On aimerait que nos enfants s’entendent bien !
Cela demande parfois un temps d’adaptation, surtout pour intégrer un nouveau venu dans la fratrie, alors que les 2 premiers ont déjà trouvé leur fonctionnement.

Voici la question que me pose Marie, maman de 3 garçons de 5 ans et demi, 4 ans, et moins d’un an, à laquelle je réponds dans ce podcast :

“Mes 2 grands sont très proches, comment faciliter l’intégration du petit dernier dans cette dynamique familiale ?”

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Entente dans la fratrie

Bonjour les parents qui cheminent. Aujourd’hui, je voudrais vous parler d’entente dans la fratrie. En fait, je réponds à une question de Marie qui m’écrit : Mes deux grands sont très proches. Comment faciliter l’intégration du petit dernier dans cette dynamique familiale ?

Mise en contexte du cas

Alors pour mettre un peu plus de contexte, il faut savoir que les enfants de Marie ont quatre ans et cinq ans et demi pour les plus grands, et moins d’un an pour le dernier. Donc, la préoccupation est un peu une préoccupation d’anticipation, puisqu’il est logique que les deux grands (puisqu’ils ont quatre ans et cinq ans et demi) n’incluent pas encore complètement leur petit frère de moins d’un an dans leur jeu. Mais la question de Marie, c’est vraiment cette intégration dans le fait, dans le sens où : Comme les deux grands sont très proches, est-ce qu’ils vont laisser de la place à leur petit frère ?

Une étape de conscience : pourquoi se poser la question ?

Alors la question est super intéressante, parce que du coup, ce que cela m’inspire déjà, avant même de commencer à voir quels seraient les conseils pour cela, c’est la conscience de la raison pour laquelle on se pose la question, puisque l‘éducation positive, on appelle aussi cela l’éducation consciente. Et c’est un terme qui me plaît et me parle particulièrement puisque l’idée, c’est vraiment de régulièrement faire un pas en arrière et se poser des questions sur ce qu’on est en train de vivre, sur ce qu’on veut développer à long terme et sur les effets effectivement de nos attitudes par rapport à nos enfants, pour se positionner un peu différemment.

Donc déjà la prise de conscience ici (du moins ce n’est pas vraiment une prise de conscience, mais l’étape de conscience, on va dire), ce serait à mon avis de se poser la question suivante : Pourquoi Marie est attachée au fait que ces enfants se sentent tous bien ? C’est-à-dire, pourquoi tient-elle à ce que le plus jeune des enfants arrive à intégrer cette dynamique familiale déjà établie des deux plus grands ?

Connaître les besoins dans la famille

Alors la réponse peut sembler évidente, mais je trouve que c’est intéressant de se poser la question. Parce que cela permet de voir ce vers quoi on se dirige, ceux que l’on aime, ce à quoi on aspire, ce vers quoi on veut orienter notre boussole. Peut-être que dans la famille de Marie, il y a un besoin d’harmonie (chez Marie, il y a un besoin d’harmonie dans la famille). Peut-être qu’il y a un besoin de collaboration et de coopération… Selon ce qu’elle recherche exactement, ce n’est pas tout à fait la même chose qu’elle va chercher à développer entre ses enfants. Peut-être que c’est un besoin d’empathie ? Peut-être que c’est un besoin de partage ? Et le fait d’être dirigée par ces envies-là, l’envie de nourrir ces besoins-là, va pouvoir lui permettre de créer des choses, qui ressemblent à ce qu’elle veut créer, et de partir de cette envie-là, c’est intéressant.

Être dirigée par ses peurs

Et à la fois, dans cette étape de conscience, il y a aussi tous les aspects positifs, qui nous attirent vers quelque chose, mais également le fait d’être parfois dirigée par ses peurs

Pourquoi se pose-t-elle la question en avance ? Peut-être parce qu’elle craint que justement, le plus jeune ne soit pas inclus dans ce duo que forment les deux plus grands. Peut-être parce que quelque part, il y a une espèce de peur du rejet, qui vient peut-être aussi de son histoire à elle. Et donc c’est intéressant d’être dirigée plus par ses envies, ses aspirations que par ses peurs. Donc, c’est intéressant de s’arrêter une seconde pour voir un petit peu ce qui se cache derrière cette question-là. Parce qu’après tout, le fait que le petit ne soit pas encore intégré au jeu des grands, pour l’instant, c’est assez naturel. Et donc, peut-être qu’il y aura rien besoin de faire pour que ça se passe tout naturellement et que cette crainte n’a pas vraiment lieu d’être. Et donc un peu comme le dit ma mère, le pire n’est pas certain !

Alors, pourquoi Marie prend-elle le temps de s’interroger en avance de phase là-dessus ? Peut-être que chez elle, il y a une peur qui fait écho à quelque chose qu’elle aurait vécu. Je ne suis pas en train de jouer les psychologues et de dire qu’il faut absolument que Marie guérisse de ses propres peurs avant d’aborder son rôle de maman. Ce n’est pas ce que je dis. Je dis juste que c’est intéressant de se poser les questions de l’origine de nos interrogations et de nos envies. 

Quels seraient les avantages d’une dynamique familiale ?

Et puis du coup, (si on voit qu’il y a des peurs là-dedans) pour essayer d’en sortir, parce que finalement toutes les familles ne sont pas pareilles et toutes les situations ont leurs avantages et leurs inconvénients; Ce que je trouverais intéressant, c’est de se poser la question de justement, quels sont les avantages ? Quels seraient les avantages d’une dynamique familiale dans laquelle les deux grands restent très complices sans forcément inclure le dernier ? Quels seraient les avantages pour ces deux grands et quels seraient les avantages pour le dernier ? Parce qu’encore une fois, là aussi, il y aurait des avantages. Il y a évidemment des avantages au fait qu’ils soient tous copains ensemble, mais il y a aussi des avantages à l’autre situation. Je fais exprès de traîner un petit peu dans cette, dans cette remarque-là, pour que vous ayez le temps vous-même de digérer ou de réfléchir aux avantages que cela pourrait être avant moi-même d’en suggérer. Alors, quels avantages peut-on voir effectivement à cela ?

Pour les deux grands

Effectivement, cela peut consolider leur complicité. Et bien sûr qu’on a envie que tous nos enfants s’entendent bien entre eux. Mais une complicité particulière entre deux d’entre eux, c’est leur montrer ce que c’est que d’être complice, c’est leur créer un confident, c’est leur offrir des opportunités de partage, c’est créer un lien fort. C’est une vraie opportunité pour eux.

Pour le plus jeune

Mais même pour le plus jeune, cela peut être de développer plus facilement son autonomie, de savoir se positionner, lui, sans être dépendant des grands (parce qu’il y a des familles dans lesquelles, au contraire, le petit, on est tellement attaché à lui, à le couver, etc, qu’il a du mal à considérer qu’il a sa place sans qu’on s’occupe de lui). Peut-être que si on se retrouve dans une dynamique familiale, dans laquelle les deux grands intègrent peu le plus jeune, peut-être au contraire que cet enfant va pouvoir développer une confiance en lui, qu’il développera moins s’il est mieux intégré. Vous voyez ce que je veux dire ? Je pousse peut-être un peu les choses, mais c’est intéressant de se poser ces questions-là et de voir qu’il y a des avantages et des inconvénients à toute situation. 

Comment faciliter l’intégration du petit dans cette dynamique familiale ?

Une fois qu’on a dit cela et qu’on a pris conscience, on peut quand même se poser la question de comment faciliter l’intégration du petit dernier dans cette dynamique familiale, comme Marie se questionne. Alors déjà, le premier point, le premier conseil que j’aurai à donner à Marie là-dessus, c’est que, c’est toujours plus facile de chercher plus de quelque chose que moins de quelque chose.

Chercher les moments où le petit est intégré

Au lieu de s’attacher, de s’arrêter sur les moments où le petit n’est pas intégré et essayer de faire disparaître ces moments-là, il vaut mieux chercher les moments où le petit est intégré et essayer de développer ces moments-là. Et c’est toujours plus simple de développer quelque chose qui existe déjà, qu’on veut faire grandir et à qui on veut donner plus de place, que de partir de quelque chose qu’on veut voir disparaître. Parce que l’énergie, qu’on met face à quelque chose qu’on a envie de voir grandir, est justement dans la construction, dans l’élan, dans le développement, contrairement à cette énergie un petit peu négative de rejet, en fait.

Accentuer ce moment d’intégration

Et partant de là, ce qui est intéressant, c’est d’accentuer les moments où ça arrive. Parce qu’il y a forcément (même si les grands ont une grande complicité), certains moments où le plus jeune est effectivement intégré. Et donc le premier comportement, qui peut aider de la part du parent, est d’accentuer les moments où cela arrive. Par exemple, une réflexion de cet ordre : J’ai l’impression que vous passez un chouette moment tous ensemble. 


Et là, vous voyez bien que dans ma réflexion, je suis uniquement dans la description : j’ai l’impression, mais je n’affirme rien. Je pose comme hypothèse qu’ils passent un chouette moment tous ensemble. Eux, ils ont le droit de penser cela ou de penser autrement. Ou alors, on peut même leur poser la question en fin de journée : C’était chouette quand vous avez fait ça avec votre petit frère ? Et, ils ont le droit de répondre comme ils ont envie. Moi, ce que je fais en faisant ces descriptions et en les interrogeant, c’est que je les aide à ancrer en eux le fait qu’ils passent effectivement de bons moments avec leur petit frère

Mais je ne suis ni dans le compliment, ni dans l’évaluation. L’évaluation, ce serait quelque chose du type : C’est chouette quand vous passez un moment avec lui. Bravo pour ça les garçons ! Ah, vous êtes tellement gentils de l’intégrer à votre jeu.

Là, on est dans le compliment et dans l’évaluation. Et cela risque de développer (je le dis rapidement, mais c’est intéressant quand même, de voir quand on veut accentuer quelque chose qu’on aime, de quelle manière le faire), d’accentuer un aspect, de développer (si on est trop dans le compliment et l’évaluation) un comportement, qui est lié plus au fait de le faire pour faire plaisir à la maman en l’occurrence, plutôt que de le faire pour le plaisir de le faire soi-même. Et cela change tout par rapport à la motivation interne ou externe (et donc le fait que cela continue à être fait, quand on n’est pas là par exemple). Et puis, aussi le fait de le faire parce qu’on a envie de le faire et non pas de se mettre à se comporter de sorte à plaire à l’autre, d’être plutôt à l’écoute de ce qui se passe en nous, pour les enfants. Donc, c’était le premier point “accentuer les moments où cela arrive”, juste en le soulignant, le décrivant. S’arrêter dessus pour que nos enfants voient ce qui se passe et qu’ils s’en rendent compte également.

Accentuer ce moment avec une sorte de rituel

On peut même accentuer cela aussi avec une espèce de rituel qui serait la complicité du jour, par exemple.
Ainsi, tous les soirs, on pourrait dire : Tiens, quel a été le moment complice du jour ? Et chaque jour, noter ou décrire un moment où il y a eu une complicité avec un autre membre de la fratrie ou un autre membre de la famille. Cela pourrait être aussi avec maman ou papa. Mais forcément, quand on fait ça, il y aura des moments où il y aura complicité avec le plus jeune. Et encore une fois, c’est une façon de le mettre en valeur et donc d’aider l’enfant à être conscient de cette complicité, qui existe déjà même avec l’enfant qui est plus jeune. Donc, avec ce rituel, ils sont pro-actifs et ce sont eux qui cherchent.

Créer des opportunités pour intégrer le plus jeune

Le deuxième conseil, qu’on peut donner et qui va se décliner de différentes manières, est le fait de créer des opportunités pour intégrer le plus jeune dans la dynamique familiale. Donc quel genre d’opportunité il peut y avoir ?

Développer l’empathie

Alors déjà, pour intégrer le plus jeune, il y a cette notion de développer l’empathie.  Plus on a de l’empathie pour quelqu’un, plus on est proche de lui, plus on l’intègre dans nos préoccupations. Donc, un jeu du type “Se mettre à la place d’eux” me semble une piste pour pouvoir développer un peu l’empathie envers le plus jeune. J’imagine quelque chose du type :  Tiens, on fait un jeu ! On imagine que là t’es ton petit frère. Comment vois-tu les choses depuis son point de vue, quand ça se passe comme ça ? 

Et donc se mettre à leur place, se mettre dans leurs chaussures, dans leur peau, c’est voir le monde d’un autre œil et donc depuis l’œil de l’autre. Cela peut permettre de développer aussi la complicité indirecte, en fait, dans la mesure où on comprend mieux ce que vit l’autre et donc on a plus envie d’être avec lui. C’est une première opportunité.

Faire des plus grands, un exemple pour le petit

La deuxième opportunité, c’est de demander aux plus grands de montrer à leur petit frère comment on fait quelque chose. Alors, je ne parle pas forcément d’enseignement au sens de “Apprend lui à”, parce que les enfants, qu’on met en position d’enseignant, peuvent parfois prendre une posture un peu trop dans la directive (comme ils le reçoivent souvent de ceux qui leur enseignent), dans la correction, dans les remarques de ce qui ne va pas, etc. Donc juste veiller à cela, quand on encourage un de nos enfants à enseigner quelque chose à un autre enfant, qu’il soit plus grand ou plus petit d’ailleurs (parce que parfois, il y a des plus jeunes qui savent faire des choses que des plus âgés ne savent pas encore faire. Ce n’est pas forcément lié à l’âge, même si ça l’est souvent puisque c’est une question d’expérience). Mais, ne serait ce que de montrer, parce qu’en fait, si on peut expliquer à nos enfants que chacun apprend particulièrement par le modèle, on peut, dans ce cas, les encourager à montrer des choses (que tu n’as pas expliqué). 

Et montrer quelque chose pour inspirer l’autre et ici inspirer en l’occurrence le petit frère, c’est une bonne façon d’inclure le petit frère dans la dynamique familiale. J’imagine, par exemple, (je l’ai en tête en même temps que je dis cela) à un petit enfant, qui est en train de jouer avec un jeu pour passer des formes dans des trous (vous voyez comme c’est souvent le cas autour d’un an). On peut très bien imaginer un des grands, qui joue à cela devant lui, juste un moment. Il joue devant lui parce que lui, il va savoir mettre les bonnes formes au bon endroit et puis, c’est tout. Ensuite, il laisse le bébé faire. Mais il le laisse faire sans commenter, parce que le plus jeune a besoin aussi d’essayer, de se tromper, etc. Mais, le fait d’avoir vu le grand frère faire, il va voir que c’est possible. Cela peut être une façon de créer de la complicité entre les enfants. 

Faire un petit jeu spécifique

La troisième idée qui me vient, c’est de faire, carrément, un petit jeu spécifique. Si vraiment Marie a envie de développer cela chez ses enfants, elle peut créer un petit jeu avec ses grands :

  • avec des papiers à tirer pour faire une activité minute avec le petit frère, 
  • des petits défis comme jouer à coucou avec ton petit frère, faire rire ton frère, 
  • cela va être de chanter une chanson, … 

Des choses comme cela, cela peut être des petites activités, qu’elle encouragera à faire, sous forme de jeux avec les plus grands.

Inclure soi-même le plus jeune

Et la dernière idée que j’ai et qui va faire le lien avec cette espèce de parentalité consciente, c’est tout simplement d’inclure soi-même le plus jeune dans certains jeux qu’on fait avec les plus grands. 

Et pourquoi cela ferme la boucle ? Parce qu’encore une fois, nos enfants n’apprennent jamais mieux que par le modèle. Et donc si on se pose la question de comment ils peuvent, eux, intégrer le plus jeune dans la dynamique familiale, la meilleure façon de faire, en fait, c’est de le faire nous-mêmes.
C’est-à-dire (explicitement en le faisant, mais sans forcément l’expliciter oralement) nous en incluant le plus jeune. Ainsi, voici les exemples qui me viennent en tête : 

  • J’ai des souvenirs de moments où on faisait des jeux de société avec nos plus grands, que les plus jeunes étaient à côté de nous. On leur donnait certaines pièces. Typiquement si on jouait aux échecs, au fur et à mesure que les pièces d’échecs étaient éliminées de l’échiquier, les pièces éliminées pouvaient être mises dans les mains du plus jeune, qui jouait avec ces pièces. De sorte que, d’un certain côté, il était avec nous dans le jeu, même s’il ne participait pas au jeu, puisqu’il n’en avait évidemment pas la possibilité à ce moment-là. Mais cela permettait quand même qu’il soit inclus dans l’activité, puisqu’il jouait avec les mêmes choses et à côté de nous.

Et le faire nous-mêmes, c’est aussi une façon de montrer à nos enfants comment ils peuvent aussi le faire eux-mêmes (à un moment, par exemple, où les deux grands décident de jouer ensemble et d’avoir quand même la possibilité, pour le petit frère d’être à côté sans que ce soit dérangeant, en se sentant faire partie de la démarche). 

Voilà les conseils que j’aurais aujourd’hui pour Marie. J’espère qu’ils vous ont parlé à vous aussi. Si vous avez aimé ce podcast, n’hésitez pas à lui mettre cinq étoiles sur votre plateforme de podcast et à le partager avec des parents que cela pourrait intéresser. Et puis, si vous avez d’autres idées pour inclure le plus jeune, n’hésitez pas à m’envoyer un message sur coralie@les6doigtsdelamain.com  ou à laisser un commentaire sous l’article de ce podcast. 

Et si vous avez d’autres questions à m’envoyer, auxquelles vous aimeriez me voir répondre dans ce podcast, de la même façon, vous pouvez me les envoyer par mail à coralie@les6doigtsdelamain.com.

À bientôt et bon cheminement

La parentalité positive peut parfois être dogmatique, je le sais. Et pour certains parents, cela crée un stress qui les paralyse ou les laisse perdus. Conscients de ce qu’il “ne faut pas faire”, ils essayent d’appliquer des principes généraux sans avoir pris le temps de développer d’autres compétences. Par exemple, le principe qui veut que éducation positive et punitions ne fassent pas bon ménage.
Donc, du jour au lendemain, on leur dit de ne plus punir leurs enfants.
Oui mais… comment poser des limites sans punitions ? Y a-t-il vraiment des alternatives ?

Je ne dis jamais aux parents que j’accompagne d’abandonner de but en blanc les punitions. Non. Punissez vos enfants, si c’est aujourd’hui votre manière de poser vos limites. 
En revanche, j’aime encourager les parents à comprendre pourquoi et quand ils punissent. Je leur transmets pourquoi l’éducation positive déconseille les punitions. Je leur explique que c’est possible de faire autrement, et que je ne punis plus mes enfants depuis des années. 
Et surtout, je les accompagne à développer d’autres manières de faire, d’autres outils AVANT d’imposer un monde sans punition dans lequel, faute d’alternatives, ils se sentent débordés !

Il me semble important de parler de tout ça aujourd’hui, dans un contexte dans lequel on entend de plus en plus de parents perdus devant des principes d’éducation positive qu’ils ont tendance à confondre avec du laxisme…

Si vous voulez écouter cet article sous sa forme audio, en voici les enregistrements.

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Ce qui m’a inspiré cet article mêlant éducation positive et punitions

Le week-end dernier, je suis allée jusqu’à Bordeaux (je vis à Londres) pour assister au congrès Innovation en Education organisé par Julien Péron et son équipe. Un week-end dense et inspirant, pour lequel je n’ai pas regretté de me déplacer. 
Le congrès est un endroit de rencontres, et toutes les conférences sont sources d’apprentissage, de réflexion, et surtout d’inspiration ! 

J’ai cependant été dérangée par la fin de la conférence de Guila Clara Kessous. 
Guila nous a principalement parlé des principes de communication prônés par Faber et Mazlish, rien de bien nouveau pour moi, qu’elle relie à la psychologie positive, puisqu’elle a suivi le cours sur le bonheur de Tal Ben Shahar à Harvard. (un auteur que j’avais d’ailleurs évoqué dans mon article « Développer sa capacité au bonheur« )

Pourtant, au moment des questions, une maman l’interroge :
“Et que dit l’éducation positive sur les punitions ? Parce que moi, je n’arrive pas à faire autrement avec ma fille de 16 ans…”

Réponse de Guila (forcément mal retransmise puisque nous sommes 24h plus tard au moment où j’écris ces lignes, dans le TGV vers Paris) :
“Bon.. c’est sûr qu’il ne faut pas de punitions trop humiliantes, mais quand même, c’est ok de poser des punitions, car les enfants ont besoin de limites. L’idée va être de leur donner un choix type “préfères-tu que je te prive de téléphone ou … «  » – je ne sais plus quelle était l’autre option.

Pardon ???
C’est à dire que cette intervenante, qui cherche à porter la voix de Faber et Mazlish – et qui propose du coaching pour aider les parents de surcroît – nous explique la “bonne” manière de poser des punitions ? 
Donc, si je l’écoute, éducation positive et punitions, ça colle.
Mais a-t-elle vraiment lu Faber et Mazlish jusqu’au bout ?

J’aurais apprécié qu’elle réponde plutôt :
“Faber et Mazlish, et l’éducation positive dans son ensemble, ne valident pas les punitions, non.
Cependant, en tant que maman, je me heurte à une vraie difficulté à poser mes limites autrement, et voici comment je compose avec ça…”

Ça aurait été à la fois précis et honnête. 

En réalité, ce que dévoile vraiment Guila Clara Kessous, c’est qu’elle est en cheminement, et que sur son chemin, elle n’est pas encore sortie des punitions.
Et ça, c’est ok. Parce que c’est difficile. Parce que c’est un processus.
Savoir qu’on n’est pas encore en mesure d’appliquer au mieux tous les principes de l’éducation positive, c’est une chose.
Modifier ces principes pour qu’ils collent à ce qu’on fait, c’en est une autre.
Parce que ça, ça transmet une image fausse ce qu’est vraiment l’éducation positive.

Donc, ça m’a donné envie de répondre à mon tour !

Faisons ensemble le point sur

  • l’éducation positive et les punitions
  • le cheminement du parent

Le point de vue de l’éducation positive sur les punitions

Avant tout, reprenons la réponse à cette question posée, qui était assez claire : “Que dit l’éducation positive sur les punitions ?” – et, en particulier dans le cadre de cette intervention : « Que disent Faber et Mazlish sur les punitions ? »

La réponse est sans ambiguïté : Faber&Mazlish sont contre. 

Elles m’avaient d’ailleurs bien aidée à évoluer sur cette méthode qu’évidemment, moi aussi, j’utilisais ! 
Comment dire ? Le chapitre 3 du livre Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent (celui que nous citait l’intervenante) s’intitule quand même “Remplacer la punition”.
Peut-on vraiment être plus clair que ça ?

F&M précisent même que Haïm Ginott, leur mentor, pense qu’un enfant devrait vivre les conséquences de son comportement, mais pas de punitions.
Selon lui, il n’y a pas de place pour des punitions dans une relation de confiance.

Et voici, pour soutenir ce point de vue, ses arguments phares : 

  • La punition est une distraction
  • La punition n’enseigne rien
  • La punition “dédouane”
  • La punition favorise rancoeur et rapport de force

Voyons ce que chacun de ces points signifie vraiment. 

La punition est une distraction

L’enfant puni va très probablement trouver cela injuste. 
Tout simplement parce que le priver de télé parce qu’il a mal parlé à son frère, bon sang, “ça n’a rien à voir !!” (mots rapportés par une maman que j’accompagnais)

Donc, dans son coin, il va ressasser toutes les raisons pour lesquelles c’est injuste, et focaliser sur son ressentiment. 
Est-ce qu’à ce moment-là il réfléchit à ce qu’il a fait ? Absolument pas ! 

Au contraire, on lui a servi une distraction sur un plateau, et il va donc pouvoir ignorer ce qu’il a fait. 
En fait, la punition prive l’enfant de son travail de prise de responsabilité.

La punition n’enseigne rien

L’un des grands principes de Haïm Ginott, c’est que “Pour se comporter bien, il faut se sentir bien.”. 

En cela, il rejoint complètement l’un des principes d’Adler (sur lesquels se fonde la Discipline Positive) : “Un enfant qui se comporte mal est un enfant découragé.”

L’idée – que je ne vais pas creuser ici, mais que vous pouvez aller creuser dans cet article si le coeur vous en dit – , c’est que si un enfant se comporte de manière inappropriée, c’est que c’est ce qui lui vient de mieux à ce moment-là, dans l’humeur qu’il a. 

Est-ce que ça veut dire que c’est ok de se comporter mal ? Non.
Et nous le lui dirons.
Mais nous ne nous arrêterons pas là. 

Car notre rôle, à ce moment-là, est également de l’aider à développer des alternatives.
Pour qu’il puisse, la fois suivante, agir autrement. 
C’est bien ce que nous cherchons à obtenir, non ? 

Est-ce que la punition lui apprend comment faire autrement ? Il ne me semble pas…

Imaginons par exemple un enfant qui en insulte un autre. 
S’il en arrive là, c’est probablement que ça bout à l’intérieur de lui. 
Si la réaction de l’adulte est de le punir, est-ce que ça lui donne des pistes pour savoir comment réagir AUTREMENT la fois suivante, quand ça bout à l’intérieur ?Absolument pas.

Si l’on veut que les choses changent, on aura plutôt intérêt à l’aider à savoir comment traverser son émotion, à l’aider à développer son empathie, à lui apprendre à dire ce qu’il vit tout en en assumant la responsabilité, etc… Là, on sera dans l’enseignement.

Ah, c’est sûr, c’est plus long…
Qui a dit que la parentalité positive était facile ? C’est un des aspects qui la distingue de la permissivité !

La punition “dédouane”

Quand on a commis un crime, on paye. Et ensuite, on repart de 0. 
C’est comme ça en tout cas que notre système de justice fonctionne, et cela fait donc, consciemment ou non, partie de nos croyances ancrées. 

Ainsi, au collège, l’enfant qui enfreint les règles reçoit en punition une heure de colle. 
Une fois qu’elle est faite, il ou elle a payé, et on peut passer à autre chose. 

Pas besoin de réparer quoi que ce soit, de s’interroger sur la raison de la règle ou sur l’implication de son infraction. Juste une punition, c’est tout. 
Ah.. et puis rien non plus, pour reprendre le point précédent, en terme d’enseignement pour savoir faire autrement. 

Clairement, je peux vous dire que mon fils Léon, qui a reçu récemment sa 1e heure de colle en 6ème, trouve que la punition est injuste (a donc eu du mal à discuter avec moi de ce qu’il s’était vraiment passé – manque de responsabilité…), n’est pas plus avancé sur comment moins discuter en classe, et, maintenant que l’heure de colle est faite, considère que c’est de l’histoire ancienne. 
Ah… sauf que quand même, il en veut à sa prof, et est donc moins bien disposé à son égard… ce qui conduit à l’argument suivant : 

La punition favorise rancoeur et rapport de force

Enfin (j’écris “enfin” parce que je vais m’arrêter là dans les arguments, mais j’aurais pu continuer à ajouter à cette liste..), la punition nuit à la relation. 

Quand vous punissez, vous imposez. 
Vous n’êtes pas avec, vous êtes contre. 
Et vous êtes en train de passer le message suivant : “Je détiens tout pouvoir sur toi.”“Je suis plus fort, et je peux t’imposer ce que je veux”. 

Sauf que personne n’aime entendre ça. 

En général, quand on cherche à contrôler quelqu’un, ça a plutôt tendance à le pousser à se rebeller, l’avez-vous remarqué ?
Ça nuit à la coopération.

Clairement, le résultat, c’est une déconnexion. 
Là où, je vous le rappelle, ce qui nous permet d’avancer ensemble, c’est bien la connexion !

Si vous êtes trop souvent dans cette démarche de déconnexion, le résultat sera une absence de lien, tout simplement. 

Et peu à peu, la punition encouragera plus à la dissimulation qu’au partage. 
C’est logique, non ?

Remarque : cette dissimulation sera encore plus systématique chez les ados que chez les enfants.
Non pas parce que les enfants en auront moins envie, mais parce que c’est plus facile pour un ado, à moins de l’enfermer à la maison…

Thomas Gordon écrit d’ailleurs (dans Parents Efficaces) : “Dans les familles où les parents se sont basés principalement sur leur pouvoir pour contrôler et diriger leurs enfants au cours de leur jeune âge, les parents se préparent inévitablement un dur choc lorsque leur pouvoir perdra son importance et qu’ils n’auront plus ou presque plus d’influence.”

Conclusion : la punition n’est pas seulement inefficace mais carrément contre-productive ! 

Pour bien comprendre l’impact de la punition 

Je sais que tout ceci peut rester un peu théorique. Ça vaut pourtant la peine de s’y attarder un peu…
Car l’idée de l’éducation positive, c’est surtout d’être une éducation consciente !

Alors, à la manière de F&M, j’aimerais vous proposer une projection, pour que vous appréhendiez mieux tous ces points. 
On va jouer à “mets-toi dans mes chaussures” ! 
Vous êtes prêt ? C’est parti. 

Vous êtes puni

Partons d’une situation évidemment rarissime, puisque nous, parents, savons toujours comment bien nous comporter… et imaginons un parent qui crie sur ses enfants.

Dans le fond, ce parent sait que ce n’est “pas bien”, et il n’en est d’ailleurs pas fier…
(combien de fois je vous ai entendu parler de cette culpabilité qui vient après les cris..)

Ça vous est déjà arrivé ? 
Bon, j’imagine que oui.. comme à moi… alors qu’on a l’impression de faire de notre mieux, pas vrai ?

Donc imaginez que, dépassé par la situation, vous avez crié sur votre enfant. 
Imaginez maintenant que quelqu’un (l’autre parent par exemple) vous donne une punition pour sanctionner ce comportement inadéquat, et “poser des limites”.

Qu’est-ce que ça fait en vous d’être puni ? 

Je parie que, comme l’explique Haïm Ginott : 

1- Vous êtes tellement furieux contre votre partenaire qui se permet de juger ce que vous faites sans savoir ce que vous avez traversé avant d’en arriver là, que vous ressassez ce ressentiment sans repenser, justement, à ce qui vous a conduit à ça.

2- Vous n’êtes pas plus avancé ni plus compétent pour éviter les cris la fois suivante

3- Ce qui n’est pas grave, puisque dans le fond, vous considérez que vous avez “payé” pour ce que vous avez fait, ça efface l’ardoise, et vous pouvez repartir d’une page blanche, sans vous poser plus de question.

4- En revanche, vous sortez de l’expérience avec une rancoeur contre votre partenaire, qui vous pousse à ne plus lui faire confiance… et d’ailleurs, la prochaine fois que vous criez sur vos enfants, vous éviterez de le lui dire ! 

cqfd.

De quoi auriez-vous eu besoin à la place de la punition ?

Allez-y, prenez une minute pour y réfléchir. 

Vous avez crié sur votre enfant… et ce serait une bonne chose de faire face à vos responsabilités.
Qu’est-ce qui pourrait vous aider ?
Quelles attitudes pourrait avoir votre conjoint qui se révèleraient bien plus “productives” que la punition ?

Voici ce qui me vient, lorsque je me projette… à vous de voir si ça vous parle. 

Écoute et compréhension

D’abord, j’aimerais qu’il m’écoute. (Je dis “il”, parce que j’applique ce raisonnement à mon cas, mais libre à vous de changer le pronom !)
Qu’il m’aide à comprendre ce qu’il s’est passé en moi. Sans me juger. 
Je n’attendrais pas de lui qu’il me dise que j’ai eu raison et que c’était une bonne chose, bien sûr que non, mais pas qu’il me juge pour autant.

En fait, j’attendrais de lui qu’il m’aide à voir le problème en face. A faire face à ce qui a causé ce comportement. 
J’aimerais qu’il m’aide à mieux me comprendre.
Car j’avais une raison, c’est sûr. Et même une raison positive. Mais elle peut être difficile à voir.

Expression de soi

Ensuite, s’il ressent que c’est inacceptable pour lui (je vous rappelle que nous traitons ce cas comme un parallèle à ce qui peut nous arriver avec les enfants), j’aimerais qu’il me le dise gentiment, en parlant bien de lui. 

Ça ressemblerait à quelque chose comme : 
“J’entends comme ça a dû être difficile pour toi, et je comprends mieux comment tu en es arrivée là. De mon côté, je sens que ça me secoue, et ça ne me convient pas d’être dans une maison où l’on se crie dessus. Je ne suis pas d’accord. Est-ce qu’on pourrait voir ensemble comment on pourrait éviter ce genre de situation à l’avenir ? »

Aide à la recherche de solution

Enfin, on discuterait de nos idées. 

Par exemple, si on s’aperçoit que je deviens impatiente quand le rythme est trop soutenu en fin de journée, on pourrait chercher ensemble comment l’alléger un peu. 
Il pourrait aussi m’aider à chercher comment j’aurais pu réagir autrement, pour que j’aie plus de chances d’avoir d’autres idées la fois suivante. 
On pourrait convenir d’un signal entre nous pour qu’il prenne le relai quand je sens que je vais déborder. 

Quelle différence cela fait-il ?

Est-ce que vous sentez à quel point, avec une telle démarche, le message est différent ? 

Dans le premier scénario, je me sens dévalorisée, incapable, et je me retrouve en colère, à rejeter la faute sur quelqu’un d’autre. 

Dans le deuxième scénario, je me sens comprise, soutenue, et encouragée pour avancer et m’améliorer. 

Voyez-vous mieux la différence entre éducation positive et punitions ?

Alors, lequel des ces deux chemins préférez-vous ?

Continuez quand même de punir vos enfants, ou comment on réconcilie (temporairement) éducation positive et punitions

J’en arrive enfin à l’objectif de cet article. Celui de faire baisser la pression

Rome ne s’est pas faite un jour. Arrêter de punir ses enfants demande un cheminement.
C’est ok.
Vous faites de votre mieux, et c’est déjà pas mal ! 

Donc, oui, l’objectif est bien de se débarrasser des punitions, et il n’y a pas de raison que vous ne puissiez pas le faire. 
Mais, encore une fois, pas du jour au lendemain.

La remise en question

Si vous me lisez encore, c’est probablement que vous commencez à votre tour à remettre en question la punition. 

C’est déjà un grand pas ! 

Parce que sortir d’un modèle qu’on connait, c’est accepter de s’ouvrir à d’autres possibilités, c’est accepter de sortir de sa zone de confort. 

Voir les choses d’un autre point de vue, c’est un gage d’ouverture d’esprit. 
Et c’est un énorme premier pas vers le changement. 

On ne peut pas changer avant de s’être ouvert à la possibilité que c’était possible.

Donc, si ce que vous avez lu jusqu’ici est déjà une remise en question, restez un peu avec ça.
Le temps que ça infuse. 

Les alternatives

Ensuite, si vous voulez sortir des punitions, vous aurez besoin de développer d’autres outils. 
D’avoir des alternatives à votre disposition. 

Ben oui, parce que sinon, vous allez vous retrouver perdu devant un comportement inadéquat. 

Vous ne voudrez pas punir, parce que vous avez bien compris que ça n’aiderait pas, mais vous n’aurez pas d’autre idée. 
(normal, puisque la punition reste LA méthode de votre entourage)

Alors, vous risquez fort de ne rien faire, et c’est là que BOUM vous basculerez sans l’avoir voulu dans la permissivité… parce que vous ne saurez plus comment poser vos limites. 
Et puis.. vous souffrirez de la situation, alors vous craquerez, et BOUM, vous retomberez dans l’autoritarisme.
Et puis, vous regretterez… alors… vous m’avez comprise ! 

Donc, on prend les choses dans l’ordre, on ne laisse pas tomber tout le cadre d’un coup, on apprend d’abord à le poser autrement

Vous voulez, vous aussi, apprendre ces alternatives ?

👉🏻 Inscrivez-vous à la formation « Sortir des punitions »

Et tant mieux, en fait, si ça prend un peu de temps.

Parce que… ça m’amène à mon avant-dernier point.

Le contexte

Je vais être honnête : même si vous pouviez magiquement savoir manier les alternatives, elles ne fonctionneraient probablement pas avec vos enfants.

Je vous entends d’ici : “Pardon ? Tu es en train de me dire que la parentalité positive ne fonctionne pas ?”
Non. Je suis en train de vous dire que si on cherche à changer de méthode sans avoir changé le contexte, ça ne marche pas. 

C’est logique dans le fond. 
Allez, reprenons le jeu de “mets-toi dans mes chaussures” pour que vous compreniez bien.

Vous travaillez dans une entreprise, et votre responsable supérieur est dans une relation complètement verticale. 
Il vous impose son point de vue sans vous demander votre avis, il vous critique et vous sanctionne quand vous faites des erreurs, il surveille tout ce que vous faites et n’écoute pas vos raisons d’agir quand les actions ne lui conviennent pas. 
Clairement, vous êtes plein de rancoeur, et sans aucune envie de collaborer avec lui. 

Un jour, il lit que son comportement n’aide pas ses employés à donner le meilleur d’eux-mêmes.
Il lit que la confiance et l’autonomie ont bien plus de chances de créer une ambiance propice à un travail bien fait. 

Le lendemain, il décide qu’il ne va plus surveiller. Comme ça, d’un coup.
Est-ce que vous allez immédiatement vous mettre au travail avec plaisir, ou est-ce que, plutôt, vous en profiterez pour en faire le moins possible ?

Vous m’avez comprise, n’est-ce pas ? 

La relation

Avant de se débarrasser des punitions, et d’utiliser d’autres méthodes pour poser nos limites, il va nous falloir créer un climat de confiance et de coopération. 
On va travailler sur la relation avec notre enfant.
C’est la relation qui est au coeur de la parentalité positive. 

Je ne sous-entends que vous n’avez pas une bonne relation avec votre enfant.
Mais compte-tenu du modèle ambiant, vous avez peut-être ue relation toute verticale, correspondant à la croyance reçue que l’adulte est supérieur à l’enfant, et que ce dernier devrait juste lui obéir sans discuter.

La parentalité positive encourage à développer une relation plus horizontale.
Une relation d’échange et de confiance.

C’est d’ailleurs ça qui est beau ! 
Parce que tout est là : dans cette belle relation qu’on veut avoir avec eux.

Le courage d’avancer sur le chemin

Voilà, j’arrive au bout de mon article. 
J’espère vous avoir transmis à la fois de l’inspiration, et du lâcher-prise. 

Je sais que ce chemin de “poser ses limites sans recourir à la punition” peut être effrayant. 

Parce qu’il sort des sentiers battus, et que les objections s’enchainent dans notre cerveau qui cherche à revenir à ce qu’il connait : 
“Et si ça ne marche pas ?”
“Et s’ils deviennent des enfants rois ?”

Alors, pour conclure, j’ai envie de reprendre ce que nous transmettait ce week-end Victoria Guillomon, que j’ai également découverte au congrès Innovation en éducation (comme ça, la boucle est bouclée) : est-ce que vous préférez être guidé par la peur ou par l’amour ?

A vous de faire votre choix.

S’il est largement reconnu que le stress peut avoir un impact négatif sur les adultes, de plus en plus d’études suggèrent qu’il l’est tout autant sur les enfants et les adolescents. 

Cet article explore les différentes façons dont les enfants ressentent et expriment le stress, les symptômes auxquels les parents doivent être attentifs et quelques conseils sur la façon de réduire le stress chez les enfants.

Cet article a été rédigé par Honoré BOIVIN du blog https://srtnmind.com/.

Le stress n’est pas toujours dangereux chez l’enfant

Le stress peut avoir un impact négatif sur notre santé, tant physique que mentale. Mais qu’en est-il des enfants ? Le stress a-t-il toujours un effet négatif sur eux, ou peut-il parfois être bénéfique ?

Une étude récente apporte un éclairage sur cette question. L’étude a révélé qu’à petites doses, le stress favorise en réalité la bonne santé mentale des enfants et peut même les aider à faire face aux défis de la vie. Selon les chercheurs, cela s’explique par le fait que le stress contribue à « aiguiser » le cerveau et rend les enfants plus alertes et plus réactifs. En d’autres termes, un peu de stress peut être bénéfique pour les enfants, à condition qu’il ne devienne pas trop envahissant.

Ne vous inquiétez donc pas si votre enfant se sent un peu stressé de temps en temps. Ça peut être bon pour lui ! Veillez simplement à ce qu’il ait de nombreuses occasions de se détendre et de se relaxer, afin qu’il ne soit pas submergé par le stress. Nous verrons cela en détails plus bas dans l’article.

Les symptômes du stress chez l’enfant

Lorsque les enfants sont stressés, cela peut se manifester de plusieurs façons. Ils peuvent avoir des sautes d’humeur, se renfermer ou être déprimés. Ils peuvent également sursauter facilement, avoir des difficultés de concentration ou faire des cauchemars. 

Les enfants stressés peuvent aussi devenir agressifs ou hyperactifs. 

Dans certains cas, le stress peut être géré en modifiant tout simplement le mode de vie. Toutefois, si les symptômes sont graves ou persistent pendant une période prolongée, votre enfant peut avoir besoin de consulter un professionnel de la santé mentale pour obtenir des conseils ou une thérapie.

Les impacts du stress dans l’éducation des enfants

Les impacts comportementaux

Le stress est un élément naturel de la vie, mais pour les enfants, il peut être particulièrement accablant. Lorsqu’ils sont confrontés à des situations stressantes, les enfants peuvent agir de manière turbulente ou destructive. Ils peuvent s’effacer socialement et s’isoler. Ces changements de comportement peuvent avoir des répercussions sur la scolarité et la vie sociale de l’enfant

Les impacts cognitifs

Outre les changements de comportement, le stress peut également entraîner des troubles cognitifs. Des études ont montré que les enfants soumis à un stress chronique ont des difficultés à se concentrer et à retenir les informations. Ils peuvent également avoir du mal à prendre des décisions et à résoudre des problèmes. 

Les impacts émotionnels

Enfin, le stress peut avoir des impacts émotionnels sur les enfants. Ils peuvent devenir irritables, anxieux ou déprimés. En effet, l’anxiété est l’un des troubles psychologiques les plus courants chez les enfants, et elle peut avoir un certain nombre de conséquences négatives. 

Par exemple, les enfants anxieux peuvent avoir des difficultés à dormir, à se concentrer ou à interagir avec les autres. Ils sont également plus susceptibles de souffrir de maux d’estomac, de maux de tête et de fatigue. Dans les cas graves, le stress chronique et l’anxiété peuvent conduire à l’évitement de l’école et même à des pensées suicidaires. 

Il est clair que le stress n’est pas à prendre à la légère, tout particulièrement lorsqu’il s’agit des enfants.

Comment les parents peuvent-ils aider ?

Encourager les pratiques de relaxation 

La pratique de la relaxation peut aider les enfants à lutter contre le stress en leur apprenant à gérer les situations stressantes de manière saine. Lorsque les enfants apprennent à se détendre, ils sont mieux à même de gérer leurs émotions et de faire face au stress. 

Les techniques de relaxation telles que la respiration profonde et la relaxation musculaire progressive peuvent contribuer à réduire l’anxiété et à améliorer l’humeur. De plus, ces pratiques peuvent favoriser les pensées positives et procurer un sentiment de calme. Par conséquent, la pratique de la relaxation peut être un outil précieux pour aider les enfants à gérer leur stress.

Et de manière détournée, ça peut être inséré dans une partie de jeu !

Pratiquer des activités créatives

La créativité a été associée à la réduction du stress chez les enfants comme chez les adultes. Lorsque nous nous engageons dans des activités créatives, notre cerveau libère de la dopamine, une substance chimique qui contribue à améliorer l’humeur et à réduire l’anxiété. 

Par ailleurs, le fait de créer quelque chose peut nous aider à nous sentir plus confiants. Ainsi, s’exprimer de manière créative peut être très valorisante pour les enfants et est un bon moyen de se libérer de la pression des bonnes notes et des bonnes performances extrascolaires . 

La créativité peut également aider les enfants à développer des compétences en matière de résolution de problèmes et à envisager les défis sous un angle nouveau. Par conséquent, la pratique régulière de la créativité peut être un moyen efficace pour les enfants de déstresser et de développer d’importantes aptitudes à la vie quotidienne.

Prendre le temps de discuter

Parents et enfants sont souvent si occupés qu’ils ont à peine le temps de se parler. Pourtant, prendre le temps d’avoir une conversation est nécessaire pour le bien-être des enfants (et les parents !). 

En effet, parler permet aux enfants d’exprimer leurs sentiments et de partager leurs préoccupations. Ainsi, les enfants qui se sentent à l’aise pour parler avec leurs parents se sentent soutenus et aimés et sont mieux à même de faire face au stress.

De plus, prendre le temps de parler avec son enfant peut contribuer à renforcer la relation. Lorsque les enfants sentent qu’ils peuvent compter sur leurs parents, ils sont plus susceptibles de se sentir en sécurité et confiants. 

Mettre en place des routines du soir

Après une longue journée d’école et d’activités extrascolaires, il peut être difficile pour les enfants de se détendre et de se relaxer. Ils peuvent alors avoir du mal à s’endormir le soir, ce qui peut favoriser le stress, l’épuisement et les rendre grincheux le lendemain.

Une étude publiée en 2015 (sur 10 085 parents) indique que la mise en place d’une routine du soir aide les enfants à mieux dormir et à se relaxer. Par exemple, vous pouvez commencer par une activité apaisante comme la lecture ou le bain. Ensuite, vous pouvez passer à des étirements légers ou à des exercices de respiration profonde. Enfin, vous pouvez terminer par une histoire avant le coucher ou un simple exercice de méditation. En suivant cette routine, votre enfant apprendra à se détendre et à évacuer le stress de la journée. Il sera ainsi en mesure de passer une bonne nuit de sommeil.

Encourager les pensées optimistes

Lorsque les enfants se concentrent sur les aspects positifs d’une situation qu’ils sont en train de vivre, ils sont plus susceptibles d’être plus résilients et d’être plus confiants. Cela peut conduire à une meilleure prise de décision et à une plus grande tolérance au stress. 

De plus, les pensées optimistes peuvent aider à libérer des hormones de bien-être comme la sérotonine et la dopamine, ce qui peut réduire davantage les niveaux de stress. 

Attention : il ne s’agit pas de nier ce que ressent votre enfant en cherchant seulement à lui faire voir le bon côté des choses. Seulement de l’encourager, après avoir reçu ce qu’il vivait, à voir AUSSI ce côté-là. Ou en tout cas, à voir s’il y est prêt…

Et chez vous, comment vivez-vous le stress ?

Dans l’épisode précédent « Égalité, source de rivalité », je vous encourageais à vous éloigner de la recherche d’égalité pour traiter chacun de vos enfants comme s’il était unique.

C’est parfois plus facile à dire qu’à faire…

On se retrouve régulièrement face à des situations où l’égalité semble la seule manière de s’en sortir.

Parlons aujourd’hui de l’une de ces situations, et des choix qui s’offrent alors à nous.

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Si vous voulez voir la formation sur les émotions que j’évoque à la fin de ce podcast, il vous suffit de suivre ce lien.

Si vous préférez lire, en voici également la retranscription.

Égalité, cas concret

Bonjour les parents qui cheminent. 

Dans mon épisode précédent, intitulé “Égalité, source de rivalité”, je vous avais parlé de cette démarche, que l’on a tendance à appliquer en tant que parent : on veut être sûr que chacun de nos enfants ait la même chose. Comme ça, on ne prête pas le flanc à des commentaires du type : “Mais pourquoi lui, il est plus que moi ?”. 

Je vous avais promis de vous expliciter les options possibles, dans un cas très concret d’une maman, qui suit la formation En finir avec les disputes dans la fratrie, qui sort des comparaisons et de la recherche d’égalité entre ses enfants, et qui me dit : “Il y a quand même des cas, où je me retrouve dans des situations, dans lesquelles je me sens un petit peu démunie. Je ne sais pas comment faire autrement.”  Son exemple est le suivant : “Quand je vois qu’il ne reste que peu de céréales pour le lendemain matin, je fais deux pots égaux séparés pour éviter les drames”. C’est-à-dire que le drame, ce serait que son fils arrive en premier et en laisse à peine, voire fini toutes les céréales, avant l’arrivée de sa sœur, par exemple.

Comment fait-on effectivement dans ces cas-là ?

C’est une chose de dire qu’on ne cherche pas l’égalité. Mais on va se retrouver au quotidien face à des situations comme ça, dans lesquelles clairement, il n’y a juste pas assez de céréales pour les deux. Donc, quelle serait la manière “juste” de se comporter dans notre système ? La justice, c’est souvent le partage et donc on va se retrouver à se dire : “Bon bah voilà, je vais prendre la décision tout de suite, au moins il n’y aura pas de drame”. 

Et cela peut être OK, de prendre cette décision-là, parce qu’on fait aussi avec les moyens du bord. Et si on sait que le lendemain matin (parce qu’on a déjà vécu ce genre de situation), cela risque de faire un drame, que l’on n’a pas le temps et que l’on veut éviter les choses, peut-être qu’une option, qui est écologique pour nous à ce moment-là, c’est effectivement de séparer en deux pots pour que chacun ait la même chose et que ce soit plus simple à gérer (cela ne donne pas forcément l’idée que ce sera plus simple à gérer, parce que les enfants peuvent encore s’interroger sur les raisons pour lesquelles il y a deux pots. “Et oui, mais les dernières fois qu’on a fini un paquet,…”). S’ils sont vraiment en rivalité, ils peuvent toujours trouver à redire. Mais effectivement, on a quand même tendance à se dire que ça va simplifier les choses.

Quel problème cela induit-il ?

En réalité, il y en a deux. Le premier, c’est effectivement cette notion d’entretenir nos enfants dans cette recherche d’égalité à tout prix, donc de rester dans la comparaison et d’entretenir la rivalité, comme on en a parlé dans l’épisode précédent. Le deuxième, c’est que finalement, on les prive d’une opportunité d’apprentissage, puisque faire face à cette situation dans laquelle il n’y a pas assez de céréales pour les deux, c’est une opportunité d’apprentissage.
Donc, nous, notre comportement, notre réaction par rapport à cela, va s’adapter à la priorité qu’on a à ce moment-là et les ressources qu’on a pour faire face à la situation.

Ainsi, dans le cas de la maman qui m’écrit, sa priorité, clairement, c’était que la préparation du matin se passe bien, que ce soit plus simple, plus fluide. Et donc, elle n’avait pas forcément en elle les ressources qu’il fallait pour accompagner ses enfants, si jamais cela se transformait en drame. Donc le choix qu’elle a fait, c’est de séparer les pots.

Que faire pour que cela devienne une occasion d’apprentissage ?

Si jamais, c’est effectivement le choix que vous faites : qu’est-ce que vous pouvez faire pour que ce soit quand même une occasion d’apprentissage ?

C’est qu’au moment où vous le faites, vous séparez les pots ce soir-là, parce que ce sera plus simple pour le lendemain matin. Mais, vous pouvez quand même (du fait d’en avoir pris conscience au moment où vous le faites) lancer la conversation et cela pourra vous 

servir pour une occasion suivante, où ce genre de cas se représentera.

Aborder le sujet

Par exemple, le lendemain soir, vous pouvez aborder le sujet en disant par exemple : “Tiens, je voulais vous parler d’un truc. Hier soir, quand vous étiez déjà couchés et que je me suis rendue compte qu’il n’y avait pas assez de céréales pour vous deux ce matin, j’ai pris la décision, comme vous l’avez vu, de séparer les céréales, qui restaient en deux pots. Et d’ailleurs, je crois que ça s’est bien passé ce matin. Ok, mais finalement, je me suis dit : Est-ce que c’était vraiment une bonne démarche ? Parce que du coup, j’avais présupposé que, dans le cas où il n’y a pas assez de céréales, la meilleure solution était de séparer en deux. Mais est-ce que c’est vraiment la meilleure solution ? Est-ce que si ça se trouve, vous, vous préférez dans ces cas-là (quand il n’y a pas assez pour un bol complet) prendre autre chose que des céréales ? Si ça se trouve, vous auriez pu trouver votre propre solution, en fait. Qu’est-ce que vous en dites ? Qu’est-ce que vous auriez fait si vous étiez descendus et qu’il n’y avait pas eu assez de céréales pour vous deux ? Comment pensez-vous que ça se serait passé ?

Alors là, déjà, il peut y avoir un échange autour de cela. Comment ça se serait passé ? Comment auriez-vous réagi ? Afin qu’eux aussi puissent prendre du recul par rapport à cela. Et puis, si on se rend compte dans la conversation, qu’effectivement, la façon, dont cela se serait passé, aurait réellement été un drame. Genre, il y en a un, qui admet avec toute bonne foi, et d’ailleurs, on peut le remercier de sa bonne foi, que : “Ah ben moi, clairement, si j’étais descendu le premier, j’aurais pris des céréales et puis c’est tout”. “Ah ben moi, je n’aurais pas été contente”, aurait dit l’autre ? par exemple.

On pourrait dire : “OK, et du coup finalement, c’était plutôt une bonne idée pour ce matin, de séparer les deux, parce que ça a rendu les préparatifs plus simples. Mais qu’est-ce qu’on pourrait envisager d’autre ? Qu’est-ce qui aurait été chouette de faire dans ces cas-là ? Qu’est-ce qu’on pourrait faire la prochaine fois ? Est-ce que vous avez vraiment besoin que je sépare les céréales en deux pots, quand il n’y en a pas assez ?” 

Vous voyez, on peut lancer cette conversation ; On peut discuter et peut-être que les enfants ne vont pas tout de suite trouver une solution qui convienne à tout le monde. Mais, rien que le fait de soulever cette question, d’en discuter, …, cela va les aider à y réfléchir. Cela va planter une graine. Et puis, il y a aussi la possibilité, qui n’est pas à ignorer (on ne peut pas prédire le pire), qu’ils trouvent effectivement une solution d’eux-mêmes, ou voir que dès le départ, ils disent effectivement que : “Non, en fait, moi, je n’aime pas avoir un demi bol, j’aime mieux dans ces cas-là, s’il n’y a pas assez pour tout le monde, prendre carrément autre chose”.
Voilà, donc c’est vraiment une conversation à lancer. Ce qui permet de faire le lien avec l’autre cas dans lequel on ne fait rien par rapport aux céréales, je veux dire, d’accord !

Donc voilà, ce que je veux dire, c’est que si nous, on décide que nos ressources pour le matin, on ne les a pas, et que donc la priorité, c’est que ce soit fluide. Si on pense que c’est la meilleure solution, c’est ok de partager en deux pots temporairement, pour le court terme. Il est important de saisir quand même, d’avoir conscience qu’il y a un point d’apprentissage, et donc saisir ce point d’apprentissage, pour lancer la conversation et faire évoluer la famille et les enfants.

Ne rien faire et observer

Maintenant, l’autre option, c’est de décider de ne pas séparer les céréales en deux pots. Et dans ces cas-là, qu’est-ce qui se passe ? Donc, on ne fait rien sur les céréales et on observe ce qui se passe le matin. Le premier cas, qui n’est pas forcément impossible, c’est qu’il n’y ait pas de drame, D’accord ! Donc, on peut ne rien faire et observer, qu’il n’y ait pas de drame, qu’ils trouvent leur solution et que tout se passe bien. Et dans ces cas-là, on note bien le fait que, franchement, on n’avait pas beaucoup confiance en nos enfants, que c’est quand même chouette de voir que cela peut bien se passer, et qu’on n’est pas obligé d’anticiper toujours le pire. On pourra même le leur dire en disant : “Oh là là les gars, j’ai vu qu’il ne restait pas assez de céréales pour tous et finalement vous avez trouvé votre solution. Et c’est hyper agréable pour moi de voir que, même quand il y a quelque chose qui n’est pas comme d’habitude, dans la routine, ça reste fluide le matin”.
On peut tout à fait s’en saisir et le commenter.

Traverser ce qui se passe

Maintenant, dans le cas peut être plus probable, selon cette maman, en tout cas, où cela se passe en drame, on peut se saisir de cela, comme justement, une opportunité d’apprentissage, déjà du fait de traverser ce qui se passe. C’est-à-dire qu’on peut accueillir (dans l’exemple qu’elle avait donné, où ce serait son fils qui descendrait en premier, qui prendrait toutes les céréales et que la fille serait frustrée), accueillir ce qui se passe pour sa fille et refléter sa frustration : “Ah ben mince, il y a plus de céréales pour toi et du coup, tu es déçue. Et toi, tu penses qu’il aurait dû t’en laisser ? Je comprends”. Voilà, il n’y a pas de jugement là-dedans. Ce n’est pas nous qui allons dire : “Ah oui, effectivement, il aurait dû t’en laisser”, mais on va refléter ce qu’elle pense. 

Et ça, c’est un accompagnement de nos enfants pour qu’ils soient à l’écoute de ce qui se passe et de les interroger : “OK et qu’est-ce que tu vas faire du coup maintenant ?” On peut l’accompagner à cela.

Lancer la discussion là-dessus après

Et dans tous les cas, cela n’empêche pas de faire ce qu’on a dit dans le premier cas, c’est-à-dire qu’ensuite (peut-être pas le matin), en profiter pour lancer la discussion là-dessus : “Tu as vu ce matin que ça ne s’était pas très bien passé, puisque ta sœur était déçue qu’il n’y ait plus de céréales. La prochaine fois qu’il n’y a pas assez de céréales pour tout le monde, que pensez-vous que l’on puisse faire pour que ça se passe bien pour tout le monde ?”

Ne rien faire le soir et anticiper le matin

Ou on peut également ne rien faire le soir et anticiper cela le matin, avant que la crise ne se produise. On peut, mais ça, ça dépend encore une fois de notre disponibilité et de nos ressources. 

Peut être qu’on n’a pas l’espace pour faire ça le matin, mais on peut aussi décider d’anticiper. C’est-à-dire (j’ai conscience que c’est s’ajouter de la charge mentale dans le rythme du matin, et ce n’est peut être pas la bonne option. Je vous donne juste la liste des options qui existent, pour que chacun fasse ses choix en fonction de son contexte) que vous pouvez donc anticiper, c’est-à-dire vous dire le soir : “Tiens, c’est parfait !” (Évidemment, ce n’est pas parfait, mais finalement, cela va être encore une fois une opportunité d’apprentissage). Donc, vous pouvez juste anticiper le lendemain matin.

Ainsi, le lendemain, quand les enfants descendront, on pourra leur dire : “Les enfants, il faut juste que je vous prévienne : il n’y a pas assez de céréales pour vous deux. Donc j’aimerais qu’avant que vous vous serviez, vous décidiez ensemble de “Comment vous allez faire pour que tout le monde soit satisfait?” Je ne sais pas si, du coup, vous avez tous les deux envie de céréales ou pas ce matin. Mais ça vaudrait peut-être le coup d’avoir un échange autour de ça.” 

Et ensuite, on voit comment ça se passe, on les laisse se débrouiller, autant que possible. Si on voit que la conversation ne se passe pas bien, ça veut dire qu’ils ont encore besoin de soutien, dans le développement des compétences de gestion de conflits

Et dans ces cas-là, je vous envoie directement sur ma formation En finir avec les disputes dans la fratrie, qui va vous expliquer comment les aider à développer les compétences de gestion de conflits, à savoir :

  • traverser ses émotions,
  • écouter celles des autres,
  • réussir à définir le problème en tenant compte des points de vue de chacun,
  • trouver des alternatives à l’agressivité pour essayer de nourrir son besoin,
  • voir quelles seront les conséquences des différentes alternatives,
  • choisir la bonne entrée en discussion,
  • s’affirmer.

Bref, tout un tas de compétences, qui sont précieuses pour tout de suite, mais aussi à long terme, pour quand ils seront grands.

Voilà, j’espère que cet exemple vous donne des pistes concrètes. Si vous êtes confrontés à des situations similaires, et que du coup, cet épisode vous aide à voir les situations autrement, mettez-les en commentaire, ce sera toujours intéressant. Et si vous pensez que ce podcast peut aider d’autres parents, partagez-le.

Je vous souhaite une bonne fin de journée. À bientôt !

Quand on sent que nos enfants se sentent en rivalité les uns par rapport aux autres, on a tendance à s’assurer que tout soit bien égal entre eux, pour ne pas donner prise à des réflexions du type : “Pourquoi il a ça et pas moi ?”.

Pourtant, cette habitude va plutôt accentuer le phénomène !

Dans cet épisode, je vous parle des raisons pour vous éloigner de cette notion d’égalité…

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Si vous préférez lire, en voici également la retranscription. 

Égalité, source de rivalité ?

Bonjour les parents qui cheminent !

Égalité, source de rivalité ? Oui, on a tendance à vouloir traiter nos enfants de la même manière. Etre sûr qu’il reçoivent la même chose, car comme ça, au moins, il n’y aura pas de rivalité entre eux. Les parents n’auront rien à justifier pour expliquer que : “Oui, mais l’autre, il a plus que moi !”. Et pourtant, plus on cherche l’égalité, plus on entretient cette rivalité ! Voilà ce dont je vais vous parler aujourd’hui.

Mise en contexte

Je sais que c’est un peu contre-intuitif… Remettons d’abord les choses dans leur contexte ! Quand on parle de rivalité, en fait, c’est que l’on réfléchit à comment éviter les disputes entre les enfants. 

Quand on sent une rivalité entre nos enfants, on sent qu’ils ne se sentent pas bien à leur place. Et non seulement, on est malheureux pour eux, qu’ils ne se sentent pas bien à leur place, qu’ils ne trouvent pas leur place dans la famille, mais en plus, cette réalité crée des disputes dans la famille. 

Soyons clairs, ce n’est pas tout à fait le cas dans toutes les familles, même quand il y a des disputes entre enfants. Il y a en fait, 2 grandes catégories de disputes : il y a les disputes qui découlent de cette rivalité et il y a les disputes qui découlent d’un manque de compétence en gestion de conflit. 

Parce que je fais une grande différence entre le mot dispute et le mot conflit. C’est-à-dire que j’ai une formation, qui s’appelle En finir avec les disputes dans la fratrie, dans laquelle j’explique qu’en finir avec les disputes, ce n’est pas en finir avec les conflits. Dans la mesure où il y a toujours des situations de conflit, car il y a des moments où nos besoins sont en “compétition” : on n’a pas besoin des mêmes choses au même moment et parfois nos besoins ne correspondent pas à ce que l’autre voudrait. Par exemple, l’un a besoin de compagnie, lorsque l’autre a besoin de calme. Et forcément, cela vient en compétition, donc il y a conflit ! 

La question est de savoir : comment va-t-on gérer ce conflit ?  Est-ce que l’on va gérer ce conflit avec violence, agressivité,… ? Et cela veut dire transformer cela en dispute ou est-ce que l’on va réussir à gérer ce conflit en discutant, en ouvrant la conversation, en étant plein d’empathie, en écoutant le point de vue de l’autre, en sachant s’affirmer,… Et ça, ce sont des compétences de gestion de conflit !

Gestion des conflits

On voit bien que c’est quelque chose qui peut manquer à nos enfants et même aux adultes, mais cela explique en partie les disputes. D’ailleurs, quand on se dispute, par exemple, avec quelqu’un au téléphone ou bien qu’on se dispute avec quelqu’un dans la rue,… Car ça nous arrive de nous disputer avec quasiment des inconnus. Et ces inconnus là, on n’est pas en rivalité avec eux, en général. On se dispute avec eux, parce qu’on n’a pas dans cette situation suffisamment de compétences de gestion de conflit, pour nous permettre de voir un autre moyen de gérer ce que l’on fait là. Ok, donc ce que l’on cherche à faire, ce n’est pas de nous débarrasser du conflit, puisque le conflit, par essence, il est logique qu’il existe dans certaines situations. Ce que l’on veut en revanche, c’est sortir des disputes et savoir gérer les situations de conflit avec bienveillance

Quand les disputes découlent de la rivalité

Maintenant, je voudrais vous parler du cas particulier, où ces disputes découlent en réalité d’une rivalité. Donc on n’est pas seulement dans une question de compétences au niveau de la communication, au niveau relationnel, pour réussir à éviter le quiproquo et la logique classique de notre société, qui est beaucoup dans le rapport de force de “Je vais te démontrer que j’ai raison et que toi, tu as tort”. Mais c’est plutôt aborder une situation, qui est dans une énergie de rivalité, en fait, la personne est en rivalité avec l’autre, elle est dès le départ dans un positionnement un peu de revanche. Elle cherche déjà la rivalité parce qu’elle a du ressentiment par rapport à l’autre. Elle cherche à faire en sorte que l’autre ne se sente pas bien. 

Donc elle n’est pas en train de transformer son conflit en dispute par manque de compétences, elle est en train de transformer son conflit en dispute parce qu’elle a l’impression que c’est ce qui va faire souffrir l’autre. Et c’est son but, vous voyez ce que je veux dire ! 

Dans ces cas-là, il est important de travailler effectivement sur ce sentiment de rivalité, qui existe dans la fratrie. Parce que si ce sentiment est trop fort (ça dépend des fratries, mais quand il y a un vrai grand sentiment de rivalité qui s’est installé entre un frère et une sœur, entre deux frères, entre deux sœurs), on va se retrouver dans une situation dans laquelle l’enseignement des compétences de gestion de conflit se heurte un peu à un mur, puisque dans le fond, l’enfant n’a pas envie d’apprendre ces compétences, puisqu’il ne veut pas sortir de la dispute en réalité. Dans ces familles là, c’est souvent le cas quand les enfants sont très proches. 

En particulier, il peut arriver des situations dans lesquelles l’aîné a du ressentiment envers le suivant, qui est proche, ou alors ça peut être entre l’aîné et le deuxième, ou ça peut être s’il y a un aîné qui a plusieurs années de plus que les 2 suivants. Par exemple, on peut se retrouver avec un aîné effectif, même s’il n’est pas réellement dans la même famille puisque il est aîné par rapport au suivant, vous voyez ce que je veux dire. Toujours est-il que dans ces situations-là, il est classique (pas systématique heureusement), que le plus grand des 2 enfants proches se retrouve un peu “menacé” par le suivant et cherche à prouver son importance à lui, en essayant de montrer sa supériorité. 

En réalité, il est entré dans cette question de rivalité, comme si son propre rôle n’existait que s’il arrivait à montrer à tout le monde, lui y compris, qu’il était supérieur à l’autre, et donc en rabaissant l’autre autant que possible. C’est ça un peu la rivalité entre frères et sœurs, en tout cas, le cas le plus classique.

La résultante à cette rivalité : la course à l’égalité

Or une chose que, nous en tant que parents, on a tendance à faire en réaction à ça, et qui en réalité, entretient cette rivalité, c’est justement de chercher l’égalité. Parce que cette rivalité se traduit parfois par des plaintes de la part d’un ou des deux enfants, sous l’angle de “Oui, mais pourquoi lui, il a droit à ça et pas moi”. On voudrait ne pas donner de point d’accroche à cette plainte là, en se disant qu’on va donner la même chose à chacun. Et ce que je veux vous dire aujourd’hui, c’est que malheureusement, c’est contre-productif !

Egalité = comparaison = ressentiment

Alors pourquoi c’est contre-productif ? Là encore, il faut que je revienne un pas en avant. Avant de parler d’égalité, je vais vous parler de comparaison. La comparaison est une source de tension entre les enfants. Et si je pousse le cas de façon un peu caricaturale, vous allez bien comprendre. C’est-à-dire que vous imaginez bien que si je vais en face de mes enfants et que je dis ouvertement : “Ton frère est beaucoup plus intelligent que toi, il est beaucoup plus gentil, pourquoi est-ce que toi, tu n’arrives pas à faire les choses comme je te le demande ? comme le fait ton frère. Et pourquoi il faut toujours que je te répète 10 fois la même chose ? Alors que ton frère, regarde il est déjà prêt,… 

Quand je compare comme ça, forcément je crée du ressentiment chez l’enfant à qui je le dis. Et en réalité, même chez les deux ! C’est-à-dire que je crée un ressentiment chez l’enfant auquel je dis ça, d’accord puisqu’il se dit : “Non mais ça va, mon frère a toujours raison, il est toujours mieux que moi… Je vais lui montrer, moi, ce que ça fait d’être mieux. Je vais montrer à mes parents qu’il n’est pas toujours mieux”,… Puis je vais me venger, en fait, contre lui.

Mais même l’enfant, que l’on valorise, n’est pas bien. Imaginons qu’il y ait un grand frère et une petite sœur. Et que l’exemple que j’ai donné, soit quelque chose que j’ai dit à la petite sœur. Si je ne dis pas ça à la petite sœur, mais que je dis au grand frère :” Ah qu’est-ce que c’est agréable de voir toute l’aide que tu m’apportes dans la maison ! Ta sœur, c’est pas elle qui aurait fait ça !”

On pourrait imaginer que le fait de ne pas dire ça à la petite sœur ne crée pas de ressentiment. Mais en réalité, on entretient dans ce cas le grand frère dans un positionnement de” Je t’aime parce que tu es mieux que ta sœur, parce que tu vaux mieux que ta sœur”. Ainsi, on l’encourage finalement à continuer d’écraser sa sœur pour garder cette position-là.

La comparaison implicite

Donc tous les exemples que je viens de donner (j’espère que ce sont des choses que vous ne faites déjà pas chez vous !), puisque là je vous ai donné l’exemple d’une comparaison directe, qui assez facilement semble quelque chose qui va heurter la relation entre les frères et sœurs. Vous êtes bien d’accord que si on veut instaurer entre eux une complicité, les encourager à ne pas être l’un contre l’autre de cette façon-là, ça ne risque pas d’aider. 

Le problème, c’est que cette comparaison est parfois plus subtile que ça. C’est-à-dire que parfois la comparaison est un peu implicite

Par exemple, je me souviens m’être attrapée moi-même dans une situation comme ça, où je m’adressais à ma fille, il y a plusieurs années : “Alors, on attend plus que toi ! Tout le monde est déjà dans la voiture. Qu’est-ce que tu fais ?” Bon là, clairement, on sous-entend que ses frères (en l’occurrence ses frère puisque je n’ai qu’une fille) ont été plus rapides qu’elle. Et donc, on est également dans la comparaison !

Ou bien quand on fait des comparaisons liées à l’âge, et très souvent le cas : “Oui, mais toi tu es grand”. Cela sous-entend que l’on est en train de le comparer à l’autre. Et donc d’insister sur le fait que le “grand” vaut plus que le petit. Bien sûr que ce n’est pas ce que l’on pense fondamentalement, mais c’est un message que l’on passe. Alors, je pourrais creuser ça, mais je vois que je n’arrive pas encore à ce que je voudrais vous présenter aujourd’hui, donc je vais accélérer un petit peu.

La comparaison, source de rivalité

Pour vous dire que quand je vous parle de comparaison, je crois que vous voyez bien l’idée que cette comparaison va en fait entretenir la rivalité. Puisque la comparaison est une source de compétition. En fait, quand on compare, c’est que l’on est en compétition. Et nous, ce que l’on veut instaurer dans notre famille, ce n’est pas l’esprit de compétition, c’est l’esprit d’équipe justement et de coopération ! On va donc vouloir s’éloigner des comparaisons.

Egalité versus Equité

Si je vais donc un cran plus loin et que je viens vers le principe de l’égalité. En réalité, vous voyez que mathématiquement, c’est la même chose. Parce que pour savoir s’il y a égalité, il va falloir comparer. Donc si on cherche à apporter à chacun de nos deux enfants la même chose, c’est que l’on reste dans une démarche de comparaison, de voir s’ils ont la même chose ou pas. Ainsi, on les entretient eux-mêmes dans cette réflexion, dans cette observation : “Est-ce que j’ai la même chose que l’autre ou pas ?” 

Or en réalité, cette égalité n’est pas atteignable. C’est une utopie de penser qu’on va toujours, à chaque instant de la vie, donner la même chose à chaque enfant. D’abord parce qu’ils n’ont pas la même chose, par définition, depuis qu’ils sont nés. Ils ne sont pas dans la même famille : il y en a un qui est l’aîné, alors que l’autre ne l’est pas déjà. 

Ils ont également des parents qui sont différents, car les parents ont évolué entre le premier enfant et le deuxième. Ils ont des parents qui sont différents, car ils ne sont peut-être pas dans la même situation de vie, peut-être que le lieu d’habitation est différent, peut-être que le travail de l’un ou des 2 est différent. Bref, ce n’est pas la même vie ! Donc, ils n’auront pas la même chose au même moment, et ça c’est une première chose. C’est la réalité ! 

Parce qu’ils n’ont pas le même caractère non plus, d’accord. De plus, non seulement c’est une “réalité” parce qu’on peut pas faire autrement, mais c’est une réalité aussi, parce que c’est souhaitable. Chaque enfant est différent. Là je reviens sur le fait qu’ils n’ont pas le même caractère. Chaque enfant est différent, a des envies différentes, a des besoins différents,… Et donc l’idée, c’est d’apporter à chacun selon ses besoins. 

On n’est pas dans une question d’égalité : tout le monde doit avoir la même chose. Bien évidemment, on grandit dans une société qui nous apporte énormément cette notion. C’est pour ça que l’on a du mal à sortir de ce modèle. C’est vraiment ancré dans notre culture “Liberté, Egalité, Fraternité”. D’ailleurs à l’école, il y a énormément de choses qui sont fondées sur ce principe d’égalité. Bien que dans les programmes, on explique aux enseignants qu’il va falloir faire de la diversification, en fonction du profil de chacun.

On est quand même encore et beaucoup dans cette logique héritée : “Chacun doit avoir la même chose”. Et c’est d’ailleurs assez drôle de continuer à entretenir ça ! Quand les enquêtes prouvent que la France a, malgré ses grands principes d’égalité des chances finalement, un des taux de corrélation les plus forts, entre le niveau social dont l’enfant est extrait et sa réussite scolaire. Finalement, notre principe d’égalité ne fonctionne pas

Et pourquoi il ne fonctionne pas ? Parce que l’égalité à la maison, de toute façon, n’a pas lieu. Et donc finalement quelque part ce qu’il faudrait, c’est plutôt, non pas une égalité mais une équité, si on voulait donner l’égalité des chances, vous voyez ce que je veux dire !

Définition de l’équité

Donc la grande différence entre l’égalité et l’équité, c’est que l’égalité est “que tout le monde ait la même chose quel que soit le contexte, quelle que soit la personne qu’il est”. L’équité est “que chacun va avoir ce qui correspond à son besoin”. Et c’est en fait complètement logique.

Il y a plein de cas dans lesquels on ne pose pas la question de l’égalité. On ne s’est jamais dit qu’on allait nourrir notre enfant de 5 ans de la même façon que notre bébé, qui n’a que des biberons, que notre enfant de 15 ans, qui est en pleine croissance, qui est un ado et qui mange beaucoup plus. Voilà, dans ces cas-là, on apporte à chacun ce dont il a besoin. 

Sortir de la comparaison, pour se concentrer sur les besoins

Sortir des comparaisons, cela veut aussi dire sortir de l’égalité et penser à l’équité, c’est-à-dire à ce dont chacun va avoir besoin. Typiquement, s’il y en a un qui est plus petit que l’autre, peut-être qu’il aura besoin d’une chaise plus haute tout simplement. 

Voyez, moi j’aime cette image, que vous avez peut-être déjà vu, pour illustrer cette équité : 

3 personnes de taille différente derrière une barrière, qui veulent voir le match qui se passe de l’autre côté. Et en fait, si on donne une petite marche à chacun, il y en a un qui est beaucoup trop grand, parce qu’il pouvait déjà voir au-dessus sans marche du tout. L’autre, qui malgré la petite marche, reste en dessous, de niveau. 

L’équité, ce serait d’avoir une double marche pour le plus petit, une marche petite pour le moyen, et pas de marche du tout pour le grand, pour que chacun soit au même niveau. Cela, ce serait l’équité. L’idée, c’est que chacun puisse avoir les mêmes possibilités, mais pas avec les mêmes moyens. Et nous, en tant que parents, avons fourni les moyens. Donc si on se focalise sur le fait que chacun ait la même petite caisse, parce que comme ça, ils ne vont pas dire “Pourquoi lui, il a ça, et pas moi ?”, on entretient cette comparaison et finalement, en plus, on n’apporte pas à nos enfants ce dont ils ont chacun réellement besoin.

Sortir de l’égalité et se diriger vers l’équité

Alors maintenant, comment fait-on pour réellement sortir de cette égalité ? Ce n’est pas évident, d’accord, mais c’est assez fondamental ! D’ailleurs dans Frères et sœurs sans rivalité de Faber et Mazlish, il y a une phrase que j’aime beaucoup, qui dit “Bien qu’ils semblent vouloir exactement les mêmes choses, ils ne le veulent pas vraiment”. Et pourquoi ne le veulent-ils pas vraiment ? Parce que chacun de nos enfants, comme chaque être humain, a envie d’être reconnu pour ce qu’il est lui, il a envie d’être unique, il a envie d’avoir de l’importance, il n’a pas envie d’être géré comme un autre dans un paquet et que tout le monde soit pareil. Il a envie qu’on le voit lui, d’accord.

Chaque enfant est unique

Donc la clé pour ça, c’est de réussir à traiter notre enfant, comme s’il était unique ! A chaque fois, il faut revenir à lui, et même quand il nous parle de l’autre, on va essayer de revenir à lui. On essaie d’entendre ce qu’il nous dit et de revenir à ce qu’il en a déduit. 

Par exemple, “Mais pourquoi ma sœur a encore un copain, et moi, je n’en ai jamais ! C’est toujours Les copains de ma sœur qui viennent à la maison. Et c’est jamais les miens !”

Là par exemple, c’est lui qui fait la comparaison. Ainsi, nous au lieu d’essayer de nous justifier, en disant : “Mais non, regarde elle a un copain, mais elle n’en avait pas eu depuis 2 mois”, on va plutôt répondre en écoutant ce qu’il nous dit, en répondant à ce qu’il veut lui. C’est-à-dire : “Tu aimerais recevoir plus de copains ? Tu aimerais inviter qui toi ?” En ne parlant plus de sa sœur, le plus possible, vous voyez. On essaie de se recentrer sur lui, sur l’enfant en lui-même. C’est ça qui compte ! Il a besoin d’être entendu, pour lui, par rapport à lui et pas par rapport à sa sœur. 

Je sais que ce n’est pas complètement évident et que ça demande un petit peu de temps et d’entraînement. Mais je vous assure que cela peut réellement changer l’ambiance au sein d’une famille.

De plus, au-delà de l’écoute de nos enfants et de comment on peut réagir à ce qu’ils disent, il y a aussi nos comportements. Nos comportements qui, implicitement, vont vers une recherche d’égalité, tout simplement parce qu’on ne sait pas comment faire autrement. Et on a l’impression que c’est l’égalité qui va éviter la dispute. 

Un exemple concret dans mon prochain Podcast

La fois prochaine, je vous donnerai ma lecture et des options différentes dans un cas très précis : celui d’une maman qui m’a écrit, une maman, qui suit la formation En finir avec les disputes dans la fratrie, qui est donc déjà dans une démarche de sortir des comparaisons, pour baisser un petit peu la rivalité entre ses enfants. 

Elle m’a envoyé cette anecdote concrète : elle est dans une situation où elle se rend compte la veille au soir qu’il n’y aura pas assez de céréales pour les deux enfants le lendemain matin. Donc pour éviter la dispute du matin, elle sépare les céréales en deux pots égaux, comme ça, elle est sûre qu’elle évite les drames. En fait, ce qu’elle dit : “Je sens bien que dans ces cas-là, j’entretiens le principe de l’égalité, mais je ne vois pas comment faire autrement”. Et je comprends très bien qu’elle ne voit pas comment faire autrement, puisque c’est comme ça que l’on nous a appris les choses.

Voilà, ce sera le cas dont on parlera la prochaine fois, dans le prochain épisode. Abonnez-vous, si vous ne voulez pas le rater ! En attendant, j’espère que cette réflexion, autour de la comparaison et de l’égalité, vous aura aidé à comprendre comment baisser la rivalité dans votre famille, si c’est quelque chose auquel vous faites face. 

N’hésitez pas à partager cet épisode avec d’autres parents, si vous pensez que cela pourrait leur être utile. 

A très bientôt!

Je vous parle régulièrement d’auto-empathie, mais qu’est-ce ?

C’est une expression généralement utilisée en CNV (Communication Non Violente), qui est – je trouve – assez explicite, puisqu’il s’agit de se donner de l’empathie à soi-même.

L’idée, c’est qu’il est difficile d’être empathique envers les autres, si l’on ne commence pas par être empathique envers soi-même.

Ainsi, contrairement à ce que son nom semble dire (« communication »), la CNV, ça commence en fait par soi.

(et oui, comme d’habitude : la bienveillance commence par soi-même !)

Sinon, on n’est simplement pas disponible pour l’autre.

Et je choisis exprès ce terme de « disponible », car il colle parfaitement à la manière dont l’illustre Apprentie Girafe (une super référence en terme d’illustrations CNV), avec son échelle de disponibilité.

Donc, on commence par s’écouter soi.

Le principe que je retiens :

« La connaissance de soi sert une bonne relation à l’autre. »

Thomas d’Ansembourg

Ok. Donc, se donner de l’empathie.

Et l’empathie, au sens de la CNV, c’est aller à la rencontre des sentiments et besoins qui rendent la personne vivante.

Ainsi, quand on fait une écoute empathique, on essaye de refléter les sentiments et les besoins de la personne.

Oh… ça n’a rien d’évident !

D’ailleurs, dans le cercle des parents heureux, on se fait un moment d’écoute empathique tous les premiers lundis du mois, lors de notre tisane-rencontre ! Ça nous permet de nous entrainer à enfiler nos oreilles de girafe;

Cette fois, il s’agit de donner de l’empathie au premier être humain dont on a la charge : nous.

C’est un exercice auquel j’essaye de me prêter de temps en temps, à ma manière, avec mes limitations.

Et plutôt que de vous noyer de théorie, je vous en donne une illustration authentique, en espérant que ça vous inspirera !

Note : pour se procurer ces cartes sentiments et besoins, c’est par ici !

Faites-vous partie de ceux qui croient que l’éducation positive est synonyme de parent toujours zen ?

Croyez-vous ceux qui vous disent qu’il s’agit de toujours rester calme ?

Essayer d’appliquer ainsi la parentalité positive serait pour moi une erreur.

Ce serait imaginer que la colère n’a pas de vertu. Elle en a !

Quand nos limites sont dépassées, il est normal, et même souhaitable de ne pas se sentir calme !

La question est de savoir, en revanche, comment on va exprimer notre colère.

Et c’est là que tout change.

Non, je ne crie plus sur mes enfants, mais oui, je m’énerve encore.

Vous voulez creuser un peu cette différence avec moi ?

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Si vous préférez lire, en voici également la retranscription.

Le mythe du parent zen 

On associe souvent cela à l’éducation positive. Et vous, y croyez-vous ? 

C’est ce dont on va parler dans cet épisode. Je m’appelle Coralie. Et à travers mes formations, mes conférences et toutes les ressources du blog Les 6 doigts de la main, j’accompagne les parents et les professionnels sur Le chemin de l’éducation positive

D’où vient ce mythe ?

C’est la première question. La semaine dernière, j’animais un café-rencontre avec des parents et une maman m’a dit : “Ah oui ! Mais c’est tellement difficile. Parfois, on a juste envie de péter les plombs. Et à ce moment-là, il faut dire : Oh oui, mon chéri, comme je te comprends.” 

Alors non, je ne sais pas qui a diffusé cette idée qu’il fallait toujours dire : “Oui, mon chéri…” sur un ton doucereux. Ce mythe est un peu de la famille orangeade, dans laquelle le parent zen ne s’énerve jamais, fait de la méditation et contrôle tout, et tout le temps. 

En réalité, je pense que ce mythe vient d’une certaine réalité, qui fait qu’on s’énerve moins. Et ça, c’est vrai. 

Mais est-ce que vraiment, on ne s’énerve plus du tout ? Voilà ce que j’aimerais creuser. Et je vais vous parler également de la façon dont on s’énerve quand on essaie d’être un parent dit positif

Les parents positifs ne s’énervent plus du tout

Alors qu’est-ce que ça veut dire ? D’où vient ce mythe réellement ? D’où vient cette idée que le parent positif ne s’énerve pas ? Ainsi, ce qui est intéressant, c’est effectivement quand on avance sur le chemin de la parentalité positive, on arrête de s’énerver “pour tout et n’importe quoi”, et ça, je l’ai vécu. 

Le premier pas que j’ai fait concrètement sur ce chemin, le premier pas conscient que j’ai fait parce que la question en éducation m’intéressait déjà depuis un bon moment. J’avais déjà appris des choses, bien que je ne connaissais pas les termes de parentalité positive, de parentalité bienveillante, d’éducation bienveillante, de toutes les manières dont on veut bien l’appeler, qui pour moi, reviennent un peu au même. Et donc, je ne rentrerai pas dans le débat du vocabulaire utilisé. 

Ce qui est sûr, c’est que mon premier pas, sur ce que je disais, et c’était mon premier pas concret : c’était la décision de dire “Je ne veux plus crier sur mes enfants”.

Est-ce qu’aujourd’hui, plusieurs années plus tard, j’ai atteint cet objectif ? Oui. Est-ce que ça veut dire que je ne m’énerve plus jamais ? Non. C’est pour moi vraiment deux choses différentes

Le fait de crier sur ses enfants

Parlons donc un petit peu de la première, c’est-à-dire le fait de crier sur ses enfants. En réalité, pourquoi est-ce qu’on crie sur nos enfants ? Parce qu’on est débordé(e)s par nos émotions, parce qu’on est dépassé(e)s, on est démuni(e)s et parce qu’on les rend responsables de ce qui nous arrive à ce moment-là. 

Et effectivement, on peut justifier ça en disant que ce sont leurs comportements qui activent nos propres réactions. 

Le parent positif, lui, est un parent conscient. C’est un parent qui se forme. Vous pouvez d’ailleurs à ce sujet aller écouter mon podcast précédent sur l’apprentissage de la parentalité positive. C’est un parent qui apprend à mieux comprendre les comportements de ses enfants et qui apprend aussi à mieux comprendre les émotions, aussi bien celles de ses enfants que les siennes, et à comprendre le mécanisme des émotions. Et qui sait donc, en particulier, qu’il est responsable de ses émotions. 

Quoiqu’il arrive, il y a une circonstance extérieure et un comportement, qui est peut-être celui des enfants, qui est un déclencheur de sa colère, mais ça n’en est pas la cause profonde.  

D’ailleurs, vous avez remarqué à quel point vous vous énervez probablement beaucoup plus facilement les jours où vous êtes fatigué(e) ou stressé(e) par votre travail, etc, que les jours où vous êtes reposé(e) et tout simplement patient(e), joyeux(se), plein(e) d’énergie. N’est-ce pas ? 

Pourtant, les actions peuvent être les mêmes. Votre colère vient de vous, elle vous appartient. Donc, rendre les enfants responsables, c’est un peu injuste, en fait. D’autre part, quand on comprend mieux nos enfants, on pose un autre regard sur eux. On s’énerve moins contre eux, parce qu’on comprend mieux d’où vient ce comportement qui nous déplaît. Donc, on a une autre perspective et on le fait du coup plus facilement, plus naturellement, tout simplement, on s’énerve moins. Donc, il y a moins de moments où l’on a envie de crier, parce qu’on est tout simplement moins souvent en colère. Ça, c’est le premier point, le fait de crier sur ses enfants. 

La différence entre le fait de crier sur ses enfants et le fait de ne jamais se mettre en colère

Mais la deuxième chose qui fait vraiment la différence entre le fait de crier sur ses enfants et le fait de ne jamais se mettre en colère, c’est que quand on devient un parent positif, on comprend qu’il y a d’autres manières d’exprimer sa colère que de crier sur ces enfants justement. 

Il y a d’autres façons de faire. Il y a d’autres façons de l’exprimer. Ça ne veut pas dire qu’on ne va jamais être en colère, et voilà la différence. 

Alors pourquoi est-ce qu’on ne va jamais être en colère ? 

La colère

Voyons voir. Parlons un petit peu de colère. La colère, vous le savez, c’est une émotion. C’est même une des 4 émotions de base. C’est-à-dire que selon la littérature, il y a plusieurs émotions qui sont considérées comme des émotions de base. Non, ce n’est pas vrai ! 

Il y a plusieurs émotions, tout court. Il y en a un nombre fini… Tout le reste, tous les autres sont plutôt des sentiments. Et là, je vous renvoie un article de mon blog sur la différence entre un sentiment et une émotion

Et donc, il y a plusieurs émotions. Dans la littérature, il y en a entre 4 et 8. En tout cas, tout le monde se rejoint sur le fait qu’il y en a au moins 4, qui sont ce qu’on appelle les émotions de base, à savoir la colère, la joie, la peur et la tristesse. 

La colère est donc une des émotions de base. Tout le monde est d’accord pour ça. Or, toutes nos émotions sont utiles. Car nos émotions sont des signaux. La CNV dit pour citer Marshall Rosenberg : “Nos émotions sont des indicateurs de nos besoins satisfaits ou insatisfaits”. Ce sont des messagers ! 

Et c’est exactement ça, Thomas d’Ansembourg parle de voyants orange sur le tableau de bord d’une voiture. Nos émotions nous permettent de nous rendre compte qu’il y a quelque chose qui fonctionne ou qui ne fonctionne pas. Quand on est en colère, il y a un voyant orange, voire rouge qui nous dit : il y a quelque chose ici qui ne me convient pas ! 

Alors chacune de ces émotions a sa propre fonction. Chacune a une espèce de mécanique qui va avec et des effets physiques, et également une raison d’être. La colère est précieuse pour réussir à placer nos limites, à garder notre intégrité (en termes de limites physiques), mais aussi en termes de limites, de respect, etc.

Donc quand on se met en colère, quand on se sent en colère, c’est régulièrement parce qu’on considère qu’il y a quelque chose qui ne correspond pas aux limites qu’on voudrait poser. Si on ne se met jamais en colère, si on n’exprime jamais sa colère, ça veut dire qu’on ne pose plus ses limites. 

La colère est utile

La colère est utile. Donc, il n’est pas question de la supprimer. Vous voyez, on peut faire le parallèle avec justement une éducation très traditionnelle, où l’on empêchait les enfants, et en particulier les petites filles, de se mettre en colère. Il fallait être sage, sage comme une image, n’est-ce pas ? C’est-à-dire sans bouger, sans rien dire, etc. 

Qu’est-ce qu’être sage signifie-t-il, à votre avis ? Est-ce que ça enseigne à poser ses limites ? Certainement pas. 

La question, c’est plutôt de savoir accueillir sa colère, la comprendre et l’exprimer de manière adéquate.

Et elle est là la différence, entre le fait d’être un parent qui crie sur ses enfants parce qu’en fait sa colère monte, avec probablement de bonnes raisons, d’ailleurs pas probablement, mais toujours avec de bonnes raisons. 

Si on a une émotion en nous, elle a une raison d’être là. Elle nous envoie un signal. Elle nous envoie une information qu’il est bon d’écouter. Mais le parent qui n’est pas conscient ne va pas forcément comprendre le message, ne va pas forcément l’écouter. 

Il a appris à juste rendre les autres responsables de sa colère et donc à crier sur la personne qui est en face de lui, en l’occurrence ses enfants. Dans d’autres contextes, ça pourrait être quelqu’un d’autre d’ailleurs. 

Savoir écouter sa colère

On voit bien des scènes dans la rue où les gens se crient dessus et s’insultent au besoin, parce que c’est leur façon d’exprimer leur colère. On n’a pas appris à exprimer notre colère. 

La différence, l’autre modèle, l’autre façon de faire, que propose l’éducation bienveillante, et d’ailleurs, pas mal de démarche de développement personnel type communication non-violente également, c’est d’écouter sa colère, de la comprendre et de l’exprimer en prenant toute la responsabilité.  

Si vous voulez en savoir plus là-dessus et si vous avez le même défi que celui que j’avais eu au début, je vous encourage à suivre la formation Des clés pour arrêter de crier que vous trouverez sur la page de formation du blog Les 6 doigts de la main

Comment réussir à exprimer sa colère ?

En tout cas, la question, c’est du coup comment je vais réussir à exprimer ma colère ? Aujourd’hui, si je ne crie plus sur mes enfants, ça ne veut pas dire que je n’ai pas de temps en temps mon ton qui monte quand il y a quelque chose avec lequel je ne suis pas d’accord. 

Imaginons une situation, par exemple, un enfant joue avec un objet qui m’appartient et dont il ne prend pas soin. Eh bien, je ne suis pas d’accord et je ne veux pas lui dire avec de la douceur dans la voix : “Non, mon chéri, on ne fait pas comme ça !” Si ça fait cinq fois que je le lui dis. Bien sûr que non, parce qu’ intérieurement, moi, je suis en colère et je vais pouvoir lui dire avec un ton qui monte : “Ah non, je ne suis pas d’accord ! Je ne supporte pas de voir qu’on ne prenne pas soin des affaires. Ça fait trois fois que je te le dis. Et moi, je n’aime pas avoir à répéter ! J’ai envie que dans ma famille, on prenne soin des affaires. Et j’ai le droit de le dire.” 

Et vous voyez bien la différence : quand je le dis comme ça, en parlant de moi et de ce qui est important pour moi, du fait que ce n’est pas OK pour moi, de ce à quoi je tiens. Avant, j’aurais pu dire, par exemple : “Non, mais qu’est-ce que tu fais là ? Ça ne va pas. Ça fait trois fois que je te le dis. Tu vas finir par m’écouter, oui ou non ?”. Là, je chercherai finalement plutôt à enseigner une certaine obéissance. Genre, je te l’ai dit, tu obéis, et c’est tout. 

Alors ensuite, on peut aussi discuter de ce qui se passe après mon moment de colère. C’est-à-dire que mon but était quand même d’en appeler à la motivation interne de l’enfant, je vais pouvoir en parler une fois que je serai redescendue.

Et ça, c’est la clé aussi dans la démarche. C’est-à-dire que je vais pouvoir après lui dire : “Qu’est-ce qui s’est passé tout à l’heure-là, avec cet objet ? On a déjà parlé de prendre soin des affaires. Ce n’est pas important pour toi ? Où est-ce que tu avais l’impression que ça n’allait pas l’abîmer ?”

On peut toujours revenir dessus. On peut toujours réexpliquer, et même quand on a “dérapé”. On peut revenir, demander pardon, s’excuser, dire qu’on ne s’est pas comporté comme on aimerait se comporter. 

Parce que, nous aussi, on est sur un chemin sur lequel on cherche notre positionnement. Comme eux d’ailleurs, on veut leur apprendre à se parler respectueusement, mais on l’apprend également puisqu’on ne l’a pas appris en grandissant. Donc, on va leur reprocher les moments où ils ne le font pas. 

La coéducation

Mais finalement, c’est une coéducation. On apprend avec eux. On peut tout à fait leur transmettre ce message-là, leur dire : pour moi non plus, ce n’est pas facile. Qu’est-ce qu’on pourrait faire pour progresser sur ce chemin ? Est-ce qu’on peut s’aider les uns les autres ?

Quand j’ai commencé à apprendre l’éducation positive et que j’avais décidé d’arrêter de crier sur mes enfants, une des premières choses que j’ai apprises, c’est l’expression “le cerveau dans la paume de la main”. 

Le cerveau dans la paume de la main

Je ne sais pas d’ailleurs si c’est une des premières choses que j’ai apprises, mais enfin, c’est venu assez rapidement. Et pour ceux et celles qui connaissent cette représentation, le cerveau dans la paume de la main montre un geste quand on est débordé(e)s par nos émotions.

Et du coup, j’en avais parlé avec mes plus grands et on avait adopté ce geste à la famille. Et quand je sentais que ma colère l’emportait et que mes mots, du coup, n’allaient pas être adaptés parce que je n’avais pas encore appris à réellement exprimer autrement ma colère, c’était tout ce que je faisais. Je montrais le geste et je disais à mon fils, je me souviens 12 ans à l’époque. Je lui disais : “Là, je suis comme ça, donc je ne veux pas parler ”. Et c’est tout.

Et là encore, on voit bien que je n’avais pas encore les compétences pour ne pas lui crier dessus, si je laissais s’exprimer ma colère. Mais pour autant, je ne faisais pas semblant de ne pas être en colère et je prenais déjà la responsabilité de ma colère. Moi, je suis comme ça, je me sens comme ça. Et là, je ne suis pas capable. Donc, on en reparlera plus tard. C’était ça que je lui disais. 

Et au fur et à mesure, évidemment, j’ai appris à mettre d’autres mots sur ma colère que ceux qui accusent et qui dénigrent. J’ai appris à en prendre la responsabilité, à utiliser le message JE. Tout un tas d’outils que vous pouvez évidemment apprendre également ou affiner, creuser plus si vous en avez envie, besoin et en fonction d’où vous en êtes sur ce chemin. J’ai plusieurs programmes qui peuvent vous y accompagner. N’hésitez pas à m’envoyer un message et qu’on en discute pour savoir ce qui vous conviendrait le plus pour passer à l’étape suivante sur le chemin sur lequel vous avancez.

J’espère avec plaisir et si vous connaissez d’autres personnes que ce podcast pourrait aider. Partagez-le 

À bientôt !

Apprendre l’éducation positive : comment fait-on ?

L’éducation positive est bien loin de ce que l’on a appris en grandissant, et loin également de ce que l’on observe encore dans notre environnement.

Est-ce possible, dans ces conditions, de développer ses compétences sans réellement se former ?

Voici mon point de vue sur la question, avec des parallèles qui pourraient bien vous parler…

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Si vous préférez lire, en voici également la retranscription.

A-t-on vraiment besoin d’apprendre ?


Est-ce réellement un apprentissage ? Faudrait-il donc se former ?

Pourquoi est-ce que j’ai si souvent,  parmi les parents qui me suivent, des parents qui me disent que “bon sang est difficile”  ?

C’est difficile parce que ça ne correspond pas à l’approche qu’on a apprise !
C’est difficile parce qu’on n’a pas grandi avec l’éducation positive. Parce qu’on ne l’a pas appris, parce qu’on n’est pas entouré aujourd’hui de modèles qui correspondent aux principes d’éducation positive. 

Et donc ça demande de faire autre chose que ce qu’on a appris. Ça demande de faire autre chose que ce que l’on voit. Ça demande de faire différemment.
Ça demande effectivement un apprentissage.

Comme l’apprentissage d’une langue…

Si aujourd’hui, je veux me mettre à parler une autre langue. Il va falloir que je me forme. Ça ne veut pas dire que, en soi, cette langue est forcément difficile.

Nous, on est parti vivre un moment au Mexique. Il a bien fallu apprendre l’espagnol.
Pourtant, l’espagnol en soi n’est pas forcément difficile.
Tous ceux qui naissent et grandissent dans des pays hispanophones apprennent à parler espagnol de façon naturelle. 

D’ailleurs, on peut se reposer la question de ce que veut dire le mot naturel.
Puisqu’en fait, ce n’est pas naturel au sens où ça ne vient pas tout seul quand on naît, mais c’est bien acquis, n’est-ce pas ?
N’empêche que, du coup, avec facilité, les enfants hispanophones parlent espagnol.
Tout comme nous parlons français, sans même avoir eu besoin d’y réfléchir plus que ça en fait. 

En revanche, la parentalité positive, on n’a pas grandi avec.
Donc si on veut s’y mettre, effectivement, il va falloir apprendre à la parler. 

Décider du « niveau » qu’on veut atteindre

Quand on est parti au Mexique, on avait deux possibilités.
On pouvait décider d’apprendre vraiment juste la base. Prendre un petit bouquin qui nous expliquerait comment conjuguer le verbe être et le verbe avoir, un tout petit peu de vocabulaire et puis s’en sortir au quotidien avec la base et savoir demander l’addition dans un resto.
C’est une façon de faire.
À ce moment-là, il faut savoir qu’il faut vivre avec les conséquences de ce choix-là. 

C’est-à-dire que si c’était le choix qu’on avait fait, on aurait accepté également que notre espagnol était limité, que ça permettait de se débrouiller, d’avoir un minimum, d’avoir un vernis. Et que probablement d’ailleurs, on progresserait en plus un peu parce qu’on allait être dans un environnement dans lequel on allait être plus exposé que ça à l’espagnol. Mais ce n’est pas pour autant qu’on allait réellement parler un bon espagnol.

Donc, on a choisi l’option 2.
C’est-à-dire qu’il n’était pas question de seulement piocher par ci par là quelques ressources d’espagnol qui pourraient nous aider à nous donner un vernis, mais bien de nous former à apprendre l’espagnol. 

On a donc suivi une méthode. On a pris un prof qui nous a donné des cours particuliers et on a travaillé pendant des mois. Au début, on avait trois séances par semaine, puis deux séances par semaine. 

Et on faisait des exercices entre les séances. Parce que notre objectif, c’était de réellement bien parler espagnol pour pouvoir réellement échanger, converser avec des Mexicains, pour nous faire des amis et pouvoir plaisanter avec eux et ne pas être limités dans nos échanges quotidiens.

Le bonheur de l’apprentissage

Alors c’était un bonheur. C’est-à-dire que ça a été un travail de le faire, mais c’était intéressant. Et ensuite, surtout, on s’est retrouvé effectivement dans une situation dans laquelle on était heureux de pouvoir parler espagnol. 

Est-ce que ça veut dire pour autant que l’on parle espagnol aussi bien que ce qu’on parle français ?
Alors là, je vais être honnête et malheureusement peut-être vous déprimer par rapport à ce parallèle que je fais avec l’éducation positive…
Bien sûr que non ! On ne parle pas espagnol comme si c’était notre langue maternelle !

On continue non seulement à avoir un accent français (Ça, je pense que ce n’est pas vraiment possible de le changer… en tout cas, pas pour nous), mais en plus, on continue malgré tout à certains moments à faire quelques fautes, à pas avoir forcément exactement le bon ton, à avoir un genre qui va être masculin plutôt que féminin, ou un mot sur lequel on rajoute une lettre, etc.


Mais quand même, on a atteint un très bon niveau d’espagnol. Un niveau qui nous permet de réellement discuter, qui nous permet d’aller au fond des choses.
Et on en est content !
Mais ça a été un apprentissage. 

L’éducation positive requiert aussi cet apprentissage

Pour moi, l’éducation positive, c’est la même chose. C’est-à-dire que comme c’est quelque chose de nouveau et qu’on veut apprendre, ça demande réellement un apprentissage. 

Alors, pourquoi est-ce que ça paraît difficile d’accepter cet apprentissage ?
Pourquoi est-ce qu’il y a tant de parents qui théoriquement aimeraient parler la langue de l’éducation positive  – et c’est peut-être votre cas, vous qui me lisez là maintenant – mais qui ne prennent pas forcément le temps de se former pour ça ?

Les phases d’apprentissage

La façon dont je le vois, moi, c’est lié aux différentes phases d’apprentissage.
Ça, c’est ce qu’on nous apprend régulièrement dans des formations professionnelles, par exemple : il y a plusieurs phases d’apprentissage. 

On dit qu’au départ, on est inconsciemment incompétent : on ne se rend pas forcément compte de ce qu’on ne sait pas faire.
Et puis, quand on commence à nous expliquer un petit peu, on devient consciemment incompétent. Ça, c’est régulièrement ce qui arrive.

Prenons l’exemple de l’écoute des émotions.
Le parent classique, celui qu’on est au départ quand on a grandi dans l’environnement dans lequel la majeure partie d’entre nous a grandi et reproduit simplement ce qu’il a entendu, va régulièrement dire à ses enfants :
“Mais ne sois pas triste ! »
« Ne t’inquiète pas. »
« Ce n’est rien. »
« Ce n’est pas grave. »
« Ça va passer. »
« Ce n’est pas une raison pour te mettre en colère. »
etc…

Tout ce qui peut nier l’émotion de l’enfant parce qu’on veut juste la voir disparaître, cette émotion désagréable. Mais on n’est pas conscient que ce n’est pas forcément la meilleure idée. On est inconsciemment incompétent. 

Et puis, quand je fais des séances avec des parents autour de ce sujet, tout d’un coup, ils se rendent compte qu’effectivement, toutes ces phrases-là que je viens de citer, bien sûr qu’ils les utilisent ! Et donc, maintenant, ils en ont conscience. Maintenant, ils deviennent consciemment incompétents… 

La phase suivante, une fois qu’on a été consciemment incompétent, c’est de devenir consciemment compétent. C’est-à-dire de réussir à placer les bons mots, mais en devant y réfléchir en y mettant réellement de la conscience. 

Et c’est donc la phase d’entraînement en fait. Une fois qu’on a appris la théorie, on passe à la pratique en s’entraînant encore et encore, en avançant peu à peu et en faisant des allers-retours entre le fait d’être consciemment incompétent et consciemment compétent. 

Jusqu’au moment où on s’est suffisamment exercé pour qu’on devienne inconsciemment compétent, c’est-à-dire qu’on se met naturellement, par exemple, à recevoir l’émotion de notre enfant sans même avoir besoin d’y réfléchir. 

La culpabilité

Le problème, c’est que quand on est dans la deuxième phase, où on est consciemment incompétent, c’est souvent la phase dans laquelle arrive la culpabilité. Parce que justement, on se rend compte de tout ce qu’on fait “pas bien”. 

Et les parents qui découvrent l’éducation positive se retrouvent régulièrement dans cette situation dans laquelle, au départ, ça leur semble assez attirant, inspirant, etc. Ils commencent à découvrir quelques points intéressants et là, ils se disent : “Oh là là ! Mais en fait, je fais “tout mal” !”  Et ce n’est évidemment pas agréable de ressentir ça…

Donc pour éviter cette culpabilité, en fait, il y a deux options.

Soit on remet tout ça sous le tapis en disant :
“Ah, mais c’est trop difficile, laisse tomber, ça marche bien comme ça marche !”.
Voire, on remet carrément en cause le sujet lui-même parce que c’est vraiment trop inconfortable.
Donc on a une tendance (inconsciente évidemment) à dire :
“Non, mais de toute façon, l’éducation positive, ça ne marche pas, ou alors ça fait des enfants rois…”
“Enfin, ce n’est pas la bonne méthode, est-ce qu’on est vraiment sûr ?”
etc…

Parce qu’en fait, on ne veut pas avoir à se mettre sur le dos cette pression d’avoir à se rendre compte qu’on n’est pas content de ce qu’on fait. 

S’ouvrir à l’inconfort

Au-delà de savoir si c’est bien ou ce n’est pas bien, peut-être que si on arrivait à s’ouvrir à cet inconfort, on pourrait objectivement se demander ce que nous, on veut développer. 

Et en particulier, est-ce que c’est comme ça que j’ai envie de faire ou est-ce que j’ai envie d’apprendre autre chose ? 

Et à la fois, la difficulté de l’apprentissage fait qu’on préfère se convaincre nous-mêmes qu’on n’a pas envie d’apprendre autre chose parce que c’est plus facile dans le quotidien. 

Si c’est votre cas, de nouveau, je vous encourage à essayer de ne pas tomber dans une culpabilité.
Juste vous dire : “Ah, c’est exactement mon cas.. En fait, je suis motivé, et finalement, je ne fais rien et je me fais croire que je ne suis pas vraiment motivé”. 

Parce que c’est naturel en fait.
C’est une espèce de protection qui fait qu’on essaye autant qu’on peut, tout naturellement, de se retrouver le plus à l’aise possible dans notre quotidien. 

Alors, si on veut revenir sur ce point en particulier, les exemples des effets de la bienveillance ne manquent pas. 

Sortir de sa zone de confort

Le problème pour se convaincre, c’est vraiment ce vers quoi on veut aller. C’est effectivement cette sortie de zone de confort.
D’ailleurs, on parle de zone de confort… mais on est bien d’accord qu’en fait, ce n’est pas confortable !

C’est-à-dire que la raison pour laquelle vous vous intéressez aujourd’hui à l’éducation positive, c’est probablement parce qu’en fait, les méthodes classiques d’éducation ne vous conviennent pas, ne vous semblent justement pas confortables.
Ça induit pas mal de lutte au quotidien, de fatigue, de dépense d’énergie… Vous aimeriez bien avoir une méthode un peu plus agréable – et puis aussi, qui développe autre chose pour vos enfants à long terme.

Pour autant, on dit « zone de confort », non pas pour dire qu’elle est confortable, mais dans le sens où c’est une zone dans laquelle on n’a pas besoin de se poser des questions à chaque moment de ce qu’on doit faire différemment. 
C’est une zone de confort parce que c’est ce qu’on connaît.
Ce n’est pas une remise en cause.

Car c’est ça la difficulté en fait. Quand on se met à apprendre réellement quelque chose, c’est une remise en cause. 

D’ailleurs, reprenons le parallèle avec l’apprentissage d’une langue.
Au début, quand on ne connait pas bien la langue étrangère, et qu’on la parle toute la journée, on finit avec un mal de tête !
Parce qu’effectivement, ça demande de l’énergie de la mettre en pratique, avec et sans les erreurs qu’on fait au départ.

Donc c’est une sortie de zone de confort. 

Se servir de la culpabilité comme d’un moteur

Maintenant la question, quand on le voit comme ça, je ne sais pas ce que vous en pensez quand je vous le  dis comme ça, mais  :

Si on est conscient réellement de ne pas faire exactement ce qu’on aimerait faire, cette culpabilité qui apparait peut réellement servir de moteur. 

C’est-à-dire que cette culpabilité (et là, je vous renvoie à mon article sur la culpabilité des pères, des mères et des pères) peut nous immobiliser ; ou bien, ça peut être une culpabilité saine qui nous donne le signal qu’il y a un écart entre ce qu’on vit et ce qu’on aimerait vivre.  

Et là, c’est un choix personnel.
Est-ce que je décide que malgré cet écart, je reste dans cette situation et je ne fais rien, ou en tout cas, je fais peu, en piochant un peu par ci par là, comme je disais tout à l’heure, pour savoir conjuguer le verbe être..

Ou 

est-ce que je décide que ça en vaut vraiment la peine, et que j’ai envie de savoir réellement parler. 

Et si c’est le cas, si vous avez réellement envie de savoir parler ?

Si on est vraiment motivé

Il faut se former

Vous l’avez compris avec mon partage : mon point de vue, c’est qu’il n’y a pas d’autre option que celle de se former. Il n’y a pas de doute là-dessus. 

La question n’est pas si ça vaut le coup de se former ou pas.
La question n’est pas si vous avez besoin ou pas d’une formation réellement, d’une formation, d’un accompagnement en éducation positive. 

(À condition évidemment d’avoir envie d’apprendre l’éducation positive.
Si vous n’avez pas envie, la question ne se pose pas, vous n’en avez pas besoin non plus.)

Mais si vous avez envie d’apprendre l’éducation positive réellement, de la mettre en place, de la faire vivre au quotidien dans votre famille…

C’est tellement loin de ce qu’on a appris, et c’est tellement loin du modèle qu’on reçoit encore autour de nous aujourd’hui (même si heureusement, ça progresse..) que ça demande de se former. 

Parce que l’éducation positive, ce ne sont pas que des outils, c’est réellement une posture qui est différente et donc ça demande à être affiné au fur et à mesure. 

Après, la question, ce n’est pas tellement, donc, s’il y a besoin de se former ou pas, c’est plutôt comment se former. 

Alors moi, j’ai suivi des tas de formations différentes.
J’ai suivi des tas de formations différentes et sous des formats différents. C’est-à-dire des choses en ligne, des choses en présentiel, des choses en individuel, des choses en groupe.

Avec toujours cette idée d’avancer et de progresser, d’améliorer l’endroit où je suis, avec une idée de maturation et d’avancer sur le chemin.
C’est pourquoi je vous dis toujours qu’on avance ensemble sur le chemin. 

Et d’ailleurs, c’est ce que je vous disais aussi tout à l’heure aussi, sur le côté : mon espagnol n’est pas et ne sera probablement jamais comme celui d’un hispanophone, et ce n’est pas grave.
Finalement, je peux quand même passer ma vie à chercher à l’améliorer.
Et ce sera toujours mieux, vous voyez ? 

D’ailleurs, je continue à me former également en éducation positive.
Encore là, dans un peu plus d’un mois, je vais à une “summer school” (de psychologie adlérienne pour être précis).
Pendant une semaine, je vais suivre des cours intensifs.
Une semaine intense de cours de psychologie pour avancer encore, progresser encore, pour apprendre encore des gens dont c’est le métier, pour pouvoir toujours partager plus, progresser plus, etc. 

La vraie question

Mais donc, ce que je veux dire, c’est la vraie question à laquelle vous avez besoin de répondre, à mon avis, c’est plutôt comment vous former ?
Comment : sous quel format – et comment : auprès de qui ? 

Parce que la bonne nouvelle quand même, c’est effectivement que ces principes d’éducation positive progressent. Ça veut dire qu’il y a de plus en plus d’acteurs qui peuvent vous proposer des choses.

 Il y a de plus en plus d’offres, de solutions, de propositions, de plus en plus de choses qui sont proposées pour avancer sur ce chemin à votre manière. 

Donc à vous de trouver quelle est la formation qui vous convient si vous avez réellement envie d’avancer sur ce chemin. 

Alors évidemment, j’en propose sur la page formation du blog Des 6 doigts de la main

Mais c’est à vous de voir aussi quel est l’accompagnant, l’accompagnante qui vous correspond le mieux.
Il y a certaines personnes qui vont se sentir plus en ligne ou plus en affinité avec d’autres formateurs ou formatrices que moi.
Et c’est OK !
Et ça marche aussi dans l’autre sens : tous autant qu’on est, on n’est pas concurrents.
On avance tous dans le même sens. 

Que vous alliez faire des ateliers Faber et Mazlish ou de discipline positive, ou des ateliers Thomas Gordon de parents efficaces, ou que vous alliez vous former à la communication non-violente, qui n’est pas de l’éducation pure, mais qui apporte des principes, qui vont tellement bien avec ! (Pour le coup, je me forme en continu à la communication non-violente avec des ateliers réguliers..)

C’est vous qui choisissez votre voie. 

En revanche, ce à quoi je voudrais vous encourager et ce avec quoi j’aimerais que vous sortiez de cette écoute, là, maintenant, tout de suite, c’est de vous dire : “OK, j’ai compris, je vais aller me former, je vais aller trouver quelle est l’étape suivante.” 

Voilà.

Pour que peu à peu, vous puissiez affiner également effectivement cette posture.
Parce que la façon dont on avance, ça dépend de la manière de faire, ce dont on a besoin à ce moment-là.

Ça dépend en fait de nos croyances perso, ça dépend d’où on en est sur le chemin.
Ça dépend de tout un tas de paramètres qui font que l’accompagnement va vous ressembler. 

Vous êtes-vous déjà rendu compte de comment certaines lectures soutiennent notre démarche auprès de nos enfants, tandis que d’autres, au contraire, entretiennent un modèle qui n’est plus celui que nous aimerions transmettre ?

Mon fils aîné et mon benjamin ont 11 ans d’écart.

11 ans pendant lesquels nous avons beaucoup évolué dans notre posture parentale.

Et je me suis vite retrouvée à enlever de la bibliothèque de mes enfants des albums qui me paraissaient tout à fait adaptés quand mon grand était petit !

Parce que, peu à peu, ma conscience s’est éveillée.

J’ai alors découvert l’existence d’une littérature pour enfant qui pouvait développer ces notions de bienveillance que nous avions à coeur de transmettre.

Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que je vous parle ici de livre pour enfant sur ce blog…

(Pour découvrir d’autres livres, pour parent et enfant, faites un tour par ma bibliothèque)

Ici, mon amie Anne, membre du cercle des parents heureux, fan d’albums pour enfants, et maman de deux enfants de 5 et 2 ans, nous en présente une petite sélection d’albums pour enfants autour du LIEN.



Pour en savoir plus sur ces livres et les commander, vous pouvez consulter

https://www.leslibraires.fr/

ou vous rendre sur Amazon :

Max et Lapin : la grosse bêtise – Astrid Desbordes et Pauline Martin

Toi et moi : ce que nous construirons ensemble – Oliver Jeffers et Kris Di Giacomo

Nous sommes là – Oliver Jeffers

Cache-lune – Eric Puybaret

Et vous, vous connaissez d’autres albums qui parlent de lien ?

Partagez-les nous en commentaire !!

C’était les vacances… et, au lieu de l’ambiance tranquille et détendue à laquelle elle aspirait, Laure faisait face à des disputes incessantes entre ses enfants.

Elle ne s’est donc pas posé de question quand elle a reçu mon mail, lui parlant de la formation « En finir avec les disputes dans la fratrie »

Aujourd’hui, elle le dit sans détour : ce qu’elle a appris dans la formation lui a permis de

  • mieux comprendre les comportements de ses enfants
  • ajuster ses réactions
  • les aider à s’exprimer, à échanger
  • prendre conscience que la gestion de conflit, ça s’enseigne !

Et grâce à tout cela, enfin, la famille est plus calme…

Pour voir tout le récit de Laure, c’est par ici :