Archive d’étiquettes pour : pouvoir

Avril 2018 – San Juan, Puerto Rico

L’une des personnes présentes à mes conférences à l’alliance française m’a demandé d’en faire une dans le centre dont elle fait partie. Nous choisissons de commencer, là aussi, par les luttes de pouvoir.

Nul doute que ce thème touche beaucoup de familles : ce sont 25 mamans qui se présentent pour cette conférence /déjeuner.

Pour une bonne partie d’entre elles, c’est leur premier contact avec l’éducation positive.

Comme d’habitude, je diffuse mon message à travers ma propre expérience. Je vois bien que cela en inspire une bonne partie. Difficile cependant de ne pas résister à ce changement de posture que je leur propose.

« Cela est « bien joli » dans la théorie, mais ça ne marcherait pas chez moi… » pense une partie d’entre elles.

Je sais. Pas toujours facile de croire que notre famille en est également capable. Et pourtant, nous n’avons rien de plus que les autres. Si ça marche chez nous, ça marchera chez eux.

Cela fait peur, et il est bien naturel de se raccrocher à ce qu’on connait. Je n’ai pas d’inquiétude cependant. Je sais que cette conférence a planté des graines. Des graines d’autant plus solides qu’une partie de l’assistance est déjà plus avancée, et peut témoigner des effets observés avec leurs enfants !

De nouveau, mon rôle est d’aider à ouvrir un peu les consciences. Ensuite, chacun fera ce qu’il décidera, ce qui lui correspondra.

Février 2018 – San Juan, Puerto Rico

L’Alliance Francaise à Puerto Rico a non seulement pour mission de promouvoir la culture française, mais également d’être un lieu d’accueil et de formation.

Si cette formation reste surtout centrée sur les langues, l’alliance a eu également l’idée de proposer à ses inscrits des conférences d’éducation positive.

Ils m’ont donc contactée, et je commence avec eux un cycle de conférences autour de l’éducation positive, avec des thèmes différents chaque mois.

Cette première conférence est centrée sur les luttes de pouvoir.

Nous explorons la question de pouvoir, du modèle que nous en donnons à nos enfants, et du fait qu’ils se battent pour exercer également le leur. La seule notion de relation verticale n’est pas forcément quelque chose auxquels les parents ont réfléchi avant.

Je présente ensuite aux parents des méthodes pour donner du pouvoir aux enfants, sans pour autant baisser notre niveau d’exigence, mais choisir de ne pas entrer dans des luttes incessantes.

Il s’agit en particulier de développer d’autres modes de communication.

Peu de personnes présentes à cette première présentation, il faut un peu de temps pour lancer la machine…

Un positionnement variable sur la question de discipline

La discipline est au coeur du débat, dès que l’on aborde la parentalité. Et les livres sur le thème de l’éducation ne sont pas tous en ligne. Certains prônent une autorité forte du parent, tandis que d’autres parlent de coopération… Comment savoir qui croire ?

Pour beaucoup, face à des comportements difficiles de nos enfants, il faut renforcer la discipline. Sous-entendu : une discipline stricte, autoritaire. Ainsi, si de nombreux pays ont légiféré contre les violences physiques des parents envers leurs enfants, d’autres – dont la France au moment où j’écris – autorisent encore un parent à taper son enfant !!

Et il y a ceux – dont je fais évidemment partie – qui s’y opposent fortement. Ils prônent une plus grande écoute de l’enfant. Un autre type de relation entre l’enfant et l’adulte.
Et dans le fond, beaucoup de parents sont mécontents de la manière dont ils cherchent à imposer de la discipline chez eux. Un sondage de 2002 en Angleterre révèle que 79% des parents qui donnent des fessées à leurs enfants le regrettent ensuite. (Et comment ne pas le regretter quand on se rend compte de l’impact de nos gestes…)

Pourtant, face aux problèmes de mensonges, de violence, d’alcool, de tabagisme, d’abandon des études… la réaction la plus classique reste de chercher à durcir encore l’autorité. On s’entête à employer des méthodes qui, au vu de l’augmentation de ces problèmes, n’ont clairement pas fait leurs preuves !

Difficile alors de savoir sur quel pied danser !! Je m’imagine en fait que la majorité des parents comprend que ces méthodes ne les mèneront pas loin, mais qu’ils ne savent simplement pas comment faire autrement…

Etrange d’ailleurs. En restant toujours sur l’exemple de la violence physique : notre pays a légiféré il y longtemps contre le fait que les enseignants tapent les élèves. Cela nous semblerait aberrant aujourd’hui que notre enfant rentre à la maison en disant que son instituteur l’a tapé ! Nous pensons donc que les enseignants peuvent trouver des alternatives pour faire régner l’ordre dans une classe de 30 élèves ? Pourquoi en ce cas les parents auraient, eux, besoin de la fessée chez eux ??

Afin d’avancer dans le débat, je soulève cette question : comprenons-nous bien ce que le mot discipline signifie ?

Jane Nelsen, par exemple, n’hésite pas à mettre ensemble les mots de discipline positive. Et quand on lit ses livres, cela prend tout son sens.
Il existe donc une autre forme de discipline, qui s’éloigne de la notion d’autoritarisme à laquelle elle est souvent associée.

Comprendre la discipline, c’est ce à quoi s’attache Thomas Gordon dans la première partie de son livre Eduquer sans punir. Car il existe différents types de discipline et d’autorité.

Le nom « discipline » et le verbe « discipliner »

Revenons aux origines…
Un disciple, au départ, c’est simplement un apprenant, un élève.

Et la discipline n’a pas forcément de connotation de contrôle de l’un sur l’autre. La discipline d’une équipe évoque plutôt l’ordre, le respect des règles.

Le problème vient du fait que, comme l’écrit Thomas Gordon : « On présume souvent que la seule façon d’imposer la discipline à la maison et à l’école consiste à discipliner les enfants ».

Or, « discipliner » signifie « soumettre quelqu’un, un groupe, à l’obéissance, à un ensemble de règles qui garantissent l’ordre dans la collectivité où il se trouve. Soumettre donc. Et pour cela, imposer, et punir.

Seulement voilà : si l’on discipline le groupe, on n’atteint pas pour autant la discipline, on ne l’atteint en fait que tant qu’on est là pour la contrôler. Prenons une classe face à un professeur qui discipline fermement. Enlevons le professeur de la classe. La discipline y règne-t-elle toujours ??

Il semblerait en fait que discipliner ne soit pas le meilleur moyen d’inculquer une discipline

Influencer ou dominer

Comme le disaient les auteurs de Parents respectueux, enfants respectueux, il n’y a pas de doute que nous avons une influence sur la vie de nos enfants, ainsi que, d’une manière indirecte, sur ceux qu’ils rencontreront dans leur vie. La question est de savoir quel type d’influence nous choisissons d’avoir.

Thomas Gordon distingue ici « la discipline instructive qui s’efforce d’influencer les enfants, et la discipline restrictive, qui cherche à les dominer. »

Si un enfant fait quelque chose par peur d’être puni, il n’est pas influencé, il est dominé. Exercer une influence est bien plus complexe. Et demande un vrai changement de posture, car plus nous dominerons, moins nous serons en mesure d’influencer comme nous le voudrions !

Pour encourager les enfants à modifier leurs comportements de leur propre initiative, il nous faut donc renoncer aux méthodes restrictives. 

Je sais, pas toujours facile…
L’enseignement de l’auto-discipline, plutôt que de la discipline imposée, est pourtant bien à ce prix-là.

En fait, la question n’est donc pas la discipline, mais bien la manière de l’encourager. Et voila pourquoi le sous-titre du livre Eduquer sans punir est « enseigner l’autodiscipline aux enfants ».
Parce que tout est là : notre objectif est que la motivation pour la discipline dont va faire preuve l’enfant soit interne, non externe.

Les multiples sens du mot « Autorité »

Selon Thomas Gordon, il existe 4 types d’autorité :

1- L’autorité fondée sur l’expérience

On parle alors d’autorité acquise : c’est en effet l’expérience d’une personne, sa compétence qui lui donne autorité sur un sujet. Alors, son entourage va s’adresser à elle, et écouter son opinion.

Cette remarque me fait penser à une discussion que j’ai eue récemment avec mon mari et mon grand fils. Je venais de voir une vidéo incitant à ne pas faire confiance aux autres, mais plutôt de vérifier les informations reçues par nous-mêmes. Or, je ne suis qu’à moitié d’accord : je pense qu’il est effectivement des points à vérifier, mais surtout qu’il s’agit d’apprendre qui nous pouvons croire sur quel sujet. Et s’adresser à la bonne personne !

Il s’agit bien alors de respect de l’autorité fondée sur l’expérience…

Adultes et enfants respectent ceux qui possèdent une compétence particulière, et n’hésitent pas à solliciter leurs conseils. Ce type d’autorité est  inoffensive, et toujours vue positivement.

2- L’autorité fondée sur la position

Cette autorité découle, comme son nom l’indique, de la position de la personne, de ses responsabilités.
Ce type d’autorité est reconnu et accepté par tous : le pilote indique à l’équipage ce qu’il doit faire, le conducteur demande à ses passagers de s’attacher.

Dans une famille, les membres peuvent demander à celui qui fait les courses d’inclure des produits spécifiques dans sa liste. Il y a alors accord sur le partage des responsabilités.

Cette autorité fondée sur la position est généralement bien acceptée, tant par les adultes que par les enfants. Nous respectons les personnes qui l’exercent, et n’hésitons pas à suivre leurs instructions.

3- L’autorité fondée sur des ententes informelles

Dans une famille, nombreuses sont les ententes informelles qui impliquent que l’un soit en charge de certaines choses, et l’autre d’autres. Lorsque nous ne suivons pas ces accords informels, il en découlera des attitudes qui relèvent de notre responsabilité. Ainsi, si mon fils traine après l’école, il me téléphonera pour me prévenir.

Celle-ci est probablement à rapprocher du cas précédent, les rôles étant par essence plus variables. Les instructions seront cependant acceptées sans problème.

4- L’autorité fondée sur le pouvoir

Cette fois, nous parlons du pouvoir positionnel, que nous avions déjà évoqué à la lecture de Arrête d’embêter ton frère, laisse ta soeur tranquille.

Malheureusement, c’est souvent à ce type d’autorité que se réfèrent les parents et éducateurs qui souhaitent le « respect » des enfants, imposant leur pouvoir par le biais de punitions et de récompenses, assortis de tous leurs effets nocifs…

Or, les enfants (comme les adultes) ne respectent pas l’autorité fondée sur le pouvoir. Les adultes usant de ce type d’autorité attendent en général une obéissance aveugle, et encouragent plutôt la résistance.

Faut-il user de notre autorité ?

J’aime bien cette distinction entre les différents types de pouvoir que fait ici Thomas Gordon, parce que cela bouscule un peu les idées reçues.

En effet : la parentalité positive lutte contre l’autorité fondée sur le pouvoir. Comme il s’agit, pour certains, de la seule autorité qui soit, la conclusion qui s’impose est que la parentalité positive encourage à ne plus avoir aucune autorité face à nos enfants. (Notez que j’ai bien écrit « face à » nos enfants, et non « sur » nos enfants. Car j’ai bien basculé d’une relation verticale à une relation horizontale…). Ce n’est pourtant pas le cas. Nous gardons bien une autorité. Seulement pas celle fondée sur le pouvoir. Nous préférons développer auprès de nos enfants une autorité qu’ils respecteront.

Si notre relation est bonne (de l’importance de la connexion), nos enfants chercheront nos conseils et voudront connaitre nos valeurs.

Et nous bouclons ainsi la boucle avec la notion précédente d’influencer plutôt que de dominer…

Lorsque nos enfants se comportent mal, nous interprétons souvent leurs actes comme dirigés contre nous.

Hier, par exemple, une amie (à laquelle je dédicace cet article, né de ma conversation avec elle) me racontait comment son neveu, de presque un an, faisait exactement ce que sa mère venait de lui interdire de faire, tout en la regardant dans les yeux.
Interprétation de la maman : il est en train de me provoquer !
Mais non, il peut y avoir plein d’explications derrière le comportement d’un enfant !

Voyons donc comment évoluer dans notre manière de considérer son comportement.

Première étape : arrêter de penser que le comportement est dirigé contre nous.

C’est dur à admettre, parfois, mais c’est la réalité : l’enfant a son propre monde, ses propres besoins, ses propres fonctionnements, et nous n’en sommes pas toujours le centre.

Dans le cas ci-dessus, il peut y avoir plusieurs explications (merci Isabelle Filliozat)

Dans tous les cas il le fait POUR lui, et non CONTRE nous.

On peut même aller jusqu’à dire, comme l’explique bien cet article de Parents Naturellement – attention âmes sensibles –  que les caprices n’existent pas !

Deuxième étape : prendre du recul

Une fois que l’on accepte que le comportement n’est pas dirigé contre nous, il faut réussir à sortir de la réaction. Il s’agit plutôt de faire une pause, c’est le S de la méthode STAR proposée par Elizabeth Crary.

Face à l’enfant, plutôt que de s’entêter à chercher à lui faire faire ce qu’on lui demande, marquer un temps et faire mentalement un pas en arrière pour comprendre le contexte.

Ainsi, ce matin, j’ai observé mon Anatole. (3 ans et demi).
D’habitude, c’est surtout moi qui supervise la préparation des plus jeunes avant le départ à l’école. Depuis peu, mon mari et moi avons établi qu’une fois par semaine, il s’en chargerait (préparation et accompagnement à l’école), pour que je puisse partir tôt marcher sur la plage.
Ce matin donc, alors que je m’apprête à partir, je vois mon mari qui explique à Anatole – qui dessine plutôt que de s’habiller – qu’il est en train de perdre patience…
Anatole est bloqué, et dit que lui aussi, il “commence à perdre patience”.
La suite n’est pas difficile à prévoir !!

Je m’attarde donc pour réfléchir avec un peu de recul (toujours plus facile quand on n’est pas la personne impliquée) : les horaires de l’école ont changé depuis 2 jours, les enfants ont une demi-heure de moins le matin. Je viens d’annoncer que je sortais, sans avoir pris de temps avec lui. Anatole n’a pas eu son moment de calme avant l’entrée dans le rythme du matin. C’est clair. Et plus son père s’oppose à lui, plus il aura besoin de montrer qu’il peut également s’opposer, parce qu’il manque de connexion avec nous ce matin.

Troisième étape : changer la dynamique

C’est une chose de comprendre le contexte, ensuite la difficulté reste : comment s’en sort-on ?
Probablement l’étape qui demande le plus de travail, celle pendant laquelle, à court d’idées, on se sent le plus impuissant !!

Quelques idées dans notre besace cependant :

  • indiquer à l’enfant une manière d’être utile

L’enfant aime être impliqué, il aime se sentir utile. Lui proposer d’agir le permettra de sortir de son blocage, car au lieu de nous opposer à lui, nous l’incluons, nous recréons la connexion.

  • basculer dans le jeu ou l’humour

Ah… la parentalité ludique… Souvent très utile pour sortir des situations de blocage. Là encore, cela crée une connexion, et nous sortons de l’opposition. Ce matin, face à Anatole, j’aurais pu par exemple m’exclamer : “Attention, la fusée va décoller ! voooouuu…” en le saisissant et le faisant voler vers sa chambre. “La fusée est en recherche de vêtements…vooouuu”…   Encore faut-il être d’humeur…

  • remplir le réservoir affectif de l’enfant

C’est la solution pour laquelle j’ai opté ce matin : compte-tenu de ce que j’avais réalisé lors de ma prise de recul à l’étape précédente, j’ai pensé que ce petit avait besoin de tendresse plutôt que d’instructions.
Je me suis donc approchée, et lui ai dit : “J’ai l’impression que mon Anatole a besoin d’un câlin, c’est ça ?”
Comme il a acquiescé, je lui ai fait un câlin. Et je sais ce que vous pensez : que c’est bien joli tout ça, mais que le matin, on n’a pas le temps de s’arrêter pour un câlin ! Sauf que c’est faux : si je ne m’arrête pas pour le câlin, je sais que le reste prendra plus de temps, et au final, j’y perdrai.

C’est ça aussi la parentalité positive : savoir investir son temps !! En fait, il a eu besoin de deux câlins. Puis, il a quitté son masque d’opposition, et s’est mis à se déshabiller. Je suis partie, et Nicolas (mon mari) m’a ensuite dit que tout s’était très bien passé.

Quatrième étape : si le comportement se répète

Dans ces cas-là, je crois qu’il convient de prolonger encore la 3ème étape.

Je garde en tête une image vue en formation de discipline positive : celle d’un iceberg.
L’image servait à illustrer le fait que le comportement n’était que la partie immergée d’un problème probablement plus large, et plus enfoui. C’est au dessous de l’iceberg qu’il faut essayer de s’attaquer.

Car, je reprends cette fois l’un des principes d’Adler : “Un enfant qui se comporte mal est un enfant découragé.”

En fait, c’est comme pour nous, si on y réfléchit bien !

Il y a les moments où tout va bien, où les personnes autour de nous réagissent comme nous le voudrions, ou, en tout cas, comme nous nous y attendons, et nous arrivons à nous comporter en accord avec nos valeurs, à utiliser nos compétences de parents positifs, et puis il y a ceux où rien ne va plus, où nous nous sentons impuissants, où nous sommes découragés ! Il suffit alors d’un rien pour que toutes nos compétences volent en éclat, et que nous fassions tout ce que non seulement nous savons que nous ne devrions pas faire, mais que, de surcroît, dans le fond, nous n’avons pas envie de faire !!

En CNV (Communication Non Violente, merci M Rosenberg !), on apprend que nos sentiments sont des indices de nos besoins nourris ou non nourris. Pour réussir à faire en sorte que notre enfant ne se sente plus découragé, il faudrait donc trouver quel est son besoin non nourri !

D’où l’étape suivante :

Cinquième étape : revenir aux nécessités de base

Une fois les besoins de survie remplis (eau, nourriture, sécurité), “Le besoin essentiel de tout être humain est d’appartenir et d’avoir de l’importance.”

En considérant le comportement de l’enfant sous cet angle, nous pourrons probablement adapter notre comportement pour nous adresser plus directement à la source du problème.

Alors, parce que ça en vaut décidément la peine, prenons le temps de rappeler ce que signifient ces concepts d’appartenance et d’importance.

(J’ai simplement fait ici, je l’avoue sans honte, un copier-coller de mon article sur les nécessités de base des enfants…)

Appartenir

Appartenir, ça se rapporte à la place de l’enfant dans la famille et à sa connexion émotionnelle avec les autres. En bref, l’enfant a besoin d’attention !

On en parle souvent, et c’est fondamental, parce que si l’enfant n’obtient pas d’attention positive, il va quand même l’obtenir, de manière négative, par son comportement.

(Développer son sentiment d’appartenance, c’est d’ailleurs une des compétences relationnelles clefs présentées par Elizabeth Crary dans Arrête d’embêter ton frère, laisse ta soeur tranquille.)

Bien, comment peut-on aider l’enfant à développer son sentiment d’appartenance ?
En lui donnant de l’attention bien sûr. Ce qui peut se décliner de manières différentes :

  • l’écouter quand il nous parle (et poser son téléphone portable…)
  • valider ses sentiments, ce dont nous avons déjà beaucoup parlé…
  • lui consacrer des moments particuliers (si possible en tête à tête pour qu’il n’ait pas à entrer en compétition pour obtenir notre attention : voir à ce sujet le moment particulier)

Avoir de l’importance 

Avoir de l’importance, c’est se sentir capable et utile. Contribuer à la société. Ca passe par l’autonomie de l’enfant, par sa contribution à la famille.

Oui, il est important que les enfants se sentent capables : il est nécessaire pour cela de les laisser exercer leur part d’autonomie. De les laisser faire seuls ce qu’ils peuvent faire seuls. Aider quelqu’un, c’est parfois gentil, c’est parfois débilitant. Il risque de recevoir le message qu’il n’en est pas capable…

Alors que l’enfant est en pleine construction de son caractère, il risque de recevoir le message erroné qu’il n’a de l’importance que lorsqu’on s’occupe de lui… Est-ce ce qu’on veut pour lui ?
Laissons-le agir, laissons-le se prendre en charge, et encourageons-le à contribuer.

“On aide mieux en aidant moins” écrivait Haïm Ginott.

Et puis, avoir de l’importance, c’est aussi exercer son pouvoir personnel.
Eh oui, on en parle moins, mais c’est également fondamental : un enfant a un vrai besoin de pouvoir !
C’est ce qui lui permet de se construire comme une personne à part entière, autonome et sachant exercer son libre arbitre.

Quand on passe notre journée à lui donner des ordres qu’il est censé exécuter sans discuter, on ne lui offre aucun pouvoir, et il y fort à parier qu’il entrera alors dans ce qu’on appelle à juste titre des luttes de pouvoir !!

A l’inverse, plus nous donnerons l’occasion à l’enfant d’exercer son pouvoir de décision, plus nous lui permettrons d’être utile, plus il se sentira avoir de l’importance, et cela se ressentira sur son comportement.

Comment l’aider sur ce point-là ?

Ce pouvoir personnel peut être transmis sur plusieurs fronts :

  • par l’autonomie (plus il fait seul, et plus il se sent capable)
  • par la contribution dans la famille : ne pas hésiter à lui confier une tâche, ou à lui demander de l’aide
  • par les décisions qu’on le laisse prendre (à longueur de journée)

Et c’est là que nos compétences interviennent : c’est une chose de comprendre qu’il est bénéfique de laisser l’enfant prendre des décisions, mais encore faut-il savoir comment on peut faire ça ! Heureusement, il existe des techniques.

On peut en trouver un bon résumé dans le chapitre “Communiquer sans imposer” de Poser des limites à son enfant (Catherine Dumontheil Kremer)

Pour conclure

Je vous invite à prendre quelques minutes, là, tout de suite, à réfléchir au dernier conflit que vous avez eu avec votre enfant, et vous poser la question : quel était son besoin à ce moment-là ? Comment pourrais-je faire pour l’aider à appartenir et avoir de l’importance ?

C’est à vous !

« Ne pars pas en courant comme ça !! »
« Non, tu ne peux pas sortir : range ta chambre, plutôt ! »
Etrangement, les enfants ne réagissent pas toujours très positivement à ce genre d’instructions…

Un jour, j’ai rencontré une femme versée dans la parentalité positive qui me disait que, quand ses collègues lui parlaient de leurs enfants qui refusaient d’obéir, elle leur répondait : « Va dans ton bureau ! ».
Il semblerait que cela aidait le collègue estomaqué à se rendre compte à quel point nos manières de parler à nos enfants encourageaient peu à la coopération !!

En fait, nos enfants reçoivent beaucoup, beaucoup, beaucoup d’instructions dans une journée.

Alors, bien sûr, ils se sentent sans pouvoir : on attend parfois d’eux qu’ils soient de simples marionnettes qui exécutent ce qu’on leur demande. Cela ne risque pas de nourrir leur besoin humain de se sentir important !  Mais l’enfant sent bien qu’il est une personne à part entière, et qu’il a un pouvoir de décision, et il entend bien l’exercer ! 

Ca parait logique… personne n’aime entendre « Va dans ton bureau ! »… Ca nous donnerait plutôt envie de nous rebeller, nous aussi, non ?

D’autre part, la majeure partie de ces instructions est formulée comme une interdiction plutôt qu’une permission.
« Ne touche pas à ça ! »

Or, quelles sont les implications de cette négation :

  • Elle invite à se focaliser sur le comportement négatif
  • Elle oblige l’enfant à traduire l’information : je ne dois PAS faire ça… QUE dois-je faire plutôt ?
  • Elle est déprimante : si on me dit sans cesse ce que je fais mal, je ne me sens pas tellement inspiré à faire mieux…

Et voilà pourquoi nous nous retrouvons, sans l’avoir anticipé, dans des luttes de pouvoir

Comment les éviter ?

  • Décrire la situation

Avec un « Ton sac est resté dans le couloir. », l’enfant comprend qu’il doit l’enlever. L’ordre est inutile.
« C’est l’heure du bain. » donne une information sans diriger l’enfant. S’il ne réagit pas, on peut lui donner un choix : « Tu préfères y aller tout de suite, ou lorsque tu auras terminé ton dessin ? »

  • Utiliser des questions ouvertes

« Que te manque-t-il pour être prêt à partir ? » plutôt que « Mets tes chaussures, on s’en va. »
« Où les voitures se rangent-elles ? »

  • Tourner nos instructions de manière positive 

« On marche doucement. » plutôt que « Ne cours pas. »
« Je préfèrerais que tu utilises ton couteau pour pousser. » plutôt que « Ne pousse pas avec les doigts. »

  • Trouver des manières de dire oui

« Oui, dès que ta chambre sera rangée, tu pourras descendre voir le voisin. »
« Oui, tu pourras avoir un bout de gâteau après le repas, au dessert. »

Et vous, comment évitez-vous les luttes de pouvoir ? Avez-vous déjà réussi à mettre ces techniques en place avec succès ?

“Pensez qu’à tout moment vos interactions avec vos enfants reposent soit sur l’exercice d’un pouvoir SUR eux, soit sur l’exercice d’un pouvoir AVEC eux.”
Sura Hart et Victoria Kindle Hodson, Parents respectueux, enfants respectueux.

Vers laquelle de ces alternatives désirons-nous tendre ?

Il est probable que tout soit là, comme je le soulevais déjà dans cet autre article tournant autour de la notion de pouvoir.

Quand nous cherchons à changer notre mode de fonctionnement en éducation, il nous faut réussir à passer au dessus des modèles reçus. Réussir à modifier notre posture en profondeur.

C’est probablement cet exercice qui est le plus difficile.

Lorsque j’ai commencé à suivre le chemin de la parentalité positive, je n’avais pas conscience que ce n’était pas seulement m’armer d’outils pour aider à développer l’harmonie de la famille, mais que j’avançais également vers des termes tels que coopération, respect, considération…

Des termes que chacun apprécie, que tous considèrent positivement, mais qui sont dans la pratique bien moins appliqués que ce que l’on pourrait espérer.

Car lorsque les parents demandent la coopération de leurs enfants, sont-ils bien eux-mêmes dans une attitude de coopération aux besoins de leurs enfants ?

Lire encore et encore est probablement ma manière personnelle de faire pénétrer le message. Une partie de mon enseignement se joue au niveau de l’inconscient. Je sens que ma posture change, sans toujours en identifier les déclencheurs.

Car chacun a son approche pour traduire ce changement de modèle :
Quand je lis Jane Nelsen, je sens que mon message face à mon enfant est : “Je suis dans ton équipe.”
Quand je lis Faber et Mazlish, je m’ouvre à la connexion par l’écoute emphatique.
Quand je lis Thomas Gordon, j’envisage enfin une éducation “sans perdant”.
Quand je lis Marshall Rosenberg, j’appréhende l’équivalence des besoins de chacun.
Peut-être que cette lecture variée, qui me nourrit, vous inspirera.
Si vous pensez que cela peut être le cas, faites donc un tour par ma bibliothèque.

Si la lecture de ces ouvrages n’est pas votre tasse de thé, ou que vous manquez de temps, le format blog peut être un bon compromis.

L’échange avec d’autres parents qui ont les mêmes valeurs également !

Nous vivons dans un monde qui tourne plus souvent autour de la notion de compétition que de celle de coopération.
J’aspire à offrir un autre modèle à mes enfants.

J’ai basculé dans une parentalité consciente du long terme, dans laquelle je m’interroge sur les effets de nos choix éducatifs.

Car je suis pénétrée par le principe suivant :
“La manière dont vous élevez votre enfant n’influera pas seulement sur lui, mais sur la vie de centaines, voire de milliers de personnes qu’il rencontrera dans l’avenir. Vous ne pouvez pas choisir d’exercer ou non une influence sur cette situation d’interdépendance, mais vous pouvez choisir QUELLE influence vous exercez.”
Sura Hart et Victoria Kindle Hodson, Parents respectueux, enfants respectueux.

Et c’est parce que je crois en l’être humain que je cherche à partager cette aspiration, le plus possible, et que je voudrais vous encourager à faire de même.
Pour que, pas à pas, nous changions le monde.
Etes-vous prêts ?

Dans ce chapitre de La discipline positive, Jane Nelsen nous encourage à analyser les comportements inappropriés (notez bien l’expression : non pas « mauvais comportements » mais « comportements inappropriés ») pour en comprendre les causes et les décoder au lieu de n’y répondre qu’en surface. Et rien que le fait de les considérer sous un autre angle nous aidera !

Pour commencer, nous sommes invités à assumer notre part de responsabilité.

Je trouve ce point particulièrement intéressant, car il est rarement soulevé ainsi.

En effet, Jane Nelsen rappelle que l’adulte participe au comportement inapproprié de l’enfant. Je sais, ce n’est pas facile à accepter, c’est pourtant très vrai ! Notre réaction face à nos enfants, et même parfois nos actions face à nos enfants ont une influence sur leur comportement également ! Ainsi, « s’ouvrir à une responsabilité partagée » nous aidera à mieux aborder le reste.

Ensuite, l’auteure rappelle qu’un comportement inadapté peut être dû à une incompréhension, à une étape normale du développement de l’enfant, ou à un sentiment de découragement.

Dans ce dernier cas, il est fréquent que les interprétations erronées de l’enfant, dont nous avons parlé dans les principes adlériens, lui dictent son comportement dans le but inconscient d’atteindre un objectif mirage.

Je vais recommencer cette dernière explication, parce qu’elle est clef ici.

L’enfant a un besoin.

Disons par exemple qu’il a besoin d’être vu. De manière inconsciente en général. Son observation et son interprétation du monde l’ont conduit à penser qu’on ne le remarque que lorsque l’attention est centrée sur lui. Son objectif mirage est donc d’accaparer l’attention. Il est qualifié de mirage parce que ce n’est pas ce qui répondra réellement à son besoin, mais c’est bien ainsi qu’il voit les choses… Il adaptera donc inconsciemment son comportement pour atteindre cet objectif, agaçant le parent ou le prof, qui lui donnera ainsi toute son attention !

Lorsque j’ai lu pour la première fois ce chapitre, il y a de cela quelques mois, ce n’était pas très clair pour moi.

Cependant, entretemps, j’ai suivi une formation de « discipline positive dans la classe« , au cours de laquelle nous avons fait des exercices autour de ces objectifs mirages, et ça me parait être vraiment bien vu.

Les 4 objectifs mirages (définis par Dreikurs)

  • Accaparer l’attention
  • Prendre le pouvoir
  • Prendre une revanche
  • Confirmer sa croyance d’incapacité

Et, pour identifier quel est l’objectif mirage poursuivi par l’enfant, il s’agit d’observer ce qu’il suscite en nous !

Le livre présente ainsi une « grille d’identification des besoins cachés derrière les comportements inappropriés » qui est fort utile pour toute personne interagissant avec des enfants. C’est cette grille qui nous guidera pour ne pas adresser le comportement lui-même, qui n’est souvent que la partie émergée de l’iceberg, mais bien sa cause : le besoin inassouvi qui est immergé.

Parlons un peu plus de chacun de ces objectifs-mirages.

Accaparer l’attention

L’enfant cherche probablement à accaparer l’attention lorsque l’adulte se sent agacé, irrité…
La croyance erronée de l’enfant est « Je n’appartiens que si je suis au centre de l’attention ».
Son message codé est en fait : « Remarquez-moi, impliquez-moi ».
Que peut dans ce cas faire le parent ?
Il peut : confier une responsabilité à l’enfant ; planifier des « moments particuliers » ; instaurer des signaux avec l’enfant ; faire une recherche de solution avec lui !

Prendre le pouvoir

L’enfant cherche probablement à prendre le pouvoir lorsque l’adulte se sent défié, remis en cause dans son autorité.
La croyance erronée de l’enfant est « Je n’ai de sentiment d’appartenance que lorsque je suis en position de force ».
Je rappelle que toute personne, enfants inclus, a besoin d’une part de pouvoir.
Le message codé de l’enfant est : « Laissez-moi participer, donnez-moi des choix. »
Que peut dans ce cas faire le parent, face à l’enfant qui s’oppose ?
Il peut marquer un temps de pause, et penser à sa responsabilité dans ce comportement.
Valider les sentiments de l’enfant, offrir des choix, et l’impliquer dans les solutions.

Prendre une revanche

L’enfant cherche probablement à prendre une revanche lorsque l’adulte se sent blessé, déçu…
La croyance erronée de l’enfant est « Je n’ai pas de sentiment d’appartenance , je souffre mais je peux au moins rendre la pareille en faisant souffrir l’autre. »
On touche ici au besoin d’appartenance déjà évoqué dans le cas de l’attention ci-dessus, mais l’enfant n’a même plus de solution pour y répondre…
Le message codé de l’enfant est : « Aidez-moi. Je souffre intérieurement. »
Que peut dans ce cas faire le parent ?
Il est d’abord nécessaire de contrôler ses réactions pour briser le cycle de la revanche… Pas facile ! Le temps de pause revêt ici encore plus d’importance, pour réussir à analyser son ressenti, et à refléter les sentiments de l’enfant. Ici encore plus qu’ailleurs, il faut chercher à se reconnecter à l’enfant !

Confirmer sa croyance d’incapacité

L’enfant cherche probablement à confirmer sa croyance d’incapacité lorsque l’adulte se sent impuissant, démuni…
La croyance erronée de l’enfant est « Je n’arrive pas à appartenir ni à avoir de l’importance, ni à me sentir capable, c’est tout simplement impossible, je me désengage. »
L’enfant qui se désengage manque cruellement de confiance en lui. Il s’agira alors de l’accompagner étape par étape.
Le message codé de l’enfant est : « Ne me laissez pas tomber. Tendez-moi la main. »
Que peut dans ce cas faire le parent ?
Ne pas baisser les bras, enseigner les compétences sans faire à la place de l’enfant. Fixer des étapes intermédiaires. Encourager, encourager, en montrant que nous avons confiance dans les capacités de l’enfant !

Reste à intégrer cela…

Savoir identifier ces objectifs-mirages, et les distinguer l’un de l’autre peut se révéler très utile pour savoir comment répondre à un comportement inapproprié.

En effet, nous ne devrons pas réagir de la même manière face à un enfant dont l’objectif mirage est d’accaparer l’attention que face à celui qui cherche à confirmer sa croyance d’incapacité.

Comme vous l’avez vu ci-dessus, notre premier indice d’identification, c’est notre ressenti face au comportement de l’enfant.

Lorsque j’ai lu ce chapitre de La discipline positive pour la première fois, cela m’a semblé bien compliqué.

Depuis, il m’est arrivé plusieurs fois d’y repenser lorsque j’arrivais à écouter mon ressenti, et à me rendre compte à quel point cela semblait tomber juste !

Je ne sais pas toujours garder ce regard, chercher à décoder ainsi, mais j’avance chaque jour un peu plus sur ce chemin, comme vous je l’espère.

Remarque : Un peu plus tard, je retrouve, dans Parents respectueux, enfants respectueux , cette idée de chercher le besoin derrière le comportement (indépendamment des objectifs mirages).

Quand j’ai commencé à cheminer vers la parentalité positive, je ne pensais pas me heurter autant à ces questions autour du pouvoir.

Ce n’est effectivement pas le premier thème soulevé dans les livres.
Pourtant, on parle bien de luttes de pouvoir dans certaines phases d’affrontements avec nos enfants…

En fait, je crois que la première fois que j’ai mis le doigt dessus, c’était en lisant Arrête d’embêter ton frère, laisse ta soeur tranquille, d’Elizabeth Crary. Je me souviens avoir mis bien longtemps à résumer le chapitre 4 de ce livre, parce qu’en plus de la résolution de problème, elle y abordait ces questions de pouvoir.

Puis, j’en ai encore entendu parler dans ma formation en ligne de Positive Parenting Solutions, qui soulignait que le pouvoir participait au fait de se sentir important, l’une des nécessités de base de nos enfants (et de nous tous).

Depuis, cette question de pouvoir est souvent en toile de fond. Elle m’aide à mieux analyser et comprendre certaines attitudes et comportements, et c’est pourquoi je désirais y revenir plus précisément.

En fait, j’ai maintenant bien compris qu’il existe deux types de pouvoirs : le pouvoir positionnel, et le pouvoir personnel.

Le pouvoir positionnel, c’est celui qui découle de notre position : pouvoir du parent sur l’enfant, du maître sur l’élève, du patron sur l’employé…

Le pouvoir personnel, c’est celui que chacun a, y compris les enfants, et qu’on peut choisir ou non d’exercer.

Cette analyse du pouvoir et de la manière de l’utiliser est fondamentale, parce que c’est à présent ce qui pour moi explique le mieux le choix de la parentalité positive.

Il existe en effet différentes manières d’utiliser chacun de ces pouvoirs.

Dans une éducation autoritaire, le parent utilise son pouvoir positionnel en suivant le principe de la loi du plus fort. Comme il a le pouvoir, il peut imposer ce qu’il veut.
Or, rappelons-nous que les enfants apprennent énormément par l’exemple.
Ainsi, si nous nous comportons de manière autoritaire avec eux, nous leur enseignons indirectement deux choses :

  • qu’il est normal que celui qui a le pouvoir impose à l’autre
  • que celui qui n’a pas le pouvoir doit obéir

S’ils apprennent bien, ils pourront donc à leur tour :
imposer à l’autre lorsqu’ils se retrouveront en position de pouvoir (face à leur petit frère, ou à un copain plus timide)
suivre les instructions qui leur sont données par les copains plus influents… leur responsabilité n’étant alors même pas mise en question.

Il ne faudra donc plus s’étonner qu’ils malmènent ou se laissent malmener, puisqu’ils ne feront alors que reproduire le modèle que nous leur aurons donné.

A l’inverse, dans une éducation permissive, le parent abandonne tout pouvoir personnel, laissant l’enfant aux commandes.

Or, il n’est pas toujours facile de savoir comment exercer son pouvoir personnel, de savoir poser des limites, d’avoir suffisamment d’aplomb pour réclamer le respect de nos besoins.
Nos enfants ont besoin de nous voir faire pour apprendre eux-mêmes comment se comporter face à ceux qui piétineraient leurs plates-bandes. Ils ont besoin de voir comment exprimer leurs besoins avec respect, comment trouver des solutions qui permettent de prendre chacun en considération ; choses qu’ils n’apprendront pas avec un parent permissif.

Ainsi, savoir utiliser notre pouvoir personnel pour faire valoir nos limites, et notre pouvoir positionnel pour encourager la coopération sans imposer est un modèle pour nos enfants. C’est prendre conscience de notre influence à long terme.

Mais ce n’est pas facile.
En fait, c’est tout un art.
Celui de la parentalité positive.