Les devoirs sont souvent une source de tension dans les familles. Les enfants traînent les pieds, les parents insistent, et cela tourne vite au conflit. Et si nous arrêtions de nous battre pour les devoirs ? Et si, au lieu de les voir comme une contrainte, nous les transformions en un espace d’apprentissage bénéfique pour l’enfant ? Pour cela, la clé est de réduire la pression et d’adopter une approche plus sereine.

Stopper les questions et vérifications incessantes : un stress inutile

« Tu as des devoirs ? »
« Quand est-ce que tu vas faire tes devoirs ? »
« Tu as fini tes devoirs ? »

Ces questions, bien que partant d’une bonne intention, peuvent créer un climat de stress pour l’enfant.
Il se sent surveillé, jugé, et reçoit le message que la charge mentale des devoirs ne lui incombe pas. (Il y aura toujours un parent pour le lui rappeler…)
Résultat : cela peut le pousser à procrastiner ou à rejeter l’idée même de travailler.

Quand j’étais ado, j’évitais de bosser quand ma mère n’était pas là, pour être sûre d’avoir de quoi faire quand elle pouvait me voir !

Comment réduire cette pression autour des devoirs ?

  • Laisser l’enfant le plus en charge possible de son travail, en fonction de son âge
  • Le responsabiliser en le laissant gérer son temps, avec un cadre clair mais sans contrôle oppressant
  • Au besoin, fixer des plages horaires définies pour les devoirs afin d’éviter les rappels incessants
  • Éviter les injonctions et privilégier les discussions ouvertes (si pas possible de ne pas aborder le sujet).
    Exemple : « Comment comptes-tu organiser tes devoirs aujourd’hui ? » plutôt que « Tu n’as toujours pas commencé ? ».

Comprendre les deux zones : apprentissage vs performance

Un concept qui me semble vraiment important pour aider à baisser la pression sur les devoirs, c’est celui porté par Eduardo Briceño sur la différence entre la zone d’apprentissage et la zone de performance.

Je vous explique.

  • La zone d’apprentissage est l’espace où l’on est en train d’apprendre. On ne domine pas encore la notion. Donc, logiquement, on fait des erreurs, et on progresse. C’est un moment d’exploration où il est normal de se tromper.
  • La zone de performance est le moment où l’on doit démontrer ce que l’on a appris (examens, évaluations). Ici, on est théoriquement en maîtrise de notre sujet et notre objectif est de ne pas faire d’erreur.

Les devoirs font clairement partie de la zone d’apprentissage !

« La zone d’apprentissage, c’est lorsque notre objectif est d’améliorer nos compétences.
Nous faisons alors des activités conçues pour progresser, en nous concentrant sur ce que nous n’avons pas encore maîtrisé. Cela signifie que nous devons nous attendre à faire des erreurs, car nous apprendrons de ces erreurs. »
Eduardo Briceño.

Le problème, c’est qu’on a tendance à passer le message à nos enfants que, même pendant les devoirs, ils ne devraient pas faire d’erreur. Beaucoup de parents abordent les devoirs comme s’ils faisaient partie de la zone de performance, en exigeant des résultats parfaits.

Remettons les devoirs à leur place : ils sont bien un terrain d’entrainement, où l’enfant peut expérimenter sans crainte de l’écher.

Dans le fond, tout ça revient à la considération de la place de l’erreur…
On a tous grandi avec la crainte du stylo rouge, il est donc normal qu’on ait tendance à reporter ça sur nos enfants.

Face à la difficulté, les voici qui se stressent, qui se jugent : « Je suis nul.le… je n’y arriverai jamais. », jusqu’à détester ce moment dans lequel on est loin de la joie d’apprendre !

Transformer les devoirs en un vrai terrain d’entraînement

L’importance du processus d’apprentissage

Revenons donc aux bases.

Plutôt que de voir les devoirs comme une simple tâche à accomplir (et à bien accomplir !), considérerons-les vraiment pour ce qu’ils sont : une opportunité d’apprentissage.

L’objectif n’est pas que l’enfant ait tout juste du premier coup, mais qu’il comprenne ce qu’il fait, ou en tout cas qu’il se pose des questions ! Ça lui permet justement de prendre du recul, et d’identifier ce qu’il a compris et ce qu’il a besoin d’affiner.

On pourrait même dire qu’un enfant qui ne fait jamais d’erreur lors de ses devoirs est peut-être trop dans sa zone de confort, et progressera peu…

« Mieux vaut un enfant actif qui se trompe et apprend de ses erreurs, qu’un enfant passif et qui n’apprend rien. » Stanislas Dehaene

Le rôle de l’erreur selon les neurosciences

Oui, l’erreur fait partie de l’apprentissage.
Aujourd’hui, grâce aux neurosciences, on le sait, et ça a été prouvé et analysé à maintes reprises.

Si je cite la Digital Learning Academy :
« Les dernières recherches en neurosciences ont montré que le cerveau apprend grâce à l’erreur. Se tromper déclenche une reconfiguration des réseaux neuronaux au moment où on se rend compte qu’on a fait un erreur. Le cerveau a besoin de signaux d’erreur pour corriger ses modèles du monde extérieur. Les moments d’étonnement, où il y a écart par rapport aux attentes, sont des moments féconds pour apprendre. L’apprentissage repose sur des écarts aux attentes, c’est-à-dire sur les erreurs. »

On a donc besoin, de notre côté, de revisiter un peu notre rapport à l’erreur et à l’échec, pour aider nos enfants à intégrer à leur tour un autre modèle.

Et clairement, si on dé-diabolise l’erreur, on fait baisser la pression, non ?

J’aime, à ce sujet, rappeler cette citation de Thomas Edison : « Je n’ai pas échoué. J’ai simplement trouvé 10.000 solutions qui ne fonctionnent pas. »

Le corollaire de l’erreur : la correction immédiate

Malheureusement, ce n’est pas si simple…

La vraie difficulté, c’est que pour que cette analyse de l’écart aux attentes se fasse : « il faut être actif, et il faut avoir un feedback immédiat«  comme l’explique Stanislas Dehaene.

Information transmise également par Céline Alvarez – par exemple dans cette intervention : « Pour bien apprendre, il faut avoir un feedback immédiat sur l’activité que nous sommes en train de faire. »

Oui, les études montrent que l’on apprend mieux lorsque l’on peut vérifier immédiatement ses erreurs et les corriger dans la foulée.
Au passage, on entraine notre fléxibilité cognitive, l’une de ces fonctions exécutives si précieuses pour avancer !

Maria Montessori l’avait bien compris, elle qui avait conçu tout son matériel avec un contrôle d’erreur intégré, pour que chaque enfant puisse, en toute autonomie, vérifier ce qu’il faisait. (Ce qui explique d’ailleurs que la posture du guide Montessori soit plus celle d’un observateur)

Ainsi, avoir un accès aux corrections, plutôt que d’attendre un retour différé de l’enseignant, permet aux enfants de mieux comprendre leurs erreurs et de progresser efficacement.

Seulement voilà, les devoirs viennent rarement avec les corrigés de leurs devoirs…

Ça arrive (je repense à certains manuels dont les réponses aux exercices figurent à la fin du livre), mais ce n’est pas fréquent.

À votre avis, pourquoi ?

Triche ou pas triche ?

Eh bien oui… un gros frein à cette approche est la peur que l’enfant « triche » en regardant directement les réponses.

Ce qui est directement lié à la source du problème : on ne prend pas le temps d’embarquer les enfants dans la démarche !

En effet, quand notre enfant comprend et intègre que l’objectif est d’apprendre pour lui-même et non de cocher la case « devoirs » pour quelqu’un d’autre (parent ou enseignant), il n’aura aucun intérêt à tricher.

S’il triche, autant ne pas faire les devoirs en fait, parce qu’alors, c’est juste du temps perdu !

Seulement… a-t-on suffisamment confiance en eux pour les embarquer dans la démarche ?

Il y a quelques années, j’ai poussé une enseignante de CP à faire le test… et elle a été surprise de constater qu’en effet, les élèves ne trichaient pas !

  • Lorsque les enfants sont responsabilisés, ils deviennent acteurs de leur apprentissage.
  • La vraie question est : l’enfant fait-il ses devoirs pour obtenir une validation extérieure ou pour réellement progresser ?

Pas simple de bien transmettre ces messages à nos enfants, avec tous les implicites qu’ils reçoivent déjà.
Pourtant, ça change tout !

Ce sont ces changements de posture que vous explorerez plus en détails dans ma formation J’arrête de me battre pour SES devoirs.

Apprendre à lâcher prise pour mieux accompagner

Quand on arrive à mettre en place ces méthodes pour baisser la pression, cela facilite les devoirs.

Ce que l’on veut, c’est que nos enfants prennent en charge leurs devoirs, parce qu’ils font SENS pour eux.

Cela passe aussi par nous : notre posture, notre approche permettront d’encourager l’autonomie et les aidera à se saisir des devoirs comme d’un vrai moment d’apprentissage, au lieu d’une obligation pénible.

Oui, les devoirs devraient être un espace de progression, non un champ de bataille.

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Découvrez ma formation « J’arrête de me battre pour SES devoirs » et vivez des soirées plus sereines !
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Enfin, dites-moi en commentaire ce que vous mettez en place pour baisser la pression à la maison.

« Toute aide inutile est une entrave au développement de ses capacités naturelles. » Maria Montessori

Le rôle de l’éducateur Montessori n’est pas le même que celui de l’enseignement en école plus classique. En effet, dans une école Montessori, l’éducateur n’est pas là pour « enseigner » dans le sens traditionnel du terme. Son rôle est bien plus subtil : il prépare un environnement adapté, observe les enfants et intervient au bon moment, avec précision et retenue. Il doit trouver l’équilibre entre guider et laisser faire, entre accompagner et observer.

Maria Montessori disait que l’enfant doit être acteur de son propre développement. L’éducateur est donc un facilitateur, un observateur attentif, un modèle à suivre, et surtout un adulte bienveillant qui sait quand intervenir et quand se retirer.

Cet article a été écrit par Karine du blog Parents en éveil. Sur son blog, vous trouverez des conseils et un accompagnement bienveillant et pas à pas pour aider les parents à mieux comprendre leur enfant et à retrouver une harmonie familiale.

Quand on éduque un enfant avec bienveillance, on ne change pas seulement sa vie… On change toute une génération. » ❤️

L’éducateur Montessori : un guide

Le rôle de l’éducateur Montessori repose sur trois piliers fondamentaux

  • L’observation, qui permet d’adapter l’environnement aux besoins réels des enfants.
  • Un cadre structurant, qui favorise l’autonomie sans intervention excessive.
  • L’exemplarité, qui enseigne bien plus par les gestes et l’attitude que par la parole.

L’éducateur Montessori ne cherche pas à contrôler l’enfant, mais à lui offrir un cadre sécurisé et adapté pour qu’il puisse grandir librement.

Il ne transmet pas un savoir de manière descendante, mais crée les conditions idéales pour que l’enfant apprenne par lui-même.

Ainsi, en ajustant sa posture et en adoptant un rôle de guide, il permet à chaque enfant d’avancer à son propre rythme, avec confiance et sérénité.

L’importance de l’observation : apprendre à « faire un pas en arrière »

L’impression de ne rien faire

Lorsque j’accueillais des stagiaires dans mon école Montessori, je leur disais souvent : « Au début, tu auras l’impression de ne rien faire. »

Pourquoi ? Parce que nous avons été conditionnés à intervenir, à « enseigner », à « faire ». Or, en Montessori, l’adulte n’agit pas directement sur l’enfant. Il agit indirectement, en préparant un environnement qui lui permet d’évoluer librement et en confiance.

L’éducateur Montessori a été formé à observer. Il ne s’agit pas d’une observation passive, mais d’un véritable travail attentif, essentiel pour comprendre où en est l’enfant, ce dont il a besoin et comment ajuster l’environnement ou les présentations.

Une observation factuelle et précise

Dans la classe, l’éducateur a une chaise d’observation. Les enfants savent que lorsque l’adulte est assis sur cette chaise, il est en train de travailler et ne doit pas être interrompu. Il note ce qu’il observe de manière factuelle et précise. L’observation a toujours un objectif : analyser l’utilisation d’un matériel, comprendre le comportement d’un enfant, repérer les difficultés lors des moments de transition comme le repas, la sieste ou l’habillage aux vestiaires.

Quand il écrit ses observations, l’éducateur décrit avec exactitude ce qu’il voit, sans interpréter ni juger. Il n’écrira pas « Paul aime peindre », mais plutôt : « Paul prend le pinceau entre le pouce et l’index de sa main droite. Il plonge le pinceau dans le pot de peinture rouge. Il le laisse dans la peinture pendant cinq secondes, l’essuie sur le bord du pot, puis trace un trait vertical du haut vers le bas de la feuille. Il sourit en regardant son travail. »

L’objectif est que, si quelqu’un lisait cette observation, il pourrait quasiment rejouer la scène sans l’avoir vue

Léon concentré sur son activité de tri en autonomie

Le bénéfice de cette observation

Grâce à son travail d’observation et de recul, l’éducateur va pouvoir analyser ce travail pour ajuster davantage sa classe.
Le but de l’observation est de:

– mieux s’adapter aux besoins de l’enfant. L’éducateur va pouvoir ensuite présenter des activités qui correspondent aux besoins de l’enfant et à ce qu’il aime faire. L’idée est de mettre l’enfant dans une situation de réussite et non d’échec afin de renforcer sa confiance en lui. 

– mieux comprendre les besoins naturels de chacun des enfants. Par exemple, est-ce que les conflits apparaissent sur un temps spécifique de la journée, sur l’utilisation d’un matériel spécifique, ou lors d’interactions entre deux enfants en particulier …

Par exemple, l’éducateur peut décider de supprimer une activité (si elle amène trop de conflits dans la classe) ou d’en ajouter des nouvelles s’il pense que les enfants les plus âgés commencent à s’ennuyer à tel moment de la journée. Les enfants seront alors naturellement dans de meilleures conditions de travail favorisant leur autonomie, le calme et la confiance.

L’enfant se sent alors écouté, compris et respecté ce qui aide au maintien de sécurité physique et affective dans la classe. 

Un environnement pensé pour favoriser l’autonomie

L’autonomie ne s’enseigne pas, elle se prépare.
L’environnement doit être conçu pour que l’enfant puisse évoluer sans l’intervention systématique d’un adulte.

Dans une classe Montessori, tout est organisé pour encourager l’enfant à agir seul.
Le mobilier est à sa taille, les activités sont accessibles et pensées pour être manipulées en autonomie.
L’éducateur observe comment l’enfant interagit avec son environnement (ses pairs, le matériel..) et ajuste lorsque c’est nécessaire.

Exemple d’un atelier peinture

Prenons l’exemple de l’atelier peinture.
L’enfant doit pouvoir gérer son activité du début à la fin : enfiler son tablier tout seul, prendre une feuille, l’accrocher sur le chevalet, choisir ses couleurs, nettoyer son pinceau et ranger son espace une fois son œuvre terminée.
Tout est pensé pour qu’il n’ait pas à solliciter un adulte à chaque étape.

Les questions qui peuvent surgir

Si un enfant vient souvent demander de l’aide, l’éducateur doit se poser la question : est-ce que l’environnement est bien adapté ? Le matériel est-il trop haut, trop lourd, trop complexe ? L’enfant manque-t-il d’assurance et a-t-il besoin d’une nouvelle présentation pour se sentir plus confiant ?

L’éducateur ne fait pas à la place de l’enfant, il ajuste son cadre pour que l’enfant puisse faire par lui-même.
C’est aussi ça le rôle de l’éducateur Montessori.

L’exemplarité du guide dans les écoles Montessori : un modèle vivant pour les enfants

L’éducateur Montessori est un modèle pour les enfants.
Ils observent tout : sa façon de parler, ses gestes, son attitude. Si l’adulte parle doucement, l’enfant parlera doucement. S’il prend soin du matériel, l’enfant en fera de même.

La présentation du matériel

Les présentations de matériel sont un bon exemple de cet apprentissage par l’observation. Avant de manipuler un matériel, l’éducateur demande à l’enfant s’il est d’accord pour qu’on lui montre comment l’utiliser. Il s’assoit avec lui, à sa hauteur, explique en quelques mots ce qu’il va faire, puis réalise la démonstration sans parler, avec des gestes lents et précis.

Le silence permet à l’enfant de se concentrer sur l’essentiel : le mouvement des mains, la précision du geste. Une fois la démonstration terminée, l’enfant est invité à essayer par lui-même, autant de fois qu’il le souhaite.

Le rôle de l’éducateur Montessori dans les cas de conflits entre enfants

Ce principe d’exemplarité se retrouve aussi dans la gestion des interactions entre enfants.
Lorsque des disputes éclatent, l’éducateur peut organiser des « grâces et courtoisie », des jeux de rôles où il montre comment résoudre un conflit avec des mots plutôt qu’avec de l’agressivité.

Par exemple, au lieu de dire « Arrête de crier ! », il chuchote « On parle avec une petite voix », et les enfants l’imitent.

Enseigner par l’exemple

L’objectif est toujours d’apprendre par l’exemple, et non par l’ordre.

« L’enfant n’est pas un vase qu’on remplit, mais une source que l’on laisse jaillir. » – Maria Montessori

Comment l’éducateur Montessori aide l’enfant à grandir en confiance ?

L’éducateur Montessori n’est pas un professeur traditionnel.
Il n’est ni un maître, ni un chef d’orchestre, mais un guide.
Son rôle est d’observer, d’ajuster et de montrer l’exemple, pour que chaque enfant puisse s’épanouir pleinement.

C’est l’incroyable invention qu’à apportée Maria Montessori à sa pédagogie : faire confiance à l’enfant, et apprendre, en tant qu’adulte, à se mettre en retrait.

🔗 Si tu as envie d’en savoir plus sur cette approche et comment elle peut s’appliquer à la maison, je t’invite à découvrir d’autres articles sur mon blog Parents en éveil. Ensemble, faisons grandir nos enfants en confiance et en autonomie ! »

💬 Partage tes impressions sur cet article en commentaire ! 😊

Note ajoutée par Coralie :

J’adore ce que nous expose ici Karine sur l’approche prônée par Maria Montessori.
Il y a de nombreuses années, j’ai suivi une formation de guide Montessori 3-6 ans, et j’avais à coeur d’en partager ici les principes.

J’insiste en particulier sur le fait de laisser l’enfant aux commandes de son apprentissage, et de chercher, en tant qu’adulte, à se mettre en retrait.
C’est, entre autres, ce qui aide à développer la motivation intrinsèque de l’enfant.
Cela correspond à un changement de posture au coeur de ma formation « J’arrête de me battre pour SES devoirs.« 

Si vous êtes régulièrement en conflit avec votre/vos enfant(s) autour des devoirs scolaires, allez donc faire un tour sur la page de présentation de cette formation, qui pourrait apporter de la paix dans votre foyer !

Nos enfants font régulièrement face à des situations qui leur donnent un modèle loin de ce que nous aimerions transmettre. Comment les aider à prendre du recul, à voir les choses autrement, pour éviter que ça devienne également leur norme, sans pour autant repousser et dénigrer les autres ? Une question délicate à laquelle j’essaye de répondre ici.

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En prenant l’habitude de cultiver la gratitude en famille , on peut non seulement améliorer notre bien-être personnel mais aussi renforcer la connexion avec nos enfants. On favorise ainsi un environnement familial harmonieux. 

Qui, pris dans le tourbillon de la vie, n’est pas déjà passé à côté des petits moments qui font toute la richesse de l’existence ? Et si vous appreniez à transformer ces petits moments en une source de bonheur durable ?

A force de cultiver la gratitude au sein de la famille, cela deviendra bien plus qu’un simple ressenti. L’habitude se transformera en un véritable état extrêmement nourrissant et soutenant.

Installez-vous confortablement et laissez-vous guider vers ce qui va bien plutôt que de rester captifs des pensées négatives qui, malheureusement, prennent naturellement le pas si on ne « fait » rien.  

La gratitude, c’est quoi au fond ? 

La gratitude n’est pas simplement un mot ou un geste. C’est une manière de vivre et de percevoir le monde, d’adopter un état d’esprit particulier. C’est se connecter pleinement à l’instant présent à travers les (pas si petites) choses de la vie. 


La gratitude a un effet profond sur notre santé mentale et physique. Ses bienfaits sont prouvés par des études scientifiques . La pratique de la gratitude augmente les niveaux de dopamine et de sérotonine, les hormones du bonheur.

Plus on y prête attention plus elle se développe. A cette fin je vous explique les 4 perspectives pour en tirer le meilleur. 

La gratitude envers la vie

Je ressens de la gratitude pour ce rayon de soleil sur ma peau, pour la beauté de ce paysage, pour avoir croisé par hasard mon amie dans cette salle de spectacle immense, pour le fait de pouvoir marcher et randonner…

La gratitude envers une autre personne

Ce sont tous les cas où l’on a envie de dire merci à l’autre. Je ressens de la gratitude envers mon partenaire pour l’éclairage qu’il m’a apporté, pour ce joyeux moment passé avec mes enfants, pour l’écoute ou le service rendu d’un ami. 
Je peux choisir d’exprimer cette gratitude à mon mari, mes enfants ou aux personnes concernées, et vous devinez intuitivement l’impact que cela peut avoir 😉 . 

La gratitude envers soi-même

Voilà un cas qu’on oublie souvent à cause de la croyance reçue qu’il faut être humble, se faire passer après… alors qu’il est tellement important de se remercier. Je peux ressentir de la gratitude pour être à l’écoute de mon corps et faire une sieste, pour le temps que je prends pour me former, pour oser faire ce petit pas qui me sort de ma zone de confort… 

La gratitude d’une autre personne envers moi

Enfin, il y a la manière dont on reçoit la gratitude de quelqu’un.
Prenons-nous bien le temps de l’entendre, de la goûter ou la balayons-nous rapidement d’un « ce n’est rien ! » ? 
S’arrêter sur ce qui se cache derrière cette gratitude, sur ce qui pousse l’autre à nous dire merci, peut réellement nous faire du bien. 

Astuce pour augmenter les effets de la gratitude en famille

Dans tous les cas, l’effet est encore plus fort si on l’exprime bien sûr, mais aussi si l’on parvient à relier la gratitude au besoin nourri derrière.
Quelques exemples :
Quand je discute avec mon compagnon je nourris par exemple mon besoin de clarté
Devant un magnifique paysage, je nourris peut-être mon besoin d’émerveillement.
Si je reçois un remerciement, je sens que mon besoin de contribuer est comblé.
Lorsque je me forme, je cultive mon besoin d’apprentissage…


Les bienfaits de la gratitude pour les adultes : voir la vie avec de nouvelles lunettes.

Les parents mènent souvent une vie trépidante entre les responsabilités professionnelles et familiales. Il est essentiel de trouver des moments pour se recentrer, se reconnecter à soi et se ressourcer. La pratique régulière de la gratitude en famille et de soi à soi est une manière simple, mais puissante, de le faire.

Inventaire de quelques bénéfices.

Augmenter le bonheur

lPrendre conscience des petites choses qui nous apportent de la joie contribue à augmenter notre bien-être général. 
C’est Tahar Ben Shahar professeur à Harvard qui nous l’enseigne. Je vous en parlais déjà dans mon article « Développer notre capacité au bonheur » : l’un des premiers conseils qu’il donne dans son livre Apprendre à être heureux est… le rituel de gratitude dont il parle dans cette vidéo !

Réduire le stress et les tensions

Dans un monde souvent stressant, la gratitude agit comme un véritable bouclier contre l’anxiété. En recentrant notre attention sur ce qui va bien, nous réduisons les pensées négatives et anxiogènes.

Renforcer la résilience 

La gratitude est un excellent outil pour développer la résilience. En effet, en nous concentrant sur ce que nous avons, plutôt que sur ce qui nous manque, nous nous donnons la force de traverser les moments moins faciles. 

Renforcer la connexion avec soi-même et les autres

En utilisant un rituel de gratitude, nous devenons plus conscients ce qui nous aide à nous sentir plus connectés à nous-mêmes et par conséquent à ceux qui nous entourent. Cela crée des liens plus forts et plus authentiques.

Les effets de la gratitude sur les enfants : un pilier pour leur développement émotionnel

On devine comme c’est un cadeau précieux d’enseigner cette pratique aux enfants pour leur bien-être émotionnel et leur développement personnel.

Petite liste non exhaustive des bienfaits.

Cultiver l’émerveillement

Nous vivons souvent dans un monde où la rapidité, le culte de la performance, l’accès à « tout tout de suite » mettent à mal les enfants. La gratitude entretient une forme de ralentissement et d’émerveillement en invitant à voir et apprécier un sourire, un geste, un moment. 

Favoriser l’empathie

Apprendre à être reconnaissant aide les enfants à développer de l’empathie. Ils prennent conscience de ce qu’ils ont et deviennent plus sensibles aux besoins et aux émotions des autres.

Affiner la connaissance de soi

En musclant leur capacité à ressentir des moments de gratitude de toute nature, les enfants apprennent à mieux reconnaitre ce qui les met en joie, qui les nourrit, qui les fait vibrer. Une vraie boussole pour avancer dans la vie ! 

Renforcer la confiance en soi et l’esprit de croissance

En notant leurs réussites , les moments de bonheur de leur journée, leurs essais et tentatives même encore infructueux, les enfants renforcent leur confiance en leurs capacités. Cela les encourage à continuer à progresser en célébrant aussi bien chaque petite victoire que chaque effort et expérience.

La gratitude en famille : des effets contagieux et pourquoi pas une pratique collective ? 

On en a l’intuition, cette pratique vertueuse ne peut qu’avoir un effet apaisant sur l’ambiance dans la famille. 
L’un des grands atouts de la gratitude c’est que ses effets sont contagieux. 
Si chacun, parent comme enfant, se sent bien, il aura plus facilement accès à des pratiques et des comportements qui faciliteront la coopération et la connexion dans la maison . 

La pratique collective : de nouveaux bienfaits

Pour enrichir encore la longue liste de bénéfices personnels, on peut également partager nos gratitudes en famille.

Favoriser la joie

Chaque membre se sent valorisé, aimé pour ce qu’il est, et cette dynamique nourrit la confiance et le bonheur au sein de la famille.

Nourrir la culture familiale

Quand chacun prend le temps de partager ce qu’il a apprécié dans sa journée, cela devient un moment privilégié pour se connecter les uns aux autres et créer des souvenirs heureux.

Cultiver des valeurs importantes

L’empathie, la bienveillance, la reconnaissance, l’émerveillement, la poésie, la beauté, l’humanisme, la reconnaissance, l’appartenance… 

Des pistes pour agir concrètement

 Il existe de nombreuses façons d’intégrer la gratitude dans la vie familiale. 

Ce qui compte pour que cette pratique devienne un véritable mode de vie c’est la régularité sur le long terme.

Pour cela de petites actions faciles mais significatives suffisent.
Voici quelques suggestions :

  • Partager un moment de gratitude quotidien :  autour de la table du diner ou au coucher.
  • Créer un « bocal de gratitude » : pour y glisser régulièrement des petites notes qu’on prendra plaisir à relire pendant des moments particuliers.
  • Écrire des mots de remerciement : un petit billet adressé à un parent, un enfant ou un frère/une sœur, peut avoir un impact profond et durable.
  • Organiser un moment spécial gratitude : par exemple un apéro où chaque membre partage ce qu’il apprécie chez les autres membres de la famille.
  • Créer un album ou un tableau de gratitude : Un espace où sont affichés des photos, messages ou symboles de gratitude.

Des outils clé en main pour commencer tout de suite !

Chez Les 6 doigts de la main, on aime que la théorie et les intentions se transforment en changements effectifs dans vos familles.
Ce qui compte, c’est de vous accompagner à cheminer petit pas par petit pas vers le point de rencontre de votre famille , cet endroit où les relations sont apaisées et joyeuses.

C’est pourquoi nous avons conçu pour vous des outils spécifiques.

La fiche des gratitudes en famille

👉🏻 Téléchargez gratuitement la fiche de gratitude « Mes trésors du quotidien » que nous avons créée pour vous. 

Vous pourrez vous l’approprier et l’adapter à vos besoins, votre environnement et vos envies.
Il est possible de l’utiliser à votre rythme, quotidiennement, ou à la semaine.
Vous pouvez choisir d’en avoir une par membre de la famille ou une collective.
Dans ce cas chaque fleur est dédiée aux gratitudes d’une personne et celles en plus sont reservées aux gratitudes vécues à plusieurs.

Utilisez-la au moment qui vous convient : le matin, en journée, au coucher…
Notez-y vos moments de bonheur, vos petites victoires, une attitude qui vous a touché…  

Plastifiez-la pour la réutiliser ou préférez en faire un « livre de vos gratitudes ».

Affichez-la simplement dans un endroit stratégique pour vous rappeler de démarrer régulièrement une discussion.

Ce simple rituel deviendra rapidement un moment précieux pour célébrer les petits bonheurs et renforcer la complicité familiale.

Nos capsules d’activités

Si ce sujet vous tient particulièrement à coeur, pour aller plus loin, vous pouvez aussi acheter à petit prix notre duo de capsules : pleine conscience et gratitude. Deux concepts qui se nourrissent l’un de l’autre.

Dans ces capsules on trouve des explications théoriques et des activités adaptées aux enfants.
Elles sont idéales pour modéliser et transmettre nos valeurs tout en s’amusant.

👉🏻 Procurez-vous les capsules de l’été

Conclusion

La gratitude est une émotion simple, mais d’une puissance incroyable.

Qu’elle soit pratiquée individuellement ou en famille, elle permet de renforcer les liens affectifs, de réduire le stress et de cultiver un émerveillement constant.
En faisant de la gratitude une véritable philosophie, chaque membre de la famille peut découvrir une nouvelle manière de vivre, plus joyeuse, plus harmonieuse et plus connectée.


Commencez dès aujourd’hui et observez les bienfaits que cela peut avoir sur votre bien-être familial.

Dites nous en commentaire ce pour quoi vous vous emerveillez et comment la gratitude « infuse » dans votre famille.

En tant que parents, nous faisons de notre mieux pour transmettre des valeurs qui nous tiennent à cœur. Mais nos enfants grandissent dans un monde qui ne reflète pas toujours ces principes. Que ce soit à l’école, chez des amis ou en famille, ils sont exposés à des comportements et des attitudes qui nous échappent.

Dans cet épisode, je partage des exemples concrets de situations que j’ai vécues et qui ne correspondaient pas à ce que je voulais transmettre à mes enfants. On explore pourquoi ces situations peuvent être difficiles à gérer en tant que parent et pourquoi elles soulèvent autant de questions.

👉 Et vous ? Quelles sont les situations qui vous challengent dans l’éducation de vos enfants ? Venez me raconter en commentaire, je suis curieuse de savoir comment vous réagissez quand vos enfants font face à des influences qui ne vous ressemblent pas.

📌 Dans le prochain épisode, je vous expliquerai comment engager la discussion avec vos enfants pour les aider à comprendre et naviguer ces différences.

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Quand nos parents ont des attitudes qui ne correspondent pas à ce que nous cherchons à transmettre à nos enfants, pas toujours facile de savoir comment réagir !

Voici un cas pratique, et quelques pistes…

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 Si vous préférez lire, en voici également la retranscription.

Bonjour les parents qui cheminent ! 

Aujourd’hui, je voudrais vous parler de cette situation que vous avez peut-être déjà vécue ou en tout cas, vous êtes nombreux à avoir vécue. C’est celle où nos parents réclament un bisou à nos enfants pour dire bonjour ou au revoir. 

Et alors qu’on a appris à nos enfants qu’ils n’étaient pas obligés d’embrasser qui que ce soit, nos parents insistent, voire font du chantage pour obtenir ce bisou. Et on ne sait plus trop comment se positionner par rapport à nos parents qui ne veulent rien entendre, par rapport à nos enfants, à qui on veut apporter de la sécurité, etc. 

Comment on fait ?

L’exemple d’une mère face au chantage du grand-père

La raison pour laquelle je vous parle aujourd’hui de cette situation, c’est parce qu’elle nous a été rapportée récemment par un membre de la formation Point De Rencontre, avec sa fille justement, dont le papi lui dit qu’il veut un bisou au moment de partir pour dire au revoir. 

La fille qui a déjà été sensibilisée à cette question du bisou et du choix lui répond qu’elle n’est pas obligée de lui faire un bisou en cherchant d’ailleurs l’appui de sa maman. C’est une bonne nouvelle : ça veut dire qu’elle a intégré ce choix.
La maman confirme d’ailleurs avec assurance devant son père que, non, elle n’est pas obligée de faire un bisou

Et le père du coup bascule dans : “Ok, mais dans ce cas, moi, je ne suis pas non plus obligé d’aller te chercher à l’école au lieu que tu ailles à la garderie”.
Et la maman, toujours dans l’assurance, dit “Pas de chantage ici. Si c’est comme ça, elle peut effectivement aller à la garderie.”
Seulement… la petite fille n’a pas envie d’aller à la garderie. Donc, elle va finir par faire le bisou à son papi !

Comment on réagit, comment on discute avec les parents dans ces cas-là ?

Les enjeux de cette situation

Alors, il y a plein de problèmes dans cette histoire, effectivement, qui peuvent être adressés.
Il y a 

  • le problème du consentement, évidemment, dont on peut parler. 
  • le problème de la menace donnée ici par le grand-père qui est ce qui ressemble en fait très précisément à un chantage affectif
  • et comment mener une discussion pareille avec ses parents, ce qui est aussi un cas très délicat

Donc, j’ai envie de vous parler de tout ça aujourd’hui et vous me direz ce qui résonne en vous, ce qui vous parle et comment vous réagiriez dans une situation comme ça.

Enseigner le consentement dès le plus jeune âge

D’abord, le problème du consentement.

Effectivement, c’est une bonne idée d’enseigner à nos enfants qu’ils ne sont pas obligés de faire des bisous et qu’en tout cas, le fait de dire non est quelque chose auquel ils ont droit. 

Et d’ailleurs, vous pouvez aller voir mon article sur le consentement qui détaille le fait que le consentement ce n’est pas limité à l’intégrité physique, c’est aussi le fait de dire non à tout en fait.
C’est le fait de respecter le non des autres et le fait d’avoir le droit de dire non et d’être respecté dans ces moments-là, quel que soit le sujet dont on parle. 

Donc, un enfant qui dit non à faire un bisou, en particulier, puisqu’on est carrément dans la sphère physique, c’est une bonne idée de ne pas l’obliger pour qu’il sache qu’il a le droit de décider ce qu’il veut faire de son corps et qu’on va le respecter et qu’on ne va pas le forcer. Donc non, il n’est pas obligé de faire un bisou. 

L’apprentissage progressif de la liberté de choix

Ça ne veut pas dire pour autant qu’on ne va pas lui apprendre la raison pour laquelle le papi cherche à avoir un bisou. Ça ne veut pas dire qu’on ne va pas discuter de ce qui est chouette dans le fait de s’échanger des bisous. 

Ça veut dire qu’il aura toujours le choix de faire ou de ne pas faire en fonction des circonstances et ça, c’est préparer le chemin pour, quand il sera plus grand justement, ne pas tomber dans ces notions de chantage affectif tel que le fait le grand-père ici par exemple.

Préparer l’avenir : le problème du chantage affectif

Imaginons une fille qui ait 15 ou 16 ans et que, si elle est avec son petit ami.
Celui-ci lui demande d’aller un peu plus loin et elle dit non parce qu’elle n’est pas prête à ça à ce moment-là.
Imaginons qu’il réagisse en lui disant : “Alors, tu ne m’aimes pas en fait…” ou alors : “D’accord effectivement, tu n’es pas obligée, mais moi, je ne suis pas non plus obligé de… [quelque chose qui lui plaît à elle]”. Ça veut dire qu’elle va avoir l’impression que pour avoir ce qu’elle veut ou pour faire plaisir ou pour continuer d’être aimée… elle devra s’exécuter.

C’est pour ça que je trouve que l’exemple du papi est un peu du chantage affectif. Parce que le fait d’aller chercher sa petite fille à l’école au lieu de la laisser à la garderie, c’est aussi le fait de choisir de passer du temps avec elle.
On espère, et j’en suis persuadée, que ce grand-père ne va pas seulement chercher sa petite fille pour lui faire plaisir à elle, il va chercher sa petite fille parce qu’il a aussi envie, ainsi que la grand-mère, de passer du temps avec elle.
Donc c’est un chouette moment en fait.
Et donc, il est en train de lui dire que “si tu ne réponds pas à mes demandes de bisous, je ne serai plus là pour toi.”
En fait, c’est un peu ça qu’il est en train de lui dire. C’est pour ça que c’est un chantage affectif.

Donc, on peut s’interroger effectivement sur ce que ça va encourager, développer comme attitude chez la fille quand elle aura 15 -16 ans, si on lui apprend que quand l’autre a la main et qu’il y a du chantage affectif, il faut se plier à son désir pour être aimée. Et on rejoint là la question du consentement.

Discuter avec ses propres parents : un défi complexe

Et en même temps, je sais que cette question du consentement, ce n’est pas la première fois qu’on en parle, et vous en entendez également parler ailleurs.
Donc, une des choses dont j’aimerais parler ici, c’est réellement la discussion avec les parents parce que ça, c’est vraiment quelque chose de compliqué et dont on parle moins souvent.

Le choix de préserver l’harmonie familiale malgré les désaccords

Une maman ancrée

C’est une chose, d’avoir des principes, d’être ancré dans ce qu’on veut développer et apporter comme valeur à nos enfants, comme l’est là, cette maman. 

Elle est très claire. Elle a déjà enseigné à sa fille qu’elle n’était pas obligée de faire des bisous et la fille le sait. Elle le confirme à sa fille quand elle le demande. Elle explique à son père qu’elle ne veut pas entendre de chantage. Donc, elle est très claire dans ce qu’elle cherche à transmettre.

Une possibilité : prendre de la distance

Et pour autant, quand le père insiste et qu’il dit que pour lui, c’est un bisou et c’est tout, cette mère se trouve un petit peu dépassée sur “comment je fais pour discuter avec mes parents là-dessus”. Parce qu’évidemment, une des solutions, c’est de prendre de la distance avec les parents qui ne suivent pas les mêmes principes qu’elle, de refuser clairement ce chantage-là en expliquant à la fille que tant pis, même si elle n’en a pas envie, il va falloir aller à la garderie pour ne pas tomber dans ce chantage-là. 

Mais vous voyez bien qu’il y a quand même plusieurs inconvénients à cette décision.

On peut parler des inconvénients pour la fille qui n’a pas envie d’aller à la garderie, mais on peut parler aussi des inconvénients de la relation de cette maman avec ses parents, de la petite fille avec ses grands-parents.
Donc, il y a vraiment des sacrifices à faire pour tenir à ces valeurs.

Chercher plutôt l’harmonie familiale

L’idée, c’est de voir comment on peut faire pour continuer à suivre ces principes et à transmettre ce qu’on veut à nos enfants, sans entrer au clash avec ses propres parents. 

Parce qu’en fait, c’est ça qu’on veut. On voudrait plus d’harmonie familiale entre toutes les générations quand c’est possible.
Ça ne l’est pas toujours, mais ici ça l’est. 

Ici, on est dans une famille dans laquelle il y a déjà quand même pas mal d’harmonie puisque ces grands-parents vont régulièrement chercher leur petite-fille à l’école pour passer du temps avec elle avant de la ramener à la maison. 

Et de surcroît, j’ajoute que quand ils partent de là, ils veulent un bisou.
Ce qui, certes, nous gêne dans cette situation parce que la petite-fille n’en a pas envie et qu’on ne veut pas la forcer, mais ça veut aussi dire qu’ils sont attachés à cette petite fille. 

Donc, c’est vraiment là-dessus que j’ai envie de passer du temps, comment on fait pour discuter avec nos parents quand on a des principes différents.

Comprendre la posture de l’autre

Différencier besoin et stratégie

Ça rejoint un petit peu mon article – si vous l’avez lu – sur le fait de parler du désaccord éducatif dans le couple en fait, c’est-à-dire que dans les deux cas, on est dans un désaccord.
Alors certes, on n’est pas dans le couple, on est avec nos parents, mais on est dans une approche qui est différente et donc, on pourrait penser qu’il y a un vrai conflit fondamental. 

En réalité, les parents et la maman ont ici des stratégies différentes, mais pas forcément des besoins qui sont très différents.Et quand on arrive à trouver quels sont les besoins derrière les comportements des gens, on arrive beaucoup mieux à s’écouter. 

L’impasse du jugement sur le comportement

C’est que la difficulté, là, c’est qu’on a l’impression, si on reste au niveau superficiel, que si la maman dit à son père : “Non pas de ça chez nous . Ces méthodes-là, elles ne sont pas adaptées, ce n’est pas comme ça que je veux éduquer mes enfants, etc..”,  on se retrouve avec une opposition claire et franche, avec des reproches sous-jacents sur la méthode des parents.
Ça peut même sous-entendre que la façon dont eux-mêmes ont élevé leurs enfants n’était pas adaptée.
(et là je vous encourage à aller lire l’article sur « De mon temps… » : nos parents ne comprennent pas la parentalité positive.) 

Or, évidemment, on le sait, ils ont fait de leur mieux avec ce qu’ils savaient à ce moment-là. Même s’ils ne se remettent pas en question aujourd’hui.
Forcément, c’est quand même compliqué de se remettre en question. C’est toujours compliqué de se remettre en question même quand on est dans une situation de le faire. Ça l’est presque encore plus quand on ne peut pas corriger ce qu’on a fait. C’est quand même plus facile de penser que notre méthode est bonne, parce que sinon, on tombe tout simplement dans la culpabilité.

Donc l’idée n’est pas d’y aller de façon frontale. L’idée, c’est d’essayer de défendre nos valeurs tout en rejoignant l’autre. Et pour ça, on va faire deux choses. Ou plutôt deux fois la même, mais de façon symétrique.

Aller sur la colline de l’autre

La première, c’est qu’on va réellement essayer d’analyser la situation vue de la colline de l’autre, comme on dit en Communication NonViolente.

C’est-à-dire, on se met à la place du grand-père et on voit quelles sont (ce que moi j’appelle) ses raisons positives.
C’est un terme qui est un peu du jugement quand on dit “positif”, donc ce n’est pas un terme de Communication NonViolente. Mais ce que j’appelle les raisons positives, c’est en fait ce qui anime le grand-père dans cette situation à utiliser cette stratégie. 

Marshall Rosenberg, fondateur de la communication non-violente, disait : “tous nos comportements cherchent à nourrir des besoins, et quelque part, ça, c’est toujours une raison positive d’agir. Et quand on va chercher le besoin derrière, on va rejoindre l’autre.” 

Donc, là en l’occurrence, le grand-père, on peut s’imaginer quelles sont ses raisons positives, quel besoin il cherche à nourrir quand il demande un bisou de sa petite fille. 

Les “raisons positives” du grand-père

Il cherche du lien, il cherche de la connexion, il cherche de la tendresse, il cherche de l’amour. Il cherche à montrer son amour quand il demande un bisou à sa petite fille. Il y a vraiment un côté tendre pour lui qui transmet son amour. 

Peut-être même que le langage de l’amour de ce grand-père, ce sont justement les gestes, et qu’il ne peut pas comprendre que sa petite fille, qu’il aime de tout son cœur, ne réponde pas à cette demande d’amour. 

Peut-être qu’il se sent rejeté.
Attention : “rejeté” n’est pas un vrai sentiment, mais pour lui, c’est un geste de rejet d’avoir sa petite fille qui lui dit non, comme si elle ne l’aimait pas. 

Donc, il y a vraiment cette question-là, c’est vraiment une stratégie, c’est-à-dire le fait qu’elle fasse un bisou, c’est une stratégie.
Et on peut s’opposer à la stratégie.
En revanche, on peut très bien rejoindre le père dans tout ce que cette stratégie permettrait de nourrir. C’est quand même chouette, cette intention qu’il a, ce grand-père, de se connecter à sa petite fille et de lui montrer tout son amour !

Ouvrir un dialogue respectueux et constructif

Commencer par ces “raisons positives” pour rejoindre l’autre

Donc, déjà, quand on va commencer la conversation avec lui, si on décide de le faire, on va commencer par recevoir ça. 

On va commencer par lui dire, “Tu sais, papa, je vois tous les moments que vous passez avec ma fille et le fait que tu aies envie de lui faire des bisous quand tu t’en vas, ça montre tout l’amour que tu as pour elle et l’amour que tu as envie de recevoir d’elle. Et je suis vraiment touchée de ça parce que c’est vraiment chouette pour moi de voir cette relation qui se crée entre ma petite fille et ses grands-parents.

Ce n’est pas le cas dans toutes les familles et je trouve ça génial que vous ayez l’opportunité de faire ça. 

Je comprends aussi que pour toi, les gestes sont importants et que ça transmet ça. Est-ce qu’il y a d’autres moments, il y a d’autres attitudes, il y a d’autres comportements de sa part qui te font ressentir l’amour qu’elle ressent pour vous ?” 

Et ça, ça pourrait déjà l’aider à s’ouvrir. 

Ouverture à d’autres stratégies

Déjà, on reçoit ce qu’il vit, on le rejoint dans ce qu’il est en train de recevoir et de vivre, donc déjà, c’est chouette, mais en plus, on l’ouvre au fait qu’il y a d’autres stratégies.

S’il y a d’autres moments, d’autres attitudes qui peuvent lui permettre de ressentir l’amour de sa petite fille, peut-être que ça lui facilitera le fait de s’éloigner des bisous.

Donc, déjà, ça, c’est le premier point. 

Exprimer notre point de vue

Clarifier ses propres raisons en tant que parent

Et le deuxième point, c’est que quand on va lui dire pourquoi pour nous, ce n’est pas d’accord, ce n’est pas ok, on ne va pas lui dire qu’on est contre sa façon de faire. 

On va essayer, là encore, de se connecter à nos propres raisons positives, c’est-à-dire qu’on va d’abord (d’ailleurs, c’est important avant la conversation) clarifier quelles sont les vraies raisons qui nous font trouver ça pas chouette.

Et on va les transmettre en partant de ça.
Sans nier l’autre. C’est-à-dire qu’on ne va pas lui dire :
“Oui, mais quand tu fais ça, ça va en opposition de…”
On va lui dire :
“J’entends ton point de vue et tout l’amour qu’il y a dans ta posture.
Et à la fois… et en même temps…”
Il n’y a pas de “mais” là-dedans, parce que “mais” ça oblitérerait la première partie. Les deux sont vrais en même temps.

Une base de co-création

Alors certes, quand on dit ça, on ne voit pas tout de suite la solution. Mais d’abord, on se rejoint, c’est ça en fait, la base du fait de passer au-dessus du conflit.

Si vous voyez dans mon article “les désaccords dans le couple”, vous verrez une image d’apprentie girafe qui est très forte pour montrer ça en fait. 

Soit on est dans l’opposition l’un l’autre et dans ce cas-là, personne ne rejoint l’autre ; soit on est juste dans l’écoute et on peut rejoindre l’autre ; soit, on est dans l’écoute mutuelle et là, on peut co-créer ensemble.

Cette co-création, elle demande l’échange. 

Donc, non seulement, on va l’écouter pour le rejoindre, pour créer la connexion, mais en plus, on va aussi expliquer le fait qu’en même temps, nous, on a d’autres raisons et également des raisons positives, même si ce n’est en pas ces termes-là qu’on va utiliser.

Choisir d’expliciter nos “raisons positives”

Donc, on va dire :
Tu vois en même temps, la raison pour laquelle nous, on a essayé de lui enseigner qu’elle a le droit de ne pas faire de bisou, c’est qu’en fait, on se dit que c’est hyper important de lui enseigner indirectement la notion de consentement.

On se dit que c’est important qu’elle sache qu’elle a le droit de poser des limites en particulier sur tout ce qui concerne son corps, qu’elle ne soit jamais obligée d’embrasser quelqu’un qui lui demande de l’embrasser si elle n’a pas envie de le faire.

J’imagine que le lien n’est pas évident pour toi peut-être, mais je me dis que si on ne la force pas à 5 ans, ce sera plus facile qu’elle ne s’y force pas elle-même quand elle en aura 15. Et pour moi, ça, c’est vraiment important qu’elle reçoive ça, est-ce que tu vois ce que je veux dire ?

Déjà ça, c’est une autre façon de lui transmettre nos raisons. 

Et puis, tu vois papa, quand tu lui dis que tu ne vas pas venir la chercher si elle ne fait pas de bisous, en fait, moi, ce qui me gêne dans cette façon de faire, c’est qu’ensuite, elle te fait un bisou juste pour que tu viennes la chercher.
Alors que moi, j’ai très envie qu’elle te fasse un bisou parce qu’elle a envie de te faire un bisou. Et je n’ai pas tellement de doute que ça viendra un jour si on lui laisse l’espace. J’ai envie qu’elle le choisisse. J’ai envie que ce soit quelque chose, qu’elle te rejoigne là-dessus. Et je crois très fort, en fait, qu’en ayant de la patience, ça viendra. Est-ce que ce ne serait pas plus riche pour toi ou plus joyeux qu’elle vienne le faire de gaieté de cœur plutôt que forcée ?

Voir émerger de nouvelles stratégies ensemble

Transformer le contre en pour

Voilà, c’est un peu ce que je me dis sur la façon dont on peut aborder la conversation en se rejoignant au niveau des besoins en fait.
Et des raisons positives pour montrer qu’on n’est pas du tout contre nos parents. On n’est pas contre ce qu’ils font.
On est avec eux, et en même temps, on a aussi du pour, pour nos enfants.

Et du coup, quand on arrive à se rejoindre, on peut dire :
“Mais du coup, je me demande comment on peut faire ?”

On n’est même pas obligé d’ailleurs, ce que je viens de dire sur… “ce ne serait pas plus joyeux pour toi ?, etc.” 

On peut même juste dire…
Et en même temps, moi, je me rends compte que c’est hyper important pour moi de lui transmettre le fait qu’elle a toujours le choix de ne pas embrasser les gens si elle n’en a pas envie, parce que moi, je veux que quand elle aura 15 ans, 20 ans, elle le sache, qu’elle ne se sente jamais forcée, et surtout pas par la peur, de ce qui peut lui arriver si elle ne le fait pas, tu vois ça pour moi, c’est vachement important.
Et du coup, je me demande comment on peut faire pour combiner, toi, le fait que tu aies envie de recevoir de l’amour de ta petite fille, et moi le fait que je lui transmette qu’elle ne cède pas au chantage des gens qui lui demandent de l’embrasser, comment tu vois les choses, toi ?

Voilà, et là, on peut entrer dans la co-construction. Là en tout cas, on a plus de chances. 

Avec la conscience que ça ne marchera peut-être pas…

Ce n’est pas évident que ça marche, hein !
Le père peut tout à fait rester bloqué en disant :
Mais attends, on ne parle pas des mêmes choses là, on parle d’une petite fille, ce n’est pas la même chose que l’ado, elle aura bien le temps d’apprendre, de toute façon ça fait partie de…”
Ou bien :
“Ah ouais, mais si on ne fait pas des bisous, alors maintenant, on fait quoi ?
On ne dit pas non plus bonjour, ni merci…

Bien sûr qu’il peut rester bloqué.
Mais en tout cas, on met plus de chances de notre côté pour que les choses se débloquent si on aborde les choses comme ça, que si on est en fait dans le reproche.

C’est ça qui est difficile en fait.
Quand on est dans une situation comme ça, c’est délicat de ne pas s’exprimer en reprochant à l’autre ce qu’il est en train de faire.

Voilà, je suis curieuse de savoir ce que vous en pensez. 

Une étape encore : la discussion avec l’enfant

En réalité, il y a un dernier aspect qui est intéressant à traiter, mais que je ne veux pas traiter là, parce que je vois que j’ai déjà duré un petit peu, mais dont je parlerai dans un prochain podcast, c’est celui de la discussion avec l’enfant.
Parce que là aussi, c’est intéressant.

On ne peut pas contrôler tous les gens autour de notre enfant. Et notre enfant, il va faire face à beaucoup de personnes autour de lui, qui ne suivent pas forcément les principes et les valeurs que nous, on cherche à transmettre.

Ça, on ne va pas le contrôler.
En revanche, notre zone de contrôle, c’est nous, et ce qu’on échange avec notre enfant. 

Donc, ce qui va être intéressant aussi là-dedans, c’est ce qu’on va faire de cette situation pour aider notre enfant à grandir, à observer et à apprendre. 

Donc, à partir de là, il y a aussi toute une phase de discussion avec l’enfant. Comment va se mener cette conversation-là, ce qu’on va en sortir, etc.

Voilà un beau sujet pour un prochain podcast !

Si vous avez des réactions, n’hésitez pas à commenter et me laisser vos propres avis sur les questions. 

Et si vous pensez que ce contenu peut aider d’autres personnes, partagez-le !

À très vite

Qui n’a jamais rêvé de devenir un parent zen ?
Je dis bien « devenir », en choisissant mes mots, parce que je sais aussi que personne ne l’est vraiment…

Parce que, clairement, la parentalité, c’est pas facile, c’est source de stress, et on est facilement mis à l’épreuve.

Je ne parle même pas de la pression ce cette injonction à être zen, qui rend les choses encore plus tendues, finalement.
Vous vivez ça, vous aussi ?

Dans cet article, je vais donc commencer par casser un peu cette idée de « zenitude » absolue, puis je vais quand même vous embarquer avec moi dans ces 3 habitudes qui pourraient bien vous aider…

Posons le contexte : les attentes du parent zen et les idées classiques

Afin que vous sachiez tout de suite où vous mettez les pieds, je vais commencer par les points suivants :

1- clarifions nos attentes en sachant qu’on ne sera jamais vraiment zen
2- voyons rapidement les premiers conseils classiques pour être zen – qui ne font PAS partie des 3 habitudes que je vais vous présenter

Le mythe du parent zen

Allez… ce n’est pas la première fois que je parle du mythe du parent zen, donc si vous voulez creuser, vous pouvez aller lire l’article du même nom !

Je ne sais pas vous, mais moi, je ne connais personne qui soit toujours zen. A moins – peut-être – d’être un moine bouddhiste, et encore… c’est l’image qu’on s’en fait, mais sait-on vraiment ??

En tout cas, partons, si vous le voulez bien, du constat que personne n’est tout le temps zen.
Et puis… voyons cette question que me suggère google : « comment rester zen avec ses enfants ? »
Ah ah… comment ça « rester » ? Donc déjà, on ne l’est pas vraiment, mais en plus il faudrait le rester quand on est mis à l’épreuve ?

Mais non ! L’idée n’est pas de « rester zen ». Ça, faut pas se leurrer.

Mais ça ne veut pas dire qu’il faut renoncer à savoir comment être zen, pas du tout !

Développer ces habitudes de parent zen dont je vais vous parler vous permettra d’avancer dans la direction qui vous inspire. Ça vous permet de progresser, pas à pas. Et ça, c’est déjà pas mal cool !


L’idée est donc de :

  • être PLUS zen que ce qu’on est
  • savoir comment se comporter dans les moments où on ne se sent pas du tout zen…

Dans cet article, je vais vous parler du premier point : comment être PLUS zen en tant que parent.

Pratiques classiques – autres que mes habitudes : méditation, respiration, etc…

Quand on parle d’habitudes pour être plus zen, on bascule souvent dans la douceur envers soi.

V

Méditation, respiration, yoga… vous connaissez sûrement déjà tout ça…

Je ne cherche absolument pas à discréditer ces méthodes qui sont réellement tout à fait pertinentes !

Cet article répond d’ailleurs au carnaval d’article lancé par le site habitudes-zen.net qui vous présente des tas de méthodes pour ça, et leurs bénéfices.Vous pouvez par exemple aller lire sur ce site l’article de Florine sur comment la méditation peut aider vos enfants à mieux gérer leurs émotions.

La pertinence de ces méthodes

Je sais que ces méthodes sont pertinentes, et j’essaye de les pratiquer comme je le peux également.
Pourquoi sont-elles pertinentes ? Parce qu’elles permettent de prendre soin de nous.

Et on le sait : c’est d’abord en prenant soin de nous qu’on va réussir à prendre soin de nos enfants

Donc, même si les habitudes que je veux partager aujourd’hui avec vous auront une application plus concrète dans votre rôle de parent, je vais commencer par ça quand même, avec toute l’honnêteté dont je sais faire preuve.

La méditation

Quand j’ai découvert la méditation, et en particulier la méditation en pleine conscience, j’ai voulu commencer par la pratiquer moi-même.
A l’époque, je m’étais lancé un défi : 8 semaines de méditation en pleine conscience.
Je l’ai bien suivi, et j’ai aimé le faire !

Mais après ce défi, peu à peu… l’habitude s’est désinstallée…

Et même si mes enfants connaissent cette pratique (en autres grâce au classique « calme et attentive comme une grenouille » d’Eline Snel), je dois avouer que nous ne méditons jamais en famille.

La respiration

Là encore, plusieurs pratiques de respiration s’offrent à nous, et je sais qu’elles peuvent être très efficaces.

J’aime particulièrement ce que propose la cohérence cardiaque, et, si je n’arrive pas, là à non plus, à être constante, c’est une pratique que je remets en place quand je sais que la période va être un peu dense.
Ça me permet de m’ancrer un peu et de baisser le niveau de stress.

En ce moment par exemple (peu de temps avant les vacances de Noël et pas mal de choses à faire…), j’ai une alarme qui sonne tous les jours à 15h pour m’encourager à respirer.
(mon mari s’est d’ailleurs moqué de moi le week-end dernier :
« Quoi ? Ça fait 24h que tu n’as pas respiré ? Ça doit être difficile… »)

Le yoga

Là encore, une pratique que je connais… J’ai fait des heures de yoga, et j’aimais ça, mais je ne garde pas la discipline sans être inscrite à un cours.
(C’est sûr que quand je vivais à Porto Rico, et qu’on faisait le yoga sur la plage, c’était plus motivant !)

Donc dans la théorie, oui : je me lève plus tôt, et je fais un peu de yoga pour bien commencer ma journée.
Dans la pratique, non.

3 habitudes que je mets VRAIMENT en place pour être un parent plus zen

et sans que ça ne me prenne plus de temps… (c’est ça qui fait que je les mets vraiment en place !!)

Habitude 1 : Respecter des temps de pause

S’il n’y avait qu’UNE habitude à garder, c’est celle du TEMPS DE PAUSE.

Ça n’a l’air de rien, c’est précieux.

Je vous explique. (Si vous suivez une de mes formations, vous connaissez sûrement déjà…)

Pourquoi un temps de pause ?

Il y a des moments où nos émotions prennent le dessus.
Et quand elles prennent le dessus, les hormones correspondantes inondent notre cerveau, saturent les connexions neuronales avec notre cortex pré-frontal, et on se retrouve « déconnecté ».

Dan Siegel (je vous ai déjà parlé de « Le cerveau qui dit oui », mais il en parle dès « Le cerveau de votre enfant ») fait un geste avec sa main pour montrer cette déconnexion : en gros, toute la partie pré-frontale – notre tour de contrôle – devient inaccessible.

Si vous voulez voir son explication à ce sujet : voici sa vidéo du « hand model of the brain » (en anglais).

C’est dans ces moments-là qu’on dit des choses qu’on regrette ensuite : parce qu’on a perdu le contrôle !!

C’est vrai pour nous, c’est vrai pour nos enfants.

Pour se « reconnecter », ou disons pour que notre cerveau se reconnecte, il y a plusieurs choses qui peuvent aider. (dont la respiration, et la pleine conscience… on y revient !).

Mais quoi qu’on fasse, le temps finira toujours par faire que nous redescendons.

La meilleure des pratiques parentales est donc de mettre en place un temps de pause.

Pour nous ET pour nos enfants.

Quand l’un (ou plusieurs) membres de la famille monte dans les tours, on fait une pause.

Comment le mettre en place ?

C

Ça a l’air simple, dit comme ça, mais bien sûr, c’est moins évident qu’il n’y parait.

Et pourtant, en mettant en oeuvre quelques principes, vous allez vite l’adopter.

D’abord, ça demande d’en parler en famille. Si tout le monde est d’accord sur la nécessité et les bénéfices de ce temps de pause, c’est plus facile…

Ensuite, ça devient une démarche d’entraide : chacun peut proposer un temps de pause à l’autre.

C

S

Ça demande également une attention à ce que l’on vit : accepter, quand on sent que ça monte, de se retirer de la situation (alors même qu’on a tellement envie d’avoir le dernier mot et de crier tout ce qui nous pèse !!).

Enfin, il va falloir laisser les autres prendre leur temps de pause (je crois que c’est ça le plus difficile pour moi… Pas envie de lâcher le truc quand mon fils me dit qu’il ne veut plus en parler à ce moment-là…)

Revenir sur l’incident

Tout ça ne veut pas dire qu’on cherche à éviter les conflits en s’interrompant dès que ça monte dans les tours et en mettant tout ça sous le tapis !

Ça veut plutôt dire qu’on veut gérer le conflit de manière constructive, pas en s’agressant.
(C’est d’ailleurs ce qu’on apprend dans la formation En finir avec les disputes dans la fratrie »)

Donc, une fois que tout le monde est redescendu, on peut reprendre la discussion, plus calmement.

Et voilà comment on est concrètement plus zen au quotidien !

Habitude 2 : Ecouter

La 2è habitude que j’ai vraiment envie de mettre en avant pour se sentir plus zen en tant que parent, c’est le fait d’écouter.

C’est une vraie difficulté d’écouter… Bizarrement, ça ne correspond pas du tout à ce qu’on appris, et on rencontre sur notre chemin des tas d’obstacles à l’écoute.

Il ne se passe pas une semaine sans que je parle d’écoute avec l’un des parents des formations des 6 doigts de la main.

Pourtant, quand on y parvient, ça change complètement la dynamique.

Exemple concret

Un exemple, tiré d’un partage d’une maman membre de Point de Rencontre qui date d’hier (je ne vous mens pas quand je vous dis que ce sujet revient tout le temps !) :

Elle rentre du centre aéré avec ses 2 enfants. Les enfants se disputent : l’un semble chercher l’autre, l’autre s’énerve et cherche à le taper… bref, une ambiance plus que tendue.
Une situation dans laquelle beaucoup de parents réagiraient probablement en durcissant le ton, avec une phrase telle que : « Ça suffit maintenant ! ».
Mais cette maman choisit de calmer le jeu, en recevant ce que vivent ses enfants, en verbalisant qu’ils étaient énervés, et qu’elle le comprenait.
Alors seulement, son fils change de cible… Au lieu de chercher à taper son frère, il dit « J’en ai marre, je suis tout le temps agressif, j’embête tout le monde ! »
Voyez-vous le basculement ?
Si cette maman était passée en mode « reproches », ça aurait servi une belle excuse à son fils pour trouver un autre ennemi.
Là, entendu dans sa colère, il a l’espace pour prendre ses responsabilités et s’observer lui-même.
Cela lui permet même de tendre la main en partageant le fait qu’il ne se comporte pas comme il l’aimerait lui-même…

Alors, l’écoute va pouvoir se prolonger. Quand l’enfant redescend dans ses émotions (voir point précédent !), cette maman va pouvoir se poser et l’écouter encore. Essayer de comprendre avec lui ce qu’il se passe dans sa vie pour qu’il se retrouve si souvent à agresser les gens.

Sans nier ce qu’il dit, mais en faisant preuve d’empathie.
Je pense à des phrases comme :
« Tu as l’impression que tu es souvent agressif ? »
« C’est plus fort que toi, c’est ça ? »
« J’imagine que ça doit pas être facile pour toi d’avoir cette image-là de toi ? »

« 

Ces interrogations permettent d’être dans le lien, de chercher à rejoindre l’autre, afin de pouvoir faire équipe avec lui.

Ca prend pas plus de temps que de rentrer dans une lutte de pouvoir, et c’est beaucoup beaucoup plus zen !

Et quand l’enfant ne veut pas parler ?

Il y a des moments où nos émotions prennent le dessus.
Et qu

Parfois, on est plein de bonnes intentions, mais on a en face de soi un enfant qui répond peu.

Si c’est le cas chez vous, voici quelques conseils pour écouter un enfant qui ne veut pas parler.

Habitude 3 : Choisir ses pensées

Enfin, j’ai envie de vous parler des pensées.

Nos pensées créent nos sentiments

Dans la vie, on traverse tous des situations agréables, ou désagréables, c’est selon.

Notons déjà que notre jugement sur ces situations dépendent de chacun. De nos sensibilités (moi, par exemple, je déteste le bruit, et je n’aime pas trop le monde… j’ai donc du mal à apprécier un festival), et de nos pensées.

Oui, de nos pensées : face à une situation, nous avons des pensées qui naissent (parfois inconscientes), et qui créent nos sentiments.

On va donc être déçu quand on se dit que « il aurait pu… » ou « ce serait la moindre des choses »
On va être frustré en se disant « j’y arriverai jamais ! »
(et c’est là qu’Anatole me dit : « Maman, je te rappelle que ta guitare n’a pas la télécommande de tes émotions. » – Merci mon fils de me rappeler les principes de la responsabilité émotionnelle !)

Les pensées qui nous empêchent d’être zen

Il y a des moments où nos émotions prennent le dessus.
Et qu

Pensez-y justement : dans les moments où vous n’êtes PAS un parent, qu’est-ce que vous vous dites ?

J’imagine (je brode d’après expérience…) que ça peut être quelque chose comme :

« Non, mais c’est pas possible, on en a parlé 20 fois déjà ! »

« Combien de fois va-t-il falloir que je le répète ? »

« Il le fait exprès ? »

« Mais qu’est-ce qui lui passe par la tête ? »

Vous vous reconnaissez ?

J’ai même entendu le père d’une fille de 17 ans me dire : « Elle nous a fait un évanouissement avant son examen. » – vous notez le « NOUS » dans cette phrase ? Comme si sa fille le faisait contre ses parents…

Vous vous reconnaissez ?

Soyez attentif à ce qui se joue en vous dans ces moments-là, et vous comprendrez mieux d’où viennent vos difficultés !

Et encore, je ne parle pas des moments où ces pensées sont carrément exprimées à nos enfants

Choisir des phrases-clé à adopter comme pensées

Pour sortir de ça, il s’agit d’adopter d’autre pensées, qui vont nous permettre de poser un regard différent sur la situation et « rester » beaucoup plus zen, justement !

Choisissez une formulation qui vous parle, et répétez-la, comme un mantra auquel vous raccrocher !

Je me rappelle encore d’une de ses premières pensées aidantes, que mon mari et moi avions adoptée il y a des années, quand notre fils Léon débordait :

  • « Il ne NOUS fait pas passer un mauvais moment, IL en passe un. »
    (Bon, ça donnait mieux en langue originale : « He’s not giving us a hard time, he’s having one. »)

En fonction de ce qui vous parle, ça peut aussi être :

  • « Il fait de son mieux. »
  • « Il est en train d’apprendre. »

Ma dernière en date, qui découle du livre Chasseur Cueilleur Parents, dans la partie sur les Inuits, c’est :

  • « Mal = Normal »
    Comprendre par là qu’il est normal que les enfants se comportent mal . Quand ils ont une attitude inappropriée, c’est qu’ils ne savent pas encore faire autrement.

Tiens, ça pourrait d’ailleurs aussi être :

  • « Voilà quelque chose à apprendre »

Et chez vous ?

Si vous êtes arrivé jusque là, dites-nous donc avant de partir :

1- ce que vous mettez en place chez vous pour être plus zen

2- ce qui vous inspire dans les habitudes évoquées ici et que vous aimeriez tenter, ou adapter….

Ç

Ça contribuera à aider tout le monde !

Qui n’a jamais connu les tensions des départs ?

Les petits déjeuners avalés en quatrième vitesse, les clés introuvables, et cette course effrénée pour ne pas être en retard à un rendez-vous, à une invitation… 

On a tous vécu ces moments où l’ambiance devient électrique, où le stress monte, et où tout le monde finit par s’énerver.

Et si on pouvait changer ça ? Si on pouvait transformer ces moments sous pression en routines plus douces ? 

Spoiler alert : c’est possible, et on vous montre comment. 

Identifier les difficultés

La première étape pour retrouver votre sérénité, c’est d’observer les moments-clés où ça coince.
Quels sont les moments où se cristallisent les tensions ?

  • Les enfants qui trainent au lit ? 
  • Le sac à dos qui n’est pas prêt ?
  • Vous qui faites tout pour tout le monde ?

C’est ça qu’il s’agit de déterminer et c’est là qu’il va falloir intervenir. Le simple fait de repérer ces moments permet déjà de mieux les comprendre et d’adopter une nouvelle posture…

Pourquoi rien ne change ?

Changer de posture oui c’est nécessaire, parce que si rien ne change, c’est bien parce qu’on agit toujours de la même façon  !

Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi on crie, on s’énerve, on répète les mêmes phrases : 
« dépêche-toi » / « on va être en retard ! » / « c’est toujours pareil »… avec systématiquement le même résultat ? 

Les conséquences ne sont pourtant pas anodines : 

  • Une énergie à platvous partez vidés et de mauvaise humeur avant même de commencer ce qui est prévu. 
  • Un cercle vicieux : chaque départ devient redouté car le stress s’accumule jour après jour.
  • La qualité de la relation avec les enfants se détériore : les injonctions répétées abiment la connexion et peuvent frustrer tout le monde.

On s’englue dans une routine toxique, peut-être parce que les automatismes semblent inconsciemment moins coûteux que le changement.  On peut pourtant faire un pas de côté, énergivore au début en effet, mais tellement plus reposant assez vite finalement.  

Et si on essayait autre chose ?

Pour obtenir des résultats différents, il faut donc agir…différemment. 

Voici quelques pistes simples et concrètes pour transformer vos départs :

1. Comprendre ce qu’il y a derrière votre colère

Prenez une seconde pour vous demander « Qu’est-ce que je ressens vraiment ? » dans ces moments-là ? 

  • Est-ce de l’inquiétude de ne pas arriver à temps ?
  • Une impression de ne pas être écouté(e) ?
  • Un sentiment d’impuissance face à des situations qui se répètent ?

Mettre des mots sur vos émotions vous permettra de vous exprimer en amont en parlant de vous, donc sans accuser les enfants :

« Je suis stressé(e) car j’ai peur qu’on arrive en retard, je voudrais préserver la bonne humeur, serais tu prêt à ….. ». 

2. Se connecter d’abord

Avant de commencer à se préparer ou à rappeler ce qu’il reste à faire, prenez un moment pour vous connecter

Un câlin, une blague, un petit jeu ou même une simple conversation peuvent tout changer.

Désamorcez les éventuelles émotions du moment : « Tu n’as pas envie de te dépêcher ce matin, hein ? Je comprends, c’est dur parfois. » ou « Ce serait bien de pouvoir continuer à jouer à l’infini pas vrai ? C’est difficile de s’interrompre quand on prend tant de plaisir ». 

Vous serez surpris(e) de voir à quel point cette étape va fluidifier le reste du processus ! 

3. Favoriser l’autonomie et l’esprit d’équipe

Les enfants adorent se sentir utiles et responsables. Donnez-leur des petits rôles ou missions :

  • Préparer leur sac
  • Vérifier que tout le monde a ses affaires
  • Aider un frère ou une sœur à préparer son goûter. 

Et une course stressante devient un moment collaboratif, où tout le monde met la main à la pâte.

4. Adapter votre communication

Au lieu de multiplier les ordres, essayez de changer de ton et d’impliquer les enfants.
Replacer les injonctions par des questions ou des descriptions neutres : 

  • La question de curiosité : « il pleut, à quoi doit-on penser ? » 
  • Le choix : « qu’est-ce que tu veux manger pour ton petit déjeuner ? » 
  • L’information ; « on part dans 10 minutes ».
  • La description : « je vois un sac à dos vide ». 
  • Le rappel à la règle : « avant de quitter la maison on passe aux toilettes. »

Ces formulations invitent à réfléchir plutôt qu’à simplement obéir, ce qui peut complètement changer l’attitude. 


Des départs réussis : un cas pratique ! 

Changer vos départs, c’est possible, et ça commence par de petits ajustements dans votre façon de faire.
Observez, connectez, impliquez, et surtout… essayez !

C’est une excellente situation pour s’initier à une autre façon d’être parent et tester de nouvelles postures que vous pourrez en réalité utiliser dans bien d’autres situations du quotidien.

Pour vous accompagner dans cette transition, téléchargez dès maintenant notre outil gratuit « J’aide ma famille à partir à l’heure »

C’est une affiche qui a été testée et approuvée chez Morgane qui l’a conçue !

Elle permet à la fois de guider vos enfants pour qu’ils s’impliquent et vous fournit une accroche pour garder votre intention et adapter votre communication. 

On peut aussi bien l’utiliser avec des petits qu’avec des grands à qui on demandera de plus en plus d’autonomie. Pourquoi ne pas la plastifier et la compléter (ou la faire compléter) au velleda en fonction des situations et du degré d’autonomie ?

👉🏻 Cliquez ici pour la télécharger et dire adieu aux départs stressants ! 😊

Et d’abord : pourquoi faire participer les enfants aux tâches ménagères ?

« C’est pas un hôtel, ici ! » – vous l’avez déjà entendue, celle-là ? C’est que cette question n’est pas nouvelle… Nos parents avaient déjà du mal à nous faire participer aux tâches ménagères… et je retrouve cette difficulté régulièrement en discutant avec les parents de nos programmes.

Si je vous parle de coopération dans la maison, vous me confierez probablement vous aussi votre frustration : ils se battent pour ne pas mettre le couvert… il faut leur dire 20 fois de ranger les affaires qui trainent, etc…

Pourquoi ? Pourquoi c’est si difficile, et surtout, comment rendre les choses plus fluides ?
C’est ce dont nous allons parler ici !
Seulement vous me connaissez, je vais d’abord vous encourager à prendre du recul sur la démarche…
C’est l’objet de cette première partie.

Pourquoi faire participer les enfants aux tâches ménagères ?

Commençons par la question-clé, celle qui va influer profondément sur notre attitude face à cette question : les enfants doivent-ils réellement participer au ménage et autres tâches du foyer ?

Mon point de vue est tres clair : OUI !
Je sais aussi que ce n’est pas celui de tous les parents… tout dépend de nos croyances.

Croyance 1 : C’est un travail d’adulte, les enfants doivent s’amuser

Qu’on le veuille ou pas, notre posture est liée à nos croyances. Croyances qui ont été formées à partir de nos expériences (oui, comme dans Vice-Versa 2…)
Si votre croyance, c’est que les enfants en auront assez à faire en grandissant, qu’il est bon qu’ils profitent de leur enfance sans poids ou pression, vous aurez évidemment du mal à les impliquer.
On l’entend souvent : « le jeu est le travail de l’enfant ». (je ne vous noterai pas l’auteur… comme souvent, il change selon les sources : Cairn dit que c’est un certain Édouard Claparède ; Creche and Co que c’est Pauline Kergomard… je vais juste retenir la phrase !)
Donc… laissons-les jouer un maximum !

Je comprends… Si vous sentez que ces pensées sont proches des autres, le chemin à suivre est peut-être celui de l’acceptation et de la cohérence. En effet, si vous pensez fondamentalement qu’il faut qu’ils « profitent de leur enfance », et que cela passe par une liberté par rapport aux tâches de la maison, alors il est normal qu’ils ne participent pas, ou très peu, et vous pouvez arrêter de vous battre et garder ces tâches pour vous. Ce serait cohérent.

Si vous luttez malgré cette croyance, c’est peut-être qu’il est temps de la mettre à jour…

Croyance 2 : Contribuer aux tâches quotidiennes est bon pour mon enfant

Je pense qu’il y a deux temporalités.

Oui, « le jeu est le travail de l’enfant » : c’est, je crois une partie essentielle de l’apprentissage, on peut réellement apprendre en s’amusant, et cela rejoint les propos d’André Stern qui dit que « l’enthousiasme est l’engrais du cerveau ».

ET… l’enfant a également besoin de trouver sa place dans la famille, et de se sentir capable.

Comme je l’expliquais déjà dans cet article, contribuer au foyer, c’est une manière puissante d’appartenir et d’avoir de l’importance, 2 besoins fondamentaux de l’être humain (je vous renvoie à Alfred Adler sur ce coup-là…), dont vous m’avez probablement déjà entendu parler.

On peut ajouter à ça qu’en participant, les enfants développent leur autonomie, et leur confiance en eux.

Je suis particulièrement attachée à la notion d’autonomie pour nos enfants.
Cela fait partie de mes priorités éducatives. (Ce n’est peut-être pas le cas pour vous, et c’est ok, on a chacun notre approche !)
Je crois fort au fait que notre rôle de parent est d’accompagner nos enfants à pouvoir vivre de leurs propres ailes. Donc, entre autres, développer l’autonomie. Ce qui ne veut pas forcément dire l’individualité !

Dans le livre Chasseur Ceuilleur Parent, Michaeleen Doucleff fait la différence entre « indépendance » et « autonomie ».
« L’indépendance, c’est n’avoir pas besoin d’autrui. » écrit-elle. « Un enfant indépendant n’a pas d’obligation envers sa famille et la communauté dans laquelle il évolue. Et en échange, la famille et la communauté n’attendent rien de l’enfant. »
Dans l’autonomie, en revanche, elle inclue les notions de partage et de générosité. L’enfant autonome est en mesure de participer à la vie de la communauté.
J’adore.

Ce qu’un manque de participation de tous crée chez nous

Un autre aspect qui me semble important dans la réflexion fondamentale sur le fait de faire participer les enfants ou non, c’est ce que cela crée chez nous.

Chacun est différent et, face aux mêmes circonstances, va ressentir les choses différemment (oui, c’est bien de responsabilité émotionnelle qu’il s’agit…).

Deux cas de figure donc. (Je fais ça sans subtilité, il y a bien sûr plus de 2 cas de figure, mais faisons simple…)

S

Soit vous êtes tranquille avec le fait que les enfants ne contribuent pas (ou très peu) à la vie du foyer, soit ça vous agace.

Vous vous sentez tranquille

Si vous êtes dans le premier cas, tant mieux. Il sera donc normal pour vous de faire les courses, assumer la préparation du repas, et ranger le salon.
MAIS… mais je ne suis pas sûre que ce soit rendre service à vos enfants.
Et je ne parle pas ici que de débrouillardise, pour qu’ils sachent plus tard faire des lessives et se faire à manger, par exemple.

Non, je parle de cette opportunité ratée qu’ils se sentent capables et fiers d’eux !

Car c’est une réalité : même s’ils trainent un peu les pieds au départ, les enfants sont souvent fiers d’eux quand ils s’aperçoivent qu’ils peuvent faire des choses par eux-mêmes.

Ils ont si peu d’occasion au quotidien d’exercer leur pouvoir personnel, si peu de liberté dans le rythme de notre société, que c’est dommage de ne pas saisir cette opportunité de se réaliser.
Quand un enfant fait le dîner pour la famille, il se sent important. C’est ça, la beauté de la contribution !

c

Vous vous sentez agacé.e

Maintenant, si vous êtes dans le 2e cas – celui du parent que ça agace de devoir batailler pour que les enfants participent, je vais vous demander d’aller voir un peu à l’intérieur.

Pourquoi ça vous agace ?

Qu’est-ce que vous aimeriez vivre à ce moment-là que vous ne vivez pas ?

Les réponses que j’ai déjà entendue (ou les miennes !)

  • la coopération
  • le soutien
  • le sens de la communauté
  • la fluidité
  • la légèreté

Dernièrement, je me suis particulièrement attachée à la légèreté.
Garder ce besoin en tête m’aide à rediriger mes actions.
Car soyons honnêtes : la majeure partie des actions qu’on met en place pour faire en sorte que les enfants participent quand on est agacé ne nourrissent ABSOLUMENT PAS notre besoin de légèreté !!

Gardons le bien à l’esprit pour la suite de cet article.

Comprendre pourquoi c’est parfois difficile pour les enfants de participer

Alors bien sûr, je vous vois venir : « C’est bien gentil, Coralie, de dire que c’est important que les enfants participent, que ça nourrit leurs besoin d’appartenance et d’importance, qu’ils vont se sentir fiers d’eux, tout ça tout ça… mais en attendant, ils ne s’y mettent pas ! Alors… on fait quoi ?? »

Oui, c’est vrai. C’est bizarre, non ? C’est fondamentalement tout bénef pour eux, et pour la famille, mais ils ne s’y mettent pourtant pas, pourquoi ???

Une priorisation différente

Tout comme nous venons de passer du temps à voir ce que ce manque de coopération créait chez nous, voyons un peu comment ils se sentent eux quand on leur répète 12 fois de mettre la table.

Imaginez-vous donc à leur place… Ils sont occupés à mener une activité choisie (chez nous, ça va être : lire une BD, jouer aux échecs, construire un circuit de billes…) et on vient les interrompre. Et on répète, en plus !
Alors bien sûr… eux aussi, ça les agace !
(je ne dis pas qu’on n’a pas de raison d’agir comme on le fait, mais ils peuvent quand même s’agacer !)

Alors que… qu’est-ce qu’ils aimeraient vivre dans ces cas-là ?

Probablement de la coopération et de la légèreté, non ?

Ça vous rappelle quelque chose ??

Si on explicitait avec eux les besoins nourris par le fait de contribuer, nul doute qu’ils seraient d’accord avec le fait que c’est important, et qu’ils aiment se sentir appartenir. Ils aiment même contribuer, c’est sûr !
Ce n’est juste pas leur priorité à ce moment-là.

En somme, nous ne sommes pas en désaccord sur le fond… nous avons juste une priorisation différente. C’est tout.
Je ne sais pour vous, mais moi, ça m’apaise déjà un peu de le voir comme ça. Disons que je le comprends mieux.

Je sens bien moi aussi que je suis moins disponible pour aider quand je suis plongée dans un bon bouquin par exemple !

La perception de l’enfant

L’autre élément qui freine la participation spontanée des enfants, c’est leur perception de cette contribution.

Une perception double :

1- les tâches ménagères sont des corvées
2- ces corvées ne relèvent pas de sa responsabilité

D’autre part, l’enfant perçoit les tâches ménagères comme des corvées.
Et comme des corvées qui ne relèvent pas de sa responsabilité de surcroit.

Et c’est en partie de notre faute…

Les tâches ménagères vues comme des corvées

Oui, certaines de ces tâches sont effectivement vécues comme des corvées.
Mais pas forcément !
Vider le lave-vaisselle en famille peut être un bon moment partagé.
Certains aiment faire la poussière, et savourer le résultat…

En fait, on a tous des sensibilités différentes qui vont nous permettre de changer d’approche.

Oui, sauf que… nous-mêmes avons tendance à nous plaindre de ces « corvées » (vrai pour vous aussi ?)
Alors évidemment, c’est plus compliqué de leur montrer qu’elles peuvent être faites avec élan !

Ces corvées ne relèvent pas de leur responsabilité

Prenez donc un moment pour repenser à quand vos enfants étaient petits et volontaires…
Vous vous souvenez qu’ils VOULAIENT faire la lessive, passer le balai, remplir le lave-vaisselle, ranger les courses etc… ?Ils voulaient, mais nous, souvent, nous coupions leur élan par souci d’efficacité !
C’est dommage, non ?

Dans les environnements où cet élan est maintenu, la question se pose moins… allez faire un tour dans une école Montessori pour le constater !

Alors, pour ceux d’entre vous qui ont encore de tout jeunes enfants, pensez à ça, et ne coupez pas leur élan !!
(on va voir plus loin comment les faire participer sans trop de difficulté)

Autre point : le vocabulaire que nous utilisons.
Je crois qu’il y a un vrai message là-dedans.

Souvent, on cherche à convaincre les enfants en leur disant qu’on a besoin d’aide.
C’est d’ailleurs bien ce que propose Catherine Dumontheil-Kremer dans sa « réunion de travail ».

Sauf que dire qu’on a besoin d’aide, c’est sous-entendre que c’est notre job et qu’ils nous rendent un service.
Or, ce n’est pas le cas !

Si on veut vraiment faire passer le message que les tâches ménagères sont l’affaire de toute la famille, il va également falloir adapter notre vocabulaire !
On ne demande pas de l’aide, mais de la participation.

Ça change les choses, non ?

B

Le consentement : un mot de grands… mais qu’on aimerait bien transmettre également à nos enfants ! Seulement voilà, comment fait-on ? Comment expliquer et enseigner le consentement à nos enfants ?

Et d’abord, sommes-nous bien clairs nous-mêmes sur ce que ce terme désigne ?

Voyons voir ça….

Qu’est-ce que le consentement ?

Un concept qui ne concerne pas que le corps

Si je vous dis consentement… Qu’est-ce que cela évoque pour vous ?

….

Il y a fort à parier que vous avez pensé a priori à « donner son accord pour un acte intime ». 

Oui, quand on parle consentement, on pense souvent à tout ce qui a trait aux actes sexuels, ou au moins à notre intégrité physique. (C’est d’ailleurs une video qui se limite à cet aspect que je trouve quand je tape « enseigner le consentement aux enfants » sur google)

Ce n’est pourtant pas tout !

Le consentement s’applique en réalité à tous les aspects de notre vie et ne se limite pas à la sexualité.

Si je cherche « consentement » dans le Larousse, voici ce que je trouve :

« Action de donner son accord à une action, à un projet ; acquiescement, approbation, assentiment : Il a agi avec mon consentement. »

Larousse

Marrant, non, de voir qu’on sait utiliser ce mot dans d’autres contextes, mais que dès qu’on veut le transmettre, on pense prévention des agressions sexuelles.

Alors… c’est dans le fond assez logique, puisque c’est lié à nos peurs.

Cependant, c’est bien en enseignant le consentement dans toutes les sphères et dès le plus jeune âge qu’on protègera nos enfants des situations les plus graves.

Ainsi, il peut s’appliquer aux évènements les plus anodins comme accepter de jouer à un jeu et de prêter ses affaires.
Ce qui n’empêchera pas, bien sûr, d’appliquer le principe du consentement à tout ce qui a trait à l’intégrité physique, comme le fait d’embrasser tante bidule …

Les bénéfices d’enseigner le consentement aux enfants

J’en vois tellement !

La confiance en soi

Enseigner le consentement, c’est faire passer le message à l’enfant qu’il a le droit de dire non.

Il peut donc développer sa faculté à prendre des décisions, finalement, on l’encourage à être acteur de sa vie !

Ce n’est pas rien !

On sort de fait de la relation verticale ou l’adulte impose et l’enfant obéit : on demande son avis à l’enfant, on l’autorise à refuser, donc on valorise son opinion, on respecte ses droits.

Attention, je ne suis pas en train de prôner une éducation permissive où rien n’est imposé.
Nous parents sommes garants du cadre, de l’enseignement certaines règles (se laver les dents, par exemple !) et nous n’abandonnerons pas ce rôle.

Cependant, entre aider nos enfants à développer leur hygiène dentaire et les obliger à… – je vais prendre 2 exemples ici, pour illustrer et l’aspect corporel et un autre :

  • faire un câlin au copain qui aime ça quand eux ne le veulent pas
  • prêter un jouet à un autre enfant, inconnu, parce que « c’est comme ça qu’on fait »

il y aune différence.

Dans le 1er cas :
oui, c’est délicat de refuser le câlin de celui qui le fait avec toute la tendresse du monde (je sais bien, je suis la maman de celui qui fait les câlins…)… mais sommes-nous en train de leur dire qu’ils doivent prendre sur eux pour faire plaisir aux autres, même quand cela concerne leur corps ?
Comment peut-on ensuite faire le lien avec l’enseignement du consentement pour éviter le viol ?

Dans le 2e cas :

Là encore, délicat, mais… et si on se mettait à leur place, un peu ?
Pour cet exemple, rien de tel que cette image de Fany Vella dans l’album « Et si on changeait d’angle ? »

Encore une fois, cela ne veut pas dire qu’on ne va pas chercher à enseigner la générosité à nos enfants.

Fany propose de dire par exemple : « Je te propose qu’on mette de côté les jeux que tu. ne veux pas partager et on laisse à disposition les autres pour que tu puisses jouer avec les enfants. »

Chez nous, on a également eu plus de succès en respectant le rythme de l’enfant sur le fait de prêter ses jouets.

Le respect de l’autre

Et ça marche dans l’autre sens !!

Quand on enseigne le consentement, on enseigne implicitement que « La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres. »

Si je reviens à mon fils Léon, qui adooore faire des câlins (on a même vécu un moment gênant quand, à 4 ans, il est parti faire un câlin à un agent de douane… mais c’est une autre histoire), c’est important pour nous de l’aider à voir comment réagit l’autre.
« Regarde son langage corporel – as-tu l’impression qu’il apprécie vraiment ? »
« Est-ce que tu peux lui demander s’il est ok pour un câlin avant de le lui faire ? »

Nous sommes tous différents, et c’est aussi cette diversité qu’on enseigne ainsi à nos enfants.

En aparté, ça m’évoque d’ailleurs que c’est ultra important d’appréhender cette diversité pour s’apprécier, et vaut mieux insister dessus avant que nos jeunes deviennent ados. Enfants et adolescents bénéficieraient d’un peu plus d’accueil de la diversité… autre thème, mais pas vraiment !

👉🏻 A ce sujet, voyez la conférence "Ce qui nous rend unique nous rend plus fort" de Fany Ea, diffusée lors du sommet sur le harcèlement scolaire du 2 au 8 octobre 2024.

La vie en groupe

Chez nous, le mot « consentement » est employé depuis des années dans un contexte trés loin de la sexualité, et c’est ainsi que nos enfants l’ont d’abord appris.

C’est une des règles de la maison : « Un jeu, c’est par consentement mutuel. »
(tres utile en particulier pour les eux de « bagarre »)

Oui, le consentement, c’est d’abord ça : le fait de donner son accord explicite, éclairé, libre et volontaire face à une situation.

C’est donc en intégrant cette notion, quel que soit le contexte qu’on encouragera nos enfants à savoir quand et comment donner leur accord explicite, et à respecter celui de l’autre.

Car soyons clairs : nombre d’agresseurs le sont un peu malgré eux… « C’est pour rigoler ! » disent-ils parfois sincèrement. Ils n’ont juste pas appris à chercher d’abord le consentement de l’autre…
(Même histoire pour les propos sexistes ou racistes, d’ailleurs)

Et c’est ainsi que l’enseignement du consentement intervient comme prevention du harcèlement scolaire !

Or, vous le savez, comment lutter contre le harcèlement scolaire est également au coeur de mes préoccupations…

👉🏻 Pour différentes approches de prévention du harcèlement, regardez le sommet sur le harcèlement scolaire du 2 au 8 octobre 2024.

Pour pouvoir donner son consentement

Reprenons le principe : pour donner son accord explicite et éclairé, cela sous-entend que l’on sait déceler ce que l’on désire en accord avec ses connaissances, ses valeurs, et ses besoins d’une part et que l’on sache se défendre contre les pressions, chantages et autres outils de persuasion d’autre part. 

Ça demande donc de sacrées compétences…

Toutes les compétences qu’implique le consentement

Sous-jacent à ce concept on devine nettement la compétence de savoir poser ses limites. 

Savoir-faire qui demande lui-même tout un tas de pré-requis : 

  • Reconnaitre ses sensations physiques
  • Reconnaitre les émotions que l’on ressent
  • Savoir les nommer
  • Connaitre ses valeurs, ce que l’on aime ou pas
  • Oser s’affirmer
  • Connaitre plusieurs types de réponses ( la contre-proposition, le message clair… ) 
  • Communiquer avec assertivité

Bref , le consentement se donne et se reçoit et ça,  ÇA S’APPREND !

👉🏻 Pour apprendre à vos enfants à se connecter à eux pour poser leurs limites et ainsi les protéger du harcèlement scolaire, voyez l'intervention d’Angélique Stock diffusée lors du sommet sur le harcèlement scolaire du 2 au 8 octobre 2024.

Un mot sur le « spectre du consentement » et la « zone de doute » 

Selon Angelique Stock, il existe un « spectre du consentement ». 

Aux extrémités de ce spectre :

  • ce qui nous met en joie d’un côté
  • ce qui est rédhibitoire pour nous de l’autre

Reconnaitre et réagir dans ces cas-là est assez intuitif et naturel. 


La difficulté survient lorsque, sur ce spectre, on se situe entre les deux.
C’est ce que l’on appelle la zone de doute

C’est là que nous sommes le plus vulnérable.

Dans cette zone nous avons du mal à apporter une réponse juste et ancrée et encore plus besoin de mobiliser les compétences évoquées ci-dessus. 

Alors… la situation peut nous échapper et déraper sans qu’on l’ait bien vu venir… avec les conséquences plus ou moins graves, comme dans les cas de violences sexuelles ou de harcèlement scolaire.

Un principe-clé que suggère Angélique Stock :  UN « PEUT-ÊTRE » EST UN NON. 

C’est aussi utile pour s’exprimer et se défendre par exemple du harcèlement que pour entendre et respecter l’autre. 

On voit que le vieil adage populaire « Qui ne dit mot consent » a plus que du plomb dans l’aile.
Dans l’intérêt de tous, il est urgent de le déconstruire.
Sinon, on encourage chacun à abuser de la vulnérabilité de l’autre.
(je ne me lancerai pas ici dans un discours féministe, mais on voit aussi le lien qui peut être facilement fait…)

👉🏻 Pour savoir comment aider vos enfants à identifier leur "zone de doute", voyez l'intervention d’Angélique Stock diffusée lors du sommet sur le harcèlement scolaire du 2 au 8 octobre 2024.

La posture de l’adulte pour enseigner le consentement aux enfants

Notre rôle, comme souvent, est important face à cette question. 

« L’exemple n’est pas la meilleure manière d’éduquer, c’est la seule. »

Gandhi

Si nous voulons réellement transmettre le respect du consentement, il va nous falloir donner l’exemple.
Voici quelques illustrations concrètes.

1- Sortons de l’obéissance aveugle

Généralement les enfants intègrent qu’ils doivent obéir aux règles des adultes. (Ne serait-ce que par le modèle de la société qui les entourent)
Ils acquiescent donc parfois alors même qu’ils sont en désaccord profond. Il est intéressant de l’avoir à l’esprit et d’y être attentif.
Il est souvent plus efficace de chercher comment fonctionner ensemble, en embarquant l’autre dans la démarche que de chercher l’obéissance pure. Même si c’est plus long !

2- Sachons nous observer

Toujours dans une démarche de modélisation, ayons une réflexion sur nos propres attitudes. 

M’arrive-t-il de donner un câlin ou de passer la main dans les cheveux contre le gré de mon enfant ? 

D’utiliser une forme de pression pour obtenir son accord ? 

De rentrer dans son espace (sa chambre, son téléphone, son cartable… ) sans avoir demandé ?

Mettons aussi en scène notre propre consentement dans la manière de l’exprimer ou de refuser ou en verbalisant quand on aurait aimé que l’on nous demande avant. 

3- Demandons l’autorisation et respectons la réponse

Demander, c’est une des clés. Poser des questions est un prérequis pour obtenir un consentement. 

« Est-ce que je peux ouvrir ton cartable ? » 

Taper avant d’entrer dans la chambre …. 

Le consentement ainsi modélisé et respecté apprendra à l’enfant à dire non, à gagner en confiance et à lui-même demander. 

Et en absence de consentement ? On s’abstient !

4- La fratrie comme terrain d’apprentissage. 

Utiliser les situations quotidiennes entre frères et sœurs pour apprendre à vos enfants à demander l’accord pour emprunter, toucher, jouer ensemble …. et à l’inverse : accepter le stop de l’autre. 

Je ne me fais pas d’illusion : je sais que savoir dire non ne suffit pas à ne plus être victime de violence. Mais c’est un bon début.

👉🏻 Pour une perspective sur la fratrie comme terrain d'apprentissage, je vous conseille l'intervention de Marie-Laure de Blic dans le cadre du sommet sur le harcèlement scolaire du 2 au 8 octobre 2024.

5- Accompagner le développement des compétences psycho-sociales

Autant qu’apprendre les maths et le français il est crucial d’accompagner les enfants à développer leur connaissance d’eux-mêmes ainsi que leurs compétences émotionnelles et relationnelles. 

Favorisez le développement de ces compétences chez votre enfant : de manière implicite, essentiellement à travers votre posture et votre guidance ou explicite : avec des jeux dont c’est clairement la finalité, au détour d’une lecture, à travers vos discussions, en l’inscrivant à des ateliers….

👉🏻 Pour découvrir différentes méthodes visant à développer les savoir-être de vos enfants, voyez les interventions sur l’environnement et la prévention du sommet sur le harcèlement scolaire du 2 au 8 octobre 2024

Conclusion

Le consentement ce n’est pas anodin. Cela nécessite bon nombre d’habiletés…
Bonne nouvelle : ces habilités seront aussi utiles dans d’autres circonstances.

Il est cependant temps de faire sortir cette notion de consentement du simple contexte de l’éducation sexuelle.

L’enjeu, de taille, est que chacun s’épanouisse et sache traverser les petites et grandes difficultés qui surviendront nécessairement sur le chemin de vie. 

Et chez vous, l’enseignement du consentement, ça ressemble à quoi ?