Il y a à présent un mois, je me lançais un défi : celui de passer au moins 6 minutes chaque jour en tête à tête avec ma fille. Alice a 11 ans, et passer du temps avec elle, au moment où elle entre dans l’adolescence me semble essentiel.
Je vous avais déjà raconté comment cela se déroulait au bout d’une semaine, avec la perspective, de surcroit d’être absente la semaine suivante.
Vous vous demandez peut-etre comment les choses ont évolué depuis… En voici le récit !
La semaine où j’étais absente
Avant de partir, j’avais discuté avec Alice et avec Nicolas, mon mari. Nous avions convenu ensemble que, dans la mesure du possible, il prendrait la suite pendant que je ne serai pas là. Et c’est effectivement ce qu’il a fait.
Ce n’était pourtant pas évident pour lui. Pendant cette semaine (9 jours, même, voyage compris !), il a fait attention à rentrer plus tôt du bureau pour être sûr de passer également du temps avec nos plus jeunes enfants et les mettre au lit, avec histoire !
Ensuite, chaque soir, il a encore trouvé l’énergie de prendre du temps pour Alice, pour discuter avec elle de sa journée, de l’aider pour certaines démarches qu’elle avait à faire, etc…
Les deux se sont déclarés contents de cette semaine, et j’en suis ravie pour eux !
6 minutes, c’est bien sous-évalué !
Depuis un mois que je poursuis ce défi, je n’ai jamais passé 6 minutes avec Alice. Toujours plus ! Oui, parce que 6 minutes, c’est vrai, c’est bien court…
Et pourtant… Pourtant, soyons honnête, je ne passais pas toujours 6 minutes en tête à tête avec elle auparavant. La preuve en est qu’il m’arrive régulièrement de me diriger vers ma chambre pour me préparer à me coucher, et de me détourner en pensant : « ah non, je n’ai pas encore fait mes 6 minutes avec Alice ! ». C’est donc bien que si je n’avais pas ce défi en tête, je ne le ferais pas toujours !
Je suis honnête en disant cela, et en même temps, je suis surprise de constater à quel point il m’est facile de prendre ce temps quotidien avec elle. Beaucoup plus que ce que j’anticipais !
Comme quoi, parfois, il suffit de le décider…
Que faisons-nous de nos… x minutes ?
Cela varie… un peu. La majeure partie du temps, nous lisons !
C’est étrange d’ailleurs, parce que ce n’est pas à la lecture que je pensais dédier ce temps quotidien…
Finalement, c’est l’occasion de se rendre compte que ce moment de l’histoire du soir est savoureux, même lorsque l’on grandit !
Or, nous lisons une série ensemble (nous sommes actuellement dans le tome 3 d’Ysée, un roman qui conte l’histoire d’une jeune adolescente du moyen-âge), et sommes toutes les deux prises par l’histoire ! (Si cela vous chante, je vous mets un lien vers le 1er tome en bas de cet article).
De ce fait, il nous est difficile de résister à l’envie de lire la suite lorsque nous nous retrouvons toutes les deux ! Moi qui rêvais de parler beaucoup plus avec ma fille.. D’échanger sur ce qu’elle vivait, sur ses joies et ses difficultés…
Pas d’impatience
Mais je ne m’impatiente pas. Je sais que pour avoir envie d’échanger avec quelqu’un, il faut se sentir bien connecté avec cette personne. Que la relation soit vraiment bonne.
Non que notre relation était mauvaise, loin de là, mais ma fille n’a jamais été très bavarde. Lors de ces moments partagés, il m’est arrivé parfois de poser des questions auxquelles elle préférait ne pas me répondre… Pour tout dire, je m’en suis même retrouvée un peu vexée parfois. Mais je ne peux la forcer à avoir envie de partager ! Alors, en attendant, je prends ce qu’elle m’offre, j’offre ce que je peux.
De plus, ce que nous lisons est déjà source d’échange ! L’autre jour, par exemple, elle a sorti un papier pour noter le phrase que nous venions de lire, qui correspond si bien à ce que je cherche à véhiculer sur ce blog : « On ne cherche à prouver son autorité que lorsqu’on ne la mérite pas. » (Une idée pour un prochain article ??)
Et puis, il va bien falloir que nos moments évoluent à un moment : nous n’avons pas le tome suivant en réserve (Je ne sais d’ailleurs même pas s’il y en a un) et sommes bien loin d’une librairie française… Donc, lorsque ce tome sera terminé, nous verrons bien ce que cela changera !
Cela a-t-il un effet sur l’ambiance ?
Oui… et non !
Je ne ressens pas encore vraiment d’effet sur son comportement global. Un changement d’attitude par rapport à ses frères par exemple. Ils ont, comme avant, les moments où ils s’entendent bien, et ceux où ils ne s’entendent pas. Hum… tout en l’écrivant, je me dis qu’elle leur parle peut-être moins souvent agressivement quand même. Il faudrait que j’y prête plus attention.
Ce qui est sûr, c’est que ma relation avec elle est meilleure. Je sais qu’elle sait qu’elle compte pour moi. Et c’est bien le message que je veux lui transmettre. Oh, avant elle le savait aussi, mais c’était plus théorique. Aujourd’hui, elle sait que j’ai un moment pour elle. Toujours. Et il n’est pas question de l’oublier. C’est complètement intégré dans sa routine !
Et si je ne m’organise pas assez vite, c’est elle qui vient me voir pour me demander :
« Maman, on peut faire nos 6 minutes ? »
Pour ceux qui voudraient lire Ysée…