Archive d’étiquettes pour : fratrie

« Tu devrais le punir ! », « C’est pas juste, il n’a rien eu ! »

Quand un enfant réclame une punition — pour lui ou pour les autres — il ne cherche pas forcément à faire du mal ou à créer un conflit. Il exprime bien souvent une logique qu’il a intégrée depuis longtemps : faire une erreur = être puni.

Et si, en tant que parent, on commence à s’éloigner de cette logique pour adopter une éducation plus respectueuse… cela peut être déstabilisant pour lui. Il ne comprend plus vraiment comment les choses fonctionnent.

Dans cet épisode, je vous propose d’explorer deux questions essentielles :

➡️ Pourquoi un enfant réclame-t-il une punition ? Qu’est-ce que cela révèle de sa vision du monde, de la justice, de la relation ?

➡️ Et surtout, comment répondre à ces demandes, sans céder à la punition ni balayer ce qu’il ressent — pour l’aider à entrer dans une nouvelle manière de vivre ensemble.

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Depuis que j’ai emprunté le chemin de l’éducation positive, j’ai senti que le rythme était une question qui revenait régulièrement. Une de mes phrases-clé d’ailleurs (que les parents qui suivent ma formation Point de Rencontre + connaissent bien), c’est : « La parentalité positive est une question de rythme. »

En effet, comment prendre le temps d’écouter nos enfants, de nous écouter nous-même, de prendre soin de notre relation, si chaque journée est un emploi du temps sous contrainte ?

Pendant ces vacances, nous avons choisi de ralentir. Cela nous arrive parfois. Et j’ai envie de le partager avec vous. D’abord pour vous en expliquer les raisons, ensuite pour vous montrer à quoi ça peut ressembler.

NOTE : cet article sera complété au fur et à mesure de nos vacances – mais seulement quand j’en aurai le temps ! (Vous l’aurez compris, je ne m’impose rien…)

Ralentir, un choix à contre-courant

Anecdote : une incompréhension classique sur le fait de ne pas avoir le temps

Hier soir, je donnais une conférence en ligne sur le thème « Encourager la coopération ».
L’une des participantes m’a demandé comment prendre le temps d’accueillir les émotions des enfants lorsqu’on n’en avait pas le temps.

Alors… d’abord il n’est pas forcément nécessaire d’avoir le temps pour accueillir… il s’agit d’abord de changer les mots qu’on emploie. Remplacer par exemple le « C’est pas grave ! » en « Ah oui, je comprends que tu n’aies pas aimé. »

Mais, c’est vrai, souvent la parentalité positive impose un autre rapport au temps. On en parlait déjà dans l’article « Question de ryhtme : ralentir ? » qui évoquait les concepts de slow life, ou de slow parenting.

S’en est donc suivi un échange autour du rythme. Pas le temps. Ralentir.
C’est vrai que c’est dur dans notre société actuelle, qui pousse à un rythme effreiné, je l’admets bien volontiers !

Cette participante me dit qu’il n’est pas possible pour elle de ralentir. Pas possible. Elle rentre du travail à 20h, et à ce moment-là, il faut juste que les enfants aillent au lit. C’est comme ça.
Sauf que… elle explique ensuite qu’elle ne travaille pas le mercredi, et qu’elle passe sa journée à les amener à gauche et à droite pour leurs activités…

Un choix délibéré

Et c’est là qu’on comprend qu’il y a aussi une question de choix.

Ces parents ont effectivement fait le choix de « remplir » le mercredi d’activités.
Avec toutes les meilleures intentions du monde. mais au détriment d’un ralentissement.

Je ne dis pas que c’est le mauvais choix, c’est peut-être celui qui leur convient, mais c’est un choix délibéré.

De notre côté, nos enfants n’avaient pas d’activité du tout quand ils étaient petits. Du tout.
Et bien sûr, sur un certain point, c’est dommage.
Ils n’ont pas appris à jouer au tennis, ou je ne sais quoi qu’ils auraient pu faire.

Mais… ils ont eu le temps de s’ennuyer, de créer, de jouer ensemble.

On ne peut pas tout avoir, et on choisit.

Est-ce que les enfants de cette participante tirent plus de bénéfices de leurs activités que ceux qu’ils tireraient d’une maman plus reposée et présente avec eux le mercredi ? Je n’ai pas la réponse. Mais je sais que « ce n’est pas possible de ralentir » n’est vrai que dans les contraintes que l’on se met.

Le lien avec les vacances

Un moment où on a souvent le choix en tout cas de ralentir ou pas, c’est le moment des vacances.

Nous, on aime bien découvrir de nouveaux endroits, et on n’a pas peur de faire de l’itinérance… on a parcouru énormément de kilomètres avec nos enfants, et ça ne nous fait pas peur.

Mais parfois, il est bon de privilégier autre chose. Le fait de prendre le temps. De laisser de la respiration. De ne pas seulement faire et faire, mais aussi être. Ensemble.

Ça me parait d’autant plus important que pendant les vacances, justement, nous sommes ensemble.
Ce qui veut dire que ça permet de partager, mais ça crée également des tensions!

C’est ce que me racontait Laure, et qui l’a poussée à s’inscrire à « En finir avec les disputes dans la fratrie »
« Mes enfants se disputaient beaucoup, et c’est souvent pendant les vacances que ça se cristallise parce qu’ils sont ensemble… et c’est dommage parce qu’on a envie de passer des belles vacances ! »

Donc, ce moment de respiration, il fait du bien à tout le monde, individuellement et collectivement !

Sortir du quotidien pour se reconnecter

La première tentation qu’on pourrait avoir, quand on décide de ralentir le rythme, c’est tout simplement d’éviter de partir en vacances !
Et c’est effectivement le choix qu’on fait parfois. On part un peu moins, on s’autorise des moments maison, on rentre un peu plus tôt.

Les préférences des enfants

Il faut dire que nos deux plus jeunes adorent rester à la maison.

Ça leur donne le temps de ressortir les activités qui ne sortent pas toujours, de trainer avec leurs BDs, de jouer dans leur chambre… bref, ils savourent l’absence de rythme et d’obligation !

Donc, ça nous encourage à respecter parfois cette envie.

L’importance du changement d’environnement

Mais on sait aussi que changer d’environnement permet de vivre autre chose !

Donc, si on part, c’est évidemment parce qu’on aime voir d’autres paysages, mais aussi parce que c’est ce qui crée de l’espace pour plus de connexion.

Je suppose que je ne suis pas la seule à vivre ça ! En restant à la maison, on reste dans nos routines et dans nos charges mentales… dans le rangement, les lessives, etc…

Quand on part, tout d’un coup, on est plus libre.

Le cadre inhabituel crée de l’espace et nous permet de partager d’autres expériences.

Les activités choisies

Quand on décide, comme c’est le cas cette fois, de faire des vacances « posées », on fait particulièrement attention au rythme.

On va alterner les journées avec activité (randonnée en particulier… parce que notre destination est juste magnifique !), et les moments de détente, autour d’un puzzle, d’un jeu de société ou d’un livre.​..

C’est seulement pendant ce type de vacances qu’on choisit une destination, pour y rester le plus de nuits possible. (Comme notre destination est un peu loin, il nous faudra 2 nuits à l’aller, et 1 au retour quand même…).

Ça permet aussi moins de logistique de bagages, de courses, et de se sentir un peu plus vite « comme à la maison » !

Et sur le trajet…

Et dès le trajet (bon ça, en vrai, c’est aussi le cas dans les vacances itinérantes), on commence les activités de connexion, puisqu’on en profite pour lire un livre ensemble !

On a commencé à lire la série « Alma » de Timothée de Fombelle l’été dernier, et on n’a toujours pas fini, parce qu’on le lit avec Alice qui est entre-temps partie à l’université… on en est à la fin du tome 2.

Les tomes 2 et 3 partent donc avec nous, et je me réjouis de les reprendre !

C’est un rituel familial auquel on tient tous depuis des années…

Carnet de bord de nos vacances en Écosse

Nous sommes déjà allés en Ecosse à la Toussaint 2023.
Cette fois, notre objectif est clair : on voulait voir l’île de Skye !
On a donc réservé une maison dans un coin isolé de l’île… on va être bien, mais c’est un peu loin, il faut donc compter le trajet dans les vacances…

Mardi 8 avril : route Londres-Lancaster – départ vers 15h30

Un horaire de départ un peu surprenant, mais dû à nos contraintes externes : Nicolas était en réunion à Paris la veille et le matin, et revenait par le train en début d’après-midi.

De mon côté, je travaillais encore mardi matin, avec même une séance d’accompagnement en ligne des parents de Point de Rencontre + pendant la pause déjeuner.

Malgré ça, on a eu une organisation au top !!

Pour commencer, le matin, avant que je me mette à mon bureau, on a réparti les tâches entre Alice, Léon, Anatole et moi. (Pour rappel, au moment où j’écris ces mots, ils sont respectivement 18, 13 et 11 ans).

Entre autres choses, Alice a préparé le déjeuner, et Anatole s’est porté volontaire pour faire des quiches pour le soir, car on savait qu’on n’arriverait pas tôt.

Tout le monde a été super efficace, j’ai été bluffée !
Tellement qu’on avait déjà chargé la voiture à 15h, quand Nico est arrivé.

Le temps qu’il se change, et prenne un café, on est parti vers 15h30, pour 4h de route environ + un arrêt pour charger la voiture (électrique), jusqu’à Lancaster.

Et dans la voiture, on a pu reprendre la lecture d’Alma !

Arrivée vers 20h30 – avec une bonne répartition des rôles.
On voit que nos enfants sont rôdés maintenant, et c’est bien agréable.

Pendant qu’Anatole et moi préparions les lits, Nico est allé brancher la voiture et Alice et Léon préparaient la table.

C’était assez marrant de découvrir les quiches qu’Anatole avait conçu avec tout ce qui restait dans le frigo : c’est la première fois que je goûtais des bouts de radis dans une quiche !!

Mercredi 9 avril : route Lancaster-Invergarry – tout en prenant le temps

Ce mercredi est une journée complète de route… mais on trouve le temps pour des pauses.

D’abord, on commence par sortir petit-déjeuner en ville, ce qui nous permet d’avoir un aperçu de Lancaster.

Ensuite, de la route bien sûr, tout en équilibre entre moments lecture tous ensemble, et moment chacun dans son coin pendant lesquels les enfants, principalement, écoutent de la musique.

Ce qui rythme nos arrêts, c’est la charge électrique de la voiture.

Alors, on essaye de calculer et de bien viser.
Là, on fait une pause à Glasgow (ça y est, on est en Ecosse !), et on en profite pour

1- déjeuner au restaurant (et rire de l’accent devant lequel on est un peu perdu…)

2- acheter un jeu de société (Anatole n’a pris que de « petits » jeux, et on aime aussi les jeux plus ambitieux, c’est l’occasion d’enrichir notre collection).

Rien de spécial dans notre après-midi, mais nous arrivons le soir dans un genre d’auberge de jeunesse un peu isolée, où l’on dort, après un dîner très basique, dans une chambre familiale.

Episode du choix du lit

Je ne vais pas vous faire croire que tout se passe toujours sans conflit… Bien sûr qu’il y a parfois des tensions !

Ce soir-là, débat autour du choix du lit.
Chacun des enfants voudrait prendre le lit qui est au dessus du nôtre, nul doute parce qu’il est un peu original (un lit simple au dessus d’un lit double, avec une échelle/escalier)

Alice, évidemment, se retire très vite de la discussion : à 18 ans, on sait qu’on peut mettre son énergie ailleurs…

Mais Léon et Anatole tournent un peu en boucle dans leurs arguments, et n’arrivent pas à trancher.

J’aime éviter d’intervenir dans ces situations, pour qu’ils trouvent leur propre solution. Mais là, c’est vraiment bloqué.
Nico et moi prenons donc une décision : c’est Anatole qui sera au dessus de nous.

Je leur dis quand même que je me sens un peu déçue qu’aucun des deux ne décide que le choix du lit ne vaut pas cette tension…
Cela fait probablement réfléchir Anatole qui, pendant que Léon prend sa douche, me dit : « Finalement, je regrette de m’être battu pour ce lit. C’est vrai que ce n’est pas si important ! Je vais le lui laisser. »
Quelle n’est pas la surprise de Léon de trouver son frère dans l’autre lit quand il sort de la salle de bain !

Ouf.

Jeudi 10 avril : on arrive sur l’île de Skye !

Le matin

Notre lieu pour la nuit n’est qu’à 2h30 de notre destination, mais nous avons bien l’intention de prendre notre temps pour l’atteindre.
Tout d’abord, petit déjeuner tranquille. (et simple)

Puis, tout en entamant le tome 3 d’Alma, on avance donc entre les lochs vers le pont de l’île de Skye.

Premier arrêt impromptu au bord de la route, pour voir la végétation qui se reflète dans l’eau.

Bon sang, c’est tellement beau que je sens comme une montée d’émotion interne ! Ça me fait rarement ça, je vous assure, mais là, clairement, je nourris des besoins de beauté et de grandeur, dont je n’étais même pas vraiment consciente !

On reste un peu au bord de l’eau, et c’est tout bête, mais c’est le vrai début de notre escapade écossaise pour tout le monde.
Comme le lancement officiel des vacances !

C’est d’ailleurs au bord de ce loch qu’on prend notre première photo de famille, qui vient en tête de cet article.

On fera un autre arrêt rapide sur le parking d’un château populaire, mais on n’y restera pas.
Ça n’a pas, pour nous, la magie de ce loch où nous étions seuls…

On fera un autre arrêt rapide sur le parking d’un château populaire, mais on n’y restera pas.
Ça n’a pas, pour nous, la magie de ce loch où nous étions seuls…

On fera un autre arrêt rapide sur le parking d’un château populaire, mais on n’y restera pas.
Ça n’a pas, pour nous, la magie de ce loch où nous étions seuls…

Enfin, avant d’aller vers sur Skye, on fait un détour par un village côtier très joli, dans lequel la marée basse nous permet de pique-niquer sur une petite île de la baie.

Quelle chance au niveau temps !! Du vent, certes, mais un soleil magnifique !

Enfin, avant de rejoindre Skye, un détour vers un village côtier, où nous pique-niquons au soleil.
Quelle chance au niveau temps !!

L’après-midi

Ça y est ! Cette fois, en début d’après-midi, nous sommes vraiment sur l’île de Skye.
(on remarque au passage que s’exposer à des langues étrangères peut aider à l’orthographe dans notre propre langue . En anglais, si on ne l’entend pas, on voit le « s » de « isle » dont l’existence pointe son nez dans l’accent circonflexe de « île »…)

On passe d’abord par la partie sud-ouest de l’île pour une visite de distillerie (sans Anatole qui n’a pas l’âge…).
Enfin, on remonte vers le nord et le cottage qu’on a réservé.

Une bien belle journée !

Vendredi 11 avril : Rando le matin – Relax l’après-midi

Suite à venir

Pourquoi nos enfants défient-ils notre autorité ? Sont-ils vraiment désobéissants… ou simplement désorientés ?

Dans cet épisode, je m’inspire du début du livre L’Autorité bienveillante de Kim John Payne pour explorer cette question essentielle. Trop souvent, nous voyons l’opposition de nos enfants comme un problème à corriger, alors qu’elle peut être le reflet d’un besoin plus profond : celui d’être guidés avec clarté et assurance.

Je vous invite à un voyage au cœur de l’éducation positive, où il ne s’agit pas d’imposer ni de laisser faire, mais de trouver cet équilibre subtil entre fermeté et bienveillance. Parce qu’un enfant qui semble désobéir cherche peut-être simplement un repère solide… et c’est à nous, adultes, de lui offrir cette sécurité.

🎧 Prêt(e) à changer de regard sur l’opposition de votre enfant ? Appuyez sur play !

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L’écoute…

C’est l’un des fondamentaux de l’éducation positive. Une compétence que j’ai appris à développer, alors qu’elle est tellement à l’encontre des attitudes sociétales.

Oh… je tombe encore régulièrement dans les pièges qui m’en empêchent… mais j’ai compris le principe !

Dans cet épisode, je vous parle de ce qu’est l’écoute, et des 2 grands obstacles qui se dressent souvent entre nous et notre enfant :

1- l’envie de résoudre

2- la différence de point de vue

Prêt à vous remettre en question ?

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 Si vous préférez lire, en voici également la retranscription.

Bonjour les parents qui cheminent, aujourd’hui je voudrais vous parler d’écoute. C’est un thème qui m’est cher parce que je crois qu’il est réellement fondamental dans toute la démarche d’éducation bienveillante, positive, consciente.

Et alors, consciente, c’est un bon mot parce que justement, on n’est pas conscient, qu’on ne sait pas écouter. L’écoute, c’est un mot simple, on a l’impression qu’on sait tous faire ça, on discute tout le temps avec d’autres gens et puis on parle et on écoute, c’est logique.

En réalité, quand on se penche sur cette notion, on se rend compte à quel point on est souvent à côté de la plaque. 

Le premier piège : l’interruption

D’abord, premier piège, c’est le fait de vouloir intervenir tout de suite (il y a une étude qui dit qu’on est interrompu en moyenne au bout de, je ne sais plus si c’est 7, 17 secondes, peut-être c’est 14, je ne sais pas si mon chiffre est faux, peu importe).

L’idée, c’est vraiment de se dire qu’on laisse peu d’espace aux gens pour s’exprimer et les gens nous laissent peu d’espace en retour. Ça, c’est déjà un premier signe du fait que finalement, on ne sait pas écouter.

Donc, écouter, ça commencerait déjà tout simplement par se taire un peu plus pour laisser l’espace aux gens de s’exprimer. Ne serait-ce que parce que dans les moments où ils s’expriment, ils ont eux-mêmes un fil de pensée qu’ils sont en train de suivre et ils sont eux-mêmes en train d’affiner leur propre raisonnement, leur propre pensée sur la question. Donc, leur laisser l’espace.

Premier obstacle : vouloir résoudre

Mais surtout, ce qui vient interrompre, ce qui vient poser un vrai obstacle sur notre démarche d’écoute, c’est une tendance qu’on a dans toutes nos relations, mais en particulier en tant que parents, c’est celle de vouloir résoudre les choses. 

On a l’impression (peut-être parce qu’on a l’habitude en tant que parent d’être un peu un guide pour nos enfants et de leur donner des indications sur pas mal de choses) que quand ils nous livrent quelque chose, l’idée, c’est qu’on trouve la solution à la situation.

Exemple concret : l’écoute face aux plaintes de l’enfant

La situation

Je vais vous donner un exemple très parlant. J’ai eu un échange récemment avec une maman, Corinne, qui m’écrit :
« Quand ma fille de cinquième me dit qu’elle aimerait sécher les cours parce qu’elle n’aime pas la prof ou l’activité que la prof a prévue, ça m’agace parce que ses plaintes sont fréquentes et que je ne peux que lui dire qu’elle doit assister aux cours, même si elle ne s’y sent pas bien. » 

Cette anecdote-là est très parlante. 

Pas de solution

Parce que voyez bien ce qui se passe :
La fille de cinquième dit qu’elle aimerait sécher les cours parce qu’elle n’aime pas la prof ou qu’elle n’aime pas l’activité.
La maman, ça l’agace parce qu’elle n’a pas de solution pour elle.

C’est d’ailleurs ça qu’elle écrit :
« Je ne peux que lui dire qu’elle doit y assister, même si elle ne s’y sent pas bien. » 

Et ça, c’est parce que la maman se sent démunie, elle n’a pas de solution pour elle. Elle aimerait pouvoir donner une solution à sa fille par rapport au fait qu’elle n’aime pas les cours et qu’elle aimerait sécher.

Elle n’a pas de solution. « Tu as beau ne pas aimer les cours, tu es obligée d’y aller. » Et du coup, comme elle n’a pas de solution, elle n’écoute pas ce que lui dit sa fille.

Et même, non seulement elle ne l’écoute pas en lui répondant : « Attends, il n’y a pas le choix, on y va », parce qu’elle cherche ce qu’on peut faire face à la situation, mais même, elle s’agace !

Elle s’agace intérieurement, probablement parce qu’elle-même, elle se sent démunie sous l’angle de « Mais qu’est-ce que tu veux que je fasse à cette situation ? » 

Le besoin d’écoute

Mais en fait, si on y réfléchit bien, si on s’arrête deux secondes, cette fille n’a pas forcément envie que sa mère fasse quelque chose dans cette situation.
Elle est juste en train de partager ce qu’elle vit

Elle dit : « Oh là là, j’aimerais bien pouvoir sécher les cours parce que cette prof-là, je ne la supporte pas. »
Et une vraie écoute, ce serait de dire : « Ah ouais, à ce point-là, qu’est-ce qui ne te plaît pas chez elle ? »

Et là, la fille a un espace :
« Tu vois, quand elle nous parle comme ci, comme ça, ta ta ta…
Ah ouais, effectivement, ça ne doit pas être agréable. Et ça lui arrive souvent ou… ? »
Voilà, on s’intéresse à elle. On est dans l’écoute.

Et oui, c’est vrai : à la fin, même si ça ne lui plaît pas, elle va devoir aller en cours. N’empêche qu’elle aura eu un espace dans lequel elle aura pu s’exprimer et se sentir écoutée, justement. Et ça, ça crée le lien

Et d’ailleurs, quand Corinne écrit que ses plaintes sont fréquentes, il est fort probable que la raison pour laquelle les plaintes sont fréquentes, c’est justement parce que quand elle se plaint, elle n’est pas écoutée. 

Le pouvoir apaisant de l’écoute

Tout être humain a réellement envie d’être entendu dans ce qu’il vit, dans ce qu’il traverse.

Et donc, quelque part, si la plainte se répète, peut-être que c’est une manière un peu maladroite de chercher qu’à un moment, quelqu’un lui dise : « Ah ouais, ça doit être dur ! » Et c’est tout.
Elle a envie d’être entendue, cette fille. 

Et c’est incroyable à quel point recevoir ce que vit l’autre, valider ce que vit l’autre, sans chercher une solution, juste l’entendre dans ce qu’il vit, ça peut apaiser la personne en face

En fait, il n’y a rien de plus apaisant que d’être entendu.e, même quand il n’y a pas de solution.

Le réflexe de chercher des solutions

C’est fou, parce que ce biais-là qu’on a, de vouloir chercher des solutions, il est tellement présent dans notre société, avec les enfants, mais même entre adultes, que ça reste un réflexe, une façon de réagir qui est automatique. 

Anecdote personnelle

Ça nous est encore arrivé le week-end dernier, alors que nous, ça fait quand même des années maintenant qu’on pratique l’écoute et qu’on sait que c’est comme ça qu’on fait ! 

Ça nous est encore arrivé le week-end dernier, où notre fils Anatole avait un rendez-vous qui était prévu (il avait choisi d’y aller d’ailleurs), et au moment de se préparer à partir, il dit : « En fait, finalement, je n’ai pas envie d’y aller. »

Dans le contexte dans lequel on était, il n’était pas question de ne pas y aller.
Et donc, mon mari commençait à lui dire : « Ah oui, mais ça ne va pas être possible » et puis également, essayer de le rassurer sous l’angle de : « Tu vas voir, ça va être chouette parce que… etc. »

Et quand j’ai commencé à écouter et à dire : « ah ouais, tu n’as pas envie d’y aller, tu regrettes finalement d’avoir pris cette décision ? »
Nicolas me disait : « Oui, mais bon, il n’y a pas le choix. » et moi : « mais ok, je ne suis pas en train de chercher une solution, je suis juste en train d’entendre ce qu’il dit. Ce n’est pas parce qu’il va y aller, de toute façon, qu’on ne peut pas valider le fait que là, tout de suite, il n’a pas envie d’y aller. »
Et mon mari m’a dit : « Ah oui, effectivement ! ».

Il le sait très bien, ça, dans la théorie !
C’est juste que c’est tellement habituel, dans notre environnement, de basculer en mode “solution”, qu’on a l’impression que quand il n’y a pas de solution qui existe, il ne vaut mieux pas écouter le cas.
Alors qu’en fait, ça fait du bien de s’écouter…

Voilà, donc ça, c’est vraiment un obstacle très fort dans notre démarche d’écoute.
Et si vous vous en rendez compte, je vous encourage à essayer de prendre les choses différemment.

Le message de confiance

Et encore : là, je vous parle de cas où de toute façon, la solution n’existe pas, et on a du mal à écouter parce qu’on se dit qu’il n’y a pas d’autre solution. 

Mais imaginons qu’il y ait des solutions et effectivement, qu’on puisse suggérer, qu’on puisse réagir avec des suggestions, des pistes, etc. 

En fait, là non plus, ce n’est pas de l’écoute.
Et en plus, ça envoie le message à l’autre, grosso modo, qu’on pense – inconsciemment évidemment – qu’il n’est pas capable de trouver ses propres solutions.

Donc, il nous partage son histoire et nous, on va répondre avec nos suggestions, nos solutions, en lui disant ce qu’il doit faire, ou en tout cas en donnant nos conseils…

Alors qu’en réalité, un vrai message de confiance, c’est de recevoir ce qu’il nous dit et de le laisser trouver sa propre solution.
Parce qu’en fait, la personne en face de nous a les ressources pour trouver sa propre solution.

Rejoindre l’autre au lieu de résoudre le problème

Comme le dit Thomas d’Ansembourg : « La personne en face de nous n’est pas un problème à résoudre, mais un être humain à rejoindre. »

Donc, l’idée, c’est réellement de rejoindre cette personne et de l’écouter.

Éventuellement, on peut lui poser des questions de l’ordre de :
« Ah ouais, effectivement, ça ne doit pas être simple. Et du coup, tu as réfléchi à ce que tu allais faire ? », si on pense réellement qu’elle a besoin de soutien dans cette démarche-là.
Mais elle est tout à fait capable de trouver sa propre solution. Nos enfants y compris.

Développement des compétences

Alors, bien sûr qu’ils ont moins d’expérience que nous.
Mais déjà, rien que de prendre ce temps de réflexion de ce qu’ils ont envie de faire, de ce qu’ils peuvent faire, etc., c’est développer des compétences dont on suppose qu’ils ne les ont pas parce qu’on va leur donner nos conseils nous-mêmes. 

Donc, c’est vraiment un espace qu’on peut leur offrir qui est très fort et un message de confiance qui est très fort.

Le moment pour offrir des suggestions

Et s’ils se retrouvent bloqués…
Moi, il m’arrive même que les enfants me demandent carrément : « Qu’est-ce que tu ferais, toi ? » 

Dans ces cas-là, évidemment, il y a un espace dans lequel on peut aussi suggérer des solutions s’ils se retrouvent un petit peu bloqués.
On peut leur dire même avant qu’ils posent la question : « J’ai l’impression que tu es un peu perdu. Tu as envie d’avoir des suggestions ou pas ? » Déjà, on peut poser la question. 

Et si c’est lui qui pose la question, moi, ça m’arrive de répondre :
« Si tu veux, je peux te dire ce que moi, je ferais à ta place. Mais ce sera ma solution. Ce ne sera pas la tienne. Je ne sais pas si elle te conviendra. » 

Parce que c’est ça qui est important : nous, on n’a pas la réponse universelle à leur situation. Ce sont eux qui l’ont. Ce qu’on peut faire, c’est être là en soutien. Et écouter, c’est déjà un soutien énorme. 

Voilà !

Deuxième obstacle : le désaccord

Deuxième cas, deuxième gros obstacle à l’écoute, c’est le désaccord

C’est le sentiment qui peut naître quand parfois, on n’est tellement pas d’accord avec ce que notre enfant nous dit !! et on a tendance à basculer dans une espèce de lutte de pouvoir, ou en tout cas de rapport de force, plutôt, dans lequel on a envie grosso modo de démontrer qu’on a raison et que lui, il a tort.

Raison ou tort

Et cette idée du fait que quand il y en a un qui a raison, l’autre a tort et qu’on est toujours en opposition, c’est un des principes, une des postures qui crée le plus de difficultés dans les relations.

Et moi, j’adore cette phrase qui dit :
« ce n’est pas parce que j’ai raison que tu as tort ». 

On peut avoir tous les deux raisons à la fois. Tout simplement parce qu’on a des perspectives différentes sur les choses.

Comprendre la perspective de l’autre

Quand j’aborde cette notion en classe, je le fais très simplement en écrivant un 6 sur un papier et en mettant ça entre deux personnes qui se font face. Et évidemment, l’un voit un 6, l’autre voit un 9. Et ils ont tous les deux raison. C’est réellement une question de perspective.

Et donc, plutôt que de se mettre en opposition par rapport à ce que va nous dire notre enfant, parce qu’on considère que sa perspective est fausse et on veut lui démontrer que nous, on a raison, on peut tout à fait au contraire se mettre en posture d’écoute pour essayer de comprendre sa perspective.

Le sens critique

Alors, bien sûr que, encore une fois, on a des années d’expérience qui font que peut-être, on a des éléments un peu plus sérieux. 

Parfois, non. Parfois, on touche à des sujets sur lesquels ils s’y connaissent beaucoup mieux que nous.

Mais il peut y avoir des situations dans lesquelles on a des éléments qui font qu’on a plus de chances que notre point de vue soit valide que le leur.

Mais en fait, peu importe. Parce que quand on va aller quand même à la découverte de leur point de vue, ça va nous permettre de les aider à développer leur sens critique.
Ça va nous permettre de consolider le lien avec eux. Ça va nous permettre de mieux comprendre ce qu’eux vivent et comment ils abordent les choses.

Et dans tous les cas, on est complètement dans un renforcement de notre connexion, de notre lien, qui va d’ailleurs avoir un effet hyper positif ensuite sur la coopération dans la famille.
Parce qu’on a envie de coopérer avec les gens avec qui on se sent en lien

L’image du pont : une métaphore pour l’écoute

Donc, même si on n’est pas d’accord avec eux, on peut essayer de les comprendre.

Et il y a une image que j’ai envie de vous donner ici, qui m’a été offerte par une personne qui suivait avec moi le séminaire d’approfondissement de la communication non violente en présentiel il y a quelques semaines, que j’ai trouvée absolument géniale. 

Elle disait qu’elle suivait un programme de couple avec des soirée organisées régulièrement, et ils avaient cette image du pont, le pont qui rejoignait un monde à l’autre en fait. 

Rejoindre l’autre

L’image veut que chacun soit d’un côté du pont – en fait, que le monde de chacun soit d’un côté du pont.

J’ai mon monde d’un côté. Et puis il y a un pont et il y a ton monde de l’autre côté. Et donc de temps en temps, la démarche était « est-ce que tu veux bien prendre le pont et venir dans mon monde ? ». 

Et quand on fait ça, quand on prend le pont pour aller dans le monde de l’autre, c’est là qu’on est vraiment à l’écoute de ce qui est vivant chez l’autre (comme on dit en CNV). 

La curiosité pour l’autre

C’est-à-dire que je suis dans le monde de l’autre. Mon monde à moi, il ne compte pas. Ce moment-là où je suis dans le monde de l’autre, c’est le moment où je suis pleine de curiosité, pour essayer de comprendre comment ça marche dans ce monde-là. 

Et c’est ça l’écoute, c’est être dans le monde de l’autre.
C’est le rejoindre là où il est. 

À partir du moment où j’arrive à le poser comme une image comme ça, je vais réellement être dans cette posture de curiosité et de découverte.

J’aime bien cette image parce que ça veut dire que mon monde à moi, je l’ai laissé derrière, temporairement.

Questions pour découvrir l’autre

Et donc quand mon enfant me raconte quelque chose, si je décide d’aller dans son monde, je vais dire : « ah oui, tu vois les choses comme ça toi. D’accord et alors pourquoi dans ces cas-là c’est comme si… Et ah d’accord… Et alors qu’est-ce qui te fait penser ça ? Et est-ce que c’est tout le temps comme ça ?, etc. »

Et on va poser des questions pour essayer de découvrir ce monde-là. Le fait de découvrir ce monde-là, ça ne veut pas forcément dire qu’il nous plaît, ça ne veut pas forcément dire qu’on est d’accord avec tout ce qu’on y trouve. Ça ne veut pas forcément dire qu’on va repartir avec les mêmes principes parce qu’on est convaincu. Ça veut dire qu’on essaye de visiter en fait.

L’expression de soi, ensuite

Et une fois qu’on a visité, une fois qu’on a rejoint l’autre, on peut lui dire par exemple « Ah bah, tu vois, c’est marrant parce que moi, je ne vois pas du tout les choses comme ça. Est-ce que tu veux bien retraverser le pont et puis venir dans mon monde à moi ? Et là, je vais t’expliquer comment c’est chez moi.
Bien sûr » 

Et là, on passe non plus en écoute, mais en expression de soi.
Mais d’abord, on est en phase d’écoute dans laquelle on a le droit d’avoir des perspectives différentes. Ce n’est pas invalidant.

Conclusion

Voilà. J’espère que ces deux grands obstacles de la recherche de solutions et de la différence vous parlent. 

J’espère surtout que vous les garderez à l’esprit pour en être conscient quand vous voyez que ça vient se mettre en chemin, enfin, ça vient bloquer l’écoute que vous pouvez avoir face à vos enfants.

Parce que le jour où on arrive à lever ces obstacles-là et à se mettre vraiment en connexion, ça facilite énormément les relations, les échanges et la suite.

N’oubliez pas de partager ce podcast avec ceux que ça pourrait inspirer. Et je vous retrouve dans un prochain podcast. À bientôt !

Les enfants qui se sentent en rivalité dans leur fratrie peuvent avoir des comportements que l’on déplore, et face auxquels on se demande comment réagir…

Je me saisis ici d’une question d’une membre de la formation « En finir avec les disputes dans la fratrie » pour vous donner des idées !

Cette prise de recul, devant une situation concrète entre 2 garçons de 11 et 8 ans, permet de mieux cerner :

  • l’équilibre entre les progrès et notre impatience
  • les attentes parentales
  • ce qui peut se jouer entre les enfants (le concept de « la raison positive »)
  • comment on peut réagir sur le coup
  • comment on peut revenir sur la situation
  • le piège du compliment évaluatif
  • la place de chacun dans la famille

J’espère que ce partage vous inspirera !

Vous pouvez le voir en VIDÉO sur YT, ou l’écouter en AUDIO sur vos plateformes de podcasts (lien ci-dessous)

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Si vous préférez lire, en voici également la retranscription.

Une petite vidéo impromptue pour aborder la question de la rivalité dans la fratrie.
On va partir d’une anecdote précise pour voir comment on peut gérer ces situations de tension où l’un des deux cherche à diminuer l’autre, à l’écraser, probablement parce que c’est sa façon à lui de se sentir mieux…

Changer d’énergie en observant les progrès

Voilà, je pars d’une question qui m’a été posée par une des mamans qui suit la formation En finir avec les disputes dans la fratrie.
Elle m’explique la chose suivante : « je me rends compte que même si j’ai déjà parcouru une bonne partie de la formation qui est top, j’ai encore du mal à trouver des pistes de réponse concrètes, lorsque je suis face à une situation conflictuelle avec mes garçons. Ça va mieux quand même entre eux, mais il y a toujours et toujours dans le quotidien des petites situations qui se cumulent et parfois ça passe et parfois ça déborde. »

Alors déjà, avant même d’aller dans la situation, j’ai envie de saluer le fait qu’elle arrive à observer, malgré les situations qui débordent, que ça va mieux entre eux.

C’est un travail de longue haleine d’améliorer les relations dans la fratrie et de gérer différemment les conflits.
Et donc, le fait que déjà, depuis qu’elle s’est inscrite à cette formation, il y a quelques mois, les choses s’améliorent entre les garçons, ça prouve qu’ils sont sur le bon chemin. Évidemment, quand les choses s’améliorent, quand on voit que ce qu’on fait porte ses fruits, quand on voit qu’on met en place des choses qui font que ça s’adoucit, on aurait envie que ça aille beaucoup plus vite !
On aurait envie que ce soit réglé. On aurait envie que, puisqu’ils savent mieux gérer à certains moments, ce soit le cas tout le temps !

Et ce n’est pas comme ça que ça marche.
Un apprentissage, ça va peu à peu et en plus, malheureusement, on peut même dire que ce ne sera jamais parfait.
Mais quand même, c’est intéressant déjà de noter les moments où ça va mieux parce qu’on se met plus facilement dans une posture dans laquelle on n’est pas en train de vouloir se débarrasser des conflits, mais on est en train de vouloir développer les moments où ça va bien quand on arrive à observer ces moments où ça va bien.

On est dans une énergie de “je veux plus de ça”, plutôt que “je veux moins de ça”. Et “plus de ça”, c’est plus encourageant ! Donc, déjà, je salue ça, même si ce n’est pas le thème de cette réponse, c’est intéressant de le noter.

Prendre conscience de nos attentes

Je reprends la lecture.

Donc, « parfois ça passe, parfois ça déborde. Du coup, je voulais te demander si tu pouvais me donner une piste face à cette situation vécue hier, s’il te plaît. » Voilà, elle s’adresse à moi justement pour ça et je me suis dit que cette situation était très intéressante pour n’importe qui.
J’avais envie de faire cette réponse de façon ouverte pour que ça puisse vous aider également si vous avez une situation similaire à la maison.

« Hier, mon garçon de 8 ans ressort un jeu de cartes et commence à faire, à son bureau dans sa chambre, un château de cartes. Il nous appelle au bout d’un moment, nous demande de venir regarder le résultat. C’était bien réalisé. On en a parlé avec lui et mon mari. Bien entendu, le grand de 11 ans arrive… »

Je m’arrête sur ce « bien entendu » : on voit déjà dans ce « bien entendu » un sentiment d’usure parce que cette maman a déjà vécu ces moments où le grand intervient alors qu’ils sont en train de passer un bon moment avec le plus jeune, et “il faut” qu’il gâche le moment…

Donc ça veut dire qu’il y a déjà un regard posé sur le grand qui est décourageant dès le départ, parce qu’on s’attend à ce qu’il fasse ça. Alors, la suite lui donne raison. Je ne dis pas qu’il n’est pas naturel que cette maman s’attende à ce que le grand fasse ça.

Mais parfois, il y a des enfants qui se comportent de la façon dont on les attend, de la manière qui correspond à ce qu’on attend d’eux en fait. Et donc parfois quand nous-mêmes, on change nos attentes, quand on fait passer un message de confiance vers le fait que l’enfant peut se comporter différemment, rien que ça, ça suffit à les faire changer.

Donc je note juste ça au passage comme un signal de « et si j’essayais de voir aussi les autres moments, les autres comportements chez mon enfant plutôt que de considérer que “bien entendu”, il va se comporter de façon désagréable ? ». 

On fait le lien d’ailleurs avec ce que je disais juste avant sur « voir aussi les moments qui se passent bien plutôt que ceux qui se passent pas comme on aimerait. »

Décoder la situation

Bref, je reviens donc à la lecture.

“Bien entendu, le grand arrive et que fait-il ? Il fait vibrer le plateau du bureau et arrive à faire tomber certaines cartes. Là, mon mari lui dit : « tu n’as pas fait ça quand même ! » Le grand, content d’avoir fait tomber certaines cartes, file en direction de sa chambre.

J’essaye de lui dire : « tu as l’impression de ne pas avoir ta place ? »
Je ne sais plus trop mes mots, mais je me suis mal exprimée.
J’aurais voulu dire quelque chose du style : « c’est difficile pour toi d’entendre qu’on complimente ton frère… »
-en écho avec la situation de Ludivine. (alors là, c’est parce que j’ai eu un échange avec une autre maman de la formation. Et donc, cette maman qui m’écrit fait un écho à la situation partagée.)

En fait, j’aimerais aider le grand sur ce type de petite pique qu’il envoie à son petit frère. Est-ce que tu peux me donner des pistes, des choses à lui dire ? J’aimerais bien revenir sur la situation à froid. »

Le pas de côté

Donc, déjà, c’est génial parce que cette maman, elle se pose deux questions

  • La première, c’est « qu’est-ce que j’aurais pu lui dire sur le coup ? » Et c’est important parce que cette situation peut se reproduire, effectivement.
  • Et la deuxième, c’est « comment je fais pour revenir sur cette situation à froid ? » 

Et c’est toujours une bonne idée de revenir sur la situation à froid. 

Ça ne veut pas dire qu’on va revenir sur toutes les situations tout le temps à froid, parce que parfois, en fonction du contexte, vous allez avoir trop de situations et les enfants n’ont pas envie de re-discuter et de creuser à chaque fois.
Mais une fois de temps en temps, ça permet de remettre certaines choses en place et de mieux comprendre ce qui se joue.

Donc, si on reprend un peu le contexte de cette histoire : au moment où le grand de 11 ans vient bouger le plateau pour faire tomber le château de cartes de son frère, on est bien d’accord que c’est un comportement inapproprié.

Bien sûr, ça n’a aucun intérêt.
En tout cas, ça ne va pas avec ce qu’on cherche à développer dans la famille, de connexion, de soutien, de partage, etc. Donc, évidemment que les parents ne sont pas contents. Et c’est pour ça que le père dit : « tu n’as pas fait ça quand même ! » en ton de reproche parce qu’il ne veut pas croire à ce genre de situation dans sa famille.

Cependant, tout comportement a une raison positive. C’est difficile de l’appréhender comme ça, parce qu’on peut se dire qu’il n’y a pas de raison positive, effectivement, au fait de casser le château de cartes de son frère.

la raison positive

En réalité, cet enfant ne se dit pas « tiens, voilà ce que je voudrais atteindre, et la bonne façon de l’atteindre, c’est de bouger le bureau de mon frère.” 

C’est assez inconscient, cette idée de raison positive. Mais en fait, tout comportement est une façon de vouloir nourrir un besoin dont on a conscience ou pas.

Donc, qu’est-ce qui peut se passer là pour le grand ?
C’est ça qu’essaie de comprendre la maman.
Déjà dans ses mots, c’est intéressant : elle a déjà cette démarche-là !
Alors, je sais pourquoi… parce qu’elle a commencé à suivre la formation.
Mais ça part d’un principe qui est, grosso modo : “pour se comporter bien, il faut se sentir bien.”
Cet enfant qui se comporte de manière inappropriée à ce moment-là, c’est un enfant qui est découragé.

D’accord, donc un enfant qui se comporte mal est un enfant découragé.
Il y a une source de découragement dans le contexte.

Analyse du contexte

Qu’est-ce qui se passe là ?

Il se passe que les parents admirent quelque chose qu’a fait son petit frère et lui, visiblement, il se sent mal face à ça. OK, il est découragé, donc il va aller casser le château de cartes.

Probablement, pour que le petit frère se sente moins bien. C’est une façon un peu de diminuer le petit frère : « Tu vois, tu ne réussis pas tout. Ton château de cartes, il est par terre. »

Ce n’est absolument pas logique parce que même si le château de cartes est par terre et qu’il n’a pas son beau château de cartes, il l’a quand même fait et réussi son château de cartes, c’est le grand qui l’a détruit. Mais enfin, il veut lui enlever quelque chose qu’il a.

Et souvent, ça, c’est une méthode pour se remettre à se sentir mieux soi-même parce qu’on est dans une position de rivalité

En l’occurrence, cet enfant est probablement dans une position de rivalité face à son petit frère, à dire « lui, il a quelque chose que moi, je n’ai pas. Ce n’est pas juste, ça m’enlève quelque chose à moi.
Et la meilleure façon de rétablir ça et de me re-sentir bien, c’est d’inverser les choses. Donc, je vais lui enlever ce qu’il a et comme ça, moi, je me sens puissant. J’ai réussi à détruire son truc. Je me sens supérieur. »

Et s’il se comportait bien, s’il se sentait bien au départ, s’il avait complètement confiance en lui, s’il était à l’aise, il serait suffisamment bien dans ses baskets pour venir dire « il est super ton château ».

Là, il y a un manque chez lui. En fait, ça parle de lui ! D’accord.

Le besoin derrière le comportement

Donc, il n’est pas en mesure de venir voir le petit frère en disant « il est super ton château » parce qu’il a l’impression que ça lui enlève quelque chose, que les parents soient là à admirer le château de cartes du frère. Donc, c’est ça qu’on veut creuser. En fait, c’est ça la raison positive.

La raison positive, c’est retrouver ma place dans la famille parce que là, pour l’instant, j’ai l’impression que mon petit frère est sur un piédestal et que moi, ça me diminue. Donc, j’ai envie de retrouver ma place.

Et c’est pour ça que cette maman s’approche de son enfant en disant « tu as l’impression que tu n’as pas ta place ? » – c’est une analyse qui est assez fine en réalité.

La difficulté, c’est que ce sont de grands mots pour un enfant de 11 ans, il n’a pas conscience de ça.

Donc, comment on va faire pour réussir à s’approcher de ça ? 

Ce qui est intéressant, c’est de voir aussi qu’on va essayer d’aider notre enfant

D’abord, on va essayer de le comprendre effectivement, mais on va aussi essayer de l’aider à voir que la stratégie qu’il a mise en place – en l’occurrence, le fait d’aller casser le château de cartes de son frère – ça ne va pas aider à nourrir son besoin.

Son besoin, à ce moment-là, c’est probablement d’appartenir, de développer sa confiance en lui. Il manque probablement de confiance. Il se sent menacé par son frère et quand il fait ça, il cherche à se sentir mieux.

Accompagnement vers des alternatives

Quand il fait ça, alors qu’il cherche à se sentir mieux, est-ce que réellement, il va se sentir mieux ? En fait, non, ce n’est que temporaire. Il y a des connexions avec les parents qui ne sont pas d’accord avec son comportement. Il y a des connexions avec son petit frère, ça n’améliore pas leur relation. Il ne va pas se sentir mieux. C’est très temporaire.

Donc, on va essayer d’encourager notre enfant :

  • à voir un petit peu ce qui peut se passer pour lui à ce moment-là, tout en accueillant. On a une posture de curiosité – j’appelle ça parfois la posture Sherlock Holmes – c’est à dire qu’on n’est pas, ou qu’on essaye en tout cas de  ne pas être dans le jugement, mais dans un essai de compréhension
  • à voir que sa stratégie, même si c’était le mieux qui lui venait à ce moment-là, ne correspond pas à ce qu’il veut développer.

Un peu d’humilité pour mieux compatir…

Au passage, je précise que cette notion de « un enfant qui se comporte mal est un enfant découragé », c’est aussi vrai pour nous !

En fait, quand on se comporte mal, c’est qu’on est souvent découragé.
Et quand on se met à crier sur nos enfants, on ne se dit pas au départ « tiens, ça, c’est une bonne stratégie pour atteindre ce que je veux ! ».

J’étais récemment en séance d‘accompagnement individuel avec une maman qui m’expliquait ça – qui me disait qu’elle se retrouvait dans une situation avec sa petite fille qui était à table et qui criait de façon répétée. Et elle, ça la prenait. 

Une option de comportement parental, c’était de lui dire que ce n’était pas agréable qu’elle crie et qu’il fallait arrêter de crier.
Donc, ils lui avaient dit plusieurs fois d’arrêter de crier.
La petite continuait et donc, au bout d’un moment, la mère s’est mise à crier elle-même en lui criant dessus pour lui dire d’arrêter de crier.

En fait, c’est intéressant parce qu’elle voulait que la petite fille arrête de crier parce qu’elle avait justement un besoin de tranquillité.. et en se mettant elle-même à crier, elle ne nourrit pas du tout ce besoin de tranquillité !

Pourquoi, à ce moment-là, elle se comporte comme ça, même si sa stratégie ne nourrit pas du tout le besoin qu’elle cherche à nourrir ? Pourquoi elle a cette stratégie qui est inappropriée et ce comportement qui est d’autre part inapproprié ? 

Parce qu’elle se sent elle-même découragée !

 Elle a essayé des trucs, ça ne marche pas… et donc, au lieu (et c’est normal dans ces moments-là), au lieu de prendre du recul, de s’arrêter, de voir quelles autres alternatives elle a à sa disposition pour nourrir son besoin à ce moment-là.
En fait, des alternatives, il y en a ! Mais à ce moment-là, elle n’a pas la disponibilité, l’ouverture – parce qu’il y a les émotions qui montent – pour aborder le problème de façon différente… et donc ce qu’elle fait, c’est qu’elle fait du mieux qu’elle peut à ce moment-là, avec ses ressources. Et ça, ça donne qu’elle se met à crier sur sa fille. 

C’est vrai pour notre enfant aussi. À tous les moments.

Revenir sur la situation à froid

Donc là, ce garçon de 11 ans, lui, il a probablement d’autres façons de faire pour qu’il se sente mieux, pour qu’il nourrisse son estime de lui-même, pour qu’il retrouve sa place dans la famille telle qu’il aime l’avoir avec la connexion, etc. 

Et pourtant, le fait de détruire le château de cartes de son frère, c’est ce qui lui vient de mieux à ce moment-là, avec les ressources qu’il a de disponibles. 

Donc, effectivement, c’est intéressant dans ces cas-là de revenir à froid dessus.

Sur le coup, on peut parler du comportement.

Souvent, c’est qui se passe dans ce genre de situation : on n’est tellement pas d’accord avec le comportement qu’on va parler uniquement de ça, avec des réflexions du type « mais comment tu as pu faire ça ? »

Et en fait, c’est comme un iceberg. Le comportement, c’est la pointe de l’iceberg, mais il y a toutes les causes derrière qui sont cachées.
La maman l’a compris, puisqu’elle cherche à comprendre ce qui se passe derrière.

Comprendre ce qui se passe derrière, ça ne se fait pas sur le coup. Ça se fait plutôt à froid, puisque sur le coup, souvent, il y a les émotions qui débordent et donc, notre enfant n’est pas en mesure d’avoir une conversation.
Parfois, il suffit de quelques minutes pour redescendre. Mais en tout cas, ça veut dire a postériori. 

Donc, sur le coup, on va dire « je n’aime pas quand tu te comportes comme ça. Je sais que tu peux mieux faire. On va en parler. »

Ça peut être juste ça : on va mettre les limites sur le comportement, effectivement, sur le coup, sans trop  rabaisser notre enfant parce que ce n’est pas ce qu’on veut faire.

En revanche, la partie qui est intéressante, c’est un peu plus à froid de discuter avec lui.
Lui dire : « Bon, qu’est-ce qui s’est passé pour toi en fait  ? Comment te sentais-tu à ce moment-là  ? Qu’est-ce que tu cherchais à faire en fait au moment où tu as détruit … ? »

Note : attention au ton !
C’est vraiment sous l’angle, encore une fois, de la curiosité – Sherlock Holmes.

C’est : « Je suis sûre que dans le fond, il y avait une raison positive à ton comportement. » Moi, j’utilise cette notion de raison positive avec mes enfants. « Je suis sûre que dans le fond, tu avais une raison de le faire. C’est juste qu’elle m’échappe. Je me demande si c’est un manque de confiance en toi… Est-ce que tu as l’impression que nous les parents, on n’est pas assez encourageants avec toi ? Est-ce que t’as l’impression que quand tu enlèves un truc à ton frère, du coup, ça t’en donne plus à toi ? Est-ce que tu es vraiment dans la comparaison avec lui ? 
 J’aimerais juste comprendre parce que je me dis que je ne suis pas sûre que ce genre de comportement va réellement répondre à ce que tu cherches à atteindre à ce moment-là, qu’est-ce que t’en penses ? »

Donc là, vous voyez qu’on est dans un ton qui est très calme, qui n’est pas jugeant, au contraire, je sous-entends qu’il y a une vraie raison derrière et je cherche à la comprendre, donc je crée une connexion avec mon enfant parce que réellement, je veux être proche de lui et échanger avec lui. 

Donc ça, c’est vraiment quelque chose qui aide. Et donc, on peut lui demander. On peut lui dire « voilà, en tout cas, je ne suis pas sûre d’avoir compris, mais je vois bien qu’il se passe quelque chose. Et moi, j’ai envie d’être là pour toi. Est-ce que tu arrives à mettre des mots dessus ? »

L’enfant a 11 ans, donc ce n’est pas la même chose quand on s’adresse à un enfant de 4 ans, on est bien d’accord… A 11 ans, il est possible qu’il soit capable de mettre des mots dessus. Et même si ce ne sont pas des mots du type « j’ai besoin d’appartenir », ça va peut-être être des : « Oui, mais c’est parce que vous passez toujours du temps à lui donner des compliments, il réussit tout et puis moi, non

  • Ah ouais, tu as l’impression que… Est-ce que c’est un manque de temps qu’on passe avec toi ou c’est un manque d’encouragement pour les choses que tu réussis ? » 

Voilà, c’est à nous d’aller repréciser par rapport à ce qu’il va nous dire. On cherche ça.

Aider l’enfant à trouver d’autres stratégies

Et après, on peut avancer vers la stratégie.
Quelque chose du type « et est-ce que tu as eu l’impression, au moment où tu détruisais le château de ton frère, que ça t’aidait effectivement à te sentir mieux ? »

Et même s’il nous dit oui, on peut lui dire « ah oui, ok ! ».
« Et ce fait de se sentir mieux, c’était juste sur le coup ou c’est quelque chose qui dure ? Est-ce que dans le fond, tu te sens mieux ? Est-ce que si la situation se reproduit, tu serais plus à l’aise avec ça ? »

Parce qu’il y a ça aussi…
Il y a d’abord « est-ce que tu te sens mieux ou pas ? », et il peut tout à fait nous répondre non, parce que c’est souvent le cas.
Mais même s’il nous répond oui, il y a aussi ce qui nous fait du bien sur le coup, et puis, ce qui nous fait du bien à long terme.
C’est comme quand on fuit nos émotions en allant manger du chocolat : ça nous fait du bien sur le coup… est-ce que c’est réellement ce qui nous aide à aller mieux à long terme ? Non ! C’est intéressant aussi de faire cette différence-là.

Donc, il y a toute une conversation à avoir avec le garçon autour de ça, ça l’aide à prendre conscience.
Et en parallèle, ça l’aidera à trouver du coup des alternatives : « Ok, la prochaine fois que tu te sens comme ça, qu’est-ce que tu penses que tu pourrais faire d’autre ? »

« Qu’est-ce qui pourrait aider ? Qu’est-ce qui pourrait avoir plus de chances de nourrir ton besoin à ce moment-là ? » Voilà, on va l’aider à trouver des pistes, à trouver des solutions.

Et ça, c’est important parce que l’idée, ce n’est pas de lui dire juste « tu ne peux pas te comporter comme ça » même si ça, c’est effectivement un message à passer. On n’est pas d’accord avec ce comportement.
Mais si on lui dit seulement ça et qu’on lui dit « ça, c’est non », la prochaine fois qu’il se sent dans la même situation, il a compris que ça, ce n’était pas adapté, mais il n’a pas d’alternative

Donc, il n’y a pas vraiment de raison qu’il fasse autrement parce qu’il ne saura pas quoi faire d’autre.
Donc, il risque 

  • soit de ne rien faire du tout. Et finalement, d’un certain côté, au moins quand il se comporte comme ça, on voit qu’il se passe quelque chose pour lui, donc, c’est plutôt pas si mal.
  • Ou il risque de recommencer la même chose…

Exactement comme nous, quand on se dit bon, ça va, je vais arrêter de crier, et qu’en fait, la fois d’après, si on ne cherche pas des alternatives et qu’on ne creuse pas les situations en se disant « Ok, qu’est-ce que j’aurais pu faire d’autre à la place à ce moment-là ? », on va se retrouver bloqué.e dans la même situation à utiliser les mêmes méthodes. 

Je fais ce parallèle avec le parent parce que je trouve que c’est important de prendre ce recul aussi, parce qu’on est facilement dans le jugement face à nos enfants et dans la culpabilité par rapport à nous-même.
Mais en fait, c’est le même phénomène. On est tous en apprentissage et on cherche à faire de notre mieux et on fait de notre mieux avec nos ressources à cet instant-là. 

Finalement

Et donc ça, c’est toute la partie

  • aider notre enfant à s’exprimer
  • pour que nous comprenions ce qui se passe en lui
  • pour qu’il comprenne ce qui se passe en lui
  • voir quelles autres alternatives il y a à sa disposition

Et de l’autre côté, il y a un travail en parallèle autour de la place pour cet enfant (puisque c’est ce qui est identifié dans ce cas pour cet enfant)

Donc, peut-être que si c’est un manque d’attention des parents, par exemple, ça vaudrait le coup de voir comment les parents peuvent mettre en place un temps dédié en tête-à-tête avec lui pendant lequel il n’est pas interrompu par d’autres choses. 

On peut faire attention à aussi valoriser ce que fait le grand.
Note : Attention ! Dans la valorisation, en général, en éducation positive, on fait attention à ne pas tomber dans des compliments évaluatifs où c’est nous qui disons ce qui est bien et là, on entretient un besoin de reconnaissance parce que l’enfant se sent justement exister, reconnu, etc. que quand il y a quelqu’un d’autre qui lui dit « ce que tu fais, c’est bien ».
Mais en tout cas, en s’intéressant à lui, et en décrivant.

Par exemple, si lui faisait un château de cartes, plutôt que de dire « waouh, qu’il est beau ton château de cartes, mais qu’est-ce que tu es fort », qui sont des évaluations de la part des parents, on va plutôt dire « ça a dû demander beaucoup de passion de faire un château comme ça, tu y as passé beaucoup de temps ? Et ce n’était pas trop compliqué ? »
Et là, tout l’intérêt qu’on met dessus est dans la description du château et dans la valorisation du temps passé également. Ça aussi, ce sont des encouragements.
Et donc, c’est comme ça qu’on sort du compliment évaluatif pour être soit dans l’encouragement du chemin passé, soit dans le compliment descriptif.

Voilà, on peut être plus proche du grand.

On peut aussi, si on voit que c’est un manque d’estime de lui, essayer de développer ça. C’est-à-dire que, par exemple, on peut tous les soirs lui demander « tiens, raconte-moi un truc dont tu as été fier aujourd’hui » pour que lui aussi, il voit ce qu’il y a de chouette chez lui, ce qu’il arrive à accomplir et en plus, il a l’occasion de nous le partager.

Et là, on peut l’entendre et dire « ah ouais, je comprends effectivement que ça t’ait rendu fier ! Oh excellent, tu étais content alors du coup, ah génial. »

Et là, on est avec lui, on partage ça et on travaille sur sa place à lui.

Voilà, j’espère que tout ça vous donne des pistes.
J’avais envie de partager ça parce que je pense que ça peut aider n’importe qui. Si vous avez des questions qui se rapprochent de ce contenu ou qui sont autres, mettez-les-moi en commentaire…
Ça me donnera l’occasion de répondre à d’autres cas concrets !

Tous les lundis soirs, le cercle des parents heureux se réunit.

Et, à chaque fois, ça donne lieu à des réflexions, des prises de conscience, des ré-alignements.

C’est tellement précieux pour moi que j’ai décidé de partager avec vous, chaque mardi, ma pépite du cercle !

Aujourd’hui, ma pépite porte sur le lien entre l’écoute de nos enfants et le fait de faire bouger nos limites.

Curieuse de savoir ce que ça vous inspire !

(et pour en savoir plus sur le cercle, cliquez sur le lien plus haut !)

Tous les lundis soirs, le cercle des parents heureux se réunit.

Et, à chaque fois, ça donne lieu à des réflexions, des prises de conscience, des ré-alignements.

C’est tellement précieux pour moi que j’ai décidé de partager avec vous, chaque mardi, ma pépite du cercle !

Aujourd’hui, ma pépite porte sur l’approche des comparaisons dans la fratrie, en fonction de nos croyances et aspirations.

Curieuse de savoir ce que ça vous inspire !

(et pour en savoir plus sur le cercle, cliquez sur le lien plus haut !)

On aimerait que nos enfants s’entendent bien !
Cela demande parfois un temps d’adaptation, surtout pour intégrer un nouveau venu dans la fratrie, alors que les 2 premiers ont déjà trouvé leur fonctionnement.

Voici la question que me pose Marie, maman de 3 garçons de 5 ans et demi, 4 ans, et moins d’un an, à laquelle je réponds dans ce podcast :

“Mes 2 grands sont très proches, comment faciliter l’intégration du petit dernier dans cette dynamique familiale ?”

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Si vous préférez lire, en voici également la retranscription.

Entente dans la fratrie

Bonjour les parents qui cheminent. 
Aujourd’hui, je voudrais vous parler d’entente dans la fratrie.
Je réponds en fait à une question de Marie qui m’écrit : « Mes deux grands sont très proches. Comment faciliter l’intégration du petit dernier dans cette dynamique familiale ?« 

Mise en contexte : comprendre la situation

Les âges des enfants de Marie

Pour mieux comprendre la situation, il faut savoir que les enfants de Marie ont quatre ans et cinq ans et demi pour les plus grands, et moins d’un an pour le dernier.

La préoccupation est est donc une anticipation, car il est logique que les deux aînés (puisqu’ils ont quatre ans et cinq ans et demi) n’intègrent pas encore complètement leur petit frère dans leurs jeux.
Marie se demande comment s’assurer que les trois enfants puissent développer une bonne ambiance dans la fratrie.

Est-ce que les deux grands vont laisser de la place à leur petit frère ?

Pourquoi se poser la question de l’entente dans la fratrie ?

Avant même de répondre au fond de la question de Marie, j’ai envie de m’arrêter sur le fait qu’elle se pose cette question.
Il est intéressant de comprendre pourquoi elle se la pose.

Cela me semble important et rejoint une démarche à laquelle je suis très attachée, c’est celle de la conscience.
Car, si on parle souvent d’éducation positive, on peut aussi parler d’éducation consciente.
Or, c’est un terme qui me plaît et me parle particulièrement puisque l’idée, c’est de régulièrement faire un pas en arrière et se poser des questions sur ce qu’on est en train de vivre, sur ce qu’on veut développer à long terme et sur les effets de nos attitudes par rapport à nos enfants, pour se positionner un peu différemment.

Donc, l’étape de conscience ici serait de se poser la question suivante :
Pourquoi Marie est-elle attachée au fait que ces enfants se sentent tous bien ?
Pourquoi tient-elle à ce que le plus jeune des enfants arrive à intégrer cette dynamique familiale déjà établie des deux plus grands ?

Les besoins derrière cette entente entre frères

La réponse peut sembler évidente (qui n’a pas envie que ses enfants s’entendent bien ?), mais elle permet de voir ce vers quoi on se dirige, ce que l’on aime, ce à quoi on aspire, ce vers quoi on veut orienter notre boussole.

Peut-être qu’il y a chez Marie un fort besoin d’harmonie dans la famille.
Peut-être qu’il y a un besoin de collaboration et de coopération…

Selon ce qu’elle recherche exactement, ce n’est pas tout à fait la même chose qu’elle va chercher à développer entre ses enfants.

Peut-être que c’est un besoin d’empathie ? Ou un besoin de partage ?

Le fait d’être dirigée par ces envies-là, l’envie de nourrir ces besoins-là, va pouvoir lui permettre de créer des choses qui ressemblent à ce qu’elle veut créer, de manière plus fine.

Et à la fois, dans cette « étape de conscience », il existe une autre possibilité : celle d’être dirigée par ses peurs

Être dirigée par ses peurs

Peut-être que Marie craint que le plus jeune ne soit pas inclus dans ce duo que forment les deux plus grands.
Peut-être parce qu’il y a chez Marie une peur du rejet, qui vient de son histoire à elle.

Or, c’est intéressant d’être dirigée plus par ses envies et ses aspirations que par ses peurs.

Voilà pourquoi s’arrêter une seconde pour voir un petit peu ce qui se cache derrière cette question-là a son importance.

Après tout, le fait que le petit ne soit pas encore intégré au jeu des grands, pour l’instant, c’est assez naturel.
Donc, peut-être qu’il n’y aura rien besoin de faire pour que ça se passe tout naturellement et que cette crainte n’a pas vraiment lieu d’être.
Et donc un peu comme le dit ma mère : « le pire n’est pas certain » !

Poser de la conscience

Alors, pourquoi Marie prend-elle le temps de s’interroger en avance de phase là-dessus ?

Peut-être que chez elle, il y a une peur qui fait écho à quelque chose qu’elle aurait vécu.
Je ne suis pas en train de jouer les psychologues et de dire qu’il faut absolument que Marie guérisse de ses propres peurs avant d’aborder son rôle de maman. Je dis juste que c’est intéressant de se poser les questions de l’origine de nos interrogations et de nos envies. 

Par exemple, si on se rend compte qu’il y a effectivement des peurs là-dessous, on peut essayer de décaler la question.

Finalement, toutes les familles ne sont pas pareilles, et toutes les situations ont leurs avantages et leurs inconvénients.
Voyons donc quels seraient les avantages d’une dynamique familiale qui resterait telle qu’elle est ?

Imaginer la possibilité que la fratrie ne s’entende jamais vraiment

Imaginons que les deux grands restent très complices sans forcément inclure le dernier.
Quels seraient les avantages pour ces deux grands et quels seraient les avantages pour le dernier ?

Encore une fois, là aussi, il y aurait des avantages, comme dans toute situation.
En voyez-vous ?
Voici ce qui me vient.

Pour les deux grands

  • consolider leur complicité
  • disposer d’un vrai confident au sein de la fratrie
  • développer un lien fort basé sur le partage

Pour le plus jeune

  • développer son autonomie
  • apprendre à se positionner sans être dépendant des aînés
  • acquérir de la confiance en lui par son indépendance

Qui dit qu’un benjamin qu’on intègre et qu’on couve développera la même confiance en lui ?
Je pousse peut-etre un peu les choses, mais vous voyez l’idée : toute situation a ses avantages et ses inconvénients !

Comment encourager l’intégration du petit dernier dans la fratrie ?

Passons maintenant aux conseils concrets pour voir comment faciliter l’intégration du plus jeune dans la dynamique de ses grands frères.
Une fois qu’on a dit cela et qu’on a pris conscience, on peut quand même se poser la question de comment faciliter l’intégration du petit dernier dans cette dynamique familiale, comme Marie se questionne.

Première approche : développer l’entente quand elle est là

Le premier conseil que j’ai à donner à Marie – et qui s’applique à d’autres choses que cette question de l’entente dans la fratrie, c’est qu’il est toujours plus facile de chercher plus de quelque chose que moins de quelque chose.

Observer les moments où le petit est intégré

donc, au lieu se focaliser sur les moments où il n’est pas inclus, et chercher à les faire disparaitre, il vaut mieux repérer les moments où il l’est, et essayer de les développer.

Oui, c’est toujours plus simple de développer quelque chose qui existe déjà, qu’on veut faire grandir et à quoi on veut donner plus de place, que de partir de quelque chose qu’on veut voir disparaître.

Parce que l’énergie qu’on met face à quelque chose qu’on a envie de voir grandir, est justement dans la construction, dans l’élan, dans le développement, contrairement à cette énergie un peu négative de rejet, de ce qu’on veut supprimer.

Accentuer ces moments d’entente

On peut donc choisir plutôt d’accentuer les moments où les frères passent du bon temps ensemble.
Même si les grands ont une grande complicité, il y en a très probablement.

Le parent peut alors saisir cette opportunité de souligner cette entente, par exemple avec une réflexion du type « J’ai l’impression que vous passez un chouette moment tous ensemble... »

Dans ma remarque ici, je suis uniquement dans la description : j’ai l’impression, mais je n’affirme rien.
Je pose comme hypothèse qu’ils passent un chouette moment tous ensemble…
Eux, ils ont le droit de penser cela ou de penser autrement.

On peut même leur poser la question en fin de journée : « C’était chouette quand vous avez fait ça avec votre petit frère ? »
Et ils ont le droit de répondre comme ils ont envie.
Moi, ce que je fais en décrivante et en interrogeant, c’est que je les aide à ancrer en eux le fait qu’ils passent effectivement de bons moments avec leur petit frère. 

Mais je ne suis ni dans le compliment, ni dans l’évaluation.
L’évaluation, ce serait quelque chose du type : « C’est chouette quand vous passez un moment avec lui. Bravo pour ça les garçons ! » ou « Ah, vous êtes tellement gentils de l’intégrer à votre jeu. »
Le problème de ce compliment, c’est qu’il peut encourager à développer un comportement non pas pour le plaisir ressentir mais pour faire plaisir à l’adulte.
C’est toute la différence entre la motivation interne ou externe.

Ce que l’on cherche ici, c’est aider les enfants à être à l’écoute de leur propre joie quand les moments partagés sont agréables.

Instaurer un rituel de complicité

On peut même accentuer aussi avec une espèce de rituel qui serait la complicité du jour, par exemple.

Ainsi, tous les soirs, on pourrait dire : « Tiens, quel a été le moment complice du jour ?« 
Et, chaque jour, noter ou décrire un moment où il y a eu une complicité avec un autre membre de la fratrie ou un autre membre de la famille.
Cela pourrait être aussi avec maman ou papa.

Forcément, si on fait ça, il y aura des moments où il y aura complicité avec le plus jeune.
Et encore une fois, c’est une façon de le mettre en valeur et donc d’aider l’enfant concerné à être conscient de cette complicité, qui existe déjà même avec l’enfant qui est plus jeune.
Avec ce rituel, ils sont pro-actifs et ce sont eux qui cherchent.

Deuxième approche : créer des opportunités d’intégration

Le deuxième conseil qu’on peut donner et qui va se décliner de différentes manières, est le fait de créer des opportunités pour intégrer le plus jeune dans la dynamique familiale.

Un jeu pour développer l’empathie

Alors déjà, pour intégrer le plus jeune, il y a cette notion de développer l’empathie. 
Plus on a de l’empathie pour quelqu’un, plus on est proche de lui, plus on l’intègre dans nos préoccupations.

Donc, un jeu du type “Se mettre à la place de…” me semble une piste pour pouvoir développer un peu l’empathie envers le plus jeune.
J’imagine quelque chose du type :  « Tiens, on fait un jeu ! On imagine que là t’es ton petit frère. Comment vois-tu les choses depuis son point de vue, quand ça se passe comme ça ?« 

Se mettre à leur place de quelqu’un, c’est voir le monde d’un autre œil : depuis l’œil de l’autre.
Cela peut permettre de développer aussi la complicité indirecte, dans la mesure où l’on comprend mieux ce que vit l’autre et donc on a plus envie d’être avec lui.

Inviter à inspirer

On peut également demander aux plus grands de montrer à leur petit frère comment on fait quelque chose.
Attention : je ne parle pas d’enseignement au sens de “Apprends lui à…”, qui mettrait probablement les grands dans une posture trop directive (comme ils le voient souvent autour d’eux…)

Il s’agit plutôt de leur expliquer que les enfants apprennent beaucoup par le modèle. Ainsi, faire quelque chose devant le plus jeune permet de montrer et d’inspirer.

Un exemple concret :

Imaginons un petit enfant qui joue à un jeu où il faut mettre des formes dans des trous.
(Tout à fait typique d’un enfant d’un an).
On peut très bien imaginer un des grands, qui joue à ce jeu devant lui, juste un moment.
Il joue devant lui parce que lui va savoir mettre les bonnes formes au bon endroit et puis c’est tout.
Ensuite, il laisse le bébé faire.
Il peut l’observer, mais le laisse faire sans commenter, parce que le plus jeune a besoin aussi d’essayer, de se tromper, etc. Mais, le fait d’avoir vu son grand frère faire va l’aider à voir que c’est possible.

Cela peut être une façon de créer de la complicité entre les enfants. 

Faire un petit jeu spécifique

La troisième idée qui me vient, c’est de faire, carrément, un petit jeu spécifique.

Si vraiment Marie a envie de développer cela chez ses enfants, elle peut créer un petit jeu avec ses grands avec des papiers à tirer pour faire une activité minute avec le petit frère. Ce serait de petits défis comme :

  • jouer à coucou avec ton petit frère
  • faire rire ton frère
  • chanter une chanson

Montrer l’exemple !

Et la dernière idée que j’ai et qui va faire le lien avec cette espèce de parentalité consciente, c’est tout simplement d’inclure soi-même le plus jeune dans certains jeux qu’on fait avec les plus grands. 

Et pourquoi cela ferme la boucle ?
Parce qu’encore une fois, nos enfants n’apprennent jamais mieux que par le modèle.

Et donc si on se pose la question de comment ils peuvent, eux, intégrer le plus jeune dans la dynamique familiale, la meilleure façon de faire, en fait, c’est de le faire nous-mêmes.

J’ai des souvenirs de moments où on faisait des jeux de société avec nos plus grands, et que les plus jeunes étaient à côté de nous : on leur donnait certaines pièces.

Typiquement si on jouait aux échecs, au fur et à mesure que les pièces d’échecs étaient éliminées de l’échiquier, les pièces éliminées pouvaient être mises dans les mains du plus jeune, qui jouait avec ces pièces.
De sorte que, d’un certain côté, il était avec nous dans le jeu, même s’il ne participait pas au jeu, puisqu’il n’en avait évidemment pas la possibilité à ce moment-là.
Mais cela permettait quand même qu’il soit inclus dans l’activité, puisqu’il jouait avec les mêmes choses et à côté de nous.

Le faire nous-mêmes, c’est aussi une façon de montrer à nos enfants comment ils peuvent le faire à leur tour.
À un moment, par exemple, où les deux grands décident de jouer ensemble et d’avoir quand même la possibilité pour le petit frère d’être à côté sans que ce soit dérangeant, en se sentant appartenir au groupe. 

Conclusion : transformer la crainte en moteur positif

Voilà les conseils que j’aurais aujourd’hui pour Marie.
J’espère qu’ils vous ont parlé à vous aussi.

Ces différentes pistes visent à transformer sa crainte en opportunité pour cultiver la complicité et l’autonomie.

En valorisant les moments de complicité existants, en créant des opportunités d’intégration et en montrant l’exemple, nous pouvons aider à renforcer l’entente dans la fratrie.

N’hésitez pas à partager vos idées ou à apporter votre propre expérience sur la façon dont vous avez favorisé l’intégration du plus jeune dans votre famille !

📌 Ressource pour aller plus loin
Bien sûr, l'entente dans la fratrie ne se construit pas en un jour, et malgré nos efforts, des tensions peuvent exister.
Si vous cherchez des outils concrets pour aider vos enfants à mieux gérer leurs conflits et favoriser une relation plus apaisée dans la fratrie
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Quand nos enfants se disputent, en général, on n’a qu’une hâte : celle que ça s’arrête !! Et dans notre hâte, on commet ces erreurs communes face aux disputes entre enfants.

Malheureusement, ces disputes ne concernent pas que les protagonistes, mais bien tout l’entourage.
Chaque dispute nuit à l’ambiance générale, tout le monde se sent tendu, et toute la suite s’en ressent.

Pourtant, on aimerait bien que nos enfants sachent comment faire face au conflit sans en passer par de l’agressivité et de la violence.
On voudrait que nos enfants expriment différemment leur colère, qu’ils se respectent et qu’ils trouvent des solutions à leurs conflits qui conviennent à tous.

Bien sûr, on est conscient que tout cela demande un apprentissage… mais comment faire pour les y aider ? Pour que ce soit plus rapide ?

Je crois qu’en fait, on s’y prend souvent de manière maladroite, sans même s’en rendre compte.

Aider nos enfants dans leur dispute n’est pas évident. Comme d’habitude, on a tendance à reproduire ce qu’on a appris, même quand on constate que ça n’aide pas tellement la situation à moyen terme. Et c’est comme ça qu’on reproduit, encore et encore, des erreurs communes face aux disputes entre enfants, sur lesquelles j’attire votre attention ici.

Parce qu’on ne sait juste pas comment faire autrement.

Ce qu’en disent les enfants…

Avant d’écrire cet article, j’en ai parlé à mes enfants.

Je leur ai demandé quelles étaient pour eux les attitudes des adultes face à une dispute entre enfants qui étaient aidantes, et celles qui ne l’étaient pas.

Mon fils Léon (10 ans) m’a simplement répondu :

« Celles qui sont aidantes, c’est tout ce que tu fais toi, et celles qui n’aident pas, ce sont celles des autres adultes. »

Alors au delà de la flatterie… il y avait un point important dans sa réponse !

Parce qu’il ne faut pas croire que je suis magiquement compétente quand il s’agit de réagir à une dispute ! Non, j’ai beaucoup appris, j’ai beaucoup appliqué, amélioré, affiné, et… en fait j’apprends encore, au quotidien !

S’il a l’impression que mes attitudes sont aidantes, et pas celles des autres, c’est parce que les autres (comme moi il y a quelques années) n’ont pas appris à adopter des attitudes aidantes. Ma manière de réagir aux disputes a complètement changé depuis que je chemine, et j’ai maintenant beaucoup à transmettre sur ce sujet.

C’est pour cela que j’ai créé la formation « En finir avec les disputes dans la fratrie »… mais je vous en reparlerai plus loin !

Quant à ce que m’a dit Anatole, je vous en parle dans la première des erreurs communes

Erreur 1 – Négliger les émotions

Quand il y a une dispute, c’est qu’il y a des émotions. Et, en général, des émotions fortes.

Evidemment : si personne n’était sous le coup de l’émotion, tout se réglerait dans le calme, voire il n’y aurait même pas conflit, parce que chacun aurait la faculté d’écouter l’autre.

Donc, faire fi des émotions présentes, cela revient à nier la dispute.

Cela se traduit par 2 tendances possibles :

celle, justement de vouloir effacer la dispute, ou bien celle de chercher à « raisonner » un enfant encore sous la vague de son émotion.

En « effaçant » la dispute

C’est d’ailleurs parfois littéralement ce qu’on leur dit : « Pas la peine de se disputer pour ça ! ».

En fait, ce n’est pas comme si les enfants AIMAIENT se disputer…

S’ils se disputent, c’est que, pour eux, à ce moment-là, C’EST important.

Suffisamment important pour que ça crée ces émotions.

On ne peut pas toujours le comprendre, et je dois dire qu’il m’arrive encore de leur renvoyer un peu ça… Par exemple en demandant : « C’est tellement important pour toi que ça vaut le coup de se disputer ? »

Quand je dis ça, je l’avoue, mon ton n’est pas toujours exemplaire.. dans le fond, il reflète probablement que je ne trouve pas ça tellement important… mais j’essaye de rester quand même dans l’accueil et la curiosité, comme je le peux, en encourageant quand même à une certaine prise de recul. De mon mieux. Bref.

Tout ça pour dire qu’aborder la situation sous l’angle : « Arrêtez de vous disputer ».. eh bien, comment dire… ça n’a aucune chance de marcher, en fait !

Selon mon fils Anatole (8 ans), une attitude qui n’aide pas du tout, c’est quand l’adulte dit : « Arrêtez, ou je vais devoir vous punir »

Il m’explique que non seulement ça n’aide pas, mais même ça empire les choses !

« Parce que quand on se dispute, on est déjà énervé contre l’autre, alors si en plus on se fait punir, on considère que c’est de sa faute, et on lui en veut encore plus ! »

Logique, non ?

En cherchant à raisonner

L’autre piège, quand on oublie de considérer les émotions, c’est de vouloir directement aller vers un raisonnement pour trouver une résolution.

Sauf que, quand on est sous le coup de l’émotion, on n’est pas capable de raisonner !

Donc, d’abord l’écoute et la validation, ensuite seulement les explications.

Ah tiens, tant qu’on parle d’entrer dans le raisonnement… c’est une transition parfaite pour l’erreur commune suivante.

Erreur 2 – Traiter seulement la partie émergée de l’iceberg

Au moment où on peut vraiment parler avec les enfants, sans que des émotions trop présentes empêchent la conversation, on a cette tendance à rester « collé » à l’épisode.
Comme si, lorsque mon fils Anatole empêche sa copine de tirer dans le ballon, son objectif était vraiment de l’empêcher de tirer dans le ballon !

Si on en reste là, on va entrer dans des considérations du type « toi, quand tu joues au ballon.. », ou « tu peux attendre ton tour ». Bref, on ne va traiter que la partie émergée de l’iceberg, sans chercher à comprendre tout ce qui se joue derrière, sans voir la VRAIE raison de la dispute.

A ce moment-là, pourtant, Anatole cherche à vivre quelque chose de fort pour lui. Il se sent seul, triste, déçu, parce que son copain lui a dit qu’il ne voulait plus jouer avec lui, et il cherche de la compagnie, il voudrait recevoir de l’empathie, il veut sentir qu’il a le pouvoir de faire en sorte que les autres se sentent comme lui et le comprennent….
Waouh ! Mais si on n’adresse que le pied devant le ballon, on passe complètement à côté de tout cet aspect sous-jacent qui est en fait fondamental !

Seulement voilà : pour réussir à aborder les choses autrement, il faut pouvoir prendre du recul, et gagner en conscience.

C’est l’objectif de tout le module 1 de la formation « En finir avec les disputes dans la fratrie ».

Erreur 3 – Devenir l’arbitre de la dispute

Ça, c’est vraiment une erreur commune face aux disputes entre enfants. C’est une erreur classique, et normale.

Évidemment, on a vu tous les adultes autour de nous faire de même en grandissant.

Comme s’ils savaient mieux que les enfants ce qui était bien et mal, ce qui nous convenait, et ce qu’il fallait décider.

Bien sûr, nous avons un rôle de guide auprès de nos enfants. Nous avons la responsabilité de leur transmettre certaines valeurs, certaines règles de vie, et en particulier le respect de l’autre. Mais imposer le respect n’enseigne pas le respect.

D’autant que quand on joue le rôle de l’arbitre, on se trompe toujours !

Pourquoi ? Parce qu’on applique alors l’une, l’autre, ou un mélange des 2 méthodes suivantes :

On cherche le coupable

Avant de pouvoir juger, il nous faut comprendre.

Donc, on commence par chercher le « coupable ».

Rien que dans la démarche, on voit déjà qu’on part mal. Enfin, je dis ça avec le recul… peut-être que vous ne le voyez pas encore, parce que vous n’avez pas encore parcouru le chemin que je parcours depuis plusieurs années, et sur lequel j’avance encore !
Laissez-moi donc expliciter un peu mieux ce que je veux dire.

Quand on cherche un coupable, on reste dans une logique binaire de « bien » et de « mal ».
On entretient implicitement l’idée que l’un des deux a tous les torts.
Ce qui aura un tas de conséquences néfastes sur l’ambiance générale à moyen terme :

  • personne ne va vouloir s’excuser, puisque ça voudrait dire prendre TOUS les torts à sa charge. Or, il faut être deux pour se disputer. En général, il y a des torts des 2 côtés, et des raisons des 2 côtés. Quand on apprend nos enfants à demander pardon (et c’est l’objet d’un contenu entier du module 3 de la formation « En finir avec les disputes dans la fratrie »), on leur apprend en fait à prendre la responsabilité de ce qui les concerne, sans cette notion de « perdre » contre l’autre.
  • celui qui a été déclaré coupable va soit se sentir misérable, et ça ne l’aidera certainement pas à se sentir mieux pour se comporter mieux ; soit il en voudra encore plus à l’autre, et gardera alors un ressentiment qui s’exprimera, sans nulle doute, sous la forme d’une nouvelle dispute dont on vient de semer les graines…
  • celui qui a été déclaré non coupable en ressortira avec un sentiment de supériorité qui confirmera qu’il a raison de se disputer avec son frère / sa soeur, et risque bien de remettre ça en pratique rapidement
  • on encourage un clivage qui crée ou entretient la rivalité

En éducation positive, on ne cherche pas des coupables, on cherche des solutions.

On cherche à être « juste »

D’un certain côté, chercher le coupable, c’est chercher à être juste, chercher à voir où sont les torts, ce qu’il faudrait « réparer »…

Ça part d’une bonne intention : celle de la justice.

Mais que veut dire être juste ?

Sait-on RÉELLEMENT ce qu’il s’est passé ?

Oui, on peut recevoir le récit de l’épisode. Couvre-t-il bien tout ?

A-t-on bien pris en compte que le point de départ, c’était en fait un sentiment de jalousie qui datait de la veille quand… ?

Toute cette partie cachée de l’iceberg… la voit-on ?

Comment peut-on prétendre être juste alors qu’on ne sait pas vraiment ce que chacun vit ?

Ah, et d’ailleurs : quand on intervient pour être sûr que chacun ait « la même chose », est-ce qu’on tient compte des besoins de chacun ?

Pour être juste, vaut-il mieux chercher l’égalité, ou l’équité ?

Argh… tant de questions…

En fait, je crois que ce sont les enfants qui pourront nous aider à être justes. C’est à eux de savoir ce qu’ils vivent, ce qui leur convient, ce qui fera le plus sens en fonction de où ils en sont, et de ce qu’ils sont prêts à accepter, à donner, à recevoir.

On ne peut jamais être juste si on ne les implique pas dans la rechercher de la solution !

Et donc, forcément, en prenant parti, on crée, là encore, du ressentiment.

Bon.

Alors… facile… il suffit de…

Erreur 4 – Les laisser se débrouiller seuls

Ah oui, mais non !

Je sais, cet article vous perturbe. Moi aussi, j’ai été perturbée quand j’ai appris tout ça…

Alors, d’abord, avec ces 3 premières erreurs, on prend conscience de tout ce en quoi on est maladroit quand on intervient dans les disputes.

On s’aperçoit que notre intervention fait plus de mal que de bien.

La conclusion qui s’impose, c’est donc, simplement, d’arrêter d’intervenir ! De les laisser gérer la situation.

Parce que c’est en pratiquant qu’on apprend, donc il s’agit de les laisser pratiquer, expérimenter…

Et vous trouverez effectivement de nombreux articles d’éducation positive qui vous conseilleront ça.

MAIS

mais pour que leur pratique les fasse avancer dans la bonne direction, encore faut-il qu’ils aient un modèle à suivre, non ?

Nos enfants apprennent à parler seuls parce qu’on leur parle.
Si on prononçait devant, 90% du temps, des mots tordus… eh bien ils parleraient avec des mots tordus, évidemment.

Et c’est ce qui se passe avec la gestion de conflit.

Je souhaitre TRÉS fortement que cela change. Mais aujourd’hui, la réalité, c’est que la plupart des adultes

1- ne savent pas mener une gestion de conflit respectueuse

2- ont tendance à user de leur pouvoir pour imposer leur solution

Donc, si on laisse les enfants se débrouiller seuls, ils vont faire la même chose.

cqfd.

DONC

Donc, si on veut réellement amener nos enfants à savoir faire face au conflit autrement qu’en se criant dessus.

Si on veut qu’ils sachent écouter l’autre, qu’ils sachent exprimer leur problème, qu’ils sachent trouver d’autres méthodes que l’agressivité, qu’ils sachent comment chercher des solutions qui pourraient convenir à tous… il va falloir les accompagner.

Seulement, pour ça… il faut savoir le faire. Et on n’a pas appris.

La bonne nouvelle ? On PEUT apprendre !

Et moi, maintenant, je crois vraiment que c’est notre responsabilité.

C’est grâce à cet apprentissage, et cet accompagnement qu’on se retrouve avec un enfant qui a le sentiment que nos attitudes sont aidantes, et que celles des autres adultes ne le sont pas.

Je ne cherche pas à me vanter. Je me suis donnée du mal pour apprendre à sortir du modèle reçu. Et aujourd’hui, je rêve que ce soit le cas pour BEAUCOUP beaucoup plus d’adultes. Parce que ça changerait tout pour nos enfants, et pour le monde en général, si on savait vraiment comment enseigner la paix !

Erreur 5 – Laisser passer l’opportunité

Enfin, vous l’aurez peut-être compris à la lecture de tout ce qui précède, l’erreur que nous faisons devant les disputes de nos enfants, c’est de laisser passer l’opportunité que cette dispute représente.

Oui, la dispute est une opportunité.

Nos enfants ont (comme nous d’ailleurs) une foultitude de compétences relationnelles à développer.

Le conflit sera présent dans leur vie, ça ne fait aucun doute.
Pour que le conflit ne se transforme pas en dispute (c’est à dire la version agressive du conflit, qui, lui, est normal – et même souhaitable parfois, parce qu’il nous encourage à nous remettre en cause), il faut savoir y réagir.

Si on passe d’une dispute à l’autre avec l’attitude du « pompier », en cherchant uniquement, à chaque fois, à éteindre le feu ; sans jamais prendre le temps de leur apprendre à jouer avec les allumettes, alors ils ne développeront jamais ces compétences de vie tellement précieuses !

Alors, ne faisons pas cette erreur.

Au contraire, saisissons cette dispute comme une opportunité d’enseignement, pour, comme l’écrit Morgane en finissant la formation « En finir avec les disputes dans la fratrie », « ramener de l’harmonie au sein de la famille grâce à l’écoute de tous, parents comme enfants, pour trouver un nouvel équilibre dans le respect de tous. »

Vous êtes partant ?

Comme bien d’autres parents, vous êtes fatigués d’entendre vos enfants se disputer… Les disputes entre frères et soeurs sont souvent un des premiers vecteurs d’usure des parents.

Ces disputes et autres chamailleries pèsent sur l’ambiance familiale, et vous ne savez pas toujours comment réagir. 

Faut-il intervenir ? Faut-il les laisser gérer la situation ?

D’un certain côté, vous savez que ces disputes sont normales, que les conflits font partie de la vie. Vous aussi, vous vous disputiez avec vos frères et soeurs… 

Mais vous avez quand même envie d’en sortir, de voir un peu plus d’harmonie, entre eux, et dans la famille en général. 

Par ici, on parle régulièrement de l’ambiance familiale, alors, bien sûr, on a aussi travaillé sur les disputes dans la fratrie. Et je vous assure qu’on peut vraiment faire en sorte que les choses changent ! Que les disputes soient moins fréquentes, et que nos enfants sachent comment aborder les conflits posément.

Si vous voulez écouter cet article sous sa forme audio, en voici les enregistrements.

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Pourquoi les frères et soeurs se disputent

D’abord, j’aime bien comprendre. 

Je trouve que parfois, rien que de prendre conscience, d’avoir un éclairage autre, ça permet de bouger les choses. 

Alors voilà déjà un bon point de départ : comprendre d’où vient la dispute. 

Ça parait évident, mais on en prend rarement le temps quand on n’y est pas sensibilisé…

Alors, à la place d’essayer de comprendre, on commence en général par passer par les réactions suivantes.

“Que cette dispute disparaisse !”

D’abord, on aimerait bien qu’il n’y ait pas de dispute. Tout simplement. 

Ça a l’air idiot, mais c’est tellement ancré en nous qu’on a tendance à vouloir faire disparaitre cette dispute le plus vite possible. 

Voir nos enfants se disputer, ça heurte notre rêve d’une famille harmonieuse, notre idéal d’enfants qui s’entendent bien.

Voir nos enfants se disputer, ça va à l’encontre de nos besoins de facilité, et de fluidité…

Alors, on commence souvent par tenter de nier cette réalité dont nous ne voulons pas. 

C’est un peu comme pour les émotions…

On voudrait que notre enfant n’ait pas peur, alors on lui dit “ne t’inquiète pas”, comme si ça pouvait suffire à régler le problème…

Face aux disputes dans la fratrie, on va dire “Arrêtez de vous disputer !” , et c’est tout.

Ça revient un peu à fermer les yeux, et à croiser les doigts bien fort en disant “abracadabra” et en espérant que quand on rouvrira les yeux, la dispute aura disparu !

Quand on fait ça, on ne prend tout simplement pas en compte la réalité de ce qu’ils vivent.

“Qu’est-ce qui se passe ?”

Au bout d’un moment, on comprend que la dispute ne peut pas s’envoler si facilement. 

Donc, on passe au traditionnel “Qu’est-ce qui se passe ?”, pour essayer de comprendre, et aider à résoudre le problème. 

Oui, mais… si on en reste à ce qu’il se passe dans cette situation, on reste en fait à la couche superficielle. A ce qui se voit. Mais on ne comprend pas ce qui se joue en toile de fond.

Pensez-y… 

Ça vous est déjà arrivé d’intervenir dans une dispute, de demander ce qu’il se passait, de régler le problème, et de retrouver vos enfants en train de se disputer de nouveau pour autre chose ?

Comme s’ils ne cessaient de se chercher ?

C’est parce que vous n’avez pas touché à la VRAIE raison derrière la dispute ! 

Comprendre la vraie raison de la dispute

Soyons clair, au départ, ce n’est pas évident de changer notre approche. 

Il s’agit de faire un pas en arrière, de prendre un peu de recul. 

Mais contre toute attente, ce n’est en fait pas si compliqué. 

Pour voir vraiment ce qui se joue, il suffit d’être un peu guidé. 

La logique est en réalité simple – la voici : 

Les enfants, comme tout le monde, ont des besoins.

Et, à certains moments, il leur semble que la dispute est la seule stratégie à leur disposition pour nourrir le besoin qui domine. 

C’est aussi simple que ça.

Alors, imaginez : 

si on comprend bien ces besoins – et, bonne nouvelle, ça nous servira dans des tas d’autres situations que celles des disputes dans la fratrie ! – 

puis qu’on fait le lien entre ces besoins et les raisons derrière les disputes, 

alors il est plus simple d’arrêter de nier la réalité, et de chercher ailleurs la porte de sortie, vous ne croyez pas ?

Une fois qu’on voit clairement comment ces besoins peuvent se traduire en disputes, on a enfin d’autres pistes.

Quand on va comprendre ce qui se joue derrière la dispute, on va naturellement arrêter de nier la réalité. Parce que ça reviendrait à nier également le besoin de l’enfant, ou en tout cas de passer outre ce besoin. 

Et à la place, on va essayer de trouver d’autres stratégies pour nourrir ces besoins, pendant et en dehors de la dispute, aussi ! 

De sorte que l’ambiance générale va peu à peu s’apaiser…

Est-ce facile ?

Comme je l’écrivais au début du paragraphe précédent, ce n’est pas évident… simplement parce qu’on ne l’a pas appris.

Mais en fait, ce n’est pas très compliqué. 

Il suffit d’être un peu guidé, un peu formé. 

👉🏻 C’est ce que je propose à travers ma formation « En finir avec les disputes dans la fratrie »

Ensuite, enfin, on retrouve une sorte de choix dans nos réactions. 

Au lieu de réagir de manière réflexe, parce qu’on ne sait pas trop quoi faire d’autre, parce qu’on se sent démuni, on retrouve une sorte de choix. 

On peut décider, en conscience, de ce qu’on va faire – y compris dans ces moments où l’on sait que notre réaction n’est pas idéale, mais que c’est le mieux dont on est capable à ce moment-là, nous aussi ! 

Comment faire pour que nos enfants s’entendent ?

C’est triste de voir un frère et une soeur, deux frères, ou deux soeurs, qui ne s’entendent pas…

J’entends même parfois des mots forts de la part des parents : « Mes garçons se détestent », « mes filles ne se supportent pas »…

Quand on voit nos enfants qui se provoquent, qui s’agressent, qui se tapent, qui crient l’un sur l’autre, ou tout simplement qui s’ignorent… on se sent parfois dépassé.

On en conclut vite à une mésentente insoluble.

Certains parents avec qui j’échange me disent qu’ils craignent que la relation dans la fratrie ne s’améliore jamais.

C’était par exemple le cas d’Isabelle, qui m’écrivait, en mai : « Mon fils (8ans) fait une sorte de jalousie envers ma fille (3ans) ce qui induit les disputes. 
Mon fils refuse de jouer avec sa sœur alors qu’elle réclame pour jouer avec lui et ça la rend triste. »

Lorsqu’Isabelle passe le pas et décide de s’inscrire à la formation « En finir avec les disputes dans la fratrie », fin août, elle écrit :

« J’ai l’impression que mes enfants ne tissent pas vraiment de liens entre eux. 
Je vois que ma fille est fort affectée et ça me fait mal au coeur. J’ai le sentiment que mon fils aurait préféré rester un enfant unique et que ma fille rame pour que son frère veuille bien jouer avec elle. »

On imagine aisément la tristesse d’Isabelle, constatant cette indifférence de son aîné envers sa soeur…

D’où vient la complicité entre les frères et soeurs ?

J’aimerais commencer par vous dire que, selon Thomas Gordon, ce n’est pas au nombre de leurs disputes que se dessine la relation future de nos enfants, mais plutôt au nombre de bons moments partagés.

Donc, plutôt que de vous focaliser sur les tensions, voyez tous les moments où cette complicité est déjà là.

Voyez tout ce que vos enfants partagent, ce qu’ils font ensemble, ce qui les unit, et construit peu à peu cette relation de fratrie qui aura toujours des hauts et des bas !

Ce qui ne veut pas dire que l’on ne doit pas quand même agir pour qu’ils se disputent moins (et/ou mieux !).

Ensuite, si vos enfants partagent peu de moments de complicité (comme dans le cas d’Isabelle ci-dessus), il suffit souvent d’un petit ajustement dans notre manière de faire.

Plus nous chercherons à imposer ces moments, moins cela fonctionnera.

En étant dans l’écoute, dans l’observation de ce qui se trame en toile en fond, dans une réaction mesurée et adaptée aux besoins de chacun, on ouvrira l’espace pour que chacun puisse trouver sa place dans la relation à l’autre.

C’est ainsi qu’après moins d’un mois dans la formation, Isabelle me raconte l’anecdote suivante, quasi-inimaginable un mois avant :

« Je ne vais pas écrire tous les exemples ici mais j’ai pu aussi aider mes enfants à désamorcer une dispute : 
Mon fils voulait jouer au camion mais ma fille à la dinette. 
Je leur ai demandé ce qu’ils pouvaient faire pour concilier les deux jeux et pour que cela fasse plaisir à tout le monde. 
Mon fils a alors proposé de jouer au livreur, ma fille faisait la cuisine, ils mettaient les plats dans des doggy bags et venaient me les livrer à la cuisine (pendant que je préparais le souper). »

Alors, je vous parle de comment agir ?

Deux manières d’agir pour que les enfants ne se disputent pas

Quand on identifie les besoins et les raisons derrière les disputes, on peut alors agir de deux manières : 

  • de manière préventive
  • de manière réactive

Réagir de manière préventive

Parfois, un sentiment de rivalité, ou de jalousie s’est installé entre nos enfants.

Il est alors d’autant plus important de savoir comment réagir à la dispute, car, plus on se placera en arbitre, et plus on aggravera les choses !

Mais avant même de parler de comment gérer les disputes, on peut facilement faire évoluer certaines de nos habitudes pour baisser le ressentiment, les frictions, et faire en sorte que nos enfants s’entendent mieux.

C’est une bonne manière d’enclencher un cercle vertueux :

si les conflits diminuent en nombre, toute la famille, parents et enfants, gardera plus d’énergie pour faire face à ceux qui se présenteront encore. 

Or, en tant que parent, on a vraiment des leviers sur lesquels on peut agir pour baisser la rivalité dans la fratrie, pour aider les enfants à se sentir écoutés… des leviers qui sont malheureusement souvent à l’opposé de ce que l’on a tendance à faire ! 

Car la rivalité vient aussi de certaines de nos réflexions, de nos attitudes, ou même de règles que l’on pose, sans bien réfléchir à leur implication…

Tout le module 3 de la formation « En finir avec les disputes dans la fratrie » est d’ailleurs dédié à ce que j’appelle l’environnement : tout ce qui vient autour des disputes, et qui va nous permettre de réellement baisser le ressentiment, les tensions latentes qui existent souvent entre nos enfants.

Quand j’ai découvert tout cela, je me suis vraiment demandé pourquoi on ne l’avait pas appris !

Vous voyez de quoi je parle ? Toutes ces prises de conscience qui nous viennent quand on chemine vers la parentalité positive, et pour lesquelles on se dit souvent : “Mais pourquoi personne ne m’a jamais expliqué ça avant ??”

Donc, si vous voulez déjà commencer, là, tout de suite, à modifier certaines de vos habitudes pour alléger l’ambiance, 

👉🏻 Téléchargez le guide “Disputes : 6 habitudes à modifier pour les diminuer”

Réagir de manière réactive

Vient le moment de la dispute… et là, il est bon d’avoir des billes. De savoir où on veut aller, et comment on va intervenir (ou pas).

Vous allez voir, dans la suite de cet article, que la manière dont on réagit à la dispute peut vraiment transformer ce moment difficile en une occasion magique !  

Alors, sans plus attendre, je vais vous confier cette approche qui change tout…

Les disputes sont des opportunités d’apprentissage

Oui, j’ai l’intention dans cette partie de vous aider à changer de regard sur les disputes.

Vous allez voir, c’est possible. 

Et rassurez-vous : ça ne veut pas dire qu’il faut garder les disputes dans la fratrie ! Ça va juste bouleverser un peu votre manière de les gérer…

Le manque de respect entre frères et soeurs

Dans le fond, vous savez très bien qu’une vie sans conflit, ce n’est pas possible. 

Le conflit fait partie des relations sociales, et on aura toujours des occasions d’être en désaccord, ou en décalage avec l’autre. Des moments où les besoins de l’autre ne correspondent pas aux nôtres. C’est également vrai entre parents et enfants d’ailleurs, et on sait bien nous-même comme c’est parfois difficile à gérer !

Face à ces situations, ce qui nous pose problème, en réalité, ce n’est pas le désaccord, mais bien la manière d’y faire face. 

Ce que l’on voudrait – en tout cas, je me raconte que vous vous dites ça vous aussi – c’est un monde dans lequel on peut gérer le conflit sans manquer de respect à l’autre. 

Voilà bien pourquoi la manière d’aborder les disputes dans la fratrie sont liées à notre style éducatif.

Vous êtes ici sur le chemin de la parentalité positive, et cette notion de respect de l’autre est précieuse pour vous, comme pour moi. 

Le modèle de la gestion des disputes

Le problème, c’est que ce n’est malheureusement pas le modèle que l’on reçoit en général dans notre société.

Donc, si on laisse les enfants avec ce qu’ils observent autour d’eux, ils apprendront à faire face aux conflits exactement comme ils l’observent, c’est à dire sans respect.

En réglant le conflit par la force, en fait. (qu’elle soit physique ou autre)

Je sais, j’exagère un peu…

En réalité, la gestion du conflit est entrée dans le programme scolaire au primaire !

Bonne nouvelle !

Sauf que… sauf que les adultes qui entourent nos enfants ne sont pas formés à ça…

Honnêtement les choses progressent, et les ressources à ce sujet se multiplient, mais il reste qu’ils ont grandi dans un monde dans lequel on ne le leur a pas appris, alors ils font comme ils peuvent, et ils réagissent eux-mêmes aux conflits avec leur approche du plus fort, en décidant à la place des enfants comment ça doit être réglé.

Bref.

Faut-il intervenir dans ces disputes entre frères et soeurs ?

Voici une question récurrente, et oh combien importante, que je reçois de la part des parents. 

Et la réponse classique à cette question est NON. Y compris sur des sites d’éducation positive.

C’est là que ce que je vais vous dire diverge. Ça va faire toute la différence.

Car, si je suis ce que je cherche à vous enseigner, ma réponse est oui. Un grand OUI !

MAIS

en fait, je devrais plutôt répondre à la normande : ÇA DÉPEND…

C’est vrai qu’on entend souvent qu’il vaut mieux ne pas intervenir dans les disputes entre frères et soeurs, qu’il vaut mieux laisser les enfants gérer leurs conflits seuls… 

Dans la théorie, je voudrais bien pouvoir dire ça aussi. Parce que je sais que les enfants apprennent par l’exemple. Ils voient, ils reproduisent, il leur suffit de s’entrainer. 

MAIS… si on reprend l’idée du modèle précédent, on s’aperçoit que ça ne peut pas marcher. 

Justement parce que si l’on n’intervient pas, nos enfants vont simplement reproduire le modèle reçu, qui leur montre souvent comment on gère le conflit par la force. 

Donc… il va nous falloir intervenir pour leur montrer une autre manière de faire.

C’est aussi simple que ça.

Intervenir de la bonne manière !

MAIS… mais si nous ne savons pas non plus faire autrement ? Parce que nous non plus, on ne l’a pas appris ? Serons-nous alors capables d’intervenir de manière constructive ?

Parce que là, je reviens à l’idée de départ : si vous intervenez pour jouer les arbitres… il vaut effectivement mieux se retenir ! (A condition que cela ne devienne pas trop violent, évidemment)

Jouer les arbitres risque plutôt de mettre encore de l’huile sur le feu !

Donc, si c’est possible, il vaut mieux s’éloigner que de venir arbitrer un conflit qui ne vous concerne pas. 

Cependant, dans ce cas, vous êtes sûr que vos enfants n’apprendront pas à régler leurs conflits respectueusement….

Alors, bien sûr, je voudrais vous encourager au contraire, à intervenir… à condition de savoir comment

Or, la gestion du conflit, c’est comme tout, ça s’apprend !! 

Donc, je résume : 

L’idée c’est d’apprendre la gestion du conflit, puis d’intervenir dans les disputes pour montrer aux enfants comment ça marche, et les aider ainsi à développer cette compétence, avant de se retirer et de les laisser gérer !

Et, franchement, cette compétence, elle leur sera utile à vie (et à vous aussi, au passage !).

Un apprentissage pour la vie

Pensez à toutes ces compétences que l’on voudrait que nos enfants acquièrent…

Il n’y a pas si longtemps, je vous parlais de l’outil des 2 listes, pour penser à notre parentalité à long terme…

J’ai envie de vous faire ici une petite liste des compétences relationnelles que nos enfants peuvent apprendre à développer au détour de leurs disputes : 

  • savoir dire non
  • exprimer ses besoins
  • négocier
  • écouter ses émotions
  • être sensible à celles de l’autre
  • avoir de l’empathie
  • identifier ses limites
  • savoir poser sa limite sans agressivité
  • faire des choix
  • prendre des décisions
  • envisager d’autre possibilités
  • tenir compte de l’autre
  • s’affirmer
  • trouver des solutions ensemble
  • ah, et puis savoir demander pardon ! 

Et voilà comment les disputes dans la fratrie deviennent de vraies opportunités d’apprentissage !

Franchement… Ça ne vous donne pas envie de les voir se disputer maintenant ?

J’ai demandé à Claire, maman de 2 enfants de 3 et 6 ans qui suit la formation “En finir avec les disputes dans la fratrie” quelle était sa plus grande prise de conscience à la fin du premier module, et voici ce qu’elle m’a répondu : 

“Voir les disputes comme des opportunités d’apprentissage. Et donc non seulement pas quelque chose à éviter à tout prix (possibilité de me débarrasser de mon héritage familial dans lequel j’ai appris à me taire plutôt qu’à dire mon désaccord) mais aussi carrément une opportunité de développer un tas de compétences.”

Alors bien sûr… on peut essayer de faire disparaitre les disputes sans passer par cette case “gestion de conflit”, mais qu’est-ce qu’on leur apprendra alors ? 

A refouler leurs opinions, à s’écraser ?

Ce serait quand même dommage de passer à coté de ces opportunités, non ?

Réconcilier les enfants

Je précise quand même un point qui n’est peut-être pas clair dans mes propos…

Il n’est pas question de conclure que les disputes, c’est génial, et qu’on veut continuer à en avoir dans la maison ! 

Non, ce que je veux dire c’est qu’au fur et à mesure que nos enfants développeront toutes ces compétences, les conflits se transformeront de moins en moins en disputes. 

C’est ça, l’idée !! 

On va les accompagner à ça.

C’est un vrai cercle vertueux pour sortir des disputes et que nos enfants trouvent leurs propres moyens de se réconcilier et de faire cohabiter leurs points de vue en cas de conflit.

L’apprentissage

Vous l’avez compris, maintenant. 

Notre rôle de parent, c’est de saisir l’opportunité des disputes pour enseigner toutes ces compétences à nos enfants. 

(Du moins quand on en a l’énergie – parce qu’on fait aussi ce qu’on peut)

Donc, oui, on va intervenir. 

Intervenir pour les encourager à s’écouter soi, puis l’un l’autre. 

Pour leur montrer comment exprimer ce qu’ils ressentent.

Pour les aider à choisir comment ils vont réagir à la provocation éventuelle de l’autre. 

Pour qu’ils sachent comment poser leurs limites. 

Pour qu’ils trouvent des solutions, ensemble.

Car ils en sont capables !! 

C’est pour ça que j’ai eu envie de créer la formation « en finir avec les disputes dans la fratrie », justement pour vous montrer comment faire tout ça, facilement, étape par étape.

C’est l’objet du module 2 de la formation.

Le moment où vos enfants vont gérer seuls leurs conflits

Peu à peu, vous verrez que vous n’aurez plus besoin d’intervenir, car vos enfants sauront trouver leur propre solution sans votre aide. 

Le dernier module de la formation “En finir avec les disputes dans la fratrie” s’intitule d’ailleurs “Savoir s’effacer”, pour identifier ce moment où on peut, en toute confiance, laisser nos enfants gérer ! 

Alors, non seulement vous pourrez savourer le calme dans la famille, mais vous pourrez aussi être fier de ce que vous aurez pu transmettre à vos enfants : des compétences pour la vie ! 

A vous : comment réagissez-vous aux disputes entre les enfants ?