Découvrir l’éducation positive nous encourage à sortir de l’imposition, à être beaucoup plus à l’écoute de nos enfants. C’est évidemment l’objectif, et c’est tellement chouette de partir à leur rencontre, de mieux les comprendre, de les considérer, enfin, comme les vraies personnes qu’ils sont.

Parfois, pourtant, cette bienveillance déborde un peu… A force de les écouter eux, on peut se perdre, soi.

Comment trouver l’équilibre ? Comment ne pas tomber dans cette tendance du « no limit », cette bienveillance poussée qui frôle la permissivité ?

C’est à cette question, posée par une lectrice à partir d’un cas concret, que je tente de répondre dans cette vidéo.

Et vous ? Quel exemple avez-vous d’un moment où vous avez senti que le positionnement était délicat ?

 Si vous préférez lire, en voici également la retranscription.

Bonjour les parents qui cheminent, aujourd’hui je voudrais vous parler de la différence entre éducation positive et permissivité. Et la raison pour laquelle j’avais envie de vous parler de ça, c’est parce que j’ai reçu un message de Julie qui est inscrite aux 39 astuces d’éducation positive et qui apprend peu à peu à avancer sur le chemin de la parentalité positive en appliquant ces astuces.

Objectif : Confiance en soi

Des astuces qui aident à développer la confiance en soi

Elle dit que les astuces, tout comme les principes d’éducation positive, lui parlent beaucoup puisqu’elle est très attachée en particulier à développer la confiance en lui de son fils de 2 ans et demi et que c’est d’autant plus important pour elle qu’elle sent qu’elle a elle-même manqué de confiance en elle, qu’elle a été une petite fille sage, qu’elle n’avait pas tellement droit à la parole, qu’elle n’a pas fait de crise d’adolescence et qu’encore aujourd’hui, elle attend un petit peu qu’on lui dise quoi faire, sinon elle se sent un peu perdue.

L’écoute de soi

Donc Julie, pour toi, c’est vraiment un sujet important, cette confiance en soi et tu as reçu l’idée que l’éducation positive, comme elle écoute l’enfant, lui permet de s’écouter lui-même et donc de grandir en confiance en lui. Et tu as tout à fait raison, c’est vrai.
C’est-à-dire qu’aider quelqu’un, quel qu’il soit, enfant ou adulte, à écouter ce qui se passe pour lui et ne pas mépriser, rabaisser ce qu’il ressent, ce qu’il vit, ses opinions, ça l’aide à développer sa confiance en lui, en soi.
Donc ça, c’est vraiment un point important.

Limites et permissivité – conflit avec le partenaire

En revanche, il est très important de faire la différence entre le fait d’écouter ce qui se passe pour quelqu’un et le fait de résoudre la situation ou de répondre à toutes ses envies.

Donc, on peut tout à fait recevoir le fait que l’enfant a des envies particulières sans forcément lui concéder ces envies-là. Et c’est pour ça que je fais le lien avec cette idée de permissivité

Parce que Julie dit qu’elle a du mal à appliquer ces conseils-là justement, tout en restant un petit peu ferme. 

Elle dit : « je suis une gentille, j’aime faire plaisir et j’ai du mal à me mettre en colère ». 

Alors d’abord, quelle chance !
D’un certain côté, je lis que tu as du mal à te mettre en colère… et ‘on est nombreux à être dans la situation inverse, à se mettre trop facilement en colère.

Mais en l’occurrence, tu expliques que cela crée des soucis avec ton compagnon qui donc te voit appliquer certaines astuces, en considérant que parfois ça va trop loin et que pour lui, cette éducation positive finalement, c’est une forme de permissivité.

Donc voilà pourquoi je voulais répondre à cette question-là, puisque Julie vient de me partager une anecdote précise, un moment qui s’est passé entre eux et qui a créé donc un conflit avec son partenaire puisqu’ils n’avaient pas la même façon d’aborder les choses.

L’anecdote

L’anecdote est la suivante

Julie et son partenaire veulent aller chez le boucher à vélo avec leur petit garçon sur le siège vélo.
Mais le petit garçon décide qu’il veut plutôt prendre sa draisienne.
Il décide donc de prendre la draisienne et au bout de peu de temps, finalement non, plutôt retourner sur le siège vélo de maman.

À ce moment-là, ils sont déjà partis de chez eux, il y a déjà eu discussion sur la draisienne alors que ça allait prendre plus de temps qu’avec juste les vélos des parents, donc ils ont pris le siège auto.
La draisienne a été prise, le petit garçon change d’avis et comme ils sont encore plus proches de chez eux que de chez le boucher, Julie se dit : « Bon, on n’a qu’à retourner à la maison, reposer la draisienne et repartir. »

Et au bout d’un moment, le compagnon dit : « Non mais ça suffit quoi, en fait, il n’y a pas de limite, on dit oui à tout, donc ça ce n’est pas de l’éducation. »
Voilà le point de départ de cette conversation…

Tout le monde a raison

Alors, quelque chose sur lequel je voudrais insister, qui est très important avant même de parler d’éducation positive ou permissivité, c’est de dire que souvent dans un conflit, en l’occurrence dans le conflit entre Julie et son compagnon, on tourne en boucle sur des variations de « j’ai raison » et « tu as tort ».

Et ce que je voudrais essayer de vous offrir aujourd’hui comme autre perspective, c’est qu’en fait, régulièrement, on est dans des situations dans lesquelles tout le monde a raison

Et voir les choses comme ça, ça change tout.

Faire la différence entre les besoins et les stratégies

Alors qu’est-ce que ça veut dire ? 

Ça veut dire que si on se connecte aux envies profondes, aux besoins qu’on a derrière nos comportements, on a toutes et tous de bonnes raisons d’agir. Donc ce que je veux dire, c’est que ces raisons-là sont toutes de bonnes raisons.

Donc par exemple, Julie, en écoutant son fils, en voulant suivre ses envies, etc., elle a une inspiration à justement changer le mode « imposition » dans lequel on est régulièrement dans notre société en termes d’éducation.
Et elle aspire à l’aider, à développer sa confiance en lui en pouvant justement avoir son libre arbitre, imposer son point de vue, etc.

Et ça, je ne pense pas que son compagnon ne soit pas d’accord avec ça.
Je pense qu’il est d’accord avec l’idée qu’à terme, il aimerait aider son fils à développer sa confiance en lui. Il n’est juste pas d’accord avec la stratégie pour l’atteindre, ce qui est complètement différent.

Alors, à l’inverse, le compagnon de Julie, il a un besoin fondamental qui est de justement poser ses limites, de se respecter lui-même également, parce que lui n’a pas envie de se lancer dans toute une conversation avec son fils, puis, finalement, une fois que le choix a été fait, de retourner à la maison pour reposer, etc.

Il a envie de respecter son propre rythme.
Et ça aussi, on est tous d’accord sur le fait que c’est bien de vouloir respecter son propre rythme, et je dirais même que se respecter soi-même, c’est aussi un exemple, un modèle qu’on donne à nos enfants sur comment on peut se respecter soi-même quand en face de nous, il y a d’autres gens qui cherchent à remettre en cause notre propre fonctionnement.

Donc, là encore, la différence entre Julie et son compagnon, c’est vraiment une question de stratégie, de ce qu’ils vont mettre en place pour répondre à ces besoins-là.
Mais dans le fond, ils ont tous les deux raison de répondre à leurs propres besoins

Donc, quand on aborde les choses comme ça, déjà, ça peut vraiment changer les choses, parce que si on peut se dire que tout le monde a raison, que nos besoins sont les mêmes, et que la question, c’est quelle stratégie on va adopter pour répondre à ça, eh bien, ça permet d’ouvrir le dialogue.

Donc, on peut tout à fait, en l’occurrence, se saisir de ça ! Parce que Julie dit justement : « je suis une gentille », elle peut savourer quelque part la chance qu’elle a d’avoir un compagnon qui va l’aider à garder un cadre, finalement. 

Note : si vous voulez réussir à parser sereinement des désaccords éducatifs dans le couple, voyez quand aura lieu la prochaine session de ma formation à ce sujet !

D’une relation verticale à une relation horizontale

La relation verticale de notre société

Parce que (et c’est là que je reviens à cette idée d’éducation positive et de permissivité) dans notre modèle de société, on a en général, entre les enfants et les parents, un modèle très vertical, avec l’adulte en haut, l’enfant en bas, et l’enfant doit obéir, parce que “je te le dis” / “c’est comme ça”.

Donc, quand on découvre l’éducation positive, l’un des premiers pas, l’une des premières choses qu’on fait, c’est qu’on essaye de sortir de cette relation verticale (et j’en parle souvent, ou si vous m’avez déjà vue en conférence, etc., vous m’avez sûrement déjà vue faire ce geste). 

On veut sortir de cette relation verticale dans laquelle l’enfant est juste sous l’adulte, et donc ne risque pas de développer sa confiance en lui, parce qu’il est inférieur, clairement, dans notre relation avec lui. 

On lui montre au quotidien qu’il est inférieur, qu’il n’a pas droit à la parole, qu’il n’a pas d’importance, réellement.
Et donc, on veut sortir de là, et se mettre à l’écouter, etc.
C’est ce que fait Julie, et bravo pour ça.

La relation verticale inverse

Le piège, c’est que quand on fait ça « à outrance », on risque de basculer dans une relation verticale inverse, dans laquelle, en fait, on ne s’écoute plus du tout nous-mêmes, c’est l’enfant qu’on met au-dessus.
Et ça, ça ne vaut pas non plus, en fait, parce qu’on n’est pas non plus en train de lui donner un modèle qui correspond à de la coopération.

Donc, évidemment, le petit garçon a deux ans et demi, il est petit, mais ce sont déjà des attitudes qu’on fait passer, en fait, derrière nos actions et nos messages. Donc, c’est ça que craint le compagnon de Julie, c’est de se retrouver dans une relation verticale inverse. 

Et ce n’est pas ce qu’on veut non plus, parce que dans ces cas-là, on n’est plus dans une relation adulte-gagnant-enfant-perdant, mais on est dans une relation enfant-gagnant-adulte-perdant.
Et c’est horrible ces termes-là, parce que c’est comme si on était justement dans une bataille avec nos enfants, il y a un gagnant et il y a un perdant.

La relation horizontale de l’éducation positive

L’éducation positive, elle, suggère de sortir de la lutte, justement, sortir de la bataille et de passer dans une relation horizontale, où on est gagnant-gagnant, où on va s’écouter les uns les autres.
Et ça, ça change tout dans la façon dont on va avancer.

Évolution dans la posture

Sortir de la verticalité

Donc, les astuces de mes 39 astuces, Julie, tu as raison de les mettre en place et de vouloir les développer pour sortir de cette relation verticale…
Le tout, c’est de ne pas t’oublier dans ce basculement. 

Et c’est compliqué, parce que quand on n’a pas confiance en soi et qu’on essaye de suivre ce qu’on nous dit et de l’appliquer à la lettre, on peut se retrouver dans l’autre sens.

Alors, je crois que le petit bout qui manque (et tu vas le voir dans la suite de la formation), c’est cette idée de ne pas t’oublier toi-même, de te respecter toi-même et de ne pas considérer qu’écouter ton enfant, ça veut dire que tout ce qu’il vit doit être résolu, que tout ce à quoi il aspire doit être validé (alors, validé dans la théorie, oui, mais doit être mis en pratique). Voilà, c’est ça.

Écouter sans concéder

En CNV (communication non violente), on dit qu’il est important d’identifier ses besoins, mais ça ne veut pas dire qu’on va systématiquement les nourrir. Et en fait, elle est là, la différence. 

Donc, ce qui va vous permettre d’installer une relation horizontale, gagnant-gagnant, avec votre enfant, c’est d’écouter ce qui se passe pour lui, beaucoup plus que ce qu’on fait habituellement.

Mais d’écouter également ce qui se passe pour vous, et ça, on n’a pas appris à le faire. Et c’est ce qui arrive à Julie, qui dit : « je n’arrive pas à me mettre en colère ». Elle ne sait pas encore écouter ce qui se passe pour elle. 

Et ça, peut-être que finalement, ton compagnon peut t’y aider, parce que lui, il a cette aptitude, quelque part, à écouter ce qui se passe pour lui.

Alors, on va sortir de l’imposition en disant : « non, tu ne prends pas ta draisienne et c’est tout, parce que c’est comme ça », on va écouter ce qui se passe pour l’enfant

Pour autant, ça ne veut pas dire qu’on va lui concéder et répondre à tout ce à quoi il aspire. 

Concrètement, ce que ça peut donner


Donc, typiquement, ça peut être quelque chose du type : « ah oui, toi, tu as très envie de la draisienne, où est-ce qu’on pourrait la mettre pour ne pas oublier d’aller faire un tour à draisienne quand on revient de chez le boucher ? » 

Et là, tu vois, tu es en train d’entendre ce qu’il vit et à la fois de lui montrer que tu réponds à ce qu’il vit, mais sans changer pour autant l’idée que vous allez aller à vélo chez le boucher.

Je ne sais pas si cette distinction te parle, Julie, et puis tous les parents qui nous écoutent, parce que je pense qu’on a tous fait face à des situations comme ça et ça revient encore et c’est important d’y réfléchir.
Mais c’est ça, en fait, l’idée. 

Et puis, si on est à l’étape suivante et que l’enfant, finalement, décide qu’il n’a pas trop envie de sa draisienne, on peut recevoir cette information.
On peut dire : « ah, c’est compliqué, parfois, on fait des choix et puis finalement, on a envie de changer d’avis » et on va quand même l’aider en lui disant, par exemple : « est-ce que ce serait plus facile de faire d’abord le pied droit ou d’abord le pied gauche quand tu pousses sur ta draisienne ? Quel est le pied qui est le plus facile ? »

Et hop, on le remet sur l’idée draisienne. 

Se respecter sans rabaisser l’enfant

C’est-à-dire qu’on l’encourage à persévérer, à faire face aux difficultés de la vie. On a entendu ce qu’il vivait, on reçoit ce qu’il vit, on ne lui dit pas : « ah, mais ça suffit, tu n’arrêtes pas de changer d’avis ».

Et on ne le diminue pas, on arrête de le laisser dans une position inférieure et pour autant, ça ne veut pas forcément dire : « c’est possible aussi de décider de retourner chez soi pour repousser la draisienne. » Je ne dis pas qu’il ne faut jamais céder à un enfant, je ne suis pas dans une lutte.

Ce que je dis, c’est d’être dans une relation justement horizontale dans laquelle on s’écoute aussi. Donc peut-être que Julie, c’est ce qu’elle fait puisqu’elle, elle dit que ça ne lui pose pas de problème de retourner.

Mais c’est ok si on entend aussi le besoin en l’occurrence du compagnon qui est « l’idée n’est pas non plus de faire tout ce que l’enfant veut. »
Et effectivement, l’éducation positive, ce n’est pas la permissivité, c’est respecter l’enfant et c’est aussi se respecter soi-même

Et du coup, on va, avec ça, lui montrer aussi comment on fait pour se respecter soi-même, mais avec bienveillance, avec douceur, tout en écoutant l’autre et sans le rabaisser.

Conclusion

Voilà, j’espère que toute cette discussion à partir de cet exemple, (et je te remercie Julie de nous l’avoir fourni), vous aidera à voir un peu comment faire cette différence entre l’éducation positive, bienveillante, cette bienveillance qu’on cherche à apporter au quotidien à nos enfants et à la fois réussir à se respecter soi-même pour être dans un rapport un peu plus horizontal avec nos enfants.

Pensez à partager ce contenu avec d’autres parents que ça pourrait intéresser et si vous voulez également faire vivre des astuces au quotidien dans votre famille, inscrivez-vous à la formation 39 astuces d’éducation positive que vous trouverez sur la page formation du blog.

À bientôt !

“Tout travail mérite salaire”, c’est bien connu. Partant de ce principe, nous devrions sûrement rémunérer nos enfants pour leur participation aux tâches de la maison. Pourtant, nous ne sommes pas payés nous-mêmes pour l’accomplissement de ces tâches, ce qui contredit déjà le principe de départ… Y a-t-il deux poids, deux mesures sur cette question ? 

Les avis divergent… Entre les parents qui considèrent qu’il est normal que les enfants participent, et ceux qui cherchent à les motiver à faire plus, comment se situer ? 

— Note :  cet article a d’abord été publié dans Grandir Autrement, numéro 80 de janvier-février 2020, dans le dossier “Les enfants et l’argent” —

La participation à la vie de famille

Avant même de parler de rémunération, je voudrais vous encourager à considérer la participation à la vie de famille, pas seulement sous l’angle de l’obligation, mais plutôt sous celui du plaisir. Il me semble en effet que la confusion vient de ce que l’on imagine souvent que l’enfant n’a pas envie de participer. Qu’il va falloir l’y obliger, ou trouver une autre manière de l’y inciter. 

Pourtant, participer est également une joie. Et ce, pour plusieurs raisons ! 

L’appartenance

L’enfant, comme tout être humain, a un fort besoin d’appartenance. Participer à la vie de famille, c’est faire partie de la famille. Tout passe dans ce cas par notre communication sur le sujet. Si nous partons de l’hypothèse que les adultes organisent la maison, alors cela se traduira dans notre manière d’aborder la question avec l’enfant. Nous lui demanderons de nous aider, comme un service qu’il nous rend. Si, au contraire, nous considérons la contribution de chacun comme une participation à la vie en communauté, personne ne rend de service à personne. Chacun fait plutôt sa part, parce qu’il appartient au groupe, au même titre que les autres…

L’importance

Un autre besoin fondamental de l’être humain est celui d’importance. Chacun a besoin de sentir qu’il est utile, qu’il a un rôle, qu’il est capable. Et ce besoin d’importance recoupe justement celui de l’appartenance dans l’action de contribuer. Ainsi, laisser nos enfants contribuer dans la maison permet de nourrir leurs besoins fondamentaux, et les aidera à se sentir bien dans leur peau. La contribution est ainsi vue, non pas comme une contrainte, mais bien comme une manière d’être, soi-même, et avec les autres. 

Le sens

Participer aux tâches de la maison est peut-être l’activité qui a le plus de sens pour le jeune enfant. Combien d’enfants veulent à tout prix passer l’aspirateur, vider le lave-vaisselle, nettoyer la table ? Maria Montessori l’avait bien compris, qui a développé toute une gamme d’activités autour de la “vie quotidienne” : le jeune enfant a l’élan de copier ce qu’il voit. De faire siens les gestes dont il est témoin. De développer ses compétences pour participer à son tour. Il développe ainsi ses capacités dans un contexte qui a un sens, source d’un apprentissage qui rime avec plaisir. Ce n’est que plus tard, souvent parce que, malheureusement on l’a plutôt démotivé en le refrénant petit (parce qu’il ne faisait pas bien, parce que c’était plus rapide de faire sans lui) que l’enfant perd cet élan pour les tâches de la maison. Dommage. 

La récompense démotive

Venons-en maintenant au coeur de la question du jour : rémunérer ou pas. On peut bien sûr voir l’aspect positif de la chose. L’enfant a accompli quelque chose, et mérite bien de pouvoir se faire plaisir en retour. Voyez cependant comme la simple présentation ainsi rejoint l’exposé précédent, celui qui pré-suppose que participer n’est pas un plaisir. Malheureusement, plus l’enfant sera récompensé pour les tâches accomplies, plus cette vision des choses se développera. Car nous sommes ainsi faits que plus la récompense croit, plus notre motivation décroit. La récompense prend en réalité le pas sur la motivation intrinsèque. Et donc, au bout du compte, la récompense démotive. 

Un sacré piège1 ! Ainsi, en croyant motiver nos enfants, nous leur enseignons au contraire que la seule motivation à trouver à leur contribution est la récompense. 

A court terme, il y a fort à parier que la promesse d’une rémunération encourage nos enfants à accomplir les tâches demandées avec allégresse. Cependant, la question de la rémunération sera alors toujours présente. Si celle-ci disparait, la motivation disparaitra également… Or, quelle motivation aimerions-nous que nos enfants aient pour contribuer ? La rémunération qu’il vont toucher, ou plutôt le plaisir de contribuer ? Et si nous entretenions plutôt leur envie de satisfaire leurs besoins d’appartenance et d’importance en remplissant leur rôle dans la famille ?

D’après Alfie Kohn2, la coopération sans recherche de récompenses non seulement rend les tâches plus plaisantes, mais elle en améliore également le résultat. 

Cas particulier

Vous l’aurez compris : argent de poche et accomplissement des tâches se portent mieux quand ils sont décorrélés. Lorsque l’on choisit de donner de l’argent de poche à nos enfants, c’est que nous voulons les aider à développer leur sens de la gestion, nous désirons leur offrir un choix dans leurs achats. Ce ne devrait en aucune façon être une manière de prendre le pouvoir sur eux, par notre choix de le leur accorder ou retirer en fonction de leur comportement ! Ou alors on retombe dans une relation verticale dans laquelle nous leur enseignons que le plus fort gagne…

Est-ce à dire que nous ne pourrons pas aider nos enfants à gagner un peu d’argent lorsqu’ils en auront besoin ? 

Je crois qu’un cas particulier existe : c’est celui de la situation où tout le monde est gagnant-gagnant. Car il existe bien des tâches pour lesquelles nous sommes prêts à payer quelqu’un d’extérieur. Si tel est le cas, cette personne peut être notre enfant. Ainsi, je peux envisager de rémunérer mes enfants pour des tâches que je ne ferais pas moi-même. Dans certaines familles, cela peut être l’entretien du jardin, le lavage de la voiture, vider le caniveau, que sais-je encore ? Alors là oui, je ne cherche plus la participation à la famille, mais je donne l’opportunité du “petit job”.

Veiller aux relations familiales

Enfin, si la question de la motivation n’était pas suffisante, je terminerai en parlant des relations familiales. Car la question de la rémunération risque de soulever une autre difficulté : celle de la “justice”. Qui et que devrait-on rémunérer ? A quelle fréquence ? On peut facilement se retrouver face à un jeu de rivalités pour savoir qui va faire quoi, et pour combien…

Sans compter le ressentiment qui monte inconsciemment chez l’adulte qui, lui, n’est pas rémunéré, et trouvera rapidement usantes les réclamations que cette méthode aura incitées.

Si nous cherchons la paix de la famille, et l’élan à participer ensemble, abandonnons plutôt cette idée de rémunération, et cherchons un moyen pour que chacun trouve sa place. Organisons au besoin des réunions de répartition des tâches3, qui permettront de trouver le meilleur des fonctionnements ensemble, donnant au passage le modèle d’une vraie vie en communauté. 

Ce sera l’occasion de développer le soutien, l’esprit de groupe, le partage, l’empathie. 

A long terme, c’est quand même plus enrichissant, non ? 

Notes : 

1- Voir article Le piège des récompenses – Grandir Autrement N67 – nov/dec 2017

2- Punished by Rewards, Alfie Kohn, Mariner Books (1999)

3- Voir article Encourager les enfants à contribuer à la maison – Grandir Autrement N69 – mars/aril 2018

Dans mon dernier partage, je vous ai parlé de l’exercice des 2 listes que je trouve très utile pour prendre du recul sur le quotidien, et voir un peu plus à long terme ce que nous cherchons à développer, pour nous, et pour nos enfants.

Cette idée de long terme est vraiment fondamentale pour ancrer sa pratique de la parentalité positive, et l’intégrer plus largement dans une vraie philosophie de vie.
Pour nous en parler, je cède encore une fois ma plume à Emilie, membre du cercle des parents heureux.
—-
Skipper le navire de la parentalité positive implique par nature des passages de houle, de brouillard et des choix de directions. 

Pour ne pas nous perdre dans l’océan nous avons besoin d’une boussole qui nous donnera le cap. La feuille de route sera cette boussole. 

Au quotidien, il n’est pas toujours facile de garder l’équilibre pour ne pas chavirer : 

Dans nos vies, au rythme parfois fou, le pari est de trouver l’harmonie entre le fonctionnement du quotidien et notre vision de ce que l’on veut transmettre à long terme à nos enfants

Au sein de notre famille, il s’agit de partager nos valeurs et d’écrire ensemble l’histoire familiale dans le respect de la singularité de chacun. 

Entre les partenaires, l’enjeu est de concilier les aspirations personnelles, celles à deux, ainsi que les choix éducatifs.

Pour nous-même, le défi est d’incarner les valeurs et attitudes que nous souhaitons voir se développer chez nos enfants.

Aussi, pour affronter les nombreux aléas de la navigation, construisons ensemble une feuille de route

Qu’est-ce que construire sa feuille de route ? 

Très concrètement, il s’agit de prendre un temps formel en couple pour discuter de ce que l’on veut vivre au sein de notre famille. 

Quelques questions nous aideront à démarrer ce brainstorming : 

  • Qu’aspirons-nous à vivre en famille ? / Qu’est ce qui est important pour nous ?
  • Comment voyons-nous notre mission de parents ? / Avec quelles intentions interagissons-nous avec nos enfants ?  
  • Qu’espérons-nous pour nos enfants à long terme ?/ Comment les imaginons-nous à l’âge adulte ?/ Avec quels objectifs élevons-nous nos enfants ? 

Ensuite il s’agit de décliner les réponses à ces questions en : 

  • Objectifs à long terme. 
  • Attitudes à encourager. 
  • Valeurs à développer. 

Pourquoi faire une feuille de route ? 

Raison numéro 1 : une philosophie de vie. 

Loin d’être une succession de techniques à appliquer, la parentalité positive est une véritable philosophie. 

En effet, si l’on applique mécaniquement une gamme d’outils, sans l’ancrage du cœur, sans l’intention de la connexion, alors les enfants ne seront pas dupes. 

Nous obtiendrons peu, nous nous épuiserons et nous risquons de nous noyer face aux difficultés.

Du vécu. 

J’ai observé que je peux utiliser la même technique auprès de mes fils, employer exactement les mêmes mots, si, prise par le quotidien , je n’ai pas rempli leur réservoir c’est peine perdue ! 

De même si le ton qui va bien n’y est pas (souvent à cause cette fois de mon propre réservoir vide) j’observe que je n’obtiens jamais la coopération.

« Il y a des habits par terre dans la salle de bain. »

Avec les réservoirs plein et un ton léger sans accusation ni exigence ça marche, en mode impatient ou déconnecté c’est vain ! 

En posant les fondations solides à partir desquelles nous souhaitons accompagner nos enfants, la feuille de route permet d’ancrer notre intention et de revenir s’y ressourcer quand on est secoué par les aléas de la vie !  

Raison numéro 2 : Questionner nos habitudes parentales. 

La feuille de route va nous aider à prendre du recul et à choisir de sortir (ou pas) des conditionnements : habitudes familiales, sociétales et culturelles qui nous imprègnent. 

Pourquoi j’agis comme cela ? 

Est-ce que je dis ou je fais cela par habitude ? 

Parce que mes parents faisaient comme ça ? 

Parce que c’est le comportement dominant dans la société ? 

Du vécu.

L’un de mes enfants, peu tactile, est très mal à l’aise avec l’habitude de faire la bise pour dire bonjour et au revoir. 

Cela m’a d’abord gênée car ce n‘est pas évident d’assumer le regard des autres.

Je me suis questionnée. La bise sert à établir un lien, à reconnaitre l’autre, il me semble.

J’en ai parlé avec mon fils et je l’ai accompagné pour trouver une autre stratégie et assumer son choix. 

Je suis maintenant sereine. Je vois que ce défi développe les valeurs de prise de responsabilités, d’oser être soi-même tout en respectant les autres, de confiance en soi, de créativité et d’ouverture à de nouvelles stratégies. 

Raison numéro 3 : Prendre conscience de sa manière d’être parent.

La feuille de route va nous permettre de penser, d’agir et de nous exprimer en conscience. 

On le voit dans l’exemple précédent, la réflexion en amont permet de mieux assumer nos choix parfois à contre-courant, de mieux vivre le regard des autres, de nous sentir plus assurés et plus ancrés. 

Raison numéro 4 : Être en ligne dans le couple. 

La feuille de route nous assure d’être en ligne avec notre partenaire, elle permet à chacun de s’emparer de la philosophie de la parentalité positive évoquée plus haut. 

Elle diminue ainsi le décalage qui peut parfois se créer dans le couple. 

Face aux désaccords du quotidien, elle nous aide à lâcher-prise en nous rappelant que sur nos objectifs à long terme et nos valeurs nous sommes parfaitement en phase. 

Elle soude le couple en soulignant les valeurs communes. 

Enfin elle crée du sens et permet un passage de relai cohérent et plus serein. 

Raison numéro 5 : Grandir en famille.

En rédigeant la feuille de route on se rend rapidement compte que ces valeurs et attitudes ne concernent pas seulement les enfants. 

Avoir cette réflexion nous pousse en effet à observer nos propres comportements. Incarnons-nous chacune de ces valeurs et attitudes ? 

Par exemple est ce que je suis persévérant, généreux ou débrouillard comme je le souhaite pour mon enfant plus tard ? 

Cette réflexion nous conduira souvent à travailler sur nous-même pour acquérir les attitudes que l’on veut voir se développer chez nos enfants.

Quel impact de la feuille de route sur le quotidien ? 

Adopter de nouvelles lunettes

Souvent il faut trouver un équilibre entre nos besoins immédiats et nos objectifs à long terme.  

Comment faire quand notre enfant ne coopère pas comme on le voudrait ? 

Dans ce cas, avoir en tête sa feuille de route aide surtout à changer de lunettes. 

On pose plus facilement un regard bienveillant sur son enfant et on voit mieux le besoin derrière le comportement.  En effet les difficultés du présent sont parfois le signe d’une compétence à long terme qui se développe. 

Faciliter la relation horizontale

Grâce à la feuille de route, on bascule plus spontanément de la parentalité verticale à une relation de parentalité horizontale puisqu’on s’applique à tous les mêmes attitudes. 

Modeler

Enfin, elle a un impact fort sur le modèle donné en nous poussant à faire vivre nous aussi les valeurs qui y sont inscrites. 

Foire aux questions

1. Que contient la feuille de route ? 

On y inscrit nos valeurs profondes, ce qui nous anime. On n’est pas sur des règles de vie du quotidien mais sur une philosophie. 

On utilise des mots ou expressions courts : avoir confiance en soi, oser suivre son élan , être autonome , débrouillard , tolérant, respecter le vivant…

Souvent, on va se rendre compte au cours de la réflexion qu’on peut rapprocher certaines valeurs et attitudes. Un plan se dessine ainsi naturellement . 

Par exemple du particulier au général :  construction de l’individu dans sa singularité, puis ce qui relève de son rapport aux autres et enfin au monde. 

2. A quoi ressemble la feuille de route ?

C’est plus pratique si elle est succincte pour s’y référer d’un seul coup d’œil. Elle est affichée dans un endroit visible pour nous soutenir. 

Ex : une feuille A4 imprimée et accrochée sur le frigo.

3. Comment organiser sa rédaction 

En 3 temps : 

  1. Réflexion chacun de son côté sur ce que l’on veut pour que nos enfants soient des adultes épanouis.
  2. Partage et débat. 
  3. Rédaction de la feuille familiale.

Libre à chacun de se bloquer quelques heures pour dérouler ce processus en une fois ou bien de le laisser infuser plusieurs jours. 

4. Quand réaliser cette feuille route ? 

Tous les moments sont les meilleurs ! Ça peut être n’importe quand : à la naissance d’un enfant, suite à un défi, quand on en ressent l’envie, l’énergie… 

5. Cela a t-il du sens de faire cette feuille de route seul(e) ? 

Oui ! Ça permet de nous poser les questions à nous-même, d’incarner les valeurs et de nous ancrer.  Cela peut aussi offrir un point d’accroche pour discuter dans le couple. 

6. Les enfants connaissent-ils la feuille de route ? 

Le fait que ce soit au départ une réflexion d’adulte semble important pour les fondations. 

Pour autant, selon le ressenti personnel, les habitudes familiales et l’âge des enfants, la feuille peut être source de discussion, surtout si elle est affichée en évidence. Les plus grands pourraient même l’enrichir.

Pour les plus jeunes, on s’attachera surtout à leur transmettre le fond en le modelant et en verbalisant les valeurs familiales (on cherche la coopération pas l’obéissance, on est une équipe …). 

7. La feuille de route évolue-t-elle ? 

Oui absolument. 

Si l’évolution ne devrait pas être drastique puisque cette feuille reflète ce que l’on est au plus profond de nous, on peut par exemple y ajouter un élément suite à notre expérience du quotidien ou aux défis liés à l’âge des enfants. 

Exemples : Savoir accueillir ses émotions pour en faire une force / Développer une intelligence manuelle pour être débrouillard/ Être soi-même et s’affranchir du regard des autres … ou tout autre thème qui aurait pu nous échapper à la construction de la feuille. 

Mon article touche à sa fin, j’espère vous avoir donné l’envie de construire cette précieuse boussole afin de ne pas vous perdre dans la navigation mouvementée de la parentalité positive !  Il est précieux de pouvoir revenir à votre bonne vieille carte en cas de tempête ! 

Racontez-moi ce que vous en pensez, votre expérience et pourquoi pas son contenu si vous mettez la feuille de route en place chez vous. 

Lorsque l’on avance sur le chemin de la parentalité positive, on se retrouve parfois en décalage avec son partenaire. Soit parce qu’on a commencé ce cheminement seul, soit parce qu’on avance plus vite. Il arrive alors que ce cheminement de parent soit source de désaccords dans le couple. Les choix éducatifs ne sont plus si évidents. 

Comment réussir à continuer d’avancer quand on sent qu’on n’a pas l’aval de sa moitié ?

Difficile de garder la dynamique quand on a l’impression de lutter dans notre couple…

Nous avons abordé ce thème dans le cercle des parents heureux, et je passe aujourd’hui la main à un de ses membres, Emilie. 

Merci Coralie !  En effet c’est un thème qui a beaucoup résonné pour chacune de nous au sein du cercle . 

Comment faire pour ne pas se mettre dans une position supérieure en expliquant ce qui « devrait » être fait ?

Comment faire pour que le cheminement vers une éducation bienveillante ne devienne pas une source de conflit et déséquilibre lharmonie de notre couple ? 

Parce que j’avais peur de tout ça je me souviens avoir mis beaucoup de temps avant d’oser évoquer le sujet à la maison. 

Je vous propose dans cet article quelques réflexions et attitudes pour cheminer plus sereinement à deux. 

3 points qui peuvent nourrir le désaccord.

Point 1 :  le poids de l’histoire. 

Le déséquilibre peut venir de cet héritage. 

Malgré la transformation actuelle de notre société, il est difficile de balayer les schémas ancestraux.

Les rôles des hommes et des femmes sont en redéfinition et dans ce contexte chacun peut avoir du mal à trouver son équilibre.

Prendre conscience de cela, c’est déjà faire bouger les lignes dans son foyer.

En effet si l’on change (même un peu) sa position, alors celle du ou de la partenaire se modifie nécessairement aussi. 

Demandons-nous ce que nous sommes prêts à lâcher pour laisser sa place à l’autre.

Demandons-nous comment lalléger dans son rôle afin quil nous allège dans le nôtre.

Point 2 :  Celui qui choisit le cap.  

Le décalage peut parfois survenir parce que le choix de l’éducation positive vient au départ d’un seul membre du couple.

Ce choix s’impose alors au deuxième parent.

Acceptons que ce sujet de la parentalité ne nourrisse pas autant chacun. 

Voyons ce que les sujets tenant à cœur à notre partenaire apportent à la famille. 

Réjouissons nous si entre discussions et mimétisme il/elle essaye. En effet si lautre ne sest pas braqué, cest gagné : il emprunte notre chemin.

Point 3 : La tendance à revenir à des méthodes connues. 

Dernier piège pouvant briser l’harmonie : celui qui développe de plus en plus ses compétences de parent positif par ses lectures, ses formations … prend l’ascendant sur son partenaire dans ce domaine. 

Le risque étant de pousser l’autre, sans le vouloir, à se retrancher dans les vieilles habitudes pour exister. Il devient alors celui qui ordonne, qui dirige, qui crie … 

Pour que le décalage dans le couple ne devienne pas un gouffre.

Je suis consciente que ce qui nous sépare nécessite parfois d’autres mesures. 

Néanmoins, pour donner sa chance à sa relation, il peut être utile de rester ouvert, et on peut, dans un premier temps, essayer de se rapprocher des attitudes suivantes. 

Laisser faire sans intervenir. 

Il faut que chacun puisse oser faire

Si on sermonne celui qui prend en main quelque chose ou si on le conforte quand il laisse entendre qu’il ne sait pas gérer, alors on encourage une position de retrait ou conflictuelle. 

Comment lâcher-prise ?  

En discutant de nos visions pour nos enfants et de la place que chacun veut/peut prendre. 

En se rappelant que c’est en se confrontant le plus souvent à la réalité que l’on ajuste ses méthodes.

En faisant confiance à notre partenaire pour évoluer sans pression. 

En laissant le temps au cheminement individuel sans chercher à provoquer daccélération. 

En acceptant les dérapages. Craquer cest humain.  Chacun a appris par essais-erreurs et peut toujours être rattrapé, selon son énergie du moment, par de vieilles méthodes. 

Et si jamais notre limite est dépassée ? 

Alors, y revenir lors d’une discussion à froid en utilisant un message je plutôt que le tu accusateur : « de mon point de vue je ressens …est ce qu’il serait possible de faire autrement ? ». 

Eviter les leçons.

Pour cela, attention à deux points en particuliers : 

  • Soyons vigilants à ne pas donner de recettes toutes faites . Cela risque d’irriter et de cristalliser le décalage. 
  • N’oublions pas d’ écouter l’avis de l’autre. Il a une opinion légitime, et écouter son avis peut permettre d’échanger et de construire ensemble. 

On peut en effet passer implicitement le message que l’autre ne sait pas gérer ou bien que si les choses ne sont pas faites à notre façon alors ce n’est pas la bonne façon.  

Comment y parvenir ? 

En se souvenant qu’il ne s’agit pas de prendre le dessus mais bien d’être dans la même équipe. 

En faisant preuve dhumilité : on ne détient pas la vérité absolue, on doute, on se trompe. 

Une petite astuce qui aide bien à lâcher-prise je trouve, c’est de se projeter soi-même dans un domaine dans lequel nous sommes volontaire mais pas encore très compétent. 

Dans ces cas là nous sommes souvent déjà nous-même notre juge le plus cruel. 

Alors si notre partenaire vient nous dire en plus (même pétri de bonnes intentions) « ah mais tu sais ce n’est pas comme ça, tu aurais dû plutôt faire ceci ou cela  … » GRRRR  je ne sais pas vous mais pour moi ça rajoute de l’énervement à l’énervement ! 

Du vécu. 

Lors d’une soirée du cercle des parents heureux , l’une des membres (très large inspiratrice de cet article d’ailleurs) nous partageait cette anecdote du coucher délégué 3 soirs de suite. 

Le premier soir, cela s’est passé à l’autoritaire et ça a été une catastrophe. C. n’est pas intervenue. 

Le deuxième soir, son partenaire a essayé de copier ses méthodes de manière encore un peu tendue : le coucher s’est mieux passé. 

Le troisième soir,  il avait intégré et tout se passait bien. 

Ce qu’illustre cette histoire,  c’est à la fois la force de l’exemple et l’intérêt de faire sa propre expérience en dehors de toute pression. 

Vaincre le décalage en adoptant les mêmes principes avec notre partenaire qu’avec nos enfants.

Si l’on refuse les vieux schémas dans l’éducation, refusons les aussi dans notre couple et appliquons donc les mêmes méthodes : 

  • Rechercher la connexion avant le résultat. 
  • Avoir confiance que notre partenaire cheminera.
  • Chercher à développer la motivation intrinsèque. 
  • Se focaliser sur le positif. 
  • Trouver la raison derrière la stratégie.
  • Transmettre par l’exemple. 
  • Accepter l’erreur et lâcher prise dès que possible. 
  • Mettre de l’horizontalité dans notre couple comme on cherche à le faire avec les enfants.

Relativiser le désaccord dans le couple en voyant le bénéfice pour les enfants. 

Cela peut paraitre étrange au premier abord mais, d’une situation de décalage, peuvent naitre des bénéfices pour nos enfants. 

En prendre conscience nous aidera probablement à avoir une attitude plus détendue au quotidien.

Cela apprend aux enfant en le modelant  : 

  • à accepter l’autre tel qu’il est.
  • à accepter que les rythmes et les priorités différent. 
  • à respecter les points de vue différents, la diversité. 
  • à avoir le droit d’être en désaccord avec une personne aimée
  • à prendre conscience que désaccord ne veut pas dire désamour. 
  • à se mettre à l’écoute de l’autre. 
  • à s’autoriser à se tromper et à ne pas être parfait. 
  • à débattre des stratégies et à prendre conscience qu’il y en a plusieurs. 

Enfin gardons à l’esprit que les enfants seront de toute façon confrontés à des comportements très divers de la part des adultes, un décalage nourrit leur capacité d’adaptation. 

Porter un autre regard sur le déséquilibre : le bénéfice pour l’adulte. 

A ce stade on peut avoir l’impression frustrante que c’est celui qui est moteur qui doit fournir de (toute) beaucoup d’énergie, alors qu’il a aussi besoin de facilité et de soutien

Changeons de lunettes ! 

Quand on laisse notre partenaire gérer, on souffle et on profite !

Quand on l’écoute, il ou elle peut avoir des tonnes d’idées que nous n’aurions jamais eues.

Quand on laisse sa place à l’autre, on sallège du poids de la responsabilité de l’éducation.

Quand on ne juge pas les erreurs de l’autre, on accepte avec plus dindulgence ses propres dérapages et la pression baisse. 

Quand on lâche le contrôle sur l’autre et sur nous-même, on gagne en légèreté .

Laissons toute la place à notre partenaire en fonction de ce qu’il veut, peut, propose et ne perdons jamais de vue le si précieux « et au pire ? »

Au final ces situations qui peuvent sembler parfois délicates sont de belles leçons dacceptation et de tolérance. Ces dernières sont les deux clés pour laisser son/sa partenaire nous rejoindre à son rythme. 

Si l’on joue dans la même équipe, alors il n’y a plus de déséquilibre mais un nouvel équilibre commun à inventer ensemble ! 

Pour aller plus loin, je vous parlerai bientôt de deux outils puissants pour continuer à co-créer cet équilibre commun : la feuille de route et l’empathie !

NOTE : si vous sentez que vous avez besoin d’aide pour créer plus de communication dans votre couple autour des questions éducatives, il existe toujours la possibilité de suivre des séances individuelles pour cela !

La méditation, la gratitude, le yoga… des pratiques que l’on rencontre forcément sur notre chemin vers la bienveillance. Nous sommes tous à des endroits différents de ce chemin, et cela peut nous sembler plus ou moins facile de transmettre ces notions à nos enfants. Comment parler naturellement de bien-être dans une société qui ne met pas toujours bien ça en avant ?

Je vous parle aujourd’hui des jeux de 7 familles de « Meditation kid« , testés avec les enfants !

Pourquoi un jeu pour parler de méditation ?

Je pose moi-même cette question, à laquelle je voudrais répondre avant d’aller plus loin.

En effet, ceux d’entre vous qui pratiquent la méditation doivent trouver surprenant, voire contradictoire, de concilier jeu et méditation !

Je crois que cela répond pourtant à un vrai besoin de partage.

Bien sûr, plus on avance, et plus nos propres pratiques sont faciles à partager.

Si je médite moi-même, mes enfants me verront méditer. Si je fais du yoga, idem. Si je tiens un carnet de gratitude avec eux, mes enfants comprendront ce qu’est la gratitude, et ce qu’elle peut leur apporter au quotidien.

Seulement, nous sommes tous à des endroits différents de notre cheminement sur tous ces points. Comment, dès lors, soulever ces notions dans nos échanges, pour nos enfants, et pour nous-mêmes ?

Florine, de « Meditation Kid » a eu la riche idée de faire un jeu de cartes pour introduire tout cela par le jeu.

Le principe est tout simple : un jeu de 7 familles, qui parle de bonheur et de bien-être. Tout simplement.

Mais ce n’est pas que la thématique du jeu qui est spécifique… c’est aussi son fonctionnement !

Comment est fait le jeu « Méditation et bien-être » ?

La grande différence entre ce jeu et un jeu de 7 familles classique, c’est, d’une part, le nom des familles, mais également la manière dont on y joue.

Le jeu « Méditation et bien-être » contient les familles suivantes :

  • Famille Émotions
  • Famille Bol d’air
  • Famille Bonheur
  • Famille Méditation
  • Famille Gratitude
  • Famille 5 sens
  • Famille Yogi

Et le principe est le suivant :

quand on gagne une carte, on doit faire l’action dictée par la carte !

Ainsi, chaque membre de la famille Gratitude nous encourage à partager 3 choses pour lesquelles on est reconnaissant, ou bien 3 choses que l’on aime faire…

Les membres de la famille Yogi nous font faire chacun une pose de yoga,

etc…

Et le principe est le suivant :

quand on gagne une carte, on doit faire l’action dictée par la carte !

Ainsi, chaque membre de la famille Gratitude nous encourage à partager 3 choses pour lesquelles on est reconnaissant, ou bien 3 choses que l’on aime faire…

Les membres de la famille Yogi nous font faire chacun une pose de yoga,

etc…

Ici : Anatole souffle sur sa main de deux manières différentes, comme le lui a indiqué le grand-père de la famille bol d’air

L’occasion, donc, de goûter un peu à chacune de ces familles de manière concrète !

Et l’enthousiasme est communicatif : chez nous, en général, quand l’un doit faire une action, on la fait tous…

Un deuxième jeu pour varier les plaisirs…

Devant le succès de ce jeu de 7 familles (vendu également dans les écoles), Florine a voulu aller plus loin, et en a conçu un autre, intitulé « Méditation et 7 chakras ».

Au départ, il m’attirait moins, juste parce que je n’en suis pas encore à parler de chakras ni à mes enfants, ni à moi-même…

Mais finalement, j’ai été séduite.

Parce qu’il ancre simplement les choses, en traduisant les chakras par des notions concrètes.

Les familles portent les couleurs des chakras, et portent les noms suivants :

  • Je comprends
  • Je vois
  • Je parle
  • J’aime
  • Je fais
  • Je ressens
  • Je suis

Dans chaque famille, une carte présente le chakra, et toutes les autres proposent des actions en lien avec le thème.

C’est effectivement une manière très ludique d’intégrer ces notions, tout en restant bien ancré dans leur signification.

Ce que j’ai aimé et ce que je n’ai pas aimé dans ces jeux

Vous l’avez compris, j’ai trouvé ces jeux chouettes, sinon je ne vous en parlerais même pas !

C’est vraiment une manière sympa de parle de poses de yoga, de tester des techniques de souffle, d’échanger sur ce qu’on aime, de prendre conscience de son corps.. la liste est longue et tout cela accompagne bien notre démarche de parentalité bienveillante.

Apporter du concret à la théorie est toujours plus efficace, et les enfants aiment manipuler, voir, etc…

Impliquer tous les sens dans l’apprentissage permettra toujours mieux au message de passer.

Les jeux sont donc adoptés par nos plus jeunes.

Une chose cependant : savoir lâcher-prise sur le jeu lui-même quand on prend ces cartes-là !

Car il faut admettre qu’interrompre le jeu par les actions n’aide pas la concentration…

On a rapidement oublié si on avait demandé le père ou le grand-père, et ce que l’autre n’avait pas !!

Donc, si vous voulez vraiment jouer aux 7 familles, prenez un jeu « normal ».

Si vous cherchez une manière ludique d’introduire toutes ces notions à vos enfants, prenez ceux de « Meditation Kid » :

celui sur la méditation et le bien-être

celui sur la méditation et les chakras

Et dites-moi ensuite ce que vous en aurez pensé !

Apprendre la parentalité positive, c’est un peu comme apprendre une langue :

savoir comprendre, savoir répondre.

Et la CNV (ou Communication Non Violente) est une vraie aide, un vrai soutien dans cette démarche.

Voilà pourquoi je voulais vous présenter aujourd’hui les 4 types d’oreilles de la CNV.

Parce qu’en prendre conscience peut nous permettre de changer les oreilles que nous choisissons de mettre dans tous ces moments où nous n’aimons pas ce que nous entendons.

Et, en général, ça change la suite…

Ca vous dit de voir ce que ça peut donner en pratique ?

C’est par ici !

Déménager, c’est toujours stressant. Sur un plan logistique comme émotionnel. Un déménagement, c’est en effet un vrai chamboulement, qu’il soit choisi ou subi. Et quand on ajoute des enfants dans l’équation, cela s’avère encore plus délicat… Le déménagement pour l’enfant est toujours subi. En tant que parent, quelles précautions pouvons-nous prendre pour que nos enfants vivent au mieux ce déménagement ? Pour les accompagner dans cette période, alors que nous-mêmes sommes sous stress.

Faire les cartons, vider l’appartement ou la maison, vendre, donner, trier… plus tout l’administratif… Et encore, tout cela ne parle que de l’aspect pratique des choses. Que se passe-t-il au niveau émotionnel ? Et surtout : comment garder une ambiance familiale la plus sereine possible, dans ce chamboulement ? Pas facile ! Quel est l’impact du déménagement sur les enfants ?

Dans notre famille, des déménagements, on en a connu énormément. Cela ne rend pas les choses simples pour autant.. mais à force, on a appris quelques trucs. On a appris à prendre quelques précautions bien utiles lorsqu’on déménage avec des enfants. Alors que nous venons de vivre un n-ième changement de pays, j’ai pensé qu’il pourrait être utile de les partager avec vous !

Je ne vais pas vous parler déménageurs, devis de déménagement, monte-meuble, garde-meuble, volume et lettre de voiture… Je vous laisse gérer ces aspects pratiques.
Mon focus ici, c’est de vous parler de vous donner quelques conseils pour accompagner les enfants – parce que je crois que c’est surtout ça qui va aboutir à un déménagement réussi !

Vous allez déménager prochainement ? Prenez d’abord le temps de lire ces conseils.
Car sur le plan familial et émotionnel aussi, un déménagement ne se gère pas à la dernière minute. Il se prépare.

Précaution no1 : Ecouter ce que nos enfants vivent

S’il n’y avait qu’un conseil à retenir, ce serait celui-là.

Si nos enfants ne font pas face au même stress logistique que le nôtre, ils n’en vivent pas moins un stress émotionnel.

Avant, pendant, et après le déménagement en tant que tel.

Il n’est pas simple de tout quitter, et le mieux que l’on puisse faire pour eux dans ces moments-là, c’est de les écouter. Simplement. Je vais encore vous parler d’accompagner les émotions. Accompagner les émotions quand il faut tout quitter.

Oui, parce que c’est bien ce qui leur arrive. Et ce n’est pas simple.

On ne va pas changer leur situation, on ne va pas trouver des solutions. Notre rôle est simplement d’être là, et d’entendre.

Entendre pourquoi ils ne veulent pas partir, ce qui va leur manquer.
Ils ont le droit et le besoin de le partager, sans qu’on leur réponde « Mais tu vas voir, ça va être bien là-bas ! » (même si on va également les aider à se projeter, en choisissant nos moments, on en reparle plus bas…).

Le droit, ensuite, de dire qu’ils n’ont pas envie d’être dans ce nouvel endroit, qu’ils voudraient retourner à l’ancien, sans qu’on leur réponde : « Pourtant, tu as dit hier que c’était bien ici… ».

Comme chez tout être humain, leurs émotions vont et viennent, et rien ne peut mieux les aider à développer leur résilience que de les vivre, simplement.

On me demande parfois « Comment faire accepter un déménagement ? ». Mais l’idée n’est pas de faire accepter. L’idée est plutôt de s’ouvrir à ce que vit notre enfant dans ce déménagement qu’il n’a pas choisi. C’est en recevant cette information là qu’on l’aidera le mieux à accepter sa situation. Parce qu’au lieu de se sentir forcé, il se sentira entendu et compris.

« Pour se comporter bien, il faut se sentir bien. »

Haïm Ginott

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Laissez-moi vous parler un peu de ce dernier déménagement avec les enfants. Nous avons quitté la région parisienne pour nous installer à Londres.
(Ce n’est pas le premier déménagement international que nous vivons, on est un peu rôdés… ce qui malheureusement ne simplifie pas les démarches administratives !)

Au fur et à mesure que la date approchait, une certaine excitation montait en nous : l’envie de la découverte, savoir comment ça allait être… Notre exclamation régulière : « London, baby ! »

Alors, quand l’Eurostar est entré dans la banlieue londonienne, j’ouvrais grand mes yeux, tout en montrant ce que je pouvais à Anatole (6 ans), en lui expliquant qu’on arrivait. Mais, lorsque je me suis tournée vers ma fille Alice (13 ans), je me suis rendue compte qu’elle pleurait. Cette arrivée n’était pas une joie chez elle. Pas à ce moment-là. Non, à ce moment-là, ma fille est triste. Arriver à Londres, c’était probablement pour elle le signe concret qu’il n’y avait plus de retour en arrière, qu’elle allait vraiment vivre dans une ville loin de ses copains…

J’ai donc atténué mon enthousiasme, et j’ai essayé de recevoir : « Je suis désolée. »

Et c’est vrai. Je suis désolée de lui faire subir cela. Car c’est le bon terme : « subir ». Pas seulement bien sûr ! Je sais que nous offrons également de grandes chances à nos enfants, en leur faisant découvrir le monde, en leur donnant l’opportunité d’apprendre d’autres langues. Mais la médaille a son revers, et, vraiment, j’en suis désolée.

Précaution no2 : Les aider à se projeter

Transition délicate après ce que je viens d’écrire, mais ce qu’il faut bien comprendre, c’est qu’un déménagement, pour un enfant, c’est un peu comme des montagnes russes. (Pour nous aussi, d’ailleurs…)

Donc, si on doit être là pour écouter et entendre leur détresse lorsqu’elle se présente, on peut aussi être présent pour susciter leur enthousiasme dans les moments où ils sont au sommet.

Vous voyez la différence ?

Autant il n’est pas question de leur dire « Mais ça va être bien, tu verras ! » au moment où ils nous parlent de leur tristesse, parce qu’alors, on ne serait pas du tout dans l’écoute de ce qu’ils vivent, autant on peut saisir les bons moments pour parler de notre destination avec enthousiasme.

Et dans ces moments-là, une bonne méthode, c’est de les aider à se projeter. Concrètement.

Parce que ce déménagement, il reste très théorique pour un enfant. Surtout pour les plus jeunes.

On va donc essayer de les aider à visualiser ce que cela signifiera pour eux.

Pour cela, plusieurs méthodes, à adapter à l’âge des petits.

Le plus simple, et qui marche pour tous : des photos !

Des photos du lieu de vie en particulier. Je ne vous dis pas combien de fois on a montré les photos de la future maison à Léon (8 ans). On a même pu parler des attributions de chambre, de comment on placerait les meubles, etc…

On a également été sur google maps pour voir le plan de Londres. On a entré notre nouvelle adresse pour voir où on serait, le parc d’à côté – et puis on a pris le petit bonhomme pour se promener grâce aux photos satellites : on a virtuellement fait le chemin de la maison au parc, puis de la maison à l’école…

Avec Alice, plus grande, j’ai eu des échanges autour du choix de son collège, les discussions que j’avais eues, les impressions. On a sorti le plan de métro, on a regardé les adresses des différentes maisons à visiter et le temps de trajet à partir de chacune d’elles… Je l’ai en fait impliquée ainsi dans les préparatifs, pour qu’elle soit moins dans la position de l’enfant qui subit, justement.

Et en même temps, j’ai un souvenir d’elle, quand elle avait 2 ans, et que nous quittions l’Afrique du Sud pour la France. C’était compliqué pour une si petite fille de comprendre ce qu’il se passait autour d’elle.

L’agitation, les meubles qui partaient en container, nous avec nos valises…

On avait alors eu recours, pour rendre les choses plus concrètes pour elle, au jeu.

J’avais pris des personnages playmobils, pour représenter les membres de notre famille – grands-parents compris – un avion jouet, des paquets-valises, un camion, et j’avais joué les scènes devant elle de tout ce qui allait se passer :

les déménageurs qui chargent les meubles dans le camion, qui les emportent, et les mettent dans un bateau, tandis que nous préparons nos valises, et prenons l’avion. Nous arrivons chez les grands-parents, chez qui nous logeons le temps de trouver un appartement ; pendant ce temps, le bateau avec les meubles arrive, puis nous leur demandons d’apporter les meubles dans l’appartement qu’on aura trouvé, et on y va à notre tour, avec nos valises !

Je sentais bien que tout cela restait compliqué pour elle, mais ça l’avait quand même apaisée. Elle avait compris qu’il y allait avoir un nouveau dans lequel on allait retrouver nos affaires. Elles n’étaient pas simplement emportées par des gars costauds !

Les personnages playmobils ont alors intégré notre sac de voyage, et on les sortait régulièrement pour refaire des bouts de la scène – je les vois encore dans l’avion, ils faisaient à l’époque partie des objets rassurants de cette petite fille qui avait bien du mal à appréhender ce qui se passait autour d’elle…

Précaution no3 : Impliquer les enfants dans le tri pré-déménagement

Cette fois, on va parler un peu de l’aspect concret de ce déménagement avec les enfants.

Parce qu’on le sait bien : un déménagement, c’est l’occasion de faire le tri, de se délester un peu. Et ce serait plus facile de faire ce tri sans eux : pas question de déménager tous les petits bouts de carton gardés « pour le jour où », les bâtons et autres bouts de ficelle.

Oui mais…

Oui mais parfois, un bout de ficelle a une importance qui nous échappe.

Là encore, il faudra s’adapter à l’âge de l’enfant. Il va de soi qu’un enfant de 2 ans aura du mal à identifier ce qu’il faut garder ou pas. En revanche, quand l’enfant a 6 ans, il peut être impliqué.

Impliqué dans le rangement et le tri des jouets. L’aider à voir ce qui ne lui correspond plus, ou ne lui va plus, et décider ensemble de le donner au petit frère d’un copain, par exemple.

Impliqué ans la préparation de la valise, pour décider ce qu’il veut garder avec lui.
(C’est également une occasion de se projeter : les premiers jours, tout sera dans les cartons de déménagement, que voudras-tu avoir pour t’occuper dans le nouveau logement ?)

Et cela demandera de notre part un certain lâcher-prise.

Si on se rappelle que déménager est un chamboulement pour notre enfant, on pourra plus facilement accepter d’assouplir la limite quant à ce qu’il faut garder ou pas.

Avec Léon (8 ans), nous avons préparé une boîte qu’on a intitulée « activités manuelles », dans laquelle il a choisi les morceaux de ficelle et autre bric-à-brac « pour fabriquer un truc un jour » qu’il voulait.
C’était le bon équilibre pour lui et moi.

On a fait attention à bien emballer ce qu’il considérait être fragile…

C’est également rassurant pour les enfants, à l’arrivée, de retrouver leurs objets.

Précaution no4 : Prendre le temps de dire au revoir

Avant d’arriver, il faut partir.

Et partir, ça veut dire quitter un endroit qu’on aime, et des personnes auxquelles on tient.

Je vois encore Léon, au moment où l’on a quitté la cour d’école pour la dernière fois, il y a quelques semaines, fondre en larmes en réalisant qu’il ne passerait plus ce portail…

On a tous ces moments-là… Quand je repense à nos déménagements, je revois le camion de déménagement qui s’éloigne… Un symbole.

Donc, de notre côté, un bon mois avant de partir, nous avons fait la liste des personnes que nous avions vraiment envie de voir encore une fois avant le départ.

Pourquoi ne pas faire la même chose avec nos enfants ?

Dans cette période, je savais que rien n’était plus important pour eux que ces derniers moments partagés.

Alors, on a invité des copains, on a laissé Alice passer tout le temps qu’elle voulait à l’extérieur, ou à dormir chez des copines. Elle est même partie passer un week-end à Lyon chez des amis !

On a organisé un goûter d’anniversaire en avance pour Léon.

Tout ça ne marche que si on accepte que « todo no se puede ». Je vous traduis… Ca veut dire « Tout ne se peut pas ». C’est une phrase que j’ai apprise et intégrée lorsque nous avons vécu au Mexique, et qui m’aide à me défaire de la perfection à choisir mes combats.

Ainsi, je me suis moins attachée à l’aspect scolaire… Les relations étaient plus importantes, dans cette période de leur vie. Donc, tant pis si Alice est rentrée fatiguée de son week-end à Lyon, ça en valait tellement la peine !

Pour le goûter d’anniversaire, on ne pouvait pas rajouter des contraintes… alors on a juste invité les enfants au parc, et j’ai acheté un gâteau chez Picard (et une maman nous en a apporté un maison !)

Ce qu’on faisait, c’était déjà bien. On faisait de notre mieux.

Et même quand on se rate, on peut se rattraper. Ainsi, j’ai réalisé que j’aurais aussi dû inviter Chloé, une copine d’Anatole. Il m’en malheureusement parlé trop tard (de l’importance de faire la liste avec eux avant…).

Ce raté est ressorti en arrivant à Londres, lorsqu’il a vu pleurer sa soeur…

Alors, dans le taxi, j’ai appelé la maman de Chloé, et nous avons pris rdv pour le lendemain, pour que les enfants puissent se parler, et qu’Anatole puisse dire vraiment au revoir à son amie.

Précaution no5 : Impliquer les enfants dans l’installation post-déménagement

Ça y est, le déménagement en tant que tel a eu lieu. C’est l’heure d’investir le nouvel espace.

Certains parents pensent alors qu’il est plus simple de tout préparer avant l’arrivée des enfants (quand c’est possible), et je crois que c’est une erreur.

Moins les enfants seront impliqués dans la démarche, plus ils seront dans la position de la subir. Si on repense à cette fausse bonne idée de « faire accepter » le déménagement aux enfants, on comprend que la meilleure piste, c’est de les en rendre acteurs.

C’est comme pour tout en fait : imposer à nos enfants aura tendance à engendrer l’opposition. Redonner du pouvoir à nos enfants encouragera la coopération.

Ici, on leur donne du pouvoir par l’action, par les choix.

Comment tu veux placer tes meubles ? Tu m’aides à remonter celui-là ? Tiens, voilà les vis… Et ces jouets-là, on les met plutôt ici, ou plutôt là ?

Pour les ados, bien sûr, pas besoin de leur donner le choix du placement des jouets… ils sauront organiser leur chambre seuls.

Mais on peut les impliquer sur d’autres plans, tout en étant à l’écoute. Ainsi, Alice m’a aidée à installer la cuisine, à décider où on mettrait les assiettes, les casseroles.. Je n’aurais pas demandé ça à son grand-frère Oscar que ça n’aurait pas du tout intéressé ! Lui aurait plutôt participé à remonter le canapé. (Malheureusement, Oscar est resté en France pour ses études, mais c’est une autre histoire…)

Jusqu’où peut-on aller dans cette implication de l’enfant à l’arrivée ? Y a-t-il une règle ? Je vais partir d’un exemple.

Récemment, une maman m’a demandé conseil pour son fils. Voici ce qu’elle m’écrit :

Mon fils (4 ans1/2) dort toujours dans son petit lit de bébé (bien juste pour lui !!). Il a un lit au sol (taille adulte 1 personne) sur lequel je lui propose régulièrement de dormir en lui disant qu’il y serait plus à l’aise. Mais il refuse. Je m’étais dit que dans le nouvel appartement, je lui mettrais directement son lit de grand, mais ça fait peut-être bcp pour lui, non ?

En fait, il n’y a pas de réponse toute faite à une telle situation. Tout dépend du garçon : comment il se sent dans ce déménagement, s’il a besoin de retrouver le cadre sécurisant qu’il connait, ou s’il se sent au contraire prêt à ce nouveau départ.

Parfois, un changement d’environnement fait grandir nos enfants d’un coup. Parfois, au contraire, cela leur fait perdre leurs repères, et on sent qu’ils ont besoin de se récréer un cadre de sécurité.

Lorsque nous sommes rentrés de Puerto Rico, il y a deux ans, Anatole, 4 ans, voulait que je m’asseye tout proche de lui à chaque repas. Et cela a duré des semaines. Parce qu’il avait besoin de se raccrocher à quelque chose.

J’encourage donc cette maman à être à l’écoute de son fils. A soulever la question avec lui. Et à voir comment il réagit aux différentes options. Peut-être que la solution est dans un lit intermédiaire : un lit d’enfant juste pour lui, qui ne soit plus à barreaux ?

Précaution no6 : Ne pas être trop pressé de vider les cartons !

Si l’installation dans ce nouveau lieu est importante, pour s’y sentir bien, il y a également quelque chose d’encore plus important : de se sentir bien ensemble !

Cela demande de veiller à l’ambiance familiale, surtout au début.

Là encore, des choix à faire.

Bien sûr, on n’a pas envie que l’installation traine des mois. Mais l’échéance n’est plus la même qu’avant le départ. On peut donc se permettre de prendre un peu plus de temps, pour avoir celui de partager.

Faire passer le message, d’abord, que « notre maison, c’est notre famille. »

Cela changera peu à peu, au fur et à mesure que chacun se fera à son nouvel environnement, se récréera son sentiment de bien-être, se sentira de nouveau appartenir à un lieu, et acceptera enfin pleinement ce déménagement.

Mais au début, c’est clair : rien ne nous attend dans le nouveau lieu, et la seule constante, c’est notre famille !

Alors, prenons-en soin, et mettons-là en priorité.

Faites des pauses dans le déballage pour vous retrouver, et créez les activités qui vous ressemblent.

Lorsque nous sommes arrivés à Puerto Rico (il y a 6 ans de cela), un de mes premiers achats a été un gaufrier ! Et je l’ai ressorti ici, pour créer des goûters sympas en famille…

Une tradition chez nous : la lecture de Harry Potter à haute voix… C’est notre moment de reconnexion, de partage.

On l’a lu avec Oscar en arrivant au Mexique, puis avec Oscar et Alice en arrivant à Puerto Rico, maintenant avec Alice, Léon et Anatole, dans ce contexte londonien qui lui correspond si bien !

Des semaines de moments partagés tout définis (nous en sommes actuellement au tome 4…)

Trouvez votre équilibre entre ce besoin d’aménagement et ce besoin de lien. Tout peut se faire, il suffit de se donner le temps.

Et puis, bien sûr, n’hésitez pas à sortir, à découvrir votre environnement, votre nouveau lieu de vie.

Lorsque l’on vient d’arriver dans un endroit, on pose sur les choses un oeil encore neuf, qui permet de s’émerveiller bien plus. C’est le moment de partager cela ! La forme du métro, l’accent des gens, le soleil sur la tamise, les écureuils de Hyde Park… voici quelques unes de nos premières découvertes… Même si les règles du confinement ne nous aident pas !!

Précaution no7 pour bien vivre un déménagement avec les enfants : Prendre soin de soi

Enfin, je terminerai par un conseil pour vous. Car dans le déménagement avec les enfants, il y a toujours vous.

Et si ce conseil de prendre de soi est toujours valable, il l’est encore plus dans cette période. Car, si déménager est stressant pour nos enfants, il l’est également pour nous.
Un déménagement sans stress, ça n’existe pas.

Alors, si l’on veut être en mesure d’accompagner nos enfants, si on veut pouvoir faire des gaufres, ou les impliquer dans le remontage des meubles dans la nouvelle maison, il faut d’abord avoir l’énergie de le faire.
Or, si notre réservoir est vide, nous n’aurons aucune énergie.

Je sais bien que le temps nous manque pour prendre soin de nous… Il est pourtant nécessaire de trouver ce qui nous permet de maintenir cette énergie qui nous permettra de traverser ces changements sereinement. Trouver ce qui nous ressource en temps limité.

Et puis, adapter nos attentes, accepter de faire de notre mieux, même s’il est moins haut qu’à d’autres moments.

Petit rappel : Bienveillance bien ordonnée commence par soi-même.

Alors, vous aurez toutes les ressources nécessaires pour mettre en place toutes ces précautions, et faire en sorte que ce déménagement avec les enfants, et en famille, se passe au mieux !

Avez-vous déménagé récemment ?

Qu’est-ce qui vous a aidé ?

Nous ne sommes pas tous égaux face aux câlins. Certains auront eu la chance d’en recevoir plus que d’autres au cours de leur enfance. Il est cependant temps de considérer devenir tous de grands câlineurs. En effet, la science a découvert qu’il y a de nombreux bienfaits à multiplier les marques d’affection auprès de nos enfants. Des études montrent qu’un régime strict de tendres accolades prévient les nez qui coulent et réduit les conflits. Comment un simple geste de tendresse peut-il renfermer autant de vertus ? Le câlin détient en réalité des super-pouvoirs qui volent au secours des enfants et aussi de leurs parents !

— Cet article a été écrit par Méline Troussard, Rédactrice Web

Les 4 principaux pouvoirs des câlins sur les enfants

Tout au long de leurs journées en société, les enfants accumulent des moments de stress et des petites frustrations. De retour à la maison, il arrive que ces sentiments contenus veuillent s’exprimer et cela peut créer des moments parfois… explosifs. 

1. Sécrétion de l’ocytocine | L’hormone de l’affection

Les enfants cherchent à évacuer ces sentiments devenus confus et cela influence leurs comportements. D’ailleurs, les retours chez soi à reculons, parce qu’on a eu un jour difficile, n’arrive pas qu’aux enfants…

Il est grand temps de se faire un câlin pour que l’hypothalamus sécrète de l’ocytocine, cette hormone antistress qui nous fait sentir plus calme et plus heureux. Une étude scientifique du département de psychologie de l’Université Carnegie Mellon, aux États-Unis, explique que les contacts physiques équilibrent le système nerveux, réduisent l’anxiété sociale et aident à prévenir les conflits. La durée recommandée pour que l’hormone du bonheur ait le temps d’agir est approximativement de 20 secondes. Cependant, l’effet sera peut-être moins profitable si vous êtes concentré à faire le décompte. La solution la plus efficace : relâcher l’étreinte seulement lorsque tous les paramètres de l’action de l’ocytocine auront été validés.

  • Observation n° 1 : Cœur enveloppé d’une douce chaleur du type petit pain brioché.
  • Observation n° 2 : Cerveau légèrement ramolli et relâchement des tensions de la boîte crânienne.
  • Observation n° 3 : Prise de conscience de l’instant présent ; mais qui suis-je ?

Vous l’aurez compris, les contacts physiques sont importants dans la régulation du stress. Le réconfort et le bien-être qu’ils engendrent, nous permettent à tous d’aborder la vie avec plus de sérénité.

2. Diffusion de sérotonine pour réguler le rythme circadien

Un contact physique prolongé active la sécrétion de sérotonine qui est une hormone impliquée dans la régulation du rythme circadien. Le rythme circadien est en quelque sorte notre horloge interne. C’est lui qui est à l’origine de l’alternance des différents cycles dans une journée : forte activité, baisse de l’attention, sommeil, etc. La sérotonine va agir sur notre système pour nous apaiser et nous amener plus facilement dans une phase d’assoupissement.

Avec les enfants, c’est tout l’intérêt de mettre en place la routine du coucher. En faisant un câlin prolongé, en prenant le temps de border nos enfants ou de leur lire une histoire, les esprits s’apaisent et les rythmes cardiaques ralentissent. Étant donné que l’effet agit à double sens, les parents aussi se mettent à bâiller à 20 heures…

3. Augmentation de la confiance en soi chez les enfants

Voici un super-pouvoir supplémentaire du câlin sur les enfants : il participe à renforcer leur confiance en eux-mêmes ainsi que l’affection réciproque. Chaque fois qu’un enfant reçoit de l’affection, il construit son estime de soi. Parce que l’amour donné à son enfant est un acte bienveillant et dénué d’intérêt, celui-ci comprend qu’il a de la valeur par le simple fait d’exister. Lorsqu’un enfant se sent aimé, il transporte avec lui la sécurité nécessaire pour s’ouvrir au monde qui l’entoure, explorer et entreprendre de nouvelles aventures. 

Au niveau de notre cerveau, des neurones miroirs s’activent. Cela se produit aussi bien quand nous faisons une action que lorsqu’on observe une autre personne en action. Ces neurones miroirs seraient à l’origine de cette irrépressible envie de bâiller, au moment où l’on voit une autre personne le faire. C’est aussi la raison pour laquelle on se sent automatiquement plus en confiance quand une personne arrive vers nous en souriant et nous prend dans les bras.

4. Amélioration du système immunitaire | C’est bon pour le moral

Le soutien social et les démonstrations d’affection aident le système immunitaire à nous défendre contre les infections. En effet, une seconde équipe de chercheurs de l’Université Carnegie Mellon, a démontré que les câlins sont bénéfiques pour la santé en nous  protégeant contre les effets pathogènes du stress. Les résultats sont étonnants : les personnes câlinées sont plus résilientes aux maladies infectieuses comme le rhume ou la grippe. Lorsqu’elles sont malades, elles présentent des symptômes moins graves et se rétablissent beaucoup plus rapidement.

On peut retrouver également les résultats d’une étude surprenante dans le livre The Rabbit Effect du Dr Kelli Harding. Le Dr Harding retrace l’histoire, en 1978, d’un étudiant postdoctoral qui participait à une étude en laboratoire. Cet étudiant était tout particulièrement attentif au bien-être du groupe de lapins dont il avait la charge. À l’origine, le Dr Robert Nerem qui menait l’étude cherchait à établir une relation entre des maladies cardiovasculaires et une alimentation trop riche en graisses. Le groupe de lapins qui était sous les soins de l’étudiant présentait un taux de graisse beaucoup plus faible que tous les autres lapins de l’étude, et ce, malgré un régime identique. Parmi l’ensemble des résultats, il en fut un totalement inattendu : douceur et tendresse aident à conserver une bonne santé.

Les câlins sont donc super polyvalents et sont à préconiser sans modération. Ailleurs sur la planète, certains pays les mettent à l’honneur. 

Les câlineurs de par le monde 

La Journée Internationale du Câlin

Le saviez-vous ? Il existe une journée internationale du câlin. Cette idée serait apparue aux États-Unis dans les années 80 sous le nom de Hug Day. Un révérend aurait remarqué qu’après les fêtes de fin d’année, le mois de janvier marquait une période de manque affectif pour de nombreuses personnes, et ce, jusqu’à la Saint-Valentin en février. Suite à cette constatation, il aurait proposé que le 21 janvier devienne la journée officielle pour célébrer le tendre réconfort d’une bonne accolade. Ne soyez plus étonnés s’il vous arrive de croiser des personnes portant une pancarte Free Hug dans la rue !

Cette idée était sûrement appréciée de la thérapeute familiale Virginia Satir qui expliquait, déjà dans les années 70, que nous avons besoin de 4 câlins par jour pour survivre, 8 pour nous sentir bien et 12 pour nous aider à grandir. Cela paraît être considérable, et pourtant, il semble que beaucoup de marques d’affection envers ceux que l’on aime valent mieux que pas assez. Cet article sur le concept de réservoir d’amour explique également ce constat.

Le Hygge | Un état d’esprit venu du Danemark

Le terme danois « hygge » qui se prononce « hu-gue », traduit un état d’esprit propre aux pays scandinaves. Si vous cherchez la traduction dans Google, vous obtiendrez le mot « amusement », mais le hygge c’est bien plus que cela. Pour bien le saisir, il faut se placer dans le contexte des longs hivers sous la neige et s’imaginer en train de boire une tasse de boisson chaude, emmitouflé auprès d’une personne qu’on aime. Une fois l’image bien en tête, vous comprendrez facilement le concept du hygge qui est devenu populaire dans toute l’Europe. Il représente le bien-être ensemble, car il n’y a rien de plus réconfortant que de passer du temps de qualité avec ceux qu’on aime. Cela peut prendre la forme d’un dîner entre amis ou bien d’un moment qu’on s’accorde à soi-même. Finalement, c’est l’art de se dorloter et de faire du cocooning une philosophie de vie. 

Ceci expliquerait-il pourquoi le Danemark est toujours en tête de classement parmi les pays où la population est la plus heureuse ? Une chose est sûre, cette notion permet aux Danois d’avoir conscience d’un réel besoin de tendresse et de mettre en place, dans leur quotidien, des activités toutes simples pour le combler.

Les super-pouvoirs des câlins sur les enfants sont à prendre au sérieux. En êtes-vous maintenant persuadé ? Si oui, il vous restera encore à convaincre votre entourage… dans le réconfort de vos bras. Et pour ceux qui sont moins tentés par des accolades 12 fois par jour, verbaliser son affection, se montrer disponible, jouer et raconter des histoires sont autant de marques d’amour qui permettent aux enfants de se construire. 

Si vous aussi, vous avez de doux rituels en famille qui apportent du bonheur dans votre maison, n’hésitez pas à les partager dans les commentaires.

Sources :

Maux de ventre tous les matins ou crise avec pleurs et hurlements, les enfants peuvent parfois se mettre dans des états extrêmes avant d’aller à l’école. Et si ces symptômes physiques et cette détresse émotionnelle n’étaient pas une crise passagère, mais les signes d’une phobie scolaire ? Ces troubles sont en augmentation chaque année. Quels sont les symptômes et quelles solutions pour traiter la phobie scolaire ? On vous dresse un panorama visant à vous aider en tant que parents à mieux accompagner vos enfants.

« Si les chiffres varient d’une étude à l’autre, les spécialistes s’accordent à dire que la phobie scolaire concernerait en France entre 2 et 5 % des enfants scolarisés ». Chiffre plus fiable, la phobie scolaire constitue 5 à 8 % des motifs de consultations en pédopsychiatrie (www.fondationhopitaux.fr).

La phobie scolaire concernerait en France entre 2 à 5 % des enfants scolarisés.

— Note : Cet article n’a pas été écrit par moi, mais par Karine Barriol, rédactrice, en lien avec son ami psychologue. Voilà pourquoi, pour une fois, la photo qui l’illustre n’est pas de notre famille ! — 

Qu’est-ce que la phobie scolaire ?

Définition

La phobie scolaire se définit par une angoisse extrême et incontrôlable de se rendre à l’école. Pour des raisons irrationnelles, l’enfant a peur de fréquenter l’établissement. Cette crainte n’a rien à voir avec les résultats scolaires ou un désintérêt pour l’apprentissage. Souvent, les élèves atteints de phobie scolaire désirent, au fond d’eux, combattre cette anxiété sévère pour retrouver les bancs de l’école. Bien souvent, ils en sont simplement incapables, physiquement et psychologiquement, et ce blocage est totalement involontaire.

La phobie scolaire ne doit pas être confondue avec le refus scolaire qui est souvent lié à des attentes trop hautes. Une pression exercée sur l’enfant et sur ses résultats scolaires, un environnement trop compétitif, brisent la motivation. L’enfant se sent incapable de répondre aux attentes et cherche donc une échappatoire en refusant d’aller à l’école.

Ne pas confondre non plus, avec le décrochage scolaire qui démarre souvent par une démotivation et un désintérêt pour l’école.

Selon le Professeur Marie-Rose Moro, chef de service de la Maison de Solenn (maison de soins psychiatriques pour adolescents), « Le pic de phobie scolaire intervient principalement au collège, entre les classes de sixième et de troisième ». Toutefois, les élèves de primaire sont aussi concernés.

Les principales causes de la phobie scolaire

Les causes sont multiples, et diffèrent autant qu’il y a de patients.

Toutefois, dans la majorité des cas, on relève 2 facteurs principaux de déclenchement :

  • des angoisses liées à la séparation : ces terreurs peuvent être enfouies, depuis la petite enfance par exemple, se réactiver et ainsi déboucher sur la phobie scolaire ;
  • chez les enfants plus âgés, des traumatismes liés à l’école : agressions physiques ou morales, harcèlement, humiliations…

Pour un diagnostic efficace et pour trouver des solutions à la phobie scolaire, la cause devra être clairement identifiée.

Conséquences

Pour l’enfant, la 1e conséquence est évidemment un absentéisme scolaire qui peut s’installer dans le temps et devenir important. Les effets peuvent être graves sur le plan scolaire et à plus long terme sur l’avenir professionnel.

Côté social, l’enfant est automatiquement isolé et en rupture sociale. Ce qui peut amener d’autres difficultés comme la culpabilité, la dépression et le manque de confiance en soi.

Pour les parents et la famille aussi, les conséquences sont dures. En 1e lieu, les parents se trouvent souvent désemparés devant cette situation. Ensuite, ils peuvent réagir différemment : culpabilité, angoisse, offense ressentie à cause de l’enfant qui refuse de bénéficier d’une bonne école, troubles dus au changement de vie sociale…

Le coût de traitement n’est pas neutre non plus pour la famille : adaptation des organisations (voire du travail pour plus de présence à la maison), prise en charge psychologique, cours particuliers, etc.

Détecter les symptômes, c’est déjà une solution à la phobie scolaire

Les signes annonciateurs sont toujours difficiles à déceler. Les parents, pris dans la routine quotidienne, n’y prêtent pas attention. Ou alors, ils prennent les 1e symptômes pour des caprices, du refus scolaire ou un manque d’intérêt pour l’école.

Pourtant, déceler les premiers signes, c’est déjà une étape pour affirmer qu’il y a un problème, établir le diagnostic et donc trouver des solutions à la phobie scolaire.

Les 1e symptômes sont physiques

Les avertissements physiques sont les premiers à permettre de détecter la phobie scolaire. L’enfant rencontre des maux de ventre et de tête, des nausées et vomissements, des insomnies les veilles de classe et même de la tachycardie.

Des signes qui disparaissent le week-end

Ces malaises se font généralement sentir le matin même, avant de se rendre à l’école ou au collège. De même, les maux s’apaisent souvent les jours où il n’y a pas classe : les week-ends et vacances. Et si vous décidez de garder votre enfant à la maison suite à des maux de ventre par exemple, il se sentira vite mieux dès qu’il saura qu’il peut rester chez lui.

L’erreur à ne pas commettre

Si l’enfant exprime un refus catégorique d’aller à l’école, qu’il vous fait part de ses peurs ou parait très angoissé, il est essentiel de NE PAS le forcer à rejoindre son établissement. L’élève face à une phobie scolaire trouvera une façon de détourner le problème en passant la journée à l’infirmerie, ou pour les grands en faisant l’école buissonnière.

Phobie scolaire : en cas de forte anxiété, NE FORCEZ PAS votre enfant à rejoindre son établissement scolaire.

Phobie scolaire : quelles solutions ?

En préambule, montrez à votre enfant que vous êtes à l’écoute et qu’il peut compter sur vous. Prouvez-lui que la communication est possible, qu’elle fait du bien, que vous le comprenez. Enfin, informez-le des solutions pour vaincre cette phobie scolaire et qu’il ne sera pas seul dans les étapes de la guérison.

Parlez-en à un spécialiste

Un suivi psychologique est indispensable pour permettre aux enfants de guérir. Plus le traitement thérapeutique sera mis en place tôt, plus l’amélioration des troubles sera rapide. Malheureusement, si les parents tardent à réagir, le stress et l’angoisse seront profondément ancrés. Le suivi sera donc long dans la plupart des cas.

La prise en charge la plus simple est souvent de type psychothérapie cognitivo-comportementale. Les TCC donnent d’excellents résultats en agissant sur le plan cognitif et sur le plan comportemental avec des outils concrets à utiliser quotidiennement.

Des thérapies familiales sont aussi à envisager.

Dans les cas les plus graves, l’élève peut intégrer un établissement spécialisé pour les enfants en phobie scolaire.

En fonction de l’âge, le médecin peut prescrire un traitement médicamenteux anxiolytique pour une courte durée.

Identifier les causes pour mieux surmonter l’angoisse

La phobie scolaire repose bien souvent sur un traumatisme : décès, harcèlement, agression… ou sur des peurs et angoisses, qui remontent à la petite enfance, enfouis depuis bien longtemps.

Traiter ces causes profondes, c’est comme s’occuper du problème à la source plutôt que de soigner seulement les symptômes.

L’accompagnement thérapeutique permettra de travailler sur les causes.

Conservez la socialisation

Pendant une période transitoire, l’enfant peut trouver refuge à la maison. Attention, les professionnels insistent lourdement sur le fait que cette période doit être la plus courte possible et que l’objectif reste de retourner à l’école.

Dans ce cas, le lien doit être maintenu avec l’extérieur et l’école pour ne pas s’isoler ni rompre la socialisation. Cela pourrait engendrer d’autres dérives comme l’isolement ou la dépendance aux jeux vidéo.

Pour cela, le maintien du lien avec l’école et les camarades est primordial :

  • maintien au maximum des activités extrascolaires ;
  • invitation d’amis à la maison ;
  • devoirs à faire à 2 ;
  • transmission des cours.

Une collaboration élève, famille, école et soignants

Un retour le plus rapidement possible à l’école est à privilégier. Après le démarrage du suivi thérapeutique, et dès que l’enfant sera prêt, l’objectif sera de l’aider à reprendre le chemin de l’école. Progressivement, il affrontera alors sa peur.

Pour cela, il est essentiel de mettre en place une collaboration étroite entre l’élève, la famille, les enseignants, voire le thérapeute. Le but est d’adapter et de personnaliser la réinsertion scolaire.

Phobie scolaire : il est déconseillé d’éloigner l’enfant trop longtemps de l’établissement scolaire.

L’élaboration d’un PAI (Projet d’Accueil Individualisé)

Ce document permet de préciser les adaptations à apporter à la vie de l’enfant ou de l’adolescent. Les modalités peuvent être définies avec le médecin et les enseignants. Ainsi, un cadre personnalisé peut être mis en place :

  • commencer par simplement retourner dans les locaux ;
  • envisager une scolarisation partielle, sur certains créneaux horaires ;
  • lister les cours suivant en présentiel et les autres à distance ou via le CNED ;
  • etc.

Votre enfant a lui aussi souffert de phobie scolaire ? Quelles solutions avez-vous mises en place ? Partagez votre témoignage en commentaire. Histoire et conseils bienveillants pourront aider à détecter la phobie scolaire et à la soigner.

A quoi tient la capacité au bonheur ? Nous savons aujourd’hui que le bonheur n’est pas lié à la facilité de notre situation de vie. Certaines personnes ont « tout pour être heureux », et ne le sont pas. D’autres, au contraire, vivent des difficultés immenses, et gardent la foi en la vie, le sourire, la confiance. Il suffit souvent d’une vie simple pour être bien. Alors, d’où ça vient ? Comment être heureux ? Est-ce que ça s’apprend ? Est-ce que ça s’enseigne ? Oui, peut-on peut apprendre le bonheur aux enfants ? C’est ce dont j’aimerais parler aujourd’hui…

A la poursuite du bonheur

Droit inaliénable

Chaque individu, probablement, est en quête du bonheur. Une quête tellement fondamentale qu’elle est inscrite en droit inaliénable dans la déclaration d’indépendance des Etats-Unis d’Amérique :

« Nous tenons ces vérités comme évidentes, que tous les hommes sont créés égaux, qu’ils sont dotés par leurs créateurs de certains Droits inaliénables, parmi lesquels la Vie, la Liberté, et la poursuite du Bonheur. »

Ensuite, bien sûr, chacun a sa propre manière de trouver le bonheur… ou du moins de chercher comment être heureux !

Cette quête du bonheur explique-t-elle partiellement le consumérisme américain, encouragé par des publicités qui induisent que posséder tel ou tel produit vont permettre le bonheur ? Je ne me lancerai pas dans ce débat ici.

Ce que je voudrais partager en revanche, c’est cette aspiration qui nous anime, en tant que parents, à chercher le bonheur non seulement pour nous, mais également pour nos enfants.

Transmettre la faculté au bonheur à nos enfants

Lorsque j’anime des ateliers pour les parents, je prends toujours un moment, lors de la première séance, pour faire le point sur ce que l’on aimerait voir plus tard chez nos enfants.

Une manière d’encourager les parents à faire un premier pas vers leur plan de route parental.

C’est une bonne méthode également pour s’interroger sur nos valeurs, sur nos priorités.

Si je vous donne une liste de qualités, de compétences, de valeurs positives, vous allez me dire que vous aimeriez toutes les voir chez vos enfants. Evidemment ! Mais en réalité, on se rend compte que nous ne plaçons pas tous nos priorités aux mêmes endroits.

Hier soir, avec le Cercle des parents heureux, nous avons partagé une séance atelier sur nos « feuilles de route », et ça a été l’occasion de voir à quel point ce que nous avions chacun noté reflétait ce qui comptait pour nous, et de pousser la réflexion, encore.

Enfin, tout ça pour dire qu’en général, lors de cet exercice, on trouve un parent qui évoque cette aptitude au bonheur. Parce que dans le fond, c’est bien ça l’essentiel, non ? Que souhaite-t-on le plus pour nos enfants ? Qu’ils soient heureux… Mais cela ne nous tombe pas simplement dessus, l’important, en fait, c’est qu’ils trouvent comment être heureux !

Comment être heureux ?

Une fois qu’on a posé cet objectif, on n’a pas pour autant trouvé la recette. Si elle existait, cela se saurait !

Et si la recette était propre à chacun ? Je dis souvent à mes enfants « Tu es responsable de ton bonheur. »

Qu’est-ce que ça veut dire ? Qu’il y a des méthodes, et qu’on peut choisir, plutôt que de simplement attendre que le bonheur nous tombe dessus, de les apprendre, pour apprendre à être heureux.

Se connaitre, s’écouter, se faire confiance

Plus j’avance dans la vie, et plus je perçois qu’effectivement, la recette est, et doit être, individuelle.

Ce qui implique que pour trouver notre propre recette, il faut d’abord se connaître.

Notre société laisse peu le temps à l’introspection, mais quand même…

Ces dernières années, on parle de plus en plus de méditation, en pleine conscience ou pas, (la pratique de la méditation m’avait bien inspirée moi-même, et je poursuis cette démarche de manière irrégulière), de prendre le temps, de faire des pauses.

Prendre conscience qu’il y a un monde en nous, et qu’il en vaut la peine. Qu’être fidèle à ce que nous sommes  a plus de prix que celui de se conformer…

Encore faut-il savoir s’écouter ! Pas toujours simple, on ne l’a pas appris !

Qu’est-ce que je ressens, là, maintenant ? Quels sont mes besoins ?

Première étape dans la démarche : s’ouvrir à ses émotions, à celles de nos enfants. (Vous n’y êtes pas ? Commencez par ma formation en 15 jours sur le sujet : Accompagner les émotions, et votre perspective sur ce sujet aura déjà un peu changé…)

Alors seulement, on pourra s’interroger sur la manière dont nous répondons à ces besoins, sur ce qui nous nourrit, indépendamment peut-être de ce qui est attendu de nous.

Chercher comment concilier nos besoins avec ceux des autres, trouver des consensus, être authentique.

Et nos relations s’en trouveront enrichies !

Savourer

Un autre aspect qui me parait fondamental dans cette capacité au bonheur est celui de savourer.

Savoir savourer ce que l’on a, ce que l’on vit.

Arrêter d’attendre. Ne pas se dire que tout ira bien quand..

Ce moment est ce qu’il est. La vie, c’est maintenant. Prenons ce qu’elle nous offre, et savourons-le.

Cela n’empêche pas les projets, ni l’ambition. On peut toujours continuer à avancer, à améliorer, à « chercher le mieux », comme on dit dans le cercle. Mais le chemin est également appréciable.

Garder la joie de vivre pendant notre cheminement, avoir confiance, profiter.. Voici des valeurs que j’aimerais transmettre à mes enfants !

Concrètement, comment le vit-on ? Et comment le transmet-on, pour apprendre le bonheur à nos enfants ?

Je réunis ces deux questions dans mon titre, parce que les deux se font simultanément, je crois.

On transmet beaucoup plus par notre exemple, notre modèle, que parce que ce que l’on dit, c’est bien connu.

C’est merveilleux d’ailleurs, parce que cela veut dire qu’il « suffit » de se consacrer à notre propre apprentissage pour le transmettre à nos enfants. Voilà pourquoi ce chemin de parentalité positive est devenu un chemin de développement personnel.

Donc, pour transmettre à nos enfants une certaine aptitude au bonheur, il s’agit d’abord de la développer pour nous-mêmes.

Car apprendre le bonheur à nos enfants, c’est d’abord les aider à développer cette aptitude au bonheur, qui dépend de chacun.

On ne pouvait pas mieux tomber, les recherches en psychologie positive de ces dernières décennies nous y aident, nous donnent enfin des pistes sérieuses.

La gratitude

D’abord, première réponse apportée par la psychologie positive à « comment être heureux ? » :  la gratitude !

Ça, c’est déjà une très bonne manière de savourer ce que l’on a !

Etre conscient des petits bonheurs de la vie, prendre le temps de s’arrêter dessus, d’en prendre conscience, d’en être heureux, justement. De remercier la vie pour cela.

Alors, oui, mes grands se moquent un peu de mon expression de la gratitude parfois : « #gratitude » disent-ils un peu ironiquement… mais je sais qu’ils reçoivent le message.

Gratitude d’avoir une famille unie

Gratitude du temps partagé

Gratitude de pouvoir aider les autres

Gratitude d’apprendre, tous les jours, de nouvelles choses

Gratitude de voir la pleine lune, si belle…

Savez-vous qu’en prenant l’habitude de noter chaque jour nos gratitudes de la journée, on entraine vraiment notre cerveau à se focaliser sur le positif, et à être plus heureux ?

C’est d’ailleurs le premier exercice que nous propose Tal Ben-Shahar dans son bouquin « Apprendre à être heureux« …

Désirer ce que l’on a déjà

Dans la même veine, mais encore en amont, je me suis mise à prendre le temps de désirer ce que j’ai déjà. Et à le verbaliser.

Par exemple, il m’arrive de dire, alors que je suis sur le canapé, à lire un livre à mon fils : « Je désire avoir mon petit garçon blotti contre moi pendant que je lui lis l’histoire… Oh ! Je l’ai ! »

Récemment, j’ai vu une petite vidéo qui m’a interpellée, et m’a confortée sur cette voie.

C’est l’extrait d’un cours de philosophie de André Comte-Sponville, de Genève, intitulé « La phrase la plus triste de l’histoire de la philosophie. »

Pour bien la comprendre, il faut voir la vidéo. Cependant, en voici l’essentiel :

  • La phrase en question :

« Ainsi, toute notre vie oscille, comme un pendule, de droite à gauche, de la souffrance à l’ennui. » Schopenhauer

  • Souffrance -> parce que je désire ce que je n’ai pas
  • Ennui -> parce que j’ai ce que, dès lors, je ne désire plus

Ca rejoint bien ce que l’on disait, non ? Moi, en tout cas, j’en déduis que si je veux le bonheur, si je veux sortir de cette oscillation de la souffrance à l’ennui, et compte tenu de cette démonstration, il suffit que je désire ce que j’ai !

cqfd.

Qu’en dites-vous ?