Punissez vos enfants !
La parentalité positive peut parfois être dogmatique, je le sais. Et pour certains parents, cela crée un stress qui les paralyse ou les laisse perdus.
Certains disent même que cette éducation non violente fait culpabiliser les parents…
Conscients de ce qu’il “ne faut pas faire”, ils essayent d’appliquer des principes généraux sans avoir pris le temps de développer d’autres compétences.
Par exemple, le principe qui veut que éducation positive et punitions ne fassent pas bon ménage.
Donc, du jour au lendemain, on leur dit de ne plus punir leurs enfants.
Oui mais… comment poser des limites sans punitions ? Y a-t-il vraiment des alternatives ?
Je ne dis jamais aux parents que j’accompagne d’abandonner de but en blanc les punitions. Non. Punissez vos enfants, si c’est aujourd’hui votre manière de poser vos limites.
En revanche, j’aime encourager les parents à comprendre pourquoi et quand ils punissent. Je leur transmets pourquoi l’éducation positive déconseille les punitions. Je leur explique que c’est possible de faire autrement, et que je ne punis plus mes enfants depuis des années.
Et surtout, je les accompagne à développer d’autres manières de faire, d’autres outils AVANT d’imposer un monde sans punition dans lequel, faute d’alternatives, ils se sentent débordés !
Il me semble important de parler de tout ça aujourd’hui, dans un contexte dans lequel on entend de plus en plus de parents perdus devant des principes d’éducation positive qu’ils ont tendance à confondre avec du laxisme…
(Je sais que la présentation « à la française » de l’éducation positive – par des auteurs comme Filliozat ou Gueguen, qui font un travail formidable pour promouvoir la bienveillance – peut mener à ce genre de confusion. Ne vous arrêtez pas à cela, ce serait dommage de retomber dans une violence éducative qui ne tiendrait qu’à un manque de méthode !)
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Si vous préférez lire, en voici également la retranscription.
Ce qui m’a inspiré cet article mêlant éducation positive et punitions
Le week-end dernier, je suis allée jusqu’à Bordeaux (je vis à Londres) pour assister au congrès Innovation en Education organisé par Julien Péron et son équipe. Un week-end dense et inspirant, pour lequel je n’ai pas regretté de me déplacer.
Le congrès est un endroit de rencontres, et toutes les conférences sont sources d’apprentissage, de réflexion, et surtout d’inspiration !
J’ai cependant été dérangée par la fin de la conférence de Guila Clara Kessous.
Guila nous a principalement parlé des principes de communication prônés par Faber et Mazlish, rien de bien nouveau pour moi, qu’elle relie à la psychologie positive, puisqu’elle a suivi le cours sur le bonheur de Tal Ben Shahar à Harvard. (un auteur que j’avais d’ailleurs évoqué dans mon article « Développer sa capacité au bonheur« )
Pourtant, au moment des questions, une maman l’interroge :
“Et que dit l’éducation positive sur les punitions ? Parce que moi, je n’arrive pas à faire autrement avec ma fille de 16 ans…”
Réponse de Guila (forcément mal retransmise puisque nous sommes 24h plus tard au moment où j’écris ces lignes, dans le TGV vers Paris) :
“Bon.. c’est sûr qu’il ne faut pas de punitions trop humiliantes, mais quand même, c’est ok de poser des punitions, car les enfants ont besoin de limites. L’idée va être de leur donner un choix type “préfères-tu que je te prive de téléphone ou … « » – je ne sais plus quelle était l’autre option.
Pardon ???
C’est à dire que cette intervenante, qui cherche à porter la voix de Faber et Mazlish – et qui propose du coaching pour aider les parents de surcroît – nous explique la “bonne” manière de poser des punitions ?
Donc, si je l’écoute, éducation positive et punitions, ça colle. Ou en tout cas, elle véhicule l’idée qu’il existe une forme de « bonne punition »…
Mais a-t-elle vraiment lu Faber et Mazlish jusqu’au bout ?
J’aurais apprécié qu’elle réponde plutôt :
“Faber et Mazlish, et l’éducation positive dans son ensemble, ne valident pas les punitions, non.
Cependant, en tant que maman, je me heurte à une vraie difficulté à poser mes limites autrement, et voici comment je compose avec ça…”
Ça aurait été à la fois précis et honnête.
En réalité, ce que dévoile vraiment Guila Clara Kessous, c’est qu’elle est en cheminement, et que sur son chemin, elle n’est pas encore sortie des punitions.
Et ça, c’est ok. Parce que c’est difficile. Parce qu’éduquer sans punition, c’est tout un processus. C’est un vrai changement de posture éducative en fait.
Dans ce contexte, savoir qu’on n’est pas encore en mesure d’appliquer au mieux tous les principes de l’éducation positive, c’est une chose.
Modifier ces principes pour qu’ils collent à ce qu’on fait, c’en est une autre.
C’est transformer les choses parce que ça l’arrange, ça lui permet de punir son enfant tout en affirmant garder une attitude bienveillante.
Et ça transmet une image fausse ce qu’est vraiment l’éducation positive.
Donc, ça m’a donné envie de répondre à mon tour !
Faisons ensemble le point sur
- l’éducation positive et les punitions
- le cheminement du parent
Le point de vue de l’éducation positive sur les punitions
Avant tout, reprenons la réponse à cette question posée, qui était assez claire : “Que dit l’éducation positive sur les punitions ?” – et, en particulier dans le cadre de cette intervention : « Que disent Faber et Mazlish sur les punitions ? »
La réponse est sans ambiguïté : Faber&Mazlish sont contre.
Comment dire ? Le chapitre 3 du livre Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent (celui que nous citait l’intervenante) s’intitule quand même “Remplacer la punition”.
Peut-on vraiment être plus clair que ça ?
Elles m’avaient d’ailleurs bien aidée à évoluer sur cette méthode qu’évidemment, moi aussi, j’utilisais ! Je suis partie sur ce chemin avec l’intention d’arrêter de crier, et je me suis retrouvée embarquée (avec joie) dans toute une nouvelle manière d’éduquer !
F&M précisent même que Haïm Ginott, leur mentor, pense qu’un enfant devrait vivre les conséquences de son comportement, mais pas de punitions.
Selon lui, il n’y a pas de place pour des punitions dans une relation de confiance.
Et voici, pour soutenir ce point de vue, ses arguments phares :
- La punition est une distraction
- La punition n’enseigne rien
- La punition “dédouane”
- La punition favorise rancoeur et rapport de force
Voyons ce que chacun de ces points signifie vraiment.
La punition est une distraction
L’enfant puni va très probablement trouver cela injuste.
Tout simplement parce que le priver de télé parce qu’il a mal parlé à son frère, bon sang, “ça n’a rien à voir !!” (mots rapportés par une maman que j’accompagnais)
Donc, dans son coin, il va ressasser toutes les raisons pour lesquelles c’est injuste, et focaliser sur son ressentiment.
Est-ce qu’à ce moment-là il réfléchit à ce qu’il a fait ? Absolument pas !
Au contraire, on lui a servi une distraction sur un plateau, et il va donc pouvoir ignorer ce qu’il a fait.
En fait, la punition prive l’enfant de son travail de prise de responsabilité.
(Ce à quoi on ne réfléchit même pas dans une éducation traditionnelle qui se contente de reproduire ce qu’on a vu nos parents faire…)
La punition n’enseigne rien
L’un des grands principes de Haïm Ginott, c’est que “Pour se comporter bien, il faut se sentir bien.”.
En cela, il rejoint complètement l’un des principes d’Adler (sur lesquels se fonde la Discipline Positive) : “Un enfant qui se comporte mal est un enfant découragé.”
L’idée – que je ne vais pas creuser ici, mais que vous pouvez aller creuser dans cet article si le coeur vous en dit – , c’est que si un enfant se comporte de manière inappropriée, c’est que c’est ce qui lui vient de mieux à ce moment-là, dans l’humeur qu’il a.
Est-ce que ça veut dire que c’est ok de se comporter mal ? Non.
Et nous le lui dirons.
Mais nous ne nous arrêterons pas là.
Car notre rôle, à ce moment-là, est également de l’aider à développer des alternatives.
Pour qu’il puisse, la fois suivante, agir autrement.
C’est bien ce que nous cherchons à obtenir, non ?
Est-ce que la punition lui apprend comment faire autrement ? Il ne me semble pas…
Imaginons par exemple un enfant qui en insulte un autre.
S’il en arrive là, c’est probablement que ça bout à l’intérieur de lui.
Si la réaction de l’adulte est de le punir, est-ce que ça lui donne des pistes pour savoir comment réagir AUTREMENT la fois suivante, quand ça bout à l’intérieur ?Absolument pas.
Si l’on veut que les choses changent, on aura plutôt intérêt à l’aider à savoir comment traverser son émotion, à l’aider à développer son empathie, à lui apprendre à dire ce qu’il vit tout en en assumant la responsabilité, etc… Là, on sera dans l’enseignement.
Ah, c’est sûr, c’est plus long…
Qui a dit que la parentalité positive était facile ? C’est un des aspects qui la distingue de la permissivité !
La punition “dédouane”
Quand on a commis un crime, on paye. Et ensuite, on repart de 0.
C’est comme ça en tout cas que notre système de justice fonctionne, et cela fait donc, consciemment ou non, partie de nos croyances ancrées.
Ainsi, au collège, l’enfant qui enfreint les règles reçoit en punition une heure de colle.
Une fois qu’elle est faite, il ou elle a payé, et on peut passer à autre chose.
Pas besoin de réparer quoi que ce soit, de s’interroger sur la raison de la règle ou sur l’implication de son infraction. Juste une punition, c’est tout.
Ah.. et puis rien non plus, pour reprendre le point précédent, en terme d’enseignement pour savoir faire autrement.
Clairement, je peux vous dire que mon fils Léon, qui a reçu récemment sa 1e heure de colle en 6ème, trouve que la punition est injuste (a donc eu du mal à discuter avec moi de ce qu’il s’était vraiment passé – manque de responsabilité…), n’est pas plus avancé sur comment moins discuter en classe, et, maintenant que l’heure de colle est faite, considère que c’est de l’histoire ancienne.
Ah… sauf que quand même, il en veut à sa prof, et est donc moins bien disposé à son égard… ce qui conduit à l’argument suivant :
La punition favorise rancoeur et rapport de force
Enfin (j’écris “enfin” parce que je vais m’arrêter là dans les arguments, mais j’aurais pu continuer à ajouter à cette liste..), la punition nuit à la relation.
Quand vous punissez, vous imposez.
Vous n’êtes pas avec, vous êtes contre.
Et vous êtes en train de passer le message suivant : “Je détiens tout pouvoir sur toi.”“Je suis plus fort, et je peux t’imposer ce que je veux”.
Sauf que personne n’aime entendre ça.
En général, quand on cherche à contrôler quelqu’un, ça a plutôt tendance à le pousser à se rebeller, l’avez-vous remarqué ?
Ça nuit à la coopération.
Clairement, le résultat, c’est une déconnexion.
Là où, je vous le rappelle, ce qui nous permet d’avancer ensemble, c’est bien la connexion !
O
Si vous êtes trop souvent dans cette démarche de déconnexion, le résultat sera une absence de lien, tout simplement.
Et peu à peu, la punition encouragera plus à la dissimulation qu’au partage.
C’est logique, non ?
A la place, simplement écouter son enfant crée parfois une toute autre dynamique… Oui, l’écoute active mériterait à être enseignée à tous les parents…
Remarque : cette dissimulation sera encore plus systématique chez les ados que chez les enfants.
Non pas parce que les enfants en auront moins envie, mais parce que c’est plus facile pour un ado, à moins de l’enfermer à la maison…
Thomas Gordon écrit d’ailleurs (dans Parents Efficaces) : “Dans les familles où les parents se sont basés principalement sur leur pouvoir pour contrôler et diriger leurs enfants au cours de leur jeune âge, les parents se préparent inévitablement un dur choc lorsque leur pouvoir perdra son importance et qu’ils n’auront plus ou presque plus d’influence.”
Conclusion : la punition n’est pas seulement inefficace mais carrément contre-productive !
Pour bien comprendre l’impact de la punition
Je sais que tout ceci peut rester un peu théorique. Ça vaut pourtant la peine de s’y attarder un peu…
Car l’idée de l’éducation positive, c’est surtout d’être une éducation consciente !
Alors, à la manière de F&M, j’aimerais vous proposer une projection, pour que vous appréhendiez mieux tous ces points.
On va jouer à “mets-toi dans mes chaussures” !
Vous êtes prêt ? C’est parti.
Vous êtes puni
Partons d’une situation évidemment rarissime, puisque nous, parents, savons toujours comment bien nous comporter… et imaginons un parent qui crie sur ses enfants.
Dans le fond, ce parent sait que ce n’est “pas bien”, et il n’en est d’ailleurs pas fier…
(combien de fois je vous ai entendu parler de cette culpabilité qui vient après les cris..)
Ça vous est déjà arrivé ?
Bon, j’imagine que oui.. comme à moi… alors qu’on a l’impression de faire de notre mieux, pas vrai ?
Donc imaginez que, dépassé par la situation, vous avez crié sur votre enfant.
Imaginez maintenant que quelqu’un (l’autre parent par exemple) vous donne une punition pour sanctionner ce comportement inadéquat, et “poser des limites”.
Qu’est-ce que ça fait en vous d’être puni ?
Je parie que, comme l’explique Haïm Ginott :
1- Vous êtes tellement furieux contre votre partenaire qui se permet de juger ce que vous faites sans savoir ce que vous avez traversé avant d’en arriver là, que vous ressassez ce ressentiment sans repenser, justement, à ce qui vous a conduit à ça.
2- Vous n’êtes pas plus avancé ni plus compétent pour éviter les cris la fois suivante
3- Ce qui n’est pas grave, puisque dans le fond, vous considérez que vous avez “payé” pour ce que vous avez fait, ça efface l’ardoise, et vous pouvez repartir d’une page blanche, sans vous poser plus de question.
4- En revanche, vous sortez de l’expérience avec une rancoeur contre votre partenaire, qui vous pousse à ne plus lui faire confiance… et d’ailleurs, la prochaine fois que vous criez sur vos enfants, vous éviterez de le lui dire !
cqfd.
De quoi auriez-vous eu besoin à la place de la punition ?
Allez-y, prenez une minute pour y réfléchir.
Vous avez crié sur votre enfant… et ce serait une bonne chose de faire face à vos responsabilités.
Qu’est-ce qui pourrait vous aider ?
Quelles attitudes pourrait avoir votre conjoint qui se révèleraient bien plus “productives” que la punition ?
Voici ce qui me vient, lorsque je me projette… à vous de voir si ça vous parle.
Écoute et compréhension
D’abord, j’aimerais qu’il m’écoute. (Je dis “il”, parce que j’applique ce raisonnement à mon cas, mais libre à vous de changer le pronom !)
Qu’il m’aide à comprendre ce qu’il s’est passé en moi. Sans me juger.
Je n’attendrais pas de lui qu’il me dise que j’ai eu raison et que c’était une bonne chose, bien sûr que non, mais pas qu’il me juge pour autant.
En fait, j’attendrais de lui qu’il m’aide à voir le problème en face. A faire face à ce qui a causé ce comportement.
J’aimerais qu’il m’aide à mieux me comprendre.
Car j’avais une raison, c’est sûr. Et même une raison positive. Mais elle peut être difficile à voir.
Expression de soi
Ensuite, s’il ressent que c’est inacceptable pour lui (je vous rappelle que nous traitons ce cas comme un parallèle à ce qui peut nous arriver avec les enfants), j’aimerais qu’il me le dise gentiment, en parlant bien de lui.
Ça ressemblerait à quelque chose comme :
“J’entends comme ça a dû être difficile pour toi, et je comprends mieux comment tu en es arrivée là. De mon côté, je sens que ça me secoue, et ça ne me convient pas d’être dans une maison où l’on se crie dessus. Je ne suis pas d’accord. Est-ce qu’on pourrait voir ensemble comment on pourrait éviter ce genre de situation à l’avenir ? »
Aide à la recherche de solution
Enfin, on discuterait de nos idées.
Par exemple, si on s’aperçoit que je deviens impatiente quand le rythme est trop soutenu en fin de journée, on pourrait chercher ensemble comment l’alléger un peu.
Il pourrait aussi m’aider à chercher comment j’aurais pu réagir autrement, pour que j’aie plus de chances d’avoir d’autres idées la fois suivante.
On pourrait convenir d’un signal entre nous pour qu’il prenne le relai quand je sens que je vais déborder.
Quelle différence cela fait-il ?
Est-ce que vous sentez à quel point, avec une telle démarche, le message est différent ?
Dans le premier scénario, je me sens dévalorisée, incapable, et je me retrouve en colère, à rejeter la faute sur quelqu’un d’autre.
Dans le deuxième scénario, je me sens comprise, soutenue, et encouragée pour avancer et m’améliorer.
Voyez-vous mieux la différence entre éducation positive et punitions ?
Alors, lequel des ces deux chemins préférez-vous ?
Continuez quand même de punir vos enfants, ou comment on réconcilie (temporairement) éducation positive et punitions
J’en arrive enfin à l’objectif de cet article. Celui de faire baisser la pression.
Rome ne s’est pas faite un jour. Arrêter de punir ses enfants demande un cheminement.
C’est ok.
Vous faites de votre mieux, et c’est déjà pas mal !
Vous vous êtes lancé dans une démarche de parentalité bienveillante, qui demande du temps et de l’énergie.
Eduquer nos enfants, en soi, c’est un travail difficile ; les éduquer en intégrant les apports des neurosciences et de la communication non violente pour devenir des parents bienveillants, ça l’est encore plus.
Adoptons donc une approche bienveillante envers nous-mêmes également, et abandons l’image du parent parfait.
Donc, oui, l’objectif est bien de se débarrasser des punitions, et il n’y a pas de raison que vous ne puissiez pas le faire.
Mais, encore une fois, pas du jour au lendemain.
D’ailleurs, au passage, vous verrez que vous risquez, en cherchant la « bonne » façon d’éduquer, de basculer parfois entre une attitude laxiste et une éducation autoritaire, voire un peu violente…
La question centrale restera la même : quelles sont les limites à poser, et comment les poser dans un cadre bienveillant.
La remise en question
Si vous me lisez encore, c’est probablement que vous commencez à votre tour à remettre en question la punition.
C’est déjà un grand pas !
Parce que sortir d’un modèle qu’on connait, c’est accepter de s’ouvrir à d’autres possibilités, c’est accepter de sortir de sa zone de confort.
Voir les choses d’un autre point de vue, c’est un gage d’ouverture d’esprit.
Et c’est un énorme premier pas vers le changement.
On ne peut pas changer avant de s’être ouvert à la possibilité que c’était possible.
Donc, si ce que vous avez lu jusqu’ici est déjà une remise en question, restez un peu avec ça.
Le temps que ça infuse.
Les alternatives
Ensuite, si vous voulez sortir des punitions, vous aurez besoin de développer d’autres outils.
D’avoir des alternatives à votre disposition.
Ben oui, parce que sinon, vous allez vous retrouver perdu devant un comportement inadéquat.
Vous ne voudrez pas punir, parce que vous avez bien compris que ça n’aiderait pas, mais vous n’aurez pas d’autre idée.
(normal, puisque la punition reste LA méthode de votre entourage)
Alors, vous risquez fort de ne rien faire, et c’est là que BOUM vous basculerez sans l’avoir voulu dans la permissivité… parce que vous ne saurez plus comment poser vos limites.
Et puis.. vous souffrirez de la situation, alors vous craquerez, et BOUM, vous retomberez dans l’autoritarisme.
Et puis, vous regretterez… alors… vous m’avez comprise !
Donc, on prend les choses dans l’ordre, on ne laisse pas tomber tout le cadre d’un coup, on apprend d’abord à le poser autrement !
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—
Et tant mieux, en fait, si ça prend un peu de temps.
Parce que… ça m’amène à mon avant-dernier point.
Le contexte
Je vais être honnête : même si vous pouviez magiquement savoir manier les alternatives, elles ne fonctionneraient probablement pas avec vos enfants.
Je vous entends d’ici : “Pardon ? Tu es en train de me dire que la parentalité positive ne fonctionne pas ?”
Non. Je suis en train de vous dire que si on cherche à changer de méthode sans avoir changé le contexte, ça ne marche pas.
C’est logique dans le fond.
Allez, reprenons le jeu de “mets-toi dans mes chaussures” pour que vous compreniez bien.
Vous travaillez dans une entreprise, et votre responsable supérieur est dans une relation complètement verticale.
Il vous impose son point de vue sans vous demander votre avis, il vous critique et vous sanctionne quand vous faites des erreurs, il surveille tout ce que vous faites et n’écoute pas vos raisons d’agir quand les actions ne lui conviennent pas.
Clairement, vous êtes plein de rancoeur, et sans aucune envie de collaborer avec lui.
Un jour, il lit que son comportement n’aide pas ses employés à donner le meilleur d’eux-mêmes.
Il lit que la confiance et l’autonomie ont bien plus de chances de créer une ambiance propice à un travail bien fait.
Le lendemain, il décide qu’il ne va plus surveiller. Comme ça, d’un coup.
Est-ce que vous allez immédiatement vous mettre au travail avec plaisir, ou est-ce que, plutôt, vous en profiterez pour en faire le moins possible ?
…
Vous m’avez comprise, n’est-ce pas ?
La relation
Avant de se débarrasser des punitions, et d’utiliser d’autres méthodes pour poser nos limites, il va nous falloir créer un climat de confiance et de coopération.
On va travailler sur la relation avec notre enfant.
C’est la relation qui est au coeur de la parentalité positive.
Je ne sous-entends que vous n’avez pas une bonne relation avec votre enfant.
Mais compte-tenu du modèle ambiant, vous avez peut-être ue relation toute verticale, correspondant à la croyance reçue que l’adulte est supérieur à l’enfant, et que ce dernier devrait juste lui obéir sans discuter.
La parentalité positive encourage à développer une relation plus horizontale.
Une relation d’échange et de confiance.
C’est d’ailleurs ça qui est beau !
Parce que tout est là : dans cette belle relation qu’on veut avoir avec eux.
Et franchement, ça en vaut la peine !!
D’ailleurs, quand j’ai demandé à Oscar, mon fils de 21 ans, ce qu’il pensait être les bienfaits de l’éducation qu’il avait reçue, il a cité en premier « l’ambiance familiale » !
Le courage d’avancer sur le chemin
Voilà, j’arrive au bout de mon article.
J’espère vous avoir transmis à la fois de l’inspiration, et du lâcher-prise.
Je sais que ce chemin de “poser ses limites sans recourir à la punition” peut être effrayant.
Parce qu’il sort des sentiers battus, et que les objections s’enchainent dans notre cerveau qui cherche à revenir à ce qu’il connait :
“Et si ça ne marche pas ?”
“Et s’ils deviennent des enfants rois ?”
Alors, pour conclure, j’ai envie de reprendre ce que nous transmettait ce week-end Victoria Guillomon, que j’ai également découverte au congrès Innovation en éducation (comme ça, la boucle est bouclée) : est-ce que vous préférez être guidé par la peur ou par l’amour ?
A vous de faire votre choix.
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