L’autre jour, j’étais dans la salle d’attente du pédiatre, quand arrive un couple avec 2 enfants : une petite fille de 2/3 ans, et un bébé de quelques mois.
La fille ne cessait de pleurer. J’observe ces parents essayant de réagir à la situation, et ne peux m’empêcher, avec l’éclairage de mes lectures, de tout juger maladroit…
« Regarde ton petit frère, il ne pleure pas, lui ! »
« Si tu n’arrêtes pas de pleurer, je ne te remets pas dans la poussette ! »
« Allez… Si tu te comportes bien, après je t’offre une glace… »
Commentaire à mon intention : « Elle reconnait l’endroit, elle sait qu’on est chez le pediatre et elle n’aime pas. »
Armée de mes nouvelles compétences, je sais que tout est à l’encontre de ce qu’il faudrait faire.
J’ai envie d’intervenir… Envie de leur dire de ne pas faire de comparaison entre les enfants (Ca n’a aucun sens d’ailleurs ! Il ne pleure pas, bon, parce qu’il n’a pas de raison de pleurer ! Est-ce qu’elle pleure chaque fois que lui réclame à manger ? Ca m’étonnerait !), de ne pas entrer dans les menaces, ni dans les négociations, mais plutôt d’écouter cette petite, de lui faire comprendre qu’on entend ce qu’elle veut dire : « J’ai l’impression que tu as un peu peur d’aller chez le pédiatre… Tu te souviens de ton vaccin de la dernière fois, c’est ça ? Oui, ça t’avait fait mal… C’est difficile pour toi de revenir ici. J’aimerais bien pouvoir t’éviter cette visite… »
Ca ne marcherait peut-être pas, mais au moins, ils ne seraient pas en train de fomenter un agacement par rapport à son frère qui ne pleure pas justement ! (Et ne pas en vouloir à son frère qui vient d’arriver et lui voler l’attention de ses parents, ça semble plutôt important…)
Bien sûr, je ne dis rien.
Mais ça me fait réfléchir…
Finalement, les entreprises ne nous embauchent que lorsqu’on a la formation nécessaire pour faire le travail qu’on va nous demander, mais quelle formation a-t-on reçue avant d’endosser le rôle de parents ? Il y en a tellement qui font mal ce job… Et si tout le monde avait reçu des conseils sur la façon d’encourager de bonnes relations entre la fratrie, plutôt que d’involontairement encourager les rivalités, est-ce que la société dans sa globalité ne serait pas plus agréable ? Aurions-nous encore besoin de parler de « climat scolaire » et de « bienveillance à l’école » ? Et si le respect et la tolérance appris petits pouvaient éviter des conflits au niveau international ?