– Cet article présente l’un des TED Talks que j’ai aimés –

Adora Svitak a maintenant 19 ans, mais elle écrit et blogue depuis l’âge de 7 ans, et a donné ce TED Talk à 12.

C’est un vrai enseignement : voir l’enfant à travers les yeux de l’enfant, pas de l’adulte. Adora nous engage à leur faire confiance, et à les écouter. Car ils ne sont pas encore limités par ce qu’ils savent être possible ou pas, leur imagination est ainsi plus ouverte, ils peuvent nous apporter beaucoup !

A l’inverse, je note une phrase assez fondamentale de ce Talk : si nous en attendons peu de nos enfants, ils risquent fort de ne pas dépasser nos attentes…

De temps en temps, certains de mes contacts m’envoient des liens vers des articles ou des conférences de parentalité positive. C’est chouette, ça me permet d’avoir sans cesse quelqu’un en veille pour moi…

Il y a plusieurs mois, une amie m’avait envoyé le lien d’une conférence web intitulée
« How to get kids to listen without nagging, reminding, or yelling »,
ce qu’on pourrait plus ou moins traduire par : « Comment faire pour que les enfants écoutent sans harceler, répéter, ou crier », proposée par un site de formation en ligne : positive parenting solutions.

La conférence était vraiment bien, et complètement en ligne avec ce que j’apprenais de mon côté. Du coup, je me suis inscrite à la formation complète en ligne.
Je ne le regrette pas.

La formation en ligne est organisée en 6 modules, plus des présentations de « spécialisation » spécifiques. Des heures et des heures de formation en ligne, en video principalement.
J’y ai appris beaucoup de choses, et les conseils donnés sont très concrets.
C’est là par exemple que j’ai d’abord entendu parler du « moment particulier ».

Plus j’avance en parallèle dans mes lectures, plus je me rends compte que les principes de cette formation sont très proches de ceux de la discipline positive de Jane Nelsen, dont je suis, ça tombe bien, tombée amoureuse !

Et peu importe s’il y a des répétitions entre les deux : chaque regard sur les principes est différent, chacun a sa façon de les vivre et de les présenter, et peut ainsi ajouter sa pierre à l’édifice.

Plus je diversifie mes sources d’apprentissage, mieux je me sens armée, face à mes enfants d’une part, et aux mamans que je cherche à accompagner d’autre part !

Lors d’un de mes récents ateliers, l’une des mamans parle du fait qu’elle brosse encore les cheveux de sa fille de 13 ans tous les matins…
Nous poussons un peu l’analyse de la situation :
« Pourquoi la coiffes-tu toi-même ?
– Parce que sinon, j’ai beau le lui rappeler, elle ne le fait pas !
– Et quel est le problème si elle ne le fait  pas ?
– Elle aura les cheveux tout ébouriffés pour aller à l’école !!
– Et quel est le problème d’avoir les cheveux tout ébouriffés ?
– … Les autres vont penser que je suis une mauvaise mère… »

Ainsi, cette mère craint le jugement des autres sur sa fille, non pour ce que cela impliquerait pour sa fille, mais bien pour ce que cela impliquerait sur elle-même.

Au travers du jugement de nos enfants, nous nous sentons jugés en tant que parent…

Réfléchissons : si ma voisine sort avec des cheveux non brossés (aie, l’exemple est mauvais pour moi, parce que mes voisines ont en général les cheveux brossés, c’est moi qui ne les ai pas !! Qu’importe…), je ne me sentirai pas jugée comme mauvaise voisine. Non, parce que ma voisine et moi sommes deux personnes différentes, elle fait ses choix, je fais les miens. (En l’occurence, en général, celui de ne pas me brosser les cheveux, mais encore une fois, restons centrés sur la question.)

Pourquoi est-ce différent lorsque c’est un enfant ? Parce qu’on devrait avoir une influence sur eux, plus que sur la voisine ? C’est possible. On en a d’ailleurs.

Cependant, nos enfants sont quand même des personnes indépendantes. Si le fait d’avoir les cheveux brossés ou pas importe peu à cette fille, est-il juste d’en tenir rigueur à la mère ?

D’ailleurs, l’on ne sait même pas si le fait de se brosser les cheveux n’importerait pas à la fille, sa mère ne lui a pas laissé l’occasion d’en vivre l’expérience… Mais même si c’était le cas, la fille doit-elle nécessairement correspondre à ce que désire la mère ?

Dans l’introduction de Il n’y a pas de parent parfait, Isabelle Filliozat écrit : « Notre enfant est un peu notre miroir. Nous avons tendance à le considérer comme notre prolongement, comme une partie de nous. »

Je crois que le problème est là : s’ils sont une partie de nous, alors tout jugement sur eux est un jugement sur nous.

Je crois que pour les laisser être eux-mêmes, je dirais même pour les aider à être eux-mêmes, il nous faut réussir à accepter qu’ils ne sont pas une partie de nous. Qu’ils ne nous appartiennent pas. Qu’ils ne reflètent pas forcément ce que nous sommes.
Qu’ils sont eux, avec leurs propres qualités, et leurs propres défauts ; avec leurs propres forces et leurs propres faiblesses ; avec leurs valeurs et leurs envies, parfois alignées sur les nôtres, et parfois… non !

(Note : cliquer ici pour voir les autres livres de ma bibliothèque)

Ca fait plusieurs mois que j’ai acheté ce livre dont je trouve le titre excellent, et, toujours en retard dans mes résumés, je ne l’ouvrais pas.

Décidant finalement de continuer à lire pour me développer, même si mes articles résumés ne suivaient pas, je l’ai enfin ouvert !

J’en suis encore au début, mais je complèterai ici au fur et à mesure les articles qu’il m’inspire !

Articles en lien avec ce livre :
Conflits entre les parents sur le mode de discipline : le paradoxe
Notre enfant, un prolongement de nous-mêmes
Exagérer les fautes de nos enfants : une manière de se justifier…
Doit-on toujours voler au secours de son enfant ?
Toutes les mères sont de mauvaises mères… et de bonnes mères.
Le parent et ses réactions impulsives

— et bien d’autres à venir —

Au début de Elever nos enfants avec bienveillance, Marshall Rosenberg alerte sur le danger de l’étiquette « enfant ». Et ça encourage à la réflexion.

J’avais déjà rapporté son premier exemple lorsque nous discutions de la notion de respect, mais la relecture de ce petit livre me donne envie de le reprendre, ainsi que ses autres illustrations.

Le premier exemple donc, a trait au respect que les adultes ont tendance à montrer ou non, par défaut, à un enfant.

Ainsi, Rosenberg raconte que lors de ses ateliers de CNV (Communication Non Violente) pour parents, il commence souvent par scinder le groupe en deux, leur demandant de concevoir un dialogue autour d’une situation de conflit.
L’un des groupes a pour interlocuteur un enfant, l’autre un voisin. Mais lorsqu’ils se retrouvent, ils ne savent pas qu’ils ont travaillé avec des hypothèses différentes.
A chaque fois, le dialogue impliquant un enfant est moins respectueux. L’interlocuteur enfant est d’une certaine façon déshumanisé.

Dans son deuxième exemple, Rosenberg parle du peu de crédit qu’on donne parfois aux enfants. Ainsi, il raconte un jour où il est rentré fatigué et stressé chez lui, et où il a demandé un espace de calme à ses enfants. Face à son fils de 9 ans lui demandant : « Tu veux en parler ? », il n’a pu s’empêcher de penser qu’il était mignon, sans prendre sa proposition au sérieux. Puis, se rattrapant de justesse, et voyant enfin « un être humain tendant la main à un autre », il a accepté, et a longtemps parlé avec ses enfants de ce qu’il avait vécu ce jour-là, avant de danser avec eux ! Ses enfants étaient effectivement capables de lui apporter leur aide. Mais la considération de l’enfant comme un « enfant » a failli le lui faire oublier.

Enfin, comme dernier exemple de la manière dont cette étiquette peut nous faire oublier l’être humain qu’il y a derrière, Rosenberg réfléchit sur le rôle du parent.

On nous a appris qu’il était de faire en sorte d’obtenir certains comportements de la part de nos enfants. Mais c’est oublier que réclamer un comportement, exiger plutôt que de demander, est généralement une manière efficace d’obtenir que l’autre s’y oppose. Parce que tout être humain veut garder sa liberté, sa faculté d’exercer son pouvoir personnel !

Il me semble que nous rejoignons avec ce dernier exemple la discipline positive, qui recommande de connecter avant d’enseigner.

C’est repenser complètement la dynamique de la relation parent-enfant. Un nouveau modèle vers lequel nous cheminons. Tout doucement…

(Note : cliquer ici pour voir les autres livres de ma bibliothèque)

Un livre très court de celui qui a créé la communication non violente, mais ne pas s’y fier : s’il se lit très vite, il peut engendrer de plus longues réflexions, car on sent que Marshall Rosenberg a déjà parcouru un sacré chemin, et il touche en quelques pages à plusieurs thèmes centraux :
les punitions et les récompenses, mais également le respect, le mode de communication, l’usage de la force, l’amour inconditionnel…

Un livre qui ne s’adresse pas à ceux qui commencent seulement à emprunter le chemin de la parentalité positive, mais, si on est prêt à s’ouvrir, il est très inspirant !!

Articles inspirés par ce livre :
Etre un « enfant », le poids de l’étiquette
– Autres à venir –

Cet article est une présentation brève du livre Eduquer sans punir, de Thomas Gordon.

J’aime prendre le temps de creuser et de bien expliquer chaque partie d’un livre. C’est pourquoi, pour ne pas faire un article d’une longueur telle que personne ne le lirait jamais, vous trouverez ci-dessous des liens vers les autres articles s’y rapportant.

(Note : cliquer ici pour voir les autres livres de ma bibliothèque)

Thomas Gordon est un psychologue américain (mort en 2002), spécialiste de la communication et de la résolution de conflits selon une méthode gagnant-gagnant.

Il a créé un programme de formation de parents intitulé « Parents efficaces » dans les années 60. Il a donc eu l’opportunité de voir ce que donnait sa méthode auprès de milliers de parents. (Un autre de ses programmes s’adresse également aux enseignants)

Ce livre Eduquer sans punir n’est pas son premier. Il a l’avantage d’être moins dense que son Parents efficaces, du nom de sa méthode.

Il y prend cependant le temps de présenter les effets nocifs d’une éducation par contrôle extérieur, c’est à dire par punitions et récompenses, avant de proposer des options concrètes pour changer la dynamique !

Je le recommande chaleureusement.

Rien n’étant plus parlant pour moi qu’une table des matières, je vous la copie ici, avec des liens vers mes articles s’y référant, au fur et à mesure que ceux-ci seront écrits !

Première partie : comprendre la discipline

Chapitre 1  – Différents types de discipline et d’autorité
Chapitre 2 – La méthode traditionnelle : récompenses et punitions
Chapitre 3 – Pourquoi les récompenses sont inefficaces
Chapitre 4 – Pourquoi les punitions sont inefficaces
Chapitre 5 – La véritable réaction des enfants face au contrôle

Seconde partie : Des options pour développer l’autodiscipline chez les enfants

Chapitre 6 – Des méthodes pour amener les enfants à modifier leur comportement sans les contrôler
Chapitre 7 – De nouvelles façons de gouverner les familles et les classes
Chapitre 8 – Aider les enfants  à résoudre eux-mêmes leurs problèmes
Chapitre 9 – L’écoute active : le procédé de relations humaines tout usage
Chapitre 10 – Les neuf mythes qui nous empêchent de changer
Chapitre 11 – les relations démocratiques sont sources de santé et de bien-être


Vous voulez, vous aussi, apprendre ces alternatives ?
0 Commentaires
La parentalité positive parle de se débarrasser complètement des punitions ? Alors, comme ça, les enfants peuvent faire n’importe quoi sans que ça prête à conséquence ?? Non, ils ne le peuvent pas. On a dit qu’on s’affranchissait des punitions. Pas des conséquences. Les conséquences peuvent être, au contraire des punitions, une bonne manière de faire en sorte que les enfants assument leurs responsabilités. Mais pour cela, encore faut-il connaître la différence ! Je vais vous l’expliquer en reprenant les termes de Jane Nelsen, auteur de La Discipline Positive. Une conséquence est :
  • en Relation avec l’acte
  • Respectueuse
  • Raisonnable
  • Révélée en avance
Ce sont les 4 R de la conséquence. La conséquence est en Relation avec l’acte : probablement le point le plus important, celui qui donne la logique de la démarche : Priver son fils d’ipad parce qu’il a mal parlé à sa soeur, c’est une punition. Le priver d’ipad parce qu’il le laisse trainer après utilisation, ça peut être une conséquence. La conséquence est Respectueuse : il ne s’agit pas d’humilier l’enfant, de se moquer de lui. (Lui faire lécher le sol pour nettoyer ce qu’il a renversé n’est pas une conséquence, c’est une punition, parce que c’est humiliant. C’est carrément une violence en fait !!) La conséquence est Raisonnable : elle sera adaptée en particulier à l’âge de l’enfant. Faire payer le nouveau pull à son fils de 12 ans parce qu’il en a perdu 5 peut être raisonnable, lui faire payer tous ses pulls à vie ne l’est pas… La conséquence est Révélée en avance : ce point-là peut sembler difficile, mais c’est celui qui fait tenir le tout. Parce qu’on a prévenu l’enfant, il peut assumer la responsabilité de ses actes. Il connaissait la conséquence. Il savait que s’il perdait encore un pull, il devrait le repayer, il savait donc qu’il était de sa responsabilité d’y faire plus attention. (et pour cela, nous allons le voir, on peut essayer de l’aider avant, pour essayer de l’aider à réussir ! Car nous sommes dans son équipe !) Vous noterez au passage que si la conséquence doit être révélée en avance, c’est donc que ce n’est pas une décision hâtive, suite à un problème soudain. La conséquence n’est mise en place que pour des situations qui se répètent, et que nous avons donc anticipées ! Parce qu’on a aussi tous le droit à l’erreur, nos enfants y compris. Si votre fils arrache les fleurs du voisin, il ne sera pas puni, et la conséquence n’aura pas été prévue (car vous ne l’aviez pas anticipé, à moins qu’il ne fasse ça toutes les semaines…). Non, dans ce cas c’est une erreur et donc, comme nous l’avions vu dans les principes adlériens, une opportunité d’apprentissage.  Il s’agira alors plutôt de mettre en place avec lui une démarche de réparation. Maintenant, allons un peu plus loin dans la connaissance de la conséquence. Il existe deux types de conséquences : les conséquences naturelles, et les conséquences logiques. Dans les 2 cas, ce ne sont des conséquences que si elles répondent aux 4 R sus-mentionnés. La conséquence naturelle, c’est ce qui arrive si nous décidons de ne pas intervenir. Prenons l’exemple de l’enfant qui oublie régulièrement de noter ses devoirs. Si la maman (comme ça arrive beaucoup ici à Puerto Rico, où je vis) a la démarche systématique de se renseigner auprès d’autres mamans pour obtenir l’information, il y a peu de chances que l’enfant apprenne à noter ses devoirs. En ayant cette démarche, nous ne l’aidons pas à grandir, à développer son autonomie, à avoir confiance en lui sur le fait qu’il peut se débrouiller sans sa maman. Nous ne l’armons pas pour son futur, en fait, en voulant l’aider, n’ayons pas peur des mots, nous nuisons à son développement. Il vaudrait mieux lui donner l’opportunité d’expérimenter les conséquences naturelles de sa négligence. Il ne s’agit cependant pas de lui tendre un piège. Nous n’allons pas changer d’attitude du jour au lendemain sans l’avoir prévenu. Au contraire, nous préparerons la démarche. Nous nous asseyons donc avec l’enfant, et lui disons calmement : « Je me suis rendu(e) compte que tu oubliais régulièrement de noter tes devoirs. Je ne pense pas que le fait de les chercher pour toi soit une aide. Je pense que tu es tout à fait capable de noter tes devoirs convenablement, et que tu n’as pas besoin de m’impliquer dans cette démarche. J’ai donc décidé de t’en rendre la responsabilité, et de ne plus me renseigner sur les devoirs du jour si tu oubliais de nouveau de les noter. » Nous pouvons même aller plus loin en accompagnant l’enfant dans sa préparation vers la réussite : « Maintenant que tu en as la responsabilité, que penses-tu mettre en place pour ne plus oublier de noter tes devoirs ? » On peut l’aider à trouver des idées, mais ce n’est pas à nous de lui imposer la méthode. Laissons-le essayer de trouver la sienne. A long terme, il vaut mieux que les devoirs ne soient pas faits quelques fois, mais qu’il trouve comment s’y prendre pour mettre cette démarche en place que le contraire ! Ensuite, le jour où il revient sans ses devoirs, ce qui risque fortement de se produire, résistons à la double tentation : 1) de revenir sur ce que nous avons dit en allant chercher les devoirs, 2) de lui commenter que « Je t’avais bien dit que … Encore, tu as oublié ?? », et de remuer ainsi le couteau dans la plaie. Contentons-nous plutôt de recevoir sobrement le sentiment, et transmettons-lui notre confiance en lui pour le futur : « Aie, tu as oublié de noter tes devoirs ? Non, je ne vais pas appeler la maman de X. Je comprends que tu sois embêté, je suppose que la prochaine fois, tu n’oublieras pas. » Et voilà. S’il continue à se plaindre, ne pas se laisser entraîner, s’éloigner. Il a le droit d’avoir un sentiment négatif, nous le laissons l’expérimenter et grandir ! La conséquence logique est celle que nous mettons nous-mêmes en place. Parfois, le problème se répète, et on n’a pas le choix, il y a une conséquence à mettre en place. Ca peut aller de très simple à plus complexe. Par exemple, après avoir expliqué plusieurs fois à Anatole (3 ans) que les feutres qui restaient ouverts séchaient, lui avoir rappelé de les fermer quand il les utilisait, lui avoir expliqué que ça ne me plaisait pas.. j’ai fini (après le lui avoir annoncé avant) par simplement enlever les feutres. Il se contente à présent de crayons et de crayolas. Parfois c’est plus sérieux. Comme quand après avoir eu plusieurs conflits avec Oscar (14 ans) sur le temps passé à l’attendre quand on venait le chercher à ses tournois, alors que ça nous coutait déjà de faire la route, on a décidé qu’il devrait trouver son propre moyen d’y aller… Cet épisode, délicat, mérite d’ailleurs un article en soi, que je ne manquerai pas d’écrirebientôt. Dans tous les cas, ça participe à l’enseignement, tant que c’est fait de manière respectueuse. Parfois, on ne trouve pas de conséquence. Pas besoin d’insister. C’est que la conséquence n’est pas le bon outil. Elle ne devrait d’ailleurs pas être utilisée trop souvent. A-t-on bien creusé les autres pistes ? Car, avant de mettre en place une conséquence, il vaut mieux prendre le temps de réfléchir à la résolution du problème directement avec l’enfant. Lui laisser une chance que ça marche autrement. Parce que le problème de la conséquence, c’est qu’elle prive de l’opportunité d’apprentissage. Alors, si vous êtes vous-même en apprentissage, remplacez déjà les punitions par des conséquences.  Puis, peu à peu, allez un cran plus loin, et impliquez vos enfants dans les recherches de solution. Comme cette maman d’un de mes ateliers, dont le fils jetait des jouets par le balcon, et avec qui nous avons pu travailler, au delà de la conséquence de fermer la porte du balcon, sur une recherche de solution. Vous verrez, vous en sortirez tous gagnants !
Vous voulez, vous aussi, apprendre ces alternatives ? 👉🏻 Inscrivez-vous à la formation « Sortir des punitions »
Rq : on avait aussi déjà abordé cette question lors de la lecture de Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent, lorsque les auteurs nous conseillaient, dans le chapitre sur les alternatives à la punition, de laisser l’enfant subir les conséquences de ses actes, après lui avoir donné un choix.

(Note : cliquer ici pour voir les autres livres de ma bibliothèque)

J’ai lu ce livre l’été dernier avant de suivre une formation de 3 jours à l’EIREM, l’école des intelligences relationnelles créée par Isabelle Filliozat, intitulée « La grammaire des émotions« .

Pour une fois, ce livre ne traite pas d’éducation, mais bien d’introspection. Il parle d’émotions et de sentiments, il aide à mieux s’écouter…

Je l’ai lu à vitesse grand V avant la formation, et je l’ai aimé, pour l’espace qu’il m’a donné.
Il me faudra cependant prendre le temps de le reprendre pour vous en parler plus…

Nous abordons le 3è chapitre de La discipline positive.

Nous sommes encore dans une analyse psychologique, et c’est Adler, encore une fois, qui a le premier suggéré des traits de caractère liés au rang de naissance.

Pour être honnête, je ne comprends pas bien comment ce chapitre s’articule avec le reste du livre, qui n’y refait ensuite plus référence. Il est cependant lié au besoin d’appartenance dont nous avons parlé dans les principes adlériens, dans la mesure où la place dans la famille se mesure aussi par rapport à son rang de naissance. J’y ai ainsi trouvé des points de réflexion intéressants, que j’espère pouvoir vous transmettre ici.

Avant tout, en guise de précaution, nous insisterons sur le fait que les remarques qui suivent sont très générales, et toute règle a ses exceptions, surtout quand elles touchent à l’humain !

Pour commencer, Jane Nelsen explique que s’il a des difficultés à répondre à son besoin d’appartenance, l’enfant peut chercher à trouver comment être « vu », individuellement. Et pour cela, il a 4 choix :

  • développer une compétence dans un domaine complètement différent du reste de la fratrie
  • entrer en compétition avec son frère et essayer de faire « mieux »
  • se rebeller ou se venger
  • se désengager (en général avec la conviction de ne pas être à la hauteur)

En parallèle, on peut observer régulièrement des traits de caractères découlant du rang de naissance.

L’aîné :

Les aînés sont souvent responsables, autoritaires, perfectionnistes. Quand un autre bébé arrive, l’aîné s’imagine que pour continuer à compter, il doit être le meilleur. Il est donc facilement dans la compétitivité.
Avec lui, il faudra donc particulièrement s’attacher à s’éloigner des notions de comparaison et de rivalité. (Pour cela, le livre de Faber et Mazlish : Frères et soeurs sans rivalité peut se révéler très utile)

Le cadet – ou les enfants « du milieu » :

On note moins de traits de caractère typique pour ces enfants-là, car les cas sont bien plus variés.

En effet, le 2e peut choisir, pour avoir sa place, de se comporter de manières totalement distinctes :

  • soit il se dit qu’il faut qu’il donne tout pour rattraper l’ainé – et il entre alors dans une forme de compétition, de sur-performance
  • soit il pense qu’il ne pourra jamais être à la hauteur, et va plutôt, au contraire être sous-performant..
  • soit il choisit un domaine vraiment différent de celui de l’ainé dans lequel montrer ses capacités..

En effet, c’est une méthode efficace de trouver sa place en mode de différenciation. Quand c’est le cas, ces cadets sont moins conformistes, et plus larges d’esprit.

Le benjamin :

Les benjamins sont plus chouchoutés. Ils prennent l’habitude qu’on s’occupe d’eux, et n’ont pas besoin d’entrer dans la compétition. Ils aiment s’amuser, et ont plus de mal à devenir autonomes.

Parfois ils développent le sentiment de n’être aimé que lorsqu’on s’occupe d’eux, ce qui limite leur investissement et leur confiance en eux. Ils ne veulent pas apprendre, mais plutôt qu’on les aide.

Il semble que les classes avec une plus forte proportion de derniers-nés soient plus difficiles.
Jane Nelsen raconte que lorsqu’elle était conseillère d’éducation dans le primaire, elle avait régulièrement des derniers-nés qui lui étaient envoyés pour désinvestissement académique. Elle leur demandait toujours : « Qui t’habille le matin ? », et découvrait souvent que quelqu’un d’autre que l’enfant le faisait pour lui… Seulement voilà, si on continue d’aider systématiquement l’enfant à s’habiller au delà de 2-3 ans, on le prive de l’opportunité de construire un sentiment de responsabilité, d’autonomie, de confiance en lui. L’enfant se se sent pas capable. Et ça se ressent sur d’autres aspects de sa vie.

L’enfant unique :

En fonction surtout de l’attitude des parents, l’enfant unique peut développer soit un comportement d’aîné (avec en général une recherche de la perfection un peu moins poussée, car il n’y a pas péril de sa position) soit un comportement de benjamin.

D’autres facteurs d’influence : 

Il est bon de noter qu’en fonction des écarts d’âge (ou des différences de genre), il peut y avoir des « aînés psychologiques » ou des « derniers-nés psychologiques ». En effet, l’enfant qui a occupé une position plus de 4 ans a formé des interprétations dans son rapport qui peuvent perdurer, même quand la structure familiale évolue.

L’atmosphère familiale peut avoir une forte influence sur les « rôles » pris par chaque enfant. Si par exemple, les valeurs familiales sont plus tournées vers la coopération que vers la compétition, il y a fort à parier que les enfants ressentiront moins le besoin de se différencier…

L’interêt de cette analyse :

Vraiment valable ou pas dans votre famille, cette analyse peut aider à comprendre certains comportements et attitudes chez vos enfants.
Essayez donc d’y prêter attention, et de faire preuve d’empathie en entrant dans leur monde si vous les observez.
Soyez attentif à ne pas surprotéger les plus jeunes, à les aider au contraire à se sentir capables et aidez les plus grands à comprendre qu’on peut se sentir bien même quand on a perdu ! Enfin, pour les familles recomposées : attention à l’aspect déroutant que peut constituer le fait de rebattre les cartes dans les positions…

En finir avec les disputes dans la fratrie :

Cette difficulté de positionnement peut créer des rivalités, et des tensions entre les enfants.

Nous, parents, avons un rôle à jouer sur ce point. Nous pouvons :

  • créer un environnement qui atténue les rivalités
  • accompagner nos enfants dans le développement de leurs compétences relationnelles pour gérer les conflits autrement qu’en s’agressant les uns les autres.

Pour aller plus loin sur ce sujet : Inscrivez-vous à ma formation « En finir avec les disputes dans la fratrie »