Depuis quelques temps, je suis une formation en ligne de Positive Parenting Solutions, que je trouve passionnante.

Au fur et à mesure de l’apprentissage, sa fondatrice incite les parents à retenir quelques outils clefs.

Dans la première session, l’outil clef présenté est ce qu’elle appelle “Mind, body and soul time”, que j’ai simplement traduit en “moment particulier”.

En fait, c’est un outil pour répondre au besoin d’appartenance des enfants, suivant les principes d’Adler, dont nous avons parlé dans les nécessités de base des enfants.

Elle préconise de consacrer 2 fois par jour 10 minutes en tête à tête à chacun des enfants.

10 minutes pendant lesquelles nous serons pleinement avec eux, et pendant lesquelles ils n’auront pas à entrer en compétition avec frère ou soeur pour notre attention.

Il semblerait que cette démarche ait un impact incroyable sur les comportement des enfants au sein de la famille.

Soit.

Mais comment peut-on faire ça ?? Ca dépend bien sûr de chaque famille, du travail des parents, du nombre d’enfants, des routines installées… Moi, j’ai la chance de ne pas travailler dans un bureau, mais quand même… 4 enfants… 10 minutes chacun 2 fois par jour, si je ne m’abuse pas, ça fait 80 minutes… soit 1h20… impossible !!

J’entends pourtant l’argument selon lequel une partie de ce temps n’est pas forcément du temps en plus, parce que si les enfants se sentent mieux, ils se comporteront mieux, donc nous perdrons moins de temps à régler des problèmes de comportement, individuellement ou dans la fratrie. Je suis convaincue ! C’est juste impossible.

Pour autant, je décide que je vais essayer d’intégrer un peu de cet outil dans mon quotidien, de temps en temps.

Parce qu’elle précise aussi un cadre autour de ce moment. Pour faire en sorte qu’il compte vraiment. En effet, beaucoup de parents disent qu’ils passent déjà pas mal de temps avec leur enfant, et ne comprennent pas comment il pourrait manquer d’attention.

Le problème, c’est que l’enfant n’en est pas toujours bien conscient, et ne sait pas forcément que ce moment va venir… Alors, quelles sont les règles à suivre pour être sûr que ce moment compte vraiment ?

  • lui donner un nom (chez nous donc : le moment particulier)
  • qu’il soit explicité : « Je voudrais passer un moment particulier avec toi, c’est possible ? »
  • que pendant ce temps-là, on soit vraiment avec l’enfant : pas de téléphone, pas de carottes sur le feu, pas d’autre enfant !!
  • qu’on fasse une activité qui lui plaise.
  • qu’on « valide » ce moment après coup : « Ca m’a fait plaisir de passer ce moment particulier avec toi. »
  • l’idéal  : le planifier. Si l’enfant peut compter sur son moment particulier tous les soirs à 18h, il aura moins tendance à lutter pour obtenir l’attention qui lui manque.

J’ai soulevé le week-end dernier lors de notre réunion familiale de prévoir des moments comme ça sur le calendrier, mais je n’ai pas encore rencontré de succès… On verra bien ce qu’on peut faire, en attendant, j’ai commencé à le mettre en place comme je pouvais, surtout avec ma fille (10 ans) qui, coincée entre son grand frère ado, et ses petits frères qui ont encore besoin d’aide logistique, est celle qui selon moi manque le plus d’attention ! Et c’est déjà très prometteur…. Je vous en dirai plus bientôt, mais vous pouvez déjà découvrir mon premier moment particulier.

Sur ce thème :
Toujours le moment particulier
Comment encadrer le moment particulier ?

“Le besoin essentiel de tout être humain est d’appartenir et d’avoir de l’importance.”

Ceci est un des principes exposés par Adler, un psychologue autrichien du 20è siècle, et je suis impressionnée par la manière dont ses principes résonnent dans l’éducation positive. (Si vous voulez en savoir plus, vous pouvez aussi consulter cet article sur les principes adlériens – fondateurs de la discipline positive)

Appartenir ?

Appartenir, ça se rapporte à la place de l’enfant dans la famille et à sa connexion émotionnelle avec les autres. En bref, l’enfant a besoin d’attention !
On en parle souvent, et c’est fondamental, parce que si l’enfant n’obtient pas d’attention positive, il va quand même l’obtenir, de manière négative, par son comportement.
(Développer son sentiment d’appartenance, c’est d’ailleurs une des compétences relationnelles clefs présentées par Elizabeth Crary dans Arrête d’embêter ton frère, laisse ta soeur tranquille.)

Bien, comment peut-on aider l’enfant à développer son sentiment d’appartenance ?
En lui donnant de l’attention bien sûr. Ce qui peut se décliner de manières différentes :

  • l’écouter quand il nous parle (et poser son téléphone portable…)
  • valider ses sentiments, ce dont nous avons déjà beaucoup parlé…
  • lui consacrer des moments particuliers (si possible en tête à tête pour qu’il n’ait pas à entrer en compétition pour obtenir notre attention : voir à ce sujet le moment particulier)

Avoir de l’importance ?

Avoir de l’importance, c’est se sentir capable et utile. Contribuer à la société. Ca passe par l’autonomie de l’enfant, par sa contribution à la famille.

Oui, il est important que les enfants se sentent capables : il est nécessaire pour cela de les laisser exercer leur part d’autonomie. De les laisser faire seuls ce qu’ils peuvent faire seuls. Aider quelqu’un, c’est parfois gentil, c’est parfois débilitant. Il risque de recevoir le message qu’il n’en est pas capable…

Alors que l’enfant est en pleine construction de son caractère, il risque de recevoir le message erroné qu’il n’a de l’importance que lorsqu’on s’occupe de lui… Est-ce ce qu’on veut pour lui ?

Laissons-le agir, laissons-le se prendre en charge, et encourageons-le à contribuer.

« On aide mieux en aidant moins » « écrivait Haïm Ginott.

Et puis, avoir de l’importance, c’est aussi exercer son pouvoir personnel.
Eh oui, on en parle moins, mais c’est également fondamental : un enfant a un vrai besoin de pouvoir !
C’est ce qui lui permet de se construire comme une personne à part entière, autonome et sachant exercer son libre arbitre.
Quand on passe notre journée à lui donner des ordres qu’il est censé exécuter sans discuter, on ne lui offre aucun pouvoir, et il y fort à parier qu’il entrera alors dans ce qu’on appelle à juste titre des luttes de pouvoir !!
A l’inverse, plus nous donnerons l’occasion à l’enfant d’exercer son pouvoir de décision, plus nous lui permettrons d’être utile, plus il se sentira avoir de l’importance, et cela se ressentira sur son comportement.

Comment l’aider sur ce point-là ?
Ce pouvoir personnel peut être transmis sur plusieurs fronts :

  • par l’autonomie (plus il fait seul, et plus il se sent capable)
  • par la contribution dans la famille : ne pas hésiter à lui confier une tâche, ou à lui demander de l’aide
  • par les décisions qu’on le laisse prendre (à longueur de journée)

Et c’est là que nos compétences interviennent : c’est une chose de comprendre qu’il est bénéfique de laisser l’enfant prendre des décisions, mais encore faut-il savoir comment on peut faire ça ! Heureusement, il existe des techniques.
On peut en trouver un bon résumé dans le chapitre “Communiquer sans imposer” de Poser des limites à son enfant (Catherine Dumontheil Kremer)

Un nouveau regard sur l’enfant

Comprendre ces nécessités de bases, c’est poser un nouveau regard sur l’enfant.
Car les comportements ont un objectif.
Ainsi, voici un autre énoncé d’Adler  “Un enfant qui se comporte mal est un enfant découragé.”
(Lien vers l’article sur l’enfant découragé ici)

Le message inconscient de cet enfant est donc : “Je n’ai pas l’impression d’appartenir ni d’avoir de l’importance, et je ne sais pas toujours comment faire pour changer les choses.”

Ca change la perspective, pas vrai ?

Catherine Gueguen est une figure de référence dans le monde de la parentalité positive. Pourtant, lire ses ouvrages ne convient pas à tous. Elle est en effet celle qui parle le plus de neurosciences. Elle a une donc une approche très scientifique, expliquant le fonctionnement du cerveau sans éviter les termes techniques. Certains n’aiment pas. Je comprends. Je trouve ça passionnant !

Ici, une conférence de 25 minutes, où elle fait un résumé de l’avancée des neurosciences affectives.

Cela fait maintenant longtemps que les neurosciences cognitives existent, mais les neurosciences affectives ne se sont développées vraiment que depuis une quinzaine d’années. Avec des résultats incroyables : on peut aujourd’hui observer l’effet sur le cerveau d’un entourage bienveillant plutôt que stressant !

L’empathie a un effet réel sur le cerveau, et le stress nuit à l’apprentissage, d’où le thème de cette conférence : repenser l’éducation !

Et la bonne nouvelle ? « L’empathie peut s’apprendre ! »

C’est bien ce que nous essayons de faire en cheminant ici…

– Cet article présente l’un des TED Talks que j’ai aimés –

André Stern n’est jamais allé à l’école. Il explique que cela le rend exceptionnel, mais qu’au départ ce n’est qu’un enfant « banal ». Un enfant banal dont on n’a pas bridé les dispositions spontanées…

Il donne l’image du noyau d’avocat qu’on trempe dans l’eau, et qui développe des racines : il ne nous viendrait pas à l’idée de le qualifier de noyau d’avocat surdoué ! C’est un noyau d’avocat banal, avec des dispositions spontanées qu’on a laissé s’exprimer.

Ainsi, selon lui, les enfants ont comme dispositions spontanées :

  •  le jeu !

Car le jeu est un réel moyen d’apprentissage. « Il n’y a pour apprendre rien de mieux que le jeu. » dit Alain Stern

  • l’enthousiasme

C’est maintenant prouvé par la neurobiologie : notre cerveau se développe là où nous l’utilisons avec enthousiasme. Malheureusement, les adultes ont perdu leur goût pour l’enthousiasme…

  • Aller dans le vaste monde

« L’enfant est optimisé pour le monde, et nous le retirons du monde pour le préparer au monde. C’est étonnant, hein ? »

Pour laisser ces dispositions spontanées s’exprimer chez l’enfant : faisons-lui CONFIANCE.

Encore un TEDx des plus intéressants….

– Cet article présente l’un des TED Talks que j’ai aimés –

Claire Blondel s’attaque ici à une règle si fondamentale dans l’éducation à la française : « Il est interdit de se tromper. »

Pour cela, elle part d’un constat intéressant : le peu d’entreprenariat en France, expliqué par une peur de l’échec. Or, cette peur de l’échec nous vient de cette règle qu’il est interdit de se tromper…

Au travers de l’exemple de sa famille, Claire Blondel illustre extrêmement bien ce problème, et nous encourage à changer d’approche, car, bien sûr, l’erreur est formatrice !

 

En plus des livres, il existe plein d’autres sources pour apprendre, apprendre, apprendre.

Et une des autres sources que je préfère, que j’admire, que j’adore (oui, au sens divin du terme, presque) : les TED Talks ! Les TED talks ou bien les TEDx talks.
La différence ? Les seconds ne sont pas organisés par l’organisation TED, ce qui permet des initiatives locales.
Mais peu importe, que ce soit des TED ou des TEDx, il est très rare que ce ne soit pas extrêmement enrichissant !

Je vous emmène donc dans le monde des TED Talk, avec les suivants :

L’éducation positive – Claire Blondel
L’enthousiasme, engrais du cerveau – André Stern
L’énigme de la motivation – Dan Pink
How to get better at things you care about – Eduardo Briceño
Ce que les adultes peuvent apprendre des enfants – Adora Svitak
The conscious parent – Shefali Tsebary

Il existe bien des méthodes d’éducation. Certaines sont de vraies philosophies, d’autres sont des « trucs », d’autres permettent surtout de donner un cadre. C’est, je pense, le cas de la méthode STAR.

Développée par Elizabeth Crary, que j’ai découverte par le livre Arrête d’embêter ton frère, laisse ta soeur tranquille, cette méthode encourage à se poser et à trouver des idées, face à différents comportements qu’on voudrait voir changer.

C’est simple, ça ne relève que du bon sens, mais ça aide d’avoir des rails pour rester dessus !

 

Le principe du parentage STAR est à entrée double. process_micro
D’une part, les initiales décrivent les étapes à suivre pour le parent :
S – Stop et mise au point
T – Trouver des idées
A – Agir concrètement
R – Revoir et corriger

(Bonne nouvelle ici : le passage de l’anglais au français fonctionne bien !)

 

D’autre part, home_star chaque branche de l’étoile décrit une habileté STAR
(Cette fois, la traduction ne suit plus les lettres, alors qu’en anglais on forme les mots “A STAR”)

  • Reconnaître les sentiments
  • Définir des limites raisonnables
  • Enseigner de nouvelles compétences
  • Eviter que les problèmes ne se posent
  • Réagir positivement à la coopération

Ces habilités sont surtout des pistes à creuser dans l’étape T de Trouver des idées.

Premières démonstrations de l’application de cette méthode : dans le développement des compétences relationnelles proposé dans Arrête d’embêter ton frère, laisse ta soeur tranquille.

Ça y est, je me suis identifiée !
Un jour que je cherchais des articles sur la différence entre la punition et la conséquence, je suis tombée sur un blog de parents (famille épanouie) en ligne avec mes propres principes éducatifs.
Je me suis penchée, dans la partie forum, sur leurs lectures, et ai découvert de nouveaux auteurs. (Étant loin de la France, je n’avais été exposée qu’à des auteurs américains, je voulais savoir ce qui se disait dans mon pays natal…)
J’ai donc fait quelques commandes, et était en train de lire « J’ai tout essayé ! », d’Isabelle Fillozat, quand mon frère m’envoie cet article du Monde sur la parentalité positive.

L’article explique que les principes éducatifs de la parentalité positive viennent du Dr Ginott et ont été largement diffusés aux États-Unis par Faber et Mazlish, avant d’être repris plus récemment en France, et que le succès d’un livre comme « On a tout essayé » prouvait le développement de l’intérêt des parents pour ces nouvelles techniques.
Faber et Mazlish, mes bibles !
Seulement, je ne savais pas que j’apprenais la « parentalité positive », parce qu’à l’époque, il n’y avait pas encore de nom à ce courant éducatif !
Maintenant, je sais comment chercher plus spécifiquement mes prochaines lectures (bien que j’en aie déjà pas mal en réserve…) !
J’ai l’impression qu’un monde s’ouvre à moi, pour lequel j’ai bien heureusement construit les bonnes fondations en commençant dans le bon sens !