Ça faisait longtemps que j’avais envie de vous présenter ce livre qui est depuis des années dans notre bibliothèque.

Il permet de présenter clairement la notion de réservoir affectif aux enfants. (attention, évitez les enfants trop âgés : le livre est un peu niais, et risque plus de les encourager à dénigrer la notion – c’est ce que m’a d’ailleurs commenté Léon, 11 ans maintenant, en le relisant hier, puisque je l’avais laissé trainer après avoir fait cette vidéo)

Il n’en reste pas moins que c’est un classique, et que ça aide à transmettre notre idées.

Parce que soyons clairs : ce dont on va nourrir nos enfants va avoir une influence sur leurs croyances. Evidemment !

Ça rejoint ce que je vous livrais dans ma pépite du cercle 8 , à propos du conditionnement des pensées.

Eh bien c’est pareil pour nos enfants…

Allez, je vous parle de ce livre :

(et pour vous le procurer : voici le lien sur amazon)

Alors que les livres sur la parentalité fleurissent, on me demande souvent des conseils de lecture, en commençant par la question-clef : quel est le livre qui a changé ma vie de parent ?
Ah… ce serait pratique d’avoir une réponse très claire à cette question ! Que je puisse vous sortir de mon chapeau l’ouvrage qui va tout changer.
Seulement voilà… les livres, j’adore ça ! Et j’en ai lu… beaucoup !!
Comment savoir l’impact qu’aurait eu un seul d’entre eux ? Impossible.
Le livre à lire dépend de la personne, de son stade de maturité, de ce dont elle a besoin. Quand on me demande conseil, j’essaye d’adapter mon conseil à la personne.
Je vais donc ici vous parler non pas du livre mais de certains livres qui ont changé ma vie de parent !

Note : cet article participe à l’évenement « interblogueurs » sur le sujet, lancé par Amandine, du blog Une maman, deux maisons.

Préalable : une question de personnalité

Nous sommes tous différents. C’est une évidence, mais c’est toujours plus clair quand on le dit, et quand on apprend à se connaitre aussi !

Il y a deux ans, j’ai répondu à un questionnaire pour identifier mes forces. (Le Clifton Strength Finder, pour ceux qui le connaissent, et/ou que ça intéresse.)

Cela m’a permis de confirmer certaines de mes forces principales :

Numéro 1 : « Studieux » = j’adore apprendre.

Numéro 2 : « Input » = Je suis curieuse et « collectionneuse ». J’aime m’enrichir de nouvelles informations, en accumuler.

Numéro 3 : « Intellectualisme » = J’aime réfléchir et faire travailler mon cerveau. J’apprécie les moments d’introspection.

Numéro 4 : « Charisme » = J’adore le défi que représente la rencontre de nouvelles personnes, et le fait de gagner leur amitié.

Numéro 5 : « Idéation » = Je suis fascinée par les idées, et j’adore faire des liens entre différents concepts. Je vois de la simplicité sous des concepts apparemment complexes.

Si le « charisme » ne m’était pas apparu avant comme une de mes forces, les autres me semblaient évidentes !

Un éclairage sur mon fonctionnement interne

Pourquoi je vous décris ici mes forces ? Parce qu’elles aident à comprendre ma démarche.

Comme vous pouvez le constater, les points 1, 2, 3 et 5 sont très complémentaires. J’ai presque l’impression qu’on me dit la même chose de manière différente. Avoir ces 4 forces dans mon Top 5 prouve à quel point c’est prédominant dans ma personnalité.

Ainsi, ça explique d’abord pourquoi, si j’ai saupoudré mon chemin de diverses formations, j’ai surtout appris dans les bouquins.
J’avais le temps, l’envie d’apprendre, et celle de collectionner.

D’autre part, ça explique également que mon plaisir à mélanger les approches.

Je comprends mieux pourquoi, ayant commencé par animer des ateliers Faber et Mazlish, j’ai rapidement voulu sortir de ce cadre et ajouter d’autres infos venues d’autres livres ou formations.

Plus tard, je me suis également formée à l’animation d’ateliers de parents au format de la Discipline Positive, et là encore, l’expérience m’a frustrée. J’avais envie d’ouvrir encore les horizons !

Je ne veux pas me limiter à une approche, à une méthode – j’aime me sentir libre de faire des liens, de faire travailler mon cerveau, de continuer d’enrichir mes présentations !

Donc : impossible de choisir UN livre qui m’aurait transformée.

Non, je ne peux pas dire quel est le livre qui a changé ma vie de parent.

Car c’est le fait d’avoir fait le lien entre des points lus dans un et ceux lus dans un autre qui m’a permis d’avancer. Ces lectures multiples font partie inhérente de mon apprentissage.

Un éclairage sur le fonctionnement des autres

L’autre lecture de ces forces, c’est qu’elles m’appartiennent.

Oh… je ne suis sûrement pas unique, ce n’est pas ce que je dis ! Mais je comprends que si tout cela me parait « normal » et « naturel », ça ne l’est pas ! C’est ce que je suis, moi. Pas forcément les autres.

Au début, comme je suis tout de suite pleine d’enthousiasme quand j’apprend de nouveaux concepts, j’avais tendance à penser que les autres allaient avoir envie de courir s’acheter le livre dont je leur parlais à ce moment-là !

D’un certain côté, on comprend pourquoi : mon enthousiasme dans la conversation est contagieux – vive les neurones miroirs !

Mais j’ai pris depuis un certain recul, comprenant que mon interlocuteur n’allait probablement pas lire ce dont je lui parlais.

Mon enthousiasme, à la place, pouvait me permettre de partager ce que j’apprenais sous une forme plus agréable pour l’autre : c’est comme ça que je me suis mise à animer des ateliers et conférences, et à concevoir des formations. Mais c’est une autre histoire.

Si je devais choisir un livre qui a changé ma vie de parent ?

Bon, je vous explique tout ça, et je noie le poisson…

Vous, vous aimeriez quand même que je vous livre un titre, c’est ça !

Alors…

Si vraiment on me forçait à choisir un livre, ce serait… l’un de ceux-ci…

Je vous l’ai dit : pas possible de n’en lister qu’un !! D’ailleurs, comme je suis une collectionneuse, quand je découvre un auteur, j’ai tendance à ne pas me contenter d’un livre. Donc… je vais vous les présenter par auteur plutôt !

Faber et Mazlish

Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent

Un classique, bien sûr ! Ce n’est pas le premier livre de parentalité que j’ai lu, mais c’est le premier que je me suis appliquée à réellement mettre en pratique, chapitre après chapitre, en prenant 4 mois pour le lire, le temps d’essayer, de voir, de comprendre ce qu’il se passait. En ce sens, il a vraiment lancé mon apprentissage en autodidacte.

Ensuite, je vous conseille également la lecture de Parents épanouis, enfants épanouis, toujours de Faber et Mazlish, un formidable récit de ce cheminement qui est le lot du parent qui s’interroge, qui progresse, qui devient conscient, et qui fait ce qu’il peut !

Et puis, tant qu’à faire, vous pouvez ajouter celui sur la fratrie, et puis la version ados si vous êtes concerné !

Jane Nelsen

La Discipline Positive

Après la lecture de ce livre, je me suis découverte tellement fan de cette approche, qui pose bien, non seulement la notion de bienveillance, mais aussi celle de fermeté, que je suis allée ensuite à la première formation en Discipline Positive qui avait lieu près de chez moi, sans m’arrêter au fait qu’elle portait sur la Discipline Positive en classe… et j’ai sacrément bien fait : j’en suis sortie enchantée et prête à intervenir à mon tour dans des classes, ce qui a été un bonheur !

Je ne vous les liste pas ici, mais j’ai bien 7 ou 8 autres livres de Jane Nelsen dans ma bibliothèque…

Marshall Rosenberg

Les mots sont des fenêtres, ou bien ce sont des murs

Alors… ce livre n’est pas à proprement parler un livre de parentalité. Mais on peut dire qu’il a changé ma vie, y compris celle de parent ! La CNV est devenue partie intégrante de ma démarche, vous m’entendez souvent en parler. J’ai, bien sûr, fait suivre la lecture de ce livre d’une formation en présentiel, et je continue, encore aujourd’hui, à suivre des ateliers d’approfondissement à la CNV.

En fait, ce n’est peut-être pas le premier livre de parentalité à lire, mais si vous voulez changer de vie, je crois que c’est celui-ci que je vous mettrais d’abord entre les mains !

Cependant, si vous voulez directement faire le lien entre CNV et éducation, vous avez deux options :

Céline Alvarez

Je me souviens encore avec émotion de l’été où j’ai lu « Les lois naturelles de l’enfant », avant de voir Céline Alvarez en conférence.

Tant de clarté, tant de partage, tant d’espoir, tant d’enthousiasme !!

Quand on l’écoute, on se prend à croire à un monde nouveau… on se dit que tout est possible ! Une idée pas toujours simple à garder en tête quand on se frotte à l’éducation traditionnelle dont on est tous les jours témoins…

Et pourtant… pour en avoir une preuve, et surtout si vous êtes enseignant.e, allez lire aussi Un an pour tout changer, et, là encore, vous vous senrirez porté !

Dan Siegel

J’ai rencontré Dan Siegel dans mes formations de Discipline Positive, parce qu’il est à l’origine de l’image du cerveau dans la paume de la main.

Depuis, j’ai lu tous ses livres ! Et ils sont tous excellents… Qu’il les ait écrit avec Tina Payne Bryson ou non.

Si je devais vous en conseiller un en particulier, ce serait Le cerveau qui dit oui. Je le trouve à la fois riche et limpide ! Un bonheur.

Et d’autres encore

Je vais m’arrêter là, pour éviter de vous noyer complètement (si ce n’est pas déjà fait).

Deux points supplémentaires, quand même, pour ceux d’entre vous qui ont déjà visité les classiques que je liste ci-dessus :

1- Je n’ai pas cité dans cette liste, mais j’aurais pu : Catherine Gueguen, Elizabeth Crary (qui a été le point de départ de ma formation « En finir avec les disputes dans la fratrie »), Thomas Gordon, et Gwendoline Vessot.

(Allez… faites carrément un tour par ma bibliothèque, même si ça fait un moment que je ne l’ai pas mise à jour !)

2- Si vraiment vous avez déjà lu tous ces auteurs, alors vous avez probablement envie/besoin d’un espace pour continuer de vous enrichir avec des personnes qui partagent vos valeurs… c’est ce que je propose dans le cercle des parents heureux ! Hâte d’en parler avec vous…

Et vous, quel(s) livre(s) mettriez-vous dans cette liste ?

Dire à nos enfants que nous les aimons… Cela suffit-il à ce qu’ils le ressentent ? Quel est le langage d’amour de nos enfants ?

Oui, chacun a son langage… On exprime notre amour de la même manière que celle qu’on a de le recevoir, et c’est déjà pas mal ! Mais ce n’est pas toujours le même langage que l’autre.

Comment faire alors pour réellement faire passer notre message ? Pour que notre enfant ressente en profondeur que nous l’aimons ?

C’est ce que je vous explique dans cette vidéo, en partant du livre Les langages d’amour des enfants, de Gary Chapman.

NOTE : Pour aller plus loin, vous pouvez également visionner mon atelier sur Les 5 langages de l’amour.

Soyez prévenu : dans cet article, j’ai l’intention de vous faire l’éloge de ce livre : Le cerveau qui dit oui, de Daniel Siegel et Tina Payne Bryson. Je vous parle régulièrement des livres qui viennent enrichir ma bibliothèque du parent bienveillant, et je tire toujours un enseignement de ce que je lis. Certains ouvrages cependant sortent vraiment du lot, et c’est le cas de celui-ci, pour moi.

C’est vrai, des livres autour de l’éducation, et même plus spécifiquement l’éducation bienveillante, il y en a beaucoup. Tant mieux, d’ailleurs, parce que cela permet de continuer à puiser, piocher, s’enrichir…

Mais bien sûr, ils sont inégaux. Clairement, certains livres qui nous marquent plus que d’autres… et une partie d’entre eux deviennent carrément des références. C’est le cas pour moi de celui-ci !

Dans cet article, je vais donc vous expliquer pourquoi, et ce que contient ce livre inspirant.

(Si vous voulez voir les autres livres de ma bibliothèque, c’est par ici)

Les auteurs, et le style du livre

Les auteurs

Daniel Siegel et Tina Payne Bryson n’en sont pas à leur coup d’essai. Ce livre est leur troisième.

Vous avez sûrement déjà croisé leur route avec Le cerveau de votre enfant, leur premier livre bestseller.

Leur deuxième, La discipline sans drame est également vraiment chouette !

Dans tous ces livres, ce que j’apprécie particulièrement chez ces auteurs, c’est le talent avec lequel ils synthétisent leurs connaissances scientifiques. Certes, ils parlent du cerveau et de son fonctionnement, mais ils utilisent des images tellement simples que tout est hyper accessible. Pas de mots hyper compliqués, juste des concepts. Par exemple, l’image d’une maison pour parler du cerveau du bas, et du cerveau du haut ! De l’escalier entre les deux pour montrer la connexion, « l’intégration ».

Ces deux auteurs sont spécialistes de leur sujet. Les neurosciences n’ont pas de secret pour eux. Daniel Siegel travaille dans un centre de recherche, Tina Payne Bryson est psychothérapeute. Ils sont en contact des enfants, et ils savent comment appliquer leurs connaissances théoriques à la pratique. Comment traduire les principes du fonctionnement du cerveau en attitudes parentales qui aident nous enfants à grandir !

Lorsque l’on suit Daniel Siegel et Tina Payne Bryson, tout devient simple.

La structure du livre

Oui, la structure même du livre rend les choses évidentes, et limpides !

Ainsi, le premier chapitre explique d’abord ce qu’est un cerveau qui dit oui,

puis explique que 4 grandes compétences en découlent. Les chapitres suivants reprennent alors chacune de ces compétences pour l’expliciter et aller plus loin. Le dernier est la conclusion.

On ne peut pas se perdre ! Ce qui permet, lorsqu’on a fermé le livre, d’avoir encore les idées claires.

De quoi parle le livre

Rentrons un petit peu dans le concret (mais pas trop, parce qu’il y en a tellement à dire, que moi aussi, je vais faire des chapitres consacrés !!) : de quoi parle ce livre ?

Partant des observations du cerveau et des résultats de la recherche en neurosciences, les auteurs nous expliquent pourquoi il est essentiel de chercher à aider nos enfants à développer les connexions neuronales qui leur permettront d’avoir un cerveau « intégré ». L’intégration du cerveau, c’est à dire le fait toutes les connexions qui se font entre le cerveau du haut et le cerveau du bas, tout ce qui permet de développer cette partie du haut, très immature dans les premières années de vie.

Cela permet en fait d’aider nos enfants à développer un « cerveau qui dit oui », c’est à dire un cerveau qui nous met dans de bonnes dispositions pour dire oui à la vie, pour tenter des expériences, pour s’écouter et écouter les autres, être ouvert…

Un cerveau qui dit oui débouche tout simplement sur 4 compétences essentielles à une vie épanouie :

  • l’équilibre (des émotions en particulier)
  • la résilience
  • l’introspection
  • l’empathie

Et pour chacune de ces compétences, non seulement nous avons le droit à une explication, et des conseils pour accompagner nos enfants, mais également à une partie qui nous permet de percevoir la notion pour nous-mêmes. Parce que finalement, accompagner nos enfants en conscience, c’est d’abord travailler sur nous, non ?

Mon expérience du cerveau qui dit oui

J’ai lu ce livre l’été dernier, et je l’ai adoré. Je vous en ai d’ailleurs déjà parlé avant.. (J’avais commencé par cette petite vidéo au sujet de la zone verte).

Il est rare cependant que j’écrive sur un livre sans prendre le temps de le laisser infuser.

Depuis, j’y ai donc régulièrement puisé pour moi-même, pour être sûre de bien comprendre, pour appliquer certains de ces principes dans ma famille.

Nous sommes près d’un an plus tard, et, enfin, je me replonge dedans, pour pouvoir vous en parler plus longuement.

Je viens de relire tout le premier chapitre, et je me sens prête !

Je vous prépare donc, peu à peu, des articles sur chacun des chapitres sur ce livre ! J’espère que cela vous intéressera autant que le plaisir que j’ai à vous transmettre ce que j’en retiens. (Si vous préférez voir par vous-mêmes, voici le lien pour acheter le livre directement)

J’ajouterai les liens vers les articles au fur et à mesure que je les écrirai derrière ces titres-là !

1 : Qu’est-ce qu’un cerveau qui dit  oui ?

2 : L’équilibre

3 : La résilience

4 : L’introspection

5 : L’empathie

Conclusion

Et si vous n’êtes toujours pas convaincu que ces auteurs soient pour vous, je vous invite à lire ce qu’en dit mon amie Gwen (oui, oui, l’auteur des 200 moments de parentalité positive, c’est bien elle !).

Les livres d’éducation positive fleurissent, et je n’arrive plus à suivre le rythme. Cependant, je sais qu’ils ne sont pas tous à lire, ou bien qu’ils ne vont pas tous m’apporter autant. Certains, pourtant, méritent que l’on s’y attarde.

C’est le cas de “200 moments de parentalité positive (ou pas)”, de Gwendoline Vessot.

Autant être honnête dès le départ : je porte une attention tout particulière à ce livre, puisque j’ai participé à sa construction. Si, si ! Allez… je vous raconte !

Comment j’ai connu ce livre avant qu’il ne paraisse

Depuis le début de ce blog, évidemment, je lis aussi pas mal d’articles d’autres blogs. Et c’est comme ça qu’un jour, il y a des années, je suis tombée sur le celui de Gwen : petit bout par petit bout. J’ai déjà eu l’occasion de le citer dans certains articles.
Vous dire qui de nous deux, entre Gwen et moi, a d’abord contacté l’autre serait impossible aujourd’hui, mais ce qui est sûr, c’est que notre estime mutuelle et notre amitié se sont développées à distance, au cours de riches échanges !
J’ai finalement rencontré Gwen lors d’un retour en France, quand je l’ai convaincue de me rejoindre au festival « les rendez-vous de juillet » en 2017.
Moments intenses (ah… Céline Alvarez..) qui ont confirmé notre amitié.

Bref, vous n’êtes peut-être pas intéressés par cette minute nostalgie, mais je voulais juste vous donner le contexte.

Contexte qui a mené au fait que j’ai été relectrice du manuscrit de Gwen au fur et à mesure de son écriture !
J’attendais donc impatiemment sa sortie.

Le principe de ces 200 moments de parentalité positive

« 200 moments », ce sont 200 moments vécus, réellement.
200 moments dans la vie de Gwendoline, lors desquels elle a cherché à appliquer les principes de l’éducation positive avec ses enfants.

En fait, Gwendoline a fait comme je le faisais au début (et qui explique chez moi la création de mon blog) : elle a décidé, lorsqu’elle a commencé à cheminer, de noter ses succès. Pour s’en nourrir, pour les ancrer, pour avancer.
Car elle avait bien senti, comme nous tous, qu’il fallait de l’énergie pour rester focalisé, et ne pas basculer dans la culpabilité de ne pas appliquer les conseils appris.

Toutes les semaines, Gwen partageait ses notes sur son blog. Ses réussites, mais également ses difficultés et prises de recul. Et ce journal plaisait à ses lecteurs.

Un jour, alors qu’elle rédigeait son article, elle s’est mise à ajouter une analyse de l’anecdote : l’outil qu’elle utilisait, pourquoi, etc… et s’est rendue compte que ça ne correspondait pas au ton de ses partages habituels mais que ce serait très bien pour un livre !

Et c’est ce qu’elle nous livre ici :
Un recueil, parti d’un journal de sa vie, agrémenté de l’analyse de la situation.

Ce que j’adore dans ce livre

J’adore cet aspect ultra concret.
Vous qui me lisez savez que j’aime à la fois la théorie et la pratique.
J’aime m’enrichir dans les principes de l’éducation positive, et toujours apporter de l’eau à mon moulin de connaissances.
Et en même temps, je suis persuadée de l’importance des exemples concrets, de l’illustration des points théoriques par des mises en situation réelles. C’est bien pour cela que je vous partage également ce que je vis, et que j’ai créé sur ce blog une catégorie spécifique, intitulée « du vécu ».

« 200 moments de parentalité positive (ou pas) » s’inscrit parfaitement dans cette lignée. Ultra concret, ultra réel.
Une vraie source d’inspiration !

Un enrichissement pour tous

Ainsi, le livre permet de suivre Gwendoline dans son apprentissage de la parentalité positive, avec ses deux enfants de 18 mois et 3 ans au début du livre, de 3 ans et 5 ans et demi à la fin.
On pourrait donc penser qu’il s’adresse particulièrement à des parents « débutants ». Pas du tout !
Gwendoline a une finesse d’analyse qui permet à tout parent d’ancrer des notions qui sont plus ou moins acquises, avec des illustrations et des formulations qui peuvent être directement réutilisées telles quelles.

Lorsque j’ai moi-même relu le livre avant de vous faire cet article, je n’ai cessé de noter des phrases à réutiliser, des idées à mettre en place.
Je suis bluffée par la pertinence de ce que partage Gwen, de l’inspiration que cela peut donner à tout parent en quête de concret.

Et pour aller plus loin, l’auteure s’est donné le mal de terminer le livre par une « boîte à outils » qui permet de faire une recherche inversée : elle y présente brièvement la théorie, et renvoie à tous les exemples qui se rapportent à chaque point.

Autant dire que l’ouvrage est sacrément bien conçu !

Le livre en version poche !

NOTE – ajoutée en janvier 2023 : 

Depuis la sortie de ce livre il y a 3 ans, il a fait du chemin…

Il vient de sortir en poche aux éditions Marabout, sous le nom modifié de « 200 situations de parentalité positive (ou pas) ».

Si vous ne l’avez pas encore lu, c’est le moment de vous le procurer !

Dans la série « la littérature jeunesse qui correspond à nos valeurs d’éducation positive », voici un joli album qui devrait vous plaire ! (et allez voir aussi ce que je vous propose d’autres dans cette catégorie..)


En tout cas, chez nous, il est bien validé.

« Le sais-tu ? Que tu ne dois pas tout savoir… » – de Mylen Vigneault et Maud Roegiers – affiche la couleur dans son titre.

Non, l’enfant ne doit pas tout savoir.
Seulement, est-ce vraiment le message qu’il reçoit au quotidien ?
L’exigence de l’apprentissage, des devoirs, les réflexions sur son rythme, sur la nécessité de lui répéter les choses…

Et si on changeait un peu notre message ?
C’est ce à quoi ce livre (que je suggère pour les 4-8 ans) nous encourage !

(pour voir les autres livres qui nous ont enchantés, faites un tour par ma bibliothèque.)

Point de départ

 « Tu es haut comme trois ou quatre pommes et, déjà, on te dit que tu devras apprendre plein de choses…

Mais qu’est-ce qu’il est vraiment important de savoir à ton âge ?

….

A toi de voir, mais voilà ce que j’aimerais te dire… »

Les messages qui ouvrent sur autre chose

Chaque page contient alors un « J’aimerais te dire… » plein de poésie.

Quelques extraits, qui m’ont particulièrement plu :

« J’aimerais te dire que tu as raison de prendre ton temps pour observer les papillons et les crapauds, les pissenlits et les graffitis. »

Chacun trouve dans un livre ce qui lui parle, n’est-ce pas ? Cette notion de prendre son temps est une vraie question chez nous, alors que notre petit Anatole (6 ans) aime prendre le sien… Or, il est rare qu’il reçoive le message qu’il a raison de le faire !!

Une autre page propose :

« Que parfois, nous les adultes, nous oublions que tu ne dois pas encore tout savoir. Il est alors important que tu nous dises de lâcher la pression…

Tout le monde peut se tromper, les tout-petits comme les très grands. La Terre continuera de tourner quand même ! »

– Ben bien sûr !! commente en général Anatole à ce moment-là.. Je crois qu’il ne comprend pas bien qu’on puisse envisager que la Terre arrête de tourner.. Un bon message pour nous les grands, n’empêche !

« J’aimerais te dire qu’il te reste beaucoup, beaucoup de choses à apprendre, et c’est ça qui est chouette ! »

Oui, c’est ça qui est chouette ! Et les dessins qui illustrent me plaisent vraiment !

Et pour terminer

« Enfin, si tu n’as qu’une chose à retenir de tout ça, j’aimerais que ce soit ceci :

Ta mission dans la vie, c’est de faire ce qui te rend heureux, tout simplement.

Tu es une personne vraiment fantastique !

Le sais-tu ?  »

Lors des premières lectures, Anatole me répondait que non, il ne le savait pas…

Alors, ça a été l’occasion d’en discuter. Pourquoi ne l’avais-je pas fait avant ?

Voici une liste de ce que contient ma bibliothèque bienveillante, celle qui me permet d’avancer vers le parent que je veux être.

Je vous partage mes lectures sur ce blog depuis le début, mais ma liste grandit, et je me rends compte qu’il peut être difficile d’avoir une vue d’ensemble, ou de rechercher un ouvrage en particulier… Voici donc une reprise de ce qu’il y a dans ma bibliothèque, lu et en attente, avec un lien vers l’article du livre quand celui-ci existe déjà !

Livres pour adultes

Faber et Mazlish :
Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent
Parents épanouis, enfants épanouis
Frères et soeurs sans rivalité
Parler aux ados pour qu’ils écoutent, les écouter pour qu’ils parlent
Parler pour que les enfants apprennent, à la maison et à l’école

Jane Nelsen :
La discipline positive
La discipline positive pour les adolescents
Positive time-out
Positive discipline A-Z: 1001 solutions to everyday parenting problem
Positive discipline – parenting tools
Positive discipline in the classroom
Positive discipline – The first three years

Thomas Gordon :
Parents efficaces
Eduquer sans punir
Parents efficaces au quotidien

Faber et King : 
Parler pour que les tout-petits écoutent
(Contrairement à ce qu’on pourrait en penser, ce livre, écrit par la fille d’Adèle Faber et l’une de ses amies, n’est pas une répétition de l’ouvrage de sa mère. Il apporte bien plus d’illustrations et de mises en situation. Je conseillerais même de commencer par celui-ci ! Et pas seulement pour les tout-petits : le titre original dit seulement « petits ». On parle en fait des 2-7 ans.
En attendant mon article à son sujet, vous pouvez cliquer ici pour lire les avis sur Amazon.)

Gwendoline Vessot
200 moments de parentalité positive (ou pas…) !

Isabelle Filliozat :
« J’ai tout essayé ! »
Au coeur des émotions de l’enfant
« Il me cherche ! »
Que se passe-t-il en moi ?
L’intelligence du coeur
Il n’y a pas de parent parfait

Elizabeth Crary :
Arrête d’embêter ton frère, laisse ta soeur tranquille
Kids can cooperate

Haim Ginott :
Entre parent et enfant
Between parent and teenager
Teacher and child

Catherine Dumontheil-Kremer :
Poser des limites à son enfant

Anne-Claire Kleindienst et Lynda Corazza :
Petit décodeur illustré de l’enfant en crise
(Je n’ai pas encore pris le temps de faire une présentation de ce livre, mais je vous le conseille !
En attendant mon article, vous pouvez cliquer ici pour aller voir les avis sur amazon.)

Lawrence Cohen : 
Qui veut jouer avec moi ?

Céline Alvarez :
Les lois naturelles de l’enfant
Un an pour tout changer

Marshall Rosenberg :
Les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs)
Eduquer nos enfants avec bienveillance
Les ressources insoupçonnées de la colère

Sura Hart, Victoria Kindle Hodson :
Parents respectueux, enfants respectueux

Catherine Gueguen :
Pour une enfance heureuse
Vivre heureux avec son enfant
Heureux d’apprendre à l’école (j’ai adoré ! – interessant aussi pour les parents. voir commentaires)

Richard Wiseman :
59 seconds

Alfie Khon :
Aimer nos enfants inconditionnellement
Punished by rewards

Daniel Siegel, Tina Payne Bryson :
Le cerveau de votre enfant (plein de choses très intéressantes, quelques points à supprimer)
La discipline sans drame
Le cerveau qui dit oui

Le cerveau de votre ado

Chantal de Truchis-Leneveu :
L’éveil de votre enfant

Rudolf Dreikurs :
Children – The Challenge

Shefali Tsabary :
The conscious parent

Et dans mes lectures récentes, avant que je vous les range bien :
Tous les enfants sont doués
Le meilleur pour mon enfant
Dehors les enfants !

J’ai moyennement aimé :

Jacques Salomé :
Papa, maman, écoutez-moi vraiment

— en vrai, il y en a encore d’autres, mais le temps me manque !! —

Note : mes articles contiennent des liens amazon, pour que vous puissiez voir les commentaires sur les ouvrages.
De mon côté, j’essaye de privilégier les achats de livres d’occasion autant que possible.
Si vous voulez acheter des ouvrages neufs, dans des librairies indépendantes, je vous suggère de vous rendre sur ce site :
https://www.librairiesindependantes.com

Livres pour enfants

Plus ça va, et plus je suis consciente de l’importance d’adapter nos lectures à nos valeurs. Faire passer ces idées de bienveillance à travers les lectures est extrêmement important. Voici donc quelques idées qui devraient vous guider, que je vous détaillerai peu à peu…

La couleur des émotions

Tu es comme tu es

Le sais-tu ? Que tu ne dois pas tout savoir…

As-tu rempli un seau aujourd’hui ?

Au fil des émotions (lien amazon en attendant l’article)

Mon amour (lien amazon en attendant l’article)

Ce que papa m’a dit (lien amazon en attendant l’article)

Ce que j’aime vraiment (lien amazon en attendant l’article)

La petite casserole d’Anatole (lien amazon en attendant l’article)

Bastien et les blipoux (lien amazon en attendant l’article – et article sur ce livre sur le site de mon amie Gwen)

Moi aussi, j’ai des droits (lien amazon en attendant l’article)

Je t’aimerai toujours, quoi qu’il arrive (lien amazon en attendant l’article)

Le petit hérisson partageur (lien amazon en attendant l’article)

A chaque instant – (pas trouvé sur amazon !)

Nous avons déjà évoqué le fait qu’au fur et à mesure de notre avancée sur le chemin de la parentalité positive, nous sentions le besoin de modifier un peu l’environnement. La littérature jeunesse est l’un des domaines dans lequel cela se ressent le plus. Il m’est arrivé à plusieurs reprises de choisir de retirer des livres de notre bibliothèque. Des livres que j’avais pourtant lus à mes aînés sans qu’ils ne me posent problème. Ma conscience s’est éveillée, et je ne les lis plus de la même manière. Je fais plus attention aux exemples que je donne à mes enfants. Évidemment, cela soulève donc une autre question : où trouver des livres adaptés à nos principes ? Une littérature jeunesse qui ne se contente pas de ne pas nous heurter mais qui soutient notre démarche.

Le livre que je veux vous présenter aujourd’hui entre dans ce cadre. (pour avoir quelques autres références de livre, faites donc un tour par ma bibliothèque…)

L’histoire de « Tu es comme tu es. »

Nous ne sommes pas ici dans le roman d’aventures ! L’histoire est très simple. C’est celle d’un petit lapin, de ses échanges avec son entourage, et de ses questionnements. L’accent est donc plutôt mis sur les sentiments de ce petit lapin, et le regard qu’il pose sur le monde.

Au départ, il s’agit simplement de rencontres successives avec une souris, et un cheval, qui le trouve l’un grand, l’autre petit. Le lapin, un peu perdu, ne comprend pas comment il peut être simultanément grand et petit… et s’en ouvre à sa maman, qui lui  explique un peu la question de référentiel, et termine par cette réponse un peu obscure : « Tu es comme tu es, et je t’aime comme tu es. »

Le lapin n’est pas sûr de bien comprendre, mais il reçoit le message d’amour inconditionnel.

Pour l’instant, cela parait un peu simpliste, mais… vous allez voir que ça ne l’est pas autant que ce que l’on croit !

Le jour suivant, le lapin est successivement qualifié de méchant, et de gentil. De nouveau dérouté, il en parle à son papa, qui lui répond, je vous le donne en mille : « Tu es comme tu es, et je t’aime comme tu es. »

Cette réponse ne vient pas seule. Le papa prend le temps d’écouter, d’expliquer d’où vient le jugement de chacun. D’aider son fils à comprendre ce qui a pu se passer pour chacun de ses interlocuteurs.

Grâce à cette nouvelle compréhension, le petit lapin va pouvoir vivre une amitié qui partait mal…

Le message au coeur du livre

Lorsque le papa aborde la question de la perspective de chacun sur le jugement de « méchant » ou « gentil », on comprend déjà mieux pourquoi l’auteur a commencé par les notions de grand et petit. L’enseignement du référentiel est tellement clair lorsque l’on parle de taille, que cela aide à mieux le comprendre ensuite.

Puis, le papa livre au lapin un puissant secret :

« Quand quelqu’un te dit quelque chose sur toi, il te révèle toujours quelque chose sur lui-même en même temps. »
« Par exemple, quand Ronald affirme que tu es méchant, il te fait également savoir qu’il est triste et fâché. »

Et là, on touche à un point plus délicat ! Comprendre d’où viennent les mots de l’autre peuvent nous aider à comprendre ce qu’il nous dit de lui-même. Comprendre ce qui est vivant chez lui.

C’est compliqué dans la pratique, et le petit lapin se retrouve dans une situation courante : il se retrouve « attaqué » par le copain qui lui dit qu’il est méchant, il a évidemment envie de réagir vivement.

Le lien avec la CNV

Nous sommes ici au coeur de la Communication Non Violente (=CNV). Réussir à écouter l’autre avec le coeur, au lieu de prendre les choses personnellement. C’est souvent difficile, bien sûr ! Comment ouvrir son coeur lorsque l’on se sent attaqué ?

La CNV parle de 4 modes d’écoute : les oreilles « chacal » ou les oreilles « girafe », et dans chaque cas, tournées vers l’intérieur ou vers l’extérieur.

Ici, le message propose de mettre des oreilles girafe vers l’extérieur, pour bien entendre ce que vit l’autre. Comprendre que lorsqu’il nous dit quelque chose sur nous, il nous dit également quelque chose sur lui-même. Puis choisir, en conscience, de réagir à ce message caché de lui-même, plutôt qu’au plus direct.

Un livre qui soutient mes valeurs

Vous l’aurez compris : ce livre correspond exactement au genre de chose que j’ai envie de lire à mes enfants au quotidien. Parce qu’il soutient les valeurs que je cherche à leur transmettre (et à développer moi-même d’ailleurs..). Parce qu’il me permet d’illustrer facilement l’apprentissage que je leur souhaite.

Je vous le recommande donc chaleureusement.

Pour quel âge ?

Arrivé à ce stade, la question fréquente concerne l’âge des enfants auxquels le livre s’adresse. Je l’ai testé avec mes deux plus jeunes, qui ont 5 et 7 ans. Les deux l’ont trouvé super, et sont vraiment en plein dans l’âge cible. Je dirai que l’on peut commencer à 4 ans (pas avant, car il est un petit peu long), et probablement l’étirer jusqu’à 8, ne serait-ce que pour encourager l’échange sur ce thème.

Prolongement

Pour terminer, je voudrais juste ajouter que j’apprécie particulièrement les livres dont je sens qu’ils sont facilement intégrés par les enfants. Et cela se voit facilement lorsqu’ils y font référence.

Quand j’entends Anatole me dire : « Je sais ce que tu peux me répondre, maman… tu peux me dire « Tu es comme tu es » ! », je vois que le livre fait son effet !

A votre tour… aimez-vous semer des graines par les lectures du soir ?

Un vent nouveau souffle sur l’éducation en France. Une vraie révolution. L’engouement pour la parentalité positive, que je soutiens, oui, mais je parle aussi de l’éducation dans le sens éducation nationale, l’école donc. Ce n’est pas un hasard si Stanislas Dehaene, spécialiste en neurosciences, a été nommé président du conseil scientifique récemment nommé pour aider à améliorer les méthodes d’apprentissage. Et ce n’est pas non plus un hasard si le titre de mon article reprend le thème du festival d’Autun auquel j’ai assisté en juillet (2017). Car c’est effectivement à une révolution que nous pourrions bien assister. En tout cas, c’est ce que cela m’a inspirée lorsqu’à ce festival, j’ai assisté à la conférence de Céline Alvarez.

C’est pourquoi, lorsque Marion, du blog Liberté pédagogique, m’a proposé de participer à son carnaval d’articles intitulé « Les livres qui vont révolutionner l’éducation », j’ai immédiatement pensé à celui de Céline Alvarez : Les lois naturelles de l’enfant.

(Marion va proposer en téléchargement gratuit un petit livre qui reprendra les différents articles des blogueurs répondant au même thème, j’ai hâte de voir les livres qu’ils auront choisis…)

En quoi le livre « les lois naturelles de l’enfant » propose-t-il une révolution dans l’éducation ?

En fait, c’est ce qui est le plus surprenant. Comme le titre l’indique, Céline Alvarez se contente de nous expliquer comme l’enfant fonctionne naturellement. Donc, pas de bouleversement ou de nouvelle méthode. Enfin… Si, en fait. Parce que les méthodes actuelles ne prennent pas forcément ce fonctionnement naturel en compte.

Le scénario actuel

Les instituteurs et professeurs suivent des programmes et des méthodes qui leur sont imposés, et assument auprès de leurs élèves le rôle d’un passeur. Un passeur de connaissance. Qui impose ce qu’il transmet, quand il le transmet, et comment. En faisant de plus entrer tous les enfants dans un même moule, puis en évaluant leurs résultats selon sa propre perspective.

Et ces instituteurs et professeurs s’épuisent…

Car les méthodes à leur disposition sont en fait des entraves à l’apprentissage pour les enfants. Selon Céline Alvarez, c’est comme s’ils cherchaient à conduire une voiture sur l’autoroute en laissant le frein à main.

Ce que propose Céline Alvarez

Elle propose de « simplement » respecter les lois naturelles de l’enfant. D’accompagner l’enfant à son potentiel, et le laisser se développer, s’épanouir dans le bonheur de son apprentissage !

Du bonheur à l’école ! Oui, ça aussi c’est une révolution dans l’éducation…

Et elle ne se contente pas de le proposer. Avant d’écrire son livre, avant de partager toutes ces idées, elle les a mises à l’épreuve. Elle a travaillé 3 ans à Gennevilliers. Elle a tenu une classe maternelle multi-niveaux dans cette banlieue défavorisée de la région parisienne… et y a obtenu des résultats impressionnants !!

Tant au niveau des résultats scolaires que d’attitude des enfants. Les témoignages des parents, d’ailleurs, sont particulièrement frappants.

Comment la lecture de ce livre permet-elle d’amorcer cette révolution ?

Ce livre est vraiment surprenant, en fait.

D’un côté, il est plein de références, il parle de fonctionnement du cerveau, d’expériences menées… C’est donc un livre scientifique, en un sens. Et pourtant, il est très facile, très agréable à lire !  Je pense que l’auteur a un certain talent de pédagogue. Elle nous mène vers une meilleure compréhension des processus d’apprentissage, nous en décrit les sources, et les implications, tout en les éclairant de ses expériences.

Ainsi, il est relativement facile pour le lecteur d’intègrer les principes clefs, des principes qui, une fois appliqués, vont bousculer son mode d’enseignement, sans aucun doute.

La plasticité cérébrale

Tout commence par le fait que le cerveau est plastique. C’est à dire qu’il peut être déformé, façonné. On ne nait pas avec un cerveau terminé. Il évolue en fait en permanence, tout au long de la vie.

C’est cependant au cours des premières années que cette plasticité est la plus forte.

En fait, à chaque expérience à laquelle l’enfant se confronte, son cerveau crée des connexions. Des dizaines, des centaines.. des milliards de connexions. Céline Alvarez explique que si le cerveau d’un adulte possède déjà 3 fois plus de connexions que ce qu’il y a de liens sur internet (vous imaginez ??), celui de l’enfant en a encore 3 fois plus ! Son cerveau crée ainsi 7000 à 10000 nouvelles connexions par seconde !!

A condition qu’on lui en offre l’opportunité. Un enfant laissés à eux-mêmes pendant des heures, sans interaction ou stimulation d’aucune sorte ne va voir son cerveau se développer de la même manière.

De plus, vous aurez déduit du fait que le cerveau de l’adulte possède 3 fois moins de connexions que celui de l’enfant, qu’il y a un moment où un élagage est fait. En effet. C’est l’élagage synaptique.

Les connexions qui restent sont celles qui correspondent à des expériences répétées. Celles qui sont trop rares sont jugées moins utiles, et disparaissent.

Ainsi, l’entourage de l’enfant dans ses premières années a un impact énorme sur le développement de son cerveau ! Et cela explique également pourquoi les modèles se répètent du parent à l’enfant : le cerveau a grandi en renforçant les connexions de son cerveau qui correspondaient à l’attitude répétée de son parent… I est donc physiquement câble pour agir ainsi également…
Vous imaginez ce que cela signifie en termes de responsabilité ??
Mais également, de possibilités !! Car cela démontre que ce fonctionnement du cerveau n’est pas inné, mais bien acquis, ce qui permet, par un entourage et un environnement adéquat, d’offrir de vraies chances d’apprentissages à tous les enfants. Tous.

Les lois naturelles de l’apprentissage

Je ne vais pas ici vous exposer tout ce qui est dit dans le livre de Céline Alvarez, de peur de ne jamais terminer mon article.  Je vous encourage vraiment à lire vous-mêmes le livre complet. (ou à consulter le site des lois naturelles de l’enfant).

Nous en retiendrons cependant, en première approche les principes suivants :

  • l’indispensable mélange des âges
  • la motivation endogène
  • l’importance de l’erreur
  • la richesse du monde réel
  • l’importance du jeu libre
  • la toxicité du stress
  • la bienveillance

Sous chacun de ces termes, il pourrait y avoir un article complet, et encore, je n’ai pas tout listé !

Cela n’a l’air de rien, mais prendre conscience de certains des points ci-dessus est sans aucun doute déjà une manière de changer son mode d’enseignement. Si l’on ne peut malheureusement pas forcément mélanger les âges dans les classes du jour au lendemain, on peut immédiatement modifier notre perception de l’erreur, comprendre pourquoi les enfants ne sont pas motivées par les activités imposées, ne plus avoir peur de nous laisser aller à la bienveillance.

(Si vous voulez en savoir plus, en particulier sur la motivation, l’erreur… vous pouvez commencer par le résumé de la conférence de Céline Alvarez à Autun.)

L’apprentissage didactique

Toute une partie du livre est consacrée à l’exposé concret de l’apprentissage didactique, en particulier sur les thèmes des mathématiques, et de l’entrée dans la lecture et l’écriture ; mais pas seulement !

Application dans ma maison

Cette partie tombait bien pour moi, car j’enseigne justement la lecture à mon fils, qui va entrer l’année prochaine en CE1 en France, alors qu’il n’aura jamais avant été scolarisé dans un établissement francophone. Je me suis donc inspirée de plusieurs activités proposées par Céline Alvarez, et il ne fait aucun doute que cela a participé à l’enthousiasme de mon fils !

J’ai également lu les autres parties avec plaisir, retrouvant parfois, surtout dans le matériel mathématique, des activités Montessori que je connaissais déjà , mais pas seulement. Et, encore une fois, la présentation de ces activités est fluide, entrecoupées d’observation de la classe, des effets de chacune, de ce qui a plu ou moins plu, de comment les enfants se l’appropriaient, etc…

L’école de Céline Alvarez n’était pas une école Montessori

Je rajoute ce paragraphe car il me semble important, surtout suite à ce que je viens d’écrire sur les activités mathématiques reconnues.

Cette confusion est fréquente chez les personnes qui ne connaissent pas bien le travail de Céline Alvarez. Et l’on peut le comprendre, car elle a effectivement repris beaucoup des principes, et du matériel qui sont issus de la pédagogie Montessori. Mais pas que.

Maria Montessori a vécu au début du 20è siècle, et a effectivement permis de faire un bond prodigieux en terme de pédagogie. Le respect que lui vouent aujourd’hui ceux qui admirent son travail est cependant parfois poussé au point de ne vouloir rien y changer. Alors qu’elle-même aurait voulu que les suivants aillent plus loin.

C’est ce que fait Céline Alvarez. Elle cite régulièrement Maria Montessori dans son livre, appliquant souvent ses idées. Mais à la pédagogie Montessori, elle ajoute les connaissances plus récentes des neurosciences – en particulier celles qui concernent les compétences exécutives, évoquées un peu plus loin. Et ajoute également l’importance du lien, de la connexion à l’autre, de façon bien plus poussée.

L’autonomie au service des compétences exécutives

D’après le « Center on the developing child » de Harvard, il suffit de 2 enfants avec des compétences exécutives sous-développées pour que cela ait un impact sur l’ambiance de toute la classe.

Que sont ces compétences exécutives ?

Les experts en relèvent trois principales :

  • la mémoire de travail
  • le contrôle inhibiteur
  • la flexibilité cognitive

Ces trois compétences sont fondamentales pour mener à bien quelconque projet, ou apprentissage.

Il s’agira en effet, d’utiliser notre mémoire de travail pour retenir l’ordre des étapes, garder en tête où nous en sommes ; puis notre contrôle inhibiteur pour rester concentrer, et ne pas se laisser distraire par une quelconque interruption ; enfin notre flexibilité cognitive pour nous adapter à nos résultats et chercher une meilleure méthode au besoin.

Des compétences prédictives

Le développement de ces compétences a plus d’impact sur la réussite et l’épanouissement que le QI. Parce que ces compétences permettent de progresser, de s’adapter, et de mieux se relier aux autres. Nos relations sociales sont donc meilleures, et notre parcours scolaire et professionnel également.

Essayer d’enseigner à un enfant dont les compétences exécutives sont sous-développées est voué à l’échec. Il ne retiendra pas ce qu’il aura appris.

Il vaut mieux dans ce cas « perdre » le temps nécessaire à aider cet enfant à développer ces compétences, avant de revenir à un enseignement du contenu plus didactique. (De l’importance, à partir de ce principe, que l’enseignement soit différencié !! Impossible de demander les mêmes choses à tous les enfants, alors qu’ils sont à des moments différents de leur développement…)

L’autonomie

Quelle est donc la meilleure manière d’aider l’enfant à développer ses compétences exécutives ?
Si certaines activités peuvent effectivement être proposées (dont la méditation…), le plus efficace est simplement de laisser l’enfant aider au soin de son environnement.

De fait, entre 3 et 5 ans, âge auquel le développement de ces compétences est le plus important, les enfants sont naturellement attirés par : le nettoyage, la cuisine, la lessive, etc.
Enseigner à un enfant à faire seul, le laisser essayer de monter l’escalier, de nettoyer la table, est ce qu’il y a de plus puissant pour son développement.

Les lois naturelles de l’enfant regorge d’exemples et d’illustrations de ce principe…

Moi qui ai toujours valorisé l’autonomie de mes enfants, je suis de nouveau poussée vers l’idée de les impliquer encore, et encore plus, convaincue à présent que c’est pour eux un vrai cadeau pour le futur !

Soutenir leur élan à grandir, à apprendre, à se construire. Avec notre aide, puis de moins en moins.

Le secret, c’est l’amour

La dernière partie de ce livre porte enfin sur l’amour. Sur la puissance de la reliance.

Car l’être humain a besoin de connexions. (Ce n’est pas la première vous que nous en parlons ici, n’est-ce pas ?). Le regard bienveillant de l’entourage l’aide à grandir, à se développer. Émotionnellement et physiquement.  C’est ce qui lui permettra d’avoir confiance en lui.

Selon Céline Alvarez, ce lien est « un levier extraordinaire », sans lequel le reste ne sert à rien.
C’est également cet amour reçu qui leur permettra de ressentir un vrai bonheur d’aller à l’école !
Et de développer leur sens de l’empathie…

Quelle inspiration, quel élan à lire ces résultats !

Et j’en aurais encore beaucoup à compter, mais je crois que mon travail s’arrête là pour aujourd’hui.

Pour terminer enfin, je vous laisserai sur le début du dernier paragraphe du livre :
« Sur ce chemin, l’expérience de Gennevilliers constitue un point de départ, et non d’arrivée. Que chacun se sente libre de retenir ce qui lui semble pertinent et d’oublier le reste. »

Et voilà comment commence cette révolution de l’éducation !

Le premier livre d’éducation que j’ai vraiment lu, c’est celui-ci : L’éveil de votre enfant, de Chantal de Truchis-Leneveu, il y a déjà 15 ans de cela !
Cela faisait donc un moment que je voulais en faire ici un bref résumé, et que, prise par autre chose, ce résumé restait en bas de ma liste.

(Note : cliquer ici pour voir les autres livres de ma bibliothèque)

Je saisis aujourd’hui l’opportunité du carnaval d’articles (c’est à dire un thème traité à la fois par plusieurs blogueurs) lancé par Sonia, du blog Danse prénatale sur le thème “LE livre à lire pendant votre grossesse”.

Si je n’ai pas lu ce livre à proprement parler pendant la grossesse, je l’ai lu lorsque mon aîné avait tout juste quelques mois, et il m’a énormément apporté.

En particulier, sur le thème de l’autonomie.

En avant-propos, l’auteur, Chantal de Truchis-Leneveu, explique que le fondement de ce qu’elle présente dans son livre découle des principes observés et décrits dans la pouponnière de Loczy. Je sais que cet exemple de Loczy est aujourd’hui présenté aux psychologues et autres professionnels de la petite enfance, et c’est pourquoi je le précise ici.

Principe fort : l’enfant est acteur de son développement. 

Sommaire de l’éveil de votre enfant

Afin que vous ayez une meilleure idée du contenu du livre, en voici le sommaire.

Chapitre 1 : Découvrir un bébé
Chapitre 2 : Les soins quotidiens, moments privilégiés d’échange
Chapitre 3 : Le temps éveillé ou la liberté de mouvements et d’activités
Chapitre 4 : Les jouets et les aménagements
Chapitre 5 : Le droit à l’émotion
Chapitre 6 : L’apprentissage de la réalité et de la vie sociale
Chapitre 7 : Séparation, histoire de toute vie humaine
Chapitre 8 : Accueil, mode d’emploi
Chapitre 9 : Et pour nous les parents ?

Tous les chapitres sont intéressants, en particulier parce qu’ils invitent à un nouveau regard sur l’enfant, à plus d’écoute et d’échange.

Une introduction à la parentalité positive ?

En reprenant ce livre, que je n’ai pas lu depuis des années, je suis surprise d’y voir toute une partie sur le droit à l’émotion. Et en particulier ce sous-titre, qui me semble si important aujourd’hui : “Parler ne supprime pas la difficulté”. Ainsi, l’auteur encourage à l’écoute de l’émotion, à son acceptation, principe même de l’éducation positive. L’avais-je compris à l’époque ?

De la même manière, je trouve dans le chapitre 6 une présentation brève de “Trois conceptions de l’éducation” :
Penser que l’on doit dresser l’enfant
Penser que l’on a à aider l’enfant à comprendre le pourquoi des exigences
Adopter le laisser-faire

Quel lien fort entre cette liste d’options, et le positionnement de la parentalité positive, ni autoritarisme, ni permissivité ! Même si ce livre ne développe pas complètement les principes de parentalité positive, nous voyons bien que nous y sommes déjà un peu ! Je comprends que ce livre m’ait tant parlé à l’époque.

Mais ce que j’ai le plus retenu de ce livre, ce que j’ai le plus appliqué, c’est tout ce qui touche à la liberté de mouvements, et aux activités.

La motricité libre

Dans ses premières années de vie, l’enfant développe sa motricité de manière époustouflante. Et nul besoin pour cela de l’y encourager. En revanche, il est bon de ne pas l’entraver.

J’ai retenu ainsi deux principes fondamentaux :
1- ne pas mettre l’enfant dans une position qu’il ne maîtrise pas (assis sur un canapé coincé par des coussins, posé sur une balançoire…)
2- ne pas le mettre en position de dépendance de l’adulte dans ses mouvements

Deux exemples concrets pour illustrer ce dernier point, qui pour moi est fondamental puisqu’il relève autant du développement que de l’autonomie de l’enfant :

Le toboggan

Tout comme l’explique Floriane dans son article sur l’autonomie du tout petit, dans la partie sur la motricité libre, nul besoin de mettre l’enfant sur le toboggan avant qu’il soit capable d’y monter. Ce n’est pas que l’enfant ne l’apprécierait pas, mais il serait alors dans une relation de dépendance totale par rapport au parent : impossible de renouveler l’expérience sans l’adulte.

Or, l’enfant est tout aussi content de développer sa motricité en apprenant à monter sur la première marche du jeu, à passer le pont… Et lorsque, enfin, il saura monter seul jusqu’en haut du toboggan, son bonheur à le descendre en sera décuplé. Alors, vous pourrez vous réjouir pour lui de le voir remonter, seul et capable, pour recommencer !

La marche

Lorsque nous expliquions que nous ne voulions pas prendre les mains de notre fils pour l’aider à marcher, les gens nous regardaient comme des extra-terrestres… Et c’est bien dans ce livre que j’ai lu cette idée. En fait, l’enfant a déjà bien à faire en apprenant à se mettre debout seul, en apprenant à passer les obstacles à 4 pattes, à descendre les escaliers à reculons, etc… Il se mettra à marcher lorsqu’il sera en mesure de marcher, simplement.

Je ne sais pas bien ce qui nous pousse, en tant que parent, à vouloir accélérer cette étape. Une fierté mal placée ?? Pourtant, nous n’encourageons pas la marche ainsi, au contraire, car l’enfant développe alors de mauvais appuis en se pendant à nos doigts, en plus d’une totale dépendance tant que cette étape n’est pas terminée.

L’avantage de cette indépendance : 

Comme mes enfants n’allaient que là où ils pouvaient aller seuls, ils ont pu seuls découvrir leurs limites. Lorsqu’ils montaient quelque part, je n’avais pas peur. Je savais qu’ils avaient pris les bons appuis, qu’ils avaient confiance en eux-mêmes, qu’ils maitrisaient ce qu’ils faisaient.

Et même plus tard, nous avons gardé ce principe : si mon fils me demande de le monter dans l’arbre, je lui dis : “Tu peux monter où tu veux tant que tu le fais seul. Si tu ne peux pas le faire sans aide, c’est que c’est encore trop dangereux pour toi.”

Pour l’aspect pratique, le livre liste et décrit des tas d’aménagements et d’activités pour l’enfant en fonction de son âge, de 0 à 20 mois.

Et également…

Pour terminer, l’auteur soulève des questions importantes pour le quotidien de l’enfant :
les moments de séparation
les structures d’accueil, voir comment il y sera accueilli et respecté
et ouvre enfin sur l’attitude du parent, et sur son propre vécu.

Ainsi, je ne peux que conseiller aux futurs parents et aux parents de jeunes enfants de lire ce livre, qui vous aidera énormément en terme d’accompagnement de votre enfant vers son propre développement.

Et lorsque vous l’aurez lu, venez donc m’en parler ici !