Le secret : prendre le temps d’y réfléchir !
Plus ça va, et plus je m’en rends compte : le secret pour devenir le parent que l’on veut être, c’est de prendre le temps d’y réfléchir !
C’est en réfléchissant sur les conflits avec nos enfants qu’on trouve des idées sur la meilleure façon de les résoudre.
C’est en cherchant en quoi ce qu’on lit s’applique à ce qu’on vit qu’on arrive à mettre en place de meilleures méthodes.
C’est en échangeant qu’on envisage des solutions.
Ainsi, Nicolas et moi nous réservons régulièrement un moment pour parler des enfants. Oh, nous discutons aussi de tout un tas d’autres choses, mais des moments “éducation” sont délibérément posés pour faire progresser les choses.
Il y a un peu plus de 2 semaines (j’ai mis un peu de temps à écrire cet article), nous avons eu l’occasion de faire une escapade de 24h, seuls, dans une cabane isolée, au bord d’un lac. Une vraie bouffée d’oxygène après une période de boulot intense pour lui !
Alors, au cours de ces 24h, nous avons eu un moment éducation. Il concernait cette fois notre ado (14 ans).
Comme j’avance tout doucement dans la lecture de La discipline positive pour les adolescents, je décide de relire avec lui la boîte à outils du premier chapitre : une attitude parentale ferme et bienveillante.
La seule lecture de cette boîte à outils est l’occasion de discuter, et de creuser des pistes.
Ainsi, le 2ème point : “Prendre le temps de découvrir et comprendre les besoins des adolescents. Ils ne sont pas nécessairement identiques à ceux que nous avions à leur âge.” est le point de départ d’un échange entre nous.
Je partage avec lui le fait que j’ai récemment remarqué que les salutations entre notre fils et ses copains n’étaient pas conformes à ce que je pensais être des salutations. Dernièrement, j’avais eu 2 occasions de m’en rendre compte.
La première, c’est quand je suis allée le chercher à l’école en avance, parce qu’il avait un rdv médical. Il était à ce moment-là avec des copains, et s’est esquivé quasiment sans dire un mot. Il m’a assuré ensuite qu’il avait dit au revoir, je ne sais pas si ses copains l’ont entendu, en tout cas, moi non…
La deuxième, c’était à la maison : il était sur skype avec un petit groupe, pour discuter d’un projet scolaire sur lequel ils travaillaient ensemble. J’entre pour lui dire quelque chose, Oscar coupe simplement la conversation skype, sans un mot aux autres. Je m’interroge : “Tu as coupé ? – oui, j’y retournerai quand on aura terminé de parler, c’est relax comme convers, on entre, on sort – Mais… ça ne se fait pas de partir comme ça sans rien dire, il faut au moins prévenir ! “
En y repensant avec Nico, je me pose la question : Leurs besoins ne sont pas forcément identiques à ceux que nous avions à leur âge ! J’impose mon modèle en expliquant qu’on ne quitte ni une conversation ni un endroit sans dire au revoir, mais est-ce le cas pour ces nouveaux jeunes ?? Leurs codes sont peut-être différents ?
L’hypothèse que notre fils ne se comporte pas de manière adaptée n’est pas à écarter, mais celle que ce soit réellement leur façon de faire ne l’est pas non plus !
Peut-être que cette génération n’a pas besoin de se dire “Salut les gars, à demain !” comme nous le faisions, parce qu’en étant toujours connectés, ils ne se disent jamais vraiment au revoir ??
Un peu plus loin dans la boîte à outils, nous lisons “Valoriser ce qui le rend unique”, et décidons de nous poser clairement la question. Qu’est-ce qui rend notre ado unique ?
Sa persévérance peut-être, c’est vrai qu’il est assez incroyable par rapport à la constance dont il fait preuve quand il s’est fixé un but… C’est la source de mon compliment descriptif de la semaine suivante.
Nous trouvons ainsi plusieurs aspects de notre fils que nous valorisons, et ça fait du bien de ne pas se focaliser sur les attitudes qui peuvent nous énerver !
La boîte nous parle encore d’un soutien à la fois ferme et bienveillant. Où le mettre en pratique ? Là encore, nous trouvons ensemble : Oscar, qui a du mal à se faire de vrais amis dans ce pays, déploie beaucoup d’énergie pour essayer d’organiser des sorties le week end, en vain. Souvent, quand il nous parle d’une possibilité en dernière minute, nous lui faisons des reproches : “Tu ne peux pas prévoir des choses sans nous en parler d’abord !”
Mais il s’avère qu’il envisage tellement de plans qui n’ont jamais lieu que ce serait difficile pour lui de soulever la question chaque fois. Nous décidons donc de le soutenir dans la démarche de façon ferme, en lui posant nos limites (ex : attention, tu ne peux rien prévoir dimanche matin, on a prévu de faire une rando), mais de manière bienveillante, en lui ouvrant les possibilités (en revanche, si tu veux, je peux te poser avec des copains au cine samedi après midi).
Au résultat, le simple fait qu’on ait envisagé notre relation avec Oscar sous un autre angle pendant un moment nous a amenés à considérer déjà qu’elle était meilleure !
Bonjour,
Pour ce qui est des salutations, je pense que ça dépend du contexte. Ton premier exemple me surprend. Moi aussi j’aurais tendance à insister pour qu’il prenne l’habitude de dire au revoir. Car même si ça n’a pas d’impact sur son groupe d’amis, ça en aura sûrement sur ses relations plus tard. Déjà dans les relations pro. Mais il fera peut être cette différence (mais peut être pas, c’est la qu’il faut être vigilant). Ou avec des amis issus d’autres cercles qui eux ne comprendraient pas. Mon conjoint a des relations avec ses amis d’enfance que je ne comprends pas. Nous n’avons pas les mêmes codes et je ne me sens pas à l’aise avec eux. À tel point que je préfère ne plus aller avec lui. Mais c’est une question de codes. Ta remarque sur le fait qu’ils restent connectes en permanence est très intéressante. Je n’y avais pas pensé et c’est vrai que nous n’avons pas vécu ça!
La deuxième situation, je la comparerai à une « call conf » au travail. Où je ne vais pas nécessairement claironner « au revoir » et couper la parole à tout le monde. Donc ça me surprend moins. Mais dans ce cas là, je mettrais peut être un petit mot écrit pour signaler que je dois partir…
Ca peut être de la timidité aussi que de ne pas oser dire au revoir…
Et puis pour les plans de dernière minutes avec les copains, c’est aussi une question de fonctionnement. Perso j’ai besoin d’anticiper. Mais mon conjoint s’invite chez ses potes à la dernière minute (moi j’ai besoin d’être invitée, donc m’incruster est inenvisageable. Ce n’est pas un problème dans son groupe d’amis). Après je me dis que si ils sont capables de fonctionner en dehors des codes de la société et de la politesse, c’est qu’ils doivent etre très à l’aise entre eux. C’est plutôt positif. En fait je crois que leurs limites ne sont pas les mêmes que les miennes. Je sais qu’ils n’acceptent pas n’importe quelle attitude non plus et que certains sont parfois allés trop loin dans l’incruste et que la ca a été mal pris. En tout cas, je pense que donner tes impératifs et lui expliquer comment toi et ton conjoint avez besoin de fonctionner pour eviter les conflits est la meilleure solution.
Merci pour ce billet très intéressant comme toujours
J’adore le format que tu donnes à tes posts. Concis avec quelques exemples pratiques et des références de livre. Juste ce qu’il faut !
Ça me fait un bien fou de te lire qui plus est.
Bonne journée.
Merci Melaine de ce commentaire final ! Je suis ravie que le format des posts te plaise, on a tous des besoins différents, alors je réponds surtout aux miens… C’est une plaisir de savoir que ça te fait du bien en tout cas !
Merci aussi du temps que tu as appris à répondre aux exemples de l’article. Tu as raison, c’est une question de codes et de groupe, il convient de connaitre le code du groupe dans lequel tu navigues, en intégrant qu’il peut être différent d’un autre contexte. Je crois que le mieux pour le communiquer est probablement dans ce cas de se rapprocher de la démarche exposée dans l’article que je viens de publier sur comment inciter l’enfant à dire merci : en lui donnant l’opportunité de prendre en compte le ressenti de l’autre.
Ton commentaire m’inspire pour appliquer aussi ça à mon plus grand, merci.