“Je me sens démunie. J’ai envie de fuir. Et j’ai le sentiment d’être seule à vouloir que ça change.” Ce sont les mots d’Émilie, maman de deux enfants de 9 et 13 ans.
Elle n’est pas la seule à ressentir cela. De nombreux parents que j’accompagne me parlent de cette fatigue. De ces disputes qui reviennent. De cette impression que rien ne change vraiment, malgré tous les efforts.
Alors, on finit par se dire que c’est normal. Que les frères et sœurs se disputent, que ça fait partie de la vie de famille. Et qu’il n’y a rien à faire, à part attendre que ça passe.
Mais est-ce vraiment une fatalité ?
Conflit ou dispute : de quoi parle-t-on ?
Avant d’aller plus loin, posons une distinction importante.
Un conflit, c’est un désaccord. Et les désaccords sont inévitables, même entre adultes. Chacun a ses envies, ses besoins, ses priorités. Donc, ils font partie du quotidien. Quelque part, c’est une bonne chose : les conflits permettent d’affiner qui on est, d’apprendre à exprimer son point de vue, à écouter l’autre, à chercher des solutions.
Mais une dispute, c’est différent. Dans la dispute, il y a de l’agressivité. Une dispute, en fait, c’est un conflit qu’on ne sait pas gérer calmement. Il peut y avoir des cris, des accusations, des coups, du rejet. Et la dispute, surtout si elle est répétée, laisse souvent des blessures – au moins émotionnelles.
Ce que nous cherchons à éviter, ce ne sont pas les conflits. Ce sont les disputes. Parce que notre objectif, en tant que parents, ce n’est pas d’éradiquer toute tension… mais d’apprendre à nos enfants à gérer ces tensions autrement. Pas à les fuir, pas à les étouffer, mais à les traverser avec des outils. À grandir à travers elles.
Pourquoi les disputes reviennent encore et encore ?
La manière dont nous percevons les disputes a une grande influence sur la manière dont nous allons y réagir. Si on pense directement : “ils se battent encore”, « j’en peux plus », « ils peuvent pas arrêter ? », alors on juste vouloir stopper les choses, au plus vite. On va intervenir, punir, séparer, arbitrer… avec mauvaise humeur de surcroit (et ça ne fait qu’aggraver les choses…) Puis, souvent, on va se retrouver à refaire tout ça le lendemain.
Mais si on comprend que ce qu’on voit n’est qu’une manifestation visible, et que le vrai problème est ailleurs, alors notre posture peut changer.
Je vous donne un exemple.
Une enfant explose parce que sa sœur est entrée dans sa chambre sans demander. On pourrait croire que c’est disproportionné, vu que la soeur n’a en fait rien dérangé. On va donc vouloir calmer les choses, simplement. Mais si on regarde de plus près, on découvre souvent autre chose : L’enfant se sent impuissante. Elle aimerait pouvoir poser ses limites, être respectée dans son espace. Et cette réaction forte, c’est une manière (maladroite) d’exprimer ce besoin. D’un coup, ça semble moins disproportionné.
Comprendre que derrière une dispute, il y a souvent un besoin, un sentiment d’injustice, ou une difficulté relationnelle plus profonde… C’est ce qui nous permet d’y répondre autrement.
Et rien que ça, ça change tout.
Changement de regard sur les disputes
Alors, une fois qu’on voit ça… on ne peut plus réagir comme avant. On ne cherche plus seulement à “éteindre le feu”. D’autant que, bien souvent, quand on cherche à l’éteindre rapidement, on ne fait que l’alimenter.
Intervenir à chaud, prendre parti, imposer une solution, peut renforcer le ressentiment ou la rivalité.
À l’inverse, poser un cadre clair, aider les enfants à comprendre ce qui se joue, leur permettre d’exprimer ce qu’ils vivent… C’est une autre posture. Pas forcément plus facile au départ. Mais plus durable.
Et elle change profondément la dynamique familiale.
“Ce qui me pesait, c’est que les disputes n’étaient jamais résolues. Ils passaient juste à autre chose.” – Célia “Les conflits me déstabilisaient complètement. J’étais en insécurité dès que la tension montait.” – Maria “Parfois, je suis juste fatiguée des disputes.” – Aline
Et voici ce qu’ils disent quelques semaines plus tard, après avoir entamé ce changement de posture :
“Je me suis ragaillardie dans ma place de parent bienveillant.” – Émilie “Je vois désormais les conflits comme une chance d’apprendre.” – Aline “J’ai gagné en confiance dans ma capacité à construire un vrai lien avec mes enfants.” – Maria “Je suis plus sereine. Je comprends la démarche.” – Célia
Ce n’est pas qu’il n’y a plus jamais de tensions. Mais elles ne sont plus les mêmes. Elles ne sont plus aussi pesantes. Et surtout, elles deviennent des occasions d’apprendre à vivre ensemble autrement.
Ce n’est pas magique… mais c’est possible
Il n’y a pas de baguette magique. Pas de solution qui efface les tensions du jour au lendemain. Mais il y a un chemin. Un chemin pour :
➡️ poser un cadre sans devenir arbitre, ➡️ responsabiliser les enfants sans les opposer, ➡️ transformer les disputes en occasions de développement.
C’est ce que je vous propose d’explorer dans les jours à venir. Pas à pas. Avec des repères concrets.
https://i0.wp.com/les6doigtsdelamain.com/wp-content/uploads/2025/05/fratrie-arbre-1.jpg?fit=2048%2C1536&ssl=115362048Coraliehttps://les6doigtsdelamain.com/wp-content/uploads/2020/07/logo-horizontal-small-300x218.pngCoralie2025-05-12 14:39:472025-05-13 15:10:55Disputes entre enfants : ce n’est pas une fatalité
https://i0.wp.com/les6doigtsdelamain.com/wp-content/uploads/2025/05/rando-solo-scaled.jpg?fit=2048%2C1536&ssl=115362048Nicolehttps://les6doigtsdelamain.com/wp-content/uploads/2020/07/logo-horizontal-small-300x218.pngNicole2025-05-09 12:32:222025-05-13 15:12:55Rando solo
Quand Sophie, une grand-mère attentive, m’a contactée avant les vacances, elle s’inquiétait d’un déséquilibre entre ses petits-enfants : deux cousins jouaient toujours ensemble… en laissant le troisième de côté.
Résultat : tensions, disputes, et un sentiment d’exclusion difficile à vivre pour tous.
Dans cet épisode, je vous partage notre échange qui revient sur :
les conseils que je lui avais alors donnés
ce qu’elle a mis en place concrètement
les résultats qu’elle a observés
Un retour d’expérience précieux, plein de bon sens et de douceur, qui peut vous inspirer si vous êtes confronté·e à des situations similaires dans votre famille.
➡️ Comment prévenir les exclusions dans les jeux d’enfants ?
➡️ Quel cadre poser pour favoriser des relations plus équilibrées ?
➡️ Et comment aider un enfant à trouver sa place, sans forcer les choses ?
Bonne écoute !
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Le retour à la maison après l’école, l’anniversaire ou le centre de loisirs est souvent un moment de transition délicat, quand ce n’est pas un véritable défi pour les enfants… et pour les parents ! Certains rituels peuvent cependant aider.
Après une journée riche en apprentissages, interactions, émotions, les enfants rentrent avec leur lot de fatigue, de stress, ou d’excitation. Côté parents nous devons jongler avec tout cela, quelle que soit notre énergie, tout en gérant la logistique du soir.
Comment accompagner nos enfants (et nous-mêmes !) dans ces moments de transition clé ? Découvrons ce qui se joue et comment le désamorcer avec des astuces simples et concrètes et un outil pratique à télécharger en fin d’article.
Note : cet article a été écrit par Emilie
Pourquoi le retour à la maison est souvent un moment de tensions ?
En dehors de la maison l’enfant doit s’adapter à de nombreuses sollicitations, à de multiples émotions et à la séparation. Après une journée bien remplie, chacun rentre avec des envies contradictoires. Certains veulent parler sans s’arrêter, d’autres ont besoin de silence, certains encore explosent pour un rien. Pas simple de répondre à tout ce qui s’exprime au moment de retrouver les parents, figures d’attachement, avec qui on se sent en sécurité.
Deux facteurs peuvent principalement expliquer ce moment délicat des retrouvailles.
Le « syndrome de la cocotte-minute ». Au cours de la journée l’enfant doit gérer ses émotions, respecter des consignes, se concentrer, se challenger. Une fois de retour à la maison, tout ce qu’il a retenu peut ressortir d’un coup !
La fatigue. La journée a été longue, et les ressources d’attention ou de patience sont épuisées. Le réservoir est vide.
Déjà, sur le chemin, l’énervement se fait sentir, les enfants cherchent à provoquer une dispute, la porte de la maison s’ouvre violemment, les sacs sont balancés, on se parle sèchement et à la moindre contrariété l’enfant explose, pleure, chouine, râle. Nous nous agaçons, levons le ton et c’est l’engrenage pour toute la soirée !
Ce scénario du retour catastrophe résonne ?
Bonne nouvelle, avec quelques ajustements on peut accompagner ces transitions et changer complètement la dynamique.
Aborder différemment les retours
Passer d’une forme d’urgence…
Souvent porté par notre soif de partage et de connexion nous nous précipitons dans une forme d’urgence.
pour démarrer une discussion
« Alors, ta journée ? », « Qu’est-ce que tu as fait ? », « C’était bien ? », « Ça a marché le contrôle de maths ? », « Raconte cette sortie ! », « Et à la récré ? », « C’était bon à la cantine ? », « Qui était là à la fête ? », « Vous avez fait quoi ? »…
On espère que ces échanges vont nous rapprocher et aider les enfants à relâcher la pression. Mais en réalité, cette avalanche de questions pourtant bienveillantes, peut être vécue comme une intrusion ou une source de stress supplémentaire. L’enfant, déjà submergé, n’est pas forcément en état de répondre tout de suite à son retour. Cela peut provoquer un blocage, un agacement ou même une explosion émotionnelle, surtout si la journée a été éprouvante.
Dessin de Fanny Vella – auteur de « Et si on changeait d’angle ? »
pour faire les devoirs rapidement
Enchaîner directement sur le travail scolaire peut sembler logique, plus tôt c’est fait, plus tôt on est tranquille. Là encore, la temporalité joue contre nous. Le cerveau de l’enfant, saturé après une journée de sollicitations, n’est pas immédiatement disponible pour se remobiliser. Résultat, frustration des deux côtés, tensions, blocages…et une soirée qui démarre sur de bien mauvaises bases.
Souvent parce que nous avons à coeur de ne pas laisser souffrir les enfants ou parce que nous ne comprenons pas, une colère ou un silence prolongé peuvent être minimisés ou ignorés. On ne prend pas le temps de nommer ce qui se vit ou on cherche à solutionner pour soulager. Au contraire, cette émotion, qui n’aura pu s’exprimer, va revenir taper à la porte… encore et encore.
Ces attitudes qui partent toutes de l’envie de bien faire s’avèrent finalement contre-productives pour servir notre souhait de passer une bonne soirée en famille.
…. à de l’apaisement par des rituels
Et si, le secret c’était de s’accorder un vrai temps de transition pour les petits comme pour les grands ?
En s’offrant un sas de décompression, on se donne l’opportunité de souffler et de retrouver son équilibre émotionnel, pour mieux se reconnecter.
Ce moment est essentiel : il marque le passage d’un environnement contraint et souvent intense à un espace plus libre et sécurisant. Pour que ce retour se fasse en douceur des rituels simples et constants qui servent de transition sont un outil puissant.
Un enfant qui rentre à la maison ne redevient pas instantanément disponible pour échanger ou se plier aux attentes familiales. S’il semble renfermé, grognon ou au contraire surexcité c’est un besoin d’adaptation. Mettre en place des routines douces permet à chacun de retrouver ses marques avant de passer à la suite de la soirée.
Et en tant que parent, prendre aussi ce temps de respiration, c’est s’assurer d’aborder la soirée avec plus de sérénité et de patience. Un sas de décompression bien pensé, ce n’est pas une perte de temps, c’est la clé d’une ambiance familiale plus apaisée.
Des rituels pour un retour à la maison réussi et une fin de journée plus sereine
Le retour à la maison est donc un moment clé qui peut influencer toute la soirée. Bien accompagné, il permet d’éviter les tensions et de créer une atmosphère sereine et agréable.
Voici quelques rituels inspirés de notre fiche ressource, à adapter selon les envies et les besoins. L’essentiel est de laisser à chacun la liberté de choisir ce qui lui convient le mieux à cet instant précis.
Partager son état d’énergie est un rituel aidant
Dire aux autres quel est le niveau de notre réservoir affectif après notre journée est un cadeau que l’on peut se faire et leur offrir.
Pour celui qui partage, en avoir conscience va permettre de choisir des stratégies adaptées pour remonter ou maintenir le capital. Pour l’entourage cela met dans un autre état d’esprit de savoir à l’avance si les ressources sont basses par exemple. On comprend mieux certaines réactions et on va adapter notre comportement en conséquence sans prendre les choses personnellement. On peut même demander ce qui aiderait. Au passage on développe l’empathie !
Concrètement on peut simplement prendre l’habitude de verbaliser que son réservoir est à 4/10 par exemple ou bien le matérialiser sur une sorte d’échelle et pourquoi pas l’ajuster dans la soirée.
Au fil de la journée, nous avons tous traversé des évènements provoquant des émotions agréables ou désagréables. Le retour à la maison est l’occasion de déposer notre bagage émotionnel.
Cela peut se faire de différentes manières :
Simplement instaurer une discussion autour des émotions. « Quelqu’un veut partager une émotion ressentie dans la journée ou comment il se sent là tout de suite ?«
Mimer son humeur du moment : un jeu qui permet de se connecter tout en s’amusant.
Tenir un journal des émotions en écrivant un mot-clé ou une phrase.
Dessiner son émotion ou la représenter sur un bonhomme pour la situer dans le corps.
Associer une image à son émotion : « si mon émotion etait une couleur ce serait… « , « si c’était une météo ce serait… »
En associant l’émotion à l’évènement déclencheur on peut choisir de déposer une situation désagréable pour s’en alléger ou bien au contraire prendre conscience de ce qui nous met en joie pour le cultiver.
Il n’y a pas de règle : on peut partir de l’événement pour identifier l’émotion, ou à l’inverse, analyser l’émotion pour en trouver l’origine.
Prendre conscience de ses besoins et trouver des stratégies pour les nourrir
Une fois que les émotions sont posées et l’énergie reconnue, il devient plus facile de prendre conscience de ses besoins pour le reste de la soirée . Cela peut-être un besoin de calme, de se reconnecter à soi, de mouvements, de détente… De ces besoins découleront des stratégies pour la soirée.
Là encore pour se comprendre en profondeur il est utile de développer son vocabulaire et sa conscience. Pour cela on peut s’aider de livres , de listes ou de supports comme nos cartes besoin.
Partager une gratitude
Vous pourriez aussi apprécier utiliser notre fiche pour cultiver les gratitudes en famille 🙂 . Je vous invite à lire notre article qui explique comment cette pratique peut conduire à un état profondément soutenant et nourrissant.
Choisir une activité de connexion lors de ce retour à la maison
En fonction des besoins on peut choisir une activité à faire seul ou à partager : lire une histoire, faire un câlin, une respiration, un massage, un petit jeu, jouer dans le jardin, dessiner… Pourquoi ne pas lister ensemble les possibles pour s’y réferrer ou bien les inscrire sur de petits morceaux de papier et se laisser porter par le hasard si le côté ludique vous plait ?
Transformez vos soirées dès ce soir, grâce à notre fiche ressource
Et si c’en était fini dès aujourd’hui des retours à la maison redoutés ?
Grâce à notre fiche ressource, vous pouvez commencer à intégrer ces petites routines dans votre quotidien. La fiche vous guidera pour mettre en place des moments de transition sereins et apaisants. Les cartes qui l’accompagnent sont conçues pour susciter la discussion. On peut les piocher au hasard, les sélectionner à l’envi ou même inventer ses propres cartes.
Mode d’emploi pour ces rituels de retour à la maison
Je vous encourage à participer au rituel au même titre que les enfants. Tout le monde bénéficie de ce sas.
Un autre conseil est de créer une ambiance dédiée à ce moment du retour à la maison. Peut-être pourriez-vous choisir un endroit douillet, toujours le même. Pourquoi ne pas s’installer en cercle sur un tapis ou des coussins ? Choisir une certaine lumière ? Une petite musique apaisante ? Faites vous plaisir en investissant ces rituels de la façon qui vous ressemble !
Choississez en famille la routine que vous voulez utiliser ou bien laisser chacun choisir celle qui lui parle le mieux. Mélangez- les, n’en faites qu’une ou plusieurs, gardez la même plusieurs jours ou changez-en, inventer la vôtre : tout est possible.
Vous l’aurez compris : ce qui compte, c’est à la fois la qualité de présence et le fait de s’alléger en mettant de la conscience et du partage dans les ressentis ! Petits et grands en bénéficient !
Conclusion
Pas de fatalité ! Le retour à la maison n’est pas nécessairement une source de tension ou de stress. En intégrant ces rituels à la routine du soir, on offre à toute la famille une bulle de respiration et une transition plus fluide entre l’extérieur et le cocon familial. Ces petits gestes, répétés avec constance, instaurent un climat apaisant et rassurant. Chaque petite étape fait la différence, et dès ce soir, vous pourrez instaurer une nouvelle dynamique, apaisée et joyeuse.
Dites-nous en commentaire ce qui marche bien chez vous et ce que cela change !
https://i0.wp.com/les6doigtsdelamain.com/wp-content/uploads/2025/04/visuel-fiche-retour-maison-flou.jpg?fit=1446%2C1638&ssl=116381446Emilie Nesmehttps://les6doigtsdelamain.com/wp-content/uploads/2020/07/logo-horizontal-small-300x218.pngEmilie Nesme2025-04-22 12:24:442025-04-22 17:19:28Retour à la maison : des rituels pour moins de tensions
« Tu devrais le punir ! », « C’est pas juste, il n’a rien eu ! »
Quand un enfant réclame une punition — pour lui ou pour les autres — il ne cherche pas forcément à faire du mal ou à créer un conflit. Il exprime bien souvent une logique qu’il a intégrée depuis longtemps : faire une erreur = être puni.
Et si, en tant que parent, on commence à s’éloigner de cette logique pour adopter une éducation plus respectueuse… cela peut être déstabilisant pour lui. Il ne comprend plus vraiment comment les choses fonctionnent.
Dans cet épisode, je vous propose d’explorer deux questions essentielles :
➡️ Pourquoi un enfant réclame-t-il une punition ? Qu’est-ce que cela révèle de sa vision du monde, de la justice, de la relation ?
➡️ Et surtout, comment répondre à ces demandes, sans céder à la punition ni balayer ce qu’il ressent — pour l’aider à entrer dans une nouvelle manière de vivre ensemble.
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Depuis que j’ai emprunté le chemin de l’éducation positive, j’ai senti que le rythme était une question qui revenait régulièrement. Une de mes phrases-clé d’ailleurs (que les parents qui suivent ma formation Point de Rencontre + connaissent bien), c’est : « La parentalité positive est une question de rythme. »
Pendant ces vacances, nous avons choisi de ralentir. Cela nous arrive parfois. Et j’ai envie de le partager avec vous. D’abord pour vous en expliquer les raisons, ensuite pour vous montrer à quoi ça peut ressembler.
NOTE : cet article sera complété au fur et à mesure de nos vacances – mais seulement quand j’en aurai le temps ! (Vous l’aurez compris, je ne m’impose rien…)
Ralentir, un choix à contre-courant
Anecdote : une incompréhension classique sur le fait de ne pas avoir le temps
Hier soir, je donnais une conférence en ligne sur le thème « Encourager la coopération ». L’une des participantes m’a demandé comment prendre le temps d’accueillir les émotions des enfants lorsqu’on n’en avait pas le temps.
Alors… d’abord il n’est pas forcément nécessaire d’avoir le temps pour accueillir… il s’agit d’abord de changer les mots qu’on emploie. Remplacer par exemple le « C’est pas grave ! » en « Ah oui, je comprends que tu n’aies pas aimé. »
Mais, c’est vrai, souvent la parentalité positive impose un autre rapport au temps. On en parlait déjà dans l’article « Question de ryhtme : ralentir ? » qui évoquait les concepts de slow life, ou de slow parenting.
S’en est donc suivi un échange autour du rythme. Pas le temps. Ralentir. C’est vrai que c’est dur dans notre société actuelle, qui pousse à un rythme effreiné, je l’admets bien volontiers !
Cette participante me dit qu’il n’est pas possible pour elle de ralentir. Pas possible. Elle rentre du travail à 20h, et à ce moment-là, il faut juste que les enfants aillent au lit. C’est comme ça. Sauf que… elle explique ensuite qu’elle ne travaille pas le mercredi, et qu’elle passe sa journée à les amener à gauche et à droite pour leurs activités…
Un choix délibéré
Et c’est là qu’on comprend qu’il y a aussi une question de choix.
Ces parents ont effectivement fait le choix de « remplir » le mercredi d’activités. Avec toutes les meilleures intentions du monde. mais au détriment d’un ralentissement.
Je ne dis pas que c’est le mauvais choix, c’est peut-être celui qui leur convient, mais c’est un choix délibéré.
De notre côté, nos enfants n’avaient pas d’activité du tout quand ils étaient petits. Du tout. Et bien sûr, sur un certain point, c’est dommage. Ils n’ont pas appris à jouer au tennis, ou je ne sais quoi qu’ils auraient pu faire.
Mais… ils ont eu le temps de s’ennuyer, de créer, de jouer ensemble.
On ne peut pas tout avoir, et on choisit.
Est-ce que les enfants de cette participante tirent plus de bénéfices de leurs activités que ceux qu’ils tireraient d’une maman plus reposée et présente avec eux le mercredi ? Je n’ai pas la réponse. Mais je sais que « ce n’est pas possible de ralentir » n’est vrai que dans les contraintes que l’on se met.
Le lien avec les vacances
Un moment où on a souvent le choix en tout cas de ralentir ou pas, c’est le moment des vacances.
Nous, on aime bien découvrir de nouveaux endroits, et on n’a pas peur de faire de l’itinérance… on a parcouru énormément de kilomètres avec nos enfants, et ça ne nous fait pas peur.
Mais parfois, il est bon de privilégier autre chose. Le fait de prendre le temps. De laisser de la respiration. De ne pas seulement faire et faire, mais aussi être. Ensemble.
Ça me parait d’autant plus important que pendant les vacances, justement, nous sommes ensemble. Ce qui veut dire que ça permet de partager, mais ça crée également des tensions!
C’est ce que me racontait Laure, et qui l’a poussée à s’inscrire à « En finir avec les disputes dans la fratrie » « Mes enfants se disputaient beaucoup, et c’est souvent pendant les vacances que ça se cristallise parce qu’ils sont ensemble… et c’est dommage parce qu’on a envie de passer des belles vacances ! »
Donc, ce moment de respiration, il fait du bien à tout le monde, individuellement et collectivement !
Sortir du quotidien pour se reconnecter
La première tentation qu’on pourrait avoir, quand on décide de ralentir le rythme, c’est tout simplement d’éviter de partir en vacances ! Et c’est effectivement le choix qu’on fait parfois. On part un peu moins, on s’autorise des moments maison, on rentre un peu plus tôt.
Les préférences des enfants
Il faut dire que nos deux plus jeunes adorent rester à la maison.
Ça leur donne le temps de ressortir les activités qui ne sortent pas toujours, de trainer avec leurs BDs, de jouer dans leur chambre… bref, ils savourent l’absence de rythme et d’obligation !
Donc, ça nous encourage à respecter parfois cette envie.
L’importance du changement d’environnement
Mais on sait aussi que changer d’environnement permet de vivre autre chose !
Donc, si on part, c’est évidemment parce qu’on aime voir d’autres paysages, mais aussi parce que c’est ce qui crée de l’espace pour plus de connexion.
Je suppose que je ne suis pas la seule à vivre ça ! En restant à la maison, on reste dans nos routines et dans nos charges mentales… dans le rangement, les lessives, etc…
Quand on part, tout d’un coup, on est plus libre.
Le cadre inhabituel crée de l’espace et nous permet de partager d’autres expériences.
Les activités choisies
Quand on décide, comme c’est le cas cette fois, de faire des vacances « posées », on fait particulièrement attention au rythme.
On va alterner les journées avec activité (randonnée en particulier… parce que notre destination est juste magnifique !), et les moments de détente, autour d’un puzzle, d’un jeu de société ou d’un livre...
C’est seulement pendant ce type de vacances qu’on choisit une destination, pour y rester le plus de nuits possible. (Comme notre destination est un peu loin, il nous faudra 2 nuits à l’aller, et 1 au retour quand même…).
Ça permet aussi moins de logistique de bagages, de courses, et de se sentir un peu plus vite « comme à la maison » !
Et sur le trajet…
Et dès le trajet (bon ça, en vrai, c’est aussi le cas dans les vacances itinérantes), on commence les activités de connexion, puisqu’on en profite pour lire un livre ensemble !
On a commencé à lire la série « Alma » de Timothée de Fombelle l’été dernier, et on n’a toujours pas fini, parce qu’on le lit avec Alice qui est entre-temps partie à l’université… on en est à la fin du tome 2.
Les tomes 2 et 3 partent donc avec nous, et je me réjouis de les reprendre !
C’est un rituel familial auquel on tient tous depuis des années…
Carnet de bord de nos vacances en Écosse
Nous sommes déjà allés en Ecosse à la Toussaint 2023. Cette fois, notre objectif est clair : on voulait voir l’île de Skye ! On a donc réservé une maison dans un coin isolé de l’île… on va être bien, mais c’est un peu loin, il faut donc compter le trajet dans les vacances…
Mardi 8 avril : route Londres-Lancaster – départ vers 15h30
Un horaire de départ un peu surprenant, mais dû à nos contraintes externes : Nicolas était en réunion à Paris la veille et le matin, et revenait par le train en début d’après-midi.
De mon côté, je travaillais encore mardi matin, avec même une séance d’accompagnement en ligne des parents de Point de Rencontre + pendant la pause déjeuner.
Malgré ça, on a eu une organisation au top !!
Pour commencer, le matin, avant que je me mette à mon bureau, on a réparti les tâches entre Alice, Léon, Anatole et moi. (Pour rappel, au moment où j’écris ces mots, ils sont respectivement 18, 13 et 11 ans).
Entre autres choses, Alice a préparé le déjeuner, et Anatole s’est porté volontaire pour faire des quiches pour le soir, car on savait qu’on n’arriverait pas tôt.
Tout le monde a été super efficace, j’ai été bluffée ! Tellement qu’on avait déjà chargé la voiture à 15h, quand Nico est arrivé.
Le temps qu’il se change, et prenne un café, on est parti vers 15h30, pour 4h de route environ + un arrêt pour charger la voiture (électrique), jusqu’à Lancaster.
Et dans la voiture, on a pu reprendre la lecture d’Alma !
Arrivée vers 20h30 – avec une bonne répartition des rôles. On voit que nos enfants sont rôdés maintenant, et c’est bien agréable.
Pendant qu’Anatole et moi préparions les lits, Nico est allé brancher la voiture et Alice et Léon préparaient la table.
C’était assez marrant de découvrir les quiches qu’Anatole avait conçu avec tout ce qui restait dans le frigo : c’est la première fois que je goûtais des bouts de radis dans une quiche !!
Mercredi 9 avril : route Lancaster-Invergarry – tout en prenant le temps
Ce mercredi est une journée complète de route… mais on trouve le temps pour des pauses.
D’abord, on commence par sortir petit-déjeuner en ville, ce qui nous permet d’avoir un aperçu de Lancaster.
Ensuite, de la route bien sûr, tout en équilibre entre moments lecture tous ensemble, et moment chacun dans son coin pendant lesquels les enfants, principalement, écoutent de la musique.
Ce qui rythme nos arrêts, c’est la charge électrique de la voiture.
Alors, on essaye de calculer et de bien viser. Là, on fait une pause à Glasgow (ça y est, on est en Ecosse !), et on en profite pour
1- déjeuner au restaurant (et rire de l’accent devant lequel on est un peu perdu…)
2- acheter un jeu de société (Anatole n’a pris que de « petits » jeux, et on aime aussi les jeux plus ambitieux, c’est l’occasion d’enrichir notre collection).
Rien de spécial dans notre après-midi, mais nous arrivons le soir dans un genre d’auberge de jeunesse un peu isolée, où l’on dort, après un dîner très basique, dans une chambre familiale.
Episode du choix du lit
Je ne vais pas vous faire croire que tout se passe toujours sans conflit… Bien sûr qu’il y a parfois des tensions !
Ce soir-là, débat autour du choix du lit. Chacun des enfants voudrait prendre le lit qui est au dessus du nôtre, nul doute parce qu’il est un peu original (un lit simple au dessus d’un lit double, avec une échelle/escalier)
Alice, évidemment, se retire très vite de la discussion : à 18 ans, on sait qu’on peut mettre son énergie ailleurs…
Mais Léon et Anatole tournent un peu en boucle dans leurs arguments, et n’arrivent pas à trancher.
J’aime éviter d’intervenir dans ces situations, pour qu’ils trouvent leur propre solution. Mais là, c’est vraiment bloqué. Nico et moi prenons donc une décision : c’est Anatole qui sera au dessus de nous.
Je leur dis quand même que je me sens un peu déçue qu’aucun des deux ne décide que le choix du lit ne vaut pas cette tension… Cela fait probablement réfléchir Anatole qui, pendant que Léon prend sa douche, me dit : « Finalement, je regrette de m’être battu pour ce lit. C’est vrai que ce n’est pas si important ! Je vais le lui laisser. » Quelle n’est pas la surprise de Léon de trouver son frère dans l’autre lit quand il sort de la salle de bain !
Ouf.
Jeudi 10 avril : on arrive sur l’île de Skye !
Le matin
Notre lieu pour la nuit n’est qu’à 2h30 de notre destination, mais nous avons bien l’intention de prendre notre temps pour l’atteindre. Tout d’abord, petit déjeuner tranquille. (et simple)
Puis, tout en entamant le tome 3 d’Alma, on avance donc entre les lochs vers le pont de l’île de Skye.
Premier arrêt impromptu au bord de la route, pour voir la végétation qui se reflète dans l’eau.
Bon sang, c’est tellement beau que je sens comme une montée d’émotion interne ! Ça me fait rarement ça, je vous assure, mais là, clairement, je nourris des besoins de beauté et de grandeur, dont je n’étais même pas vraiment consciente !
On reste un peu au bord de l’eau, et c’est tout bête, mais c’est le vrai début de notre escapade écossaise pour tout le monde. Comme le lancement officiel des vacances !
C’est d’ailleurs au bord de ce loch qu’on prend notre première photo de famille, qui vient en tête de cet article.
On fera un autre arrêt rapide sur le parking d’un château populaire, mais on n’y restera pas. Ça n’a pas, pour nous, la magie de ce loch où nous étions seuls…
On fera un autre arrêt rapide sur le parking d’un château populaire, mais on n’y restera pas. Ça n’a pas, pour nous, la magie de ce loch où nous étions seuls…
On fera un autre arrêt rapide sur le parking d’un château populaire, mais on n’y restera pas. Ça n’a pas, pour nous, la magie de ce loch où nous étions seuls…
Enfin, avant d’aller vers sur Skye, on fait un détour par un village côtier très joli, dans lequel la marée basse nous permet de pique-niquer sur une petite île de la baie.
Quelle chance au niveau temps !! Du vent, certes, mais un soleil magnifique !
Enfin, avant de rejoindre Skye, un détour vers un village côtier, où nous pique-niquons au soleil. Quelle chance au niveau temps !!
Épisode de la place dans la voiture
Dans notre voiture, pendant longtemps, Léon était au milieu (Alice plus grande, et Anatole avait un réhausseur). Maintenant qu’on a enlevé le réhausseur, Anatole a hérité de cette place.
Et parfois, les limites entre les places posent des problèmes : « Tu es trop de mon côté. » « Arrête de te pencher. » etc..
L’un des griefs de Léon, c’est : « Tes jambes doivent rester au milieu. » (mais bien sûr… beaucoup moins de place à cet endroit pour que ce soit vraiment le cas).
Parfois, ça crée des tensions, surtout quand ça fait plusieurs heures qu’on roule.
Et parfois…. c’est magique. C’est l’un de ces derniers moments que je voulais raconter, pour montrer que ça peut arriver et booster ma propre confiance dans le fait qu’on a le droit d’espérer un fonctionnement ultra respectueux et pacifiste.
Léon : « Anatole, comme je n’aime pas que nos jambes soient collées, je viens de décaler les miennes. Je t’en informe pour que tu puisses voir où elles sont et qu’elles restent bien en place. »
Une demi-heure plus tard : « Anatole, je ne peux m’empêcher de constater que nos jambes se touchent, je ne sais pas si c’est toi ou si c’est moi qui ai changé ma position. »
Léon n’est pas forcément complètement calme intérieurement quand il dit ça (on en a parlé plus tard, le soir), mais il sait qu’on parvient mieux à ses fins quand on communique de manière posée et respectueuse.
Et en effet, plutôt qu’une réponse de l’ordre de « Je peux pas faire autrement, j’ai pas de place ! » de plus ou moins bonne foi, il reçoit un « Ah oui, pardon, je les redécale. »
Quel bonheur d’entendre cet échange !
L’après-midi
Ça y est ! Cette fois, en début d’après-midi, nous sommes vraiment sur l’île de Skye. (on remarque au passage que s’exposer à des langues étrangères peut aider à l’orthographe dans notre propre langue . En anglais, si on ne l’entend pas, on voit le « s » de « isle » dont l’existence pointe son nez dans l’accent circonflexe de « île »…)
On passe d’abord par la partie sud-ouest de l’île pour une visite de distillerie (sans Anatole qui n’a pas l’âge…). Enfin, on remonte vers le nord et le cottage qu’on a réservé.
Une bien belle journée !
Vendredi 11 avril : Rando le matin – Relax l’après-midi
Il fait un soleil magnifique sur l’ïle de Skye… ce qui n’est pas toujours le cas !! On va donc en profiter pour faire 2 jours de rando.
Nico et moi, on aime les randonnées. Les enfants sont donc habitués, mais pas toujours fans. Ils nous ont donc fait la demande l’été dernier que nos randos ne fassent pas plus de 10km.
Ce vendredi, c’est une demande à laquelle on peut facilement accéder, car Nicolas a malheureusement une réunion de boulot dans l’aprèm. C’est une manière concrète de limiter le timing.
Je trouve une balade qui ne nécessite même pas de prendre la voiture : nous partons de notre logement vers 9h30 pour aller vers le phare de Neist, à l’extrême ouest de l’île.
C’est une balade relativement facile, 10 km pile, et pas trop de dénivelé, donc moins de 3h. Et le paysage est vraiment beau !
Arrivés sur la presqu’île du phare (bonne descente pour l’atteindre, donc une bonne montée au retour !), les garçons jouent dans les rochers un moment, puis nous repartons.
Avant de rentrer (à presque 200m de la maison), on se pose pour le pique-nique et ça donne lieu à un moment assez drôle, quand Alice nous dit qu’en fait… elle n’aime pas les pique-nique ! (en tout cas pas les sandwichs) Et voilà que chacun dit que lui non plus !!
On décide d’essayer une autre formule la prochaine fois.
Retour à la maison à temps pour la réunion de Nico, et un bon moment détente pour les autres.
Je fais du puzzle (un cadeau d’Alice qui l’a trouvé en dépôt-vente et l’a apporté exprès en surprise), Alice lit, les garçons jouent à Dongeons et Dragons.
Puis Anatole et moi préparons de la pâte à crêpes (ça faisait longtemps que je n’avais pas fait ça…), et on se retrouve tous en fin d’aprèm pour un chouette goûter !
Samedi 12 avril : Rando en 2 temps (… ou 2 balades ?)
Normalement, dans des vacances qu’on veut « posées », on ne fait de vraie excursion qu’un jour sur deux. Mais là, 2 arguments nous poussent à prévoir une grande journée à l’extérieur :
1- la veille, on est rentré en tout début d’aprèm, on a donc eu toute une après-midi tranquille
2- il fait un soleil radieux, et en Ecosse, il faut savoir en profiter !!
Donc : journée rando.
Le plan de la journée
Suite à l’échange de vendredi sur le pique-nique, j’organise une autre version de notre journée : au lieu d’une grande randonnée, j’en prévois deux plus petites.
Le plan est donc : on part relativement vite le matin, on roule jusqu’au point de départ de la belle rando que j’ai prévu (mais pas trop longue), on se pose ensuite dans un restau, puis on fait une dernière balade jusqu’à une plage, avant de rentrer.
Soleil radieuxLa montée nous donne chaudLes enfants courent dans la descenteAlice taquine son père qui a peur quand les enfants s’approchent du bord de la falaise…La plage de Staffin
La plage est un peu une blague : on devrait pouvoir y observer des traces fossilisées de dinosaures… mais on n’y a trouvé que des gens qui cherchaient lesdites traces !!
Le plan de la soirée
Pour la soirée, on se prévoit une sortie spéciale entre grands !
Un peu en avance sur l’anniversaire de Nicolas (le 28), j’ai réservé un super restau de la mer près de là où nous logeons, pour Alice, lui et moi. (Menu trop cher pour emmener Léon et Anatole qui sont encore un peu difficiles sur la nourriture…)
Avant ça, on réfléchit à la soirée des garçons. Le samedi soir, quand on est à la maison, c’est généralement pizza maison. Ils demandent donc des pizzas… qu’on achète surgelées. Pour moi, c’est aussi une démarche de lâcher-prise pendant les vacances.
En tout cas, ils passent une super soirée, et nous aussi (on s’est régalé…) !
Dimanche 13 avril : Petite sortie plage/pique-nique… et dessert au café
Au départ, on pensait qu’il pleuvrait ce dimanche, et… les pronostics se sont éclairés, au moins pour le matin !
Donc : on a prévu une autre sortie, pour découvrir l’une des jolies pages de l’île.
Comme on a pris notre temps le matin, on ne coupe pas au pique-nique… MAIS on a prévu cette fois un pique-nique différent : au lieu du pain à garnir, ce sont des tupperwares de salade de pâtes au pesto (individualisés en fonction de qui aime les poivrons / les courgettes / les cornichons…) que nous prenons à l’abri du vent.
Puis… sauve qui peut !! Les nuages arrivent d’un coup, et on sent qu’on risque de se faire saucer !!!
On repart vite vers la voiture… en riant d’avance de cette anecdote… mais heureusement ce ne sera qu’une averse.
C’est donc peu mouillés finalement que nous rejoignons la voiture, mais on profite quand même de l’anecdote pour s’arrêter au 1er village dans un café pour un dessert thé/gâteau.
Retour à la maison vers 15h, ça nous donne encore un beau moment de détente.
L’occasion d’essayer un nouveau jeu de société : Canterbury. (Pendant qu’Alice essaye de réviser pour ses exams…)
Lundi 14 avril : RIEN !
Cette fois, ça y est : c’est une vraie journée pluvieuse.
L’occasion de dormir un peu plus, et de trainer.
Comme j’aime inclure les infos dans la logistique, je vais les chercher avant le petit déjeuner, et les mets en charge.
Ils nous préparent donc des oeufs, champignons, oignons, saumon fumé, bagels… trop chouette !
Puis, chacun son activité : Nico bouquine, je finis le puzzle que m’avait déniché Alice (et on le laissera sur place), et elle m’aide un peu, entre 2 révisions. Léon et Anatole passent des heures à jouer à « dongeons et dragons » – on peut dire que ces vacances ont bien participé à leur complicité !
Dans l’après-midi quand même, profitant d’une éclaircie, Nicolas, Alice et moi sortons faire une balade le long de la baie (avec des pantalons k-way au cas où…).
Au retour… encore un goûter crêpes !! Autant dire qu’on se fait plaisir !
Mardi 15 avril et mercredi 16 avril : Route du retour
Mardi 15 – 1ère journée de retour
Et voilà… notre séjour touche à sa fin.
On peut dire qu’on aura eu de la chance, et qu’on aura bien profité et du temps, et du repos.
Il nous reste quand même une demande non satisfaite : Anatole voulait aller dans un restaurant de la mer pour manger des moules…
On a donc calculé la route pour s’arrêter charger la voiture à Fort Williams, pendant que nous faisons un super déjeuner poissons/fruits de mer !
Une sacrée pause, mais qui en valait la peine…
On est parti avec de nouvelles quiches pour faire face à toute éventualité, et hésitons pour le dîner… mais on finit dans un restau indien, décidant de garder la quiche pour le lendemain, afin d’arriver plus tôt chez nous.
C’est une chouette manière de terminer ces vacances familiales, et on discute pendant le dîner de ce qu’on a aimés. Un jeu qu’on aime bien faire dans ces cas-là : « les mots des vacances » !
Le soir, nous dormons dans un hôtel avec des chambres qui communiquent, alors Alice vient près de moi pour me lire un bout de « Pride and prejudice » qu’elle m’a donné à lire après l’avoir fini – beau moment de complicité.
Mardi 16 – 2ème journée de retour
Petit déjeuner buffet simple… puis on part.
Le point fort de cette dernière journée sera la lecture d’Alma ! (mais le tome 3 n’est malheureusement pas terminé, même si bien avancé)
Pour le reste, ce sera moyen : arrêt en station avec notre quiche, embouteillages… mais rien de bien grave : arrivée chez nous avant 17h, ce qui permet de pas mal ranger avant de se poser pour la soirée !
J’apprécie de voir combien nous avons progressé dans la logistique de groupe.
https://i0.wp.com/les6doigtsdelamain.com/wp-content/uploads/2025/04/ecosse-famille-loch.jpg?fit=640%2C480&ssl=1480640Coraliehttps://les6doigtsdelamain.com/wp-content/uploads/2020/07/logo-horizontal-small-300x218.pngCoralie2025-04-04 16:17:152025-05-13 15:13:04Et si les vacances étaient (vraiment) faites pour ralentir ?
Aujourd’hui, je vous livre une phrase qui nous suit depuis des années, et c’est la suivante :
« S’il était en fauteuil roulant, on lui demanderait pas de courir ! »
D’où me vient cette phrase ? Je ne sais pas. Mais je me vois encore échanger là-dessus avec mon mari Nicolas il y a presque 10 ans, alors que l’on s’agaçait sur le comportement de notre jeune ado Oscar. (22 ans aujourd’hui).
Parmi les traits de caractère adorables de notre bambin… celui de perdre régulièrement ses affaires. Qu’est-ce que c’était agaçant !!
Il nous a fallu du temps pour admettre que c’était vraiment difficile pour lui. Et pourtant… on aurait pu penser qu’avec une mère qui elle-même… hum… bref… on aurait été plus tolérant ! Mais ça restait difficile.
Cette phrase, sur le fauteuil roulant, elle me permettait de me mettre un peu plus dans une posture d’acceptation. C’est de là que je pouvais alors essayer de le soutenir et de l’aider à développer des compétences, plutôt que de basculer encore dans les reproches.
Waouh, ça a été comme une révélation ! Voici ce que je vivais !!
Depuis, tout semble plus simple, (toujours compliqué, hein… mais plus simple quand même) dans ma relation à moi-même et l’acceptation de certains comportements d’Oscar.
Et heureusement, en fait, que ce concept a croisé ma route, parce qu’on peut dire que ça nous aide aussi sacrément avec notre plus jeune, Anatole – 11 ans. Si vous voyiez la vitesse à laquelle Anatole perd le fil de ce qu’il est en train de faire… C’est tellement difficile de ne pas lui renvoyer une image négative de lui-même..
Je comprends bien aujourd’hui que le fait de poser une étiquette sur un enfant puisse faire débat. Doit-on chercher à savoir si l’enfant est TDAH ou pas ? Est-ce que ça ne risque pas de l’enfermer ? Peut-être… et en même temps… j’ai le sentiment que ça nous a vraiment aidés. A intégrer quelque chose. Est-ce qu’on enferme dans une case un enfant qui est en fauteuil roulant ? J’espère que plus vraiment !! Mais on peut en tenir compte pour adapter certaines choses du quotidien.
Voilà pourquoi je vous encourage, si vous vous posez des questions, ou si vous connaissez quelqu’un qui présente un Trouble de l’Attention, avec ou sans Hyperactivité, de voir au moins certaines des interventions du
https://i0.wp.com/les6doigtsdelamain.com/wp-content/uploads/2025/04/TDAH-date-bleue.png?fit=1200%2C625&ssl=16251200Coraliehttps://les6doigtsdelamain.com/wp-content/uploads/2020/07/logo-horizontal-small-300x218.pngCoralie2025-04-01 18:22:132025-04-01 18:22:14« S’il était en fauteuil roulant… »
Pourquoi nos enfants défient-ils notre autorité ? Sont-ils vraiment désobéissants… ou simplement désorientés ?
Dans cet épisode, je m’inspire du début du livre L’Autorité bienveillante de Kim John Payne pour explorer cette question essentielle. Trop souvent, nous voyons l’opposition de nos enfants comme un problème à corriger, alors qu’elle peut être le reflet d’un besoin plus profond : celui d’être guidés avec clarté et assurance.
Je vous invite à un voyage au cœur de l’éducation positive, où il ne s’agit pas d’imposer ni de laisser faire, mais de trouver cet équilibre subtil entre fermeté et bienveillance. Parce qu’un enfant qui semble désobéir cherche peut-être simplement un repère solide… et c’est à nous, adultes, de lui offrir cette sécurité.
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Les devoirs sont souvent une source de tension dans les familles. Les enfants traînent les pieds, les parents insistent, et cela tourne vite au conflit. Et si nous arrêtions de nous battre pour les devoirs ? Et si, au lieu de les voir comme une contrainte, nous les transformions en un espace d’apprentissage bénéfique pour l’enfant ? Pour cela, la clé est de réduire la pression et d’adopter une approche plus sereine.
Stopper les questions et vérifications incessantes : un stress inutile
« Tu as des devoirs ? » « Quand est-ce que tu vas faire tes devoirs ? » « Tu as fini tes devoirs ? »
Ces questions, bien que partant d’une bonne intention, peuvent créer un climat de stress pour l’enfant. Il se sent surveillé, jugé, et reçoit le message que la charge mentale des devoirs ne lui incombe pas. (Il y aura toujours un parent pour le lui rappeler…) Résultat : cela peut le pousser à procrastiner ou à rejeter l’idée même de travailler.
Quand j’étais ado, j’évitais de bosser quand ma mère n’était pas là, pour être sûre d’avoir de quoi faire quand elle pouvait me voir !
Comment réduire cette pression autour des devoirs ?
Laisser l’enfant le plus en charge possible de son travail, en fonction de son âge
Le responsabiliser en le laissant gérer son temps, avec un cadre clair mais sans contrôle oppressant
Au besoin, fixer des plages horaires définies pour les devoirs afin d’éviter les rappels incessants
Éviter les injonctions et privilégier les discussions ouvertes (si pas possible de ne pas aborder le sujet). Exemple : « Comment comptes-tu organiser tes devoirs aujourd’hui ? » plutôt que « Tu n’as toujours pas commencé ? ».
Comprendre les deux zones : apprentissage vs performance
La zone d’apprentissage est l’espace où l’on est en train d’apprendre. On ne domine pas encore la notion. Donc, logiquement, on fait des erreurs, et on progresse. C’est un moment d’exploration où il est normal de se tromper.
La zone de performance est le moment où l’on doit démontrer ce que l’on a appris (examens, évaluations). Ici, on est théoriquement en maîtrise de notre sujet et notre objectif est de ne pas faire d’erreur.
Les devoirs font clairement partie de la zone d’apprentissage !
« La zone d’apprentissage, c’est lorsque notre objectif est d’améliorer nos compétences. Nous faisons alors des activités conçues pour progresser, en nous concentrant sur ce que nous n’avons pas encore maîtrisé. Cela signifie que nous devons nous attendre à faire des erreurs, car nous apprendrons de ces erreurs. » Eduardo Briceño.
Le problème, c’est qu’on a tendance à passer le message à nos enfants que, même pendant les devoirs, ils ne devraient pas faire d’erreur. Beaucoup de parents abordent les devoirs comme s’ils faisaient partie de la zone de performance, en exigeant des résultats parfaits.
Remettons les devoirs à leur place : ils sont bien un terrain d’entrainement, où l’enfant peut expérimenter sans crainte de l’écher.
Dans le fond, tout ça revient à la considération de la place de l’erreur… On a tous grandi avec la crainte du stylo rouge, il est donc normal qu’on ait tendance à reporter ça sur nos enfants.
Face à la difficulté, les voici qui se stressent, qui se jugent : « Je suis nul.le… je n’y arriverai jamais. », jusqu’à détester ce moment dans lequel on est loin de la joie d’apprendre !
Transformer les devoirs en un vrai terrain d’entraînement
L’importance du processus d’apprentissage
Revenons donc aux bases.
Plutôt que de voir les devoirs comme une simple tâche à accomplir (et à bien accomplir !), considérerons-les vraiment pour ce qu’ils sont : une opportunité d’apprentissage.
L’objectif n’est pas que l’enfant ait tout juste du premier coup, mais qu’il comprenne ce qu’il fait, ou en tout cas qu’il se pose des questions ! Ça lui permet justement de prendre du recul, et d’identifier ce qu’il a compris et ce qu’il a besoin d’affiner.
On pourrait même dire qu’un enfant qui ne fait jamais d’erreur lors de ses devoirs est peut-être trop dans sa zone de confort, et progressera peu…
« Mieux vaut un enfant actif qui se trompe et apprend de ses erreurs, qu’un enfant passif et qui n’apprend rien. » Stanislas Dehaene
Le rôle de l’erreur selon les neurosciences
Oui, l’erreur fait partie de l’apprentissage. Aujourd’hui, grâce aux neurosciences, on le sait, et ça a été prouvé et analysé à maintes reprises.
Si je cite la Digital Learning Academy : « Les dernières recherches en neurosciences ont montré que le cerveau apprend grâce à l’erreur. Se tromper déclenche une reconfiguration des réseaux neuronaux au moment où on se rend compte qu’on a fait un erreur. Le cerveau a besoin de signaux d’erreur pour corriger ses modèles du monde extérieur. Les moments d’étonnement, où il y a écart par rapport aux attentes, sont des moments féconds pour apprendre. L’apprentissage repose sur des écarts aux attentes, c’est-à-dire sur les erreurs. »
On a donc besoin, de notre côté, de revisiter un peu notre rapport à l’erreur et à l’échec, pour aider nos enfants à intégrer à leur tour un autre modèle.
Et clairement, si on dé-diabolise l’erreur, on fait baisser la pression, non ?
J’aime, à ce sujet, rappeler cette citation de Thomas Edison : « Je n’ai pas échoué. J’ai simplement trouvé 10.000 solutions qui ne fonctionnent pas. »
Le corollaire de l’erreur : la correction immédiate
Information transmise également par Céline Alvarez – par exemple dans cette intervention : « Pour bien apprendre, il faut avoir un feedback immédiat sur l’activité que nous sommes en train de faire. »
Oui, les études montrent que l’on apprend mieux lorsque l’on peut vérifier immédiatement ses erreurs et les corriger dans la foulée. Au passage, on entraine notre fléxibilité cognitive, l’une de ces fonctions exécutives si précieuses pour avancer !
Maria Montessori l’avait bien compris, elle qui avait conçu tout son matériel avec un contrôle d’erreur intégré, pour que chaque enfant puisse, en toute autonomie, vérifier ce qu’il faisait. (Ce qui explique d’ailleurs que la posture du guide Montessori soit plus celle d’un observateur)
Ainsi, avoir un accès aux corrections, plutôt que d’attendre un retour différé de l’enseignant, permet aux enfants de mieux comprendre leurs erreurs et de progresser efficacement.
Seulement voilà, les devoirs viennent rarement avec les corrigés de leurs devoirs…
Ça arrive (je repense à certains manuels dont les réponses aux exercices figurent à la fin du livre), mais ce n’est pas fréquent.
À votre avis, pourquoi ?
Triche ou pas triche ?
Eh bien oui… un gros frein à cette approche est la peur que l’enfant « triche » en regardant directement les réponses.
Ce qui est directement lié à la source du problème : on ne prend pas le temps d’embarquer les enfants dans la démarche !
En effet, quand notre enfant comprend et intègre que l’objectif est d’apprendre pour lui-même et non de cocher la case « devoirs » pour quelqu’un d’autre (parent ou enseignant), il n’aura aucun intérêt à tricher.
S’il triche, autant ne pas faire les devoirs en fait, parce qu’alors, c’est juste du temps perdu !
Seulement… a-t-on suffisamment confiance en eux pour les embarquer dans la démarche ?
Il y a quelques années, j’ai poussé une enseignante de CP à faire le test… et elle a été surprise de constater qu’en effet, les élèves ne trichaient pas !
Lorsque les enfants sont responsabilisés, ils deviennent acteurs de leur apprentissage.
La vraie question est : l’enfant fait-il ses devoirs pour obtenir une validation extérieure ou pour réellement progresser ?
Pas simple de bien transmettre ces messages à nos enfants, avec tous les implicites qu’ils reçoivent déjà. Pourtant, ça change tout !
Quand on arrive à mettre en place ces méthodes pour baisser la pression, cela facilite les devoirs.
Ce que l’on veut, c’est que nos enfants prennent en charge leurs devoirs, parce qu’ils font SENS pour eux.
Cela passe aussi par nous : notre posture, notre approche permettront d’encourager l’autonomie et les aidera à se saisir des devoirs comme d’un vrai moment d’apprentissage, au lieu d’une obligation pénible.
Oui, les devoirs devraient être un espace de progression, non un champ de bataille.
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Enfin, dites-moi en commentaire ce que vous mettez en place pour baisser la pression à la maison.
https://i0.wp.com/les6doigtsdelamain.com/wp-content/uploads/2025/02/leon-devoirs-scaled.jpg?fit=1908%2C2048&ssl=120481908Coraliehttps://les6doigtsdelamain.com/wp-content/uploads/2020/07/logo-horizontal-small-300x218.pngCoralie2025-02-27 16:42:142025-02-27 16:43:20Faciliter les devoirs en baissant la pression
« Toute aide inutile est une entrave au développement de ses capacités naturelles. » Maria Montessori
Le rôle de l’éducateur Montessori n’est pas le même que celui de l’enseignement en école plus classique. En effet, dans une école Montessori, l’éducateur n’est pas là pour « enseigner » dans le sens traditionnel du terme. Son rôle est bien plus subtil : il prépare un environnement adapté, observe les enfants et intervient au bon moment, avec précision et retenue. Il doit trouver l’équilibre entre guider et laisser faire, entre accompagner et observer.
Maria Montessori disait que l’enfant doit être acteur de son propre développement. L’éducateur est donc un facilitateur, un observateur attentif, un modèle à suivre, et surtout un adulte bienveillant qui sait quand intervenir et quand se retirer.
Cet article a été écrit par Karine du blog Parents en éveil. Sur son blog, vous trouverez des conseils et un accompagnement bienveillant et pas à pas pour aider les parents à mieux comprendre leur enfant et à retrouver une harmonie familiale.
Quand on éduque un enfant avec bienveillance, on ne change pas seulement sa vie… On change toute une génération. » ❤️
L’éducateur Montessori : un guide
Le rôle de l’éducateur Montessori repose sur trois piliers fondamentaux
L’observation, qui permet d’adapter l’environnement aux besoins réels des enfants.
Un cadre structurant, qui favorise l’autonomie sans intervention excessive.
L’exemplarité, qui enseigne bien plus par les gestes et l’attitude que par la parole.
L’éducateur Montessori ne cherche pas à contrôler l’enfant, mais à lui offrir un cadre sécurisé et adapté pour qu’il puisse grandir librement.
Il ne transmet pas un savoir de manière descendante, mais crée les conditions idéales pour que l’enfant apprenne par lui-même.
Ainsi, en ajustant sa posture et en adoptant un rôle de guide, il permet à chaque enfant d’avancer à son propre rythme, avec confiance et sérénité.
L’importance de l’observation : apprendre à « faire un pas en arrière »
L’impression de ne rien faire
Lorsque j’accueillais des stagiaires dans mon école Montessori, je leur disais souvent : « Au début, tu auras l’impression de ne rien faire. »
Pourquoi ? Parce que nous avons été conditionnés à intervenir, à « enseigner », à « faire ». Or, en Montessori, l’adulte n’agit pas directement sur l’enfant. Il agit indirectement, en préparant un environnement qui lui permet d’évoluer librement et en confiance.
L’éducateur Montessori a été formé à observer. Il ne s’agit pas d’une observation passive, mais d’un véritable travail attentif, essentiel pour comprendre où en est l’enfant, ce dont il a besoin et comment ajuster l’environnement ou les présentations.
Une observation factuelle et précise
Dans la classe, l’éducateur a une chaise d’observation. Les enfants savent que lorsque l’adulte est assis sur cette chaise, il est en train de travailler et ne doit pas être interrompu. Il note ce qu’il observe de manière factuelle et précise. L’observation a toujours un objectif : analyser l’utilisation d’un matériel, comprendre le comportement d’un enfant, repérer les difficultés lors des moments de transition comme le repas, la sieste ou l’habillage aux vestiaires.
Quand il écrit ses observations, l’éducateur décrit avec exactitude ce qu’il voit, sans interpréter ni juger. Il n’écrira pas « Paul aime peindre », mais plutôt : « Paul prend le pinceau entre le pouce et l’index de sa main droite. Il plonge le pinceau dans le pot de peinture rouge. Il le laisse dans la peinture pendant cinq secondes, l’essuie sur le bord du pot, puis trace un trait vertical du haut vers le bas de la feuille. Il sourit en regardant son travail. »
L’objectif est que, si quelqu’un lisait cette observation, il pourrait quasiment rejouer la scène sans l’avoir vue.
Léon concentré sur son activité de tri en autonomie
Le bénéfice de cette observation
Grâce à son travail d’observation et de recul, l’éducateur va pouvoir analyser ce travail pour ajuster davantage sa classe. Le but de l’observation est de:
– mieux s’adapter aux besoins de l’enfant. L’éducateur va pouvoir ensuite présenter des activités qui correspondent aux besoins de l’enfant et à ce qu’il aime faire. L’idée est de mettre l’enfant dans une situation de réussite et non d’échec afin de renforcer sa confiance en lui.
– mieux comprendre les besoins naturels de chacun des enfants. Par exemple, est-ce que les conflits apparaissent sur un temps spécifique de la journée, sur l’utilisation d’un matériel spécifique, ou lors d’interactions entre deux enfants en particulier …
Par exemple, l’éducateur peut décider de supprimer une activité (si elle amène trop de conflits dans la classe) ou d’en ajouter des nouvelles s’il pense que les enfants les plus âgés commencent à s’ennuyer à tel moment de la journée. Les enfants seront alors naturellement dans de meilleures conditions de travail favorisant leur autonomie, le calme et la confiance.
L’enfant se sent alors écouté, compris et respecté ce qui aide au maintien de sécurité physique et affective dans la classe.
Un environnement pensé pour favoriser l’autonomie
L’autonomie ne s’enseigne pas, elle se prépare. L’environnement doit être conçu pour que l’enfant puisse évoluer sans l’intervention systématique d’un adulte.
Dans une classe Montessori, tout est organisé pour encourager l’enfant à agir seul. Le mobilier est à sa taille, les activités sont accessibles et pensées pour être manipulées en autonomie. L’éducateur observe comment l’enfant interagit avec son environnement (ses pairs, le matériel..) et ajuste lorsque c’est nécessaire.
Exemple d’un atelier peinture
Prenons l’exemple de l’atelier peinture. L’enfant doit pouvoir gérer son activité du début à la fin : enfiler son tablier tout seul, prendre une feuille, l’accrocher sur le chevalet, choisir ses couleurs, nettoyer son pinceau et ranger son espace une fois son œuvre terminée. Tout est pensé pour qu’il n’ait pas à solliciter un adulte à chaque étape.
Les questions qui peuvent surgir
Si un enfant vient souvent demander de l’aide, l’éducateur doit se poser la question : est-ce que l’environnement est bien adapté ? Le matériel est-il trop haut, trop lourd, trop complexe ? L’enfant manque-t-il d’assurance et a-t-il besoin d’une nouvelle présentation pour se sentir plus confiant ?
L’éducateur ne fait pas à la place de l’enfant, il ajuste son cadre pour que l’enfant puisse faire par lui-même. C’est aussi ça le rôle de l’éducateur Montessori.
L’exemplarité du guide dans les écoles Montessori : un modèle vivant pour les enfants
L’éducateur Montessori est un modèle pour les enfants. Ils observent tout : sa façon de parler, ses gestes, son attitude. Si l’adulte parle doucement, l’enfant parlera doucement. S’il prend soin du matériel, l’enfant en fera de même.
La présentation du matériel
Les présentations de matériel sont un bon exemple de cet apprentissage par l’observation. Avant de manipuler un matériel, l’éducateur demande à l’enfant s’il est d’accord pour qu’on lui montre comment l’utiliser. Il s’assoit avec lui, à sa hauteur, explique en quelques mots ce qu’il va faire, puis réalise la démonstration sans parler, avec des gestes lents et précis.
Le silence permet à l’enfant de se concentrer sur l’essentiel : le mouvement des mains, la précision du geste. Une fois la démonstration terminée, l’enfant est invité à essayer par lui-même, autant de fois qu’il le souhaite.
Le rôle de l’éducateur Montessori dans les cas de conflits entre enfants
Ce principe d’exemplarité se retrouve aussi dans la gestion des interactions entre enfants. Lorsque des disputes éclatent, l’éducateur peut organiser des « grâces et courtoisie », des jeux de rôles où il montre comment résoudre un conflit avec des mots plutôt qu’avec de l’agressivité.
Par exemple, au lieu de dire « Arrête de crier ! », il chuchote « On parle avec une petite voix », et les enfants l’imitent.
Enseigner par l’exemple
L’objectif est toujours d’apprendre par l’exemple, et non par l’ordre.
« L’enfant n’est pas un vase qu’on remplit, mais une source que l’on laisse jaillir. » – Maria Montessori
Comment l’éducateur Montessori aide l’enfant à grandir en confiance ?
L’éducateur Montessori n’est pas un professeur traditionnel. Il n’est ni un maître, ni un chef d’orchestre, mais un guide. Son rôle est d’observer, d’ajuster et de montrer l’exemple, pour que chaque enfant puisse s’épanouir pleinement.
C’est l’incroyable invention qu’à apportée Maria Montessori à sa pédagogie : faire confiance à l’enfant, et apprendre, en tant qu’adulte, à se mettre en retrait.
🔗 Si tu as envie d’en savoir plus sur cette approche et comment elle peut s’appliquer à la maison, je t’invite à découvrir d’autres articles sur mon blog Parents en éveil. Ensemble, faisons grandir nos enfants en confiance et en autonomie ! »
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Note ajoutée par Coralie :
J’adore ce que nous expose ici Karine sur l’approche prônée par Maria Montessori. Il y a de nombreuses années, j’ai suivi une formation de guide Montessori 3-6 ans, et j’avais à coeur d’en partager ici les principes.
J’insiste en particulier sur le fait de laisser l’enfant aux commandes de son apprentissage, et de chercher, en tant qu’adulte, à se mettre en retrait. C’est, entre autres, ce qui aide à développer la motivation intrinsèque de l’enfant. Cela correspond à un changement de posture au coeur de ma formation « J’arrête de me battre pour SES devoirs.«
Si vous êtes régulièrement en conflit avec votre/vos enfant(s) autour des devoirs scolaires, allez donc faire un tour sur la page de présentation de cette formation, qui pourrait apporter de la paix dans votre foyer !
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