S’il est largement reconnu que le stress peut avoir un impact négatif sur les adultes, de plus en plus d’études suggèrent qu’il l’est tout autant sur les enfants et les adolescents. 

Cet article explore les différentes façons dont les enfants ressentent et expriment le stress, les symptômes auxquels les parents doivent être attentifs et quelques conseils sur la façon de réduire le stress chez les enfants.

Cet article a été rédigé par Honoré BOIVIN du blog https://srtnmind.com/.

Le stress n’est pas toujours dangereux chez l’enfant

Le stress peut avoir un impact négatif sur notre santé, tant physique que mentale. Mais qu’en est-il des enfants ? Le stress a-t-il toujours un effet négatif sur eux, ou peut-il parfois être bénéfique ?

Une étude récente apporte un éclairage sur cette question. L’étude a révélé qu’à petites doses, le stress favorise en réalité la bonne santé mentale des enfants et peut même les aider à faire face aux défis de la vie. Selon les chercheurs, cela s’explique par le fait que le stress contribue à « aiguiser » le cerveau et rend les enfants plus alertes et plus réactifs. En d’autres termes, un peu de stress peut être bénéfique pour les enfants, à condition qu’il ne devienne pas trop envahissant.

Ne vous inquiétez donc pas si votre enfant se sent un peu stressé de temps en temps. Ça peut être bon pour lui ! Veillez simplement à ce qu’il ait de nombreuses occasions de se détendre et de se relaxer, afin qu’il ne soit pas submergé par le stress. Nous verrons cela en détails plus bas dans l’article.

Les symptômes du stress chez l’enfant

Lorsque les enfants sont stressés, cela peut se manifester de plusieurs façons. Ils peuvent avoir des sautes d’humeur, se renfermer ou être déprimés. Ils peuvent également sursauter facilement, avoir des difficultés de concentration ou faire des cauchemars. 

Les enfants stressés peuvent aussi devenir agressifs ou hyperactifs. 

Dans certains cas, le stress peut être géré en modifiant tout simplement le mode de vie. Toutefois, si les symptômes sont graves ou persistent pendant une période prolongée, votre enfant peut avoir besoin de consulter un professionnel de la santé mentale pour obtenir des conseils ou une thérapie.

Les impacts du stress dans l’éducation des enfants

Les impacts comportementaux

Le stress est un élément naturel de la vie, mais pour les enfants, il peut être particulièrement accablant. Lorsqu’ils sont confrontés à des situations stressantes, les enfants peuvent agir de manière turbulente ou destructive. Ils peuvent s’effacer socialement et s’isoler. Ces changements de comportement peuvent avoir des répercussions sur la scolarité et la vie sociale de l’enfant

Les impacts cognitifs

Outre les changements de comportement, le stress peut également entraîner des troubles cognitifs. Des études ont montré que les enfants soumis à un stress chronique ont des difficultés à se concentrer et à retenir les informations. Ils peuvent également avoir du mal à prendre des décisions et à résoudre des problèmes. 

Les impacts émotionnels

Enfin, le stress peut avoir des impacts émotionnels sur les enfants. Ils peuvent devenir irritables, anxieux ou déprimés. En effet, l’anxiété est l’un des troubles psychologiques les plus courants chez les enfants, et elle peut avoir un certain nombre de conséquences négatives. 

Par exemple, les enfants anxieux peuvent avoir des difficultés à dormir, à se concentrer ou à interagir avec les autres. Ils sont également plus susceptibles de souffrir de maux d’estomac, de maux de tête et de fatigue. Dans les cas graves, le stress chronique et l’anxiété peuvent conduire à l’évitement de l’école et même à des pensées suicidaires. 

Il est clair que le stress n’est pas à prendre à la légère, tout particulièrement lorsqu’il s’agit des enfants.

Comment les parents peuvent-ils aider ?

Encourager les pratiques de relaxation 

La pratique de la relaxation peut aider les enfants à lutter contre le stress en leur apprenant à gérer les situations stressantes de manière saine. Lorsque les enfants apprennent à se détendre, ils sont mieux à même de gérer leurs émotions et de faire face au stress. 

Les techniques de relaxation telles que la respiration profonde et la relaxation musculaire progressive peuvent contribuer à réduire l’anxiété et à améliorer l’humeur. De plus, ces pratiques peuvent favoriser les pensées positives et procurer un sentiment de calme. Par conséquent, la pratique de la relaxation peut être un outil précieux pour aider les enfants à gérer leur stress.

Et de manière détournée, ça peut être inséré dans une partie de jeu !

Pratiquer des activités créatives

La créativité a été associée à la réduction du stress chez les enfants comme chez les adultes. Lorsque nous nous engageons dans des activités créatives, notre cerveau libère de la dopamine, une substance chimique qui contribue à améliorer l’humeur et à réduire l’anxiété. 

Par ailleurs, le fait de créer quelque chose peut nous aider à nous sentir plus confiants. Ainsi, s’exprimer de manière créative peut être très valorisante pour les enfants et est un bon moyen de se libérer de la pression des bonnes notes et des bonnes performances extrascolaires . 

La créativité peut également aider les enfants à développer des compétences en matière de résolution de problèmes et à envisager les défis sous un angle nouveau. Par conséquent, la pratique régulière de la créativité peut être un moyen efficace pour les enfants de déstresser et de développer d’importantes aptitudes à la vie quotidienne.

Prendre le temps de discuter

Parents et enfants sont souvent si occupés qu’ils ont à peine le temps de se parler. Pourtant, prendre le temps d’avoir une conversation est nécessaire pour le bien-être des enfants (et les parents !). 

En effet, parler permet aux enfants d’exprimer leurs sentiments et de partager leurs préoccupations. Ainsi, les enfants qui se sentent à l’aise pour parler avec leurs parents se sentent soutenus et aimés et sont mieux à même de faire face au stress.

De plus, prendre le temps de parler avec son enfant peut contribuer à renforcer la relation. Lorsque les enfants sentent qu’ils peuvent compter sur leurs parents, ils sont plus susceptibles de se sentir en sécurité et confiants. 

Mettre en place des routines du soir

Après une longue journée d’école et d’activités extrascolaires, il peut être difficile pour les enfants de se détendre et de se relaxer. Ils peuvent alors avoir du mal à s’endormir le soir, ce qui peut favoriser le stress, l’épuisement et les rendre grincheux le lendemain.

Une étude publiée en 2015 (sur 10 085 parents) indique que la mise en place d’une routine du soir aide les enfants à mieux dormir et à se relaxer. Par exemple, vous pouvez commencer par une activité apaisante comme la lecture ou le bain. Ensuite, vous pouvez passer à des étirements légers ou à des exercices de respiration profonde. Enfin, vous pouvez terminer par une histoire avant le coucher ou un simple exercice de méditation. En suivant cette routine, votre enfant apprendra à se détendre et à évacuer le stress de la journée. Il sera ainsi en mesure de passer une bonne nuit de sommeil.

Encourager les pensées optimistes

Lorsque les enfants se concentrent sur les aspects positifs d’une situation qu’ils sont en train de vivre, ils sont plus susceptibles d’être plus résilients et d’être plus confiants. Cela peut conduire à une meilleure prise de décision et à une plus grande tolérance au stress. 

De plus, les pensées optimistes peuvent aider à libérer des hormones de bien-être comme la sérotonine et la dopamine, ce qui peut réduire davantage les niveaux de stress. 

Attention : il ne s’agit pas de nier ce que ressent votre enfant en cherchant seulement à lui faire voir le bon côté des choses. Seulement de l’encourager, après avoir reçu ce qu’il vivait, à voir AUSSI ce côté-là. Ou en tout cas, à voir s’il y est prêt…

Et chez vous, comment vivez-vous le stress ?

Dans l’épisode précédent « Égalité, source de rivalité », je vous encourageais à vous éloigner de la recherche d’égalité pour traiter chacun de vos enfants comme s’il était unique.

C’est parfois plus facile à dire qu’à faire…

On se retrouve régulièrement face à des situations où l’égalité semble la seule manière de s’en sortir.

Parlons aujourd’hui de l’une de ces situations, et des choix qui s’offrent alors à nous.

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Si vous voulez voir la formation sur les émotions que j’évoque à la fin de ce podcast, il vous suffit de suivre ce lien.

Si vous préférez lire, en voici également la retranscription.

Égalité, cas concret

Bonjour les parents qui cheminent. 

Dans mon épisode précédent, intitulé “Égalité, source de rivalité”, je vous avais parlé de cette démarche, que l’on a tendance à appliquer en tant que parent : on veut être sûr que chacun de nos enfants ait la même chose. Comme ça, on ne prête pas le flanc à des commentaires du type : “Mais pourquoi lui, il est plus que moi ?”. 

Je vous avais promis de vous expliciter les options possibles, dans un cas très concret d’une maman, qui suit la formation En finir avec les disputes dans la fratrie, qui sort des comparaisons et de la recherche d’égalité entre ses enfants, et qui me dit : “Il y a quand même des cas, où je me retrouve dans des situations, dans lesquelles je me sens un petit peu démunie. Je ne sais pas comment faire autrement.”  Son exemple est le suivant : “Quand je vois qu’il ne reste que peu de céréales pour le lendemain matin, je fais deux pots égaux séparés pour éviter les drames”. C’est-à-dire que le drame, ce serait que son fils arrive en premier et en laisse à peine, voire fini toutes les céréales, avant l’arrivée de sa sœur, par exemple.

Comment fait-on effectivement dans ces cas-là ?

C’est une chose de dire qu’on ne cherche pas l’égalité. Mais on va se retrouver au quotidien face à des situations comme ça, dans lesquelles clairement, il n’y a juste pas assez de céréales pour les deux. Donc, quelle serait la manière “juste” de se comporter dans notre système ? La justice, c’est souvent le partage et donc on va se retrouver à se dire : “Bon bah voilà, je vais prendre la décision tout de suite, au moins il n’y aura pas de drame”. 

Et cela peut être OK, de prendre cette décision-là, parce qu’on fait aussi avec les moyens du bord. Et si on sait que le lendemain matin (parce qu’on a déjà vécu ce genre de situation), cela risque de faire un drame, que l’on n’a pas le temps et que l’on veut éviter les choses, peut-être qu’une option, qui est écologique pour nous à ce moment-là, c’est effectivement de séparer en deux pots pour que chacun ait la même chose et que ce soit plus simple à gérer (cela ne donne pas forcément l’idée que ce sera plus simple à gérer, parce que les enfants peuvent encore s’interroger sur les raisons pour lesquelles il y a deux pots. “Et oui, mais les dernières fois qu’on a fini un paquet,…”). S’ils sont vraiment en rivalité, ils peuvent toujours trouver à redire. Mais effectivement, on a quand même tendance à se dire que ça va simplifier les choses.

Quel problème cela induit-il ?

En réalité, il y en a deux. Le premier, c’est effectivement cette notion d’entretenir nos enfants dans cette recherche d’égalité à tout prix, donc de rester dans la comparaison et d’entretenir la rivalité, comme on en a parlé dans l’épisode précédent. Le deuxième, c’est que finalement, on les prive d’une opportunité d’apprentissage, puisque faire face à cette situation dans laquelle il n’y a pas assez de céréales pour les deux, c’est une opportunité d’apprentissage.
Donc, nous, notre comportement, notre réaction par rapport à cela, va s’adapter à la priorité qu’on a à ce moment-là et les ressources qu’on a pour faire face à la situation.

Ainsi, dans le cas de la maman qui m’écrit, sa priorité, clairement, c’était que la préparation du matin se passe bien, que ce soit plus simple, plus fluide. Et donc, elle n’avait pas forcément en elle les ressources qu’il fallait pour accompagner ses enfants, si jamais cela se transformait en drame. Donc le choix qu’elle a fait, c’est de séparer les pots.

Que faire pour que cela devienne une occasion d’apprentissage ?

Si jamais, c’est effectivement le choix que vous faites : qu’est-ce que vous pouvez faire pour que ce soit quand même une occasion d’apprentissage ?

C’est qu’au moment où vous le faites, vous séparez les pots ce soir-là, parce que ce sera plus simple pour le lendemain matin. Mais, vous pouvez quand même (du fait d’en avoir pris conscience au moment où vous le faites) lancer la conversation et cela pourra vous 

servir pour une occasion suivante, où ce genre de cas se représentera.

Aborder le sujet

Par exemple, le lendemain soir, vous pouvez aborder le sujet en disant par exemple : “Tiens, je voulais vous parler d’un truc. Hier soir, quand vous étiez déjà couchés et que je me suis rendue compte qu’il n’y avait pas assez de céréales pour vous deux ce matin, j’ai pris la décision, comme vous l’avez vu, de séparer les céréales, qui restaient en deux pots. Et d’ailleurs, je crois que ça s’est bien passé ce matin. Ok, mais finalement, je me suis dit : Est-ce que c’était vraiment une bonne démarche ? Parce que du coup, j’avais présupposé que, dans le cas où il n’y a pas assez de céréales, la meilleure solution était de séparer en deux. Mais est-ce que c’est vraiment la meilleure solution ? Est-ce que si ça se trouve, vous, vous préférez dans ces cas-là (quand il n’y a pas assez pour un bol complet) prendre autre chose que des céréales ? Si ça se trouve, vous auriez pu trouver votre propre solution, en fait. Qu’est-ce que vous en dites ? Qu’est-ce que vous auriez fait si vous étiez descendus et qu’il n’y avait pas eu assez de céréales pour vous deux ? Comment pensez-vous que ça se serait passé ?

Alors là, déjà, il peut y avoir un échange autour de cela. Comment ça se serait passé ? Comment auriez-vous réagi ? Afin qu’eux aussi puissent prendre du recul par rapport à cela. Et puis, si on se rend compte dans la conversation, qu’effectivement, la façon, dont cela se serait passé, aurait réellement été un drame. Genre, il y en a un, qui admet avec toute bonne foi, et d’ailleurs, on peut le remercier de sa bonne foi, que : “Ah ben moi, clairement, si j’étais descendu le premier, j’aurais pris des céréales et puis c’est tout”. “Ah ben moi, je n’aurais pas été contente”, aurait dit l’autre ? par exemple.

On pourrait dire : “OK, et du coup finalement, c’était plutôt une bonne idée pour ce matin, de séparer les deux, parce que ça a rendu les préparatifs plus simples. Mais qu’est-ce qu’on pourrait envisager d’autre ? Qu’est-ce qui aurait été chouette de faire dans ces cas-là ? Qu’est-ce qu’on pourrait faire la prochaine fois ? Est-ce que vous avez vraiment besoin que je sépare les céréales en deux pots, quand il n’y en a pas assez ?” 

Vous voyez, on peut lancer cette conversation ; On peut discuter et peut-être que les enfants ne vont pas tout de suite trouver une solution qui convienne à tout le monde. Mais, rien que le fait de soulever cette question, d’en discuter, …, cela va les aider à y réfléchir. Cela va planter une graine. Et puis, il y a aussi la possibilité, qui n’est pas à ignorer (on ne peut pas prédire le pire), qu’ils trouvent effectivement une solution d’eux-mêmes, ou voir que dès le départ, ils disent effectivement que : “Non, en fait, moi, je n’aime pas avoir un demi bol, j’aime mieux dans ces cas-là, s’il n’y a pas assez pour tout le monde, prendre carrément autre chose”.
Voilà, donc c’est vraiment une conversation à lancer. Ce qui permet de faire le lien avec l’autre cas dans lequel on ne fait rien par rapport aux céréales, je veux dire, d’accord !

Donc voilà, ce que je veux dire, c’est que si nous, on décide que nos ressources pour le matin, on ne les a pas, et que donc la priorité, c’est que ce soit fluide. Si on pense que c’est la meilleure solution, c’est ok de partager en deux pots temporairement, pour le court terme. Il est important de saisir quand même, d’avoir conscience qu’il y a un point d’apprentissage, et donc saisir ce point d’apprentissage, pour lancer la conversation et faire évoluer la famille et les enfants.

Ne rien faire et observer

Maintenant, l’autre option, c’est de décider de ne pas séparer les céréales en deux pots. Et dans ces cas-là, qu’est-ce qui se passe ? Donc, on ne fait rien sur les céréales et on observe ce qui se passe le matin. Le premier cas, qui n’est pas forcément impossible, c’est qu’il n’y ait pas de drame, D’accord ! Donc, on peut ne rien faire et observer, qu’il n’y ait pas de drame, qu’ils trouvent leur solution et que tout se passe bien. Et dans ces cas-là, on note bien le fait que, franchement, on n’avait pas beaucoup confiance en nos enfants, que c’est quand même chouette de voir que cela peut bien se passer, et qu’on n’est pas obligé d’anticiper toujours le pire. On pourra même le leur dire en disant : “Oh là là les gars, j’ai vu qu’il ne restait pas assez de céréales pour tous et finalement vous avez trouvé votre solution. Et c’est hyper agréable pour moi de voir que, même quand il y a quelque chose qui n’est pas comme d’habitude, dans la routine, ça reste fluide le matin”.
On peut tout à fait s’en saisir et le commenter.

Traverser ce qui se passe

Maintenant, dans le cas peut être plus probable, selon cette maman, en tout cas, où cela se passe en drame, on peut se saisir de cela, comme justement, une opportunité d’apprentissage, déjà du fait de traverser ce qui se passe. C’est-à-dire qu’on peut accueillir (dans l’exemple qu’elle avait donné, où ce serait son fils qui descendrait en premier, qui prendrait toutes les céréales et que la fille serait frustrée), accueillir ce qui se passe pour sa fille et refléter sa frustration : “Ah ben mince, il y a plus de céréales pour toi et du coup, tu es déçue. Et toi, tu penses qu’il aurait dû t’en laisser ? Je comprends”. Voilà, il n’y a pas de jugement là-dedans. Ce n’est pas nous qui allons dire : “Ah oui, effectivement, il aurait dû t’en laisser”, mais on va refléter ce qu’elle pense. 

Et ça, c’est un accompagnement de nos enfants pour qu’ils soient à l’écoute de ce qui se passe et de les interroger : “OK et qu’est-ce que tu vas faire du coup maintenant ?” On peut l’accompagner à cela.

Lancer la discussion là-dessus après

Et dans tous les cas, cela n’empêche pas de faire ce qu’on a dit dans le premier cas, c’est-à-dire qu’ensuite (peut-être pas le matin), en profiter pour lancer la discussion là-dessus : “Tu as vu ce matin que ça ne s’était pas très bien passé, puisque ta sœur était déçue qu’il n’y ait plus de céréales. La prochaine fois qu’il n’y a pas assez de céréales pour tout le monde, que pensez-vous que l’on puisse faire pour que ça se passe bien pour tout le monde ?”

Ne rien faire le soir et anticiper le matin

Ou on peut également ne rien faire le soir et anticiper cela le matin, avant que la crise ne se produise. On peut, mais ça, ça dépend encore une fois de notre disponibilité et de nos ressources. 

Peut être qu’on n’a pas l’espace pour faire ça le matin, mais on peut aussi décider d’anticiper. C’est-à-dire (j’ai conscience que c’est s’ajouter de la charge mentale dans le rythme du matin, et ce n’est peut être pas la bonne option. Je vous donne juste la liste des options qui existent, pour que chacun fasse ses choix en fonction de son contexte) que vous pouvez donc anticiper, c’est-à-dire vous dire le soir : “Tiens, c’est parfait !” (Évidemment, ce n’est pas parfait, mais finalement, cela va être encore une fois une opportunité d’apprentissage). Donc, vous pouvez juste anticiper le lendemain matin.

Ainsi, le lendemain, quand les enfants descendront, on pourra leur dire : “Les enfants, il faut juste que je vous prévienne : il n’y a pas assez de céréales pour vous deux. Donc j’aimerais qu’avant que vous vous serviez, vous décidiez ensemble de “Comment vous allez faire pour que tout le monde soit satisfait?” Je ne sais pas si, du coup, vous avez tous les deux envie de céréales ou pas ce matin. Mais ça vaudrait peut-être le coup d’avoir un échange autour de ça.” 

Et ensuite, on voit comment ça se passe, on les laisse se débrouiller, autant que possible. Si on voit que la conversation ne se passe pas bien, ça veut dire qu’ils ont encore besoin de soutien, dans le développement des compétences de gestion de conflits

Et dans ces cas-là, je vous envoie directement sur ma formation En finir avec les disputes dans la fratrie, qui va vous expliquer comment les aider à développer les compétences de gestion de conflits, à savoir :

  • traverser ses émotions,
  • écouter celles des autres,
  • réussir à définir le problème en tenant compte des points de vue de chacun,
  • trouver des alternatives à l’agressivité pour essayer de nourrir son besoin,
  • voir quelles seront les conséquences des différentes alternatives,
  • choisir la bonne entrée en discussion,
  • s’affirmer.

Bref, tout un tas de compétences, qui sont précieuses pour tout de suite, mais aussi à long terme, pour quand ils seront grands.

Voilà, j’espère que cet exemple vous donne des pistes concrètes. Si vous êtes confrontés à des situations similaires, et que du coup, cet épisode vous aide à voir les situations autrement, mettez-les en commentaire, ce sera toujours intéressant. Et si vous pensez que ce podcast peut aider d’autres parents, partagez-le.

Je vous souhaite une bonne fin de journée. À bientôt !

Quand on sent que nos enfants se sentent en rivalité les uns par rapport aux autres, on a tendance à s’assurer que tout soit bien égal entre eux, pour ne pas donner prise à des réflexions du type : “Pourquoi il a ça et pas moi ?”.

Pourtant, cette habitude va plutôt accentuer le phénomène !

Dans cet épisode, je vous parle des raisons pour vous éloigner de cette notion d’égalité…

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Si vous préférez lire, en voici également la retranscription. 

Égalité, source de rivalité ?

Bonjour les parents qui cheminent !

Égalité, source de rivalité ? Oui, on a tendance à vouloir traiter nos enfants de la même manière. Etre sûr qu’il reçoivent la même chose, car comme ça, au moins, il n’y aura pas de rivalité entre eux. Les parents n’auront rien à justifier pour expliquer que : “Oui, mais l’autre, il a plus que moi !”. Et pourtant, plus on cherche l’égalité, plus on entretient cette rivalité ! Voilà ce dont je vais vous parler aujourd’hui.

Mise en contexte

Je sais que c’est un peu contre-intuitif… Remettons d’abord les choses dans leur contexte ! Quand on parle de rivalité, en fait, c’est que l’on réfléchit à comment éviter les disputes entre les enfants. 

Quand on sent une rivalité entre nos enfants, on sent qu’ils ne se sentent pas bien à leur place. Et non seulement, on est malheureux pour eux, qu’ils ne se sentent pas bien à leur place, qu’ils ne trouvent pas leur place dans la famille, mais en plus, cette réalité crée des disputes dans la famille. 

Soyons clairs, ce n’est pas tout à fait le cas dans toutes les familles, même quand il y a des disputes entre enfants. Il y a en fait, 2 grandes catégories de disputes : il y a les disputes qui découlent de cette rivalité et il y a les disputes qui découlent d’un manque de compétence en gestion de conflit. 

Parce que je fais une grande différence entre le mot dispute et le mot conflit. C’est-à-dire que j’ai une formation, qui s’appelle En finir avec les disputes dans la fratrie, dans laquelle j’explique qu’en finir avec les disputes, ce n’est pas en finir avec les conflits. Dans la mesure où il y a toujours des situations de conflit, car il y a des moments où nos besoins sont en “compétition” : on n’a pas besoin des mêmes choses au même moment et parfois nos besoins ne correspondent pas à ce que l’autre voudrait. Par exemple, l’un a besoin de compagnie, lorsque l’autre a besoin de calme. Et forcément, cela vient en compétition, donc il y a conflit ! 

La question est de savoir : comment va-t-on gérer ce conflit ?  Est-ce que l’on va gérer ce conflit avec violence, agressivité,… ? Et cela veut dire transformer cela en dispute ou est-ce que l’on va réussir à gérer ce conflit en discutant, en ouvrant la conversation, en étant plein d’empathie, en écoutant le point de vue de l’autre, en sachant s’affirmer,… Et ça, ce sont des compétences de gestion de conflit !

Gestion des conflits

On voit bien que c’est quelque chose qui peut manquer à nos enfants et même aux adultes, mais cela explique en partie les disputes. D’ailleurs, quand on se dispute, par exemple, avec quelqu’un au téléphone ou bien qu’on se dispute avec quelqu’un dans la rue,… Car ça nous arrive de nous disputer avec quasiment des inconnus. Et ces inconnus là, on n’est pas en rivalité avec eux, en général. On se dispute avec eux, parce qu’on n’a pas dans cette situation suffisamment de compétences de gestion de conflit, pour nous permettre de voir un autre moyen de gérer ce que l’on fait là. Ok, donc ce que l’on cherche à faire, ce n’est pas de nous débarrasser du conflit, puisque le conflit, par essence, il est logique qu’il existe dans certaines situations. Ce que l’on veut en revanche, c’est sortir des disputes et savoir gérer les situations de conflit avec bienveillance

Quand les disputes découlent de la rivalité

Maintenant, je voudrais vous parler du cas particulier, où ces disputes découlent en réalité d’une rivalité. Donc on n’est pas seulement dans une question de compétences au niveau de la communication, au niveau relationnel, pour réussir à éviter le quiproquo et la logique classique de notre société, qui est beaucoup dans le rapport de force de “Je vais te démontrer que j’ai raison et que toi, tu as tort”. Mais c’est plutôt aborder une situation, qui est dans une énergie de rivalité, en fait, la personne est en rivalité avec l’autre, elle est dès le départ dans un positionnement un peu de revanche. Elle cherche déjà la rivalité parce qu’elle a du ressentiment par rapport à l’autre. Elle cherche à faire en sorte que l’autre ne se sente pas bien. 

Donc elle n’est pas en train de transformer son conflit en dispute par manque de compétences, elle est en train de transformer son conflit en dispute parce qu’elle a l’impression que c’est ce qui va faire souffrir l’autre. Et c’est son but, vous voyez ce que je veux dire ! 

Dans ces cas-là, il est important de travailler effectivement sur ce sentiment de rivalité, qui existe dans la fratrie. Parce que si ce sentiment est trop fort (ça dépend des fratries, mais quand il y a un vrai grand sentiment de rivalité qui s’est installé entre un frère et une sœur, entre deux frères, entre deux sœurs), on va se retrouver dans une situation dans laquelle l’enseignement des compétences de gestion de conflit se heurte un peu à un mur, puisque dans le fond, l’enfant n’a pas envie d’apprendre ces compétences, puisqu’il ne veut pas sortir de la dispute en réalité. Dans ces familles là, c’est souvent le cas quand les enfants sont très proches. 

En particulier, il peut arriver des situations dans lesquelles l’aîné a du ressentiment envers le suivant, qui est proche, ou alors ça peut être entre l’aîné et le deuxième, ou ça peut être s’il y a un aîné qui a plusieurs années de plus que les 2 suivants. Par exemple, on peut se retrouver avec un aîné effectif, même s’il n’est pas réellement dans la même famille puisque il est aîné par rapport au suivant, vous voyez ce que je veux dire. Toujours est-il que dans ces situations-là, il est classique (pas systématique heureusement), que le plus grand des 2 enfants proches se retrouve un peu “menacé” par le suivant et cherche à prouver son importance à lui, en essayant de montrer sa supériorité. 

En réalité, il est entré dans cette question de rivalité, comme si son propre rôle n’existait que s’il arrivait à montrer à tout le monde, lui y compris, qu’il était supérieur à l’autre, et donc en rabaissant l’autre autant que possible. C’est ça un peu la rivalité entre frères et sœurs, en tout cas, le cas le plus classique.

La résultante à cette rivalité : la course à l’égalité

Or une chose que, nous en tant que parents, on a tendance à faire en réaction à ça, et qui en réalité, entretient cette rivalité, c’est justement de chercher l’égalité. Parce que cette rivalité se traduit parfois par des plaintes de la part d’un ou des deux enfants, sous l’angle de “Oui, mais pourquoi lui, il a droit à ça et pas moi”. On voudrait ne pas donner de point d’accroche à cette plainte là, en se disant qu’on va donner la même chose à chacun. Et ce que je veux vous dire aujourd’hui, c’est que malheureusement, c’est contre-productif !

Egalité = comparaison = ressentiment

Alors pourquoi c’est contre-productif ? Là encore, il faut que je revienne un pas en avant. Avant de parler d’égalité, je vais vous parler de comparaison. La comparaison est une source de tension entre les enfants. Et si je pousse le cas de façon un peu caricaturale, vous allez bien comprendre. C’est-à-dire que vous imaginez bien que si je vais en face de mes enfants et que je dis ouvertement : “Ton frère est beaucoup plus intelligent que toi, il est beaucoup plus gentil, pourquoi est-ce que toi, tu n’arrives pas à faire les choses comme je te le demande ? comme le fait ton frère. Et pourquoi il faut toujours que je te répète 10 fois la même chose ? Alors que ton frère, regarde il est déjà prêt,… 

Quand je compare comme ça, forcément je crée du ressentiment chez l’enfant à qui je le dis. Et en réalité, même chez les deux ! C’est-à-dire que je crée un ressentiment chez l’enfant auquel je dis ça, d’accord puisqu’il se dit : “Non mais ça va, mon frère a toujours raison, il est toujours mieux que moi… Je vais lui montrer, moi, ce que ça fait d’être mieux. Je vais montrer à mes parents qu’il n’est pas toujours mieux”,… Puis je vais me venger, en fait, contre lui.

Mais même l’enfant, que l’on valorise, n’est pas bien. Imaginons qu’il y ait un grand frère et une petite sœur. Et que l’exemple que j’ai donné, soit quelque chose que j’ai dit à la petite sœur. Si je ne dis pas ça à la petite sœur, mais que je dis au grand frère :” Ah qu’est-ce que c’est agréable de voir toute l’aide que tu m’apportes dans la maison ! Ta sœur, c’est pas elle qui aurait fait ça !”

On pourrait imaginer que le fait de ne pas dire ça à la petite sœur ne crée pas de ressentiment. Mais en réalité, on entretient dans ce cas le grand frère dans un positionnement de” Je t’aime parce que tu es mieux que ta sœur, parce que tu vaux mieux que ta sœur”. Ainsi, on l’encourage finalement à continuer d’écraser sa sœur pour garder cette position-là.

La comparaison implicite

Donc tous les exemples que je viens de donner (j’espère que ce sont des choses que vous ne faites déjà pas chez vous !), puisque là je vous ai donné l’exemple d’une comparaison directe, qui assez facilement semble quelque chose qui va heurter la relation entre les frères et sœurs. Vous êtes bien d’accord que si on veut instaurer entre eux une complicité, les encourager à ne pas être l’un contre l’autre de cette façon-là, ça ne risque pas d’aider. 

Le problème, c’est que cette comparaison est parfois plus subtile que ça. C’est-à-dire que parfois la comparaison est un peu implicite

Par exemple, je me souviens m’être attrapée moi-même dans une situation comme ça, où je m’adressais à ma fille, il y a plusieurs années : “Alors, on attend plus que toi ! Tout le monde est déjà dans la voiture. Qu’est-ce que tu fais ?” Bon là, clairement, on sous-entend que ses frères (en l’occurrence ses frère puisque je n’ai qu’une fille) ont été plus rapides qu’elle. Et donc, on est également dans la comparaison !

Ou bien quand on fait des comparaisons liées à l’âge, et très souvent le cas : “Oui, mais toi tu es grand”. Cela sous-entend que l’on est en train de le comparer à l’autre. Et donc d’insister sur le fait que le “grand” vaut plus que le petit. Bien sûr que ce n’est pas ce que l’on pense fondamentalement, mais c’est un message que l’on passe. Alors, je pourrais creuser ça, mais je vois que je n’arrive pas encore à ce que je voudrais vous présenter aujourd’hui, donc je vais accélérer un petit peu.

La comparaison, source de rivalité

Pour vous dire que quand je vous parle de comparaison, je crois que vous voyez bien l’idée que cette comparaison va en fait entretenir la rivalité. Puisque la comparaison est une source de compétition. En fait, quand on compare, c’est que l’on est en compétition. Et nous, ce que l’on veut instaurer dans notre famille, ce n’est pas l’esprit de compétition, c’est l’esprit d’équipe justement et de coopération ! On va donc vouloir s’éloigner des comparaisons.

Egalité versus Equité

Si je vais donc un cran plus loin et que je viens vers le principe de l’égalité. En réalité, vous voyez que mathématiquement, c’est la même chose. Parce que pour savoir s’il y a égalité, il va falloir comparer. Donc si on cherche à apporter à chacun de nos deux enfants la même chose, c’est que l’on reste dans une démarche de comparaison, de voir s’ils ont la même chose ou pas. Ainsi, on les entretient eux-mêmes dans cette réflexion, dans cette observation : “Est-ce que j’ai la même chose que l’autre ou pas ?” 

Or en réalité, cette égalité n’est pas atteignable. C’est une utopie de penser qu’on va toujours, à chaque instant de la vie, donner la même chose à chaque enfant. D’abord parce qu’ils n’ont pas la même chose, par définition, depuis qu’ils sont nés. Ils ne sont pas dans la même famille : il y en a un qui est l’aîné, alors que l’autre ne l’est pas déjà. 

Ils ont également des parents qui sont différents, car les parents ont évolué entre le premier enfant et le deuxième. Ils ont des parents qui sont différents, car ils ne sont peut-être pas dans la même situation de vie, peut-être que le lieu d’habitation est différent, peut-être que le travail de l’un ou des 2 est différent. Bref, ce n’est pas la même vie ! Donc, ils n’auront pas la même chose au même moment, et ça c’est une première chose. C’est la réalité ! 

Parce qu’ils n’ont pas le même caractère non plus, d’accord. De plus, non seulement c’est une “réalité” parce qu’on peut pas faire autrement, mais c’est une réalité aussi, parce que c’est souhaitable. Chaque enfant est différent. Là je reviens sur le fait qu’ils n’ont pas le même caractère. Chaque enfant est différent, a des envies différentes, a des besoins différents,… Et donc l’idée, c’est d’apporter à chacun selon ses besoins. 

On n’est pas dans une question d’égalité : tout le monde doit avoir la même chose. Bien évidemment, on grandit dans une société qui nous apporte énormément cette notion. C’est pour ça que l’on a du mal à sortir de ce modèle. C’est vraiment ancré dans notre culture “Liberté, Egalité, Fraternité”. D’ailleurs à l’école, il y a énormément de choses qui sont fondées sur ce principe d’égalité. Bien que dans les programmes, on explique aux enseignants qu’il va falloir faire de la diversification, en fonction du profil de chacun.

On est quand même encore et beaucoup dans cette logique héritée : “Chacun doit avoir la même chose”. Et c’est d’ailleurs assez drôle de continuer à entretenir ça ! Quand les enquêtes prouvent que la France a, malgré ses grands principes d’égalité des chances finalement, un des taux de corrélation les plus forts, entre le niveau social dont l’enfant est extrait et sa réussite scolaire. Finalement, notre principe d’égalité ne fonctionne pas

Et pourquoi il ne fonctionne pas ? Parce que l’égalité à la maison, de toute façon, n’a pas lieu. Et donc finalement quelque part ce qu’il faudrait, c’est plutôt, non pas une égalité mais une équité, si on voulait donner l’égalité des chances, vous voyez ce que je veux dire !

Définition de l’équité

Donc la grande différence entre l’égalité et l’équité, c’est que l’égalité est “que tout le monde ait la même chose quel que soit le contexte, quelle que soit la personne qu’il est”. L’équité est “que chacun va avoir ce qui correspond à son besoin”. Et c’est en fait complètement logique.

Il y a plein de cas dans lesquels on ne pose pas la question de l’égalité. On ne s’est jamais dit qu’on allait nourrir notre enfant de 5 ans de la même façon que notre bébé, qui n’a que des biberons, que notre enfant de 15 ans, qui est en pleine croissance, qui est un ado et qui mange beaucoup plus. Voilà, dans ces cas-là, on apporte à chacun ce dont il a besoin. 

Sortir de la comparaison, pour se concentrer sur les besoins

Sortir des comparaisons, cela veut aussi dire sortir de l’égalité et penser à l’équité, c’est-à-dire à ce dont chacun va avoir besoin. Typiquement, s’il y en a un qui est plus petit que l’autre, peut-être qu’il aura besoin d’une chaise plus haute tout simplement. 

Voyez, moi j’aime cette image, que vous avez peut-être déjà vu, pour illustrer cette équité : 

3 personnes de taille différente derrière une barrière, qui veulent voir le match qui se passe de l’autre côté. Et en fait, si on donne une petite marche à chacun, il y en a un qui est beaucoup trop grand, parce qu’il pouvait déjà voir au-dessus sans marche du tout. L’autre, qui malgré la petite marche, reste en dessous, de niveau. 

L’équité, ce serait d’avoir une double marche pour le plus petit, une marche petite pour le moyen, et pas de marche du tout pour le grand, pour que chacun soit au même niveau. Cela, ce serait l’équité. L’idée, c’est que chacun puisse avoir les mêmes possibilités, mais pas avec les mêmes moyens. Et nous, en tant que parents, avons fourni les moyens. Donc si on se focalise sur le fait que chacun ait la même petite caisse, parce que comme ça, ils ne vont pas dire “Pourquoi lui, il a ça, et pas moi ?”, on entretient cette comparaison et finalement, en plus, on n’apporte pas à nos enfants ce dont ils ont chacun réellement besoin.

Sortir de l’égalité et se diriger vers l’équité

Alors maintenant, comment fait-on pour réellement sortir de cette égalité ? Ce n’est pas évident, d’accord, mais c’est assez fondamental ! D’ailleurs dans Frères et sœurs sans rivalité de Faber et Mazlish, il y a une phrase que j’aime beaucoup, qui dit “Bien qu’ils semblent vouloir exactement les mêmes choses, ils ne le veulent pas vraiment”. Et pourquoi ne le veulent-ils pas vraiment ? Parce que chacun de nos enfants, comme chaque être humain, a envie d’être reconnu pour ce qu’il est lui, il a envie d’être unique, il a envie d’avoir de l’importance, il n’a pas envie d’être géré comme un autre dans un paquet et que tout le monde soit pareil. Il a envie qu’on le voit lui, d’accord.

Chaque enfant est unique

Donc la clé pour ça, c’est de réussir à traiter notre enfant, comme s’il était unique ! A chaque fois, il faut revenir à lui, et même quand il nous parle de l’autre, on va essayer de revenir à lui. On essaie d’entendre ce qu’il nous dit et de revenir à ce qu’il en a déduit. 

Par exemple, “Mais pourquoi ma sœur a encore un copain, et moi, je n’en ai jamais ! C’est toujours Les copains de ma sœur qui viennent à la maison. Et c’est jamais les miens !”

Là par exemple, c’est lui qui fait la comparaison. Ainsi, nous au lieu d’essayer de nous justifier, en disant : “Mais non, regarde elle a un copain, mais elle n’en avait pas eu depuis 2 mois”, on va plutôt répondre en écoutant ce qu’il nous dit, en répondant à ce qu’il veut lui. C’est-à-dire : “Tu aimerais recevoir plus de copains ? Tu aimerais inviter qui toi ?” En ne parlant plus de sa sœur, le plus possible, vous voyez. On essaie de se recentrer sur lui, sur l’enfant en lui-même. C’est ça qui compte ! Il a besoin d’être entendu, pour lui, par rapport à lui et pas par rapport à sa sœur. 

Je sais que ce n’est pas complètement évident et que ça demande un petit peu de temps et d’entraînement. Mais je vous assure que cela peut réellement changer l’ambiance au sein d’une famille.

De plus, au-delà de l’écoute de nos enfants et de comment on peut réagir à ce qu’ils disent, il y a aussi nos comportements. Nos comportements qui, implicitement, vont vers une recherche d’égalité, tout simplement parce qu’on ne sait pas comment faire autrement. Et on a l’impression que c’est l’égalité qui va éviter la dispute. 

Un exemple concret dans mon prochain Podcast

La fois prochaine, je vous donnerai ma lecture et des options différentes dans un cas très précis : celui d’une maman qui m’a écrit, une maman, qui suit la formation En finir avec les disputes dans la fratrie, qui est donc déjà dans une démarche de sortir des comparaisons, pour baisser un petit peu la rivalité entre ses enfants. 

Elle m’a envoyé cette anecdote concrète : elle est dans une situation où elle se rend compte la veille au soir qu’il n’y aura pas assez de céréales pour les deux enfants le lendemain matin. Donc pour éviter la dispute du matin, elle sépare les céréales en deux pots égaux, comme ça, elle est sûre qu’elle évite les drames. En fait, ce qu’elle dit : “Je sens bien que dans ces cas-là, j’entretiens le principe de l’égalité, mais je ne vois pas comment faire autrement”. Et je comprends très bien qu’elle ne voit pas comment faire autrement, puisque c’est comme ça que l’on nous a appris les choses.

Voilà, ce sera le cas dont on parlera la prochaine fois, dans le prochain épisode. Abonnez-vous, si vous ne voulez pas le rater ! En attendant, j’espère que cette réflexion, autour de la comparaison et de l’égalité, vous aura aidé à comprendre comment baisser la rivalité dans votre famille, si c’est quelque chose auquel vous faites face. 

N’hésitez pas à partager cet épisode avec d’autres parents, si vous pensez que cela pourrait leur être utile. 

A très bientôt!

Je vous parle régulièrement d’auto-empathie, mais qu’est-ce ?

C’est une expression généralement utilisée en CNV (Communication Non Violente), qui est – je trouve – assez explicite, puisqu’il s’agit de se donner de l’empathie à soi-même.

L’idée, c’est qu’il est difficile d’être empathique envers les autres, si l’on ne commence pas par être empathique envers soi-même.

Ainsi, contrairement à ce que son nom semble dire (« communication »), la CNV, ça commence en fait par soi.

(et oui, comme d’habitude : la bienveillance commence par soi-même !)

Sinon, on n’est simplement pas disponible pour l’autre.

Et je choisis exprès ce terme de « disponible », car il colle parfaitement à la manière dont l’illustre Apprentie Girafe (une super référence en terme d’illustrations CNV), avec son échelle de disponibilité.

Donc, on commence par s’écouter soi.

Le principe que je retiens :

« La connaissance de soi sert une bonne relation à l’autre. »

Thomas d’Ansembourg

Ok. Donc, se donner de l’empathie.

Et l’empathie, au sens de la CNV, c’est aller à la rencontre des sentiments et besoins qui rendent la personne vivante.

Ainsi, quand on fait une écoute empathique, on essaye de refléter les sentiments et les besoins de la personne.

Oh… ça n’a rien d’évident !

D’ailleurs, dans le cercle des parents heureux, on se fait un moment d’écoute empathique tous les premiers lundis du mois, lors de notre tisane-rencontre ! Ça nous permet de nous entrainer à enfiler nos oreilles de girafe;

Cette fois, il s’agit de donner de l’empathie au premier être humain dont on a la charge : nous.

C’est un exercice auquel j’essaye de me prêter de temps en temps, à ma manière, avec mes limitations.

Et plutôt que de vous noyer de théorie, je vous en donne une illustration authentique, en espérant que ça vous inspirera !

Note : pour se procurer ces cartes sentiments et besoins, c’est par ici !

Faites-vous partie de ceux qui croient que l’éducation positive est synonyme de parent toujours zen ?

Croyez-vous ceux qui vous disent qu’il s’agit de toujours rester calme ?

Essayer d’appliquer ainsi la parentalité positive serait pour moi une erreur.

Ce serait imaginer que la colère n’a pas de vertu. Elle en a !

Quand nos limites sont dépassées, il est normal, et même souhaitable de ne pas se sentir calme !

La question est de savoir, en revanche, comment on va exprimer notre colère.

Et c’est là que tout change.

Non, je ne crie plus sur mes enfants, mais oui, je m’énerve encore.

Vous voulez creuser un peu cette différence avec moi ?

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Le mythe du parent zen 

On associe souvent cela à l’éducation positive. Et vous, y croyez-vous ? 

C’est ce dont on va parler dans cet épisode. Je m’appelle Coralie. Et à travers mes formations, mes conférences et toutes les ressources du blog Les 6 doigts de la main, j’accompagne les parents et les professionnels sur Le chemin de l’éducation positive

D’où vient ce mythe ?

C’est la première question. La semaine dernière, j’animais un café-rencontre avec des parents et une maman m’a dit : “Ah oui ! Mais c’est tellement difficile. Parfois, on a juste envie de péter les plombs. Et à ce moment-là, il faut dire : Oh oui, mon chéri, comme je te comprends.” 

Alors non, je ne sais pas qui a diffusé cette idée qu’il fallait toujours dire : “Oui, mon chéri…” sur un ton doucereux. Ce mythe est un peu de la famille orangeade, dans laquelle le parent zen ne s’énerve jamais, fait de la méditation et contrôle tout, et tout le temps. 

En réalité, je pense que ce mythe vient d’une certaine réalité, qui fait qu’on s’énerve moins. Et ça, c’est vrai. 

Mais est-ce que vraiment, on ne s’énerve plus du tout ? Voilà ce que j’aimerais creuser. Et je vais vous parler également de la façon dont on s’énerve quand on essaie d’être un parent dit positif

Les parents positifs ne s’énervent plus du tout

Alors qu’est-ce que ça veut dire ? D’où vient ce mythe réellement ? D’où vient cette idée que le parent positif ne s’énerve pas ? Ainsi, ce qui est intéressant, c’est effectivement quand on avance sur le chemin de la parentalité positive, on arrête de s’énerver “pour tout et n’importe quoi”, et ça, je l’ai vécu. 

Le premier pas que j’ai fait concrètement sur ce chemin, le premier pas conscient que j’ai fait parce que la question en éducation m’intéressait déjà depuis un bon moment. J’avais déjà appris des choses, bien que je ne connaissais pas les termes de parentalité positive, de parentalité bienveillante, d’éducation bienveillante, de toutes les manières dont on veut bien l’appeler, qui pour moi, reviennent un peu au même. Et donc, je ne rentrerai pas dans le débat du vocabulaire utilisé. 

Ce qui est sûr, c’est que mon premier pas, sur ce que je disais, et c’était mon premier pas concret : c’était la décision de dire “Je ne veux plus crier sur mes enfants”.

Est-ce qu’aujourd’hui, plusieurs années plus tard, j’ai atteint cet objectif ? Oui. Est-ce que ça veut dire que je ne m’énerve plus jamais ? Non. C’est pour moi vraiment deux choses différentes

Le fait de crier sur ses enfants

Parlons donc un petit peu de la première, c’est-à-dire le fait de crier sur ses enfants. En réalité, pourquoi est-ce qu’on crie sur nos enfants ? Parce qu’on est débordé(e)s par nos émotions, parce qu’on est dépassé(e)s, on est démuni(e)s et parce qu’on les rend responsables de ce qui nous arrive à ce moment-là. 

Et effectivement, on peut justifier ça en disant que ce sont leurs comportements qui activent nos propres réactions. 

Le parent positif, lui, est un parent conscient. C’est un parent qui se forme. Vous pouvez d’ailleurs à ce sujet aller écouter mon podcast précédent sur l’apprentissage de la parentalité positive. C’est un parent qui apprend à mieux comprendre les comportements de ses enfants et qui apprend aussi à mieux comprendre les émotions, aussi bien celles de ses enfants que les siennes, et à comprendre le mécanisme des émotions. Et qui sait donc, en particulier, qu’il est responsable de ses émotions. 

Quoiqu’il arrive, il y a une circonstance extérieure et un comportement, qui est peut-être celui des enfants, qui est un déclencheur de sa colère, mais ça n’en est pas la cause profonde.  

D’ailleurs, vous avez remarqué à quel point vous vous énervez probablement beaucoup plus facilement les jours où vous êtes fatigué(e) ou stressé(e) par votre travail, etc, que les jours où vous êtes reposé(e) et tout simplement patient(e), joyeux(se), plein(e) d’énergie. N’est-ce pas ? 

Pourtant, les actions peuvent être les mêmes. Votre colère vient de vous, elle vous appartient. Donc, rendre les enfants responsables, c’est un peu injuste, en fait. D’autre part, quand on comprend mieux nos enfants, on pose un autre regard sur eux. On s’énerve moins contre eux, parce qu’on comprend mieux d’où vient ce comportement qui nous déplaît. Donc, on a une autre perspective et on le fait du coup plus facilement, plus naturellement, tout simplement, on s’énerve moins. Donc, il y a moins de moments où l’on a envie de crier, parce qu’on est tout simplement moins souvent en colère. Ça, c’est le premier point, le fait de crier sur ses enfants. 

La différence entre le fait de crier sur ses enfants et le fait de ne jamais se mettre en colère

Mais la deuxième chose qui fait vraiment la différence entre le fait de crier sur ses enfants et le fait de ne jamais se mettre en colère, c’est que quand on devient un parent positif, on comprend qu’il y a d’autres manières d’exprimer sa colère que de crier sur ces enfants justement. 

Il y a d’autres façons de faire. Il y a d’autres façons de l’exprimer. Ça ne veut pas dire qu’on ne va jamais être en colère, et voilà la différence. 

Alors pourquoi est-ce qu’on ne va jamais être en colère ? 

La colère

Voyons voir. Parlons un petit peu de colère. La colère, vous le savez, c’est une émotion. C’est même une des 4 émotions de base. C’est-à-dire que selon la littérature, il y a plusieurs émotions qui sont considérées comme des émotions de base. Non, ce n’est pas vrai ! 

Il y a plusieurs émotions, tout court. Il y en a un nombre fini… Tout le reste, tous les autres sont plutôt des sentiments. Et là, je vous renvoie un article de mon blog sur la différence entre un sentiment et une émotion

Et donc, il y a plusieurs émotions. Dans la littérature, il y en a entre 4 et 8. En tout cas, tout le monde se rejoint sur le fait qu’il y en a au moins 4, qui sont ce qu’on appelle les émotions de base, à savoir la colère, la joie, la peur et la tristesse. 

La colère est donc une des émotions de base. Tout le monde est d’accord pour ça. Or, toutes nos émotions sont utiles. Car nos émotions sont des signaux. La CNV dit pour citer Marshall Rosenberg : “Nos émotions sont des indicateurs de nos besoins satisfaits ou insatisfaits”. Ce sont des messagers ! 

Et c’est exactement ça, Thomas d’Ansembourg parle de voyants orange sur le tableau de bord d’une voiture. Nos émotions nous permettent de nous rendre compte qu’il y a quelque chose qui fonctionne ou qui ne fonctionne pas. Quand on est en colère, il y a un voyant orange, voire rouge qui nous dit : il y a quelque chose ici qui ne me convient pas ! 

Alors chacune de ces émotions a sa propre fonction. Chacune a une espèce de mécanique qui va avec et des effets physiques, et également une raison d’être. La colère est précieuse pour réussir à placer nos limites, à garder notre intégrité (en termes de limites physiques), mais aussi en termes de limites, de respect, etc.

Donc quand on se met en colère, quand on se sent en colère, c’est régulièrement parce qu’on considère qu’il y a quelque chose qui ne correspond pas aux limites qu’on voudrait poser. Si on ne se met jamais en colère, si on n’exprime jamais sa colère, ça veut dire qu’on ne pose plus ses limites. 

La colère est utile

La colère est utile. Donc, il n’est pas question de la supprimer. Vous voyez, on peut faire le parallèle avec justement une éducation très traditionnelle, où l’on empêchait les enfants, et en particulier les petites filles, de se mettre en colère. Il fallait être sage, sage comme une image, n’est-ce pas ? C’est-à-dire sans bouger, sans rien dire, etc. 

Qu’est-ce qu’être sage signifie-t-il, à votre avis ? Est-ce que ça enseigne à poser ses limites ? Certainement pas. 

La question, c’est plutôt de savoir accueillir sa colère, la comprendre et l’exprimer de manière adéquate.

Et elle est là la différence, entre le fait d’être un parent qui crie sur ses enfants parce qu’en fait sa colère monte, avec probablement de bonnes raisons, d’ailleurs pas probablement, mais toujours avec de bonnes raisons. 

Si on a une émotion en nous, elle a une raison d’être là. Elle nous envoie un signal. Elle nous envoie une information qu’il est bon d’écouter. Mais le parent qui n’est pas conscient ne va pas forcément comprendre le message, ne va pas forcément l’écouter. 

Il a appris à juste rendre les autres responsables de sa colère et donc à crier sur la personne qui est en face de lui, en l’occurrence ses enfants. Dans d’autres contextes, ça pourrait être quelqu’un d’autre d’ailleurs. 

Savoir écouter sa colère

On voit bien des scènes dans la rue où les gens se crient dessus et s’insultent au besoin, parce que c’est leur façon d’exprimer leur colère. On n’a pas appris à exprimer notre colère. 

La différence, l’autre modèle, l’autre façon de faire, que propose l’éducation bienveillante, et d’ailleurs, pas mal de démarche de développement personnel type communication non-violente également, c’est d’écouter sa colère, de la comprendre et de l’exprimer en prenant toute la responsabilité.  

Si vous voulez en savoir plus là-dessus et si vous avez le même défi que celui que j’avais eu au début, je vous encourage à suivre la formation Des clés pour arrêter de crier que vous trouverez sur la page de formation du blog Les 6 doigts de la main

Comment réussir à exprimer sa colère ?

En tout cas, la question, c’est du coup comment je vais réussir à exprimer ma colère ? Aujourd’hui, si je ne crie plus sur mes enfants, ça ne veut pas dire que je n’ai pas de temps en temps mon ton qui monte quand il y a quelque chose avec lequel je ne suis pas d’accord. 

Imaginons une situation, par exemple, un enfant joue avec un objet qui m’appartient et dont il ne prend pas soin. Eh bien, je ne suis pas d’accord et je ne veux pas lui dire avec de la douceur dans la voix : “Non, mon chéri, on ne fait pas comme ça !” Si ça fait cinq fois que je le lui dis. Bien sûr que non, parce qu’ intérieurement, moi, je suis en colère et je vais pouvoir lui dire avec un ton qui monte : “Ah non, je ne suis pas d’accord ! Je ne supporte pas de voir qu’on ne prenne pas soin des affaires. Ça fait trois fois que je te le dis. Et moi, je n’aime pas avoir à répéter ! J’ai envie que dans ma famille, on prenne soin des affaires. Et j’ai le droit de le dire.” 

Et vous voyez bien la différence : quand je le dis comme ça, en parlant de moi et de ce qui est important pour moi, du fait que ce n’est pas OK pour moi, de ce à quoi je tiens. Avant, j’aurais pu dire, par exemple : “Non, mais qu’est-ce que tu fais là ? Ça ne va pas. Ça fait trois fois que je te le dis. Tu vas finir par m’écouter, oui ou non ?”. Là, je chercherai finalement plutôt à enseigner une certaine obéissance. Genre, je te l’ai dit, tu obéis, et c’est tout. 

Alors ensuite, on peut aussi discuter de ce qui se passe après mon moment de colère. C’est-à-dire que mon but était quand même d’en appeler à la motivation interne de l’enfant, je vais pouvoir en parler une fois que je serai redescendue.

Et ça, c’est la clé aussi dans la démarche. C’est-à-dire que je vais pouvoir après lui dire : “Qu’est-ce qui s’est passé tout à l’heure-là, avec cet objet ? On a déjà parlé de prendre soin des affaires. Ce n’est pas important pour toi ? Où est-ce que tu avais l’impression que ça n’allait pas l’abîmer ?”

On peut toujours revenir dessus. On peut toujours réexpliquer, et même quand on a “dérapé”. On peut revenir, demander pardon, s’excuser, dire qu’on ne s’est pas comporté comme on aimerait se comporter. 

Parce que, nous aussi, on est sur un chemin sur lequel on cherche notre positionnement. Comme eux d’ailleurs, on veut leur apprendre à se parler respectueusement, mais on l’apprend également puisqu’on ne l’a pas appris en grandissant. Donc, on va leur reprocher les moments où ils ne le font pas. 

La coéducation

Mais finalement, c’est une coéducation. On apprend avec eux. On peut tout à fait leur transmettre ce message-là, leur dire : pour moi non plus, ce n’est pas facile. Qu’est-ce qu’on pourrait faire pour progresser sur ce chemin ? Est-ce qu’on peut s’aider les uns les autres ?

Quand j’ai commencé à apprendre l’éducation positive et que j’avais décidé d’arrêter de crier sur mes enfants, une des premières choses que j’ai apprises, c’est l’expression “le cerveau dans la paume de la main”. 

Le cerveau dans la paume de la main

Je ne sais pas d’ailleurs si c’est une des premières choses que j’ai apprises, mais enfin, c’est venu assez rapidement. Et pour ceux et celles qui connaissent cette représentation, le cerveau dans la paume de la main montre un geste quand on est débordé(e)s par nos émotions.

Et du coup, j’en avais parlé avec mes plus grands et on avait adopté ce geste à la famille. Et quand je sentais que ma colère l’emportait et que mes mots, du coup, n’allaient pas être adaptés parce que je n’avais pas encore appris à réellement exprimer autrement ma colère, c’était tout ce que je faisais. Je montrais le geste et je disais à mon fils, je me souviens 12 ans à l’époque. Je lui disais : “Là, je suis comme ça, donc je ne veux pas parler ”. Et c’est tout.

Et là encore, on voit bien que je n’avais pas encore les compétences pour ne pas lui crier dessus, si je laissais s’exprimer ma colère. Mais pour autant, je ne faisais pas semblant de ne pas être en colère et je prenais déjà la responsabilité de ma colère. Moi, je suis comme ça, je me sens comme ça. Et là, je ne suis pas capable. Donc, on en reparlera plus tard. C’était ça que je lui disais. 

Et au fur et à mesure, évidemment, j’ai appris à mettre d’autres mots sur ma colère que ceux qui accusent et qui dénigrent. J’ai appris à en prendre la responsabilité, à utiliser le message JE. Tout un tas d’outils que vous pouvez évidemment apprendre également ou affiner, creuser plus si vous en avez envie, besoin et en fonction d’où vous en êtes sur ce chemin. J’ai plusieurs programmes qui peuvent vous y accompagner. N’hésitez pas à m’envoyer un message et qu’on en discute pour savoir ce qui vous conviendrait le plus pour passer à l’étape suivante sur le chemin sur lequel vous avancez.

J’espère avec plaisir et si vous connaissez d’autres personnes que ce podcast pourrait aider. Partagez-le 

À bientôt !

Apprendre l’éducation positive : comment fait-on ?

L’éducation positive est bien loin de ce que l’on a appris en grandissant, et loin également de ce que l’on observe encore dans notre environnement.

Est-ce possible, dans ces conditions, de développer ses compétences sans réellement se former ?

Voici mon point de vue sur la question, avec des parallèles qui pourraient bien vous parler…

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Si vous préférez lire, en voici également la retranscription.

A-t-on vraiment besoin d’apprendre ?


Est-ce réellement un apprentissage ? Faudrait-il donc se former ?

Pourquoi est-ce que j’ai si souvent,  parmi les parents qui me suivent, des parents qui me disent que “bon sang est difficile”  ?

C’est difficile parce que ça ne correspond pas à l’approche qu’on a apprise !
C’est difficile parce qu’on n’a pas grandi avec l’éducation positive. Parce qu’on ne l’a pas appris, parce qu’on n’est pas entouré aujourd’hui de modèles qui correspondent aux principes d’éducation positive. 

Et donc ça demande de faire autre chose que ce qu’on a appris. Ça demande de faire autre chose que ce que l’on voit. Ça demande de faire différemment.
Ça demande effectivement un apprentissage.

Comme l’apprentissage d’une langue…

Si aujourd’hui, je veux me mettre à parler une autre langue. Il va falloir que je me forme. Ça ne veut pas dire que, en soi, cette langue est forcément difficile.

Nous, on est parti vivre un moment au Mexique. Il a bien fallu apprendre l’espagnol.
Pourtant, l’espagnol en soi n’est pas forcément difficile.
Tous ceux qui naissent et grandissent dans des pays hispanophones apprennent à parler espagnol de façon naturelle. 

D’ailleurs, on peut se reposer la question de ce que veut dire le mot naturel.
Puisqu’en fait, ce n’est pas naturel au sens où ça ne vient pas tout seul quand on naît, mais c’est bien acquis, n’est-ce pas ?
N’empêche que, du coup, avec facilité, les enfants hispanophones parlent espagnol.
Tout comme nous parlons français, sans même avoir eu besoin d’y réfléchir plus que ça en fait. 

En revanche, la parentalité positive, on n’a pas grandi avec.
Donc si on veut s’y mettre, effectivement, il va falloir apprendre à la parler. 

Décider du « niveau » qu’on veut atteindre

Quand on est parti au Mexique, on avait deux possibilités.
On pouvait décider d’apprendre vraiment juste la base. Prendre un petit bouquin qui nous expliquerait comment conjuguer le verbe être et le verbe avoir, un tout petit peu de vocabulaire et puis s’en sortir au quotidien avec la base et savoir demander l’addition dans un resto.
C’est une façon de faire.
À ce moment-là, il faut savoir qu’il faut vivre avec les conséquences de ce choix-là. 

C’est-à-dire que si c’était le choix qu’on avait fait, on aurait accepté également que notre espagnol était limité, que ça permettait de se débrouiller, d’avoir un minimum, d’avoir un vernis. Et que probablement d’ailleurs, on progresserait en plus un peu parce qu’on allait être dans un environnement dans lequel on allait être plus exposé que ça à l’espagnol. Mais ce n’est pas pour autant qu’on allait réellement parler un bon espagnol.

Donc, on a choisi l’option 2.
C’est-à-dire qu’il n’était pas question de seulement piocher par ci par là quelques ressources d’espagnol qui pourraient nous aider à nous donner un vernis, mais bien de nous former à apprendre l’espagnol. 

On a donc suivi une méthode. On a pris un prof qui nous a donné des cours particuliers et on a travaillé pendant des mois. Au début, on avait trois séances par semaine, puis deux séances par semaine. 

Et on faisait des exercices entre les séances. Parce que notre objectif, c’était de réellement bien parler espagnol pour pouvoir réellement échanger, converser avec des Mexicains, pour nous faire des amis et pouvoir plaisanter avec eux et ne pas être limités dans nos échanges quotidiens.

Le bonheur de l’apprentissage

Alors c’était un bonheur. C’est-à-dire que ça a été un travail de le faire, mais c’était intéressant. Et ensuite, surtout, on s’est retrouvé effectivement dans une situation dans laquelle on était heureux de pouvoir parler espagnol. 

Est-ce que ça veut dire pour autant que l’on parle espagnol aussi bien que ce qu’on parle français ?
Alors là, je vais être honnête et malheureusement peut-être vous déprimer par rapport à ce parallèle que je fais avec l’éducation positive…
Bien sûr que non ! On ne parle pas espagnol comme si c’était notre langue maternelle !

On continue non seulement à avoir un accent français (Ça, je pense que ce n’est pas vraiment possible de le changer… en tout cas, pas pour nous), mais en plus, on continue malgré tout à certains moments à faire quelques fautes, à pas avoir forcément exactement le bon ton, à avoir un genre qui va être masculin plutôt que féminin, ou un mot sur lequel on rajoute une lettre, etc.


Mais quand même, on a atteint un très bon niveau d’espagnol. Un niveau qui nous permet de réellement discuter, qui nous permet d’aller au fond des choses.
Et on en est content !
Mais ça a été un apprentissage. 

L’éducation positive requiert aussi cet apprentissage

Pour moi, l’éducation positive, c’est la même chose. C’est-à-dire que comme c’est quelque chose de nouveau et qu’on veut apprendre, ça demande réellement un apprentissage. 

Alors, pourquoi est-ce que ça paraît difficile d’accepter cet apprentissage ?
Pourquoi est-ce qu’il y a tant de parents qui théoriquement aimeraient parler la langue de l’éducation positive  – et c’est peut-être votre cas, vous qui me lisez là maintenant – mais qui ne prennent pas forcément le temps de se former pour ça ?

Les phases d’apprentissage

La façon dont je le vois, moi, c’est lié aux différentes phases d’apprentissage.
Ça, c’est ce qu’on nous apprend régulièrement dans des formations professionnelles, par exemple : il y a plusieurs phases d’apprentissage. 

On dit qu’au départ, on est inconsciemment incompétent : on ne se rend pas forcément compte de ce qu’on ne sait pas faire.
Et puis, quand on commence à nous expliquer un petit peu, on devient consciemment incompétent. Ça, c’est régulièrement ce qui arrive.

Prenons l’exemple de l’écoute des émotions.
Le parent classique, celui qu’on est au départ quand on a grandi dans l’environnement dans lequel la majeure partie d’entre nous a grandi et reproduit simplement ce qu’il a entendu, va régulièrement dire à ses enfants :
“Mais ne sois pas triste ! »
« Ne t’inquiète pas. »
« Ce n’est rien. »
« Ce n’est pas grave. »
« Ça va passer. »
« Ce n’est pas une raison pour te mettre en colère. »
etc…

Tout ce qui peut nier l’émotion de l’enfant parce qu’on veut juste la voir disparaître, cette émotion désagréable. Mais on n’est pas conscient que ce n’est pas forcément la meilleure idée. On est inconsciemment incompétent. 

Et puis, quand je fais des séances avec des parents autour de ce sujet, tout d’un coup, ils se rendent compte qu’effectivement, toutes ces phrases-là que je viens de citer, bien sûr qu’ils les utilisent ! Et donc, maintenant, ils en ont conscience. Maintenant, ils deviennent consciemment incompétents… 

La phase suivante, une fois qu’on a été consciemment incompétent, c’est de devenir consciemment compétent. C’est-à-dire de réussir à placer les bons mots, mais en devant y réfléchir en y mettant réellement de la conscience. 

Et c’est donc la phase d’entraînement en fait. Une fois qu’on a appris la théorie, on passe à la pratique en s’entraînant encore et encore, en avançant peu à peu et en faisant des allers-retours entre le fait d’être consciemment incompétent et consciemment compétent. 

Jusqu’au moment où on s’est suffisamment exercé pour qu’on devienne inconsciemment compétent, c’est-à-dire qu’on se met naturellement, par exemple, à recevoir l’émotion de notre enfant sans même avoir besoin d’y réfléchir. 

La culpabilité

Le problème, c’est que quand on est dans la deuxième phase, où on est consciemment incompétent, c’est souvent la phase dans laquelle arrive la culpabilité. Parce que justement, on se rend compte de tout ce qu’on fait “pas bien”. 

Et les parents qui découvrent l’éducation positive se retrouvent régulièrement dans cette situation dans laquelle, au départ, ça leur semble assez attirant, inspirant, etc. Ils commencent à découvrir quelques points intéressants et là, ils se disent : “Oh là là ! Mais en fait, je fais “tout mal” !”  Et ce n’est évidemment pas agréable de ressentir ça…

Donc pour éviter cette culpabilité, en fait, il y a deux options.

Soit on remet tout ça sous le tapis en disant :
“Ah, mais c’est trop difficile, laisse tomber, ça marche bien comme ça marche !”.
Voire, on remet carrément en cause le sujet lui-même parce que c’est vraiment trop inconfortable.
Donc on a une tendance (inconsciente évidemment) à dire :
“Non, mais de toute façon, l’éducation positive, ça ne marche pas, ou alors ça fait des enfants rois…”
“Enfin, ce n’est pas la bonne méthode, est-ce qu’on est vraiment sûr ?”
etc…

Parce qu’en fait, on ne veut pas avoir à se mettre sur le dos cette pression d’avoir à se rendre compte qu’on n’est pas content de ce qu’on fait. 

S’ouvrir à l’inconfort

Au-delà de savoir si c’est bien ou ce n’est pas bien, peut-être que si on arrivait à s’ouvrir à cet inconfort, on pourrait objectivement se demander ce que nous, on veut développer. 

Et en particulier, est-ce que c’est comme ça que j’ai envie de faire ou est-ce que j’ai envie d’apprendre autre chose ? 

Et à la fois, la difficulté de l’apprentissage fait qu’on préfère se convaincre nous-mêmes qu’on n’a pas envie d’apprendre autre chose parce que c’est plus facile dans le quotidien. 

Si c’est votre cas, de nouveau, je vous encourage à essayer de ne pas tomber dans une culpabilité.
Juste vous dire : “Ah, c’est exactement mon cas.. En fait, je suis motivé, et finalement, je ne fais rien et je me fais croire que je ne suis pas vraiment motivé”. 

Parce que c’est naturel en fait.
C’est une espèce de protection qui fait qu’on essaye autant qu’on peut, tout naturellement, de se retrouver le plus à l’aise possible dans notre quotidien. 

Alors, si on veut revenir sur ce point en particulier, les exemples des effets de la bienveillance ne manquent pas. 

Sortir de sa zone de confort

Le problème pour se convaincre, c’est vraiment ce vers quoi on veut aller. C’est effectivement cette sortie de zone de confort.
D’ailleurs, on parle de zone de confort… mais on est bien d’accord qu’en fait, ce n’est pas confortable !

C’est-à-dire que la raison pour laquelle vous vous intéressez aujourd’hui à l’éducation positive, c’est probablement parce qu’en fait, les méthodes classiques d’éducation ne vous conviennent pas, ne vous semblent justement pas confortables.
Ça induit pas mal de lutte au quotidien, de fatigue, de dépense d’énergie… Vous aimeriez bien avoir une méthode un peu plus agréable – et puis aussi, qui développe autre chose pour vos enfants à long terme.

Pour autant, on dit « zone de confort », non pas pour dire qu’elle est confortable, mais dans le sens où c’est une zone dans laquelle on n’a pas besoin de se poser des questions à chaque moment de ce qu’on doit faire différemment. 
C’est une zone de confort parce que c’est ce qu’on connaît.
Ce n’est pas une remise en cause.

Car c’est ça la difficulté en fait. Quand on se met à apprendre réellement quelque chose, c’est une remise en cause. 

D’ailleurs, reprenons le parallèle avec l’apprentissage d’une langue.
Au début, quand on ne connait pas bien la langue étrangère, et qu’on la parle toute la journée, on finit avec un mal de tête !
Parce qu’effectivement, ça demande de l’énergie de la mettre en pratique, avec et sans les erreurs qu’on fait au départ.

Donc c’est une sortie de zone de confort. 

Se servir de la culpabilité comme d’un moteur

Maintenant la question, quand on le voit comme ça, je ne sais pas ce que vous en pensez quand je vous le  dis comme ça, mais  :

Si on est conscient réellement de ne pas faire exactement ce qu’on aimerait faire, cette culpabilité qui apparait peut réellement servir de moteur. 

C’est-à-dire que cette culpabilité (et là, je vous renvoie à mon article sur la culpabilité des pères, des mères et des pères) peut nous immobiliser ; ou bien, ça peut être une culpabilité saine qui nous donne le signal qu’il y a un écart entre ce qu’on vit et ce qu’on aimerait vivre.  

Et là, c’est un choix personnel.
Est-ce que je décide que malgré cet écart, je reste dans cette situation et je ne fais rien, ou en tout cas, je fais peu, en piochant un peu par ci par là, comme je disais tout à l’heure, pour savoir conjuguer le verbe être..

Ou 

est-ce que je décide que ça en vaut vraiment la peine, et que j’ai envie de savoir réellement parler. 

Et si c’est le cas, si vous avez réellement envie de savoir parler ?

Si on est vraiment motivé

Il faut se former

Vous l’avez compris avec mon partage : mon point de vue, c’est qu’il n’y a pas d’autre option que celle de se former. Il n’y a pas de doute là-dessus. 

La question n’est pas si ça vaut le coup de se former ou pas.
La question n’est pas si vous avez besoin ou pas d’une formation réellement, d’une formation, d’un accompagnement en éducation positive. 

(À condition évidemment d’avoir envie d’apprendre l’éducation positive.
Si vous n’avez pas envie, la question ne se pose pas, vous n’en avez pas besoin non plus.)

Mais si vous avez envie d’apprendre l’éducation positive réellement, de la mettre en place, de la faire vivre au quotidien dans votre famille…

C’est tellement loin de ce qu’on a appris, et c’est tellement loin du modèle qu’on reçoit encore autour de nous aujourd’hui (même si heureusement, ça progresse..) que ça demande de se former. 

Parce que l’éducation positive, ce ne sont pas que des outils, c’est réellement une posture qui est différente et donc ça demande à être affiné au fur et à mesure. 

Après, la question, ce n’est pas tellement, donc, s’il y a besoin de se former ou pas, c’est plutôt comment se former. 

Alors moi, j’ai suivi des tas de formations différentes.
J’ai suivi des tas de formations différentes et sous des formats différents. C’est-à-dire des choses en ligne, des choses en présentiel, des choses en individuel, des choses en groupe.

Avec toujours cette idée d’avancer et de progresser, d’améliorer l’endroit où je suis, avec une idée de maturation et d’avancer sur le chemin.
C’est pourquoi je vous dis toujours qu’on avance ensemble sur le chemin. 

Et d’ailleurs, c’est ce que je vous disais aussi tout à l’heure aussi, sur le côté : mon espagnol n’est pas et ne sera probablement jamais comme celui d’un hispanophone, et ce n’est pas grave.
Finalement, je peux quand même passer ma vie à chercher à l’améliorer.
Et ce sera toujours mieux, vous voyez ? 

D’ailleurs, je continue à me former également en éducation positive.
Encore là, dans un peu plus d’un mois, je vais à une “summer school” (de psychologie adlérienne pour être précis).
Pendant une semaine, je vais suivre des cours intensifs.
Une semaine intense de cours de psychologie pour avancer encore, progresser encore, pour apprendre encore des gens dont c’est le métier, pour pouvoir toujours partager plus, progresser plus, etc. 

La vraie question

Mais donc, ce que je veux dire, c’est la vraie question à laquelle vous avez besoin de répondre, à mon avis, c’est plutôt comment vous former ?
Comment : sous quel format – et comment : auprès de qui ? 

Parce que la bonne nouvelle quand même, c’est effectivement que ces principes d’éducation positive progressent. Ça veut dire qu’il y a de plus en plus d’acteurs qui peuvent vous proposer des choses.

 Il y a de plus en plus d’offres, de solutions, de propositions, de plus en plus de choses qui sont proposées pour avancer sur ce chemin à votre manière. 

Donc à vous de trouver quelle est la formation qui vous convient si vous avez réellement envie d’avancer sur ce chemin. 

Alors évidemment, j’en propose sur la page formation du blog Des 6 doigts de la main

Mais c’est à vous de voir aussi quel est l’accompagnant, l’accompagnante qui vous correspond le mieux.
Il y a certaines personnes qui vont se sentir plus en ligne ou plus en affinité avec d’autres formateurs ou formatrices que moi.
Et c’est OK !
Et ça marche aussi dans l’autre sens : tous autant qu’on est, on n’est pas concurrents.
On avance tous dans le même sens. 

Que vous alliez faire des ateliers Faber et Mazlish ou de discipline positive, ou des ateliers Thomas Gordon de parents efficaces, ou que vous alliez vous former à la communication non-violente, qui n’est pas de l’éducation pure, mais qui apporte des principes, qui vont tellement bien avec ! (Pour le coup, je me forme en continu à la communication non-violente avec des ateliers réguliers..)

C’est vous qui choisissez votre voie. 

En revanche, ce à quoi je voudrais vous encourager et ce avec quoi j’aimerais que vous sortiez de cette écoute, là, maintenant, tout de suite, c’est de vous dire : “OK, j’ai compris, je vais aller me former, je vais aller trouver quelle est l’étape suivante.” 

Voilà.

Pour que peu à peu, vous puissiez affiner également effectivement cette posture.
Parce que la façon dont on avance, ça dépend de la manière de faire, ce dont on a besoin à ce moment-là.

Ça dépend en fait de nos croyances perso, ça dépend d’où on en est sur le chemin.
Ça dépend de tout un tas de paramètres qui font que l’accompagnement va vous ressembler. 

Vous êtes-vous déjà rendu compte de comment certaines lectures soutiennent notre démarche auprès de nos enfants, tandis que d’autres, au contraire, entretiennent un modèle qui n’est plus celui que nous aimerions transmettre ?

Mon fils aîné et mon benjamin ont 11 ans d’écart.

11 ans pendant lesquels nous avons beaucoup évolué dans notre posture parentale.

Et je me suis vite retrouvée à enlever de la bibliothèque de mes enfants des albums qui me paraissaient tout à fait adaptés quand mon grand était petit !

Parce que, peu à peu, ma conscience s’est éveillée.

J’ai alors découvert l’existence d’une littérature pour enfant qui pouvait développer ces notions de bienveillance que nous avions à coeur de transmettre.

Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que je vous parle ici de livre pour enfant sur ce blog…

(Pour découvrir d’autres livres, pour parent et enfant, faites un tour par ma bibliothèque)

Ici, mon amie Anne, membre du cercle des parents heureux, fan d’albums pour enfants, et maman de deux enfants de 5 et 2 ans, nous en présente une petite sélection d’albums pour enfants autour du LIEN.



Pour en savoir plus sur ces livres et les commander, vous pouvez consulter

https://www.leslibraires.fr/

ou vous rendre sur Amazon :

Max et Lapin : la grosse bêtise – Astrid Desbordes et Pauline Martin

Toi et moi : ce que nous construirons ensemble – Oliver Jeffers et Kris Di Giacomo

Nous sommes là – Oliver Jeffers

Cache-lune – Eric Puybaret

Et vous, vous connaissez d’autres albums qui parlent de lien ?

Partagez-les nous en commentaire !!

C’était les vacances… et, au lieu de l’ambiance tranquille et détendue à laquelle elle aspirait, Laure faisait face à des disputes incessantes entre ses enfants.

Elle ne s’est donc pas posé de question quand elle a reçu mon mail, lui parlant de la formation « En finir avec les disputes dans la fratrie »

Aujourd’hui, elle le dit sans détour : ce qu’elle a appris dans la formation lui a permis de

  • mieux comprendre les comportements de ses enfants
  • ajuster ses réactions
  • les aider à s’exprimer, à échanger
  • prendre conscience que la gestion de conflit, ça s’enseigne !

Et grâce à tout cela, enfin, la famille est plus calme…

Pour voir tout le récit de Laure, c’est par ici :

Je crois très fort au fait que la paix, ça s’apprend. Pour plusieurs raisons. D’abord parce que si je ne crois pas ça, alors je perds l’espoir, qui est source de toute piste de progrès ! Mais surtout parce que je le vis au quotidien.
Depuis des années maintenant que j’avance sur le chemin de la parentalité positive, je vis et je vois une évolution chez moi, chez mes enfants, vers une écoute de l’autre et une gestion des conflits qui n’a rien à voir avec celle qu’elle était.

Cette semaine, j’ai encore une fois eu l’occasion de vivre un épisode qui m’a confirmé cette croyance aidante. Je vous raconte…

Une dispute qui dégénère


Vendredi dernier, j’ai vu deux petits garçons se disputer. Ils avaient seulement 6 ans.
La situation avait tellement dégénéré que ces garçons en étaient à se jeter des cailloux à la tête !

Mais bon sang… que se passe-t-il dans notre monde pour que ça puisse se passer comme ça ??

Mon intervention

Quand j’ai vu ça, j’ai immédiatement interrompu les choses d’un « STOP ! » sonore.
Un garçon a fui. L’autre, que je connaissais, s’est éloigné de moi. Tandis que je le suivais, il cherchait à m’échapper. Visiblement, il avait peur que je lui fasse des reproches, bien conscient que lancer des cailloux n’était pas vu d’un bon oeil.
Mais je me suis approchée doucement, et lui ai dit calmement : « Attends, je ne vais pas te gronder. » Il m’a donc laissée m’approcher.

Je me suis mise à sa hauteur, et lui ai dit :
« Dis donc, tu devais être sacrément énervé pour en venir à lancer des cailloux !
– ouuiii,
me répond-il, les larmes aux yeux
– il s’est passé quelque chose ?
– ouuuii
– tu veux m’en parler ?
– il m’a jeté des cailloux !! J’en ai reçu un, là !! »

J’ai pu l’écouter, entendre comme c’était désagréable, et, on a ensuite pu échanger sur le fait que lancer des cailloux en retour ne ferait probablement qu’aggraver la situation.
Cet enfant m’a écoutée parce que j’ai fait le premier pas.

S’il s’est comporté ainsi face à l’autre garçon, c’est parce que, sur le coup, aucune autre alternative ne lui est apparue.
Ensemble, on a pu y réfléchir, et en trouver.

Ma réflexion

Je ne peux pas dire comment il réagira si une telle situation se reproduit, mais je sais que la probabilité est plus forte qu’il évite de jeter des cailloux maintenant qu’on a discuté d’autres stratégies que si je m’étais contentée de lui reprocher son comportement.

Cependant, son attitude, lorsque j’ai voulu lui parler, démontre bien une chose : c’est qu’il s’attendait à la leçon de morale. (et qu’il n’en avait pas besoin !).
Ce qui prouve que c’est la réaction classique des adultes qui l’entourent.
Je ne suis pas surprise… ça aurait aussi été la mienne il y a quelques années.

Parce que, tous autant que nous sommes, nous reproduisons ce que nous connaissons.
Nous n’avons pas appris à faire autrement.

Pourtant…

Il est possible de changer les choses

Oui, il est possible d’enseigner à nos enfants à

  • entendre et laisser passer la vague de l’émotion
  • chercher différentes idées pour faire face à une situation qui leur déplait
  • choisir celle qui convient le mieux

Je vous montre exactement comment dans la formation « En finir avec les disputes dans la fratrie ».

Est-ce facile ? Pas toujours…
Cela demande-t-il du temps, de l’énergie ? Oui, un peu, comme tout apprentissage !
Cela en vaut-il la peine ? Franchement… ai-je besoin de répondre à cette question ?

La paix, ça s’apprend

En fait, soyons clair : La paix, ça s’apprend. Comme les maths ou le foot.
Et là, ce n’est pas moi qui le dis : c’est Thomas d’Ansembourg.
(Une célébrité dans le monde de la communication non violente francophone, dont je suis complètement fan !)

Il soulève même cette réflexion – et je dois dire que j’ai la même :

« Qu’est-ce qui fait que pour des choses très agréables -comme conduire une voiture, parler une autre langue, pratiquer un sport- mais pas fondamentales pour bien vivre, nous sommes prêts à faire des apprentissages rigoureux, déterminés, engagés, avec des efforts, en acceptant que ça ne tombe pas du ciel… et pour la paix, la paix avec soi, toutes les parties de soi, la paix avec l’autre, toutes les parties de l’autre, la paix avec la vie ; on attend que ça tombe du ciel, sans faire le moindre effort… c’est surprenant, non ? »

Quand nos enfants se disputent, en général, on n’a qu’une hâte : celle que ça s’arrête !! Et dans notre hâte, on commet ces erreurs communes face aux disputes entre enfants.

Malheureusement, ces disputes ne concernent pas que les protagonistes, mais bien tout l’entourage.
Chaque dispute nuit à l’ambiance générale, tout le monde se sent tendu, et toute la suite s’en ressent.

Pourtant, on aimerait bien que nos enfants sachent comment faire face au conflit sans en passer par de l’agressivité et de la violence.
On voudrait que nos enfants expriment différemment leur colère, qu’ils se respectent et qu’ils trouvent des solutions à leurs conflits qui conviennent à tous.

Bien sûr, on est conscient que tout cela demande un apprentissage… mais comment faire pour les y aider ? Pour que ce soit plus rapide ?

Je crois qu’en fait, on s’y prend souvent de manière maladroite, sans même s’en rendre compte.

Aider nos enfants dans leur dispute n’est pas évident. Comme d’habitude, on a tendance à reproduire ce qu’on a appris, même quand on constate que ça n’aide pas tellement la situation à moyen terme. Et c’est comme ça qu’on reproduit, encore et encore, des erreurs communes face aux disputes entre enfants, sur lesquelles j’attire votre attention ici.

Parce qu’on ne sait juste pas comment faire autrement.

Ce qu’en disent les enfants…

Avant d’écrire cet article, j’en ai parlé à mes enfants.

Je leur ai demandé quelles étaient pour eux les attitudes des adultes face à une dispute entre enfants qui étaient aidantes, et celles qui ne l’étaient pas.

Mon fils Léon (10 ans) m’a simplement répondu :

« Celles qui sont aidantes, c’est tout ce que tu fais toi, et celles qui n’aident pas, ce sont celles des autres adultes. »

Alors au delà de la flatterie… il y avait un point important dans sa réponse !

Parce qu’il ne faut pas croire que je suis magiquement compétente quand il s’agit de réagir à une dispute ! Non, j’ai beaucoup appris, j’ai beaucoup appliqué, amélioré, affiné, et… en fait j’apprends encore, au quotidien !

S’il a l’impression que mes attitudes sont aidantes, et pas celles des autres, c’est parce que les autres (comme moi il y a quelques années) n’ont pas appris à adopter des attitudes aidantes. Ma manière de réagir aux disputes a complètement changé depuis que je chemine, et j’ai maintenant beaucoup à transmettre sur ce sujet.

C’est pour cela que j’ai créé la formation « En finir avec les disputes dans la fratrie »… mais je vous en reparlerai plus loin !

Quant à ce que m’a dit Anatole, je vous en parle dans la première des erreurs communes

Erreur 1 – Négliger les émotions

Quand il y a une dispute, c’est qu’il y a des émotions. Et, en général, des émotions fortes.

Evidemment : si personne n’était sous le coup de l’émotion, tout se réglerait dans le calme, voire il n’y aurait même pas conflit, parce que chacun aurait la faculté d’écouter l’autre.

Donc, faire fi des émotions présentes, cela revient à nier la dispute.

Cela se traduit par 2 tendances possibles :

celle, justement de vouloir effacer la dispute, ou bien celle de chercher à « raisonner » un enfant encore sous la vague de son émotion.

En « effaçant » la dispute

C’est d’ailleurs parfois littéralement ce qu’on leur dit : « Pas la peine de se disputer pour ça ! ».

En fait, ce n’est pas comme si les enfants AIMAIENT se disputer…

S’ils se disputent, c’est que, pour eux, à ce moment-là, C’EST important.

Suffisamment important pour que ça crée ces émotions.

On ne peut pas toujours le comprendre, et je dois dire qu’il m’arrive encore de leur renvoyer un peu ça… Par exemple en demandant : « C’est tellement important pour toi que ça vaut le coup de se disputer ? »

Quand je dis ça, je l’avoue, mon ton n’est pas toujours exemplaire.. dans le fond, il reflète probablement que je ne trouve pas ça tellement important… mais j’essaye de rester quand même dans l’accueil et la curiosité, comme je le peux, en encourageant quand même à une certaine prise de recul. De mon mieux. Bref.

Tout ça pour dire qu’aborder la situation sous l’angle : « Arrêtez de vous disputer ».. eh bien, comment dire… ça n’a aucune chance de marcher, en fait !

Selon mon fils Anatole (8 ans), une attitude qui n’aide pas du tout, c’est quand l’adulte dit : « Arrêtez, ou je vais devoir vous punir »

Il m’explique que non seulement ça n’aide pas, mais même ça empire les choses !

« Parce que quand on se dispute, on est déjà énervé contre l’autre, alors si en plus on se fait punir, on considère que c’est de sa faute, et on lui en veut encore plus ! »

Logique, non ?

En cherchant à raisonner

L’autre piège, quand on oublie de considérer les émotions, c’est de vouloir directement aller vers un raisonnement pour trouver une résolution.

Sauf que, quand on est sous le coup de l’émotion, on n’est pas capable de raisonner !

Donc, d’abord l’écoute et la validation, ensuite seulement les explications.

Ah tiens, tant qu’on parle d’entrer dans le raisonnement… c’est une transition parfaite pour l’erreur commune suivante.

Erreur 2 – Traiter seulement la partie émergée de l’iceberg

Au moment où on peut vraiment parler avec les enfants, sans que des émotions trop présentes empêchent la conversation, on a cette tendance à rester « collé » à l’épisode.
Comme si, lorsque mon fils Anatole empêche sa copine de tirer dans le ballon, son objectif était vraiment de l’empêcher de tirer dans le ballon !

Si on en reste là, on va entrer dans des considérations du type « toi, quand tu joues au ballon.. », ou « tu peux attendre ton tour ». Bref, on ne va traiter que la partie émergée de l’iceberg, sans chercher à comprendre tout ce qui se joue derrière, sans voir la VRAIE raison de la dispute.

A ce moment-là, pourtant, Anatole cherche à vivre quelque chose de fort pour lui. Il se sent seul, triste, déçu, parce que son copain lui a dit qu’il ne voulait plus jouer avec lui, et il cherche de la compagnie, il voudrait recevoir de l’empathie, il veut sentir qu’il a le pouvoir de faire en sorte que les autres se sentent comme lui et le comprennent….
Waouh ! Mais si on n’adresse que le pied devant le ballon, on passe complètement à côté de tout cet aspect sous-jacent qui est en fait fondamental !

Seulement voilà : pour réussir à aborder les choses autrement, il faut pouvoir prendre du recul, et gagner en conscience.

C’est l’objectif de tout le module 1 de la formation « En finir avec les disputes dans la fratrie ».

Erreur 3 – Devenir l’arbitre de la dispute

Ça, c’est vraiment une erreur commune face aux disputes entre enfants. C’est une erreur classique, et normale.

Évidemment, on a vu tous les adultes autour de nous faire de même en grandissant.

Comme s’ils savaient mieux que les enfants ce qui était bien et mal, ce qui nous convenait, et ce qu’il fallait décider.

Bien sûr, nous avons un rôle de guide auprès de nos enfants. Nous avons la responsabilité de leur transmettre certaines valeurs, certaines règles de vie, et en particulier le respect de l’autre. Mais imposer le respect n’enseigne pas le respect.

D’autant que quand on joue le rôle de l’arbitre, on se trompe toujours !

Pourquoi ? Parce qu’on applique alors l’une, l’autre, ou un mélange des 2 méthodes suivantes :

On cherche le coupable

Avant de pouvoir juger, il nous faut comprendre.

Donc, on commence par chercher le « coupable ».

Rien que dans la démarche, on voit déjà qu’on part mal. Enfin, je dis ça avec le recul… peut-être que vous ne le voyez pas encore, parce que vous n’avez pas encore parcouru le chemin que je parcours depuis plusieurs années, et sur lequel j’avance encore !
Laissez-moi donc expliciter un peu mieux ce que je veux dire.

Quand on cherche un coupable, on reste dans une logique binaire de « bien » et de « mal ».
On entretient implicitement l’idée que l’un des deux a tous les torts.
Ce qui aura un tas de conséquences néfastes sur l’ambiance générale à moyen terme :

  • personne ne va vouloir s’excuser, puisque ça voudrait dire prendre TOUS les torts à sa charge. Or, il faut être deux pour se disputer. En général, il y a des torts des 2 côtés, et des raisons des 2 côtés. Quand on apprend nos enfants à demander pardon (et c’est l’objet d’un contenu entier du module 3 de la formation « En finir avec les disputes dans la fratrie »), on leur apprend en fait à prendre la responsabilité de ce qui les concerne, sans cette notion de « perdre » contre l’autre.
  • celui qui a été déclaré coupable va soit se sentir misérable, et ça ne l’aidera certainement pas à se sentir mieux pour se comporter mieux ; soit il en voudra encore plus à l’autre, et gardera alors un ressentiment qui s’exprimera, sans nulle doute, sous la forme d’une nouvelle dispute dont on vient de semer les graines…
  • celui qui a été déclaré non coupable en ressortira avec un sentiment de supériorité qui confirmera qu’il a raison de se disputer avec son frère / sa soeur, et risque bien de remettre ça en pratique rapidement
  • on encourage un clivage qui crée ou entretient la rivalité

En éducation positive, on ne cherche pas des coupables, on cherche des solutions.

On cherche à être « juste »

D’un certain côté, chercher le coupable, c’est chercher à être juste, chercher à voir où sont les torts, ce qu’il faudrait « réparer »…

Ça part d’une bonne intention : celle de la justice.

Mais que veut dire être juste ?

Sait-on RÉELLEMENT ce qu’il s’est passé ?

Oui, on peut recevoir le récit de l’épisode. Couvre-t-il bien tout ?

A-t-on bien pris en compte que le point de départ, c’était en fait un sentiment de jalousie qui datait de la veille quand… ?

Toute cette partie cachée de l’iceberg… la voit-on ?

Comment peut-on prétendre être juste alors qu’on ne sait pas vraiment ce que chacun vit ?

Ah, et d’ailleurs : quand on intervient pour être sûr que chacun ait « la même chose », est-ce qu’on tient compte des besoins de chacun ?

Pour être juste, vaut-il mieux chercher l’égalité, ou l’équité ?

Argh… tant de questions…

En fait, je crois que ce sont les enfants qui pourront nous aider à être justes. C’est à eux de savoir ce qu’ils vivent, ce qui leur convient, ce qui fera le plus sens en fonction de où ils en sont, et de ce qu’ils sont prêts à accepter, à donner, à recevoir.

On ne peut jamais être juste si on ne les implique pas dans la rechercher de la solution !

Et donc, forcément, en prenant parti, on crée, là encore, du ressentiment.

Bon.

Alors… facile… il suffit de…

Erreur 4 – Les laisser se débrouiller seuls

Ah oui, mais non !

Je sais, cet article vous perturbe. Moi aussi, j’ai été perturbée quand j’ai appris tout ça…

Alors, d’abord, avec ces 3 premières erreurs, on prend conscience de tout ce en quoi on est maladroit quand on intervient dans les disputes.

On s’aperçoit que notre intervention fait plus de mal que de bien.

La conclusion qui s’impose, c’est donc, simplement, d’arrêter d’intervenir ! De les laisser gérer la situation.

Parce que c’est en pratiquant qu’on apprend, donc il s’agit de les laisser pratiquer, expérimenter…

Et vous trouverez effectivement de nombreux articles d’éducation positive qui vous conseilleront ça.

MAIS

mais pour que leur pratique les fasse avancer dans la bonne direction, encore faut-il qu’ils aient un modèle à suivre, non ?

Nos enfants apprennent à parler seuls parce qu’on leur parle.
Si on prononçait devant, 90% du temps, des mots tordus… eh bien ils parleraient avec des mots tordus, évidemment.

Et c’est ce qui se passe avec la gestion de conflit.

Je souhaitre TRÉS fortement que cela change. Mais aujourd’hui, la réalité, c’est que la plupart des adultes

1- ne savent pas mener une gestion de conflit respectueuse

2- ont tendance à user de leur pouvoir pour imposer leur solution

Donc, si on laisse les enfants se débrouiller seuls, ils vont faire la même chose.

cqfd.

DONC

Donc, si on veut réellement amener nos enfants à savoir faire face au conflit autrement qu’en se criant dessus.

Si on veut qu’ils sachent écouter l’autre, qu’ils sachent exprimer leur problème, qu’ils sachent trouver d’autres méthodes que l’agressivité, qu’ils sachent comment chercher des solutions qui pourraient convenir à tous… il va falloir les accompagner.

Seulement, pour ça… il faut savoir le faire. Et on n’a pas appris.

La bonne nouvelle ? On PEUT apprendre !

Et moi, maintenant, je crois vraiment que c’est notre responsabilité.

C’est grâce à cet apprentissage, et cet accompagnement qu’on se retrouve avec un enfant qui a le sentiment que nos attitudes sont aidantes, et que celles des autres adultes ne le sont pas.

Je ne cherche pas à me vanter. Je me suis donnée du mal pour apprendre à sortir du modèle reçu. Et aujourd’hui, je rêve que ce soit le cas pour BEAUCOUP beaucoup plus d’adultes. Parce que ça changerait tout pour nos enfants, et pour le monde en général, si on savait vraiment comment enseigner la paix !

Erreur 5 – Laisser passer l’opportunité

Enfin, vous l’aurez peut-être compris à la lecture de tout ce qui précède, l’erreur que nous faisons devant les disputes de nos enfants, c’est de laisser passer l’opportunité que cette dispute représente.

Oui, la dispute est une opportunité.

Nos enfants ont (comme nous d’ailleurs) une foultitude de compétences relationnelles à développer.

Le conflit sera présent dans leur vie, ça ne fait aucun doute.
Pour que le conflit ne se transforme pas en dispute (c’est à dire la version agressive du conflit, qui, lui, est normal – et même souhaitable parfois, parce qu’il nous encourage à nous remettre en cause), il faut savoir y réagir.

Si on passe d’une dispute à l’autre avec l’attitude du « pompier », en cherchant uniquement, à chaque fois, à éteindre le feu ; sans jamais prendre le temps de leur apprendre à jouer avec les allumettes, alors ils ne développeront jamais ces compétences de vie tellement précieuses !

Alors, ne faisons pas cette erreur.

Au contraire, saisissons cette dispute comme une opportunité d’enseignement, pour, comme l’écrit Morgane en finissant la formation « En finir avec les disputes dans la fratrie », « ramener de l’harmonie au sein de la famille grâce à l’écoute de tous, parents comme enfants, pour trouver un nouvel équilibre dans le respect de tous. »

Vous êtes partant ?