Quand nos parents ont des attitudes qui ne correspondent pas à ce que nous cherchons à transmettre à nos enfants, pas toujours facile de savoir comment réagir !
Voici un cas pratique, et quelques pistes…
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Si vous préférez lire, en voici également la retranscription.
Bonjour les parents qui cheminent !
Aujourd’hui, je voudrais vous parler de cette situation que vous avez peut-être déjà vécue ou en tout cas, vous êtes nombreux à avoir vécue. C’est celle où nos parents réclament un bisou à nos enfants pour dire bonjour ou au revoir.
Et alors qu’on a appris à nos enfants qu’ils n’étaient pas obligés d’embrasser qui que ce soit, nos parents insistent, voire font du chantage pour obtenir ce bisou. Et on ne sait plus trop comment se positionner par rapport à nos parents qui ne veulent rien entendre, par rapport à nos enfants, à qui on veut apporter de la sécurité, etc.
Comment on fait ?
L’exemple d’une mère face au chantage du grand-père
La raison pour laquelle je vous parle aujourd’hui de cette situation, c’est parce qu’elle nous a été rapportée récemment par un membre de la formation Point De Rencontre, avec sa fille justement, dont le papi lui dit qu’il veut un bisou au moment de partir pour dire au revoir.
La fille qui a déjà été sensibilisée à cette question du bisou et du choix lui répond qu’elle n’est pas obligée de lui faire un bisou en cherchant d’ailleurs l’appui de sa maman. C’est une bonne nouvelle : ça veut dire qu’elle a intégré ce choix.
La maman confirme d’ailleurs avec assurance devant son père que, non, elle n’est pas obligée de faire un bisou.
Et le père du coup bascule dans : “Ok, mais dans ce cas, moi, je ne suis pas non plus obligé d’aller te chercher à l’école au lieu que tu ailles à la garderie”.
Et la maman, toujours dans l’assurance, dit “Pas de chantage ici. Si c’est comme ça, elle peut effectivement aller à la garderie.”
Seulement… la petite fille n’a pas envie d’aller à la garderie. Donc, elle va finir par faire le bisou à son papi !
Comment on réagit, comment on discute avec les parents dans ces cas-là ?
Les enjeux de cette situation
Alors, il y a plein de problèmes dans cette histoire, effectivement, qui peuvent être adressés.
Il y a
- le problème du consentement, évidemment, dont on peut parler.
- le problème de la menace donnée ici par le grand-père qui est ce qui ressemble en fait très précisément à un chantage affectif
- et comment mener une discussion pareille avec ses parents, ce qui est aussi un cas très délicat
Donc, j’ai envie de vous parler de tout ça aujourd’hui et vous me direz ce qui résonne en vous, ce qui vous parle et comment vous réagiriez dans une situation comme ça.
Enseigner le consentement dès le plus jeune âge
D’abord, le problème du consentement.
Effectivement, c’est une bonne idée d’enseigner à nos enfants qu’ils ne sont pas obligés de faire des bisous et qu’en tout cas, le fait de dire non est quelque chose auquel ils ont droit.
Et d’ailleurs, vous pouvez aller voir mon article sur le consentement qui détaille le fait que le consentement ce n’est pas limité à l’intégrité physique, c’est aussi le fait de dire non à tout en fait.
C’est le fait de respecter le non des autres et le fait d’avoir le droit de dire non et d’être respecté dans ces moments-là, quel que soit le sujet dont on parle.
Donc, un enfant qui dit non à faire un bisou, en particulier, puisqu’on est carrément dans la sphère physique, c’est une bonne idée de ne pas l’obliger pour qu’il sache qu’il a le droit de décider ce qu’il veut faire de son corps et qu’on va le respecter et qu’on ne va pas le forcer. Donc non, il n’est pas obligé de faire un bisou.
L’apprentissage progressif de la liberté de choix
Ça ne veut pas dire pour autant qu’on ne va pas lui apprendre la raison pour laquelle le papi cherche à avoir un bisou. Ça ne veut pas dire qu’on ne va pas discuter de ce qui est chouette dans le fait de s’échanger des bisous.
Ça veut dire qu’il aura toujours le choix de faire ou de ne pas faire en fonction des circonstances et ça, c’est préparer le chemin pour, quand il sera plus grand justement, ne pas tomber dans ces notions de chantage affectif tel que le fait le grand-père ici par exemple.
Préparer l’avenir : le problème du chantage affectif
Imaginons une fille qui ait 15 ou 16 ans et que, si elle est avec son petit ami.
Celui-ci lui demande d’aller un peu plus loin et elle dit non parce qu’elle n’est pas prête à ça à ce moment-là.
Imaginons qu’il réagisse en lui disant : “Alors, tu ne m’aimes pas en fait…” ou alors : “D’accord effectivement, tu n’es pas obligée, mais moi, je ne suis pas non plus obligé de… [quelque chose qui lui plaît à elle]”. Ça veut dire qu’elle va avoir l’impression que pour avoir ce qu’elle veut ou pour faire plaisir ou pour continuer d’être aimée… elle devra s’exécuter.
C’est pour ça que je trouve que l’exemple du papi est un peu du chantage affectif. Parce que le fait d’aller chercher sa petite fille à l’école au lieu de la laisser à la garderie, c’est aussi le fait de choisir de passer du temps avec elle.
On espère, et j’en suis persuadée, que ce grand-père ne va pas seulement chercher sa petite fille pour lui faire plaisir à elle, il va chercher sa petite fille parce qu’il a aussi envie, ainsi que la grand-mère, de passer du temps avec elle.
Donc c’est un chouette moment en fait.
Et donc, il est en train de lui dire que “si tu ne réponds pas à mes demandes de bisous, je ne serai plus là pour toi.”
En fait, c’est un peu ça qu’il est en train de lui dire. C’est pour ça que c’est un chantage affectif.
Donc, on peut s’interroger effectivement sur ce que ça va encourager, développer comme attitude chez la fille quand elle aura 15 -16 ans, si on lui apprend que quand l’autre a la main et qu’il y a du chantage affectif, il faut se plier à son désir pour être aimée. Et on rejoint là la question du consentement.
Discuter avec ses propres parents : un défi complexe
Et en même temps, je sais que cette question du consentement, ce n’est pas la première fois qu’on en parle, et vous en entendez également parler ailleurs.
Donc, une des choses dont j’aimerais parler ici, c’est réellement la discussion avec les parents parce que ça, c’est vraiment quelque chose de compliqué et dont on parle moins souvent.
Le choix de préserver l’harmonie familiale malgré les désaccords
Une maman ancrée
C’est une chose, d’avoir des principes, d’être ancré dans ce qu’on veut développer et apporter comme valeur à nos enfants, comme l’est là, cette maman.
Elle est très claire. Elle a déjà enseigné à sa fille qu’elle n’était pas obligée de faire des bisous et la fille le sait. Elle le confirme à sa fille quand elle le demande. Elle explique à son père qu’elle ne veut pas entendre de chantage. Donc, elle est très claire dans ce qu’elle cherche à transmettre.
Une possibilité : prendre de la distance
Et pour autant, quand le père insiste et qu’il dit que pour lui, c’est un bisou et c’est tout, cette mère se trouve un petit peu dépassée sur “comment je fais pour discuter avec mes parents là-dessus”. Parce qu’évidemment, une des solutions, c’est de prendre de la distance avec les parents qui ne suivent pas les mêmes principes qu’elle, de refuser clairement ce chantage-là en expliquant à la fille que tant pis, même si elle n’en a pas envie, il va falloir aller à la garderie pour ne pas tomber dans ce chantage-là.
Mais vous voyez bien qu’il y a quand même plusieurs inconvénients à cette décision.
On peut parler des inconvénients pour la fille qui n’a pas envie d’aller à la garderie, mais on peut parler aussi des inconvénients de la relation de cette maman avec ses parents, de la petite fille avec ses grands-parents.
Donc, il y a vraiment des sacrifices à faire pour tenir à ces valeurs.
Chercher plutôt l’harmonie familiale
L’idée, c’est de voir comment on peut faire pour continuer à suivre ces principes et à transmettre ce qu’on veut à nos enfants, sans entrer au clash avec ses propres parents.
Parce qu’en fait, c’est ça qu’on veut. On voudrait plus d’harmonie familiale entre toutes les générations quand c’est possible.
Ça ne l’est pas toujours, mais ici ça l’est.
Ici, on est dans une famille dans laquelle il y a déjà quand même pas mal d’harmonie puisque ces grands-parents vont régulièrement chercher leur petite-fille à l’école pour passer du temps avec elle avant de la ramener à la maison.
Et de surcroît, j’ajoute que quand ils partent de là, ils veulent un bisou.
Ce qui, certes, nous gêne dans cette situation parce que la petite-fille n’en a pas envie et qu’on ne veut pas la forcer, mais ça veut aussi dire qu’ils sont attachés à cette petite fille.
Donc, c’est vraiment là-dessus que j’ai envie de passer du temps, comment on fait pour discuter avec nos parents quand on a des principes différents.
Comprendre la posture de l’autre
Différencier besoin et stratégie
Ça rejoint un petit peu mon article – si vous l’avez lu – sur le fait de parler du désaccord éducatif dans le couple en fait, c’est-à-dire que dans les deux cas, on est dans un désaccord.
Alors certes, on n’est pas dans le couple, on est avec nos parents, mais on est dans une approche qui est différente et donc, on pourrait penser qu’il y a un vrai conflit fondamental.
En réalité, les parents et la maman ont ici des stratégies différentes, mais pas forcément des besoins qui sont très différents.Et quand on arrive à trouver quels sont les besoins derrière les comportements des gens, on arrive beaucoup mieux à s’écouter.
L’impasse du jugement sur le comportement
C’est que la difficulté, là, c’est qu’on a l’impression, si on reste au niveau superficiel, que si la maman dit à son père : “Non pas de ça chez nous . Ces méthodes-là, elles ne sont pas adaptées, ce n’est pas comme ça que je veux éduquer mes enfants, etc..”, on se retrouve avec une opposition claire et franche, avec des reproches sous-jacents sur la méthode des parents.
Ça peut même sous-entendre que la façon dont eux-mêmes ont élevé leurs enfants n’était pas adaptée.
(et là je vous encourage à aller lire l’article sur « De mon temps… » : nos parents ne comprennent pas la parentalité positive.)
Or, évidemment, on le sait, ils ont fait de leur mieux avec ce qu’ils savaient à ce moment-là. Même s’ils ne se remettent pas en question aujourd’hui.
Forcément, c’est quand même compliqué de se remettre en question. C’est toujours compliqué de se remettre en question même quand on est dans une situation de le faire. Ça l’est presque encore plus quand on ne peut pas corriger ce qu’on a fait. C’est quand même plus facile de penser que notre méthode est bonne, parce que sinon, on tombe tout simplement dans la culpabilité.
Donc l’idée n’est pas d’y aller de façon frontale. L’idée, c’est d’essayer de défendre nos valeurs tout en rejoignant l’autre. Et pour ça, on va faire deux choses. Ou plutôt deux fois la même, mais de façon symétrique.
Aller sur la colline de l’autre
La première, c’est qu’on va réellement essayer d’analyser la situation vue de la colline de l’autre, comme on dit en Communication NonViolente.
C’est-à-dire, on se met à la place du grand-père et on voit quelles sont (ce que moi j’appelle) ses raisons positives.
C’est un terme qui est un peu du jugement quand on dit “positif”, donc ce n’est pas un terme de Communication NonViolente. Mais ce que j’appelle les raisons positives, c’est en fait ce qui anime le grand-père dans cette situation à utiliser cette stratégie.
Marshall Rosenberg, fondateur de la communication non-violente, disait : “tous nos comportements cherchent à nourrir des besoins, et quelque part, ça, c’est toujours une raison positive d’agir. Et quand on va chercher le besoin derrière, on va rejoindre l’autre.”
Donc, là en l’occurrence, le grand-père, on peut s’imaginer quelles sont ses raisons positives, quel besoin il cherche à nourrir quand il demande un bisou de sa petite fille.
Les “raisons positives” du grand-père
Il cherche du lien, il cherche de la connexion, il cherche de la tendresse, il cherche de l’amour. Il cherche à montrer son amour quand il demande un bisou à sa petite fille. Il y a vraiment un côté tendre pour lui qui transmet son amour.
Peut-être même que le langage de l’amour de ce grand-père, ce sont justement les gestes, et qu’il ne peut pas comprendre que sa petite fille, qu’il aime de tout son cœur, ne réponde pas à cette demande d’amour.
Peut-être qu’il se sent rejeté.
Attention : “rejeté” n’est pas un vrai sentiment, mais pour lui, c’est un geste de rejet d’avoir sa petite fille qui lui dit non, comme si elle ne l’aimait pas.
Donc, il y a vraiment cette question-là, c’est vraiment une stratégie, c’est-à-dire le fait qu’elle fasse un bisou, c’est une stratégie.
Et on peut s’opposer à la stratégie.
En revanche, on peut très bien rejoindre le père dans tout ce que cette stratégie permettrait de nourrir. C’est quand même chouette, cette intention qu’il a, ce grand-père, de se connecter à sa petite fille et de lui montrer tout son amour !
Ouvrir un dialogue respectueux et constructif
Commencer par ces “raisons positives” pour rejoindre l’autre
Donc, déjà, quand on va commencer la conversation avec lui, si on décide de le faire, on va commencer par recevoir ça.
On va commencer par lui dire, “Tu sais, papa, je vois tous les moments que vous passez avec ma fille et le fait que tu aies envie de lui faire des bisous quand tu t’en vas, ça montre tout l’amour que tu as pour elle et l’amour que tu as envie de recevoir d’elle. Et je suis vraiment touchée de ça parce que c’est vraiment chouette pour moi de voir cette relation qui se crée entre ma petite fille et ses grands-parents.
Ce n’est pas le cas dans toutes les familles et je trouve ça génial que vous ayez l’opportunité de faire ça.
Je comprends aussi que pour toi, les gestes sont importants et que ça transmet ça. Est-ce qu’il y a d’autres moments, il y a d’autres attitudes, il y a d’autres comportements de sa part qui te font ressentir l’amour qu’elle ressent pour vous ?”
Et ça, ça pourrait déjà l’aider à s’ouvrir.
Ouverture à d’autres stratégies
Déjà, on reçoit ce qu’il vit, on le rejoint dans ce qu’il est en train de recevoir et de vivre, donc déjà, c’est chouette, mais en plus, on l’ouvre au fait qu’il y a d’autres stratégies.
S’il y a d’autres moments, d’autres attitudes qui peuvent lui permettre de ressentir l’amour de sa petite fille, peut-être que ça lui facilitera le fait de s’éloigner des bisous.
Donc, déjà, ça, c’est le premier point.
Exprimer notre point de vue
Clarifier ses propres raisons en tant que parent
Et le deuxième point, c’est que quand on va lui dire pourquoi pour nous, ce n’est pas d’accord, ce n’est pas ok, on ne va pas lui dire qu’on est contre sa façon de faire.
On va essayer, là encore, de se connecter à nos propres raisons positives, c’est-à-dire qu’on va d’abord (d’ailleurs, c’est important avant la conversation) clarifier quelles sont les vraies raisons qui nous font trouver ça pas chouette.
Et on va les transmettre en partant de ça.
Sans nier l’autre. C’est-à-dire qu’on ne va pas lui dire :
“Oui, mais quand tu fais ça, ça va en opposition de…”
On va lui dire :
“J’entends ton point de vue et tout l’amour qu’il y a dans ta posture.
Et à la fois… et en même temps…”
Il n’y a pas de “mais” là-dedans, parce que “mais” ça oblitérerait la première partie. Les deux sont vrais en même temps.
Une base de co-création
Alors certes, quand on dit ça, on ne voit pas tout de suite la solution. Mais d’abord, on se rejoint, c’est ça en fait, la base du fait de passer au-dessus du conflit.
Si vous voyez dans mon article “les désaccords dans le couple”, vous verrez une image d’apprentie girafe qui est très forte pour montrer ça en fait.
Soit on est dans l’opposition l’un l’autre et dans ce cas-là, personne ne rejoint l’autre ; soit on est juste dans l’écoute et on peut rejoindre l’autre ; soit, on est dans l’écoute mutuelle et là, on peut co-créer ensemble.
Cette co-création, elle demande l’échange.
Donc, non seulement, on va l’écouter pour le rejoindre, pour créer la connexion, mais en plus, on va aussi expliquer le fait qu’en même temps, nous, on a d’autres raisons et également des raisons positives, même si ce n’est en pas ces termes-là qu’on va utiliser.
Choisir d’expliciter nos “raisons positives”
Donc, on va dire :
“Tu vois en même temps, la raison pour laquelle nous, on a essayé de lui enseigner qu’elle a le droit de ne pas faire de bisou, c’est qu’en fait, on se dit que c’est hyper important de lui enseigner indirectement la notion de consentement.
On se dit que c’est important qu’elle sache qu’elle a le droit de poser des limites en particulier sur tout ce qui concerne son corps, qu’elle ne soit jamais obligée d’embrasser quelqu’un qui lui demande de l’embrasser si elle n’a pas envie de le faire.
J’imagine que le lien n’est pas évident pour toi peut-être, mais je me dis que si on ne la force pas à 5 ans, ce sera plus facile qu’elle ne s’y force pas elle-même quand elle en aura 15. Et pour moi, ça, c’est vraiment important qu’elle reçoive ça, est-ce que tu vois ce que je veux dire ?”
Déjà ça, c’est une autre façon de lui transmettre nos raisons.
“Et puis, tu vois papa, quand tu lui dis que tu ne vas pas venir la chercher si elle ne fait pas de bisous, en fait, moi, ce qui me gêne dans cette façon de faire, c’est qu’ensuite, elle te fait un bisou juste pour que tu viennes la chercher.
Alors que moi, j’ai très envie qu’elle te fasse un bisou parce qu’elle a envie de te faire un bisou. Et je n’ai pas tellement de doute que ça viendra un jour si on lui laisse l’espace. J’ai envie qu’elle le choisisse. J’ai envie que ce soit quelque chose, qu’elle te rejoigne là-dessus. Et je crois très fort, en fait, qu’en ayant de la patience, ça viendra. Est-ce que ce ne serait pas plus riche pour toi ou plus joyeux qu’elle vienne le faire de gaieté de cœur plutôt que forcée ?”
Voir émerger de nouvelles stratégies ensemble
Transformer le contre en pour
Voilà, c’est un peu ce que je me dis sur la façon dont on peut aborder la conversation en se rejoignant au niveau des besoins en fait.
Et des raisons positives pour montrer qu’on n’est pas du tout contre nos parents. On n’est pas contre ce qu’ils font.
On est avec eux, et en même temps, on a aussi du pour, pour nos enfants.
Et du coup, quand on arrive à se rejoindre, on peut dire :
“Mais du coup, je me demande comment on peut faire ?”
On n’est même pas obligé d’ailleurs, ce que je viens de dire sur… “ce ne serait pas plus joyeux pour toi ?, etc.”
On peut même juste dire…
“Et en même temps, moi, je me rends compte que c’est hyper important pour moi de lui transmettre le fait qu’elle a toujours le choix de ne pas embrasser les gens si elle n’en a pas envie, parce que moi, je veux que quand elle aura 15 ans, 20 ans, elle le sache, qu’elle ne se sente jamais forcée, et surtout pas par la peur, de ce qui peut lui arriver si elle ne le fait pas, tu vois ça pour moi, c’est vachement important.
Et du coup, je me demande comment on peut faire pour combiner, toi, le fait que tu aies envie de recevoir de l’amour de ta petite fille, et moi le fait que je lui transmette qu’elle ne cède pas au chantage des gens qui lui demandent de l’embrasser, comment tu vois les choses, toi ?”
Voilà, et là, on peut entrer dans la co-construction. Là en tout cas, on a plus de chances.
Avec la conscience que ça ne marchera peut-être pas…
Ce n’est pas évident que ça marche, hein !
Le père peut tout à fait rester bloqué en disant :
“Mais attends, on ne parle pas des mêmes choses là, on parle d’une petite fille, ce n’est pas la même chose que l’ado, elle aura bien le temps d’apprendre, de toute façon ça fait partie de…”
Ou bien :
“Ah ouais, mais si on ne fait pas des bisous, alors maintenant, on fait quoi ?
On ne dit pas non plus bonjour, ni merci…”
Bien sûr qu’il peut rester bloqué.
Mais en tout cas, on met plus de chances de notre côté pour que les choses se débloquent si on aborde les choses comme ça, que si on est en fait dans le reproche.
C’est ça qui est difficile en fait.
Quand on est dans une situation comme ça, c’est délicat de ne pas s’exprimer en reprochant à l’autre ce qu’il est en train de faire.
Voilà, je suis curieuse de savoir ce que vous en pensez.
Une étape encore : la discussion avec l’enfant
En réalité, il y a un dernier aspect qui est intéressant à traiter, mais que je ne veux pas traiter là, parce que je vois que j’ai déjà duré un petit peu, mais dont je parlerai dans un prochain podcast, c’est celui de la discussion avec l’enfant.
Parce que là aussi, c’est intéressant.
On ne peut pas contrôler tous les gens autour de notre enfant. Et notre enfant, il va faire face à beaucoup de personnes autour de lui, qui ne suivent pas forcément les principes et les valeurs que nous, on cherche à transmettre.
Ça, on ne va pas le contrôler.
En revanche, notre zone de contrôle, c’est nous, et ce qu’on échange avec notre enfant.
Donc, ce qui va être intéressant aussi là-dedans, c’est ce qu’on va faire de cette situation pour aider notre enfant à grandir, à observer et à apprendre.
Donc, à partir de là, il y a aussi toute une phase de discussion avec l’enfant. Comment va se mener cette conversation-là, ce qu’on va en sortir, etc.
Voilà un beau sujet pour un prochain podcast !
Si vous avez des réactions, n’hésitez pas à commenter et me laisser vos propres avis sur les questions.
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À très vite