Archive d’étiquettes pour : Filliozat

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J’ai lu ce livre l’été dernier avant de suivre une formation de 3 jours à l’EIREM, l’école des intelligences relationnelles créée par Isabelle Filliozat, intitulée « La grammaire des émotions« .

Pour une fois, ce livre ne traite pas d’éducation, mais bien d’introspection. Il parle d’émotions et de sentiments, il aide à mieux s’écouter…

Je l’ai lu à vitesse grand V avant la formation, et je l’ai aimé, pour l’espace qu’il m’a donné.
Il me faudra cependant prendre le temps de le reprendre pour vous en parler plus…

Isabelle Filliozat aborde ici un cas délicat : le cas de l’enfant qui a peur d’un enseignant.

Et elle donne un coup de pied dans la fourmilière : « Ne craignez pas de déstabiliser votre enfant si vous exprimez un désaccord avec son enseignant. »

Encore une fois, ce n’est pas ce qu’on a appris, et c’est dur à concevoir. Mais finalement, lorsqu’on remet les choses en place, ça devient clair : Nous parlons ici de l’enfant qui a peur d’un enseignant, donc, par hypothèse, un enfant qui fait face à une situation difficile avec cet enseignant !

La majorité des enseignants, heureusement, se comporte de manière respectueuse envers les enfants. Et je veux croire que chaque jour le nombre des enseignants bienveillants grandit.
Cependant, il existe encore des enseignants qui insultent, qui humilient. Et nous ne pouvons pas approuver cette attitude ! Au contraire, si notre enfant fait face à un tel cas, exprimons notre désaccord. Enseignons-lui que nous ne banalisons pas ces comportements. Qu’ils ne font pas partie de nos valeurs.

« Pour certains, l’humiliation est une méthode pédagogique. » Mais pas pour nous. Repensons à cette question : qu’est-ce qui est le plus précieux pour moi ?

Parfois, on peut être porté à penser que ça ne durera que l’année scolaire, mais ça peut durer beaucoup plus. L’auteur donne ici l’exemple d’un jeune qui, face à un prof de maths terrorisant, est devenu mauvais en maths, et l’est resté. Il a suffi (3 ans plus tard !) de tourner cet ancien prof en ridicule pour que son niveau remonte…

Alors, si le cas se présente : écoutez votre enfant !
La peur peut être réelle, je l’ai constaté

Dans le chapitre sur la peur de Au coeur des émotions de l’enfant, Isabelle Filliozat sépare le trac. Pourquoi ? Parce qu’elle démontre comment cette peur spécifique peut être tournée en positif.

En effet, avant de se présenter devant les gens, on sent « le coeur qui bat, le ventre serré, la gorge sèche, les mains moites ». Notre corps ressent la peur : c’est le trac !

J’aime bien la façon dont le tourne Isabelle Filliozat : « La peur permet de se remplir d’énergie pour faire face à un danger ou pour se préparer. » Ainsi, ici, on est dans le cas de la préparation : notre corps se remplit d’énergie pour faire face à la situation.

Si on le voit comme ça, on peut accueillir le trac : on est content de le ressentir, parce qu’on sait que notre corps se prépare… On peut trouver des solutions pour canaliser cette énergie (Isabelle Filliozat dit qu’elle regarde les gens, qu’elle se dit qu’elle est heureuse de leur parler, et qu’elle leur envoie des rayons de lumière pour être en contact avec eux… A chacun de trouver sa propre solution !)
Et quand on commence notre intervention publique, alors on utilise cette énergie, et le trac s’en va…

J’aborde ici le chapitre IV de Au coeur des émotions de l’enfant, et c’est le premier chapitre entièrement consacré à une émotion : la peur.

Nombreuses sont les peurs auxquelles peuvent faire face les enfants.
Pour les dépasser, ils vont avoir besoin d’être accompagnés. Il nous faut accepter le fait qu’affronter sa peur peut prendre du temps, ne les forçons pas.
Ce n’est pas en les jetant dans le grand bain qu’on va leur apprendre à surmonter leur peur de l’eau…

Doit-t-on écouter ses peurs ?

La peur, comme toute émotion, est un signal. Elle nous aide à identifier les dangers.
Nous pouvons aider l’enfant à avoir confiance en ses émotions, ce qui, nous l’avons vu (par exemple dans Parents épanouis, enfants épanouis) est fondamental.

Être courageux ne veut pas dire ne pas avoir peur, ça veut dire réussir à surmonter sa peur. Selon Isabelle filliozat, « Une peur a une raison d’être, même si cette dernière est obscure pour l’adulte ». Bien sûr, il est certaines peurs qui sont démesurés, déplacées. Ce sera à nous d’écouter l’enfant pour l’aider à les comprendre et les surmonter.

Les peurs les plus fréquentes

On parle entre autres des bruits forts, des contes de fées, du premier contact avec les gens, du professeur. Tant de choses importantes que j’ai décidé d’y consacrer des articles différents.

Les enfants aiment-ils avoir peur ?

On peut se le demander, quand on voit comme certaines sources de peurs peuvent fasciner les enfants ! Ainsi, ils reviennent fréquemment à la page du livre sur laquelle est dessiné le monstre… En fait, c’est probablement une manière de faire face à sa peur. L’enfant essaye de comprendre ce qui se passe. 

Si la peur s’installe dans la durée, on peut l’aider à l’extérioriser, en en parlant bien sûr (c’est ce que nous avons fait quand Léon avait peur du manati) ou, comme pour la colère, en l’encourageant à dessiner sa peur.
On peut aussi basculer dans l’imaginaire, (encore, je sais !) en interagissant avec l’objet de la peur : on peut danser avec le monstre, on peut s’attaquer au dragon. Ici, Isabelle Filliozat raconte que quand son fils avait peur du dragon, et qu’elle lui a demandé ce qu’il ferait s’il en rencontrait un, il a répondu : « Je le tuerais, je lui couperais le ventre, je lui donnerais un cadeau, je vais l’apprivoiser. » Je suis marquée par l’évolution dans le discours quand l’enfant se met à s’imaginer dans la situation…

Comment aider l’enfant à traverser ses peurs ?

Parfois mon esprit cartésien d’ingénieur se trouve un peu débordé par les écrits d’Isabelle Filliozat, que je ne juge pas toujours bien structurés. Cette fois cependant, elle propose un cheminement en étapes pour aider l’enfant à traverser sa peur.

1- Respecter l’émotion
On rejoint ce qu’on a déjà lu avant, par exemple dans Parents épanouis, enfants épanouis, l’émotion est valable par le simple fait qu’elle est. Nous ne comprenons peut-être pas la peur de l’enfant, elle peut nous sembler ridicule, mais elle a forcément une raison d’être. Respectons-la ou l’enfant ne nous fera pas confiance.

2- Écouter
Ici, on va aider l’enfant à découvrir les raisons de sa peur en l’encourageant à les préciser.
« Qu’est-ce qui te fait le plus peur ? », permettra de ne pas rester dans le vague. La peur du chien est vague, celle qu’il aboie, ou qu’il lèche est plus précise !

3- Accepter et comprendre
C’est l’étape de validation de l’émotion. Celle dont on a déjà souvent parlé. On se contente d’accepter, on fait preuve d’empathie.

4- Moi aussi/dédramatiser
On a bien reçu le vécu de l’enfant, on peut à présent parler de nos propres émotions, passées ou présentes. Partager une de nos peurs avec lui, une vraie, et si possible, une qu’il ne ressent pas, pour lui donner une image forte de lui-même, cela l’aidera pour la suite !

5- Chercher ses ressources, intérieures et extérieures
L’idée est ici de lui permettre de se remémorer un moment où il a su surmonter une peur. « Tu te rappelles une peur que tu avais et que tu n’as plus ? » On peut l’aider à s’en souvenir : « Tu te souviens quand tu as été invité à dormir pour la première fois ? »

On lui laisse le temps de se rappeler, d’évoquer ses sensations. Puis on lui rappelle ce qu’il s’est passé ensuite, comment il a dépassé sa peur. « Est-ce que tu vois comment tu pourrais utiliser cette expérience pour la peur que tu as de ce chien ? »

6- L’aider à libérer son énergie
Les émotions sont liées à des sensations physiques. Chacune à celles qui lui correspondent.
Quand on a peur, écrit Isabelle Filliozat, on a le diaphragme contracté. Mais ça marche aussi dans l’autre sens : si on le détend, ça aide à évacuer la crainte ! Donc : crier, chanter, respirer profondément !

Une autre méthode consiste à s’imaginer être quelqu’un d’autre, quelqu’un qui n’aurait pas la même peur dans la même situation.
C’est marrant, c’est exactement ce que m’a raconté ma copine Julieta. Quand elle est sortie faire du roller avec sa fille Sol (8 ans), Sol faisait bien les mouvements tant qu’elle tenait la main de sa mère, mais perdait tous les moyens lorsqu’elle ne tenait plus. La peur la bloquer. Alors, Julieta lui a parlé de mon fils, Oscar : « Tu vois comment Oscar avance, sans hésitation, imagine que tu es lui ! » Sol s’est libérée, et s’est mise à rouler…

7 – Satisfaire le besoin d’information
Maintenant que l’enfant n’est plus immobilisé par sa peur, il lui faut des informations pour savoir s’il y a danger ou non. Bien sûr, c’est ce qui lui permettra de ne plus avoir peur, mais si l’explication vient trop tôt (avant la réception de l’émotion), elle ne sera pas entendue…

8 – Faire élaborer différentes réponses possibles face à la peur
On peut enfin l’aider à formuler plusieurs options, et les évaluer. « Si tu fais ça, que se passera-t-il ? »…

Ce qu’il faut garder en tête : pour faire face à la peur, il faut que ce soit l’envie qui l’emporte : l’envie de se baigner aidera à surmonter sa peur de l’eau… Alors : qu’est-ce qui va transformer la peur en envie ? C’est un désir qui doit venir de l’envie. Quand le désir naitra, la peur disparaitra. A l’inverse, si c’est notre désir qui le guide, il agira sous la contrainte. Or, « la contrainte engendre la peur ! »

Pour terminer ce sujet de la peur, Isabelle Filliozat étudie encore 2 cas de figure :
celui du trac, et comment l’utiliser
et celui de l’enfant chez qui la peur est installée… le « peureux ». (Article encore en cours d’écriture).

Il n’est pas rare de qualifier de timide un enfant qui n’est pas à l’aise au premier contact.

Seulement, nous connaissons maintenant le piège de l’étiquette, alors essayons de ne pas faire passer cette image à notre enfant.

Ce n’est pas une mauvaise que notre enfant prenne le temps de se sentir lui-même en confiance avec la personne en face pour se mettre à lui parler. Ca nous sera même utile quand on cherchera à lui enseigner, non pas de ne pas parler aux inconnus, mais bien de savoir distinguer les inconnus auxquels on peut parler et ceux dont il vaudrait mieux s’éloigner… C’est une des fonctions de la peur ressentie.

Laissons-lui donc un temps d’observation.

Le problème : en général, ce n’est pas lui, c’est nous face à la pression sociale : on a honte de notre enfant qui ne dit pas bonjour. Si c’est le cas de votre enfant, vous pouvez trouver votre astuce. Je me contente en général de rappeler que « Quand on retrouve des gens, on leur dit bonjour. », mais si ça ne marche pas, ne pas hésiter à être simple face aux autres : « Nous sommes encore en train de travailler là-dessus…. », avec éventuellement en complément : « Tu me diras quand tu seras prêt à dire bonjour. »

C’est aussi simple que ça ! (Parce qu’après tout, de nouveau : qu’est-ce qui est le plus précieux pour moi ?)

Et si vous faites face à des peurs, liées ou non au premier contact, je vous encourage à lire les conseils donnés par Isabelle Filliozat pour aider l’enfant à traverser ses peurs

Lisez-vous les contes de fées classiques à vos enfants ?

Je me rends compte que les miens manquent de références dans ce domaine…
Parfois, certaines histoires font une allusion au Petit Poucet, au Petit Chaperon Rouge, et mes enfants ratent complètement l’allusion !
Pourquoi ? Parce que je déteste ces contes de fées !!

Voyons… Quel modèle donnons-nous à nos enfants en leur lisant le Petit Poucet ? On lui enseigne que des parents qui n’ont plus le sou vont abandonner leurs enfants dans la forêt… Que les ogres aiment manger les enfants… et qu’ils n’hésitent à leur couper la gorge pendant la nuit (si, si, rappelez-vous, le Petit Poucet s’est montré malin, il a encouragé ses frères à mettre les bonnets de nuit des filles de l’ogre, de sorte que celui-ci a en fait tranché la gorge de ses filles…), mais tout est bien qui finit bien, puisque les enfants finissent par voler l’argent de l’ogre (parce que les gentils ont le droit de voler les méchants), et qu’alors, avec de l’argent, les parents sont contents de les revoir !
Non merci, j’aime mieux qu’ils ratent les références…

Alors, quand je lis dans Au coeur des émotions de l’enfant, qu’Isabelle Filliozat s’en écarte également, je me sens plus sûre de moi. Ces contes créent de la peur chez les enfants encore en construction…

Aujourd’hui, l’image du loup dans les histoires est bien changée, alors penchons-nous sur ces histoires nouvelles, et oublions pour le moment les contes traditionnels !

Et si vous faites face à des peurs, liées ou non aux contes de fées, je vous encourage à lire les conseils donnés par Isabelle Filliozat pour aider l’enfant à traverser ses peurs

Ceux qui me lisent régulièrement savent que chez nous, l’imaginaire (méthode proposée par Faber et Mazlish dans Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent) fonctionne vraiment bien pour débloquer certaines situations.

(Pour ceux qui ne les ont pas lus, et que ça intéresse, vous pouvez voir mes différents articles à ce sujet en suivant ces liens-là :
Concéder dans l’imaginaire
L’imaginaire, une nouvelle compétence
Concéder dans l’imaginaire, encore
Vive l’imaginaire !
Imaginaire, encore et toujours)

D’autre part, j’avais récemment testé l’idée de la coupe pour recevoir les pleurs donnée par Isabelle Filliozat dans « Il me cherche ! ».

Cette fois, j’ai décidé de mélanger les 2 idées :

Anatole ne cessait de pleurer, pour une raison dont je ne me souviens même plus…
Je me suis alors assise face à lui, ai fait une coupe avec mes mains, et lui ai dit :
« Tiens, pleure là-dedans ! »
Un peu interloqué tout d’abord, il m’a bien regardée, et j’ai répété mon message.
Il a pleuré encore, j’ai laissé ma coupe juste devant lui, puis je lui ai dit
« Quand tu auras fini de pleurer, tu me diras pour qu’on puisse jeter tout ça. »
Après un bref moment, il se calme et me dit, hésitant, qu’il a terminé.
« Ah, super, alors maintenant, on va jeter les pleurs, d’accord ?
– d’accord ! »
Je fais le geste de jeter ce qu’il y a dans ma coupe et commente : « Ah, je suis bien contente qu’on se soit débarrassé de ces pleurs ! »

Un chapitre intéressant du livre Au coeur des émotions de l’enfant, d’Isabelle Filliozat, intitulé « Il m’énerve avec ses jérémiades« . On a beau savoir qu’il est important de recevoir les émotions de nos enfants (on l’a déjà vu dans les oeuvres de Faber et Mazlish, d’Isabelle Filliozat, d’Elizabeth Crary…), on se retrouve parfois simplement exaspéré !

Selon Isabelle Filliozat, plusieurs hypothèses sont possibles :

1- On est épuisé.

Quand un enfant est fatigué, c’est flagrant, il réagit beaucoup plus fort, il est beaucoup plus râleur, on l’a tous constaté. (Je l’ai vécu cet après-midi même !)
Et bien il en est de même pour nous : quand on est épuisé, on se met en colère « pour un rien ».
Alors parfois, osons poser la limite : la lessive ne se fera pas, il vaut mieux se poser, aller se coucher plus tôt. Si on n’est pas reposé, on aura forcément moins de patience !

2- Nos besoins sont en compétition avec ceux de nos enfants

Quand on est soi-même en colère, et qu’on refuse de le reconnaître, les enfants sont souvent capable de s’en apercevoir. Ils ne savent alors plus sur quel pied danser, ils vont probablement avoir un comportement qui déclenchera notre colère. Effet secondaire intéressant d’ailleurs : quelque part ils nous aident à faire sortir notre émotion ! Dommage seulement que ce soit contre eux…

Mais c’est également à nous de reconnaître nos limites, de les poser, de les communiquer. C’est ce qu’on a déjà vu dans ce même livre sur nos besoins en compétition, et ça rejoint également ce que disait Elizabeth Crary sur la nécessité de montrer le modèle en termes de limites.

3- L’émotion exprimée n’est pas juste, c’est une émotion parasite.

Le jour où je prendrai enfin le temps de finir d’expliquer les choses apprises dans mon stage de «  », j’expliquerai mieux le concept de l’émotion parasite.

On parle ici d’une émotion qui en cache une autre. Il est possible, tout comme pour nous dans le cas précédent, que la source de la colère exprimée par l’enfant ne soit pas celle qu’on voit : il s’énerve contre son frère parce qu’il est en colère contre son copain…
Seulement voilà, et c’est ce qui biaise souvent les réactions : si l’émotion exprimée n’est pas juste, on est incapable de la recevoir ! Il faudrait ici avoir le recul suffisant pour réfléchir avant d’agir, pour identifier ce qui peut se cacher…

Pour en avoir plus sur les émotions parasites, dont j’ai plus entendu parler lors de mon stage de  grammaire des émotions, vous pouvez aller lire mon article spécifique : les réactions émotionnelles parasites. 

4- C’est une émotion que l’on ne se permet pas.

Il arrive que nous ayons appris à refouler un certain type d’émotion. On n’a pas le droit d’avoir peur, ou de pleurer, ou d’exprimer sa colère… alors on ne supporte pas que nos enfants le fassent. L’exemple le plus classique est probablement le père « fort » qui ne peut pas accepter que son fils se montre « faible » en termes d’émotions…
C’est difficile de se remettre en question sur ce point, parce que comprendre qu’on a appris à s’interdire une émotion, c’est également remettre en cause nos propres parents… Le veut-t-on ?

5- Cela nous rappelle notre enfance.

Là, on va encore un cran plus loin que dans le point précédent : l’émotion de l’enfant nous renvoie à une blessure de notre enfance.
C’est une idée que j’ai déjà régulièrement vue, et dont je notais précédemment qu’elle me restait distante, mais il reste nécessaire de revenir dessus, parce que c’est visiblement un problème courant. Dans certains cas, on ne peut bien écouter son enfant que si on guérit de nos propres blessures. Il s’agit d’accepter notre colère d’enfant, rencontrer l’enfant en question, le comprendre. Certains parents auront pour cela besoin d’aide.

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L’écoute emphatique, au coeur de la réception des émotions.

Il est donc naturel qu’Isabelle Filliozat en parle dans Au coeur des émotions de l’enfant.

On est ici dans l’intersection entre la parentalité positive et la communication non violente, avec la technique de reformulation, expliquée ainsi :

« En reformulant, vous ne jugez pas, vous ne commentez pas, vous n’intervenez pas, vous accueillez simplement le sentiment de l’enfant. Il se sent alors reconnu, validé. Il acquiert le sentiment qu’il a le droit de sentir par lui-même, d’exprimer, et qu’il peut faire confiance à son ressenti. »

Alors que je viens de lire cette phrase, Anatole (presque 3 ans), qui était aux toilettes, s’approche de moi :
« J’ai pas envie de me laver les mains. ».
Tiens… il tombe bien ! J’essaye la reformulation :
« Ah oui je vois, tu n’as pas envie de te laver les mains…
– non.
– Tu préfères garder les saletés sur tes mains ?
– oui
– Je vois… Cependant, quand on fait pipi, après on se lave les mains. »
(Juste un rappel de la règle générale, sans entrer dans l’ordre de ce qu’il doit faire.)
Magique : Anatole repart se laver les mains.

Merci Isabelle !

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Selon Isabelle Filliozat, dans Au coeur des émotions de l’enfant, cette question est « à éviter absolument ».

En lisant ça, je comprends mieux pourquoi certains parents trouvent que ce livre de l’enfant est difficile à lire. J’ai lu des commentaires disant que dans ses livres plus récents, Isabelle Filliozat adoptait des formulations moins culpabilisantes. En effet, on comprend que celle-ci puisse dérouter…
Nous avons tous un jour ou l’autre demandé à nos enfants « Pourquoi tu pleures ? ».
Alors lire que la question est « à éviter absolument » nous renvoie à notre échec. Et ce n’est probablement pas toujours facile à lire.

Heureusement pour moi, je ne me culpabilise pas facilement. Comme on a déjà parlé, je suis en paix avec l’idée que je ne suis pas parfaite, et j’aime apprendre pour m’améliorer.

Je continue donc ma lecture sans sourciller.

Eviter « Pourquoi tu pleures ? », disions-nous.
Pour 2 raisons.
D’abord parce que cette tournure est culpabilisante. (ah, tiens, justement…)
Je suppose que cela dépend du ton, mais je crois que je comprends ce qu’elle veut dire. Demander pourquoi peut sous-entendre qu’il n’y a pas de raison. Donc que, dans une certaine mesure, l’enfant a tort de ressentir l’envie de pleurer. Or nous savons que les sentiments sont valables par le simple fait qu’ils existent. Ils n’ont pas besoin de raison d’être. Bon.

Ensuite et surtout, parce que « Pourquoi » amènerait l’enfant dans une démarche de raisonnement, d’explication. Alors qu’au moment où il pleure, il est dans l’émotion. Et c’est bien ça qu’il veut d’abord nous faire entendre. L’auteure propose donc un « Que se passe-t-il ? » ou « Qu’est-ce que tu ressens ? », qui le renvoie à son vécu. Le temps des explications viendra ensuite.

Ca me fait penser à une discussion d’un de mes derniers ateliers.

Une maman, très appliquée, avait noté un épisode de dispute entre ses enfants.
Le petit frère arrive en criant :
« Mamaaan… Mon frère m’a tapé ! – Qu’est-ce que tu lui as fait ?  » répond la maman.

Bien sûr, il y a probablement une raison, bonne ou mauvaise (enfin, toujours mauvaise puisque ce n’est jamais une bonne façon de s’exprimer) pour laquelle le frère a tapé, mais recevons-nous le sentiment du garçon qui a été tapé en posant cette question ?
Avec le groupe, on a remplacé la réponse par « J’imagine que ça ne t’a pas plu ! »
Quand l’enfant aura été entendu, on pourra passer à la phase des explications !

L’idée est la même en fait : personne n’est vraiment capable de discuter et de régler les problèmes tant qu’il est envahi par son émotion ! Il faut d’abord savoir la recevoir, l’exprimer, et passer au dessus…

Qu’en pensez-vous ? Prêts à changer votre formulation ?

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