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Le retour à la maison après l’école, l’anniversaire ou le centre de loisirs est souvent un moment de transition délicat, quand ce n’est pas un véritable défi pour les enfants… et pour les parents ! Certains rituels peuvent cependant aider.

Après une journée riche en apprentissages, interactions, émotions, les enfants rentrent avec leur lot de fatigue, de stress, ou d’excitation.
Côté parents nous devons jongler avec tout cela, quelle que soit notre énergie, tout en gérant la logistique du soir.

Comment accompagner nos enfants (et nous-mêmes !) dans ces moments de transition clé ? Découvrons ce qui se joue et comment le désamorcer avec des astuces simples et concrètes et un outil pratique à télécharger en fin d’article.

Note : cet article a été écrit par Emilie

Pourquoi le retour à la maison est souvent un moment de tensions ?

En dehors de la maison l’enfant doit s’adapter à de nombreuses sollicitations, à de multiples émotions et à la séparation. Après une journée bien remplie, chacun rentre avec des envies contradictoires. Certains veulent parler sans s’arrêter, d’autres ont besoin de silence, certains encore explosent pour un rien. Pas simple de répondre à tout ce qui s’exprime au moment de retrouver les parents, figures d’attachement, avec qui on se sent en sécurité.

Deux facteurs peuvent principalement expliquer ce moment délicat des retrouvailles.

  • Le « syndrome de la cocotte-minute ». Au cours de la journée l’enfant doit gérer ses émotions, respecter des consignes, se concentrer, se challenger. Une fois de retour à la maison, tout ce qu’il a retenu peut ressortir d’un coup !
  • La fatigue. La journée a été longue, et les ressources d’attention ou de patience sont épuisées. Le réservoir est vide.

Déjà, sur le chemin, l’énervement se fait sentir, les enfants cherchent à provoquer une dispute, la porte de la maison s’ouvre violemment, les sacs sont balancés, on se parle sèchement et à la moindre contrariété l’enfant explose, pleure, chouine, râle. Nous nous agaçons, levons le ton et c’est l’engrenage pour toute la soirée !

Ce scénario du retour catastrophe résonne ?

Bonne nouvelle, avec quelques ajustements on peut accompagner ces transitions et changer complètement la dynamique.

Aborder différemment les retours

Passer d’une forme d’urgence…

Souvent porté par notre soif de partage et de connexion nous nous précipitons dans une forme d’urgence.

pour démarrer une discussion

« Alors, ta journée ? », « Qu’est-ce que tu as fait ? », « C’était bien ? », « Ça a marché le contrôle de maths ? », « Raconte cette sortie ! », « Et à la récré ? », « C’était bon à la cantine ? », « Qui était là à la fête ? », « Vous avez fait quoi ? »…

On espère que ces échanges vont nous rapprocher et aider les enfants à relâcher la pression. Mais en réalité, cette avalanche de questions pourtant bienveillantes, peut être vécue comme une intrusion ou une source de stress supplémentaire. L’enfant, déjà submergé, n’est pas forcément en état de répondre tout de suite à son retour. Cela peut provoquer un blocage, un agacement ou même une explosion émotionnelle, surtout si la journée a été éprouvante.

Pour mieux se rendre compte de ce que l’enfant peut ressentir rien de mieux que de « changer d’angle » , comme nous invite à le faire Fanny Vella.

Dessin de Fanny Vella – auteur de « Et si on changeait d’angle ? »


pour faire les devoirs rapidement

Enchaîner directement sur le travail scolaire peut sembler logique, plus tôt c’est fait, plus tôt on est tranquille. Là encore, la temporalité joue contre nous. Le cerveau de l’enfant, saturé après une journée de sollicitations, n’est pas immédiatement disponible pour se remobiliser.
Résultat, frustration des deux côtés, tensions, blocages…et une soirée qui démarre sur de bien mauvaises bases.

Dans ce cas particulier des devoirs, si cela entraine des luttes intenses au sein de votre famille, nous avons conçu une formation spéciale pour vous sortir de ce cercle vicieux.

pour évacuer les émotions

Souvent parce que nous avons à coeur de ne pas laisser souffrir les enfants ou parce que nous ne comprenons pas, une colère ou un silence prolongé peuvent être minimisés ou ignorés. On ne prend pas le temps de nommer ce qui se vit ou on cherche à solutionner pour soulager. Au contraire, cette émotion, qui n’aura pu s’exprimer, va revenir taper à la porte… encore et encore.

Pour appronfondir ce point, rien de plus parlant qu’un extrait des excellentes BD d’Art-mella.

Ces attitudes qui partent toutes de l’envie de bien faire s’avèrent finalement contre-productives pour servir notre souhait de passer une bonne soirée en famille.

…. à de l’apaisement par des rituels

Et si, le secret c’était de s’accorder un vrai temps de transition pour les petits comme pour les grands ?

En s’offrant un sas de décompression, on se donne l’opportunité de souffler et de retrouver son équilibre émotionnel, pour mieux se reconnecter.

Ce moment est essentiel : il marque le passage d’un environnement contraint et souvent intense à un espace plus libre et sécurisant. Pour que ce retour se fasse en douceur des rituels simples et constants qui servent de transition sont un outil puissant.

Un enfant qui rentre à la maison ne redevient pas instantanément disponible pour échanger ou se plier aux attentes familiales. S’il semble renfermé, grognon ou au contraire surexcité c’est un besoin d’adaptation. Mettre en place des routines douces permet à chacun de retrouver ses marques avant de passer à la suite de la soirée.

Et en tant que parent, prendre aussi ce temps de respiration, c’est s’assurer d’aborder la soirée avec plus de sérénité et de patience. Un sas de décompression bien pensé, ce n’est pas une perte de temps, c’est la clé d’une ambiance familiale plus apaisée.


Des rituels pour un retour à la maison réussi et une fin de journée plus sereine


Le retour à la maison est donc un moment clé qui peut influencer toute la soirée. Bien accompagné, il permet d’éviter les tensions et de créer une atmosphère sereine et agréable.

Voici quelques rituels inspirés de notre fiche ressource, à adapter selon les envies et les besoins. L’essentiel est de laisser à chacun la liberté de choisir ce qui lui convient le mieux à cet instant précis.

Partager son état d’énergie est un rituel aidant

Dire aux autres quel est le niveau de notre réservoir affectif après notre journée est un cadeau que l’on peut se faire et leur offrir.

Pour celui qui partage, en avoir conscience va permettre de choisir des stratégies adaptées pour remonter ou maintenir le capital.
Pour l’entourage cela met dans un autre état d’esprit de savoir à l’avance si les ressources sont basses par exemple. On comprend mieux certaines réactions et on va adapter notre comportement en conséquence sans prendre les choses personnellement. On peut même demander ce qui aiderait. Au passage on développe l’empathie !

Concrètement on peut simplement prendre l’habitude de verbaliser que son réservoir est à 4/10 par exemple ou bien le matérialiser sur une sorte d’échelle et pourquoi pas l’ajuster dans la soirée.

Un livre peut aider à présenter cette notion de réservoir affectif aux enfants « as-tu rempli un seau aujourd’hui ? » .
👉🏻 Pour ceux qui voudraient approfondir vraiment cette précieuse notion il y a notre capsule de l’été sur ce thème.

Déposer ses émotions et son vécu

Au fil de la journée, nous avons tous traversé des évènements provoquant des émotions agréables ou désagréables. Le retour à la maison est l’occasion de déposer notre bagage émotionnel.

Cela peut se faire de différentes manières :

  • Simplement instaurer une discussion autour des émotions. « Quelqu’un veut partager une émotion ressentie dans la journée ou comment il se sent là tout de suite ?« 
  • Mimer son humeur du moment : un jeu qui permet de se connecter tout en s’amusant.
  • Tenir un journal des émotions en écrivant un mot-clé ou une phrase.
  • Dessiner son émotion ou la représenter sur un bonhomme pour la situer dans le corps.
  • Associer une image à son émotion : « si mon émotion etait une couleur ce serait… « , « si c’était une météo ce serait… »

En associant l’émotion à l’évènement déclencheur on peut choisir de déposer une situation désagréable pour s’en alléger ou bien au contraire prendre conscience de ce qui nous met en joie pour le cultiver.

Il n’y a pas de règle : on peut partir de l’événement pour identifier l’émotion, ou à l’inverse, analyser l’émotion pour en trouver l’origine.

Exprimer ses émotions n’est pas évident , en réalité, ça s’apprend. Avoir un support peut grandement aider à reconnaitre, partager ses émotions mais aussi à écouter celles des autres.

Prendre conscience de ses besoins et trouver des stratégies pour les nourrir


Une fois que les émotions sont posées et l’énergie reconnue, il devient plus facile de prendre conscience de ses besoins pour le reste de la soirée . Cela peut-être un besoin de calme, de se reconnecter à soi, de mouvements, de détente…
De ces besoins découleront des stratégies pour la soirée.

Là encore pour se comprendre en profondeur il est utile de développer son vocabulaire et sa conscience. Pour cela on peut s’aider de livres , de listes ou de supports comme nos cartes besoin.

Partager une gratitude

Vous pourriez aussi apprécier utiliser notre fiche pour cultiver les gratitudes en famille 🙂 . Je vous invite à lire notre article qui explique comment cette pratique peut conduire à un état profondément soutenant et nourrissant.

Choisir une activité de connexion lors de ce retour à la maison

En fonction des besoins on peut choisir une activité à faire seul ou à partager : lire une histoire, faire un câlin, une respiration, un massage, un petit jeu, jouer dans le jardin, dessiner…
Pourquoi ne pas lister ensemble les possibles pour s’y réferrer ou bien les inscrire sur de petits morceaux de papier et se laisser porter par le hasard si le côté ludique vous plait ?

Transformez vos soirées dès ce soir, grâce à notre fiche ressource

Et si c’en était fini dès aujourd’hui des retours à la maison redoutés ?

Grâce à notre fiche ressource, vous pouvez commencer à intégrer ces petites routines dans votre quotidien. La fiche vous guidera pour mettre en place des moments de transition sereins et apaisants. Les cartes qui l’accompagnent sont conçues pour susciter la discussion. On peut les piocher au hasard, les sélectionner à l’envi ou même inventer ses propres cartes.

Envie de mettre en place ces rituels chez vous ?

👉🏻 Téléchargez notre fiche ressource avec des idées pratiques pour des soirées plus sereines !

Mode d’emploi pour ces rituels de retour à la maison

Je vous encourage à participer au rituel au même titre que les enfants. Tout le monde bénéficie de ce sas.

Un autre conseil est de créer une ambiance dédiée à ce moment du retour à la maison. Peut-être pourriez-vous choisir un endroit douillet, toujours le même. Pourquoi ne pas s’installer en cercle sur un tapis ou des coussins ? Choisir une certaine lumière ? Une petite musique apaisante ? Faites vous plaisir en investissant ces rituels de la façon qui vous ressemble !

Choississez en famille la routine que vous voulez utiliser ou bien laisser chacun choisir celle qui lui parle le mieux. Mélangez- les, n’en faites qu’une ou plusieurs, gardez la même plusieurs jours ou changez-en, inventer la vôtre : tout est possible.

Vous l’aurez compris : ce qui compte, c’est à la fois la qualité de présence et le fait de s’alléger en mettant de la conscience et du partage dans les ressentis ! Petits et grands en bénéficient !

Conclusion

Pas de fatalité ! Le retour à la maison n’est pas nécessairement une source de tension ou de stress. En intégrant ces rituels à la routine du soir, on offre à toute la famille une bulle de respiration et une transition plus fluide entre l’extérieur et le cocon familial. Ces petits gestes, répétés avec constance, instaurent un climat apaisant et rassurant. Chaque petite étape fait la différence, et dès ce soir, vous pourrez instaurer une nouvelle dynamique, apaisée et joyeuse.

Dites-nous en commentaire ce qui marche bien chez vous et ce que cela change !

Ce matin, je me sens contente en amenant les petits à l’école. Nous nous sommes bien organisés, nous sommes en avance, ce qui est loin d’être toujours le cas.

Il ne fait pas trop chaud, Anatole (3 ans), de bonne humeur, sautille devant Léon (6 ans) et moi, avec des chaussures qui appartenaient auparavant à Léon.

Léon commente :
“Ces chaussures, elles sont rarement à Anatole.
– Qu’est-ce que ça veut dire qu’elles sont “rarement” à Anatole ?
– Tu ne connais pas le mot “rarement” ? C’est rare que tu ne connaisses pas un mot.
– Je connais le mot “rarement” mais je ne comprends pas la manière dont tu l’utilises ici.
– Et bien, je dis que ces chaussures sont rarement à Anatole ! (avec un ton un peu plus ferme)
– Oui, mais…
– Mais tu comprends rien !! (Cette fois, il s’énerve carrément…)  Elles sont rarement à Anatole !!! se met-il à crier. (On nous regarde même depuis le trottoir d’en face)
– J’aimerais bien que tu ne me cries pas dessus.  – dis-je très calmement, je m’admire moi-même !
– Mais c’est parce que..; oh !!! Tu comprends rien ! crie-t-il encore
– J’essaye de comprendre, et j’aimerais que tu ne me cries pas dessus.”
Cette fois, il ne peut plus se contenir, il lâche son sac, crie, et s’éloigne.

Bon, je respire, et ça me donne le temps de me dire que peu importe l’utilisation du mot “rarement”, le fait qu’il se mette dans cet état-là prouve probablement qu’il y a autre chose, un autre problème que je n’ai pas perçu, et que cette frustration sur notre incompréhension n’est qu’un prétexte.

Inutile de me focaliser sur la pointe de l’iceberg et d’adresser son comportement à ce moment-là, il sera plus utile d’en identifier la cause.

Je décide donc – ouf, je n’y arrive pas toujours !! – de lâcher prise sur le fait de me parler mal, et d’essayer d’écouter ce qu’il peut se passer.

Je m’arrête, et ne dis plus rien, en attendant qu’il récupère son sac.
C’est encore une petite difficulté, car le sac est resté quelques mètres derrière, et je n’ai aucune envie d’aller le chercher.
“Mon sac est trop lourd !!
– Je veux bien le porter si tu veux, dis-je sans bouger.
– Il est trop lourd, je ne peux pas aller le chercher !
– Tu as su le porter jusqu’ici, et tu l’as lâché parce que tu étais énervé. Je ne retournerai pas le chercher, mais je pourrai le porter à partir d’ici si tu veux.
– Il est trop lourd !! Et en plus, je ne veux pas aller à l’école !”

Nous y voilà…. Problème d’école…
Je ne réagis pas encore. Une chose après l’autre. 

Nous en sommes encore à la question du sac. J’attends sans rien dire, calmement.
Heureusement que nous sommes partis tôt ce matin… La parentalité positive est également une question de rythme !
Je me rappelle la crise d’Anatole de la semaine dernière, alors que nous étions déjà en retard : j’étais tellement stressée que je n’arrivais plus du tout à gérer et nous sommes tous arrivés énervés à l’école !
Mais ce matin, ça se passera mieux, j’ai confiance.

Et en effet, en peu de temps, Léon se calme un peu. Il récupère son sac et me rejoint.
Je prends le sac et nous marchons encore un peu sans rien dire.
Lorsque je le sens un peu plus posé, je commence à lui caresser la nuque.
Immédiatement, il s’arrête et me fait un câlin !
Il a suffi d’un simple geste d’affection pour me reconnecter…

Je peux maintenant creuser le sujet :
“Tu dis que tu ne veux pas aller à l’école ?
– Non !
– Que se passe-t-il ?
– Je ne peux pas apporter mon Mack à l’école !!”
Il s’agit du nouveau camion qu’il a eu pour son anniversaire, quelques jours auparavant.

“Ah… Toi, tu aurais aimé pouvoir apporter ton Mack..
– Oui ! J’ai envie de jouer avec !
– Tu voudrais l’apporter pour pouvoir jouer avec, ou pour le montrer aux copains ?
– Pour jouer avec !
– C’est une bonne nouvelle que ce soit pour jouer avec : parce que tu pourras jouer avec à la maison, alors que tu ne peux pas le montrer aux copains à la maison.
– Oui, mais je veux l’apporter à l’école !!”
Cette fois, nous ne sommes plus dans la colère, mais dans la tristesse.

Alors, je décide, pour mieux le recevoir, de basculer dans la technique magique de l’imaginaire !
“Si tu pouvais apporter ton Mack, tu l’apporterais vide, ou avec des voitures dedans ?
– Avec 16 voitures dedans ! “
On change d’humeur : voilà mon Léon qui se met doucement à sourire…

Je pousse la projection :
“A l’école, il y a des voitures aussi, non ?
– Oui… J’ai une idée ! Je l’apporterais avec 16 voitures, et les copains pourraient jouer avec mes voitures pendant que je mettrais des voitures de l’école dans mon Mack.
– Ah, ce serait chouette, ça ! Et comment ferais-tu pour ne pas mélanger tes voitures et celles de l’école ?
– Ben, je connais mes voitures ! Je les retrouverais !”

A ce moment-là, nous arrivons devant la porte de l’école. Mon Léon n’est pas complètement au top, mais il a pu s’exprimer, il s’est projeté, il a mieux accepté les contraintes, et il n’est plus ni en colère ni triste au moment où il entre dans sa classe.

Je me félicite d’avoir pu l’accompagner, nous pouvons à présent passer chacun à l’étape suivante de notre journée, sereinement.

POUR ALLER PLUS LOIN

Si ce sujet vous intéresse, allez donc voir la solution très simple que je vous propose pour apprendre à accompagner les émotions de vos enfants.

Plus le temps passe, et plus je me rends compte à quel point la parentalité positive est une question de rythme. Pour réussir à en appliquer les principes, il ne faut pas être dépassé par le quotidien. C’est ce qui en fait la difficulté, je crois.
Nous vivons dans un monde dans lequel l’immédiat prime, et les parents ne sont pas toujours prêts à réfléchir à long terme.

Au début de l’année, j’ai répondu à un appel à témoins du magazine « Grandir Autrement » (numéro 63, mars/avril 2017) pour un article intitulé « la nécessité de s’accorder des pauses ».

Sophie Elusse y parle d’abord de la pause qui nous permet de vous ressourcer. Parce qu’avant de pouvoir aider l’autre, et en particulier nos enfants, il faut être en état de le faire. Donc, prendre soin de nous. Bien sûr. (De là, d’ailleurs, ma décision récente de me mettre réellement à la pratique de la méditation en pleine conscience)

Dans le livre Parents respectueux, enfants respectueux, est évoquée l’image du masque à oxygène des avions : mettre le sien pour être en mesure d’aider l’autre. Ce n’est pas la première fois que j’entends cette image, et je l’aime bien. Elle illustre bien le fait que prendre soin de soin n’est pas égoïste, c’est aussi faire en sorte d’être en mesure de prendre soin de l’autre !

L’article fait ensuite écho à ce que j’avais mis en avant dans mon témoignage, sur les pauses de réflexion éducative.
Etre parent est un rôle difficile, parce qu’il met nos nerfs à l’épreuve.
Autour des notions de parentalité positive, ou d’éducation bienveillante, on constate que certains parents en ressentent surtout de la culpabilité, parce que, si le modèle est attirant, il parait hors d’atteinte…
Certains prennent de bonnes résolutions, décident qu’ils ne vont plus crier… puis sortent de leurs gonds, parce qu’ils sont humains, et démunis. Et surtout, parce qu’ils ne s’arrêtent pas.
Je crois que c’est là qu’on a tous besoin d’une pause. Une pause que je qualifierai d’éducative.
Une pause qui va nous permettre de prendre de la distance par rapport à la situation. Pas de l’oublier, mais d’y réfléchir. Pouvoir sortir de notre réaction immédiate pour analyser le problème, et réfléchir à la façon de l’aborder.

Extrait de mon témoignage dans l’article :

Ainsi, Coralie, maman de quatre enfants, envisage la pause comme « nécessaire également en gardant les enfants dans l’équation. Quand je lis des livres d’éducation, j’ai le sentiment de faire une pause, parce que je m’arme pour la famille. J’apprends les compétences qui vont me permettre d’apporter plus d’harmonie à la maison. Ce n’est plus une pause pour autre chose, c’est une pause pour eux. Pas avec eux, mais pour eux. […] Pour moi, voilà la pause fondamentale. Celle qui nous aidera à poursuivre plus sereinement. Celle qui non seulement aidera à débloquer la situation, mais également à nous rendre plus fort en tant que parent. Parce qu’on aura pris le temps de choisir la bonne solution. Il y a souvent plusieurs façons de voir les choses. Et ce n’est pas sous le coup de la colère qu’on va les voir positivement… Alors, mon astuce, si je ne dois en garder qu’une, c’est de faire des pauses, seule ou en couple, qui sont en fait des “moments éducation”, des moments où l’on prend du recul, pour pouvoir décider plus sereinement du chemin à prendre. Et c’est souvent un cercle vertueux: plus on trouve le temps de faire ces pauses, moins il y a de stress à la maison, et moins on en a besoin! »

Enfin, apportant sa touche plus personnelle, l’auteure parle des pauses avec les enfants. Celles dans lesquelles on les inclut : on oublie pour un moment la liste de tout ce qu’il y a à faire, pour choisir plutôt un vrai moment partagé.
Et elle a raison de dire que c’est également important : c’est ce qui nous permettra de nourrir le lien, lien qui est à la source même de la coopération que nous cherchons à développer entre eux et nous !

Et vous, quel type de pauses vous accordez-vous ?