En juin dernier, j’ai eu la joie d’animer une première journée présentielle autour de la parentalité positive. Une journée parentalité.
Une journée entière pour souffler, se recentrer sur son rôle de parent, et partager avec d’autres qui vivent les mêmes questionnements.
Ce fut une expérience riche et profonde, aussi bien pour moi que pour les participants.
Depuis lors, j’avais envie de vous faire un retour sur cette journée, vuos expliquer ce que j’y ai vécu, et ce que vous pourriez y vivre également. La 2è « journée pour respirer sa parentalité » approche : ce sera le 22 novembre. Il est donc temps de me poser pour vous partager tout ça !
Pourquoi proposer une telle journée
J’avais vraiment à coeur de proposer cette journée, qui correspond particulièrement à ce que j’aime vivre avec vous. En effet, j’adore assister à ces mouvements internes et ces prises de conscience qui interviennent quand je travaille avec les parents.
Un exemple ? Quand je vois Christelle mettre le doigt sur un désalignement entre une valeur à transmettre qui lui est chère et un comportement face à ses enfants, je sais déjà que les choses vont évoluer. Alors, je nourris pleinement mes besoins de transmission et de contribution !
Mais laisser moi vous dire surtout pourquoi une telle journée est bénéfique pour vous !
1- un atelier de parentalité permet de prendre du recul
J’ai animé de nombreux ateliers en présentiel par le passé, souvent sous la forme de cycles suivis, mais aussi par journées entières.
Et je l’ai observé à chaque fois : se poser pour réfléchir aux situations, pour conscientiser ce vers quoi on cherche à aller permet réellement de gagner en perspective.
C’est comme si on avait un peu des oeillères, et que la prise de recul ouvrait les horizons.
Ainsi, les participants repartent avec plus de confiance.
2- une journée permet de respirer
Cette notion de prise de recul que j’ai évoquée plus haut a également lieu pendant des sessions plus courtes. Nous le vivons régulièrement dans nos sessions de groupe avec les membres de nos programmes.
Parfois, simplement « prendre le temps d’y réfléchir« , et recevoir des retours en miroir, même quand ce n’est pas très long, permet réellement de voir les choses autrement.
Mais une journée entière… c’est aussi une dimension supplémentaire.
C’est s’offrir une vraie parenthèse dans une vie quotidienne tellement tendue. C’est prendre le temps de se déposer. De respirer.
On change de rythme pour gagner en sérénité.
Et ça aussi, ça permet de réfléchir autrement. De gagner en hauteur.
Voilà pourquoi j’aime le titre de cette journée : une journée pour respirer sa parentalité ! Ça transmet bien, je trouve, la bulle que j’avais à coeur de créer.
Comment ça s’est effectivement passé en juin
Le groupe
Moi qui vois clairement les bénéfices d’une telle journée, je pensais sincèrement que vous seriez nombreux à vouloir y participer.
Ai-je eu tort sur ce point, ou bien est-ce que la date était vraiment mal choisie (et communiquée trop tard…) ? Il y a eu seulement 3 inscriptions, et nous n’étions donc que 5 à cette journée (en comptant ma comparse Emilie et moi).
Pour autant, ça a été une réussite, et chacune (oui… que des femmes) des participantes a dit vouloir revenir à la prochaine !
Le contenu
J’avais à coeur de profiter de ce temps pour instaurer un rythme doux pour prendre le temps d’échanger et de sentir ce que nous vivions.
Nous avons donc alterné entre
des moments d’introspection pour aller à la rencontre de soi,
des moments d’échanges et d’écoute de l’autre, qui aide à sentir qu’on n’est pas seul,
des exercices d’alignement, vécus ensemble dans un cadre bienveillant,
des ateliers pratiques, pour réfléchir autrement à certaines situations du quotidien,
et des pauses conviviales, qui ont permis de créer du lien.
Ce que les participantes ont vécu
Je pense qu’après cette journée, les participantes sont parties avec : ➡️ une meilleure clarté sur leur posture de parent, ➡️ des clés concrètes pour avancer sereinement, ➡️ et le sentiment fort de ne pas être seuls dans leurs défis.
Ecoutez plutôt leurs courts témoignages.
Comme le dit Emma, cette journée lui a apporté à la fois de l’élan et de l’apaisement.
Christelle explique que la journée l’a aidée à se connaitre mieux.
J
Enfin, Eline parle d’une belle parenthèse !
Pourquoi une telle journée est précieuse ?
Vous l’avez entendu : cette journée a été une réussite pour chacune des participantes. En doutez-vous ? Laissez-moi vous présenter pourquoi je crois qu’elle telle journée est vraiment précieuse.
Le pouvoir du présentiel
Qu’on ne me fasse pas dire ce que je n’ai pas dit : je crois évidemment au pouvoir des formations en ligne ! C’est le coeur de mon activité, et j’ai déjà aidé des centaines de familles par ce biais.
Pour autant, il est bon de temps de temps de vivre les choses en présentiel :
On sort du quotidien et des écrans pour vivre une expérience humaine réelle
On ose souvent aller plus loin dans la sincérité et la profondeur des échanges
On est plus sensible au non- verbal
Le mouvement peut s’inviter dans la pratique
La dynamique du groupe soutient chacun et favorise des prises de conscience qu’on ne ferait pas seul
Un vrai temps pour soi en tant que parent
Au quotidien, tout va vite : travail, école, devoirs, repas… On enchaîne les tâches, souvent en mode automatique.
Je ne sais pas pour vous, mais moi, je suis mes formations en ligne entre deux autres activités, voire en temps masqué (en cuisinant par exemple). Ce qui est infiniment mieux que rien, et je n’ai pas l’intention d’arrêter.
Mais prendre toute une journée pour s’arrêter, pour se donner le temps de réfléchir à sa parentalité, c’est à la fois un cadeau pour soi, et un geste fort.
Un cadeau, car cela permet de sortir du « réagir » pour retrouver une posture plus choisie, plus alignée. De plus, c’est un geste fort, car c’est reconnaître que ce rôle de parent compte et qu’il mérite qu’on s’y arrête.
Donc…. un cadeau pour sa famille également !
Les bénéfices concrets
Ce type de journée permet de :
repartir plus apaisé et plus ancré,
trouver des repères qui donnent confiance pour la suite,
se sentir légitime dans son rôle de parent,
découvrir que d’autres vivent les mêmes défis, et que c’est possible d’avancer ensemble.
Ce qui m’a marquée
De mon côté, j’ai été particulièrement touchée par le fait que, quel que soit notre contexte et notre avancement, nous pouvons nous retrouver sur les valeurs que nous souhaitons vivre. Nous pouvons puiser des exemples des autres, qui nous aident, en miroir, à réfléchir à nos situations.
J’ai particulièrement aimé :
la sincérité et la profondeur des partages,
l’énergie du groupe heureux de ces connexions,
et la transformation que chacun a pu ressentir en si peu de temps.
Cette journée m’a confirmé combien prendre un temps hors du quotidien, entouré d’autres parents, peut être puissant et ressourçant.
Prochaine Journée pour respirer sa parentalité : le 22 novembre
Alors même que la participation à la journée de fin juin n’a pas été à la hauteur de mes espérances, j’en suis sortie avec un tel élan que j’ai décidé sur place de renouveler l’expérience !
📅 La prochaine Journée Présentielle aura lieu le samedi 22 novembre, à Paris.
Ce que vous y trouverez :
un cadre chaleureux et bienveillant,
des exercices et réflexions pour affiner votre posture de parent,
un groupe soutenant avec des problématiques et questionnements similaires,
des temps d’échange et de partage,
et des clés concrètes pour repartir plus confiant.e et aligné.e.
Si vous aussi vous avez envie de vous offrir cette parenthèse et de repartir plus ancré.e et confiant.e, réservez votre place dès maintenant : 👉🏻 une journée pour respirer sa parentalité
(Attention : pour des raisons d’organisation, le prix augmentera lorsque nous approcherons de la date)
https://i0.wp.com/les6doigtsdelamain.com/wp-content/uploads/2025/09/journee-presentiel.jpeg?fit=480%2C640&ssl=1640480Coraliehttps://les6doigtsdelamain.com/wp-content/uploads/2020/07/logo-horizontal-small-300x218.pngCoralie2025-09-16 17:11:472025-09-16 17:11:48Une journée pour respirer sa parentalité : retour d’expérience et prochaine date
Parents fatigués ? Et si, au lieu de tout donner, la clé était de prendre 10 minutes de routine parentale chaque jour ?
Quand on devient parent, on se dit qu’on va donner le meilleur de soi. Donner son temps, son attention, son énergie. Être là pour ses enfants. Et bien sûr, on s’y applique , par amour, par instinct, par conscience. Seulement « ce meilleur » n’est pas constant, les aléas s’en mêlent, la fatigue s’installe, et l’on se surprend à être irritable, vidé·e, parfois même en colère.
Dans cet article, nous vous montrerons comment de simples rituels comme poser une intention ou noter une gratitude peuvent transformer votre énergie, votre patience et votre disponibilité, et donc votre manière de vivre vos journées de parent.
Et pour vous aider à passer à l’action nous vous invitons à télécharger notre fiche pratique de routine parentale, un guide simple, spécialement pensé pour les tous parents imparfaits, mais profondément aimants.
Pourquoi une routine quotidienne de 10 minutes suffit à transformer votre parentalité ?
C’est peu… mais ça change beaucoup…
Cela peut sembler contre-intuitif , mais mettre en place une nouvelle routine parentale de seulement 10 minutes peut transformer en profondeur la manière dont vous vivez votre parentalité.
Ce qui paraît minuscule au début devient, avec la régularité, une force puissante :
ça recharge votre énergie et votre patience,
ça clarifie vos pensées,
ça vous aide à savourer l’instant présent.
Avec le temps et la régularité , ces rituels deviennent des habitudes et produisent un effet disproportionné : ils nourrissent votre bien-être et, par ricochet, vos relations avec vos enfants….
C’est un acte d’amour
Un parent épuisé ou stressé a moins de ressources pour écouter, répondre avec patience ou transmettre un modèle équilibré à son enfant.
Prendre ces 10 minutes pour ralentir c’est prendre soin de toute la famille.
Concrètement qu’est-ce qui change ?
Vous réagissez autrement
Prendre quelques respirations, se recentrer et déposer la charge mentale vous permet de choisir vos réactions plutôt que de subir le stress et ses conséquences.
Vousrenforcez votre résilience émotionnelle
La répétition de micro-rituels positifs crée une stabilité qui vous aide à rester centré·e malgré les imprévus ou les tensions.
Vous rendez la parentalité bienveillante praticable
Pas besoin de viser la perfection. Ces rituels vous ramènent à vos valeurs et à vos intentions, un jour après l’autre.
Vous inspirez vos enfants
Les enfants absorbent nos émotions comme des éponges. Lorsque nous cultivons un climat intérieur calme et positif, ils le ressentent et s’en inspirent. Vous leur montrez vos valeurs et comment naviguer dans la vie et, cerise sur le gâteau, vous contribuez à augmenter leur capacité au bonheur (rien que ça !).
Cette routine parentale devient alors un socle. Un point d’ancrage sur lequel construire une parentalité plus consciente, plus alignée… et surtout plus joyeuse.
Les piliers d’une routine parentale qui change la journée
Pour que vos 10 minutes aient un impact réel, il est utile de vous appuyer sur quatre piliers simples, faciles à intégrer dans votre quotidien.
1. Poser une intention
Poser une intention, c’est décider consciemment dans quel état d’esprit nous souhaitons vivre la journée.
Cela peut être aussi simple que :
“Je veux mettre de la bonne humeur dans ma journée.”
“Je reste à l’écoute de mes émotions et de celles de mes enfants.”
L’intention ne change pas les circonstances, mais elle transforme notre réaction face aux événements, nous aidant à rester alignés et à préserver notre équilibre intérieur.
2. Pratiquer la gratitude
La gratitude, c’est ce regard conscient porté sur ce qui nous nourrit, même au milieu des défis. Elle nous aide à rééquilibrer notre attention vers le positif, à célébrer les petites victoires et à nourrir notre joie.
Cette pratique :
apaise le mental,
renforce votre sérénité
renforce la capacité à savourer les instants précieux.
Dirigez volontairement votre attention sur les réussites et les moments positifs, même petits.
Remarquer quand votre enfant agit bien
Noter les moments où vous avez réagi calmement
Célébrer toute petite victoire
Cela vous aide à préserver votre énergie, à réduire le stress et à créer un climat plus serein dans votre famille.
Mettre en pratique : votre fiche de routine parentale
Maintenant que vous connaissez les piliers qui soutiennent une parentalité plus sereine, il est temps de les mettre en pratique.
Notre fiche est conçue pour être une alliée au quotidien et pour vous aider à prendre chaque jour un peu de hauteur, poser vos intentions et clôturer la journée dans la sérénité.
Voici comment l’utiliser au mieux :
1. Quand et comment
Routine du matin : prenez quelques minutes pour poser votre intention et orienter votre énergie.
Routine du soir : revenez sur votre journée, noter vos réussites, vos moments de gratitude et identifier ce qui pourrait rendre demain encore meilleur.
Pour des résonances dans la journée : ces instants de rappel influencent votre humeur, vos réactions, et la qualité de vos interactions avec vos enfants. Ce n’est pas un simple exercice à cocher, mais un outil qui agit tout au long de la journée.
Chaque expérience, familiale, professionnelle ou personnelle, peut nourrir votre pratique. Quelques minutes suffisent pour enclencher un vrai changement.
2. Dans quel état d’esprit
Avec bienveillance envers vous-même : cette fiche n’est pas là pour que vous vous jugiez, mais pour vous aider à vous recentrer.
Sans chercher la perfection : l’important est de faire, pas de le faire “parfaitement”.
En accueillant ce qui vient : même si la journée a été difficile et en se rappelant que chaque jour est une nouvelle opportunité d’apprentissage.
3. Conseils pratiques pour en tirer le maximum
Gardez-la à portée de main : sur votre table de nuit, dans votre carnet, sur le bureau.
Choisissez la régularité : au rythme qui vous convient, faites le choix de quelques minutes d’observations. La régularité transforme ces petits moments en véritable ancrage.
Ne culpabilisez pas si vous oubliez une fois : l’essentiel est de revenir simplement la fois suivante.
Transformez-la en moment réconfortant : le matin avec un café, le soir avec quelques respirations.
Pour démarrer dès aujourd’hui, téléchargez votre fiche de routine parentale et utilisez-la immédiatement !
Routine parentale, un impact salvateur sur votre parentalité
Ces quelques minutes quotidiennes peuvent sembler insignifiantes, mais elles ont un impact réel et durable. Elles réduisent la fatigue, apaisent l’irritabilité, restaurent votre patience et renforcent votre présence auprès de vos enfants.
Prendre un temps pour respirer, poser une intention ou noter sa gratitude n’est ni vain ni futile : c’est un acte concret non seulement pour mieux vivre votre parentalité mais aussi pour inspirer vos enfants. Ce simple moment peut changer vos interactions, votre humeur et créer un climat plus serein à la maison.
Vous n’avez pas besoin d’être parfait·e. Chaque geste compte : chaque intention posée, chaque moment de gratitude, chaque focus sur le positif contribue à installer plus de calme, de résilience et de complicité dans votre quotidien.
Dans une société qui nous pousse à faire toujours plus et toujours plus vite, ralentir, observer et prendre quelques minutes peut être vraiment salvateur.
https://i0.wp.com/les6doigtsdelamain.com/wp-content/uploads/2025/09/Untitled-design.jpg?fit=1080%2C1080&ssl=110801080Emilie Nesmehttps://les6doigtsdelamain.com/wp-content/uploads/2020/07/logo-horizontal-small-300x218.pngEmilie Nesme2025-09-04 14:42:562025-09-04 14:42:58Routine parentale : 10 min par jour pour transformer votre quotidien
https://i0.wp.com/les6doigtsdelamain.com/wp-content/uploads/2025/05/rando-solo-scaled.jpg?fit=2048%2C1536&ssl=115362048Nicolehttps://les6doigtsdelamain.com/wp-content/uploads/2020/07/logo-horizontal-small-300x218.pngNicole2025-05-09 12:32:222025-05-13 15:12:55Rando solo
Dans un couple, on n’est pas toujours complètement en ligne sur tous les principes éducatifs. C’est normal, on a des histoires différentes, des expériences différentes, et ça nous influence, qu’on le veuille ou non ! Selon le contexte et le cheminement de chacun, ces désaccords prennent plus ou moins de place. Oui, il y a régulièrement des ajustements à faire, c’est normal. Et des différences qui persisteront aussi : nous sommes différents et c’est ok. Mais parfois, ces désaccords sur l’éducation prennent trop de place dans le couple. Les tensions parentales impactent l’ambiance familiale. Et ce, même quand le couple lui-même va bien ! « Notre couple conjugal fonctionne… c’est notre couple parental qui dysfonctionne. » m’écrit une maman dont je garderai l’anonymat.
Moi, je crois très fort que quand le couple conjugal fonctionne, il y a la matière pour réussir à parler des désaccords sur l’éducation. (Note : vous l’aurez compris ; je ne parle pas ici du cas des parents divorcés, de gardes partagées, ni du cas d’un couple qui ne va pas bien indépendamment des enfants, auquel je conseillerai plutôt d’aller voir un thérapeute conjugal) Sauf que je sais que « dans la vraie vie », ça reste compliqué. Parce qu’il y a là beaucoup d’émotionnel. Parce qu’on a tellement envie de convaincre l’autre qu’on se retrouve vite à jouer au jeu de « j’ai raison », sans bien écouter ce que dit notre partenaire…
Que s’est-il passé ? Comment est-on passé du couple qui fonctionne ou couple qui se dispute sur la manière de « gérer » les enfants ? Et surtout… est-il possible d’aborder ces questions sereinement ?
Devenir parents
Le « couple conjugal fonctionne » parce qu’il s’est formé avant de devenir parents. Souvent, la question des principes éducatifs n’a même pas clairement été évoquée avant de se présenter concrètement.
Alors, ensemble, en devenant parents, on essaye de s’ajuster, de trouver une manière de faire qui correspond aux deux. On teste, on ajuste, on est souvent démuni, parce que parent s’apprend surtout sur le tas… Bien sûr, il y a toujours des moments où on n’est pas tout à fait d’accord, où on n’a pas la même interprétation des choses, ou la même posture. Mais on avance quand même ensemble. On se pose des questions, on échange, et peu à peu, on avance.
Dans beaucoup de couples, ça s’arrête là. Pour vous qui êtes ici, cependant, ce n’est pas le cas.
Une posture qui change
Parfois, il y a d’autres facteurs que la seule expérience qui font évoluer les pratiques…
L’un des parents se forme
Quand j’ai commencé une formation Montessori, ça a pas mal fait évoluer mon approche de la pédagogie.
C’est probablement ce qu’il vous arrive aussi, sur le plan éducatif : si vous êtes arrivé.e sur ce blog, c’est que vous cherchez à vous renseigner sur l’éducation positive. Vous cherchez à évoluer dans vos pratiques parentales.
Que ce soit parce que vous vous sentez débordé.e, ou parce que vous êtes inspiré par ce que vous avez lu sur le sujet, vous êtes là parce que vous voulez bouger.
Le problème, c’est que vous êtes peut-être seul.e à bouger. Or, déjà, bouger, soyons honnête, ce n’est pas facile… Alors si en plus, à côté de nous, on a quelqu’un qui continue à employer des méthodes dont vous essayez de sortir, ben clairement, ça ne vous aide pas !
C’est rigolo comme, en l’écrivant comme ça, on voit déjà le côté un peu « injuste » de notre posture… Vous le sentez ? Grosso modo, on a décidé de changer, on a du mal à le faire, et on en veut à l’autre, qui n’a rien demandé, de ne pas bouger en même temps…
Le temps passe et le décalage se creuse
Cependant, vous n’en êtes peut-être plus là : peut-être que dans les premiers temps, vous avez su faire preuve de patience, comprenant que votre partenaire, qui ne lisait pas / ne se formait pas, ne puisse pas évoluer comme vous. Seulement vous espériez qu’au fur et à mesure de vos partages, de vos changements, il (ou elle) commencerait à évoluer aussi. Vous vous sentez maintenant fatigué.e, et déçu.e. Vous aimeriez sentir un peu plus d’alignement, et plus de soutien…
Éduquer son partenaire
Voici que peu à peu, vous vous retrouvez dans le rôle du donneur de leçons. Vous lui expliquez tout ce qu’il (ou elle) ne fait pas bien, ce qui ne convenait pas, pourquoi ça ne convenait pas, etc…
Vous vous posez en sachant.e, et dans le fond, vous l’êtes ! Vos arguments s’enchainent : « Il faut accueillir avec bienveillance… », « Et les neurosciences… »
Malheureusement, non seulement vos messages ne passent pas, mais ils mettent plutôt l’autre sur la défensive…
Chez vous, ça se transforme en ressentiment : « S’il ne veut pas que je lui fasse la leçon, il n’a qu’à se former, lui aussi ! »
(Note : pour des raisons de légèreté d’écriture, j’écris cette phrase au masculin, alors que ça pourrait être dans l’autre sens… Notons quand même que je l’ai à peu près toujours entendu dans ce sens-là, ce qui pourrait donner lieu à une autre discussion, sur la place des femmes dans l’éducation des enfants… Pourquoi ce sont si souvent des mères et non des pères que je retrouve dans mes formations ? Oh, on pourrait passer du temps là-dessus… mais c’est une autre histoire…)
On peut tout à fait comprendre ce ressentiment !! Et en même temps… en même temps, quand on aborde la conversation avec ressentiment ET avec cette posture de donneur de leçons, agrémentée en général de pas mal de reproches… bizarrement l’autre se met sur la défensive et notre message ne passe pas.
La posture et le rôle de chacun
J’ajouterai que ce clivage prend d’autant plus de place quand chacun cherche à « contrebalancer » ce qu’il juge « trop » chez l’autre.
Le cas classique : l’opposition bienveillance / fermeté.
Pour sortir de cette opposition, il faut déjà être au clair avec les principes de parentalité bienveillante…
Vous pourriez probablement vous rejoindre sur des notions de « cadre bienveillant » ou d' »autorité positive ».
Seulement voilà : comme vous êtes encore en apprentissage, votre partenaire vous juge parfois un peu « trop » dans la bienveillance, et il craint une bascule dans la permissivité ou le laxisme. Cela l’encourage à se montrer plus autoritaire que ce qu’il serait spontané. Il compense. Il remplit son rôle. Le problème, c’est que cela crée l’effet inverse chez vous : à votre tour de compenser cette façon d’éduquer qui ne vous convient plus par une approche bienveillante, parfois à outrance…
La Discipline Positive parle d’allier fermeté et bienveillance, mais dans votre couple, des rôles parentaux se sont insidieusement mis en place, et c’est l’un ou l’autre en fonction du parent… et ça n’aide pas !
D’où vient vraiment le conflit ?
Si j’écoute ce que dit la CNV (Communication NonViolente), les conflits ne sont généralement pas au niveau des besoins, mais des stratégies.
Ce qui veut dire que si vous parveniez à discuter de vos besoins profonds, vous pourriez probablement vous entendre, vous comprendre, et apporter de la douceur et plus de connexion entre vous, même sur ce sujet délicat de l’éducation de l’enfant.
Seulement, pour répondre à ces besoins que vous avez chacun, vous êtes probablement particulièrement attachés à certaines stratégies. Et ce sont ces stratégies qui s’opposent, et qui créent le conflit !
Un exemple
Illustrons cela avec un exemple classique pour les personnes qui sont dans mes formations. La situation est réelle, mais je vais prendre un couple fictif pour l’illustrer. Considérons donc la famille de Caroline et Julien.
Dans la famille de Caroline et Julien, le coucher est compliqué. Leur fille de 4 ans se relève une fois, deux fois, trois fois (vous connaissez le coup : une fois pour boire, puis pour faire pipi, puis parce qu’elle voulait un dernier bisou, etc…) Les parents sont tous les deux usés…
Caroline a à coeur d’accompagner sa fille en douceur. Elle pense fondamentalement que c’est la meilleure manière de contribuer à son épanouissement. Elle prend donc sur elle pour ne pas se mettre à crier, et la raccompagne chaque fois dans sa chambre en lui disant gentiment, avec espoir :« Tu ne sors plus, hein ? ».
Julien tient à poser ses limites, à avoir un temps pour lui (et pour Caroline et lui) après le coucher des enfants. Il intervient : « Ça suffit maintenant ! Si tu sors encore de la chambre, tu n’auras pas d’histoire du soir demain. »
Les échanges entre eux ressemblent à : « Tu la laisses te mener par le bout du nez ! » « Tu es trop dur avec elle ! »
Clairement, les méthodes s’opposent… Mais, nous qui sommes extérieurs à ce couple, et surtout, libres des émotions qu’ils ressentent à ce moment-là, on sent bien que ce couple n’est pas forcément opposé en termes de besoins fondamentaux…
Est-ce que Julien n’aspire pas également à de la douceur dans la famille ? Est-ce que Caroline n’a pas également besoin d’un temps seule et/ou en couple ? Probablement que si ! Seulement, ni l’un ne l’autre ne voit de piste pour concilier ces besoins…
N’empêche : s’ils parlaient de leurs besoins, plutôt que de se reprocher les méthodes employées, est-ce que vous pensez que la conversation se déroulerait de la même manière ?
Il serait temps de mettre du « nous » dans cette relation : ce n’est pas « mon enfant », mais « notre enfant » (ou « nos enfants »), ce n’est pas seulement « mes besoins », mais « nos besoins ».
Manque d’écoute
Malheureusement, dans notre histoire, les deux parents sont fatigués. Ils n’ont pas l’énergie et la disponibilité d’écouter calmement les besoins de l’autre, pour les décoller de la stratégie employée !
Comme l’illustre bien Apprentie Girafe : « La plupart des conflits viennent du fait que chaque partie a désespérément besoin d’écoute mais qu’aucune n’a les moyens d’en donner. »
Et les choses se passeraient réellement différemment si
1- vous aviez les moyens d’offrir de l’écoute (pensez à votre réservoir !)
2- vous saviez comment on écoute vraiment (malheureusement, ça, j’ai découvert qu’on ne l’avait pas appris !)
Comment se sortir de ces conflits de couple ?
Bon. Vous comprenez mieux à présent d’où viennent ces conflits, et peut-être que cette histoire de besoins et de stratégies vous a permis d’entrevoir la lumière au bout du tunnel…
En fait, cette notion d’écoute pour sortir du conflit, c’est à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle.
Vous pouvez sortir du conflit !
La bonne nouvelle, c’est que vous pouvez faire en sorte que les choses changent. Vous pouvez remettre de la communication dans votre couple. Une communication bienveillante, comme celle que vous développez déjà avec vos enfants. Parce que dans le fond, la communication avec les enfants, c’est la même chose que la communication avec n’importe qui : si on apprend à mener avec eux un dialogue bienveillant, pourquoi ne pas le faire également avec son conjoint ?
Donc, si vous lisez entre les lignes, c’est une double bonne nouvelle :
Le premier aspect, c’est qu’il est (le plus souvent) possible de changer cette dynamique !
Le deuxième aspect, c’est que, comme dans les conflits avec les enfants, vous n’avez besoin de convaincre l’autre d’aller voir quelqu’un ou de se former pour faire bouger les choses. Vous aurez quand même besoin qu’il (ou elle) soit d’accord pour échanger, mais ça… il y a également des manières de faire qui vous permettront de mettre les chances de votre côté !
La mauvaise nouvelle, c’est que c’est encore à vous de faire le boulot.
Et oui, je sais, vous faites déjà pas mal de taf en vous formant à l’éducation ! Votre pensée interne (et je cite des vrais mots que j’ai reçus d’une maman !), c’est probablement : « j’en ai marre d’être la seule qui cherche, qui se documente, qui se pose des questions et qui guide tout le monde. »
J’entends.
Je reçois ce sentiment d’usure avec beaucoup d’empathie et de douceur.
J’imagine bien que vous aimeriez avoir plus de soutien, plus de partage, dans cette démarche.
Seulement voilà… la réalité, c’est qu’il ne fera pas la démarche de se renseigner.
Alors que choisissez-vous ?
D’attendre qu’il change magiquement, au risque, si la magie ne se produit pas, d’avoir un couple en crise, ou de mettre les chances de votre côté pour sortir de ces conflits, pour échanger et apaiser ces tensions ? A vous de voir…
Invitez l’autre à échanger
Si vous choisissez de mettre vos compétences au service non seulement de la famille, mais aussi de votre couple parental, ça va passer par un échange avec l’autre.
Ces échanges, ils ont lieu de toute façon. Sauf que souvent, on les subit plus qu’on ne les choisit.
La manière dont ça se passe, c’est qu’on fait fasse à une situation avec les enfants qu’on a envie de gérer de manières complètement différentes, et qu’on se retrouve à se faire des reproches, exactement comme dans l’histoire de Julien et Caroline ci-dessus. Ce n’est certes pas un échange constructif, mais c’est bien un échange ! Que vous subissez et qui ajoute à la tension quotidienne…
Et si vous décidiez d’appréhender les choses autrement ?
Quelques conseils pour cela :
Evitez les échanges « à chaud ». Nos émotions nous font trop souvent dire des choses que nous regrettons ensuite…
Prévoyez un moment spécifique (ainsi, vous devenez acteur de vos vies : échanger sur le sujet devient un choix, plus une nécessité du moment)
Parlez de ce que vous ressentez
Invitez sans imposer
Ce que ça pourrait donner : « Je me sens triste de nous voir en conflit alors que je suis sûre que dans le fond on a les mêmes objectifs. Est-ce que tu serais ok pour prévoir un moment pour échanger à ce sujet ? »
Clarifiez préalablement ce qui se passe pour vous
Nos choix en matière d’éducation des enfants, c’est le résultat de toute une vie interne. Notre histoire d’abord, notre expérience passée et présente, notre apprentissage, ce dont on se nourrit au quotidien, nos croyances, nos valeurs, nos aspirations.
Alors, avant d’aller juger l’autre, soyons bien clair sur ce qui se joue en nous.
Qu’est-ce qui est important ? Pourquoi nous sommes heurté.e par certaines attitudes de l’autre ?
Ecoutez, écoutez, écoutez !
Phase fondamentale d’apaisement : l’écoute.
C’est celle qu’on zappe le plus, et c’est pourtant celle qui apportera le plus de résultat.
C’est contre-intuitif : c’est justement parce qu’on ne sera à ce moment-là PAS à la recherche du résultat que ce résultat pourra ensuite émerger.
Le lien d’abord. Le résultat ensuite.
Thomas d’Ansembourg
Je ne vous encouragerai jamais assez à aborder la conversation avec une posture de « curiosité ravie » comme le disait mon premier formateur en CNV. Cela demande 2 choses : l’intention d’écouter ET l’emploi des méthodes d’écoute active.
Alors, vous pourrez réellement vous ouvrir au monde de l’autre pour que la magie du lien agisse.
Parlez de ce qui vivant en vous
Ensuite seulement, vous pourrez parler de vous. Avoir d’abord veillé à la connexion aura mis plus de chances de votre côté pour avoir en face une oreille bienveillante.
De vos aspirations, de vos rêves, de ce que vous avez envie de vivre !
Partez d’une énergie positive pour transmettre votre élan…
Co-créez l’éducation de vos enfants
C’est ce qui vous permettra enfin de vous rejoindre pour co-créer votre parentalité.
(encore merci à Apprentie Girafe pour ses illustrations si parlantes !)
Dans le fond, vous avez le même objectif : des enfants heureux, et une famille épanouie !
👉 Un outil fort utile pour mettre en place ces 4 dernières étapes ( parce que leur simplicité ne veut pas dire qu’elles sont faciles à mettre en oeuvre ! ) c’est nos cartes sentiments et besoins.
Programme d’accompagnement : « Comment parler des désaccords éducatifs dans le couple ? »
J’ai conscience que ces conseils peuvent sembler brefs…
Je sais qu’entre la théorie et la pratique, il y a souvent un pas.
C’est comme tout : ça s’apprend ! Pour cela plusieurs méthodes, et parfois la présence d’un tiers peut aider. Que ce soit pour de la médiation, ou un simple conseiller conjugal (dont le rôle, entre écoute, reformulation, et coaching, est surtout celui de facilitateur de dialogue)
Certes, cela demande de l’investissement (en argent et en temps), et en même temps, si ça peut vous permettre d’éviter ces conflits récurrents (qui mènent parfois, je l’ai vu, à une séparation…), ça en vaut la peine, non ?
https://i0.wp.com/les6doigtsdelamain.com/wp-content/uploads/2024/02/desaccords-education-couple-scaled.jpeg?fit=2048%2C1152&ssl=111522048Coraliehttps://les6doigtsdelamain.com/wp-content/uploads/2020/07/logo-horizontal-small-300x218.pngCoralie2024-02-14 17:30:502025-06-12 07:28:26Comment parler sereinement des désaccords sur l’éducation dans le couple ?