Il s’agit ici de ne pas brider ce que les enfants ont le droit d’exprimer, d’écouter ce qu’ils ont à dire, même les sentiments négatifs. (Avec cependant interdiction de faire mal)
C’est seulement ainsi que l’enfant se sentira écouté et compris, et c’est seulement lorsqu’il aura été écouté et compris qu’il pourra passer à autre chose, et en particulier laisser entrer les sentiments positifs.

En anglais, le chapitre s’intitule « Not till the bad feelings come out… », et la suite de la phrase, qu’on découvre plus loin dans le chapitre, est « can the good feelings come in ». Je crois que c’est assez vrai.

Je pioche ici l’idée de tenir un journal pour prendre des notes sur les interactions entre les enfants. Je trouve que l’idée est très bonne pour prendre du recul, et pour pouvoir ensuite discuter avec les enfants, pour leur renvoyer un regard extérieur et à froid de ce qui peut avoir été dit. Je commence à le faire, mais j’ai du mal à être régulière, pour l’instant, il me sert surtout de base de reflexion, pas encore d’outil d’analyse.

Je ris au parrallèle fait par les auteurs du livre :
« Imaginez que votre époux(se) vous dise un jour qu’il vous aime tellement, qu’il trouve ça tellement chouette de vous avoir, qu’il a décidé d’avoir une autre épouse…. Ah et puis, il faudra partager vos affaires avec elle, et lui donner vos vêtements qui ne vous vont plus, en prendre soin… »
Ahahah, on comprend mieux comme ça peut être difficile pour les enfants, non ?
Poussons le raisonnement : « En colère, vous vous décidez enfin à parler à votre époux, vous lui dites simplement que vous détestez la nouvelle épouse, il vous répond « Mais non, enfin, ne dis pas des choses comme ça ! Tu l’aimes ! » ou bien « Je n’aime pas t’entendre parler comme ça, je ne veux plus rien entendre de la sorte ! »… »
La métaphore est assez bonne, non ?

On arrive donc aux méthodes et réactions plus efficaces, au moins pour que l’enfant se sente écouté :

1 – Ecouter vraiment, valider ses sentiments en mettant des mots dessus
« Tu n’aimes pas quand.. »
« Ca doit t’énerver »

2- Lui concéder ce qu’il voudrait dans l’imaginaire
Ca, c’est en fait assez facile, simplement en commençant sa réponse par « Tu aimerais… ». C’est une méthode qu’on a déjà vue dans Parler pour que les enfants écoutent…, et qu’on avait mise en pratique avec succès !

3 – Encourager une expression créatrice
Ca peut être le dessin, l’écriture. C’est un bon moyen pour mieux d’évacuer l’émotion trop forte qu’ils ressentent.
J’avais déjà essayé cette technique avec Léon (3 ans), à la suite de la lecture du premier chapitre de Parler pour que les enfants écoutent…, et ça avait très bien marché. Plus récemment, j’ai aussi essayé avec Alice (8 ans) qui ne voulait pas qu’on sorte le soir : « Dessine-moi ta colère »
S’il est difficile pour eux de l’écrire, on peut éventuellement le modeler en dessinant nous mêmes… Je n’ai pas essayé.

4- Ne pas oublier de fixer le cadre de cette expression des sentiments : on ne tape pas, on n’insulte pas, etc..
Chez nous, voici une phrase qui est revenue plusieurs fois par jour après la lecture de ce chapitre :
« la règle, c’est « on ne tape pas, on ne pousse pas », exprime ta colère avec des mots ! »
Je me rends compte en l’écrivant qu’on le dit de moins en moins, ce qui prouve que ça a eu de l’effet ! Cependant, j’ai quand même eu l’anecdote suivante :

Un jour, en sortant de l’école, Léon me dit qu’il a tapé une petite camarade. Je commente :
« Mais pourtant, Léon, tu connais la règle !
– non
– Léon, quelle est la règle ?
– je ne sais pas !
– Léon, je crois que tu sais très bien que la règle c’est « on ne tape pas, on ne pousse pas… »
– mais, m’interrompt-il, j’ai aussi exprimé ma colère avec des mots !! »

C’est difficile de bien mesurer les progrès dans une maison (et on revient à l’idée du journal), mais je crois bien que les choses progressent. Ces derniers temps, j’ai l’impression d’avoir beaucoup dit à Alice de dire à Oscar ce qu’elle ressentait quand elle venait se plaindre auprès de moi, et je crois que ça les aide.

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Si on repense à notre propre enfance, on se rend compte que nous aussi nous disputions…

D’ailleurs, les relations que nous avons eues jeunes avec nos frères et soeurs ont encore un impact sur la personne que nous sommes aujourd’hui. Ne serait-ce que parce qu’elles ont fait partie de notre processus de construction.

Chez nous, c’était terrible.
Je me souviens d’une lettre de mon papi « Fabrice, essaye de passer une journée sans embêter ta soeur ; Coralie, essaye de passer une journée sans pleurer… »
Puis plus tard, quand les voisins devaient intervenir les soirs où mes parents sortaient parce que je hurlais quand mon frère me plaquait au sol…
C’était l’époque où mes parents voulaient changer le badge « touche pas à mon pote » par « touche pas à ta soeur »…
Bref, on se demande comment on s’en est sorti, et d’où vient le fait qu’aujourd’hui on ait de si bonnes relations !! En fait, même quand on se disputait comme ça, on s’adorait.
J’ai aussi plein de super bons souvenirs, de batailles de reshofen, de parties de baby foot, de plus touffu que touffu, de « appelle les potes »…
L’idée de ce livre n’est donc pas de faire en sorte que nos enfants ne se disputent plus, (et peut-être ne seront-ils jamais amis) mais il s’agit au moins de les équiper des compétences et attitudes dont ils ont besoin pour prendre soin de leurs relations.

Et il est certain que l’ambiance à la maison s’en ressentira !

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(Note : cliquer ici pour voir les autres livres de ma bibliothèque)

freres

C’est le troisième livre que je lis de Adele Faber et Elaine Mazlish, et je suis toujours aussi enthousiasmée.

Titre original : Siblings without rivalry

Dans l’introduction, elles expliquent que ce livre est né du fait que lorsqu’elles écrivaient Parler pour que les enfants écoutent…, le chapitre sur les frères et soeurs a rapidement

pris de l’ampleur, tellement que ce n’était pas possible d’en faire un chapitre. Alors, c’est devenu un livre à part entière.
Je ne regrette pas de l’avoir lu !
On retrouve évidemment des principes de Parler pour que les enfants écoutent…, mais c’est vraiment centré sur les relations frères/soeurs, sur la façon dont on peut intervenir dans leur dynamique, commenter fomenter du positif.
Au début, j’étais un peu déroutée par le titre du livre.
Frères et soeurs sans rivalité ? Mais… les disputes entre les enfants ne sont pas forcément une question de rivalité… Il peut tout à fait y avoir une relation difficile sans qu’il y ait de rivalité, non ??
En fait, à la lecture de l’ouvrage, je me suis rendue compte que la rivalité, c’est bien plus insidieux que ce qu’on peut imaginer. Que beaucoup beaucoup des comportements agressifs des enfants entre eux découlent en fait d’une certaine forme de rivalité, et travailler là-dessus permet de rêver à un monde meilleur !

(Et pour ce qui relève plus de compétences relationnelles, je vous conseille Arrête d’embêter ton frère, laisse ta soeur tranquille, d’Elizabeth Crary

Et si vous voulez combiner toutes ces compétences pour transformer l’ambiance, consultez ma formation : « En finir avec les disputes dans la fratrie« )

Table des matières (cliquer sur le lien du chapitre pour accéder aux détails) :

Chapitre 1 : Frères et soeurs de l’enfance à l’âge adulte
Chapitre 2 : Accueillir ce qu’ils ont sur le coeur
Chapitre 3 : La comparaison, une pratique dangereuse
Chapitre 4 : Donner pareil, c’est donner moins
Chapitre 5 : Frères et soeurs dans leurs rôles
Chapitre 6 : Les disputes
Chapitre 7 : Faire la paix avec le passé
(Pas d’entrée pour ce dernier chapitre, qui reprend simplement des idées déjà avancées)

Pour conclure ce livre, une réflexion sur le chemin parcouru.

Le chapitre s’intitule « Un nouveau portrait », parce qu’au long de ce chemin, notre image du parent a évolué.

Nous savons à présent qu’il est illusoire de penser qu’on restera toujours calme, mais qu’il s’agit plutôt d’exprimer notre colère sans être méprisant,
qu’il est fondamental de valider les sentiments de nos enfants,
que nos mots comptent, pas seulement notre amour,
que parfois on aide mieux en n’aidant pas,
qu’on doit accompagner l’enfant, pas prendre les décisions à sa place,
que le monde se chargera de lui briser ses rêves, notre place est plutôt de le laisser les construire,
que l’enfant progresse plus si on lui montre ce qu’il fait bien que si on lui met en valeur ce qu’il rate,
qu’un enfant se glisse dans le rôle qu’on lui donne.

Notre rôle principal est de montrer à nos enfants qu’ils valent la peine, qu’ils ont de la valeur, leur apprendre à s’aimer eux-même.

Alors, malgré tout ça, on n’est pas encore au point, c’est le travail de toute une vie, nous sommes encore de bons parents en devenir…

Mais, j’aime ce qu’écrit l’auteur : « Je suis riche de possibilités.
Je peux décrire le problème, aider les enfants à trouver leur propre solution, énoncer une règle, déclarer mes attentes, affirmer mes valeurs, crier mon indignation, écrire un mot, donner des choix, agir, etc… »
et, comme un instrument de musique, il faudra régulièrement nous ré-accorder…

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Bien sûr, en tant que parents, comme tout être humain, et surtout quand on est confronté parfois à des moments… des moments… Bref… Parfois, on devient fou !
(Moi, j’appelle ça « le moment où je me transforme en sorcière« )

On fait ici un peu écho au chapitre 10, dans lequel il est dit qu’il faut savoir reconnaître ses propres sentiments.
Si on cherche à cacher complètement sa colère montante, elle risque de ressortir d’un coup d’un seul, de manière inappropriée.. Il vaut mieux l’exprimer peu à peu pour éviter qu’elle monte trop haut (c’est comme la petite bête).
Parce que tout est là en fait : on apprend, on progresse, on assimile de bonnes techniques d’éducation, et puis… et puis voilà qu’à un moment la colère prend le dessus, et que toutes nos compétences sont oubliées !!

Comment transformer nos réactions ?

Comment apprendre à exprimer sa colère de manière adéquate ?

Quelques pistes :
Changer les débuts de phrases : JE plutôt que TU
(« Je ne supporte pas qu’on me parle comme ça ! »)
Rester sobre : « La règle est : …. », sans plus d’explications.

Surtout, pas d’insulte, ou d’étiquette ! Sinon, on risque de faire tomber les enfants dans un rôle (voir chapitre 7), ou en tout cas, on attaque leur identité, leur vision d’eux-même.

Dans ce chapitre, l’auteur liste tout un tas de réponses possibles à un cas particulier, en variant les méthodes, et pour des états d’énervement grandissants. C’est effectivement une bonne idée de se préparer des phrases réponses qui nous aideront à être prêts à mieux nous exprimer !

Ainsi, elle prend le cas où ses enfants n’ont (encore) pas nourri l’oiseau.

1er niveau- juste de l’agacement-, on peut faire un geste (montrer l’assiette vide), écrire une note (« oiseau en détresse »), décrire (« il a l’air d’avoir faim »), répéter sa description (tout simplement), encourager les enfants à trouver une solution (« Les enfants, il y a quelque chose qui m’ennuie, j’ai besoin de votre aide. Au début, cet oiseau était bien nourri, et de plus en plus, il est obligé de sauter des repas. Pensez-vous que vous pourriez mettre en place des tours pour le nourrir, et me l’expliquer après dîner ? »)

2e niveau – irrité, on peut affirmer son humeur clairement : (« Je suis irritée et déçue. Je connais des enfants qui avaient dit qu’ils s’occuperaient de l’oiseau ! »), affirmer ses valeurs (« Quand un animal dépend de nous, on ne le laisse pas tomber ! »), s’exclamer en 3 mots (« David, l’oiseau ! »)

3e niveau – énervé-, on peut donner un choix (« Les enfants, vous choisissez : vous nourrissez cet oiseau, ou vous supportez une mère en colère ! »), une alerte (« Vous avez 3 minutes pour nourrir cet oiseau avant que ma colère ne l’emporte ! »), l’usage de « dès que » (« Dès que l’oiseau sera nourri, on pourra voir si vous pouvez voir la télé, d’ici là, je ne suis pas d’humeur. »)

4e niveau -hors de soi-, on peut commencer par partager son sentiment (« Quand je demande encore et encore qu’on nourrisse l’oiseau et que l’on m’ignore, je m’exaspère ! Maintenant, je nourris cet oiseau, et je suis furieuse de devoir faire votre travail ! »)

Et encore, je n’ai pas tout écrit ici, mais ça donne une bonne idée de la démarche !
La vraie première étape serait donc de s’astreindre à cet exercice : broder sur un cas qui déclenche notre colère, et lister tout ce qu’on pourrait dire… comme ça, on est préparé. Ca ne viendra sûrement toujours pas tout seul, mais ça peut donner de meilleures idées.

Et quand les mots n’ont toujours pas d’effet..?
Il faut être prêt à agir !
Attention, ce n’est pas d’une punition qu’on parle, c’est d’une action directement liée au comportement, une conséquence.

Oui, si les mots n’ont pas d’effet, agir, après avoir donné un choix.
On a déjà parlé du pouvoir des choix, ici, ce seront des choix liés à un comportement.
Ex : « Tu peux choisir de jouer au ballon dehors, ou de rester à l’intérieur et de ne pas jouer au ballon »
Suivi de « Je vois que tu as choisi » en enlevant le ballon, si l’attitude n’a pas changé.

Parfois, agir n’est pas facile. Cependant, comme le dit le Dr Haim Ginott :
« Les parents ne sont pas responsables du bonheur de leur enfant, mais plutôt de son caractère.
Savez-vous que « non » peut être une réponse aimante ? »

Et puis aussi, parfois ça marche, et parfois non.
« Les enfants n’apprennent pas en termes de ‘une fois pour toutes’. Ils apprennent en termes de ‘maintenant, et encore, et encore' ».
En tout cas, ce qu’il faut en retenir, c’est qu’il ne s’agit pas de ravaler notre colère, mais de l’utiliser de façon utile, plutôt que contre-productive.

Pour terminer, je laisse cette citation en anglais, plutôt que de mal la traduire :
« There’s such a short time that a child lives at home, and so much for him to learn before he goes out into the world. Wouldn’t it be wonderful if parents could harvest the energy generated by their anger, and use it, -not for insult – but for giving their children information and values.. »
Dr Haim Ginott

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13- Un nouveau portrait pour un père et une mère

Voilà un chapitre que j’ai du mal à résumer…

Ça parle du fait que transmettre son sentiment de culpabilité, ce n’est pas aider.

Ce qu’on a mal fait est une occasion pour nos enfants de trouver une solution.
« C’était mon job de t’acheter de quoi faire un pique-nique pour ta sortie, et j’ai oublié… Comment va-t-on résoudre ça ? »

Et si on garde un sentiment de culpabilité, à nous de le résoudre, en en parlant à un autre adulte, en se fixant de faire mieux la fois suivante. Ce n’est pas le rôle de l’enfant de nous pardonner, c’est juste à nous d’avancer.

A l’inverse, faire en sorte que les autres se sentent coupables, c’est créer des sentiments négatifs qui ne devraient pas être invités. On a tendance à vouloir éviter les gens qui nous font nous sentir coupables…

Ainsi, ce qu’on sacrifie pour nos enfants ne doit pas être mis à leur charge. On peut leur demander de la reconnaissance sans insister sur tout ce qu’on a fait qui n’a rien à voir.

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13- Un nouveau portrait pour un père et une mère

On entre dans la deuxième partie du livre, qui s’intitule : LES PARENTS SONT DES PERSONNES
On change la focale…

Un seul article pour les deux chapitres qui se complètent.

Cette fois, on parle des sentiments des parents.
Parce qu’après tout, ils sont valides aussi, il est illusoire de penser qu’on peut faire semblant en permanence, et vivre sans tenir compte de ce qu’on ressent.

« Nous pouvons nous montrer un peu plus aimables que ce que nous ressentons, mais pas beaucoup. »
Montrer parfois ses sentiments et ses limites aussi, c’est donner à l’autre l’opportunité de les prendre en considération.

« Pas besoin de raison pour ressentir ce que nous ressentons. Le fait que nous le ressentons est une réalité en soi. »

Le chapitre 10, qui parle de protection, va juste un cran plus loin dans l’analyse de l’acceptation des sentiments des parents :

Savoir exprimer ce qu’on ressent, savoir poser les limites en écoutant ses sentiments, plutôt que de se forcer, revient pour le parent à se protéger, mais également à protéger l’enfant : le protéger du moment où à force de faire semblant, on va craquer, et le protéger en lui enseignant par l’exemple à se protéger.

Et pour creuser des manières adéquates d’exprimer sa colère, lire le chapitre 12 !

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13- Un nouveau portrait pour un père et une mère

Plus d’humour, plus d’humour, plus d’humour !!
Ce chapitre est court mais assez fondamental : plutôt que de choisir l’affrontement, désarmons la situation avec de l’humour ! Je dois dire que ce n’est pas notre force… Malgrè un mari des plus drôles quand il le veut.

La bonne humeur est, comme la mauvaise, contagieuse, il s’agit donc parfois de réussir à faire basculer l’humeur.

Plusieurs moyens : la plaisanterie bien sûr ou bien faire une affiche avec un dessin humoristique, ou le fait de surprendre, en changeant de voix par exemple.
Ou alors, quand c’est trop mal parti, carrément recommencer :
« On efface et on recommence ! »

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13- Un nouveau portrait pour un père et une mère

Cette fois, on retrouve ce que j’ai pu lire dans Parler pour que les enfants écoutent, dans le chapitre 6, sur les rôles : plus on enferme un enfant dans un rôle, plus il s’y conformera.

L’idée est donc la suivante :
Pour sortir un enfant d’un rôle, nous devons le traiter comme s’il en était déjà sorti.

L’étiquette peut encourager le trait. Il vaut donc mieux ne pas cataloguer un enfant, sinon on l’encourage à se comporter comme on le décrit.

Dans cet incroyable TED talk – Ce que les adultes peuvent apprendre des enfants –  Adora Svitak dit :
« Adults often underestimate kids abilities.
We love challenges, but when expectations are low, trust me, we will sink to them. »
ce qui signifie « Les adultes sous-estiment souvent les capacités des enfants. Nous adorons les challenges, mais si les attentes sont faibles, faites-moi confiance, nous nous y abaisserons. »
Cherchons donc plutôt à fournir à l’enfant des histoires positives sur lesquelles se construire.

Dans ce livre, contrairement à l’autre, on prend le temps de s’étendre sur des exemples.
Le chapitre décrit donc plusieurs « rôles » classiques, avec des illustrations de cas réels qui ont pu faire évoluer les choses.

Et ce sont ces exemples qui donnent de la richesse à la théorie.
En fait, on voit bien que quand le regard de l’adulte change, la réaction de l’enfant change aussi.
Voilà pourquoi il est important de ne pas renforcer le côté négatif du rôle.
Dans le 1er exemple, le fils sort pour partir à l’école, puis revient 5 minutes plus tard : « J’ai encore oublié mon lunch bag… » La mère, dont la réaction, avant de participer à la formation qu’on suit dans ce livre, aurait été « Encore ! » choisit de changer sa réponse : « J’ai l’impression que tu viens plutôt de te souvenir de ton lunch bag ! »….

Dans le 2eme exemple, on voit les efforts d’une mère face à sa petite princesse tyrannique. Les changements sont lents, mais elle dit : « J’ai mis du temps à la rendre princesse, il faut du temps pour le défaire… »

Le chapitre se termine sur cette métaphore :
J’avais une plante devant ma fenêtre, et je ne comprenais pas pourquoi elle penchait… Jusqu’à ce que j’aie l’idée de tourner l’autre côté vers le soleil, petit à petit, elle s’est redressée.
Je pense que les enfants peuvent être comme cette plante : on peut les tourner vers le soleil pour les aider à pousser droits..
Et si ça ne marche pas, tournons le soleil !
Est-ce que tourner le soleil, ce ne serait pas changer la façon dont on regarde l’enfant ?
Nous avons déjà fait face à des moments dans notre vie où le regard posé sur le même enfant pouvait varier du tout au tout… Ca a pu arriver par exemple avec des professeurs. Parfois on a l’impression qu’ils ne parlent pas du même enfant… Ca vous est arrivé ?

13- Un nouveau portrait pour un père et une mère

Là encore, le principe des « bons compliments » est repris dans Parler pour que les enfants écoutent…, au chapitre 5 sur les compliments.
La clef, c’est de ne pas tirer la conclusion pour l’enfant – encore moins une conclusion vague (« super ! ») – mais de le laisser se construire autour de commentaires factuels. Il construira sur le positif pour progresser. A lui de voir si ce qu’on perçoit de lui est quelque chose qu’il veut développer ou non, et de traduire sa perception en actions.

Quand l’enfant aura gagné la confiance en soi qu’il mérite, il pourra même faire face à des critiques négatives injustifiées. « Peu importe ce qu’ils pensent, moi je sais. »
D’autre part, il ne faut pas oublier que des compliments injustifiés invalident les autres…
Ainsi, et là aussi, c’est important, il n’est pas utile, et même carrément contre-productif, de faire des compliments quand l’enfant n’est pas satisfait.

Exemple :

« Il est nul mon dessin…
– non! il est super ! »

Bon, s’il le trouve nul, le fait qu’on dise qu’il est super ne va pas changer les choses, ça risque plutôt de lui enseigner que notre « super » ne veut rien dire (donc il ne le croira pas la prochaine fois), et ça ne l’aide pas à progresser.
Il vaudrait mieux répondre :
« Ah, il ne te plait pas ?
– non, il est moche
– tu as fait les bras comme ça (sans aucune opinion)
– oui, les bras, ça va, mais les jambes sont trop longues !
– alors, ce sont les jambes qui ne te plaisent pas ?
– oui, et aussi, je trouve que les yeux sont de travers
– je vois. »
A tous les coups, une fois qu’il aura eu l’opportunité d’analyser ce qui ne lui plaisait pas, il repartira pour essayer de le refaire avec des jambes plus courtes et des yeux qui conviennent !

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