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Comme bien d’autres parents, vous êtes fatigués d’entendre vos enfants se disputer… Les disputes entre frères et soeurs sont souvent un des premiers vecteurs d’usure des parents.

Ces disputes et autres chamailleries pèsent sur l’ambiance familiale, et vous ne savez pas toujours comment réagir. 

Faut-il intervenir ? Faut-il les laisser gérer la situation ?

D’un certain côté, vous savez que ces disputes sont normales, que les conflits font partie de la vie. Vous aussi, vous vous disputiez avec vos frères et soeurs… 

Mais vous avez quand même envie d’en sortir, de voir un peu plus d’harmonie, entre eux, et dans la famille en général. 

Par ici, on parle régulièrement de l’ambiance familiale, alors, bien sûr, on a aussi travaillé sur les disputes dans la fratrie. Et je vous assure qu’on peut vraiment faire en sorte que les choses changent ! Que les disputes soient moins fréquentes, et que nos enfants sachent comment aborder les conflits posément.

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Pourquoi les frères et soeurs se disputent

D’abord, j’aime bien comprendre. 

Je trouve que parfois, rien que de prendre conscience, d’avoir un éclairage autre, ça permet de bouger les choses. 

Alors voilà déjà un bon point de départ : comprendre d’où vient la dispute. 

Ça parait évident, mais on en prend rarement le temps quand on n’y est pas sensibilisé…

Alors, à la place d’essayer de comprendre, on commence en général par passer par les réactions suivantes.

“Que cette dispute disparaisse !”

D’abord, on aimerait bien qu’il n’y ait pas de dispute. Tout simplement. 

Ça a l’air idiot, mais c’est tellement ancré en nous qu’on a tendance à vouloir faire disparaitre cette dispute le plus vite possible. 

Voir nos enfants se disputer, ça heurte notre rêve d’une famille harmonieuse, notre idéal d’enfants qui s’entendent bien.

Voir nos enfants se disputer, ça va à l’encontre de nos besoins de facilité, et de fluidité…

Alors, on commence souvent par tenter de nier cette réalité dont nous ne voulons pas. 

C’est un peu comme pour les émotions…

On voudrait que notre enfant n’ait pas peur, alors on lui dit “ne t’inquiète pas”, comme si ça pouvait suffire à régler le problème…

Face aux disputes dans la fratrie, on va dire “Arrêtez de vous disputer !” , et c’est tout.

Ça revient un peu à fermer les yeux, et à croiser les doigts bien fort en disant “abracadabra” et en espérant que quand on rouvrira les yeux, la dispute aura disparu !

Quand on fait ça, on ne prend tout simplement pas en compte la réalité de ce qu’ils vivent.

“Qu’est-ce qui se passe ?”

Au bout d’un moment, on comprend que la dispute ne peut pas s’envoler si facilement. 

Donc, on passe au traditionnel “Qu’est-ce qui se passe ?”, pour essayer de comprendre, et aider à résoudre le problème. 

Oui, mais… si on en reste à ce qu’il se passe dans cette situation, on reste en fait à la couche superficielle. A ce qui se voit. Mais on ne comprend pas ce qui se joue en toile de fond.

Pensez-y… 

Ça vous est déjà arrivé d’intervenir dans une dispute, de demander ce qu’il se passait, de régler le problème, et de retrouver vos enfants en train de se disputer de nouveau pour autre chose ?

Comme s’ils ne cessaient de se chercher ?

C’est parce que vous n’avez pas touché à la VRAIE raison derrière la dispute ! 

Comprendre la vraie raison de la dispute

Soyons clair, au départ, ce n’est pas évident de changer notre approche. 

Il s’agit de faire un pas en arrière, de prendre un peu de recul. 

Mais contre toute attente, ce n’est en fait pas si compliqué. 

Pour voir vraiment ce qui se joue, il suffit d’être un peu guidé. 

La logique est en réalité simple – la voici : 

Les enfants, comme tout le monde, ont des besoins.

Et, à certains moments, il leur semble que la dispute est la seule stratégie à leur disposition pour nourrir le besoin qui domine. 

C’est aussi simple que ça.

Alors, imaginez : 

si on comprend bien ces besoins – et, bonne nouvelle, ça nous servira dans des tas d’autres situations que celles des disputes dans la fratrie ! – 

puis qu’on fait le lien entre ces besoins et les raisons derrière les disputes, 

alors il est plus simple d’arrêter de nier la réalité, et de chercher ailleurs la porte de sortie, vous ne croyez pas ?

Une fois qu’on voit clairement comment ces besoins peuvent se traduire en disputes, on a enfin d’autres pistes.

Quand on va comprendre ce qui se joue derrière la dispute, on va naturellement arrêter de nier la réalité. Parce que ça reviendrait à nier également le besoin de l’enfant, ou en tout cas de passer outre ce besoin. 

Et à la place, on va essayer de trouver d’autres stratégies pour nourrir ces besoins, pendant et en dehors de la dispute, aussi ! 

De sorte que l’ambiance générale va peu à peu s’apaiser…

Est-ce facile ?

Comme je l’écrivais au début du paragraphe précédent, ce n’est pas évident… simplement parce qu’on ne l’a pas appris.

Mais en fait, ce n’est pas très compliqué. 

Il suffit d’être un peu guidé, un peu formé. 

👉🏻 C’est ce que je propose à travers ma formation « En finir avec les disputes dans la fratrie »

Ensuite, enfin, on retrouve une sorte de choix dans nos réactions. 

Au lieu de réagir de manière réflexe, parce qu’on ne sait pas trop quoi faire d’autre, parce qu’on se sent démuni, on retrouve une sorte de choix. 

On peut décider, en conscience, de ce qu’on va faire – y compris dans ces moments où l’on sait que notre réaction n’est pas idéale, mais que c’est le mieux dont on est capable à ce moment-là, nous aussi ! 

Comment faire pour que nos enfants s’entendent ?

C’est triste de voir un frère et une soeur, deux frères, ou deux soeurs, qui ne s’entendent pas…

J’entends même parfois des mots forts de la part des parents : « Mes garçons se détestent », « mes filles ne se supportent pas »…

Quand on voit nos enfants qui se provoquent, qui s’agressent, qui se tapent, qui crient l’un sur l’autre, ou tout simplement qui s’ignorent… on se sent parfois dépassé.

On en conclut vite à une mésentente insoluble.

Certains parents avec qui j’échange me disent qu’ils craignent que la relation dans la fratrie ne s’améliore jamais.

C’était par exemple le cas d’Isabelle, qui m’écrivait, en mai : « Mon fils (8ans) fait une sorte de jalousie envers ma fille (3ans) ce qui induit les disputes. 
Mon fils refuse de jouer avec sa sœur alors qu’elle réclame pour jouer avec lui et ça la rend triste. »

Lorsqu’Isabelle passe le pas et décide de s’inscrire à la formation « En finir avec les disputes dans la fratrie », fin août, elle écrit :

« J’ai l’impression que mes enfants ne tissent pas vraiment de liens entre eux. 
Je vois que ma fille est fort affectée et ça me fait mal au coeur. J’ai le sentiment que mon fils aurait préféré rester un enfant unique et que ma fille rame pour que son frère veuille bien jouer avec elle. »

On imagine aisément la tristesse d’Isabelle, constatant cette indifférence de son aîné envers sa soeur…

D’où vient la complicité entre les frères et soeurs ?

J’aimerais commencer par vous dire que, selon Thomas Gordon, ce n’est pas au nombre de leurs disputes que se dessine la relation future de nos enfants, mais plutôt au nombre de bons moments partagés.

Donc, plutôt que de vous focaliser sur les tensions, voyez tous les moments où cette complicité est déjà là.

Voyez tout ce que vos enfants partagent, ce qu’ils font ensemble, ce qui les unit, et construit peu à peu cette relation de fratrie qui aura toujours des hauts et des bas !

Ce qui ne veut pas dire que l’on ne doit pas quand même agir pour qu’ils se disputent moins (et/ou mieux !).

Ensuite, si vos enfants partagent peu de moments de complicité (comme dans le cas d’Isabelle ci-dessus), il suffit souvent d’un petit ajustement dans notre manière de faire.

Plus nous chercherons à imposer ces moments, moins cela fonctionnera.

En étant dans l’écoute, dans l’observation de ce qui se trame en toile en fond, dans une réaction mesurée et adaptée aux besoins de chacun, on ouvrira l’espace pour que chacun puisse trouver sa place dans la relation à l’autre.

C’est ainsi qu’après moins d’un mois dans la formation, Isabelle me raconte l’anecdote suivante, quasi-inimaginable un mois avant :

« Je ne vais pas écrire tous les exemples ici mais j’ai pu aussi aider mes enfants à désamorcer une dispute : 
Mon fils voulait jouer au camion mais ma fille à la dinette. 
Je leur ai demandé ce qu’ils pouvaient faire pour concilier les deux jeux et pour que cela fasse plaisir à tout le monde. 
Mon fils a alors proposé de jouer au livreur, ma fille faisait la cuisine, ils mettaient les plats dans des doggy bags et venaient me les livrer à la cuisine (pendant que je préparais le souper). »

Alors, je vous parle de comment agir ?

Deux manières d’agir pour que les enfants ne se disputent pas

Quand on identifie les besoins et les raisons derrière les disputes, on peut alors agir de deux manières : 

  • de manière préventive
  • de manière réactive

Réagir de manière préventive

Parfois, un sentiment de rivalité, ou de jalousie s’est installé entre nos enfants.

Il est alors d’autant plus important de savoir comment réagir à la dispute, car, plus on se placera en arbitre, et plus on aggravera les choses !

Mais avant même de parler de comment gérer les disputes, on peut facilement faire évoluer certaines de nos habitudes pour baisser le ressentiment, les frictions, et faire en sorte que nos enfants s’entendent mieux.

C’est une bonne manière d’enclencher un cercle vertueux :

si les conflits diminuent en nombre, toute la famille, parents et enfants, gardera plus d’énergie pour faire face à ceux qui se présenteront encore. 

Or, en tant que parent, on a vraiment des leviers sur lesquels on peut agir pour baisser la rivalité dans la fratrie, pour aider les enfants à se sentir écoutés… des leviers qui sont malheureusement souvent à l’opposé de ce que l’on a tendance à faire ! 

Car la rivalité vient aussi de certaines de nos réflexions, de nos attitudes, ou même de règles que l’on pose, sans bien réfléchir à leur implication…

Tout le module 3 de la formation « En finir avec les disputes dans la fratrie » est d’ailleurs dédié à ce que j’appelle l’environnement : tout ce qui vient autour des disputes, et qui va nous permettre de réellement baisser le ressentiment, les tensions latentes qui existent souvent entre nos enfants.

Quand j’ai découvert tout cela, je me suis vraiment demandé pourquoi on ne l’avait pas appris !

Vous voyez de quoi je parle ? Toutes ces prises de conscience qui nous viennent quand on chemine vers la parentalité positive, et pour lesquelles on se dit souvent : “Mais pourquoi personne ne m’a jamais expliqué ça avant ??”

Donc, si vous voulez déjà commencer, là, tout de suite, à modifier certaines de vos habitudes pour alléger l’ambiance, 

👉🏻 Téléchargez le guide “Disputes : 6 habitudes à modifier pour les diminuer”

Réagir de manière réactive

Vient le moment de la dispute… et là, il est bon d’avoir des billes. De savoir où on veut aller, et comment on va intervenir (ou pas).

Vous allez voir, dans la suite de cet article, que la manière dont on réagit à la dispute peut vraiment transformer ce moment difficile en une occasion magique !  

Alors, sans plus attendre, je vais vous confier cette approche qui change tout…

Les disputes sont des opportunités d’apprentissage

Oui, j’ai l’intention dans cette partie de vous aider à changer de regard sur les disputes.

Vous allez voir, c’est possible. 

Et rassurez-vous : ça ne veut pas dire qu’il faut garder les disputes dans la fratrie ! Ça va juste bouleverser un peu votre manière de les gérer…

Le manque de respect entre frères et soeurs

Dans le fond, vous savez très bien qu’une vie sans conflit, ce n’est pas possible. 

Le conflit fait partie des relations sociales, et on aura toujours des occasions d’être en désaccord, ou en décalage avec l’autre. Des moments où les besoins de l’autre ne correspondent pas aux nôtres. C’est également vrai entre parents et enfants d’ailleurs, et on sait bien nous-même comme c’est parfois difficile à gérer !

Face à ces situations, ce qui nous pose problème, en réalité, ce n’est pas le désaccord, mais bien la manière d’y faire face. 

Ce que l’on voudrait – en tout cas, je me raconte que vous vous dites ça vous aussi – c’est un monde dans lequel on peut gérer le conflit sans manquer de respect à l’autre. 

Voilà bien pourquoi la manière d’aborder les disputes dans la fratrie sont liées à notre style éducatif.

Vous êtes ici sur le chemin de la parentalité positive, et cette notion de respect de l’autre est précieuse pour vous, comme pour moi. 

Le modèle de la gestion des disputes

Le problème, c’est que ce n’est malheureusement pas le modèle que l’on reçoit en général dans notre société.

Donc, si on laisse les enfants avec ce qu’ils observent autour d’eux, ils apprendront à faire face aux conflits exactement comme ils l’observent, c’est à dire sans respect.

En réglant le conflit par la force, en fait. (qu’elle soit physique ou autre)

Je sais, j’exagère un peu…

En réalité, la gestion du conflit est entrée dans le programme scolaire au primaire !

Bonne nouvelle !

Sauf que… sauf que les adultes qui entourent nos enfants ne sont pas formés à ça…

Honnêtement les choses progressent, et les ressources à ce sujet se multiplient, mais il reste qu’ils ont grandi dans un monde dans lequel on ne le leur a pas appris, alors ils font comme ils peuvent, et ils réagissent eux-mêmes aux conflits avec leur approche du plus fort, en décidant à la place des enfants comment ça doit être réglé.

Bref.

Faut-il intervenir dans ces disputes entre frères et soeurs ?

Voici une question récurrente, et oh combien importante, que je reçois de la part des parents. 

Et la réponse classique à cette question est NON. Y compris sur des sites d’éducation positive.

C’est là que ce que je vais vous dire diverge. Ça va faire toute la différence.

Car, si je suis ce que je cherche à vous enseigner, ma réponse est oui. Un grand OUI !

MAIS

en fait, je devrais plutôt répondre à la normande : ÇA DÉPEND…

C’est vrai qu’on entend souvent qu’il vaut mieux ne pas intervenir dans les disputes entre frères et soeurs, qu’il vaut mieux laisser les enfants gérer leurs conflits seuls… 

Dans la théorie, je voudrais bien pouvoir dire ça aussi. Parce que je sais que les enfants apprennent par l’exemple. Ils voient, ils reproduisent, il leur suffit de s’entrainer. 

MAIS… si on reprend l’idée du modèle précédent, on s’aperçoit que ça ne peut pas marcher. 

Justement parce que si l’on n’intervient pas, nos enfants vont simplement reproduire le modèle reçu, qui leur montre souvent comment on gère le conflit par la force. 

Donc… il va nous falloir intervenir pour leur montrer une autre manière de faire.

C’est aussi simple que ça.

Intervenir de la bonne manière !

MAIS… mais si nous ne savons pas non plus faire autrement ? Parce que nous non plus, on ne l’a pas appris ? Serons-nous alors capables d’intervenir de manière constructive ?

Parce que là, je reviens à l’idée de départ : si vous intervenez pour jouer les arbitres… il vaut effectivement mieux se retenir ! (A condition que cela ne devienne pas trop violent, évidemment)

Jouer les arbitres risque plutôt de mettre encore de l’huile sur le feu !

Donc, si c’est possible, il vaut mieux s’éloigner que de venir arbitrer un conflit qui ne vous concerne pas. 

Cependant, dans ce cas, vous êtes sûr que vos enfants n’apprendront pas à régler leurs conflits respectueusement….

Alors, bien sûr, je voudrais vous encourager au contraire, à intervenir… à condition de savoir comment

Or, la gestion du conflit, c’est comme tout, ça s’apprend !! 

Donc, je résume : 

L’idée c’est d’apprendre la gestion du conflit, puis d’intervenir dans les disputes pour montrer aux enfants comment ça marche, et les aider ainsi à développer cette compétence, avant de se retirer et de les laisser gérer !

Et, franchement, cette compétence, elle leur sera utile à vie (et à vous aussi, au passage !).

Un apprentissage pour la vie

Pensez à toutes ces compétences que l’on voudrait que nos enfants acquièrent…

Il n’y a pas si longtemps, je vous parlais de l’outil des 2 listes, pour penser à notre parentalité à long terme…

J’ai envie de vous faire ici une petite liste des compétences relationnelles que nos enfants peuvent apprendre à développer au détour de leurs disputes : 

  • savoir dire non
  • exprimer ses besoins
  • négocier
  • écouter ses émotions
  • être sensible à celles de l’autre
  • avoir de l’empathie
  • identifier ses limites
  • savoir poser sa limite sans agressivité
  • faire des choix
  • prendre des décisions
  • envisager d’autre possibilités
  • tenir compte de l’autre
  • s’affirmer
  • trouver des solutions ensemble
  • ah, et puis savoir demander pardon ! 

Et voilà comment les disputes dans la fratrie deviennent de vraies opportunités d’apprentissage !

Franchement… Ça ne vous donne pas envie de les voir se disputer maintenant ?

J’ai demandé à Claire, maman de 2 enfants de 3 et 6 ans qui suit la formation “En finir avec les disputes dans la fratrie” quelle était sa plus grande prise de conscience à la fin du premier module, et voici ce qu’elle m’a répondu : 

“Voir les disputes comme des opportunités d’apprentissage. Et donc non seulement pas quelque chose à éviter à tout prix (possibilité de me débarrasser de mon héritage familial dans lequel j’ai appris à me taire plutôt qu’à dire mon désaccord) mais aussi carrément une opportunité de développer un tas de compétences.”

Alors bien sûr… on peut essayer de faire disparaitre les disputes sans passer par cette case “gestion de conflit”, mais qu’est-ce qu’on leur apprendra alors ? 

A refouler leurs opinions, à s’écraser ?

Ce serait quand même dommage de passer à coté de ces opportunités, non ?

Réconcilier les enfants

Je précise quand même un point qui n’est peut-être pas clair dans mes propos…

Il n’est pas question de conclure que les disputes, c’est génial, et qu’on veut continuer à en avoir dans la maison ! 

Non, ce que je veux dire c’est qu’au fur et à mesure que nos enfants développeront toutes ces compétences, les conflits se transformeront de moins en moins en disputes. 

C’est ça, l’idée !! 

On va les accompagner à ça.

C’est un vrai cercle vertueux pour sortir des disputes et que nos enfants trouvent leurs propres moyens de se réconcilier et de faire cohabiter leurs points de vue en cas de conflit.

L’apprentissage

Vous l’avez compris, maintenant. 

Notre rôle de parent, c’est de saisir l’opportunité des disputes pour enseigner toutes ces compétences à nos enfants. 

(Du moins quand on en a l’énergie – parce qu’on fait aussi ce qu’on peut)

Donc, oui, on va intervenir. 

Intervenir pour les encourager à s’écouter soi, puis l’un l’autre. 

Pour leur montrer comment exprimer ce qu’ils ressentent.

Pour les aider à choisir comment ils vont réagir à la provocation éventuelle de l’autre. 

Pour qu’ils sachent comment poser leurs limites. 

Pour qu’ils trouvent des solutions, ensemble.

Car ils en sont capables !! 

C’est pour ça que j’ai eu envie de créer la formation « en finir avec les disputes dans la fratrie », justement pour vous montrer comment faire tout ça, facilement, étape par étape.

C’est l’objet du module 2 de la formation.

Le moment où vos enfants vont gérer seuls leurs conflits

Peu à peu, vous verrez que vous n’aurez plus besoin d’intervenir, car vos enfants sauront trouver leur propre solution sans votre aide. 

Le dernier module de la formation “En finir avec les disputes dans la fratrie” s’intitule d’ailleurs “Savoir s’effacer”, pour identifier ce moment où on peut, en toute confiance, laisser nos enfants gérer ! 

Alors, non seulement vous pourrez savourer le calme dans la famille, mais vous pourrez aussi être fier de ce que vous aurez pu transmettre à vos enfants : des compétences pour la vie ! 

A vous : comment réagissez-vous aux disputes entre les enfants ?

Et voilà qu’on arrive au « dur ».

Ca a mis un peu de temps ? Oui, mais avant d’en arriver là, il fallait bien comprendre les dynamiques de cette relation frère/soeur. Et c’est seulement maintenant qu’on a mieux compris les points précédents qu’on est armé pour bien réagir en cas de dispute…

Disputes qui, d’ailleurs, devraient être moins fréquentes rien que par le fait que nos autres changements ont encouragé une relation plus harmonieuse.

Ainsi, si la relation entre les enfants est bonne, ils se disputent moins, et savent mieux gérer leurs conflits.

En général, on essayera donc de ne pas intervenir dans les conflits, et de les laisser développer leurs propres méthodes de résolution.
Il y aura évidemment toujours des cas où notre intervention s’avèrera nécessaire.
Dans ce cas, essayer de suivre les étapes suivantes :

1- Commencer par reconnaitre la colère de chacun envers l’autre, ça devrait déjà calmer un peu le jeu

2- Ecouter chaque version avec respect

3- Montrer qu’on s’aperçoit de la difficulté de la situation

4- Exprimer sa confiance dans le fait qu’ils puissent résoudre le problème seuls, et trouver une solution qui soit juste pour chacun d’eux (Si nécessaire, faire quelques suggestions)

5- Les laisser seuls faire les choix qui leur conviennent

Si on arrive au moment où ça dégénère déjà, on peut adopter une approche un peu plus interventionniste, d’abord en se renseignant : « Etes-vous en train de jouer ou de réellement vous battre ? », puis en rappelant la règle : « Ce n’est un jeu que par consentement mutuel. », et enfin, éventuellement : « Je comprends que vous jouez, mais c’est trop brutal pour moi. J’aimerais que vous trouviez une autre activité. »

Parfois, il faut intervenir plus fortement parce qu’on est déjà à un niveau avancé de la dispute, par exemple quand l’un est sur le point de taper sur l’autre !

Alors,
1- Ca peut paraître ridicule mais commençons par décrire la situation. Ça aide de se voir de l’extérieur pour se rendre compte de ce qu’on fait…
« Je vois un garçon qui s’apprête à taper sur l’autre !! »
2- Poser les limites
« Il n’est pas question de se faire mal ! »
3- Séparer les enfants pour les laisser respirer
« Je pense que vous avez besoin d’un moment de séparation pour vous calmer… »

Cela fait déjà pas mal de compétences à tester, et à mettre en place.

Le chapitre cependant ne s’arrête pas là. En fait, ça donne envie de séparer en plusieurs chapitres, parce que les situations sont multiples, et on trouve beaucoup de bons conseils ici.

Abordons donc ce que je vais appeler la

partie 2 : la situation récurrente

Ex : « Elle n’est jamais prête à l’heure de partir pour l’école.. »

Alors là, on peut commencer une démarche de resolution de conflit, dont les étapes proposées sont :
1- Organiser une réunion entre les protagonistes. Expliquer les raisons de la réunion et les règles de discussion.
2- Ecrire les sentiments de chacun, et ses récriminations, puis les lire à haute voix.
3- Laisser le temps à chacun de réagir à ce que l’autre a exprimé.
4- Inviter chacun à inventer des solutions. Tout écrire sans jugement.
5- Décider des solutions qui conviennent à tous.
6- Revenir dessus plus tard pour voir si ça a fonctionné.

Ça nous est déjà arrivé de mettre ça en place (On l’a fait dans cet exemple-là justement. Discutant avec Oscar -13 ans- et Alice -8 ans- de l’heure de départ pour l’école, du besoin de chacun, et comment l’autre peut s’adapter ou pas) et bien sûr, ça marche beaucoup mieux de parler du problème à froid, de prendre des décisions ensemble, et qu’ensuite chacun sache qu’elles sont les limites acceptables pour l’autre.

En revanche, on est très mauvais pour le suivi. Est-ce grave ? Je ne sais pas… Si le problème ne surgit plus, on peut penser qu’on n’a pas besoin de revenir dessus, mais en fait je trouve que
– il vaut mieux vérifier quand même après usage que les parties concernées sont satisfaites de l’aménagement, avant que le même problème ne se repose, ce qui peut être très frustrant !
– si le sujet ne surgit vraiment plus, ça vaut quand même la peine de prendre le temps de le noter, de féliciter les enfants, et de leur donner l’opportunité de se rendre que la méthode de résolution de conflit a fonctionné !

Rq : cette méthode est en fait la même que celle qu’on avait vue dans la fin du chapitre sur les alternatives aux punitions dans Parler pour que les enfants écoutent…

Partie 3 : au lieu de prendre partie…

Encore une fois, c’est aux enfants de résoudre la question. C’est sacrément difficile au quotidien, mais il faudrait que ce ne soit pas le parent qui impose, sinon, il est certain que l’un au moins va se sentir lésé (parfois les deux), et donc énervé et aigri, envers le parent, et envers l’autre enfant.

Si on se retrouve dans une situation où l’on nous demande de prendre partie, il vaut mieux énoncer la règle qui va leur permettre de conclure seuls :
« Si je comprends bien, Thomas, tu as besoin des crayons pour tes devoirs, et toi, tu voudrais finir de colorier.
Les devoirs ont toujours la priorité, mais Thomas, si tu veux trouver un arrangement avec ta soeur, tu peux. »
ou bien : « Tu voudrais emprunter cette chemise pour ta soirée, mais toi, tu ne veux pas la lui prêter parce que tu as peur qu’il l’abîme. Ecoute, c’est ta chemise et donc ta décision, c’est ton choix de discuter les choses avec ton frère. »

Bon, dans la pratique, je trouve que ça marche peu… Mais au moins ça permet de donner notre « décision » simplement en rappelant la raison, et les laisser la comprendre, plutôt qu’en l’imposant…

Partie 4 : Autres points intéressants

Comment encourager le partage ?
Puisque selon le point précédent, on ne force pas le partage, comment l’encourager ?
– en mettant les enfants en charge du partage quand on distribue quelque chose
– en mettant en valeur les avantages du partage
– en laissant le temps à l’enfant d’intégrer l’idée (« Il te dira quand il sera prêt à partager » – Ca ça marche pas mal !)
– en montrant son appréciation quand le partage vient spontanément
– en le modelant !

Décourager le fait de rapporter
Qu’un enfant rapporte les bêtises de l’autre ne peut pas contribuer à leur entente…
(On parle ici d’une bêtise qui n’embête pas l’autre)
Il vaut mieux ne pas l’encourager.
« Il a fait ça ? Dis-lui de venir me voir ! » n’est donc pas la bonne réaction : non seulement, ça donne satisfaction au rapporteur, mais en plus, ça l’implique dans un rôle qui n’est pas le sien !
Une réponse adéquate serait plutôt de lutter contre son instinct, et de dire :
« Je n’ai pas tellement envie de discuter avec toi de ce que ton frère fait ou ne fait pas… mais si tu veux me parler de toi, je serai ravie de t’ecouter ! »

Dans le cas où on doit voter, valider la frustration
Parfois, quand le groupe ne se décide pas, on procède à un vote. Pas de problème de fond, mais ça peut être une bonne idée de faire remarquer à tous : « Ok, voilà donc la décision, nous savons cependant que l’un de nous reste déçu parce qu’il avait vraiment envie d’autre chose. »

Encourager l’équipe
Et ce sera le dernier point : ne pas hésiter à remarquer les moments où les enfants fonctionnent bien ensemble !
« Vous avez fait ça ensemble ? Vous faites une sacrée équipe ! »
Comme quand Oscar et Alice ont fabriqué les déguisements d’halloween de leurs petits frères… Ils ont fait un boulot fantastique ! Comme quoi, c’est possible, ne pas en douter !

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