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Parler pour que les enfants écoutent… chapitre 4 : Encourager l’autonomie

Ah ah, voilà un sujet qui me connait !
Depuis que nos enfants sont petits, au rythme de L’éveil de votre enfant, de Chantal de Truchis-Leneveu (un livre que je conseille à tous les parents de tout petits) et de pédagogie Montessori (que j’ai bien creusée puisque j’ai obtenu -par correspondance, donc avec un certain manque de pratique, bien que j’aie assisté à des ateliers- un diplôme d’instit Montessori 3-6 ans quand on vivait en Afrique du Sud), je vogue sur les flots de l’autonomie ! Donc, ce chapitre va probablement être facile…
D’ailleurs, je vois bien l’avancement que j’ai sur ce point précis par rapport aux autres mamans ! Oui, toutes ces mamans qui contrôlent dans le détail les devoirs de leurs enfants…
Le groupe de chat des mamans (de CE2) reçoit chaque jour des messages du type « Y a-t-il des devoirs de science aujourd’hui ? Mon fils a oublié son livre à l’école, quelqu’un peut-il m’envoyer la page 22 ? Quel est le programme de l’évaluation de maths de demain ? »
Il y a même une maman qui monte prendre la photo des devoirs à faire sur le tableau dans la classe, pour être sûre d’en avoir la bonne version (parfois un peu différente de celle mise en ligne au début de la semaine par les maîtresses), au cas où son fils ne les note pas bien… (Ca m’étonnerait qu’il se mette à bien les copier, puisqu’il n’en a aucun besoin : sa mère le fait pour lui !!)
Je compare ça à mon « Alice, tu as fait tes devoirs ? » Oui, non, ça me suffit. A moins qu’elle demande de l’aide, je ne sais pas sur quoi elle travaille, quand elle a des contrôles, je la laisse complètement en charge. Et si elle oublie un livre, eh bien, elle ne fait pas son devoir, elle devra arriver plus tôt le lendemain à l’école pour le terminer, et la fois suivante, elle pensera à le rapporter !! Bref, sur ce sujet, je me crois à mon aise…
Eh bien… J’ai en fait encore des choses a apprendre !

Premier axe : Laisser les enfants prendre des décisions.
Là, on revient à la notion du choix (déjà abordée) qui leur donne un contrôle sur la situation.Ca, nous, on le fait déjà bien.
Des décisions idiotes, mais qui leur permettent d’être acteur, et pas seulement d’obéir :
« Quel t-shirt veux-tu mettre ce matin ? Tu voudrais aller au parc ou à la piscine ?… »

Deuxième axe : Respecter les efforts de l’enfant
Une révélation !! C’est fou comme parfois certaines choses peuvent tenir à des détails…
Dans ce chapitre, j’apprends à ne plus dire à un enfant que c’est facile.
Je m’explique : souvent on cherche à encourager l’enfant en lui commentant : « C’est facile, regarde ». Oui mais… S’il n’y arrive pas, c’est justement parce que pour lui ce n’est PAS facile ! Donc, en lui disant que ça l’est, on lui envoie en fait le message que ça devrait être facile, qu’il est donc particulièrement nul de ne pas y arriver, et d’ailleurs, si finalement il y parvient, c’est que dans le fond, c’était facile, aucun exploit… Et si on le prenait dans l’autre sens ? « Ah, attends, c’est difficile d’accrocher sa salopette… Parfois, ça aide quand on commence comme ça ». L’enfant se sent compris, et le « parfois » aide à ce que, s’il n’y parvient toujours pas, il ne se sente pas incompétent pour autant.

Rq : ce changement de réaction face à la difficulté est l’un des points que je soulève dans l’astuce 7 des 39 astuces d’éducation positive.

Troisième axe : Pas trop de questions
Ah, ça, pour moi, c’est difficile ! J’ai toujours envie de demande plein de détails ! « Comment ça s’est passé ? Qu’est ce que vous avez fait ? Et tu étais à côté de qui ? » Mais ce n’est pas bête de penser que l’enfant est en fait en mesure de raconter ce qu’il a envie de partager, et n’a peut-être pas besoin d’être obligé de tout partager, ce qui pourrait lui donner un sentiment de surveillance plus que d’interêt.  En tapant ces mots, je me rends compte que j’ai toujours du mal à m’éloigner de ce modèle…

Quatrième axe : Ne pas se précipiter à donner des réponses
Là encore, ¡qué difícil! Et pourtant, je trouve ça convaincant quand je le lis. C’est une façon naturelle d’amener l’enfant à essayer de réfléchir par lui-même.
« Pourquoi…?
– hum… C’est une bonne question, qu’est-ce que tu crois ? »
Et les laisser trouver une idée avant d’expliquer.
Bon, je fais bien de relire cette partie là…
Le cas particulier où je m’y suis mise, c’est quand ils demandent conseil :
« Maman, qu’est-ce que tu crois que je devrais faire ?
– mmm.. C’est délicat, qu’est-ce que tu en penses ? »
Les aider éventuellement à reformuler le problème, à énumérer les différentes solutions, mais les laisser les explorer un peu avant de donner son opinion (et encore, parfois, une fois le travail préalable accompli, y’a même plus besoin de nous…)
Alors, on peut s’interroger : pourquoi ne pas faire bénéficier nos enfants de notre expérience ? Pourquoi ne pas les aider de nos conseils directement ?
En fait, le point de vue de l’auteur,  que je trouve très intéressant, est le suivant : en donnant à l’enfant des conseils sur la façon de gérer la situation, ça peut bien se passer, ou bien on peut provoquer les réactions suivantes : qu’il se sente idiot de ne pas y avoir pensé seul, qu’il considère qu’on n’a pas à lui dire ce qu’il doit faire, qu’il soit agacé… De plus, ce n’est pas en appliquant quelque chose qu’ils n’ont pas décidé seuls qu’ils vont être poussés à assumer la responsabilité de leur décision !
Cependant, on ne parle pas ici de leur répondre « Ca, c’est ton problème, trouve la solution seul. » Parce que ça, ce serait ne faire aucun cas de leurs problèmes…
Non, il y a un juste milieu, et on peut aider l’enfant à réfléchir :
– d’après ce que tu me dis, tu hésites entre deux possibilités…
– en fait, la question que tu te poses, c’est…
Une fois qu’on lui a laissé le temps d’y penser, il n’est pas impossible de faire des suggestions, ou d’exposer sa façon de penser, tout en restant ouvert.

5ème axe : Encourager les enfants à chercher des réponses en dehors de la maison
Ne pas toujours se reposer sur leurs parents donc. Ainsi, l’enfant apprend peu à peu que le monde entier peut l’aider, qu’il peut trouver assistance en dehors de papa et maman, c’est bien un pas vers l’autonomie. Ca peut être mis en pratique avec un médecin, une personne dans un magasin, une bibliothécaire, le personnel de l’école.. Ca développe également l’habilité à aborder les gens, à échanger avec un être humain, alors même que le monde se recentre autour des téléphones, et que les contacts sont de moins en moins physiques ! Chez nous, pour l’instant, ça s’applique surtout avec Oscar (13 ans): auparavant, à chaque changement d’activité sportive, et donc d’horaires, je devais recontacter le prof de piano pour voir comment on pouvait s’organiser. Maintenant, il est en charge du contact direct avec son prof pour organiser ses horaires.

6ème et dernier axe : Ne pas briser leurs rêves
Eh oui, là aussi, c’est important ! Qu’ils fassent eux-même l’expérience de la difficulté de la mise en oeuvre d’un projet…
« Maman, je veux monter un groupe de musique.
– c’est une bonne idée, comment vas-tu t’organiser ? »
Bien sûr que je sais que la moitié de ses camarades ne va pas venir le jour dit, qu’il ne faut pas toujours compter sur les réponses à la légère, que ce n’est pas évident de trouver un lieu, etc… Mais est-ce vraiment une bonne démarche que de tuer le rêve dans l’oeuf ? C’est ça aussi l’expérience de la vie ! Il se rendra compte tout seul des difficultés, et puis c’est en ratant les premiers projets qu’on réussit les suivants !
(Note a posteriori : le groupe de musique a malheureusement effectivement échoué… Mais au moins, il aura été enthousiaste pendant un temps, et il aura essayé de s’organiser pour !)

La liste formelle du chapitre s’arrête là, mais ensuite, il y a encore quelques bons conseils :
Ne pas parler d’un enfant devant lui.
Laisser l’enfant répondre seul.
« Ca se passe bien dans sa classe ?
– je suppose que c’est plutôt à elle de te répondre »
Eviter de trop dire « non ». Parce que c’est un peu une façon de couper brusquement le rêve ! Ca ne veut pas dire qu’il faut dire oui à tout, mais on peut trouver des alternatives dans les réponses. Par exemple, répondre oui, mais avec un complément :
« Je peux manger ce chocolat ?
– bien sûr, après le dîner, en guise de dessert ! »
Ou bien donner des informations :
« Je peux descendre jouer ?
– on va passer à table dans 5 minutes »
Se donner du temps pour y penser :
« Je peux inviter X à dormir ?
– laisse-moi y réfléchir… »

Eh oui, finalement, et c’est bien l’idée du chemin que l’on suit, on a toujours des choses à apprendre !

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