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Certaines situations, sans que nous comprenions bien comment, nous échappent.
Y a-t-il quand même moyen de sortir de l’impasse ?
Retour sur un épisode vécu, lors duquel mes outils ne me donnaient pas les résultats escomptés !

La situation semblait simple…

Anatole, 3 ans, a fait tomber un bout de sa pêche sur le sol.
Rien que de très banal, et ça ne pose évidemment pas de problème.

Je connais mes méthodes !

Oui, ça fait un moment que je suis une maman positive, je sais rester sobre, et décrire simplement la situation, pour lui donner l’opportunité d’agir de son propre chef :
“Anatole, il y a un morceau de pêche qui est tombé.”
Hum.. Anatole ne réagit pas.
Qu’à cela ne tienne, je suis vraiment bien renseignée, je sais que le lien entre les mots et l’action peut être lent, j’établis donc une connexion physique en m’approchant, et répète : “Anatole, il y a un morceau de pêche qui est tombé.”
Anatole regarde la pêche, et n’agit toujours pas.
Bon. Je passe à l’information.
“Anatole, ce morceau est à mettre à la poubelle.”
… “Mais je peux paas !”
“Anatole, tu peux le prendre avec ta main.
– non je peux pas !”

Je sens que je perds patience…

Je n’ai pas envie, mais vraiment pas, de transformer ça en lutte de pouvoir. En mode “Tu ramasses ça / non / si ….” comme je l’aurais fait il y a quelques années.
Je sais que c’est inutile, que la question ne sera alors plus la pêche mais bien la lutte, et que je ne cherche pas à gagner contre mon enfant, mais bien à l’encourager à la coopération.
Et en même temps… je n’ai vraiment pas envie de laisser tomber et de juste ramasser la pêche moi-même !! Parce que je n’ai pas envie qu’il perde, mais je n’ai pas envie de perdre non plus, c’est bien ça, monsieur Gordon, l’idée d’une éducation sans perdant, non ?? On n’impose pas, mais on ne s’écrase pas non plus, n’est-ce pas ?
Mais alors comment fait-on ???

Je communique mes sentiments

Comme j’ai appris qu’il valait mieux le dire avant de craquer, je communique, sans attaquer le caractère de l’enfant :
“Anatole, je suis en train de m’énerver. Je n’ai pas envie de passer 10 minutes sur ce morceau de pêche. Tu voudrais bien le ramasser s’il te plait ?
– Mais je peux paaas !!”

Je suis dans une impasse

Et c’est là que ça me vient : cette idée d’impasse me fait penser à Catherine Dumontheil Kremer et à ses suggestions pour les cas d’impasse !
Elle raconte un moment où elle prend les mains de sa fille pour l’aider physiquement à mettre le couvert.
Je décide d’essayer ça !
Je dis à Anatole : “Bon, mets ta main dans la mienne, je vais te montrer.”
Et je me sers de sa main pour ramasser la pêche !
Il est resté sur sa position, et moi aussi, nous avons donc tous les deux gagné !
Une fois la pêche ramassée, il va la mettre à la poubelle, et je me sens fière d’avoir pu sortir de cette situation sans m’y être cassé le nez.
Bon sang… que d’énergie pour appliquer la parentalité positive !!!

Quand je pense que certains la confondent avec la permissivité… C’est pourtant bien plus compliqué de trouver la bonne idée que de laisser-faire !

Qu’est-ce qu’on s’use parfois en cherchant la bonne méthode !!

L’autre jour, Anatole (3 ans) passe à table sans s’être lavé les mains. Pizza maison au menu.

Je lui indique, sans donner d’ordre :
« Anatole, pour manger la pizza, il faut avoir les mains propres.
– Non, je veux manger la pizza.
– Oui, quand tu auras les mains propres, alors tu pourras manger la pizza.
– Non…
– Ecoute : ou tu décides de te laver les mains, ou bien tu ne peux pas manger la pizza, c’est comme tu veux. (Je reste très calme, mais je me demande où tout ceci va nous mener…)
– Non, moi je veux manger la pizza avec les mains sales !
– Ca, ça ne fait pas partie des options. »
Je ne dis plus rien (je suis occupée à d’autres choses) mais je commence à douter fortement de la manière dont les choses vont se dérouler ensuite…

Et pourtant, au bout de 30s, voilà mon Anatole qui dit : « Je veux aller me laver les mains. »

Comme quoi, il faut parfois laisser le temps au message d’être reçu….

Question numéro 5 des 7 questions à se poser dans Au coeur des émotions de l’enfant.

Dans tous ces livres, on parle beaucoup de l’acception des sentiments de l’enfant, on parle de comprendre les motivations de leurs comportements, on parle d’observation des symptômes, de remplir leur réservoir d’amour…
De belles idées, mais, comme je l’écrivais déjà dans quel est son vécu ?, arrive le moment où on a aussi envie que nos propres besoins soient entendus !!

C’est pour ça que j’ai l’impression que ce chapitre-là est écrit pour moi…
Les enfants ont des comportements d’enfant… « Être Parent, écrit Isabelle Filliozat, c’est accepter  de mettre de côté pour un temps nos besoins propres pour satisfaire ceux de ces êtres vulnérables. Mais ce n’est ni simple ni facile. »

Etre Parent est une occupation à plein temps

L’auteure écrit même : « C’est reposant d’aller au bureau, on y est reconnu, considéré, … On peut souffler un peu. […] Les mères au foyer n’ont pas cet espace pour s’évader et se ressourcer. »
Je ne suis pas tout à fait dans ce cas, puisque je ne suis pas à temps plein avec les enfants, qui sont à l’école jusqu’à 14h45,  mais il est certain que je manque de reconnaissance…
« Si nous ne reconnaissons pas nos besoins, […] il est probable que nous aurons du mal à donner à nos enfants ce dont ils ont besoin. C’est donc un devoir parental que d’écouter et de reconnaître ses propres besoins. »
Bien dit.
On arrive alors à la clef de tout.
Dans le cas de conflit de besoins, Isabelle Filliozat affirme que la compétition n’est pas notre seule option, et nous suggère la coopération, toujours plus efficace à long terme.

Exemple : « Je désire boire mon thé en paix, comment peux-tu faire pour protéger mon temps de petit-déjeuner ? »
Est-ce que ça marcherait déjà avec Anatole (2 ans et demi) ??

En tout cas, je retiens cette phrase :
« Écouter ses propres besoins n’est pas se comporter en égoïste. »
Cela rejoint d’ailleurs ce que j’ai lu dans Parents respectueux, enfants respectueux sur les besoins des parents.

Et en parallèle quand même : reconnaissons les besoins de l’enfant, et apprenons à supporter davantage.
J’ai encore du chemin à faire. Je progresse, je commence à savoir reconnaître mes besoins. Mais je ne sais pas toujours bien fixer les limites. (Cela dit, depuis que j’accepte de prendre du temps pour moi, ça m’aide !)

Retour vers l’article du livre

C’est un des petits articles d’Isabelle Filliozat dans « J’ai tout essayé !«  qui m’a bien intéressée.

Quand on appelle un enfant (typiquement « A table ! »), il s’agit pour lui d’une part d’entendre l’appel, alors qu’il est parfois absorbé par ce qu’il fait, d’autre part de faire un lien entre la parole et le geste, et ça, ce n’est pas toujours évident, surtout pour les garçons chez qui, explique Filliozat, le câblage dans le cerveau entre le langage et l’action se fait plus tard.
Donc, plutôt que de s’énerver, s’approcher : le petit garçon réagira mieux au contact physique.

J’ai essayé, c’est surprenant de voir comme ça fonctionne !

(Note : cliquer ici pour voir les autres livres de ma bibliothèque)

parents-epanouis
C’est le 2ème livre que je lis de Adèle Faber et Elaine Mazlish, en fait le 1er qu’elles ont écrit, reprenant les principes de la personne qui les a formées : le Dr Ginott.
Titre original : Liberated parents, liberated children – your guide to a happier family

C’est très interessant comme lecture complémentaire à Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent.

Là où ce dernier était très structuré, avec des listes de points à retenir par chapitre, celui-ci a plus la forme d’un récit. Le récit de l’apprentissage des auteurs, celui qui les a fait devenir ce qu’elles sont.

Avant d’écrire des livres et d’animer des ateliers, elles ont elles-même suivi des ateliers, lutté pour être de meilleures mères, réfléchi sur les conseils qu’elles recevaient.
C’est pour moi une autre méthode d’apprentissage également : il n’est pas aussi aisé de faire des résumés chapitre par chapitre, l’ambiance générale du livre fait passer des messages, qui pénètrent peu à peu…

(Note : pour un comparatif de ces deux livres et plus de détails sur les raisons de commencer par l’un plutôt que par l’autre, je vous encourage à aller en lire le comparatif chez mon amie Gwen de Petit bout par petit bout)

Je vais quand même essayer de faire de mon mieux.

Note : Il y a évidemment certains chapitres dont les principes reviennent dans Parler pour que les enfants écoutent…, de sorte que même s’il y a plus d’exemples donnés dans ce livre, je me sers parfois de renvois directs à des chapitres déjà détaillés lors de mes notes précédentes.

Table des matières :
1- Au commencement étaient les mots

LES ENFANTS SONT DES PERSONNES

2- Leurs sentiments sont bien réels

3- Les variations dans l’écoute des sentiments

4- Quand un enfant se fait confiance

5- Lâcher prise : dialogue sur l’autonomie

6- « Bien », ce n’est pas assez bien : une nouvelle façon de complimenter

7- Les rôles qu’on leur fait jouer

8- N’essayez pas de les faire changer d’idée : changez l’humeur

LES PARENTS SONT DES PERSONNES

9- Nos sentiments sont bien réels

10- Une protection pour moi, pour eux, pour chacun d’entre nous

11- La culpabilité et la souffrance

12- La colère

13- Un nouveau portrait pour un père et une mère