La politesse… Pas toujours facile à inculquer.
Elle reste pourtant une de nos demandes fortes de l’éducation des enfants. Non sans raison. La politesse a une raison d’être : c’est une marque de connexion avec les autres. C’est faire partie de la société que de reconnaitre l’autre par une marque de politesse.
Je me rappelle d’un chapitre sur ce sujet dans Bébé made in France de Pamela Drukerman. Cette américaine qui a élevé ses enfants à Paris commente sur bien des différences culturelles dans le domaine de l’éducation. Sur le chapitre sur la politesse, elle explique que si les américains demandent systématiquement à leurs enfants de dire « s’il te plait » et « merci », les français y ajoutent « bonjour » et « au revoir ». Selon elle, c’était une façon de valider la présence de l’enfant. De le voir, de l’accueillir. On lui dit « bonjour », cela signifie qu’il compte, il nous salue également pour créer un lien, nous ne nous ignorons pas. J’ai bien aimé cette explication.
Vraie ou fausse, ce qui est sûr, c’est que je me rappelle avoir parfois lutté avec Oscar pour qu’il dise bonjour quand on arrivait chez des gens. C’était il y a bien 10 ans, avant que je découvre la parentalité positive. Lorsque ça m’arrive encore aujourd’hui avec mes plus petits, je sais qu’il n’est pas nécessaire de les contraindre. Respectons plutôt la difficulté du 1er contact, ça viendra tout seul.
Ces derniers temps, j’ai trouvé une autre approche sur le fait de remercier qui m’enchante, parce qu’il est non seulement en ligne mais même illustrateur de la parentalité positive.
Les bonnes vieilles méthodes de « J’ai pas compris », « Quel est le mot magique ? » ou ne pas donner ce qui est demandé tant que le « merci » n’a pas été dit place l’enfant dans une position d’infériorité, et ne l’encourage à dire merci que dans la mesure où il n’a pas le choix puisque nous utilisons notre pouvoir sur lui de manière coercitive : tu n’auras rien si tu ne dis pas « s’il te plait »…
Tout change si on accepte l’idée que l’enfant voudra spontanément coopérer si on lui donne l’opportunité de voir le point de vue de l’autre. C’est une dynamique toute différente qui se met alors en place.
Ainsi, si l’un de mes petits ne dit pas « merci », par exemple à mon amie Anne-Lise, je lui glisse simplement : « Tu sais, je crois qu’Anne-Lise aime bien qu’on lui dise merci. »
Je montre ainsi à l’enfant que je lui fais confiance pour décider lui-même quoi faire une fois qu’il aura l’information de comment se sent mon amie. Une confiance qui continuera lorsque l’enfant grandira, et qui fera la différence.
Il est très rare que cette phrase ne soit pas suivie de « Merci, Anne-Lise. »
D’ailleurs, comme il a appris à le communiquer simplement, sans contrainte, il arrive qu’Anatole (3 ans), me dise, après m’avoir remerciée pour quelque chose : « Tu peux me dire « de rien » maman ? »
C’est tout simple, on échange nos envies sans diminuer l’autre.
Essayez, vous verrez !
(Et si ça ne marche pas dès la première fois, n’en faites pas toute une histoire, ça viendra.)