Développer sa capacité au bonheur (et celle des enfants)

A quoi tient la capacité au bonheur ? Nous savons aujourd’hui que le bonheur n’est pas lié à la facilité de notre situation de vie. Certaines personnes ont « tout pour être heureux », et ne le sont pas. D’autres, au contraire, vivent des difficultés immenses, et gardent la foi en la vie, le sourire, la confiance. Il suffit souvent d’une vie simple pour être bien. Alors, d’où ça vient ? Comment être heureux ? Est-ce que ça s’apprend ? Est-ce que ça s’enseigne ? Oui, peut-on peut apprendre le bonheur aux enfants ? C’est ce dont j’aimerais parler aujourd’hui…

A la poursuite du bonheur

Droit inaliénable

Chaque individu, probablement, est en quête du bonheur. Une quête tellement fondamentale qu’elle est inscrite en droit inaliénable dans la déclaration d’indépendance des Etats-Unis d’Amérique :

« Nous tenons ces vérités comme évidentes, que tous les hommes sont créés égaux, qu’ils sont dotés par leurs créateurs de certains Droits inaliénables, parmi lesquels la Vie, la Liberté, et la poursuite du Bonheur. »

Ensuite, bien sûr, chacun a sa propre manière de trouver le bonheur… ou du moins de chercher comment être heureux !

Cette quête du bonheur explique-t-elle partiellement le consumérisme américain, encouragé par des publicités qui induisent que posséder tel ou tel produit vont permettre le bonheur ? Je ne me lancerai pas dans ce débat ici.

Ce que je voudrais partager en revanche, c’est cette aspiration qui nous anime, en tant que parents, à chercher le bonheur non seulement pour nous, mais également pour nos enfants.

Transmettre la faculté au bonheur à nos enfants

Lorsque j’anime des ateliers pour les parents, je prends toujours un moment, lors de la première séance, pour faire le point sur ce que l’on aimerait voir plus tard chez nos enfants.

Une manière d’encourager les parents à faire un premier pas vers leur plan de route parental.

C’est une bonne méthode également pour s’interroger sur nos valeurs, sur nos priorités.

Si je vous donne une liste de qualités, de compétences, de valeurs positives, vous allez me dire que vous aimeriez toutes les voir chez vos enfants. Evidemment ! Mais en réalité, on se rend compte que nous ne plaçons pas tous nos priorités aux mêmes endroits.

Hier soir, avec le Cercle des parents heureux, nous avons partagé une séance atelier sur nos « feuilles de route », et ça a été l’occasion de voir à quel point ce que nous avions chacun noté reflétait ce qui comptait pour nous, et de pousser la réflexion, encore.

Enfin, tout ça pour dire qu’en général, lors de cet exercice, on trouve un parent qui évoque cette aptitude au bonheur. Parce que dans le fond, c’est bien ça l’essentiel, non ? Que souhaite-t-on le plus pour nos enfants ? Qu’ils soient heureux… Mais cela ne nous tombe pas simplement dessus, l’important, en fait, c’est qu’ils trouvent comment être heureux !

Comment être heureux ?

Une fois qu’on a posé cet objectif, on n’a pas pour autant trouvé la recette. Si elle existait, cela se saurait !

Et si la recette était propre à chacun ? Je dis souvent à mes enfants « Tu es responsable de ton bonheur. »

Qu’est-ce que ça veut dire ? Qu’il y a des méthodes, et qu’on peut choisir, plutôt que de simplement attendre que le bonheur nous tombe dessus, de les apprendre, pour apprendre à être heureux.

Se connaitre, s’écouter, se faire confiance

Plus j’avance dans la vie, et plus je perçois qu’effectivement, la recette est, et doit être, individuelle.

Ce qui implique que pour trouver notre propre recette, il faut d’abord se connaître.

Notre société laisse peu le temps à l’introspection, mais quand même…

Ces dernières années, on parle de plus en plus de méditation, en pleine conscience ou pas, (la pratique de la méditation m’avait bien inspirée moi-même, et je poursuis cette démarche de manière irrégulière), de prendre le temps, de faire des pauses.

Prendre conscience qu’il y a un monde en nous, et qu’il en vaut la peine. Qu’être fidèle à ce que nous sommes  a plus de prix que celui de se conformer…

Encore faut-il savoir s’écouter ! Pas toujours simple, on ne l’a pas appris !

Qu’est-ce que je ressens, là, maintenant ? Quels sont mes besoins ?

Première étape dans la démarche : s’ouvrir à ses émotions, à celles de nos enfants. (Vous n’y êtes pas ? Commencez par ma formation en 15 jours sur le sujet : Accompagner les émotions, et votre perspective sur ce sujet aura déjà un peu changé…)

Alors seulement, on pourra s’interroger sur la manière dont nous répondons à ces besoins, sur ce qui nous nourrit, indépendamment peut-être de ce qui est attendu de nous.

Chercher comment concilier nos besoins avec ceux des autres, trouver des consensus, être authentique.

Et nos relations s’en trouveront enrichies !

Savourer

Un autre aspect qui me parait fondamental dans cette capacité au bonheur est celui de savourer.

Savoir savourer ce que l’on a, ce que l’on vit.

Arrêter d’attendre. Ne pas se dire que tout ira bien quand..

Ce moment est ce qu’il est. La vie, c’est maintenant. Prenons ce qu’elle nous offre, et savourons-le.

Cela n’empêche pas les projets, ni l’ambition. On peut toujours continuer à avancer, à améliorer, à « chercher le mieux », comme on dit dans le cercle. Mais le chemin est également appréciable.

Garder la joie de vivre pendant notre cheminement, avoir confiance, profiter.. Voici des valeurs que j’aimerais transmettre à mes enfants !

Concrètement, comment le vit-on ? Et comment le transmet-on, pour apprendre le bonheur à nos enfants ?

Je réunis ces deux questions dans mon titre, parce que les deux se font simultanément, je crois.

On transmet beaucoup plus par notre exemple, notre modèle, que parce que ce que l’on dit, c’est bien connu.

C’est merveilleux d’ailleurs, parce que cela veut dire qu’il « suffit » de se consacrer à notre propre apprentissage pour le transmettre à nos enfants. Voilà pourquoi ce chemin de parentalité positive est devenu un chemin de développement personnel.

Donc, pour transmettre à nos enfants une certaine aptitude au bonheur, il s’agit d’abord de la développer pour nous-mêmes.

Car apprendre le bonheur à nos enfants, c’est d’abord les aider à développer cette aptitude au bonheur, qui dépend de chacun.

On ne pouvait pas mieux tomber, les recherches en psychologie positive de ces dernières décennies nous y aident, nous donnent enfin des pistes sérieuses.

La gratitude

D’abord, première réponse apportée par la psychologie positive à « comment être heureux ? » :  la gratitude !

Ça, c’est déjà une très bonne manière de savourer ce que l’on a !

Etre conscient des petits bonheurs de la vie, prendre le temps de s’arrêter dessus, d’en prendre conscience, d’en être heureux, justement. De remercier la vie pour cela.

Alors, oui, mes grands se moquent un peu de mon expression de la gratitude parfois : « #gratitude » disent-ils un peu ironiquement… mais je sais qu’ils reçoivent le message.

Gratitude d’avoir une famille unie

Gratitude du temps partagé

Gratitude de pouvoir aider les autres

Gratitude d’apprendre, tous les jours, de nouvelles choses

Gratitude de voir la pleine lune, si belle…

Savez-vous qu’en prenant l’habitude de noter chaque jour nos gratitudes de la journée, on entraine vraiment notre cerveau à se focaliser sur le positif, et à être plus heureux ?

C’est d’ailleurs le premier exercice que nous propose Tal Ben-Shahar dans son bouquin « Apprendre à être heureux« …

Désirer ce que l’on a déjà

Dans la même veine, mais encore en amont, je me suis mise à prendre le temps de désirer ce que j’ai déjà. Et à le verbaliser.

Par exemple, il m’arrive de dire, alors que je suis sur le canapé, à lire un livre à mon fils : « Je désire avoir mon petit garçon blotti contre moi pendant que je lui lis l’histoire… Oh ! Je l’ai ! »

Récemment, j’ai vu une petite vidéo qui m’a interpellée, et m’a confortée sur cette voie.

C’est l’extrait d’un cours de philosophie de André Comte-Sponville, de Genève, intitulé « La phrase la plus triste de l’histoire de la philosophie. »

Pour bien la comprendre, il faut voir la vidéo. Cependant, en voici l’essentiel :

  • La phrase en question :

« Ainsi, toute notre vie oscille, comme un pendule, de droite à gauche, de la souffrance à l’ennui. » Schopenhauer

  • Souffrance -> parce que je désire ce que je n’ai pas
  • Ennui -> parce que j’ai ce que, dès lors, je ne désire plus

Ca rejoint bien ce que l’on disait, non ? Moi, en tout cas, j’en déduis que si je veux le bonheur, si je veux sortir de cette oscillation de la souffrance à l’ennui, et compte tenu de cette démonstration, il suffit que je désire ce que j’ai !

cqfd.

Qu’en dites-vous ?

Partager l'article
 
 
   
0 réponses

Laisser un commentaire

Rejoindre la discussion?
N’hésitez pas à contribuer !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *