enfants ce dont ils ont le plus besoin pour faire face à la vie à leur tour l’emportera.

Alors, imaginez qu’à ce moment-là, votre enfant vienne vous voir en vous disant : « En fait, il ne faut pas faire comme cela, il vaut mieux faire différemment, parce que votre méthode est nocive… » Qu’il ait raison ou pas, il est normal que ce soit difficile à encaisser.

Nous qui apprenons au quotidien avons régulièrement du mal à nous débarrasser de la culpabilité ressentie à chaque faux-pas. Mais nous savons que nous sommes en phase d’apprentissage, que nous continuons à avancer, que nous aurons mille autres occasions de mieux faire. Que peuvent bien ressentir nos parents pour lesquels le rôle d’éducateur est terminé, et qui n’auront plus d’occasion de faire différemment ? Une culpabilité qu’ils cherchent naturellement à éviter !

Or, si le chemin déjà parcouru m’a bien enseigné quelque chose, c’est qu’avant de pouvoir échanger avec quelqu’un, enfant ou adulte, il faut déjà être connecté à lui. Faire preuve d’empathie.

Ainsi, si vous souhaitez discuter éducation avec vos parents, la première étape fondamentale, c’est de les rassurer sur le fait que vous n’êtes pas en train de remettre en question ce qu’ils eux-mêmes fait. Et pour cela, rien de plus simple que de le leur dire !

« Tu sais, quand je te parle de nos principes d’éducation, je ne remets pas en cause ce que vous avez fait avec nous… D’abord parce que les époques sont différentes, la société dans laquelle nous grandissions n’est pas celle dans laquelle nos enfants grandissent ; ensuite parce que les recherches en neuro-sciences permettent de mieux comprendre certaines choses que nous ignorions avant. Je ne doute pas que vous avez fait du mieux que vous avez pu. Vous avez plus d’expérience que nous, et vous jugez peut-être que ces nouveaux principes sont une mode. C’est possible. De toute façon, il n’y a pas de recette miracle, et les parents essayent toujours de faire au mieux avec leurs enfants. Pour nous, faire au mieux, c’est suivre ces principes d’éducation positive.  Alors, nous aimerions que vous nous souteniez dans cette démarche. »

Ecouter leurs craintes pour leurs petits-enfants

Deuxième point important : le bénéfice du doute. Essayons de faire preuve envers nos parents de la même bienveillance que celle dont nous voudrions toujours faire preuve envers nos enfants.

Vous allez vite comprendre le parallèle. Et si nous décidions que nos parents n’agissent pas contre nous, mais plutôt poussés par un autre besoin ? (Vous voyez la démarche ? Vous la reconnaissez ?)

Ainsi, cherchons donc quel pourrait être le besoin du grand-parent, qui s’oppose à nos méthodes éducatives.
La première explication possible, c’est celle que nous avons évoquée au paragraphe précédent : ne pas culpabiliser des choix éducatifs qu’ils ont eux-mêmes faits.

La deuxième, parce que les grands-parents aiment tendrement leurs petits enfants, pourrait être que, continuant à croire en leurs principes, et pensant sincèrement que nous nous trompons, ils ont peur de l’effet que nos expérimentations pourraient avoir sur nos enfants. Ils aimeraient aider. Vraiment.

Dans ce cas, c’est compliqué, parce qu’ils n’auront probablement pas l’énergie de passer autant de temps que nous pour comprendre les raisons derrière nos principes éducatifs, mais nous pouvons là encore échanger avec eux.
« J’ai l’impression que dans le fond, tu as un peu peur que nous soyons en train de faire fausse route, et que nos enfants en pâtissent, c’est bien ça ? »

« De mon côté, je crois très fort en ce que nous avons entrepris, et en même temps, j’aimerais garder une bonne relation avec toi. Crois-tu que tu serais d’accord pour en apprendre un peu plus sur ce que nous cherchons à mettre en place ? »

Si la réponse est positive, ce que j’espère, allez-y doucement. Choisissez bien vos sujets, vos exemples. Et écoutez également. Même si vous n’êtes pas vraiment d’accord. Ce que vous dites fera son chemin, doucement, et vous pourrez reprendre cette conversation, régulièrement !

(Et entre-temps, envoyez-les sur ce blog !!)

Ne pas être sûr de soi…

L’un des pièges dans lesquels nous tombons lorsque nous faisons face à des personnes qui remettent nos croyances en cause, c’est de les affirmer encore plus fort, pensant que cela nous donne plus raison.

Ainsi, on explique que nos méthodes sont meilleures parce que…   , que nos enfants sauront être autonomes parce que… , que les parents qui crient n’ont pas compris…

Seulement, dans ce contexte, nous oublions que nous ne sommes pas des parents parfaits. Nous voudrions tellement démontrer notre propos que nous nous mettons sous tension au moment où nous sommes devant nos parents, soucieux de leur montrer un mode éducation sans faille. Comme si nous n’étions pas également en train de nous chercher, de définir encore le bon équilibre entre la fermeté et la bienveillance.

Pourtant la réalité est bien celle-là : nous ne montrons pas toujours le modèle qui convaincra notre auditoire, et c’est un stress supplémentaire d’avoir nos parents à nos cotés, prêts à mal interpréter tout échec de notre part.

Une fois encore, je crois que la sincérité est la seule voie hors de ce conflit.

« Je suis ravie d’appliquer de plus en plus chez nous des principes de parentalité positive, qui répondent vraiment à mes valeurs, et à ce que je voudrais développer chez nos enfants. Seulement, apprendre à changer mes manières de faire, par rapport à une société qui fonctionne encore beaucoup selon un schéma adulte-enfant vertical, et emploie régulièrement des violences éducatives n’est pas facile. Ainsi, je progresse, mais je rate encore, régulièrement.

Quand je suis chez vous, j’ai tellement l’impression que vous allez juger ce que je fais que je me sens encore plus stressé(e). Alors, je voudrais vous dire simplement que le fait que je sois engagé(e) dans cette voie ne signifie pas que je ne ferai plus d’erreur. Brisant les modèles répandus, nous cherchons encore à nous définir à partir de rien, et ce n’est pas facile. Ainsi, parfois, vous me verrez complètement débordé(e) par la situation. Ca ne remet pas en cause mon mode d’éducation. Ca devrait au contraire m’encourager à apprendre encore, à progresser. J’espère que vous le comprendrez. »

Notre relation avec nos parents, notre relation avec nos enfants – le plus précieux

Avant de conclure cette réflexion, je voudrais insister sur ce qui est au coeur de ces interrogations. Les vraies raisons pour lesquelles la situation peut poser problème. Parce que c’est souvent en prenant le temps de revenir à l’essentiel qu’on peut enfin avancer clairement.

Au coeur de toutes ces interrogations, donc, que trouvons-nous ?

Nous trouvons notre relation avec nos enfants, d’abord. Celle qui nous encourage à évoluer, au quotidien, à nous surpasser, à devenir meilleur chaque jour.

Nous trouvons notre relation avec nos parents, également. Celle qui nous a aidés à grandir, que cela ait été selon nos principes ou non. Celle que nous aimerions garder, qui continue à compter.

Et si nous le leur disions ?

« Papa, maman, quand nous nous opposons autour de l’éducation des enfants, je me sens triste, parce que j’ai besoin d’harmonie dans ma relation avec vous, ainsi que dans celle avec mes enfants. Pourrions-nous trouver ensemble une méthode pour que cela fonctionne ? »

Oui, incluons nos parents dans cette réflexion ! Après tout, ils sont autant acteur de notre relation que nous le sommes. Tout comme nous l’enseignons à nos enfants, développons avec eux la recherche de solution, celle qui permet d’écouter chacun, et de trouver un fonctionnement qui peut concilier les besoins de tous.

Et si vraiment cela ne marche pas, alors nous pourrons nous interroger sur ce qui est le plus précieux pour nous :
Continuer à entretenir une relation nuisible avec des parents qui refusent le dialogue sur ce thème si fondamental pour nous, ou protéger notre relation avec nos enfants, en accord avec nos valeurs ?

Parfois, la vie nous amène à des choix difficiles, et c’est pourquoi je voudrais vous encourager à tenter tout ce qui a été proposé avant de songer à des solutions plus définitives.

Et de votre côté, comment ça se passe ? Vos parents soutiennent-ils vos choix éducatifs ?
Avez-vous pu en parler avec eux ?

Lorsque nos enfants se comportent mal, nous interprétons souvent leurs actes comme dirigés contre nous.

Hier, par exemple, une amie (à laquelle je dédicace cet article, né de ma conversation avec elle) me racontait comment son neveu, de presque un an, faisait exactement ce que sa mère venait de lui interdire de faire, tout en la regardant dans les yeux.
Interprétation de la maman : il est en train de me provoquer !
Mais non, il peut y avoir plein d’explications derrière le comportement d’un enfant !

Voyons donc comment évoluer dans notre manière de considérer son comportement.

Première étape : arrêter de penser que le comportement est dirigé contre nous.

C’est dur à admettre, parfois, mais c’est la réalité : l’enfant a son propre monde, ses propres besoins, ses propres fonctionnements, et nous n’en sommes pas toujours le centre.

Dans le cas ci-dessus, il peut y avoir plusieurs explications (merci Isabelle Filliozat)

Dans tous les cas il le fait POUR lui, et non CONTRE nous.

On peut même aller jusqu’à dire, comme l’explique bien cet article de Parents Naturellement – attention âmes sensibles –  que les caprices n’existent pas !

Deuxième étape : prendre du recul

Une fois que l’on accepte que le comportement n’est pas dirigé contre nous, il faut réussir à sortir de la réaction. Il s’agit plutôt de faire une pause, c’est le S de la méthode STAR proposée par Elizabeth Crary.

Face à l’enfant, plutôt que de s’entêter à chercher à lui faire faire ce qu’on lui demande, marquer un temps et faire mentalement un pas en arrière pour comprendre le contexte.

Ainsi, ce matin, j’ai observé mon Anatole. (3 ans et demi).
D’habitude, c’est surtout moi qui supervise la préparation des plus jeunes avant le départ à l’école. Depuis peu, mon mari et moi avons établi qu’une fois par semaine, il s’en chargerait (préparation et accompagnement à l’école), pour que je puisse partir tôt marcher sur la plage.
Ce matin donc, alors que je m’apprête à partir, je vois mon mari qui explique à Anatole – qui dessine plutôt que de s’habiller – qu’il est en train de perdre patience…
Anatole est bloqué, et dit que lui aussi, il “commence à perdre patience”.
La suite n’est pas difficile à prévoir !!

Je m’attarde donc pour réfléchir avec un peu de recul (toujours plus facile quand on n’est pas la personne impliquée) : les horaires de l’école ont changé depuis 2 jours, les enfants ont une demi-heure de moins le matin. Je viens d’annoncer que je sortais, sans avoir pris de temps avec lui. Anatole n’a pas eu son moment de calme avant l’entrée dans le rythme du matin. C’est clair. Et plus son père s’oppose à lui, plus il aura besoin de montrer qu’il peut également s’opposer, parce qu’il manque de connexion avec nous ce matin.

Troisième étape : changer la dynamique

C’est une chose de comprendre le contexte, ensuite la difficulté reste : comment s’en sort-on ?
Probablement l’étape qui demande le plus de travail, celle pendant laquelle, à court d’idées, on se sent le plus impuissant !!

Quelques idées dans notre besace cependant :

  • indiquer à l’enfant une manière d’être utile

L’enfant aime être impliqué, il aime se sentir utile. Lui proposer d’agir le permettra de sortir de son blocage, car au lieu de nous opposer à lui, nous l’incluons, nous recréons la connexion.

  • basculer dans le jeu ou l’humour

Ah… la parentalité ludique… Souvent très utile pour sortir des situations de blocage. Là encore, cela crée une connexion, et nous sortons de l’opposition. Ce matin, face à Anatole, j’aurais pu par exemple m’exclamer : “Attention, la fusée va décoller ! voooouuu…” en le saisissant et le faisant voler vers sa chambre. “La fusée est en recherche de vêtements…vooouuu”…   Encore faut-il être d’humeur…

  • remplir le réservoir affectif de l’enfant

C’est la solution pour laquelle j’ai opté ce matin : compte-tenu de ce que j’avais réalisé lors de ma prise de recul à l’étape précédente, j’ai pensé que ce petit avait besoin de tendresse plutôt que d’instructions.
Je me suis donc approchée, et lui ai dit : “J’ai l’impression que mon Anatole a besoin d’un câlin, c’est ça ?”
Comme il a acquiescé, je lui ai fait un câlin. Et je sais ce que vous pensez : que c’est bien joli tout ça, mais que le matin, on n’a pas le temps de s’arrêter pour un câlin ! Sauf que c’est faux : si je ne m’arrête pas pour le câlin, je sais que le reste prendra plus de temps, et au final, j’y perdrai.

C’est ça aussi la parentalité positive : savoir investir son temps !! En fait, il a eu besoin de deux câlins. Puis, il a quitté son masque d’opposition, et s’est mis à se déshabiller. Je suis partie, et Nicolas (mon mari) m’a ensuite dit que tout s’était très bien passé.

Quatrième étape : si le comportement se répète

Dans ces cas-là, je crois qu’il convient de prolonger encore la 3ème étape.

Je garde en tête une image vue en formation de discipline positive : celle d’un iceberg.
L’image servait à illustrer le fait que le comportement n’était que la partie immergée d’un problème probablement plus large, et plus enfoui. C’est au dessous de l’iceberg qu’il faut essayer de s’attaquer.

Car, je reprends cette fois l’un des principes d’Adler : “Un enfant qui se comporte mal est un enfant découragé.”

En fait, c’est comme pour nous, si on y réfléchit bien !

Il y a les moments où tout va bien, où les personnes autour de nous réagissent comme nous le voudrions, ou, en tout cas, comme nous nous y attendons, et nous arrivons à nous comporter en accord avec nos valeurs, à utiliser nos compétences de parents positifs, et puis il y a ceux où rien ne va plus, où nous nous sentons impuissants, où nous sommes découragés ! Il suffit alors d’un rien pour que toutes nos compétences volent en éclat, et que nous fassions tout ce que non seulement nous savons que nous ne devrions pas faire, mais que, de surcroît, dans le fond, nous n’avons pas envie de faire !!

En CNV (Communication Non Violente, merci M Rosenberg !), on apprend que nos sentiments sont des indices de nos besoins nourris ou non nourris. Pour réussir à faire en sorte que notre enfant ne se sente plus découragé, il faudrait donc trouver quel est son besoin non nourri !

D’où l’étape suivante :

Cinquième étape : revenir aux nécessités de base

Une fois les besoins de survie remplis (eau, nourriture, sécurité), “Le besoin essentiel de tout être humain est d’appartenir et d’avoir de l’importance.”

En considérant le comportement de l’enfant sous cet angle, nous pourrons probablement adapter notre comportement pour nous adresser plus directement à la source du problème.

Alors, parce que ça en vaut décidément la peine, prenons le temps de rappeler ce que signifient ces concepts d’appartenance et d’importance.

(J’ai simplement fait ici, je l’avoue sans honte, un copier-coller de mon article sur les nécessités de base des enfants…)

Appartenir

Appartenir, ça se rapporte à la place de l’enfant dans la famille et à sa connexion émotionnelle avec les autres. En bref, l’enfant a besoin d’attention !

On en parle souvent, et c’est fondamental, parce que si l’enfant n’obtient pas d’attention positive, il va quand même l’obtenir, de manière négative, par son comportement.

(Développer son sentiment d’appartenance, c’est d’ailleurs une des compétences relationnelles clefs présentées par Elizabeth Crary dans Arrête d’embêter ton frère, laisse ta soeur tranquille.)

Bien, comment peut-on aider l’enfant à développer son sentiment d’appartenance ?
En lui donnant de l’attention bien sûr. Ce qui peut se décliner de manières différentes :

  • l’écouter quand il nous parle (et poser son téléphone portable…)
  • valider ses sentiments, ce dont nous avons déjà beaucoup parlé…
  • lui consacrer des moments particuliers (si possible en tête à tête pour qu’il n’ait pas à entrer en compétition pour obtenir notre attention : voir à ce sujet le moment particulier)

Avoir de l’importance 

Avoir de l’importance, c’est se sentir capable et utile. Contribuer à la société. Ca passe par l’autonomie de l’enfant, par sa contribution à la famille.

Oui, il est important que les enfants se sentent capables : il est nécessaire pour cela de les laisser exercer leur part d’autonomie. De les laisser faire seuls ce qu’ils peuvent faire seuls. Aider quelqu’un, c’est parfois gentil, c’est parfois débilitant. Il risque de recevoir le message qu’il n’en est pas capable…

Alors que l’enfant est en pleine construction de son caractère, il risque de recevoir le message erroné qu’il n’a de l’importance que lorsqu’on s’occupe de lui… Est-ce ce qu’on veut pour lui ?
Laissons-le agir, laissons-le se prendre en charge, et encourageons-le à contribuer.

“On aide mieux en aidant moins” écrivait Haïm Ginott.

Et puis, avoir de l’importance, c’est aussi exercer son pouvoir personnel.
Eh oui, on en parle moins, mais c’est également fondamental : un enfant a un vrai besoin de pouvoir !
C’est ce qui lui permet de se construire comme une personne à part entière, autonome et sachant exercer son libre arbitre.

Quand on passe notre journée à lui donner des ordres qu’il est censé exécuter sans discuter, on ne lui offre aucun pouvoir, et il y fort à parier qu’il entrera alors dans ce qu’on appelle à juste titre des luttes de pouvoir !!

A l’inverse, plus nous donnerons l’occasion à l’enfant d’exercer son pouvoir de décision, plus nous lui permettrons d’être utile, plus il se sentira avoir de l’importance, et cela se ressentira sur son comportement.

Comment l’aider sur ce point-là ?

Ce pouvoir personnel peut être transmis sur plusieurs fronts :

  • par l’autonomie (plus il fait seul, et plus il se sent capable)
  • par la contribution dans la famille : ne pas hésiter à lui confier une tâche, ou à lui demander de l’aide
  • par les décisions qu’on le laisse prendre (à longueur de journée)

Et c’est là que nos compétences interviennent : c’est une chose de comprendre qu’il est bénéfique de laisser l’enfant prendre des décisions, mais encore faut-il savoir comment on peut faire ça ! Heureusement, il existe des techniques.

On peut en trouver un bon résumé dans le chapitre “Communiquer sans imposer” de Poser des limites à son enfant (Catherine Dumontheil Kremer)

Pour conclure

Je vous invite à prendre quelques minutes, là, tout de suite, à réfléchir au dernier conflit que vous avez eu avec votre enfant, et vous poser la question : quel était son besoin à ce moment-là ? Comment pourrais-je faire pour l’aider à appartenir et avoir de l’importance ?

C’est à vous !

L’enfant qui tape… Voilà un des comportements les moins facilement acceptés par la société. Et pourtant, c’est un comportement qui se présente très fréquemment. Ce n’est pas du tout anormal de voir un enfant, même tout-petit, adopter un comportement agressif. Pourquoi l’enfant tape-t-il ? Comment y réagir ? Comment l’aider à évoluer dans sa maturité et à réagir autrement ? Autant de questions auquel cet article cherche à répondre.

(Au passage : je m’interroge sur cette société qui considère qu’un enfant qui tape se comporte mal, mais trouve au contraire normal qu’un parent tape son enfant pour lui apprendre à bien se comporter…

Cette contradiction est évidemment à noter dans les bonnes raisons de ne pas taper son enfant.)

Commençons déjà par nous interroger sur les causes. Il est toujours plus efficace de chercher la raison derrière le comportement que de s’adresser seulement au comportement lui-même, c’est à dire à la manifestation extérieure du problème.

Pourquoi tape-t-il ?

En général, quand on en arrive à frapper, c’est qu’on se sent démuni. Frapper, pour un enfant – comme pour un adulte – est un aveu d’impuissance. Celui qui frappe croit qu’il n’a plus d’autre solution !

Plus l’enfant est jeune, moins il a eu le temps de développer des solutions alternatives. Logiquement, un enfant de 2 ans est encore en recherche d’options.
Il est donc assez logique pour lui de taper celui qui l’agresse (en tout cas selon son ressenti), c’est sa manière de se défendre.
Et voilà comment son parent se retrouve sur internet à taper « mon fils de 2 ans tape tout le monde »… à la recherche de solutions !

C’est en grandissant que l’enfant va développer d’autres solutions, moins violentes, et nous pouvons l’y aider.
Et cela prend plus ou moins de temps en fonction des enfants. Certains (surtout s’ils sont hypersensibles) tapent encore à 6 ou 7 ans. Rien d’inquiétant, mais ça vaut la peine de l’accompagner.

Le cerveau de l’enfant est encore en développement. Il apprend énormément, et a des capacités que nous, adultes, n’avons plus. A l’inverse, certains de ses circuits ne sont pas encore complètement mûrs. En particulier, toute la partie de gestion des émotions et des sentiments. Voilà pourquoi un jeune enfant peut se jeter par terre pour hurler et taper des pieds quand il fait face à une trop grande frustration !

Si nous ne faisons jamais ça au bureau, c’est bien sûr parce que nous avons enregistré certaines règles sociales, mais pas seulement ! Nous avons aussi une capacité à processer nos émotions que l’enfant n’a pas encore. Cette partie du cerveau ne sera complètement développée qu’à 25 ans…

Il revient donc au parent d’accompagner l’enfant dans son vécu de l’émotion.

Pour cela, un outil central  : recevoir l’émotion en question !

Il est difficile de vivre sa colère, mais si en plus, la personne qui nous fait face nous commente : « Arrête de t’énerver ! », on va plutôt exploser ! Face à un enfant en colère, on commentera donc plutôt : « Tu sembles très énervé ! ». Le simple fait de voir que l’émotion est perçue par l’entourage aidera à calmer l’enfant.

Si, comme dans le cas qui nous intéresse, l’enfant va jusqu’à en taper un autre (ou un parent), on peut également constater cela : « Tu es tellement énervé que tu n’as pu t’empêcher de me taper ! ». Ce n’est pas la peine de le nier, c’est un fait. On l’observe, c’est tout. Ca ne veut pas dire qu’on est d’accord. On va au contraire passer le message à l’enfant que les émotions sont toutes permises, mais que les actes ne le sont pas. Parce qu’il reste vrai que taper l’autre est inadmissible. On peut donc exprimé notre mécontentement, avec fermeté, et bienveillance à la fois : « Je vois que tu es très énervé ! En même temps, je ne peux pas te laisser taper ton frère. Il va falloir trouver d’autres façons d’exprimer ta colère ! »

Le modèle

Un enfant reproduit ce qu’il observe. Donc, plus l’enfant verra autour de lui des adultes qui tapent, plus il tapera lui-même. Comme nous le disions en début d’article, si nous voulons que notre enfant apprenne à ne pas taper, le premier principe à suivre sera évidemment de ne pas le taper !! Jamais. C’est aussi simple que cela. C’est aussi inadmissible que le fait qu’il frappe ou morde quelqu’un. Si nous voulons lui enseigner le respect des autres, nous devrons lui montre comment cela se vit, verbalement, même lorsque nous perdons patience.

Et si nous sommes à court d’alternatives, passons le temps qu’il faudra à développer d’autres compétences, nous gagnerons bien plus de temps à long terme qu’en entrant dans un rapport de force ou une lutte de pouvoir qui va encourager sa rébellion.

Le temps de pause

L’outil le plus essentiel pour éviter d’exprimer sa colère de telle façon, c’est de prendre un temps de pause.
Là encore, cette méthode est valable autant pour les enfants que pour les parents.
Un temps de pause, cela signifie qu’il faut s’extraire un moment de la situation.

Attention cependant : nous ne sommes pas dans le schéma de l’isolement « pour y réfléchir ». Car, en étant submergé par la colère, on n’est pas capable de réfléchir !! Le vocabulaire utilisé, le ton, notre présentation des choses enfin, fera toute la différence.

Le message : « Je vois que tu es trop énervé pour pouvoir parler pour l’instant. Je te propose de prendre un temps de pause, pour laisser la colère retomber. »

L’idée est qu’il prenne le temps de se reconnecter à lui-même. Alors seulement, il sera possible de parler de la situation.

L’idéal serait de pouvoir l’y aider, l’accompagner dans cette démarche. Surtout pour les plus jeunes.

Cependant, ce n’est pas toujours facile. Je suppose que cela dépend également du parent. De mon côté, je sais que je ne suis pas capable de faire face trop longtemps à une tempête émotionnelle : si je prends trop sur moi pour cela, je serai tellement tendue que c’est ensuite moi qui me mettrai à crier, ce qui n’est pas souhaitable non plus !! Alors, je m’écoute. Lorsque je suis sereine, je reçois et j’écoute tout en continuant à parler doucement. Parfois, je fais appel à l’image de la coupe pour recevoir les pleurs de l’enfant, qui me permet de m’en détacher.
Et puis, lorsque je sens que je ne le peux pas, que je dois également prendre soin de moi pour pouvoir prendre soin des enfants, je fais le choix de laisser le temps à l’enfant de son côté. « Je comprends que tu aies besoin de temps. Tu peux aller pleurer dans ta chambre, si tu veux. »

Jane Nelsen (auteur de la discipline positive) suggère même la création d’un endroit spécial pour le retour au bien être. Cet endroit peut avoir été conçu avec l’adulte en dehors d’un moment de colère. L’enfant peut alors décider d’y mettre un coussin, un livre, ce qu’il veut pour l’aider à se sentir mieux.

Cette méthode est également à utiliser lorsque les enfants se tapent entre eux. Bien sûr, il faudra intervenir, et poser un cadre solide. Mais pour commencer, il vaut mieux les séparer.

Là encore, l’intonation joue un rôle clef. Nous ne choisirons pas de les séparer avec des mots associés à la punition tels que « Chacun dans sa chambre ! Et vous n’en sortez pas avant que je vous le dise ! », mais plutôt : « Je vois deux enfants très énervés, et je crois que vous avez besoin d’un temps de pause. »

Prévenir plutôt que guérir

Autant lorsque l’enfant est sous le coup de la colère, il est impossible de l’atteindre, autant en parler avec lui pendant un moment calme sera une bonne idée.

Plus nous parlerons avec l’enfant de ce que sont les émotions, mieux il pourra les comprendre et les contrôler. Il ne les maîtrisera pas forcément, et ce n’est pas ce que l’on cherche, mais il réagira différemment à son mécontentement.

Donnons-lui le vocabulaire qui convient pour qu’il puisse communiquer ce qu’il ressent, et cherchons des options avec lui :  « Ecoute, je vois que tu as encore du mal parfois à exprimer ta colère autrement qu’en frappant. Est-ce que tu voudrais qu’on réfléchisse ensemble à d’autres façons de réagir ?  »

Et les autres façons de réagir ne manquent pas :
respirer, dessiner sa colère, s’isoler (dans un coin de retour au calme conçu pour, comme évoqué précédemment, c’est encore mieux !), compter jusqu’à 10, courir autour de la table, aller crier dans le jardin…
Une bonne manière d’exposer ces alternatives peut être de construire avec l’enfant une roue des options !

Lorsque l’enfant tape, développer son empathie

Je me joins à Jane Nelsen pour dire que chaque erreur est une opportunité d’apprentissage.

Lorsque l’enfant tape, il fait une erreur. Ne lui tombons pas tout de suite dessus, il a besoin d’apprendre.

Que va-t-il apprendre cette fois ? L’empathie !

Lorsqu’il sera en mesure de nous écouter (inutile, je le répète, d’essayer de lui parler tant qu’il est sous le coup de la colère), nous pourrons l’encourager à essayer de se mettre à la place de l’autre : « Je crois que tu as fait mal à ton copain. As-tu vu qu’il s’est mis à pleurer ? Sais-tu pourquoi ? »

Un exemple incroyable d’accompagnement de l’enfant vers l’empathie après un épisode où un enfant tape l’autre :  celui du blog Happynaiss avec ses filles.

Lorsque j’ai un épisode de geste violent entre mes plus jeunes, j’en profite pour leur parler de nos valeurs familiales. Je leur explique que dans notre famille, nous aspirons à nous sentir en sécurité. En général, ils sont d’accord sur l’idée ! Et c’est déjà un vrai pas en avant. Cela m’encourage à avoir confiance. Confiance dans le fait qu’en grandissant, ils sauront réagir différemment. Ils sont en train d’apprendre la sociabilisation, et ce n’est pas une mince affaire…

Et si l’enfant nous tape ? Poser nos limites.

Si l’enfant nous tape, c’est encore une opportunité ! L’opportunité de lui donner l’exemple de ce que l’on peut faire lorsque quelqu’un nous tape. Parce que l’enfant apprend par l’exemple, notre façon de réagir l’inspirera le jour où cela lui arrivera. Cela peut nous aider à décider comment nous réagirons face à lui, conscients de l’exemple que nous sommes en train de lui donner.

Pour cela, prenons le temps d’y réfléchir : imaginons qu’un camarade lui donne des coups. Comment voudrait-on qu’il réagisse ? C’est probablement de là qu’il faut partir pour décider comment nous réagirons face à lui.

Je ne sais pas quelle sera votre réponse face à cette question. Chacun la sienne.

De mon côté, je n’ai pas envie qu’il réagisse en rendant les coups (à son petit frère qui n’aura pas encore appris à se contrôler par exemple), ni pour autant qu’il accepte juste de recevoir des coups.
Non, je voudrais qu’il sache poser ses limites, et communiquer le fait qu’il n’est pas d’accord.

Alors, c’est ce que je vais faire.

Je ne le laisse pas me taper, et je le lui dis clairement et fermement : « Je sais que c’est difficile pour toi. En même temps, je refuse de me laisser frapper.« .
Ainsi, je reçois sa colère, je ne l’humilie pas, je suis juste ferme sur ma position. Et si cela ne suffit pas, j’agirai, en m’éloignant, et en restant hors de portée.

Après l’épisode, et pour que ce soit clair, j’en parlerai avec mon enfant.

Je chercherai d’abord à « prévenir plutôt que guérir », comme évoqué plus haut : « Je vois que parfois, tu es tellement énervé que tu as envie de me taper. Tu as le droit d’être d’énervé, mais pas de me frapper. On peut chercher ensemble d’autres moyens d’exprimer ta colère si tu veux. ». Si cela est trop fréquent, je le préviendrai également de la conséquence dans le cas où il n’y parviendrait pas : « Si à un moment où tu n’y arrives pas, tu recommences à me frapper, je changerai de pièce. Je serai ravi(e) de revenir te parler et t’écouter si tu le veux lorsque tu seras prêt à communiquer avec moi sans me taper. »
Ainsi, si cela recommence, effectivement changer de pièce, simplement. Sans trop commenter.
Soit en disant juste : « Tu es énervé. Je ne veux pas me laisser taper. », soit même en ne disant rien, puisqu’il le sait déjà. S’en aller, simplement.
S’il se calme et revient, parfait.
S’il hurle, à nous de revenir au bout d’une minute, et demander : « Je voudrais bien t’aider. Es-tu prêt à ne plus me frapper ? » Simplement.

Parce que c’est bien ce que je voudrais que mon enfant fasse si quelqu’un le tape. Qu’il s’en aille. Pas qu’il se laisse taper. Je lui donne ainsi le modèle de comment poser ses limites physiques. Je me respecte moi-même et lui montre comment faire.

La courbe d’apprentissage

Dans cet apprentissage, comme pour n’importe lequel, le temps est clef. Rome ne s’est pas faite en un jour.

Chez nous, à un moment, on répétait : « on ne tape pas, on ne pousse pas, on exprime sa colère avec des mots ». Parce que mon 3e tapait régulièrement mon 4e.

En théorie, ma priorité était claire : je voulais qu’il apprenne à s’exprimer. Que sa colère ne soit plus communiquée par des gestes, mais verbalement, par des mots. Et, en même temps, je ne voulais pas non plus qu’il crie ! Puis j’ai compris qu’il fallait laisser le temps de l’apprentissage, alors j’ai accepté les cris. Parce qu’il valait mieux qu’il crie plutôt qu’il tape..

Parfois, il faut savoir gérer les priorités, ne pas s’attaquer à tout à la fois.

Et sur son chemin, l’enfant a également besoin de se construire. De construire une image de lui-même selon laquelle il est capable de réagir sans taper. Alors, plutôt que d’insister sur le fait de ne pas taper lorsque cela lui arrive, remarquons plutôt les moments où cela se passe bien.

Ainsi, dans cette période évoquée ci-dessus, je notais : « Dis donc, je t’ai entendu crier, tu étais très enervé !! Et tu as réussi à le dire sans frapper. » Pas besoin de compliment, rien que le fait que vous l’ayez noté suffit ! Ca aide l’enfant à changer l’image qu’il a de lui-même. Parce que si on passe trop de temps à lui dire tout ce qui ne va pas, il ne voit plus qu’il sait faire autrement.

Plus tard, on a travaillé sur les cris…

La clef donc : ne pas se désespérer, persévérer, et surtout, surtout, avoir confiance. Votre enfant apprendra. C’est certain.

Et si vous voulez télécharger une fiche résumé de cet article, il vous suffit de cliquer ici.

« Il se passe quelque chose en nous qui nous dépasse, et dépasse la réalité des faits reprochés à l’enfant. Avons-nous des réactions intenses parce que nos enfants exagèrent ou exagérons-nous leur faute pour justifier l’intensité de notre réponse émotionnelle ? »

Cette phrase, issue du livre d’Isabelle Filliozat : Il n’y a pas de parent parfait m’a vraiment laissée songeuse…

Car, c’est certain, face à nos enfants, nous avons une forte tendance à la dramatisation.

Voici ce dont je vous parle dans ce podcast, à travers une anecdote vécue :

Cliquez sur Play pour l’écouter.

Note : Ce podcast reprend à peu de choses près un article que vous avez aimé :
Exagérer les fautes de nos enfants, une manière de se justifier

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Cependant, si vous préférez lire, en voici la retranscription.

Exagérer les fautes de ses enfants 

Bonjour les parents positifs!

Ici Coralie, du blog Les 6 doigts de la main, pour avancer ensemble sur le chemin de la parentalité positive.

Nous parlons aujourd’hui de la colère parentale. Celle-là même, contre laquelle nous cherchons régulièrement à lutter, et qui revient systématiquement. Vous avez remarqué que nos enfants sont souvent sujet à notre colère, beaucoup plus que d’autres en fait. 

Si un de nos amis renverse un verre, c’est pas grave. Si c’est son enfant, parfois, il ne l’a pas fait exprès. Si c’est le nôtre, il aurait pu faire attention. 

Il y a une citation d’Isabelle Filliozat, qui m’est restée en tête pendant un bon moment et qui m’a laissé songeuse, elle est extraite de Il n’y a pas de parents parfaits. Elle écrit : “Il se passe quelque chose en nous qui nous dépasse, et qui dépasse la réalité des faits reprochés à l’enfant. Avons-nous des réactions intenses parce que nos enfants exagèrent ? Ou exagérons-nous leurs fautes pour justifier l’intensité de notre réponse émotionnelle ? ” 

Alors vraiment ça, c’est intéressant ! Avons-nous des réactions intenses parce que nos enfants exagèrent ? Ou exagérons-nous leurs fautes pour justifier l’intensité de notre réponse émotionnelle ?

Exemple sur l’exagération des fautes de nos enfants

J’en ai eu  un exemple l’été dernier ! C’était le moment de préparer les valises, parce que nous allions changer d’endroit. J’avais eu une semaine tendue, beaucoup de stress à l’extérieur. Et au moment de préparer les valises, j’aurais voulu que tout se passe facilement. 

Seulement, évidemment, les enfants avaient autre chose en tête que de faire leurs valises, de ranger leurs jouets, et de vérifier sous les lits. Toujours est-il que, tandis que j’étais encore en train d’aider les petits, je vois que les chaussures de mon grand traînent au milieu de la chambre. Et je m’énerve !

Une chose en amenant une autre, on se dispute et je sors de la chambre dans un état de colère forte. Et je me justifie : “Oui, mais aussi, il aurait pu ne pas laisser ses chaussures au milieu de la chambre ! Pourquoi il fait ça ? Alors que je lui ai demandé, une fois, deux fois… ! Et alors, les chaussures…

Oui, d’accord. Lorsque je me calme, je me dis : “Alors, attends, il avait laissé ses chaussures au milieu de la chambre. Soit, il n’aurait pas dû. Mais vraiment, est-ce que je ne suis pas en train d’exagérer sa faute pour me justifier ?

Si, je crois que c’est ce que je fais. J’avais d’autres raisons d’être en colère, d’être stressée, et j’ai versé mon stress sur lui. 

La figure d’attachement

Pourquoi ? Pourquoi est-ce qu’on s’autorise à verser notre colère sur ceux qui nous semblent plus proches ? 

On ne ferait pas ça avec des étrangers ou avec des amis. Pourquoi le fait-on sur nos conjoints, sur nos enfants ? D’un certain côté, je me dis que c’est un peu comme la figure d’attachement

Vous savez, la figure d’attachement, c’est ce concept qui veut que notre enfant se dévoile plus en tant que lui-même, avec ses sentiments, avec ses émotions, devant nous que devant d’autres. C’est ce qui explique qu’un enfant qu’on a laissé pendant plusieurs heures avec quelqu’un d’autre, se soit “bien comporté”. Et qu’au moment où on le retrouve, il se mette à pleurer, pleurer et faire des crises. En fait, il se sent en sécurité avec nous. Nous sommes sa figure d’attachement. Il peut se montrer tel qu’il est avec ses stress, avec ses peurs, avec ses difficultés.

Parfois, je me dis que la figure d’attachement, ça marche aussi dans l’autre sens. Nous aussi, nous pouvons nous montrer tels que nous sommes devant notre famille. Nous n’avons pas de risque qu’ils nous abandonnent. Nous sommes en sécurité. 

Pour autant, c’est intéressant d’y réfléchir pour éviter de trop l’utiliser, parce que ce n’est pas ce qui va nous aider à rendre nos relations harmonieuses en famille. Alors, je sais qu’on ne se débarrassera jamais de tout ça parce que, comme le dit Isabelle Filliozat dans cette citation : “Il se passe quelque chose en nous qui nous dépasse”. Oui, il se passe quelque chose en nous qui nous dépasse. Et il se passera toujours quelque chose en nous qui nous dépasse. 

Au fur et à mesure qu’on avance sur le chemin de la parentalité positive, on apprend à mieux se contrôler, à mieux s’écouter. On apprend à exprimer notre colère d’une autre façon. De façon beaucoup moins blessante que ce qu’on avait l’habitude de faire avant. Et on apprend à mieux gérer les situations. Pour autant, de temps en temps, il se passera encore quelque chose en nous, qui nous dépassera.

Le principe de réparation

Et lorsque ça arrive, nous avons le choix. Je pense que, comme le dit Jane Nelsen :  “Chaque erreur est une opportunité”. En l’occurrence, c’est l’opportunité de montrer ce qu’est le principe de réparation à nos enfants. Et c’est ce que j’ai choisi de faire cet été, une fois que je m’étais accordée mon temps de pause, après que je me sois calmée, je suis retournée voir mon fils de presque 15 ans et je lui ai expliqué ma situation. Je lui ai expliqué pourquoi j’étais stressée. Pourquoi j’avais vraiment envie que les valises soient faites vite pour me sortir de cette situation. Et que je m’en voulais d’avoir évacué mon stress sur lui et que les chaussures au milieu de la chambre ne le justifiaient pas. 

Je pense qu’en faisant ça, je lui ai d’une certaine façon donné un modèle. Un modèle de ce qu’on peut faire quand la situation nous échappe, quand ça nous dépasse. Et depuis, je l’ai vu lui-même le faire. Après des moments de colère, il commence à être capable de revenir vers nous et de dire : “Je suis désolé de m’être emporté comme ça. Je n’aurais pas dû. J’étais énervé pour autre chose”.

Et peu à peu, on progressera ensemble! 

Voilà, c’était la réflexion du jour ! J’espère que ça vous a aidé dans votre cheminement. 

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A bientôt !

Lorsque l’on évoque l’idée d’autonomie de l’enfant, on pense souvent au fait de laisser les enfants faire seuls.
Et c’est effectivement fondamental.
Cependant, la notion d’autonomie ne s’arrête pas là, surtout pour les plus enfants plus âgés.

Car, s’il est vrai que les jeunes enfants aspirent à faire seuls et que respecter cette aspiration les aide effectivement à développer leur autonomie, un autre aspect prend de plus en plus de place au fur et à mesure que l’enfant grandit : celui qui veut que l’autonomie se situe également au niveau de la prise de décision, de la prise de responsabilité.

D’une certaine façon, cet aspect-là est présent dès le départ.
Nous le trouvons déjà dans les notions clefs de la pédagogie Montessori, ainsi que dans Les lois naturelles de l’enfant présentées par Céline Alvarez.
Mais le challenge pour nous parents, pour aider l’enfant à développer son autonomie, n’est pas le même en fonction de l’âge de l’enfant.

C’est pour cette raison que cet article sera écrit en deux parties :
Je laisse Floriane, du blog Parents naturellement, vous parler autonomie, en abordant la question du jeune enfant, comme elle sait si bien le faire, tandis que je m’intéresserai ici au cas de l’enfant un peu plus grand.

Et je crois que pour cet enfant plus grand, lui donner de l’autonomie, cela signifie surtout le laisser être en charge de ce qui le concerne.

Un exemple

Il y a peu, j’avais un rendez-vous avec la directrice du primaire (pour discuter de comment je pourrais aider à mettre en place la discipline positive dans la classe !!).
J’attendais donc dans l’entrée, à côté du bureau de la secrétaire.
Or, les élèves arrivant après la sonnerie doivent retirer un bon de retard avant d’aller en classe.

La cloche sonne, et les élèves continuent d’arriver. Ils sont nombreux à venir chercher leur bon de retard. Je n’y fais d’abord pas bien attention, puis je me mets à observer.
Une maman arrive, avec ses deux enfants, de 9 et 7 ans environ.
Ils entrent tous les 3 dans le bureau, elle est devant eux, donne leur nom à la secrétaire qui remplit les bons, prend les bons, et ressort en demandant à ses enfants de la suivre.
Une minute plus tard, une autre maman arrive, avec sa fille, dans les 7 ans. Elle laisse sa fille entrer dans le bureau, en restant à la porte. La fille s’approche du bureau, donne son nom, prend le papier, et rejoint sa maman.
Je reste songeuse. Je me dis que c’est à travers ce genre de scène qu’on peut deviner à quel point la maman laisse ses enfants assumer leur rôle. Agir par eux-mêmes lorsque cela les concerne.
Je ne préjuge pas de ces familles au quotidien, il faudrait voir plus d’une scène de leur vie pour en savoir plus, personne n’est constant dans ses attitudes ! Je dis seulement que ce genre de situation est exactement de celles qui nous permettent d’aider nos enfants à être autonomes, ou non.

Ainsi, donner de l’autonomie à l’enfant est une démarche quotidienne, à attaquer sur plusieurs fronts.

L’autonomie “physique”

L’autonomie physique, c’est probablement l’angle le plus simple par lequel aborder la question d’autonomie. Parce que c’est celle qui fait le lien avec l’enfant plus jeune.

On va cependant viser de plus en plus haut, au fur et à mesure que notre enfant grandit.

1er exemple : la douche

Ainsi, que l’enfant de 9 ans puisse s’habiller tout seul et se doucher tout seul, c’est évident. Mais devez-vous encore lui enjoindre d’aller prendre sa douche ?

Si c’est le cas, je vous suggère de ne plus le faire. Il est également capable de le faire.

Bien sûr, j’ai déjà entendu des mamans me répondre : “Ah, si je ne le lui dis pas, il ne se lavera pas !”. Ok. S’il a pris l’habitude de ne se doucher que lorsqu’on lui en donne l’instruction, il n’est pas question de le laisser à la dérive du jour au lendemain. Il s’agira plutôt de le mettre en situation de réussite.

“Mon enfant, je réalise que je te rappelle encore régulièrement de te doucher, alors que je pense que tu es tout à fait capable de savoir seul si tu en as besoin. Je te propose donc de te laisser en charge de cette question dorénavant. Est-ce que ça te convient ? Comment penses-tu faire pour ne pas oublier ?”

Vous serez peut-être surpris de constater qu’il/elle est bien plus capable que vous ne le pensez !

Et puis, réfléchissons bien. Qu’est-ce qui est le plus important ? Qu’il soit propre demain, ou qu’il apprenne à se prendre en charge, et à savoir compter sur lui-même plutôt que sur vos instructions ?

Alors, lorsque vous vous lancerez dans l’aventure, laissez-lui du temps. Le temps de l’apprentissage. Ne lui tombez pas dessus le lendemain pour lui dire qu’il ne s’est pas douché. Laissez passer une semaine, puis demandez-lui, sans jugement, et sans reproche : “Alors, comment ça se passe au niveau douches ?” , et vous verrez qu’il cherche vraiment à trouver un fonctionnement qui lui convienne. On ne réussit pas toujours du premier coup, et ça fera partie de son expérience !

Ma fille de 10 ans se charge de ses douches depuis plusieurs années.

Alors, c’est vrai, il arrive encore, de temps en temps, dans des contextes particuliers (pendant les vacances par exemple) que quelques jours passent sans douche… mais l’un dans l’autre, elle retombe toujours sur ses pieds, et elle sait que ses douches ne me concernent pas !

2ème exemple : la lessive

Ensuite, on peut décider d’aller plus loin, en incluant les enfants dans d’autres aspects du fonctionnement de la maison.

Ainsi, mes grands (de 15 et 10 ans) sont en charge de la préparation d’un dîner par semaine. Non seulement cela leur permet d’apprendre à le faire, mais également de sentir qu’ils contribuent à la famille !

Depuis 2 mois, ils sont également en charge de la lessive de leurs draps. Nous en avons parlé avant l’été, et ils se sont mis d’accord pour un lavage deux fois par mois, à date fixe. C’est l’occasion pour eux de collaborer, selon le partage des tâches qu’ils ont décidé ensemble : chacun défait son lit, ma fille lance la lessive, mon fils la passe au sèche-linge et remet les draps propres en boule sur les lits, chacun refait son lit !

Pourquoi ne l’avais-je pas mis en place plus tôt ? Probablement parce que je n’avais pas réfléchi à ce que je pouvais faire pour les aider à avancer vers plus d’autonomie…

Pourtant, je sais bien que les encourager à prendre leur part en charge est la meilleure manière de leur prouver indirectement qu’ils en sont capables, et de développer leur estime de soi en même temps que leur indépendance ! (Tout en m’allégeant, même si ce n’est pas l’objectif premier ! C’est du gagnant-gagnant !)

Comme ça fonctionne bien, j’ai envisagé de leur faire aussi faire les lessives des vêtements, mais c’était un peu plus compliqué. Nous avons ici (à Puerto Rico) des machines énormes, où nous lavons le linge de tous. Pas possible de mettre chacun en charge de sa lessive.

Sauf que.. depuis le passage de l’ouragan, et au moment où j’écris ces mots, notre utilisation électrique est comptée, et nous faisons maintenant des cycles de lessives rapides de 15 minutes, très peu remplies. C’est devenu une opportunité : ils sont à présent chacun en charge de faire leur lessive et de l’étendre. Je pense même enseigner cela à Léon, qui vient de fêter 6 ans.

Je crois que, quel que soit l’endroit du curseur actuel, nous pouvons toujours nous demander : que fais-je pour mes enfants qu’ils pourraient faire seuls ?

Et lorsque nous avons bien compris que continuer à faire pour eux n’est pas les aider, cela devient plus facile.

L’autonomie de “responsabilité”

Je n’ai pas le bon titre, car pas les bons termes pour cette partie, mais ce que je cherche à dire a bien rapport avec la responsabilité : enseigner la responsabilité aux enfants, c’est ne pas prendre en charge ce qui les concerne.

Cela revient un peu à “Rendre à César ce qui appartient à César.”

La scène que je relatais au début de cet article en est une bonne illustration.

On pourrait également se centrer sur la question des devoirs.
Tant d’investissement de la part des parents dans les devoirs de leurs enfants…
Mais ces devoirs sont bien la responsabilité des enfants !!

Vérifier que l’enfant a fait ses devoirs, le contrôler, l’assister, c’est :

  • lui passer le message que nous ne lui faisons pas confiance
  • lui enseigner qu’il a besoin d’aide. S’il devait se prendre en charge, il trouverait probablement ses propres solutions
  • placer une importance sur les devoirs qui fait que ces devoirs deviennent plus notre problème que le sien

Et c’est ainsi qu’on entend des enfants qui se désintéressent complètement des questions scolaires. En fait, depuis longtemps, ils ne travaillent pas pour eux-mêmes, mais bien pour leurs professeurs et leurs parents.

Quelle conséquence cela pourrait-il avoir si nous ne nous impliquions plus dans les devoirs ?

Comme pour l’exemple de la douche, il n’est pas question d’abandonner notre enfant face à lui-même du jour au lendemain. Nous pouvons l’aider à s’organiser, à mettre sur pied un fonctionnement qui lui conviendra.

Malgré cela, il y aura des jours où il oubliera de faire ses devoirs, ou bien où ils seront mal faits, des jours où il aura oublié de réviser et où il aura de mauvaises notes. Soit. Mais cela ne nous affecte pas, cela l’affecte, lui. Le travail scolaire, c’est son univers, pas le nôtre.

Montrons-lui que nous lui faisons confiance pour redresser la barre. Qu’il est normal que trouver le bon fonctionnement prenne du temps, mais que nous ne sommes pas inquiets pour lui.

Notre réponse devra relever moins du “Tu n’as pas révisé ?? Alors que tu savais que tu avais un contrôle ?”, et plus du “Tu avais oublié que le contrôle était jeudi ? Mince… Tu as dû être déçu quand tu t’en es rendu compte ! Comment peux-tu t’assurer de ne pas oublier la prochaine fois ?”

Oui, je sais, c’est difficile !!

Nous serons bien sûr disponibles pour l’aider à trouver des méthodes là où il a du mal, mais pas pour le contraindre. Le contraindre n’aurait du résultat qu’à court terme. Ne perdons pas de vue l’objectif, bien plus important que la note de son prochain contrôle : développer son autonomie ! C’est ce qui lui permettra d’être investi quand il aura réellement passé l’âge que nous nous asseyons à côté de lui pour ses devoirs…

De mon côté, je ne me tiens même pas au courant des devoirs de mes enfants, et de leur planning de contrôles, c’est la meilleure méthode que j’ai trouvée pour ne pas m’investir à leur place !

Car, je le vois bien pour le français, pour lequel je joue le rôle de professeur puisqu’il n’y a en pas à l’école où ils vont – nous vivons à Puerto Rico – il est parfois bien difficile de lâcher-prise quand on constate qu’ils ne font pas leur max… Mais peut-on vraiment toujours faire de son mieux ? Quelle pression !

L’autonomie émotionnelle

Enfin, je voudrais aborder un aspect de l’autonomie qui est peut-être le moins évident : l’autonomie que je qualifierais d’émotionnelle.
Ce que j’entends par là : laisser les enfants vivre ce qu’ils vivent, en étant libres de le vivre à leur manière.

D’un certain côté, c’est une piste que nous suivons déjà depuis qu’ils sont petits en les écoutant et en validant leurs émotions. (et que Floriane expose d’ailleurs dans son article sur l’autonomie des plus jeunes, alors que nous n’en avions pas discuté !)

Cependant, quand ils grandissent, cela va encore plus loin.
Leur laisser leur autonomie devient alors ne plus chercher à savoir tout ce qu’ils vivent. Ne plus mener l’enquête. Les laisser libres de nous raconter ce qu’ils veulent nous raconter et pas plus.

Mon message n’est pas ici celui que j’entends parfois de “Vous n’êtes pas son ami, laissez-lui son jardin secret.”. Non, je pense au contraire qu’on peut être ami, même avec son ado, quand on est capable de l’écouter.

Mais nous ne forçons pas un ami à tout nous raconter. Nous ne le harcelons pas avec nos questions. Nous l’écoutons, c’est tout.

Ce faisant, avec notre enfant comme avec un ami, nous pourrons l’aider à trouver ses propres solutions, en lui posant des questions ouvertes, en l’encourageant à réfléchir, sans lui offrir nos solutions.

C’est également un travail sur nous, parents. Car cela signifie que nous avons atteint le stade où nous sommes capables d’accepter qu’il ne relève plus de notre responsabilité de protéger notre enfant. Nous devons réussir à ne plus avoir peur pour lui, et le laisser affronter le monde, en dehors du nôtre.

Ce sera notre cadeau : lui apprendre, peu à peu, à voler de ses propres ailes. 

Car, pour gagner en autonomie, notre enfant aura besoin de chercher, et trouver, ses propres solutions. Si nous avons tendance à lui offrir les nôtres, il se refermera probablement, pour avoir l’opportunité de prendre ses propres décisions. Et ce ne sera pas notre rôle de remettre ces décisions en question. Il est important qu’ils soient aux commandes. Laissons-leur l’espace pour cela, en n’oubliant pas, surtout, que chaque erreur est une opportunité d’apprentissage.

Notre travail de soutien deviendra alors de veiller à garder la connexion avec eux.

Pour créer de la complicité, nous pouvons l’encourager à partager en partageant nous-mêmes, ou surtout, on peut créer les moments pour qu’ils puissent s’ouvrir.

Car le partage dépend surtout de l’opportunité, comme je l’ai bien senti lorsque j’ai réussi à passer un moment seule avec ma fille.

Ainsi, pour laisser à nos enfants de l’autonomie émotionnelle, ne cherchons pas à nous renseigner sur les détails de leur vie sans nous, offrons-leur “simplement” du temps et de l’écoute. 

Et j’espère que nous pourrons garder cette attitude et cette relation lorsqu’ils seront adultes, et tout à fait indépendants !

Et vous, que faites-vous pour encourager vos enfants à être autonomes ?