Les 3 habitudes du parent (plus) zen
Qui n’a jamais rêvé de devenir un parent zen ?
Je dis bien « devenir », en choisissant mes mots, parce que je sais aussi que personne ne l’est vraiment…
Parce que, clairement, la parentalité, c’est pas facile, c’est source de stress, et on est facilement mis à l’épreuve.
Je ne parle même pas de la pression ce cette injonction à être zen, qui rend les choses encore plus tendues, finalement.
Vous vivez ça, vous aussi ?
Dans cet article, je vais donc commencer par casser un peu cette idée de « zenitude » absolue, puis je vais quand même vous embarquer avec moi dans ces 3 habitudes qui pourraient bien vous aider…
Posons le contexte : les attentes du parent zen et les idées classiques
Afin que vous sachiez tout de suite où vous mettez les pieds, je vais commencer par les points suivants :
1- clarifions nos attentes en sachant qu’on ne sera jamais vraiment zen
2- voyons rapidement les premiers conseils classiques pour être zen – qui ne font PAS partie des 3 habitudes que je vais vous présenter
Le mythe du parent zen
Allez… ce n’est pas la première fois que je parle du mythe du parent zen, donc si vous voulez creuser, vous pouvez aller lire l’article du même nom !
Je ne sais pas vous, mais moi, je ne connais personne qui soit toujours zen. A moins – peut-être – d’être un moine bouddhiste, et encore… c’est l’image qu’on s’en fait, mais sait-on vraiment ??
En tout cas, partons, si vous le voulez bien, du constat que personne n’est tout le temps zen.
Et puis… voyons cette question que me suggère google : « comment rester zen avec ses enfants ? »
Ah ah… comment ça « rester » ? Donc déjà, on ne l’est pas vraiment, mais en plus il faudrait le rester quand on est mis à l’épreuve ?
Mais non ! L’idée n’est pas de « rester zen ». Ça, faut pas se leurrer.
Mais ça ne veut pas dire qu’il faut renoncer à savoir comment être zen, pas du tout !
Développer ces habitudes de parent zen dont je vais vous parler vous permettra d’avancer dans la direction qui vous inspire. Ça vous permet de progresser, pas à pas. Et ça, c’est déjà pas mal cool !
L’idée est donc de :
- être PLUS zen que ce qu’on est
- savoir comment se comporter dans les moments où on ne se sent pas du tout zen…
Dans cet article, je vais vous parler du premier point : comment être PLUS zen en tant que parent.
Pratiques classiques – autres que mes habitudes : méditation, respiration, etc…
Quand on parle d’habitudes pour être plus zen, on bascule souvent dans la douceur envers soi.
V
Méditation, respiration, yoga… vous connaissez sûrement déjà tout ça…
Je ne cherche absolument pas à discréditer ces méthodes qui sont réellement tout à fait pertinentes !
Cet article répond d’ailleurs au carnaval d’article lancé par le site habitudes-zen.net qui vous présente des tas de méthodes pour ça, et leurs bénéfices.Vous pouvez par exemple aller lire sur ce site l’article de Florine sur comment la méditation peut aider vos enfants à mieux gérer leurs émotions.
La pertinence de ces méthodes
Je sais que ces méthodes sont pertinentes, et j’essaye de les pratiquer comme je le peux également.
Pourquoi sont-elles pertinentes ? Parce qu’elles permettent de prendre soin de nous.
Et on le sait : c’est d’abord en prenant soin de nous qu’on va réussir à prendre soin de nos enfants…
Donc, même si les habitudes que je veux partager aujourd’hui avec vous auront une application plus concrète dans votre rôle de parent, je vais commencer par ça quand même, avec toute l’honnêteté dont je sais faire preuve.
La méditation
Quand j’ai découvert la méditation, et en particulier la méditation en pleine conscience, j’ai voulu commencer par la pratiquer moi-même.
A l’époque, je m’étais lancé un défi : 8 semaines de méditation en pleine conscience.
Je l’ai bien suivi, et j’ai aimé le faire !
Mais après ce défi, peu à peu… l’habitude s’est désinstallée…
Et même si mes enfants connaissent cette pratique (en autres grâce au classique « calme et attentive comme une grenouille » d’Eline Snel), je dois avouer que nous ne méditons jamais en famille.
La respiration
Là encore, plusieurs pratiques de respiration s’offrent à nous, et je sais qu’elles peuvent être très efficaces.
J’aime particulièrement ce que propose la cohérence cardiaque, et, si je n’arrive pas, là à non plus, à être constante, c’est une pratique que je remets en place quand je sais que la période va être un peu dense.
Ça me permet de m’ancrer un peu et de baisser le niveau de stress.
En ce moment par exemple (peu de temps avant les vacances de Noël et pas mal de choses à faire…), j’ai une alarme qui sonne tous les jours à 15h pour m’encourager à respirer.
(mon mari s’est d’ailleurs moqué de moi le week-end dernier :
« Quoi ? Ça fait 24h que tu n’as pas respiré ? Ça doit être difficile… »)
Le yoga
Là encore, une pratique que je connais… J’ai fait des heures de yoga, et j’aimais ça, mais je ne garde pas la discipline sans être inscrite à un cours.
(C’est sûr que quand je vivais à Porto Rico, et qu’on faisait le yoga sur la plage, c’était plus motivant !)
Donc dans la théorie, oui : je me lève plus tôt, et je fais un peu de yoga pour bien commencer ma journée.
Dans la pratique, non.
3 habitudes que je mets VRAIMENT en place pour être un parent plus zen
et sans que ça ne me prenne plus de temps… (c’est ça qui fait que je les mets vraiment en place !!)
Habitude 1 : Respecter des temps de pause
S’il n’y avait qu’UNE habitude à garder, c’est celle du TEMPS DE PAUSE.
Ça n’a l’air de rien, c’est précieux.
Je vous explique. (Si vous suivez une de mes formations, vous connaissez sûrement déjà…)
Pourquoi un temps de pause ?
Il y a des moments où nos émotions prennent le dessus.
Et quand elles prennent le dessus, les hormones correspondantes inondent notre cerveau, saturent les connexions neuronales avec notre cortex pré-frontal, et on se retrouve « déconnecté ».
Dan Siegel (je vous ai déjà parlé de « Le cerveau qui dit oui », mais il en parle dès « Le cerveau de votre enfant ») fait un geste avec sa main pour montrer cette déconnexion : en gros, toute la partie pré-frontale – notre tour de contrôle – devient inaccessible.
Si vous voulez voir son explication à ce sujet : voici sa vidéo du « hand model of the brain » (en anglais).
C’est dans ces moments-là qu’on dit des choses qu’on regrette ensuite : parce qu’on a perdu le contrôle !!
C’est vrai pour nous, c’est vrai pour nos enfants.
Pour se « reconnecter », ou disons pour que notre cerveau se reconnecte, il y a plusieurs choses qui peuvent aider. (dont la respiration, et la pleine conscience… on y revient !).
Mais quoi qu’on fasse, le temps finira toujours par faire que nous redescendons.
La meilleure des pratiques parentales est donc de mettre en place un temps de pause.
Pour nous ET pour nos enfants.
Quand l’un (ou plusieurs) membres de la famille monte dans les tours, on fait une pause.
Comment le mettre en place ?
C
Ça a l’air simple, dit comme ça, mais bien sûr, c’est moins évident qu’il n’y parait.
Et pourtant, en mettant en oeuvre quelques principes, vous allez vite l’adopter.
D’abord, ça demande d’en parler en famille. Si tout le monde est d’accord sur la nécessité et les bénéfices de ce temps de pause, c’est plus facile…
Ensuite, ça devient une démarche d’entraide : chacun peut proposer un temps de pause à l’autre.
C
S
Ça demande également une attention à ce que l’on vit : accepter, quand on sent que ça monte, de se retirer de la situation (alors même qu’on a tellement envie d’avoir le dernier mot et de crier tout ce qui nous pèse !!).
Enfin, il va falloir laisser les autres prendre leur temps de pause (je crois que c’est ça le plus difficile pour moi… Pas envie de lâcher le truc quand mon fils me dit qu’il ne veut plus en parler à ce moment-là…)
Revenir sur l’incident
Tout ça ne veut pas dire qu’on cherche à éviter les conflits en s’interrompant dès que ça monte dans les tours et en mettant tout ça sous le tapis !
Ça veut plutôt dire qu’on veut gérer le conflit de manière constructive, pas en s’agressant.
(C’est d’ailleurs ce qu’on apprend dans la formation En finir avec les disputes dans la fratrie »)
Donc, une fois que tout le monde est redescendu, on peut reprendre la discussion, plus calmement.
Et voilà comment on est concrètement plus zen au quotidien !
Habitude 2 : Ecouter
La 2è habitude que j’ai vraiment envie de mettre en avant pour se sentir plus zen en tant que parent, c’est le fait d’écouter.
C’est une vraie difficulté d’écouter… Bizarrement, ça ne correspond pas du tout à ce qu’on appris, et on rencontre sur notre chemin des tas d’obstacles à l’écoute.
Il ne se passe pas une semaine sans que je parle d’écoute avec l’un des parents des formations des 6 doigts de la main.
Pourtant, quand on y parvient, ça change complètement la dynamique.
Exemple concret
Un exemple, tiré d’un partage d’une maman membre de Point de Rencontre qui date d’hier (je ne vous mens pas quand je vous dis que ce sujet revient tout le temps !) :
Elle rentre du centre aéré avec ses 2 enfants. Les enfants se disputent : l’un semble chercher l’autre, l’autre s’énerve et cherche à le taper… bref, une ambiance plus que tendue.
Une situation dans laquelle beaucoup de parents réagiraient probablement en durcissant le ton, avec une phrase telle que : « Ça suffit maintenant ! ».
Mais cette maman choisit de calmer le jeu, en recevant ce que vivent ses enfants, en verbalisant qu’ils étaient énervés, et qu’elle le comprenait.
Alors seulement, son fils change de cible… Au lieu de chercher à taper son frère, il dit « J’en ai marre, je suis tout le temps agressif, j’embête tout le monde ! »
Voyez-vous le basculement ?
Si cette maman était passée en mode « reproches », ça aurait servi une belle excuse à son fils pour trouver un autre ennemi.
Là, entendu dans sa colère, il a l’espace pour prendre ses responsabilités et s’observer lui-même.
Cela lui permet même de tendre la main en partageant le fait qu’il ne se comporte pas comme il l’aimerait lui-même…
Alors, l’écoute va pouvoir se prolonger. Quand l’enfant redescend dans ses émotions (voir point précédent !), cette maman va pouvoir se poser et l’écouter encore. Essayer de comprendre avec lui ce qu’il se passe dans sa vie pour qu’il se retrouve si souvent à agresser les gens.
Sans nier ce qu’il dit, mais en faisant preuve d’empathie.
Je pense à des phrases comme :
« Tu as l’impression que tu es souvent agressif ? »
« C’est plus fort que toi, c’est ça ? »
« J’imagine que ça doit pas être facile pour toi d’avoir cette image-là de toi ? »
«
Ces interrogations permettent d’être dans le lien, de chercher à rejoindre l’autre, afin de pouvoir faire équipe avec lui.
Ca prend pas plus de temps que de rentrer dans une lutte de pouvoir, et c’est beaucoup beaucoup plus zen !
Et quand l’enfant ne veut pas parler ?
Il y a des moments où nos émotions prennent le dessus.
Et qu
Parfois, on est plein de bonnes intentions, mais on a en face de soi un enfant qui répond peu.
Si c’est le cas chez vous, voici quelques conseils pour écouter un enfant qui ne veut pas parler.
Habitude 3 : Choisir ses pensées
Enfin, j’ai envie de vous parler des pensées.
Nos pensées créent nos sentiments
Dans la vie, on traverse tous des situations agréables, ou désagréables, c’est selon.
Notons déjà que notre jugement sur ces situations dépendent de chacun. De nos sensibilités (moi, par exemple, je déteste le bruit, et je n’aime pas trop le monde… j’ai donc du mal à apprécier un festival), et de nos pensées.
Oui, de nos pensées : face à une situation, nous avons des pensées qui naissent (parfois inconscientes), et qui créent nos sentiments.
On va donc être déçu quand on se dit que « il aurait pu… » ou « ce serait la moindre des choses »…
On va être frustré en se disant « j’y arriverai jamais ! »
(et c’est là qu’Anatole me dit : « Maman, je te rappelle que ta guitare n’a pas la télécommande de tes émotions. » – Merci mon fils de me rappeler les principes de la responsabilité émotionnelle !)
Les pensées qui nous empêchent d’être zen
Il y a des moments où nos émotions prennent le dessus.
Et qu
Pensez-y justement : dans les moments où vous n’êtes PAS un parent, qu’est-ce que vous vous dites ?
J’imagine (je brode d’après expérience…) que ça peut être quelque chose comme :
« Non, mais c’est pas possible, on en a parlé 20 fois déjà ! »
« Combien de fois va-t-il falloir que je le répète ? »
« Il le fait exprès ? »
« Mais qu’est-ce qui lui passe par la tête ? »
Vous vous reconnaissez ?
J’ai même entendu le père d’une fille de 17 ans me dire : « Elle nous a fait un évanouissement avant son examen. » – vous notez le « NOUS » dans cette phrase ? Comme si sa fille le faisait contre ses parents…
Vous vous reconnaissez ?
…
Soyez attentif à ce qui se joue en vous dans ces moments-là, et vous comprendrez mieux d’où viennent vos difficultés !
Et encore, je ne parle pas des moments où ces pensées sont carrément exprimées à nos enfants…
Choisir des phrases-clé à adopter comme pensées
Pour sortir de ça, il s’agit d’adopter d’autre pensées, qui vont nous permettre de poser un regard différent sur la situation et « rester » beaucoup plus zen, justement !
Choisissez une formulation qui vous parle, et répétez-la, comme un mantra auquel vous raccrocher !
Je me rappelle encore d’une de ses premières pensées aidantes, que mon mari et moi avions adoptée il y a des années, quand notre fils Léon débordait :
- « Il ne NOUS fait pas passer un mauvais moment, IL en passe un. »
(Bon, ça donnait mieux en langue originale : « He’s not giving us a hard time, he’s having one. »)
En fonction de ce qui vous parle, ça peut aussi être :
- « Il fait de son mieux. »
- « Il est en train d’apprendre. »
Ma dernière en date, qui découle du livre Chasseur Cueilleur Parents, dans la partie sur les Inuits, c’est :
- « Mal = Normal »
Comprendre par là qu’il est normal que les enfants se comportent mal . Quand ils ont une attitude inappropriée, c’est qu’ils ne savent pas encore faire autrement.
Tiens, ça pourrait d’ailleurs aussi être :
- « Voilà quelque chose à apprendre »
Et chez vous ?
Si vous êtes arrivé jusque là, dites-nous donc avant de partir :
1- ce que vous mettez en place chez vous pour être plus zen
2- ce qui vous inspire dans les habitudes évoquées ici et que vous aimeriez tenter, ou adapter….
Ç
Ça contribuera à aider tout le monde !
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