Archive d’étiquettes pour : prendre soin de soi

En cette période de rentrée, je me retrouve de nouveau à me poser des questions d’organisation. Pas seulement comment faire, mais surtout ce que je veux. C’est marrant comme ces périodes charnières (la rentrée, la fin d’année) sont des moments de redéfinition. Avec en particulier cette question : comment prendre soin de moi ? Des moments pour les bonnes résolutions.
Et toujours la même question de fond : est-ce que je vais les suivre ?
Entre mes envies, que je transforme en résolutions, et la réalité, qu’est-ce qui risque de s’immiscer ?
Vous le sentez, vous aussi, ce sentiment d’échec avant même d’avoir commencé ?

Pourtant, je sais, et vous le savez également (et c’est pourquoi cet article a sa place sur le blog) que prendre soin de moi est un fondamental, un préalable même, au fait d’être la maman que j’ai envie d’être.
Si je ne pense pas à moi, si je ne prends pas soin de mon énergie, de mon réservoir, alors je n’aurai tout simplement pas les moyens d’adoucir mes relations avec les autres.
Sans compter que, quel que soit mon choix, je donne un modèle à mes enfants. Je peux leur montrer que la vie, c’est dur, qu’on n’est pas là pour rigoler, qu’on subit et que c’est comme ça ; ou bien je peux leur montrer que l’on peut décider (au moins en partie) de ce qu’on va mettre en place, et choisir son chemin.

Allez, je vous embarque dans mes réflexions à ce sujet, au cas où ça pourrait vous inspirer. Vous me direz en commentaire comment ça résonne ou pas en vous !

Être acteur de sa vie

Je vais commencer par ça, parce que je crois que c’est le point de départ.

J’échoue avant de commencer

J’évoquais plus haut le sentiment d’échec qui nous envahit d’avance quand on prend nos « bonnes résolutions »… et en réalité, ce n’est pas seulement au moment des résolutions qu’on vit cela, c’est au quotidien… (enfin.. moi en tout cas…)

Quelques exemples, que vous modifierez pour qu’ils vous correspondent, si ça vous chante, de ces phrases que je me dis sans vraiment y croire :

  • Ce soir, je me couche plus tôt !
  • Je ferai mes exercices demain…
  • Ce week-end, je passe un moment particulier avec chacun de mes enfants
  • Tous les soirs, on va noter les gratitudes du jour sur un carnet
  • Je vais commencer mes journées par méditer
  • Ce gâteau-là, je n’en prendrai pas.

Alors… que se passe-t-il entre le moment où l’on se dit ses phrases, et le moment de passer à l’action ?

Comme des « menaces en l’air »

C’est drôle, ça me donne envie de faire un parallèle avec notre cheminement en temps que parent.

Combien de fois ai-je eu des échanges avec certains d’entre vous, autour de ces « menaces en l’air » ?

Toutes ces choses que le parent dit sans même y croire.

Exemple véridique, entendu cet été d’une maman vers sa fille de 3 ans : « Ah non, si tu pleures, on va pas à la créperie ! »
Bien sûr qu’elles vont aller à la créperie, avec ou sans pleurs ! (Je passe ici sur l’accueil des émotions, qui est un autre sujet…)

Point de progrès parental : éviter de dire des choses que vous ne pensez pas.

Ben oui… mais c’est visiblement plus facile à dire qu’à faire, puisqu’on le fait clairement aussi avec soi-même, intérieurement !
(en général pas de lancer des menaces, mais au moins de se dire des choses auxquelles. on ne croit pas vraiment…)

Un premier pas donc : surveiller nos pensées (et nos paroles) pour savoir si on pense vraiment ce que l’on dit.

Tiens, ça c’est déjà pas mal prendre soin de nous (et des autres) !

Un manque de discipline ?

Devant notre manque de constance, devant ce décalage entre des décisions prises, on pourrait avoir tendance à en déduire que nous manquons de discipline, de volonté.
Qu’il nous faut redoubler d’efforts, et puis c’est tout.

De nouveau, on est dans une logique de « La vie, c’est dur ; on n’est pas là pour rigoler, fais un effort, que diable ! »

Alors… je ne dis pas que la vie est toujours facile… mais si on en croit Brooke Castillo, en adoptant ce genre de posture dans laquelle on voudrait faire passer nos actions « en force », on a en fait peu de chances de réussir.

Si vous connaissez le « modèle de Brooke » (que Clotilde Dussolier a grandement contribué à faire connaitre en France à travers son podacst « change ma vie »), vous connaissez la théorie :

Il y a en nous un enchainement interne Pensée -> Sentiment -> Action -> Résultat

Vouloir changer l’action sans travailler sur la pensée et le sentiment, c’est mener un combat contre nous-même, et donc, forcément, l’un de nous est perdant !


Reprendre mon pouvoir

Alors moi, je suis pleine de bonnes intentions pour moi-même, dans la démarche même.

Je me dis que pour prendre soin de moi, je ne vais pas lutter, je ne vais y aller « en force », je vais plutôt faire évoluer mes pensées pour m’engager à l’action.

Là encore, c’est également une manière de prendre de soin de moi ! (qui, je pense, n’est pas à négliger non plus…)

Construire sa vie

J’en arrive enfin au lien avec le titre de cette partie qui était, vous vous en souvenez peut-être, « être acteur de sa vie ».

Je crois que l’une des grandes raisons pour lesquelles on prend des décisions qu’on ne tient pas, c’est parce qu’on subit un peu notre vie. On en subit surtout le rythme.

Ce rythme, souvent effréné, qui découle d’une pression sociétale qui pousse à la productivité, à l’efficacité, nous laisse peu d’espace pour mettre en place les routines qui nous feraient intérieurement du bien.

Et dans le temps qui nous reste, beaucoup d’entre nous se retrouvent à chercher les distractions facilement accessibles (pour faire baisser le niveau de stress), plutôt que de prendre le temps de nous demander comment nous allons, fondamentalement, et comment nous pouvons aller mieux.

Comme le dit et l’écrit Thomas d’Ansembourg (et bon sang, cette phrase est vraiment restée en moi…) :

Nous avons plus appris à compenser notre mal-être qu’à nourrir notre bien-être profond et contagieux.

Thomas d’Ansembourg

Or, fondamentalement, c’est un choix.

Est-ce que je veux continuer à subir ce rythme et le rendre responsable du peu d’espace que j’ai pour prendre soin de moi, ou est-ce que je veux reprendre la responsabilité de ma vie, et voir quelle marge de manoeuvre j’ai, dans le contexte qui existe ?

Voilà. En cette rentrée, j’ai envie d’ouvrir encore l’espace qui va me permettre de me faire passer en priorité.

Et pour cela, je commencerai par me poser la question suivante : « Prendre soin de moi, c’est quoi ? »

Prendre soin de moi, c’est quoi ?

Evidemment, ça, ça dépend de chacun ! Je partage donc ici le fruit de MA réflexion, à vous de l’appliquer à votre cas.

Dans cette première réflexion, je me sens libre de faire une liste à la Prévert.

Je voudrais voir tout ce qui m’inspire et/ou fait partie de ces « je devrais » qui reviennent régulièrement, sans me limiter, sans me poser d’obstacles pratiques. Pas encore.
Je reviendrai ensuite à la réalité, pour voir ce qu’il est possible de faire.

Allons-y.

Ralentir

La première chose qui me vient, c’est « ralentir ».

C’est rigolo, d’ailleurs, parce que je n’ai pas vraiment un rythme de dingue. J’ai plutôt, selon les critères communs, un bon équilibre, je crois.

Et justement, c’est l’un de mes blocages pour me permettre de ralentir.

Une pensée un peu de l’ordre de « Tu ne devrais pas vouloir ça, t’as déjà bien de la chance par rapport à plein d’autres gens, sois contente de ce que tu as. »

Seulement, dans cette partie, je vous le rappelle, et je me rappelle à moi-même, parce qu’on a facilement un petit chacal interne qui vient mettre la grouille, je liste sans jugement.

Et c’est un fait, j’ai encore cette aspiration à ralentir.

Concrètement, pour moi, ça voudrait dire :

  • une to-do list moins dense
  • prendre le temps de méditer
  • pratiquer la respiration (la cohérence cardiaque, par exemple)
  • de grandes balades !

Sur le plan physique

Le 2e point, et celui sur lequel je suppose que l’on va tous se trouver dès lors que l’on parle de prendre soin de soi, c’est l’aspect physique.

Je ne suis pas et n’ai jamais été sportive.

Malgré cela, je ne pensais pas que l’inconfort se ferait sentir si tôt… Je croyais que les douleurs à l’épaule, rougeurs inexpliquées, petites tracasseries du quotidien étaient réservées aux plus de 70 ans… et je découvre que ça vient bien plus tôt que ce que l’on croit. L’entretien du corps n’est pas à négliger.

Alors, je voudrais :

  • faire des mouvements plus régulièrement (pour mon épaule en particulier)
  • aller nager de temps en temps
  • marcher quotidiennement (je le fais déjà pas mal)
  • m’inscrire au Pilates
  • me mettre à courir

Oui… ce dernier point, je ne pensais jamais l’écrire.. et puis.. on est parti en vacances avec des copains qui courent, et je me suis dit que ça nous ferait du bien.

J’ai commencé par m’acheter des tennis (je pourrais préciser depuis combien de temps je n’avais pas couru… mais en fait je n’ai JAMAIS couru !), et je m’y mets, doucement, comme je peux.
Hier, après mes 2km, j’étais au bout de ma vie !

Mais en courant, je me répétais cette phrase qu’Anatole a inventée lors d’une activité en classe sur le growth mindset (oui, je sais, quelle chance il a d’avoir une enseignante qui leur fait faire des activités comme ça !!) :
« C’est une opportunité pour moi de m’améliorer. »

Sur le plan spirituel

Ça aussi, c’est important pour moi. Ça va avec « ralentir », d’ailleurs.

Ce dont j’ai envie, en fait, c’est de prendre du « temps pour réfléchir », comme le suggère Clotilde Dusoulier

Et ce n’est pas nouveau que j’attache de l’importance à ça.
Y’a plusieurs années, déjà, j’avais écrit un article qui s’intitulait « Le secret : prendre le temps d’y réfléchir », exemple à l’appui.
A l’époque, il s’agissait surtout de réflexion éducative. Ca allait d’ailleurs avec le temps de s’informer et de se tromper.

Aujourd’hui, je pense plus en termes de connaissance de moi.

J’aime prendre des temps d’auto-empathie, réfléchir à des situations que je traverse en utilisant des outils/ressources de coaching type modèle de Brooke, ou polarités (merci le cercle des parents heureux de me donner l’occasion d’approfondir. ete xpérimenter ce genre d’approche !)

Et parfois, c’est encore plus simple que ça…

Exemple vécu

Le week-end dernier, par exemple, après un moment de tension avec mon mari, pendant lequel on ne s’est pas compris, et on s’est chacun refermé pour éviter la dispute, j’ai eu envie d’éclaircir ce qui s’était passé en moi à ce moment-là. Le lendemain matin, donc, je me suis laissé aller à un simple « flow de pensées », pendant lequel je notais tout ce qui me venait à propos de la situation, les pensées qui naissaient en moi quand j’entendais ceci ou cela.
J’ai ensuite partagé ma feuille avec Nico, qui l’a lue pendant la journée.
Le soir, on a pu reparler de manière apaisée.

Le bénéfice

A chaque fois que je vis un moment de ce type, je renforce cette idée que prendre le temps pour clarifier, c’est apaiser les relations.
Ça rejoint cette phrase de Thomas d’Ansembourg (oui, encore lui !) qui résonne souvent en moi :

Un citoyen pacifié est un citoyen pacifiant.

Thomas d’Ansembourg

Oui, je suis persuadée de tout ça… et il reste vrai que ça demande du temps, et donc, de le mettre dans ses priorités.

Sinon, on est pris par le tourbillon de la vie, et ça passe régulièrement sous la pile !

Sur le plan de l’apprentissage

Avec ce que je viens d’écrire, on pourrait penser que je n’ai pas besoin de penser à plus d’apprentissage pour l’instant.. j’ai déjà pas mal à faire avec l’application de ce que j’ai déjà appris !

Seulement voilà : j’adore apprendre ! Ça fait vraiment partie de ce qui me nourrit, me met en joie.

Alors, là encore, je sais que continuer d’apprendre, suivre des formations, c’est une manière de prendre soin de moi.

Et je n’ai pas l’intention de la négliger, d’autant que souvent les sujets que je choisis permettent de nourrir également le plan suivant :

Sur le plan professionnel

Ah.. on touche ici à un noeud. Car on a toujours tendance à opposer le plan pro au plan perso.

Le dilemme classique

Est-ce que j’accorde trop de temps à ma vie professionnelle ?

Vous savez, on nous dit souvent : à la fin de ta vie… qu’est-ce qui aura été le plus important ? Le temps passé avec ta famille, avec tes amis, ou celui passé au bureau ?

Nico (mon mari) n’aime pas cette question : il dit que ça pousse à la culpabilité, et qu’on néglige au passage tout ce que ton épanouissement professionnel peut t’apporter. Et je le comprends.

De plus, pour moi, les termes sont un peu différents : d’abord, je bosse majoritairement de chez moi ; ensuite, ma vie professionnelle nourrit ma vie perso et vice-versa.

Et pourtant, je vis quand même cette difficulté. Toute l’énergie que je mets d’un côté représente un peu moins d’énergie ailleurs.

Sans compter que prendre soin de moi sur le plan professionnel, ce n’est pas que « le boulot à faire ».
C’est aussi laisser la place aux questionnements plus stratégiques, aux bouquins de développement business, aux questions d’organisation…

Chaque jour, il y a des choix à faire : et éventuellement un peu de culpabilité, quel que soit le choix fait !

Ce qui est sûr, c’est que, même si mon équilibre n’est pas le même que celui de mon mari, comme lui je ressens qu’être bien professionnellement, c’est aussi une manière d’être bien tout court, et donc, de mieux prendre soin des autres aussi.

Un équilibre instable

Autre remarque au passage : depuis que je connais le concept des polarités (encore merci le cercle !), j’ai enfin compris que cet équilibre n’est de toute façon pas un équilibre stable. C’est un équilibre mouvant, sans cesse en redéfinition, en ajustement, en déséquilibre puis ré-équilibre.
C’est comme ça que ça fonctionne, et c’est ce qui permet de s’autoriser des plus et des moins en fonction des périodes, de comment on le sent, tout en sachant que ça re-changera ! En fait, on joue à l’équilibriste… Moi qui aime la structure, ça me bouscule un peu de le penser comme ça, mais dans le fond, c’est plus joyeux !

La formulation qui me vient en tête au moment où j’écris ces lignes sur l’équilibre mouvant, vous allez pas le croire, elle me vient de… Thomas d’Ansembourg (décidemment, si ce type savait à quel point il influence mes pensées !!) :
« Je choisis pour le moment et par priorité… »

Et puisqu’on en parle, tiens, c’est justement la dernière partie de cet article :

Choisir mes priorités

Au début, vous vous souvenez, je me sentais libre de faire une liste à la Prévert.

Et puis, arrive le moment, où il est bon d’atterrir. De reprendre contact avec la réalité pour ré-ajuster nos attentes, et voir ce qu’on va choisir de mettre en place, « pour le moment et par priorité ».

Tout comme en parentalité, je vais éviter de placer la barre trop haut.

Je vais choisir mes priorités, mais m’assurer de faire entrer ces priorités dans mes priorités.

La chance que j’ai pour moi c’est que ma famille grandit, et a moins besoin de moi. (Il devient par exemple possible de courir le matin en laissant Anatole aller seul à l’école – tout en me gardant d’autres jours pour l’accompagner, parce que, quand même j’aime bien ça !)

Je ne veux pas passer à côté de ces années ET je sais tous les bénéfices qu’ils tireront à court et à long terme d’un maman qui prend soin d’elle.

Donc, c’est le moment de décider de ce que je vais mettre en place.

Et j’ai beau être claire sur la théorie, c’est le moment le plus difficile pour moi, parce que je n’ai envie de renoncer à rien !

Ce qui m’aide, c’est de voir ce qui, dans mon esprit se rejoint, ou s’oppose.

Par exemple, j’ai cette croyance que « ralentir » s’oppose au développement pro.
Pourtant, je suis persuadée (en théorie) que si je sortais de mon bureau tous les après-midi pour aller marcher, j’aurais sûrement plus de visibilité stratégique sur mon développement pro.
Mais j’ai encore du mal à vraiment l’intégrer….

En revanche, je vis déjà le fait que mon apprentissage est au service des plans professionnel et spirituels.

Concrètement

Voici donc ce qui me vient :

1- de manière immédiate :

  • poursuivre mes apprentissages. (En ce moment : le harcèlement scolaire, le fonctionnement du cerveau, et les effets des récompenses.)
  • courir régulièrement (et parfois les 2 se rejoignent, parce que je peux écouter les cours sur le cerveau en courant !)

et c’est tout (argh !! C’est dur, ça !!).
Bien sûr, j’ai le droit aux autres choses, mais sans obligation interne.

2- dans un 2e temps (entre Toussaint et Noël)

  • réserver des séances avec mon accompagnatrice en CNV pour qu’elle m’aide à pratiquer l’écoute des parts
  • aller marcher au moins un après-midi par semaine plutôt que de rester devant mon bureau. Objectif : sortir la tête du guidon et prendre un peu de hauteur

On en reparle ?

Allez… je suis enfin au bout de cette réflexion (un succès en soi : c’était une belle manière de prendre du temps pour réfléchir !).
Cependant, je reste conscience de la différence possible entre mes envies, mes décisions, et la possible réalité.

Je vais donc conclure en disant que je reviendrai vous faire un retour sur cette réalité…

On se dit janvier ?

En attendant, et si vous choisissiez ce que vous avez envie de créer pour vous ?

Une des choses que j’adore, dans mon métier, ce sont les rencontres que je fais. 

Et justement, vendredi dernier, j’ai eu l’occasion de retrouver d’autres intervenants des sommets de parentalité organisés régulièrement par Fabienne Clavier. 

(Prochain à venir du 30 mars au 6 avril : « Vivre les émotions en famille » 3è édition, je vous encourage à vous y inscrire si ce n’est pas encore fait !)

Se retrouver avec ces personnes, certaines que je connais très bien, d’autres très peu, certaines pas du tout, c’était vraiment inspirant ! 

La raison pour laquelle je partage ça ici aujourd’hui, c’est que j’ai envie de vous encourager à rechercher de telles rencontres, ou au moins de telles inspirations. 

Bien sûr, dans la vie, on a TOUS besoin d’aller à la rencontre des autres. Parce que nous sommes des êtres sociaux. 

Mais c’est encore plus important quand on adopte un mode de vie, ou une façon d’aborder les choses qui est un peu « hors norme ». 

C’est de ça que j’ai envie de vous parler aujourd’hui. 

Le chemin de l’éducation positive : une succession de sentiments variés

Soyons honnête : avancer sur le chemin de l’éducation positive, ça nous rend atypique. 

Oh.. de moins en moins, d’une certaine façon, et puis, ça dépend évidemment de notre environnement… mais quand même, notre société est encore beaucoup dans des approches qui ne correspondent pas aux principes de l’éducation positive. 

Alors, quand on choisit, de son côté, de suivre ce chemin atypique, on traverse pas mal de sentiments différents…

Retour sur mon parcours. (et je serais curieuse de savoir si vous vous reconnaissez dans ces montagnes russes émotionnelles)

La honte

Quand j’ai découvert l’éducation positive, j’ai rapidement été inspirée !! 

Comme vous peut-être, j’ai eu l’impression d’ouvrir la porte sur un monde différent, sur un monde dans lequel le mot respect avait un sens. 

J’avais envie, à mon tour, de vivre ces moments d’échanges avec mes enfants, de voir la coopération se mettre en place…

Parfois, je partageais mon enthousiasme, je racontais la théorie, et même un peu de pratique ! 

Et en même temps, il y avait tous ces moments où je ne parvenais pas à mettre en place ce que j’apprenais, ou je me prenais les pieds dans le tapis, en quelque sorte, et où je brodais intérieurement sur tout ce que les autres pouvaient penser de moi. 

Oui… dans ces moments-là, il m’était bien difficile d’appliquer ce fameux accord toltèque : « Ne faites pas de supposition”.

Ce qui m’habitait alors, c’était de la honte : la honte du décalage entre ce que je prônais et ce que j’arrivais à faire…

Une honte plus forte je crois que celle du parent qui se sent dépassé en utilisant des méthodes classiques. 

Pourquoi ? Parce que celui qui reste aux méthodes communes, tout le monde s’accorde à dire que ça “devrait” marcher. Si ce n’est pas le cas, c’est que son enfant est difficile, ce n’est pas lui qui ne sait pas gérer. 

Alors que quand on a choisi un chemin différent et qu’on n’y arrive pas, on n’a qu’à s’en prendre qu’à soi-même ! 

Et d’ailleurs, certains ne se gênent pas pour nous le dire…
(des témoignages à ce sujet ? Ecrivez-les en commentaire !)

La fierté

Et puis, peu à peu, mon pas devenant plus assuré sur mon chemin, c’est le contraire qui s’est produit : je suis devenue fière. 

Fière d’être capable de mettre d’autres pratiques en place dans un environnement qui ne m’y avait pas préparée. 

Fière de voir les fruits de ce que je semais, et de noter chez d’autres des comportements desquels j’avais su sortir. 

Fière de tous les moments où j’étais conforme à mes valeurs, même si ce n’était pas (et ne sera sûrement jamais) systématique. 

Fière d’essayer au moins ! L’échec, c’est aussi un essai, après tout. 

La frustration

Donc, je n’avais plus honte de mes échecs, un progrès. 

Mais j’en voulais à chacun, et à la société entière pour tous les modèles dont je ne voulais plus qu’elle continuait de me donner à moi en tant que maman, et à mes enfants. 

Ainsi, lorsque je vivais en France (je suis actuellement à Londres), je me retrouvais au quotidien témoin de situations qui me rendaient inconfortable. 

Pas de la part de tous les parents ou adultes, non ! Pas de manière continue non plus, heureusement ! Mais par des tas de petites choses. 

Du papa qui dit à sa fille « T’es pas gentille » quand elle traine un peu, à la maman qui dit à son fils d’arrêter de « pleurer pour rien”, de la prof qui déchire le papier de ma fille à celle qui met mon fils dans le couloir jusqu’à ce qu’il “apprenne à être un élève de CP”.

Je ne juge pas vraiment ces adultes qui ne font que reproduire un modèle reçu… je constate, c’est tout. 

Et je me sentais terriblement frustrée. Parce que mes enfants, dans ce contexte, continuaient également à recevoir tous ces modèles. 

Parce que mes enfants continuaient donc à développer des croyances sur les relations adultes/enfants qui ne correspondaient plus à mes valeurs ! 

Ça vous fait ça, aussi ?

D’un certain côté, ça m’encourage à dépenser encore plus d’énergie pour faire bouger les choses, pour aider à ce que les consciences évoluent ! 

Et d’un autre, c’est parfois désespérant… 

Comme le colibri face à l’incendie de la forêt, je fais ma part – mais parfois je pense quand même que je n’arriverai jamais à éteindre ce feu !

Le découragement

Alors… est venu le découragement. 

Est-ce que ça servait à quelque chose ce que je faisais ? 

Bon sang, j’avais déjà de mon côté du mal à évoluer, et il fallait en plus que je “détricote” ce qu’ils recevaient parfois à l’extérieur… c’est épuisant ! 

J’avais l’impression de lutter contre un courant qui nous emportait, inexorablement. L’impression que je n’y arriverai jamais, et l’envie, parfois, d’abandonner…

Oui, la difficulté d’être un parent à contre-courant.

L’enthousiasme

Je savais que je ne pouvais pas renoncer. Que j’avais quand même envie, malgré la difficulté, de continuer de nager ainsi à contre-courant.

Parce que ce qui me portait vraiment, c’était ce que je construisais avec mes enfants. 

Voir tout ce qui se mettait en place, tous ces moments d’échanges et de co-construction, tellement différents de ce que j’aurais pu vivre sans l’éducation positive, me permettait de garder mon enthousiasme. 

Savourer nos réunions familiales, notre coopération, notre ouverture, nos progrès en somme, me remplissait, et me remplit toujours, de reconnaissance. 

Je sais que ce qui se passe autour de nous est également une opportunité de discussion. Voir ce que l’on aime et ce qui est difficile à vivre dans les attitudes dont on est témoin. 

Comprendre pourquoi certains adultes ou enfants réagissent comme-ci ou comme-ça permet de conscientiser ce que l’on veut pour nous-mêmes. 

Ça permet d’appréhender les choses autrement, et de souligner aussi tout ce qui se passe bien ! 

L’appartenance

Enfin, j’ai su comprendre que j’avais également besoin de me rapprocher de personnes qui partageaient nos valeurs. 

Peu à peu, j’ai compris que pour développer ce en quoi on croit, on a aussi besoin de s’entourer de gens qui partagent nos rêves. 

Ils existent ! 

Soit dans notre entourage, soit un peu plus loin. 

Et pour cela, internet et les réseaux sociaux sont nos alliés : ils nous permettent de nous mettre en contact avec des personnes qui partagent nos valeurs, même s’ils sont loin. 

C’est magique, ça, non ? 

Ensuite, rien n’empêche les rencontres en présentiel…

Je me souviens que c’est exactement ce que j’ai ressenti la première fois que je suis allée au festival de l’école de la vie. J’ai pensé : “Je ne suis pas seule ! En fait, nous sommes NOMBREUX !” .

L’énergie

Je termine ce cheminement émotionnel avec cette énergie, parce que c’est ce que je ressens le plus vivement au moment où j’écris ces mots. 

Parce que oui, ce qui m’habite le plus, après cette rencontre au sommet de la semaine dernière, c’est une vraie énergie ! 

Une énergie contagieuse, qui émane de toutes ces belles personnes qui, comme moi, contribuent à un monde plus respectueux, un monde où la bienveillance a un sens, un monde où l’on veille à ce que chacun se sente mieux, où l’on accueille l’altérité. 

Que c’est bon ! 

Concrètement, ce que m’a apporté cette journée de rencontre

L’une des valeurs auxquelles je tiens le plus aujourd’hui, c’est l’authenticité. Or, dans un espace comme celui que nous a créé Fabienne Clavier vendredi dernier, on sait qu’on sera accueilli comme on est. On peut facilement être soi. Rien que ça, ça fait du bien. 

Tiens… en écrivant ça, j’entends les mots de Thomas d’Ansembourg : “Et quand tu dis “on”, tu veux dire… ?”. Je veux dire “je” ! Je réécris donc ma phrase précédente, pour mieux la vivre : 

Dans un espace comme celui-ci, je sais que je serai accueillie comme je suis. Je peux facilement être moi. 

Waouh ! Ça fait du bien ! 

Ensuite, ça me rappelle que je ne suis pas seule à faire ma part du colibri. 

En fait, nous sommes nombreux à être colibris. Et rencontrer les autres, c’est mettre le doigt sur le fait qu’un colibri peut vraiment changer les choses. Parce que chaque colibri en fait un peu, nos efforts portent leurs fruits. 

Ça permet de se nourrir d’espoir, de renforcer ses valeurs, de se regonfler d’énergie… et de s’enrichir aussi ! 

Le simple fait de partager cette journée a donc contribué à nourrir mes besoins de :

  • appartenance
  • partage
  • confiance
  • lien
  • sens
  • alignement

Je retiens en particulier : 

  • un moment de rire avec Isabelle de “La fabrique à Bonheur” et Loïc de “Se soigner autrement” (moment qui nous a d’ailleurs donné l’idée d’un projet commun… je vous en reparlerai !)
  • une discussion inspirante avec Cyrielle de “Horizons Famille” autour des enfants “extra ordinaires”, et des méthodes pour les accompagner, dans laquelle j’ai senti une passion partagée !
  • un exercice de connexion proposé par Chloé de Bloomum qui nous a fait sortir des sentiers battus
  • un moment avec Laetitia  de “S’instruire autrement” autour de sa manière de vivre l’IEF avec ses enfants
  • un échange avec Edna de la famille positive sur les manières de créer la vie qu’on veut avoir

et bien sûr… l’enthousiasme de Fabienne qui rend tout cela possible ! 

Comment vous pouvez vivre ça aussi ?

Même si l’éducation n’est pas votre métier, vous avez les mêmes besoins que moi, j’en suis sûre ! 

Ceux de sentir que vous n’êtes pas seul dans cette démarche, de vous connecter à des gens qui partagent vos valeurs, de croire au fait que c’est possible, de vous enrichir et vous inspirer auprès de personnes qui vivent ce en quoi vous croyez. 

Et vous pouvez le faire ! 

De votre côté en vous nourrissant de contenu qui correspond à ces valeurs : 

Dans l’échange en vous rapprochant d’autres parents qui cheminent : 

Rappelez-vous ce principe, que répète régulièrement Thomas d’Ansembourg : le développement personnel est en réalité une démarche citoyenne. 

Et si ensemble on contribuait à un monde meilleur ? Ça vous dit ?

Tous les lundis soirs, le cercle des parents heureux se réunit.

Et, à chaque fois, ça donne lieu à des réflexions, des prises de conscience, des ré-alignements.

C’est tellement précieux pour moi que j’ai décidé de partager avec vous, chaque mardi, ma pépite du cercle !

Aujourd’hui, ma pépite porte sur le fait de pratiquer l’écoute, sur le besoin profond, et sur la bienveillance qui, comme vous le savez, commence par soi-même !

Est-ce que ça vous parle ?