Archive d’étiquettes pour : Filliozat

« Chaque enfant est unique, il ne s’agit pas d’appliquer des règles théoriques » explique Isabelle Filliozat en parlant du maternage (premier chapitre de Au cœur des émotions de l’enfant ), en en particulier du fait de laisser le bébé dormir dans le lit des parents.

Ca me fait réfléchir.
On entend souvent qu’il ne faut surtout pas, que c’est une très mauvaise habitude ! Et effectivement, c’est ce que nous avons pensé quand nos petits étaient bébés.
C’est très peu arrivé. Il est arrivé évidemment qu’un de nos enfants finisse la nuit dans notre lit le premier mois, simplement parce que je me rendormais pendant qu’il têtait, mais nous n’avons jamais installé l’enfant dans notre lit. Pourquoi ? Peut être parce qu’on savait qu’on ne devait pas le faire, mais surtout parce que j’avais besoin de bien dormir. J’étais épuisée, et les bruits du bébé dans la chambre me réveillaient, même quand lui ne faisait que bouger un peu. Un sommeil réparateur était nécessaire pour moi, et si je devais avoir un autre enfant aujourd’hui, je le mettrais encore à dormir dans une autre pièce.
Cependant, je trouve la réflexion intéressante : c’était la meilleure solution pour nous, mais pas forcément pour d’autres parents, d’autres enfants…




« Ça me fait oui ou ça me fait non ? » (La manière canadienne de poser la question, selon l’auteur)
Moi ça me faisait non, mais ce ne sera pas le cas de tous.

Le week-end dernier, je discutais avec un couple d’amis qui a du mal à faire en sorte que leur petite de 2 ans s’endorme le soir. Elle veut une présence à ses côtés. Je plaisantais : « Laissez-la moi une semaine, plus de problème, elle s’endormira à 20h ! »
Oui, pour moi c’est important que les petits comprennent que l’heure après le coucher est celle de leurs parents, mais c’est parce que j’en ai besoin, tout simplement.
Maintenant je m’interroge : ces parents-là en ont peut être moins besoin que moi ? Cette petite a peut être des raisons d’avoir besoin d’être rassurée ? (On rejoint une des questions à se poser : « Quel est son vécu ? » En l’occurrence un changement de pays récent, donc un univers chamboulé !).
Ces parents arrivent peut être à trouver un meilleur équilibre que ce que je pouvais faire entre ce dont leur fille a besoin et ce qu’ils sont capables de lui donner…
Il faudra que je le leur demande : « Ca leur fait oui, ou ça leur fait non ? »

Retour vers l’article du livre

Dans “J’ai tout essayé !”, un des petits articles est intitulé “Elle fait exactement ce que je viens de lui interdire, et en me regardant dans les yeux !”
Ca nous est tous arrivé, et c’est vrai que c’est énervant !!
Mais Isabelle Filliozat explique que le tout-petit a une intelligence principalement “sensori-motrice”, qui passe pour le mouvement et les sensations physiques. Refaire ce qu’on vient de lui interdire est donc pour l’enfant sa manière d’intégrer le geste interdit, pas de nous provoquer.

 

Dans les jours qui suivent la lecture de cet article, j’en ai des exemples concrets : 
Anatole (2 ans) pose sa brosse à dents par terre. Je lui explique qu’il ne faut pas le faire, et la pose sur le bord du lavabo. Il la reprend, la repose par terre, et me dit “là non”, puis la pose sur le lavabo et reprend “là oui”.
Quelques jours plus tard, nous sommes dans une salle d’attente. Il est assis sur mes genoux pour me faire un câlin, mais la position ne lui convient pas. Il en change puis m’explique : “Comme ça non – en se remettant dans la première position -, comme ça oui.”

 

C’est tellement clair que je me demande comment j’ai pu ne pas me rendre compte de ce besoin avant…

Une révélation, grâce au livre d’Isabelle Fillozat, « J’ai tout essayé ! » :
le piège de la négation.
Le cerveau des petits (avant 3 ans) ne sait pas encore bien traiter la négation.
Donc, si on lui dit « On ne va pas sur la route », il comprend plus facilement « va » et « route » que « ne…pas ».
Finalement, on l’encourage presque !
Alors, restons dans les phrases affirmatives, et disons plutôt « On reste sur le trottoir. » (Noter au passage que ce ne sont pas des ordres, mais des règles, exactement comme ça nous était recommandé dans Parents épanouis, enfants épanouis, dans le chapitre sur la colère)
Depuis que j’ai lu ça, j’ai trouvé maintes occasions de le mettre en pratique, et de changer mes négations en phrases affirmatives. Comme avec ce garçon qui n’écoutait pas sa maman…

Les instructions sont mieux comprises, et, avantage non négligeable, ça donne une ambiance plus positive ! (C’est sûrement pour ça qu’on parle de parentalité positive !)

jai-tout-essaye Le premier livre que je lis d’Isabelle Filliozat.
(Note : cliquer ici pour voir les autres livres de ma bibliothèque)

Je le trouve très bien fait. Très facile à lire, plein de dessins illustratifs, et plein de bonnes idées.
Il se focalise vraiment sur la petite enfance, et fait un lien entre le développement cérébral et les comportements de l’enfant, ou comment voir ses réactions sous un autre angle…
En bref : les caprices n’existent pas, le tout est de comprendre d’où vient la réaction.
Je trouve que comprendre mieux les sources possibles des crises nous aide indéniablement à mieux réagir !

La seule chose, c’est qu’il se lit tellement vite qu’on arrive à la fin sans avoir eu le temps de digérer, ce qui explique le peu d’articles que j’ai écrits en lien avec ce livre…

Mes articles en lien avec ce livre :
Le piège de la négation
Joindre le geste à l’interdit
Le « non » des 2 ans
Il n’écoute pas quand on l’appelle
Montrer n’est pas vouloir
Donner des consignes plutôt que d’interdire
Un mot suffit