Archive d’étiquettes pour : Filliozat

Quand on arrive au stade où nos sources se multiplient, on n’arrive plus toujours à bien savoir où on a d’abord lu ou entendu certaines idées.

Il est des principes qui font leur chemin chez nous, au point que ça nous devient évident, et c’est probablement une bonne nouvelle : la preuve que l’idée a réellement pénétré…

Ainsi, il est probable qu’on n’ait pas bien fait attention à une idée à la lecture d’un livre, mais qu’en la retrouvant dans un autre ouvrage, elle fasse écho. C’est ce que je ressens en lisant ce passage de Au coeur des émotions de l’enfant : 

« Porter un réel interêt aux sentiments et aux pensées d’un enfant l’aide à être lui-même. »

Une idée déjà soulevée plus tôt dans l’ouvrage, quand nous notions que l’enfant cherchait à dire JE. Mais également présente dans les ouvrages de Faber et Mazlish (Je pense en particulier au chapitre sur les sentiments de Parents épanouis, enfants épanouis).

Ici, Isabelle Filliozat détaille ce point.
Et, bien sûr, ce n’est qu’un tout petit extrait de ce livre, mais je le trouve tellement important à la relecture, que je décide qu’il vaut la peine d’être noté :
« Accompagner un enfant dans la conscience de lui-même, c’est tout d’abord l’écouter vraiment, sans le juger, sans le conseiller, sans tenter de le diriger, simplement en lui permettant de mettre des mots sur ce qu’il vit, en l’aidant à identifier, à accepter et à comprendre ce qui se passe en lui. »

Ainsi, le rôle du parent va être d’aider l’enfant à canaliser ses émotions, à les exprimer de manière adéquate. Et pour ça, il faut être capable (et c’est difficile !) de ne pas prendre les choses personnellement.

Un exemple : Un enfant qui nous tape en disant qu’il ne nous aime pas a besoin de nous. Si on l’envoie se calmer dans sa chambre, il se sentira abandonné. Il est en fait en train de chercher notre contact, allant jusqu’à mettre en jeu son amour pour nous. Il ne cherche pas à nous blesser ! Il est simplement envahi par son émotion et ne sait pas y faire face.
Si nous le pouvons, donnons-lui par notre attitude l’occasion de constater qu’on peut être envahi par une émotion, même forte, sans être détruit. Ca l’aidera à se construire et à y faire face seul en grandissant.

Retour vers l’article du livre

Sommes-nous assez forts pour transmettre notre amour quand on est face au mensonge éhonté de l’enfant ? C’est pourtant ce que nous conseille Isabelle Filliozat dans la partie sur la répression émotionnelle d’Au coeur des émotions de l’enfant.

Elle explique en effet la situation sous cet angle-là :

Si l’enfant accuse quelqu’un d’autre, c’est justement parce qu’il s’en veut de ce qu’il a fait, parce qu’il se sent mal. Sa culpabilité est trop forte, et le pousse à aller jusqu’au mensonge. Il sait que ce qu’il a fait est mal, et ne veut se voir comme quelqu’un de mauvais.
Il est bon, et veut garder cette image-là, pour lui même et pour ses parents.

Donc, ne le culpabilisons pas.

L’important est de lui expliquer que nous l’aimons, d’un amour inconditionnel, même quand il fait des choses qui nous déplaisent. Tout le monde peut sentir la colère,la jalousie. Rassurons-le sur lui même, avant de lui expliquer que nous réprouvons le comportement. Ca l’aidera à dire la vérité la fois suivante.

Retour vers l’article du livre

Je suis dans le chapitre 3 de Au coeur des émotions de l’enfant, et je note ici qu’on peut oublier d’écouter sans même s’en rendre compte…

On l’a déjà vu dans « J’ai tout essayé ! » , quand on a parlé de la période du « non », un petit enfant découvre un jour qu’il est lui, et cherche à s’individualiser, à prendre son autonomie, ses décisions propres pour se et nous prouver qu’il existe indépendamment de nous.
De la même manière, quand il nous dit ce qu’il ressent, il n’est pas forcément en train de demander quelque chose, ou de se plaindre, il cherche réellement à nous dire ce qu’il ressent, simplement : il cherche à dire JE.
Ainsi, par exemple, il nous dit “Maman, je n’aime pas quand tu t’en vas…”
Et nous lui répondons “Tu sais bien que je dois aller travailler !”
Il est en train de se sentir exister, et nous lui parlons d’autre chose.
Il parle de lui, nous parlons de nous.
En ne répondant que sur le contenu, et non sur l’émotion, on risque de lui faire passer le message que ce qu’il ressent n’a pas d’importance.
En recevant au contraire ses émotions, on lui permet d’exister : « Je sais que tu n’aimes pas quand je pars… Tu préfèrerais que je reste avec toi. » On peut même ajouter (je l’ai testé, ça aide) : « Tu sais ce que je vais faire ? Sur le chemin pour aller travailler, je penserai à toi. »
“Je suis celui que je me SENS être.” écrit Isabelle Filliozat.

Retour vers l’article du livre

Ce soir, nous avons une petite copine de Léon (4 ans et demi) à la maison. Léon est très content à l’idée de jouer avec elle, mais elle n’a pas tellement envie d’être avec lui… En fait, il voudrait construire un téléphérique, et elle ne veut pas.

Leon est bloqué, il pleure, pleure, pleure.

Je décide de suivre le guide.

Phase 0 : Je vais près de lui, j’essaye de l’entourer de tout mon amour, il me repousse.

Phase 1 : Je reste en face de lui, et le couve de mon regard tendre, en lui disant que je suis là pour le moment où il voudra me parler. Pour ne pas me laisser atteindre, j’imagine devant moi une coupe qui me permet de recevoir ses pleurs sans qu’ils me pénètrent, comme suggéré dans « Il me cherche ! ».

Finalement, il me tend les bras, se blottit un moment contre moi, puis se dégage et m’explique qu’il voulait faire le téléphérique avec Pauline…

Phase 2 : l’écoute et la validation des sentiments

« Oui, je vois que tu te sens malheureux, tu voulais vraiment faire le téléphérique  et tu voulais vraiment le faire avec Pauline.. C’est triste qu’elle ne veuille pas le faire avec toi, parce que toi tu adores construire des choses… »

Phase 3 : celle que j’aime bien : concéder dans l’imaginaire
« Ce qui serait bien, ce serait d’avoir un copain qui adore construire comme toi ! Comme ça vous pourriez construire plein de choses ensemble… »

Phase 4 : le choix
« Voyons, qu’est-ce qui est le plus important pour toi ? Construire le téléphérique, ou être avec Pauline ? » Réponse : être avec Pauline.
« D’accord, on va lui demander ce qu’elle veut faire. » Réponse : dessiner.

Phase 5 : recherche de solutions (venant de moi, mais c’est mieux que rien !)
« Alors, j’ai plusieurs idées de ce que vous pourriez faire :
Tu pourrais dessiner avec elle ; ou bien tu pourrais construire ton téléphérique dans le salon, pendant qu’elle dessine à côté, comme ça, vous seriez ensemble en faisant chacun ce que vous voulez ; ou encore tu pourrais lui demander si elle veut dessiner sur ton téléphérique… »

Finalement, c’est la 3è solution qui a été adoptée, et ils jouent tous les deux très bien ensemble !
Je me sens toute contente de moi…

Comme bien d’autres livres de parentalité positive,  « Il me cherche ! »  d’Isabelle Filliozat inclut une partie dédiée à l’accueil des émotions.
Pourrons-nous jamais assez insister sur ce point ?

Faber et Mazlish le faisaient déjà, dans Parler pour que les enfants…, dans Parents épanouis, enfants épanouis, dans Frères et soeurs sans rivalité.

Isabelle Filliozat en parle évidememment beaucoup dans Au coeur des émotions de l’enfant, et le sujet revient dans les livres d’Elizabeth Crary, de Siegel… et j’en rate.

L’accueil des émotions est fondamental dans tout échange, tant avec les enfants qu’avec les adultes d’ailleurs , et c’est probablement sur ce point que la communication non violente recoupe le plus les principes de la parentalité positive.

Je crois vraiment que donner cet exemple aux enfants, c’est déjà participer à une société meilleure, dans laquelle les gens s’écoutent, développent une certaine empathie…

Dans cette partie-là, tout ceci n’est pas ré-exposé, mais quelques idées sont données pour l’expression de ces émotions sur un plan plus physique :
– Inviter à « secouer » l’émotion, en bougeant les bras, en dansant…
– Pour nous : accueillir les larmes de l’enfant en m’imaginant les recevoir dans un récipient que je tiens devant moi (pour ne pas prendre le tout en plein cœur). C’est le genre d’idée qui me semble un peu ridicule en théorie, mais j’ai quand même décidé d’essayer, et je suis effectivement restée complètement calme devant les pleurs…
– Frapper dans un coussin de colère, avec des gestes amples et un plexus bien ouvert
– Aider l’enfant à calmer sa respiration en se mettant dans son dos, et en l’enveloppant dans ses bras
– Face à une situation qui fait peur de façon répétée : jouer la situation de peur avec lui, pour apprendre à la dominer
– Baisser la dose de sucre !

Retour à l’article du livre

Le réservoir d’amour, ou réservoir affectif…  Un terme déjà entendu bien des fois.
Je crois que la première fois que j’ai entendu cette
expression, c’était dans Les 5 langages de l’amour des enfants. (qu’il faudra que j’expose ici aussi un jour… C’est que je l’ai lu bien avant de commencer ce blog…)

Isabelle Filliozat reprend cette expression dans « Il me cherche ! », et en donne plusieurs illustrations, comme on l’a déjà vu dans le premier article que j’ai écrit sur ce livre.

Ici, deux suggestions supplémentaires sur la manière de le remplir :
Un jeu partagé, le matin, pour faire le plein avant la journée.
Selon Isabelle Filliozat : « Un jeu dès le matin entraîne une réduction considérable des plaintes, pleurs et chamailleries dans la suite de la journée. »
Pas facile de trouver un moment pour jouer dans la routine du matin…
(Une pensée pour Marie, ma belle-sœur, qui me confiait que le départ pour l’ecole était un des moments les plus stressants pour elle)
Mais j’aime cette idée, je suis persuadée d’avance qu’elle doit avoir un réel bénéfice.
Ne nous dit-on pas toujours de baisser le niveau de stress imposé aux enfants ?
Je me demande si je serai capable d’essayer…

Rire et se chamailler « pour de faux »
Batailles d’oreillers et autres chatouilles sont autant d’opportunités de se rapprocher, à grands renforts d’ocytocines…
Et si parfois le jeu se finit en larmes, ça peut être parce que l’enfant se sent de nouveau en confiance, et exprime ses tensions. D’une certaine façon, on l’aide à reconstruire le lien avec la figure d’attachement, pour qu’il s’exprime « enfin »

C’est aussi l’occasion d’aider l’enfant, garçon ou fille, à tester ses limites, voire se maîtriser. On peut mettre en place quelques règles de base : « Quand on dit STOP, on s’arrête net. »

Ça leur servira également quand ils joueront avec leurs frères et sœurs ! D’ailleurs, chez nous, cette deuxième option est fréquemment mise en place par Oscar (14 ans), avec ses petits frères de 5 et 3 ans, qui aiment venir le chercher en lui demandant : « Oscar, on joue à la bataille de coussins ? »

Dans « Il me cherche ! »Isabelle Filliozat fait une remarque par rapport à nos échanges avec nos enfants : parfois, nous cherchons à les faire parler d’eux, sans vraiment y parvenir.

« Comment ça s’est passé ? »
reçoit la réponse « bien ».
C’est laconique pour le moins !

Il existe bien des manières d’ouvrir autrement la conversation pour un meilleur résultat, mais ce qui m’intéresse ici, c’est l’idée qu’on encourage mieux son enfant en partageant ce qu’on a soi-même vécu.
On peut prendre l’initiative de créer l’intimité !

Je l’ai constaté de première main :
Hier soir, nous sommes allés au restaurant avec nos 2 grands (14 et 9 ans), et Nicolas a dit avec un grand sourire (et sans même avoir lu ce livre !) :
« Aujourd’hui, on a enfin envoyé une première version du budget au siège ! »
Ça ne leur parlait pas, ils ne savaient même pas qu’il était question d’envoyer un budget…
mais ils étaient contents de voir leur père content, et ont tout de suite enchaîné avec des anecdotes de leur propre journée !

Une expérience intéressante racontée par Isabelle Filliozat dans « Il me cherche ! ».
On fait faire à des fillettes de 7 à 12 ans des exercices de maths devant des adultes inconnus.
Effet immédiat : sécrétion de cortisone, hormone du stress.
Après ça, elles sont divisées en 3 groupes :
Les filles du premier retrouvent les mamans, qui les rassurent en les prenant dans leurs bras.
Celles du 2e parlent avec leur maman au téléphone.
Celles du 3e vont voir un film très tranquille.
Résultat : les filles des 2 premiers groupes ont eu une réponse hormonale de production d’ocytocine, dont la durée s’est étendue sur plusieurs jours. Chez les filles du dernier groupe, en revanche, nulle trace d’ocytocine n’a été décelée…
Ainsi, un contact avec sa mère, même par téléphone, permet à l’enfant de se sentir mieux. Une idée à garder en tête quand on est séparé pour quelques jours et qu’on s’interroge sur le fait de téléphoner ou non !

Question numéro 6 des 7 questions à se poser dans Au coeur des émotions de l’enfant.

Ah… La notion de perspective…
Quand les enfants font des… Peut-on encore dire bêtises ? Je me souviens que Pamela Druckerman (je conseille la lecture de Bébé made in France) aimait bien ce mot-là ! Enfin, quand ils font quelque chose qui pourrait facilement nous mettre en rogne (casser la lampe, faire pipi à côté des toilettes, que sais-je ?), une bonne question à se poser est :

Qu’est-ce qui est le plus précieux pour moi ?

Parce que la réponse à cette question sera probablement : ma relation avec mon enfant, l’assurance de mon amour pour lui/elle.
Et nous éviterons alors de réagir trop agressivement !
Il n’est pas question de ne pas leur dire que l’on n’est pas content, mais de rester dans une relation de respect. Bon sang… Ce que c’est dur.. Tellement à l’encontre de ce qu’on nous a appris…
Je trouve cette question particulièrement appropriée dans le cas où on se sent honteux du comportement de notre enfant devant les autres (La honte… Difficile de l’exprimer ! Ça, ça nous renvoie à la grammaire des émotions !).

Quand on ressent de la honte, il est difficile de ne pas se comporter différemment – et par différemment je veux dire plus sévèrement – en sentant le regard des autres, mais recentrons-nous sur le principal, le plus précieux : la relation avec notre enfant, en ligne avec les choix éducatifs que nous avons faits.

Retour vers l’article du livre

Ce n’est pas la première fois que je lis ça, c’était même dans la liste résumé du chapitre 2  de Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent, mais je le renote parce que moi qui parle toujours trop, j’ai vraiment du mal à l’appliquer : souvent, un mot suffit !
L’enfant sait déjà de quoi nous parlons. Il n’est nul besoin de rappeler que « Tes chaussures sont toujours dans ma chambre. » (Notons cependant au passage que je suis déjà dans une étape de description, pas mal, j’en profite pour me féliciter de mes compétences…), un simple « tes chaussures » devrait suffire…

Rq : Cette technique simple est celle qui s’est révélée la plus efficace pour les parents de mon premier cycle d’atelier