Archive d’étiquettes pour : conscience

« Tu devrais le punir ! », « C’est pas juste, il n’a rien eu ! »

Quand un enfant réclame une punition — pour lui ou pour les autres — il ne cherche pas forcément à faire du mal ou à créer un conflit. Il exprime bien souvent une logique qu’il a intégrée depuis longtemps : faire une erreur = être puni.

Et si, en tant que parent, on commence à s’éloigner de cette logique pour adopter une éducation plus respectueuse… cela peut être déstabilisant pour lui. Il ne comprend plus vraiment comment les choses fonctionnent.

Dans cet épisode, je vous propose d’explorer deux questions essentielles :

➡️ Pourquoi un enfant réclame-t-il une punition ? Qu’est-ce que cela révèle de sa vision du monde, de la justice, de la relation ?

➡️ Et surtout, comment répondre à ces demandes, sans céder à la punition ni balayer ce qu’il ressent — pour l’aider à entrer dans une nouvelle manière de vivre ensemble.

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Depuis que j’ai emprunté le chemin de l’éducation positive, j’ai senti que le rythme était une question qui revenait régulièrement. Une de mes phrases-clé d’ailleurs (que les parents qui suivent ma formation Point de Rencontre + connaissent bien), c’est : « La parentalité positive est une question de rythme. »

En effet, comment prendre le temps d’écouter nos enfants, de nous écouter nous-même, de prendre soin de notre relation, si chaque journée est un emploi du temps sous contrainte ?

Pendant ces vacances, nous avons choisi de ralentir. Cela nous arrive parfois. Et j’ai envie de le partager avec vous. D’abord pour vous en expliquer les raisons, ensuite pour vous montrer à quoi ça peut ressembler.

NOTE : cet article sera complété au fur et à mesure de nos vacances – mais seulement quand j’en aurai le temps ! (Vous l’aurez compris, je ne m’impose rien…)

Ralentir, un choix à contre-courant

Anecdote : une incompréhension classique sur le fait de ne pas avoir le temps

Hier soir, je donnais une conférence en ligne sur le thème « Encourager la coopération ».
L’une des participantes m’a demandé comment prendre le temps d’accueillir les émotions des enfants lorsqu’on n’en avait pas le temps.

Alors… d’abord il n’est pas forcément nécessaire d’avoir le temps pour accueillir… il s’agit d’abord de changer les mots qu’on emploie. Remplacer par exemple le « C’est pas grave ! » en « Ah oui, je comprends que tu n’aies pas aimé. »

Mais, c’est vrai, souvent la parentalité positive impose un autre rapport au temps. On en parlait déjà dans l’article « Question de ryhtme : ralentir ? » qui évoquait les concepts de slow life, ou de slow parenting.

S’en est donc suivi un échange autour du rythme. Pas le temps. Ralentir.
C’est vrai que c’est dur dans notre société actuelle, qui pousse à un rythme effreiné, je l’admets bien volontiers !

Cette participante me dit qu’il n’est pas possible pour elle de ralentir. Pas possible. Elle rentre du travail à 20h, et à ce moment-là, il faut juste que les enfants aillent au lit. C’est comme ça.
Sauf que… elle explique ensuite qu’elle ne travaille pas le mercredi, et qu’elle passe sa journée à les amener à gauche et à droite pour leurs activités…

Un choix délibéré

Et c’est là qu’on comprend qu’il y a aussi une question de choix.

Ces parents ont effectivement fait le choix de « remplir » le mercredi d’activités.
Avec toutes les meilleures intentions du monde. mais au détriment d’un ralentissement.

Je ne dis pas que c’est le mauvais choix, c’est peut-être celui qui leur convient, mais c’est un choix délibéré.

De notre côté, nos enfants n’avaient pas d’activité du tout quand ils étaient petits. Du tout.
Et bien sûr, sur un certain point, c’est dommage.
Ils n’ont pas appris à jouer au tennis, ou je ne sais quoi qu’ils auraient pu faire.

Mais… ils ont eu le temps de s’ennuyer, de créer, de jouer ensemble.

On ne peut pas tout avoir, et on choisit.

Est-ce que les enfants de cette participante tirent plus de bénéfices de leurs activités que ceux qu’ils tireraient d’une maman plus reposée et présente avec eux le mercredi ? Je n’ai pas la réponse. Mais je sais que « ce n’est pas possible de ralentir » n’est vrai que dans les contraintes que l’on se met.

Le lien avec les vacances

Un moment où on a souvent le choix en tout cas de ralentir ou pas, c’est le moment des vacances.

Nous, on aime bien découvrir de nouveaux endroits, et on n’a pas peur de faire de l’itinérance… on a parcouru énormément de kilomètres avec nos enfants, et ça ne nous fait pas peur.

Mais parfois, il est bon de privilégier autre chose. Le fait de prendre le temps. De laisser de la respiration. De ne pas seulement faire et faire, mais aussi être. Ensemble.

Ça me parait d’autant plus important que pendant les vacances, justement, nous sommes ensemble.
Ce qui veut dire que ça permet de partager, mais ça crée également des tensions!

C’est ce que me racontait Laure, et qui l’a poussée à s’inscrire à « En finir avec les disputes dans la fratrie »
« Mes enfants se disputaient beaucoup, et c’est souvent pendant les vacances que ça se cristallise parce qu’ils sont ensemble… et c’est dommage parce qu’on a envie de passer des belles vacances ! »

Donc, ce moment de respiration, il fait du bien à tout le monde, individuellement et collectivement !

Sortir du quotidien pour se reconnecter

La première tentation qu’on pourrait avoir, quand on décide de ralentir le rythme, c’est tout simplement d’éviter de partir en vacances !
Et c’est effectivement le choix qu’on fait parfois. On part un peu moins, on s’autorise des moments maison, on rentre un peu plus tôt.

Les préférences des enfants

Il faut dire que nos deux plus jeunes adorent rester à la maison.

Ça leur donne le temps de ressortir les activités qui ne sortent pas toujours, de trainer avec leurs BDs, de jouer dans leur chambre… bref, ils savourent l’absence de rythme et d’obligation !

Donc, ça nous encourage à respecter parfois cette envie.

L’importance du changement d’environnement

Mais on sait aussi que changer d’environnement permet de vivre autre chose !

Donc, si on part, c’est évidemment parce qu’on aime voir d’autres paysages, mais aussi parce que c’est ce qui crée de l’espace pour plus de connexion.

Je suppose que je ne suis pas la seule à vivre ça ! En restant à la maison, on reste dans nos routines et dans nos charges mentales… dans le rangement, les lessives, etc…

Quand on part, tout d’un coup, on est plus libre.

Le cadre inhabituel crée de l’espace et nous permet de partager d’autres expériences.

Les activités choisies

Quand on décide, comme c’est le cas cette fois, de faire des vacances « posées », on fait particulièrement attention au rythme.

On va alterner les journées avec activité (randonnée en particulier… parce que notre destination est juste magnifique !), et les moments de détente, autour d’un puzzle, d’un jeu de société ou d’un livre.​..

C’est seulement pendant ce type de vacances qu’on choisit une destination, pour y rester le plus de nuits possible. (Comme notre destination est un peu loin, il nous faudra 2 nuits à l’aller, et 1 au retour quand même…).

Ça permet aussi moins de logistique de bagages, de courses, et de se sentir un peu plus vite « comme à la maison » !

Et sur le trajet…

Et dès le trajet (bon ça, en vrai, c’est aussi le cas dans les vacances itinérantes), on commence les activités de connexion, puisqu’on en profite pour lire un livre ensemble !

On a commencé à lire la série « Alma » de Timothée de Fombelle l’été dernier, et on n’a toujours pas fini, parce qu’on le lit avec Alice qui est entre-temps partie à l’université… on en est à la fin du tome 2.

Les tomes 2 et 3 partent donc avec nous, et je me réjouis de les reprendre !

C’est un rituel familial auquel on tient tous depuis des années…

Carnet de bord de nos vacances en Écosse

Nous sommes déjà allés en Ecosse à la Toussaint 2023.
Cette fois, notre objectif est clair : on voulait voir l’île de Skye !
On a donc réservé une maison dans un coin isolé de l’île… on va être bien, mais c’est un peu loin, il faut donc compter le trajet dans les vacances…

Mardi 8 avril : route Londres-Lancaster – départ vers 15h30

Un horaire de départ un peu surprenant, mais dû à nos contraintes externes : Nicolas était en réunion à Paris la veille et le matin, et revenait par le train en début d’après-midi.

De mon côté, je travaillais encore mardi matin, avec même une séance d’accompagnement en ligne des parents de Point de Rencontre + pendant la pause déjeuner.

Malgré ça, on a eu une organisation au top !!

Pour commencer, le matin, avant que je me mette à mon bureau, on a réparti les tâches entre Alice, Léon, Anatole et moi. (Pour rappel, au moment où j’écris ces mots, ils sont respectivement 18, 13 et 11 ans).

Entre autres choses, Alice a préparé le déjeuner, et Anatole s’est porté volontaire pour faire des quiches pour le soir, car on savait qu’on n’arriverait pas tôt.

Tout le monde a été super efficace, j’ai été bluffée !
Tellement qu’on avait déjà chargé la voiture à 15h, quand Nico est arrivé.

Le temps qu’il se change, et prenne un café, on est parti vers 15h30, pour 4h de route environ + un arrêt pour charger la voiture (électrique), jusqu’à Lancaster.

Et dans la voiture, on a pu reprendre la lecture d’Alma !

Arrivée vers 20h30 – avec une bonne répartition des rôles.
On voit que nos enfants sont rôdés maintenant, et c’est bien agréable.

Pendant qu’Anatole et moi préparions les lits, Nico est allé brancher la voiture et Alice et Léon préparaient la table.

C’était assez marrant de découvrir les quiches qu’Anatole avait conçu avec tout ce qui restait dans le frigo : c’est la première fois que je goûtais des bouts de radis dans une quiche !!

Mercredi 9 avril : route Lancaster-Invergarry – tout en prenant le temps

Ce mercredi est une journée complète de route… mais on trouve le temps pour des pauses.

D’abord, on commence par sortir petit-déjeuner en ville, ce qui nous permet d’avoir un aperçu de Lancaster.

Ensuite, de la route bien sûr, tout en équilibre entre moments lecture tous ensemble, et moment chacun dans son coin pendant lesquels les enfants, principalement, écoutent de la musique.

Ce qui rythme nos arrêts, c’est la charge électrique de la voiture.

Alors, on essaye de calculer et de bien viser.
Là, on fait une pause à Glasgow (ça y est, on est en Ecosse !), et on en profite pour

1- déjeuner au restaurant (et rire de l’accent devant lequel on est un peu perdu…)

2- acheter un jeu de société (Anatole n’a pris que de « petits » jeux, et on aime aussi les jeux plus ambitieux, c’est l’occasion d’enrichir notre collection).

Rien de spécial dans notre après-midi, mais nous arrivons le soir dans un genre d’auberge de jeunesse un peu isolée, où l’on dort, après un dîner très basique, dans une chambre familiale.

Episode du choix du lit

Je ne vais pas vous faire croire que tout se passe toujours sans conflit… Bien sûr qu’il y a parfois des tensions !

Ce soir-là, débat autour du choix du lit.
Chacun des enfants voudrait prendre le lit qui est au dessus du nôtre, nul doute parce qu’il est un peu original (un lit simple au dessus d’un lit double, avec une échelle/escalier)

Alice, évidemment, se retire très vite de la discussion : à 18 ans, on sait qu’on peut mettre son énergie ailleurs…

Mais Léon et Anatole tournent un peu en boucle dans leurs arguments, et n’arrivent pas à trancher.

J’aime éviter d’intervenir dans ces situations, pour qu’ils trouvent leur propre solution. Mais là, c’est vraiment bloqué.
Nico et moi prenons donc une décision : c’est Anatole qui sera au dessus de nous.

Je leur dis quand même que je me sens un peu déçue qu’aucun des deux ne décide que le choix du lit ne vaut pas cette tension…
Cela fait probablement réfléchir Anatole qui, pendant que Léon prend sa douche, me dit : « Finalement, je regrette de m’être battu pour ce lit. C’est vrai que ce n’est pas si important ! Je vais le lui laisser. »
Quelle n’est pas la surprise de Léon de trouver son frère dans l’autre lit quand il sort de la salle de bain !

Ouf.

Jeudi 10 avril : on arrive sur l’île de Skye !

Le matin

Notre lieu pour la nuit n’est qu’à 2h30 de notre destination, mais nous avons bien l’intention de prendre notre temps pour l’atteindre.
Tout d’abord, petit déjeuner tranquille. (et simple)

Puis, tout en entamant le tome 3 d’Alma, on avance donc entre les lochs vers le pont de l’île de Skye.

Premier arrêt impromptu au bord de la route, pour voir la végétation qui se reflète dans l’eau.

Bon sang, c’est tellement beau que je sens comme une montée d’émotion interne ! Ça me fait rarement ça, je vous assure, mais là, clairement, je nourris des besoins de beauté et de grandeur, dont je n’étais même pas vraiment consciente !

On reste un peu au bord de l’eau, et c’est tout bête, mais c’est le vrai début de notre escapade écossaise pour tout le monde.
Comme le lancement officiel des vacances !

C’est d’ailleurs au bord de ce loch qu’on prend notre première photo de famille, qui vient en tête de cet article.

On fera un autre arrêt rapide sur le parking d’un château populaire, mais on n’y restera pas.
Ça n’a pas, pour nous, la magie de ce loch où nous étions seuls…

On fera un autre arrêt rapide sur le parking d’un château populaire, mais on n’y restera pas.
Ça n’a pas, pour nous, la magie de ce loch où nous étions seuls…

On fera un autre arrêt rapide sur le parking d’un château populaire, mais on n’y restera pas.
Ça n’a pas, pour nous, la magie de ce loch où nous étions seuls…

Enfin, avant d’aller vers sur Skye, on fait un détour par un village côtier très joli, dans lequel la marée basse nous permet de pique-niquer sur une petite île de la baie.

Quelle chance au niveau temps !! Du vent, certes, mais un soleil magnifique !

Enfin, avant de rejoindre Skye, un détour vers un village côtier, où nous pique-niquons au soleil.
Quelle chance au niveau temps !!

L’après-midi

Ça y est ! Cette fois, en début d’après-midi, nous sommes vraiment sur l’île de Skye.
(on remarque au passage que s’exposer à des langues étrangères peut aider à l’orthographe dans notre propre langue . En anglais, si on ne l’entend pas, on voit le « s » de « isle » dont l’existence pointe son nez dans l’accent circonflexe de « île »…)

On passe d’abord par la partie sud-ouest de l’île pour une visite de distillerie (sans Anatole qui n’a pas l’âge…).
Enfin, on remonte vers le nord et le cottage qu’on a réservé.

Une bien belle journée !

Vendredi 11 avril : Rando le matin – Relax l’après-midi

Suite à venir

Petit billet d’humeur ! (et un peu de TDAH…)

Aujourd’hui, je vous livre une phrase qui nous suit depuis des années, et c’est la suivante :

« S’il était en fauteuil roulant, on lui demanderait pas de courir ! »


D’où me vient cette phrase ? Je ne sais pas.
Mais je me vois encore échanger là-dessus avec mon mari Nicolas il y a presque 10 ans, alors que l’on s’agaçait sur le comportement de notre jeune ado Oscar. (22 ans aujourd’hui).

Parmi les traits de caractère adorables de notre bambin… celui de perdre régulièrement ses affaires.
Qu’est-ce que c’était agaçant !!

Il nous a fallu du temps pour admettre que c’était vraiment difficile pour lui.
Et pourtant… on aurait pu penser qu’avec une mère qui elle-même… hum… bref… on aurait été plus tolérant !
Mais ça restait difficile.

Cette phrase, sur le fauteuil roulant, elle me permettait de me mettre un peu plus dans une posture d’acceptation.
C’est de là que je pouvais alors essayer de le soutenir et de l’aider à développer des compétences, plutôt que de basculer encore dans les reproches.

Alors bien sûr, parfois, ça me demandait de respirer et je sais que j’étais un peu dans une « fausse acceptation »
👉🏻 Voir à ce sujet l’article sur la fenêtre d’acceptation

Mais quand même… peu à peu j’ai appris à mieux comprendre et accepter le fonctionnement de mon fils.

Et puis, il ya quelques années, je suis tombée sur une BD d’Emma, qui parlait du TDAH.

👉🏻 La BD d’Emma

Waouh, ça a été comme une révélation ! Voici ce que je vivais !!

Depuis, tout semble plus simple, (toujours compliqué, hein… mais plus simple quand même) dans ma relation à moi-même et l’acceptation de certains comportements d’Oscar.

Et heureusement, en fait, que ce concept a croisé ma route, parce qu’on peut dire que ça nous aide aussi sacrément avec notre plus jeune, Anatole – 11 ans.
Si vous voyiez la vitesse à laquelle Anatole perd le fil de ce qu’il est en train de faire…
C’est tellement difficile de ne pas lui renvoyer une image négative de lui-même..

Je comprends bien aujourd’hui que le fait de poser une étiquette sur un enfant puisse faire débat.
Doit-on chercher à savoir si l’enfant est TDAH ou pas ? Est-ce que ça ne risque pas de l’enfermer ?
Peut-être… et en même temps… j’ai le sentiment que ça nous a vraiment aidés.
A intégrer quelque chose.
Est-ce qu’on enferme dans une case un enfant qui est en fauteuil roulant ?
J’espère que plus vraiment !! Mais on peut en tenir compte pour adapter certaines choses du quotidien.

Voilà pourquoi je vous encourage, si vous vous posez des questions, ou si vous connaissez quelqu’un qui présente un Trouble de l’Attention, avec ou sans Hyperactivité, de voir au moins certaines des interventions du

👉🏻 Grand sommet TDAH

du 31 mars au 4 avril 2025

A bon entendeur…

Pourquoi nos enfants défient-ils notre autorité ? Sont-ils vraiment désobéissants… ou simplement désorientés ?

Dans cet épisode, je m’inspire du début du livre L’Autorité bienveillante de Kim John Payne pour explorer cette question essentielle. Trop souvent, nous voyons l’opposition de nos enfants comme un problème à corriger, alors qu’elle peut être le reflet d’un besoin plus profond : celui d’être guidés avec clarté et assurance.

Je vous invite à un voyage au cœur de l’éducation positive, où il ne s’agit pas d’imposer ni de laisser faire, mais de trouver cet équilibre subtil entre fermeté et bienveillance. Parce qu’un enfant qui semble désobéir cherche peut-être simplement un repère solide… et c’est à nous, adultes, de lui offrir cette sécurité.

🎧 Prêt(e) à changer de regard sur l’opposition de votre enfant ? Appuyez sur play !

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Nos enfants font régulièrement face à des situations qui leur donnent un modèle loin de ce que nous aimerions transmettre. Comment les aider à prendre du recul, à voir les choses autrement, pour éviter que ça devienne également leur norme, sans pour autant repousser et dénigrer les autres ? Une question délicate à laquelle j’essaye de répondre ici.

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En tant que parents, nous faisons de notre mieux pour transmettre des valeurs qui nous tiennent à cœur. Mais nos enfants grandissent dans un monde qui ne reflète pas toujours ces principes. Que ce soit à l’école, chez des amis ou en famille, ils sont exposés à des comportements et des attitudes qui nous échappent.

Dans cet épisode, je partage des exemples concrets de situations que j’ai vécues et qui ne correspondaient pas à ce que je voulais transmettre à mes enfants. On explore pourquoi ces situations peuvent être difficiles à gérer en tant que parent et pourquoi elles soulèvent autant de questions.

👉 Et vous ? Quelles sont les situations qui vous challengent dans l’éducation de vos enfants ? Venez me raconter en commentaire, je suis curieuse de savoir comment vous réagissez quand vos enfants font face à des influences qui ne vous ressemblent pas.

📌 Dans le prochain épisode, je vous expliquerai comment engager la discussion avec vos enfants pour les aider à comprendre et naviguer ces différences.

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Quand nos parents ont des attitudes qui ne correspondent pas à ce que nous cherchons à transmettre à nos enfants, pas toujours facile de savoir comment réagir !

Voici un cas pratique, et quelques pistes…

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 Si vous préférez lire, en voici également la retranscription.

Bonjour les parents qui cheminent ! 

Aujourd’hui, je voudrais vous parler de cette situation que vous avez peut-être déjà vécue ou en tout cas, vous êtes nombreux à avoir vécue. C’est celle où nos parents réclament un bisou à nos enfants pour dire bonjour ou au revoir. 

Et alors qu’on a appris à nos enfants qu’ils n’étaient pas obligés d’embrasser qui que ce soit, nos parents insistent, voire font du chantage pour obtenir ce bisou. Et on ne sait plus trop comment se positionner par rapport à nos parents qui ne veulent rien entendre, par rapport à nos enfants, à qui on veut apporter de la sécurité, etc. 

Comment on fait ?

L’exemple d’une mère face au chantage du grand-père

La raison pour laquelle je vous parle aujourd’hui de cette situation, c’est parce qu’elle nous a été rapportée récemment par un membre de la formation Point De Rencontre, avec sa fille justement, dont le papi lui dit qu’il veut un bisou au moment de partir pour dire au revoir. 

La fille qui a déjà été sensibilisée à cette question du bisou et du choix lui répond qu’elle n’est pas obligée de lui faire un bisou en cherchant d’ailleurs l’appui de sa maman. C’est une bonne nouvelle : ça veut dire qu’elle a intégré ce choix.
La maman confirme d’ailleurs avec assurance devant son père que, non, elle n’est pas obligée de faire un bisou

Et le père du coup bascule dans : “Ok, mais dans ce cas, moi, je ne suis pas non plus obligé d’aller te chercher à l’école au lieu que tu ailles à la garderie”.
Et la maman, toujours dans l’assurance, dit “Pas de chantage ici. Si c’est comme ça, elle peut effectivement aller à la garderie.”
Seulement… la petite fille n’a pas envie d’aller à la garderie. Donc, elle va finir par faire le bisou à son papi !

Comment on réagit, comment on discute avec les parents dans ces cas-là ?

Les enjeux de cette situation

Alors, il y a plein de problèmes dans cette histoire, effectivement, qui peuvent être adressés.
Il y a 

  • le problème du consentement, évidemment, dont on peut parler. 
  • le problème de la menace donnée ici par le grand-père qui est ce qui ressemble en fait très précisément à un chantage affectif
  • et comment mener une discussion pareille avec ses parents, ce qui est aussi un cas très délicat

Donc, j’ai envie de vous parler de tout ça aujourd’hui et vous me direz ce qui résonne en vous, ce qui vous parle et comment vous réagiriez dans une situation comme ça.

Enseigner le consentement dès le plus jeune âge

D’abord, le problème du consentement.

Effectivement, c’est une bonne idée d’enseigner à nos enfants qu’ils ne sont pas obligés de faire des bisous et qu’en tout cas, le fait de dire non est quelque chose auquel ils ont droit. 

Et d’ailleurs, vous pouvez aller voir mon article sur le consentement qui détaille le fait que le consentement ce n’est pas limité à l’intégrité physique, c’est aussi le fait de dire non à tout en fait.
C’est le fait de respecter le non des autres et le fait d’avoir le droit de dire non et d’être respecté dans ces moments-là, quel que soit le sujet dont on parle. 

Donc, un enfant qui dit non à faire un bisou, en particulier, puisqu’on est carrément dans la sphère physique, c’est une bonne idée de ne pas l’obliger pour qu’il sache qu’il a le droit de décider ce qu’il veut faire de son corps et qu’on va le respecter et qu’on ne va pas le forcer. Donc non, il n’est pas obligé de faire un bisou. 

L’apprentissage progressif de la liberté de choix

Ça ne veut pas dire pour autant qu’on ne va pas lui apprendre la raison pour laquelle le papi cherche à avoir un bisou. Ça ne veut pas dire qu’on ne va pas discuter de ce qui est chouette dans le fait de s’échanger des bisous. 

Ça veut dire qu’il aura toujours le choix de faire ou de ne pas faire en fonction des circonstances et ça, c’est préparer le chemin pour, quand il sera plus grand justement, ne pas tomber dans ces notions de chantage affectif tel que le fait le grand-père ici par exemple.

Préparer l’avenir : le problème du chantage affectif

Imaginons une fille qui ait 15 ou 16 ans et que, si elle est avec son petit ami.
Celui-ci lui demande d’aller un peu plus loin et elle dit non parce qu’elle n’est pas prête à ça à ce moment-là.
Imaginons qu’il réagisse en lui disant : “Alors, tu ne m’aimes pas en fait…” ou alors : “D’accord effectivement, tu n’es pas obligée, mais moi, je ne suis pas non plus obligé de… [quelque chose qui lui plaît à elle]”. Ça veut dire qu’elle va avoir l’impression que pour avoir ce qu’elle veut ou pour faire plaisir ou pour continuer d’être aimée… elle devra s’exécuter.

C’est pour ça que je trouve que l’exemple du papi est un peu du chantage affectif. Parce que le fait d’aller chercher sa petite fille à l’école au lieu de la laisser à la garderie, c’est aussi le fait de choisir de passer du temps avec elle.
On espère, et j’en suis persuadée, que ce grand-père ne va pas seulement chercher sa petite fille pour lui faire plaisir à elle, il va chercher sa petite fille parce qu’il a aussi envie, ainsi que la grand-mère, de passer du temps avec elle.
Donc c’est un chouette moment en fait.
Et donc, il est en train de lui dire que “si tu ne réponds pas à mes demandes de bisous, je ne serai plus là pour toi.”
En fait, c’est un peu ça qu’il est en train de lui dire. C’est pour ça que c’est un chantage affectif.

Donc, on peut s’interroger effectivement sur ce que ça va encourager, développer comme attitude chez la fille quand elle aura 15 -16 ans, si on lui apprend que quand l’autre a la main et qu’il y a du chantage affectif, il faut se plier à son désir pour être aimée. Et on rejoint là la question du consentement.

Discuter avec ses propres parents : un défi complexe

Et en même temps, je sais que cette question du consentement, ce n’est pas la première fois qu’on en parle, et vous en entendez également parler ailleurs.
Donc, une des choses dont j’aimerais parler ici, c’est réellement la discussion avec les parents parce que ça, c’est vraiment quelque chose de compliqué et dont on parle moins souvent.

Le choix de préserver l’harmonie familiale malgré les désaccords

Une maman ancrée

C’est une chose, d’avoir des principes, d’être ancré dans ce qu’on veut développer et apporter comme valeur à nos enfants, comme l’est là, cette maman. 

Elle est très claire. Elle a déjà enseigné à sa fille qu’elle n’était pas obligée de faire des bisous et la fille le sait. Elle le confirme à sa fille quand elle le demande. Elle explique à son père qu’elle ne veut pas entendre de chantage. Donc, elle est très claire dans ce qu’elle cherche à transmettre.

Une possibilité : prendre de la distance

Et pour autant, quand le père insiste et qu’il dit que pour lui, c’est un bisou et c’est tout, cette mère se trouve un petit peu dépassée sur “comment je fais pour discuter avec mes parents là-dessus”. Parce qu’évidemment, une des solutions, c’est de prendre de la distance avec les parents qui ne suivent pas les mêmes principes qu’elle, de refuser clairement ce chantage-là en expliquant à la fille que tant pis, même si elle n’en a pas envie, il va falloir aller à la garderie pour ne pas tomber dans ce chantage-là. 

Mais vous voyez bien qu’il y a quand même plusieurs inconvénients à cette décision.

On peut parler des inconvénients pour la fille qui n’a pas envie d’aller à la garderie, mais on peut parler aussi des inconvénients de la relation de cette maman avec ses parents, de la petite fille avec ses grands-parents.
Donc, il y a vraiment des sacrifices à faire pour tenir à ces valeurs.

Chercher plutôt l’harmonie familiale

L’idée, c’est de voir comment on peut faire pour continuer à suivre ces principes et à transmettre ce qu’on veut à nos enfants, sans entrer au clash avec ses propres parents. 

Parce qu’en fait, c’est ça qu’on veut. On voudrait plus d’harmonie familiale entre toutes les générations quand c’est possible.
Ça ne l’est pas toujours, mais ici ça l’est. 

Ici, on est dans une famille dans laquelle il y a déjà quand même pas mal d’harmonie puisque ces grands-parents vont régulièrement chercher leur petite-fille à l’école pour passer du temps avec elle avant de la ramener à la maison. 

Et de surcroît, j’ajoute que quand ils partent de là, ils veulent un bisou.
Ce qui, certes, nous gêne dans cette situation parce que la petite-fille n’en a pas envie et qu’on ne veut pas la forcer, mais ça veut aussi dire qu’ils sont attachés à cette petite fille. 

Donc, c’est vraiment là-dessus que j’ai envie de passer du temps, comment on fait pour discuter avec nos parents quand on a des principes différents.

Comprendre la posture de l’autre

Différencier besoin et stratégie

Ça rejoint un petit peu mon article – si vous l’avez lu – sur le fait de parler du désaccord éducatif dans le couple en fait, c’est-à-dire que dans les deux cas, on est dans un désaccord.
Alors certes, on n’est pas dans le couple, on est avec nos parents, mais on est dans une approche qui est différente et donc, on pourrait penser qu’il y a un vrai conflit fondamental. 

En réalité, les parents et la maman ont ici des stratégies différentes, mais pas forcément des besoins qui sont très différents.Et quand on arrive à trouver quels sont les besoins derrière les comportements des gens, on arrive beaucoup mieux à s’écouter. 

L’impasse du jugement sur le comportement

C’est que la difficulté, là, c’est qu’on a l’impression, si on reste au niveau superficiel, que si la maman dit à son père : “Non pas de ça chez nous . Ces méthodes-là, elles ne sont pas adaptées, ce n’est pas comme ça que je veux éduquer mes enfants, etc..”,  on se retrouve avec une opposition claire et franche, avec des reproches sous-jacents sur la méthode des parents.
Ça peut même sous-entendre que la façon dont eux-mêmes ont élevé leurs enfants n’était pas adaptée.
(et là je vous encourage à aller lire l’article sur « De mon temps… » : nos parents ne comprennent pas la parentalité positive.) 

Or, évidemment, on le sait, ils ont fait de leur mieux avec ce qu’ils savaient à ce moment-là. Même s’ils ne se remettent pas en question aujourd’hui.
Forcément, c’est quand même compliqué de se remettre en question. C’est toujours compliqué de se remettre en question même quand on est dans une situation de le faire. Ça l’est presque encore plus quand on ne peut pas corriger ce qu’on a fait. C’est quand même plus facile de penser que notre méthode est bonne, parce que sinon, on tombe tout simplement dans la culpabilité.

Donc l’idée n’est pas d’y aller de façon frontale. L’idée, c’est d’essayer de défendre nos valeurs tout en rejoignant l’autre. Et pour ça, on va faire deux choses. Ou plutôt deux fois la même, mais de façon symétrique.

Aller sur la colline de l’autre

La première, c’est qu’on va réellement essayer d’analyser la situation vue de la colline de l’autre, comme on dit en Communication NonViolente.

C’est-à-dire, on se met à la place du grand-père et on voit quelles sont (ce que moi j’appelle) ses raisons positives.
C’est un terme qui est un peu du jugement quand on dit “positif”, donc ce n’est pas un terme de Communication NonViolente. Mais ce que j’appelle les raisons positives, c’est en fait ce qui anime le grand-père dans cette situation à utiliser cette stratégie. 

Marshall Rosenberg, fondateur de la communication non-violente, disait : “tous nos comportements cherchent à nourrir des besoins, et quelque part, ça, c’est toujours une raison positive d’agir. Et quand on va chercher le besoin derrière, on va rejoindre l’autre.” 

Donc, là en l’occurrence, le grand-père, on peut s’imaginer quelles sont ses raisons positives, quel besoin il cherche à nourrir quand il demande un bisou de sa petite fille. 

Les “raisons positives” du grand-père

Il cherche du lien, il cherche de la connexion, il cherche de la tendresse, il cherche de l’amour. Il cherche à montrer son amour quand il demande un bisou à sa petite fille. Il y a vraiment un côté tendre pour lui qui transmet son amour. 

Peut-être même que le langage de l’amour de ce grand-père, ce sont justement les gestes, et qu’il ne peut pas comprendre que sa petite fille, qu’il aime de tout son cœur, ne réponde pas à cette demande d’amour. 

Peut-être qu’il se sent rejeté.
Attention : “rejeté” n’est pas un vrai sentiment, mais pour lui, c’est un geste de rejet d’avoir sa petite fille qui lui dit non, comme si elle ne l’aimait pas. 

Donc, il y a vraiment cette question-là, c’est vraiment une stratégie, c’est-à-dire le fait qu’elle fasse un bisou, c’est une stratégie.
Et on peut s’opposer à la stratégie.
En revanche, on peut très bien rejoindre le père dans tout ce que cette stratégie permettrait de nourrir. C’est quand même chouette, cette intention qu’il a, ce grand-père, de se connecter à sa petite fille et de lui montrer tout son amour !

Ouvrir un dialogue respectueux et constructif

Commencer par ces “raisons positives” pour rejoindre l’autre

Donc, déjà, quand on va commencer la conversation avec lui, si on décide de le faire, on va commencer par recevoir ça. 

On va commencer par lui dire, “Tu sais, papa, je vois tous les moments que vous passez avec ma fille et le fait que tu aies envie de lui faire des bisous quand tu t’en vas, ça montre tout l’amour que tu as pour elle et l’amour que tu as envie de recevoir d’elle. Et je suis vraiment touchée de ça parce que c’est vraiment chouette pour moi de voir cette relation qui se crée entre ma petite fille et ses grands-parents.

Ce n’est pas le cas dans toutes les familles et je trouve ça génial que vous ayez l’opportunité de faire ça. 

Je comprends aussi que pour toi, les gestes sont importants et que ça transmet ça. Est-ce qu’il y a d’autres moments, il y a d’autres attitudes, il y a d’autres comportements de sa part qui te font ressentir l’amour qu’elle ressent pour vous ?” 

Et ça, ça pourrait déjà l’aider à s’ouvrir. 

Ouverture à d’autres stratégies

Déjà, on reçoit ce qu’il vit, on le rejoint dans ce qu’il est en train de recevoir et de vivre, donc déjà, c’est chouette, mais en plus, on l’ouvre au fait qu’il y a d’autres stratégies.

S’il y a d’autres moments, d’autres attitudes qui peuvent lui permettre de ressentir l’amour de sa petite fille, peut-être que ça lui facilitera le fait de s’éloigner des bisous.

Donc, déjà, ça, c’est le premier point. 

Exprimer notre point de vue

Clarifier ses propres raisons en tant que parent

Et le deuxième point, c’est que quand on va lui dire pourquoi pour nous, ce n’est pas d’accord, ce n’est pas ok, on ne va pas lui dire qu’on est contre sa façon de faire. 

On va essayer, là encore, de se connecter à nos propres raisons positives, c’est-à-dire qu’on va d’abord (d’ailleurs, c’est important avant la conversation) clarifier quelles sont les vraies raisons qui nous font trouver ça pas chouette.

Et on va les transmettre en partant de ça.
Sans nier l’autre. C’est-à-dire qu’on ne va pas lui dire :
“Oui, mais quand tu fais ça, ça va en opposition de…”
On va lui dire :
“J’entends ton point de vue et tout l’amour qu’il y a dans ta posture.
Et à la fois… et en même temps…”
Il n’y a pas de “mais” là-dedans, parce que “mais” ça oblitérerait la première partie. Les deux sont vrais en même temps.

Une base de co-création

Alors certes, quand on dit ça, on ne voit pas tout de suite la solution. Mais d’abord, on se rejoint, c’est ça en fait, la base du fait de passer au-dessus du conflit.

Si vous voyez dans mon article “les désaccords dans le couple”, vous verrez une image d’apprentie girafe qui est très forte pour montrer ça en fait. 

Soit on est dans l’opposition l’un l’autre et dans ce cas-là, personne ne rejoint l’autre ; soit on est juste dans l’écoute et on peut rejoindre l’autre ; soit, on est dans l’écoute mutuelle et là, on peut co-créer ensemble.

Cette co-création, elle demande l’échange. 

Donc, non seulement, on va l’écouter pour le rejoindre, pour créer la connexion, mais en plus, on va aussi expliquer le fait qu’en même temps, nous, on a d’autres raisons et également des raisons positives, même si ce n’est en pas ces termes-là qu’on va utiliser.

Choisir d’expliciter nos “raisons positives”

Donc, on va dire :
Tu vois en même temps, la raison pour laquelle nous, on a essayé de lui enseigner qu’elle a le droit de ne pas faire de bisou, c’est qu’en fait, on se dit que c’est hyper important de lui enseigner indirectement la notion de consentement.

On se dit que c’est important qu’elle sache qu’elle a le droit de poser des limites en particulier sur tout ce qui concerne son corps, qu’elle ne soit jamais obligée d’embrasser quelqu’un qui lui demande de l’embrasser si elle n’a pas envie de le faire.

J’imagine que le lien n’est pas évident pour toi peut-être, mais je me dis que si on ne la force pas à 5 ans, ce sera plus facile qu’elle ne s’y force pas elle-même quand elle en aura 15. Et pour moi, ça, c’est vraiment important qu’elle reçoive ça, est-ce que tu vois ce que je veux dire ?

Déjà ça, c’est une autre façon de lui transmettre nos raisons. 

Et puis, tu vois papa, quand tu lui dis que tu ne vas pas venir la chercher si elle ne fait pas de bisous, en fait, moi, ce qui me gêne dans cette façon de faire, c’est qu’ensuite, elle te fait un bisou juste pour que tu viennes la chercher.
Alors que moi, j’ai très envie qu’elle te fasse un bisou parce qu’elle a envie de te faire un bisou. Et je n’ai pas tellement de doute que ça viendra un jour si on lui laisse l’espace. J’ai envie qu’elle le choisisse. J’ai envie que ce soit quelque chose, qu’elle te rejoigne là-dessus. Et je crois très fort, en fait, qu’en ayant de la patience, ça viendra. Est-ce que ce ne serait pas plus riche pour toi ou plus joyeux qu’elle vienne le faire de gaieté de cœur plutôt que forcée ?

Voir émerger de nouvelles stratégies ensemble

Transformer le contre en pour

Voilà, c’est un peu ce que je me dis sur la façon dont on peut aborder la conversation en se rejoignant au niveau des besoins en fait.
Et des raisons positives pour montrer qu’on n’est pas du tout contre nos parents. On n’est pas contre ce qu’ils font.
On est avec eux, et en même temps, on a aussi du pour, pour nos enfants.

Et du coup, quand on arrive à se rejoindre, on peut dire :
“Mais du coup, je me demande comment on peut faire ?”

On n’est même pas obligé d’ailleurs, ce que je viens de dire sur… “ce ne serait pas plus joyeux pour toi ?, etc.” 

On peut même juste dire…
Et en même temps, moi, je me rends compte que c’est hyper important pour moi de lui transmettre le fait qu’elle a toujours le choix de ne pas embrasser les gens si elle n’en a pas envie, parce que moi, je veux que quand elle aura 15 ans, 20 ans, elle le sache, qu’elle ne se sente jamais forcée, et surtout pas par la peur, de ce qui peut lui arriver si elle ne le fait pas, tu vois ça pour moi, c’est vachement important.
Et du coup, je me demande comment on peut faire pour combiner, toi, le fait que tu aies envie de recevoir de l’amour de ta petite fille, et moi le fait que je lui transmette qu’elle ne cède pas au chantage des gens qui lui demandent de l’embrasser, comment tu vois les choses, toi ?

Voilà, et là, on peut entrer dans la co-construction. Là en tout cas, on a plus de chances. 

Avec la conscience que ça ne marchera peut-être pas…

Ce n’est pas évident que ça marche, hein !
Le père peut tout à fait rester bloqué en disant :
Mais attends, on ne parle pas des mêmes choses là, on parle d’une petite fille, ce n’est pas la même chose que l’ado, elle aura bien le temps d’apprendre, de toute façon ça fait partie de…”
Ou bien :
“Ah ouais, mais si on ne fait pas des bisous, alors maintenant, on fait quoi ?
On ne dit pas non plus bonjour, ni merci…

Bien sûr qu’il peut rester bloqué.
Mais en tout cas, on met plus de chances de notre côté pour que les choses se débloquent si on aborde les choses comme ça, que si on est en fait dans le reproche.

C’est ça qui est difficile en fait.
Quand on est dans une situation comme ça, c’est délicat de ne pas s’exprimer en reprochant à l’autre ce qu’il est en train de faire.

Voilà, je suis curieuse de savoir ce que vous en pensez. 

Une étape encore : la discussion avec l’enfant

En réalité, il y a un dernier aspect qui est intéressant à traiter, mais que je ne veux pas traiter là, parce que je vois que j’ai déjà duré un petit peu, mais dont je parlerai dans un prochain podcast, c’est celui de la discussion avec l’enfant.
Parce que là aussi, c’est intéressant.

On ne peut pas contrôler tous les gens autour de notre enfant. Et notre enfant, il va faire face à beaucoup de personnes autour de lui, qui ne suivent pas forcément les principes et les valeurs que nous, on cherche à transmettre.

Ça, on ne va pas le contrôler.
En revanche, notre zone de contrôle, c’est nous, et ce qu’on échange avec notre enfant. 

Donc, ce qui va être intéressant aussi là-dedans, c’est ce qu’on va faire de cette situation pour aider notre enfant à grandir, à observer et à apprendre. 

Donc, à partir de là, il y a aussi toute une phase de discussion avec l’enfant. Comment va se mener cette conversation-là, ce qu’on va en sortir, etc.

Voilà un beau sujet pour un prochain podcast !

Si vous avez des réactions, n’hésitez pas à commenter et me laisser vos propres avis sur les questions. 

Et si vous pensez que ce contenu peut aider d’autres personnes, partagez-le !

À très vite

Qui n’a jamais rêvé de devenir un parent zen ?
Je dis bien « devenir », en choisissant mes mots, parce que je sais aussi que personne ne l’est vraiment…

Parce que, clairement, la parentalité, c’est pas facile, c’est source de stress, et on est facilement mis à l’épreuve.

Je ne parle même pas de la pression ce cette injonction à être zen, qui rend les choses encore plus tendues, finalement.
Vous vivez ça, vous aussi ?

Dans cet article, je vais donc commencer par casser un peu cette idée de « zenitude » absolue, puis je vais quand même vous embarquer avec moi dans ces 3 habitudes qui pourraient bien vous aider…

Posons le contexte : les attentes du parent zen et les idées classiques

Afin que vous sachiez tout de suite où vous mettez les pieds, je vais commencer par les points suivants :

1- clarifions nos attentes en sachant qu’on ne sera jamais vraiment zen
2- voyons rapidement les premiers conseils classiques pour être zen – qui ne font PAS partie des 3 habitudes que je vais vous présenter

Le mythe du parent zen

Allez… ce n’est pas la première fois que je parle du mythe du parent zen, donc si vous voulez creuser, vous pouvez aller lire l’article du même nom !

Je ne sais pas vous, mais moi, je ne connais personne qui soit toujours zen. A moins – peut-être – d’être un moine bouddhiste, et encore… c’est l’image qu’on s’en fait, mais sait-on vraiment ??

En tout cas, partons, si vous le voulez bien, du constat que personne n’est tout le temps zen.
Et puis… voyons cette question que me suggère google : « comment rester zen avec ses enfants ? »
Ah ah… comment ça « rester » ? Donc déjà, on ne l’est pas vraiment, mais en plus il faudrait le rester quand on est mis à l’épreuve ?

Mais non ! L’idée n’est pas de « rester zen ». Ça, faut pas se leurrer.

Mais ça ne veut pas dire qu’il faut renoncer à savoir comment être zen, pas du tout !

Développer ces habitudes de parent zen dont je vais vous parler vous permettra d’avancer dans la direction qui vous inspire. Ça vous permet de progresser, pas à pas. Et ça, c’est déjà pas mal cool !


L’idée est donc de :

  • être PLUS zen que ce qu’on est
  • savoir comment se comporter dans les moments où on ne se sent pas du tout zen…

Dans cet article, je vais vous parler du premier point : comment être PLUS zen en tant que parent.

Pratiques classiques – autres que mes habitudes : méditation, respiration, etc…

Quand on parle d’habitudes pour être plus zen, on bascule souvent dans la douceur envers soi.

V

Méditation, respiration, yoga… vous connaissez sûrement déjà tout ça…

Je ne cherche absolument pas à discréditer ces méthodes qui sont réellement tout à fait pertinentes !

Cet article répond d’ailleurs au carnaval d’article lancé par le site habitudes-zen.net qui vous présente des tas de méthodes pour ça, et leurs bénéfices.Vous pouvez par exemple aller lire sur ce site l’article de Florine sur comment la méditation peut aider vos enfants à mieux gérer leurs émotions.

La pertinence de ces méthodes

Je sais que ces méthodes sont pertinentes, et j’essaye de les pratiquer comme je le peux également.
Pourquoi sont-elles pertinentes ? Parce qu’elles permettent de prendre soin de nous.

Et on le sait : c’est d’abord en prenant soin de nous qu’on va réussir à prendre soin de nos enfants

Donc, même si les habitudes que je veux partager aujourd’hui avec vous auront une application plus concrète dans votre rôle de parent, je vais commencer par ça quand même, avec toute l’honnêteté dont je sais faire preuve.

La méditation

Quand j’ai découvert la méditation, et en particulier la méditation en pleine conscience, j’ai voulu commencer par la pratiquer moi-même.
A l’époque, je m’étais lancé un défi : 8 semaines de méditation en pleine conscience.
Je l’ai bien suivi, et j’ai aimé le faire !

Mais après ce défi, peu à peu… l’habitude s’est désinstallée…

Et même si mes enfants connaissent cette pratique (en autres grâce au classique « calme et attentive comme une grenouille » d’Eline Snel), je dois avouer que nous ne méditons jamais en famille.

La respiration

Là encore, plusieurs pratiques de respiration s’offrent à nous, et je sais qu’elles peuvent être très efficaces.

J’aime particulièrement ce que propose la cohérence cardiaque, et, si je n’arrive pas, là à non plus, à être constante, c’est une pratique que je remets en place quand je sais que la période va être un peu dense.
Ça me permet de m’ancrer un peu et de baisser le niveau de stress.

En ce moment par exemple (peu de temps avant les vacances de Noël et pas mal de choses à faire…), j’ai une alarme qui sonne tous les jours à 15h pour m’encourager à respirer.
(mon mari s’est d’ailleurs moqué de moi le week-end dernier :
« Quoi ? Ça fait 24h que tu n’as pas respiré ? Ça doit être difficile… »)

Le yoga

Là encore, une pratique que je connais… J’ai fait des heures de yoga, et j’aimais ça, mais je ne garde pas la discipline sans être inscrite à un cours.
(C’est sûr que quand je vivais à Porto Rico, et qu’on faisait le yoga sur la plage, c’était plus motivant !)

Donc dans la théorie, oui : je me lève plus tôt, et je fais un peu de yoga pour bien commencer ma journée.
Dans la pratique, non.

3 habitudes que je mets VRAIMENT en place pour être un parent plus zen

et sans que ça ne me prenne plus de temps… (c’est ça qui fait que je les mets vraiment en place !!)

Habitude 1 : Respecter des temps de pause

S’il n’y avait qu’UNE habitude à garder, c’est celle du TEMPS DE PAUSE.

Ça n’a l’air de rien, c’est précieux.

Je vous explique. (Si vous suivez une de mes formations, vous connaissez sûrement déjà…)

Pourquoi un temps de pause ?

Il y a des moments où nos émotions prennent le dessus.
Et quand elles prennent le dessus, les hormones correspondantes inondent notre cerveau, saturent les connexions neuronales avec notre cortex pré-frontal, et on se retrouve « déconnecté ».

Dan Siegel (je vous ai déjà parlé de « Le cerveau qui dit oui », mais il en parle dès « Le cerveau de votre enfant ») fait un geste avec sa main pour montrer cette déconnexion : en gros, toute la partie pré-frontale – notre tour de contrôle – devient inaccessible.

Si vous voulez voir son explication à ce sujet : voici sa vidéo du « hand model of the brain » (en anglais).

C’est dans ces moments-là qu’on dit des choses qu’on regrette ensuite : parce qu’on a perdu le contrôle !!

C’est vrai pour nous, c’est vrai pour nos enfants.

Pour se « reconnecter », ou disons pour que notre cerveau se reconnecte, il y a plusieurs choses qui peuvent aider. (dont la respiration, et la pleine conscience… on y revient !).

Mais quoi qu’on fasse, le temps finira toujours par faire que nous redescendons.

La meilleure des pratiques parentales est donc de mettre en place un temps de pause.

Pour nous ET pour nos enfants.

Quand l’un (ou plusieurs) membres de la famille monte dans les tours, on fait une pause.

Comment le mettre en place ?

C

Ça a l’air simple, dit comme ça, mais bien sûr, c’est moins évident qu’il n’y parait.

Et pourtant, en mettant en oeuvre quelques principes, vous allez vite l’adopter.

D’abord, ça demande d’en parler en famille. Si tout le monde est d’accord sur la nécessité et les bénéfices de ce temps de pause, c’est plus facile…

Ensuite, ça devient une démarche d’entraide : chacun peut proposer un temps de pause à l’autre.

C

S

Ça demande également une attention à ce que l’on vit : accepter, quand on sent que ça monte, de se retirer de la situation (alors même qu’on a tellement envie d’avoir le dernier mot et de crier tout ce qui nous pèse !!).

Enfin, il va falloir laisser les autres prendre leur temps de pause (je crois que c’est ça le plus difficile pour moi… Pas envie de lâcher le truc quand mon fils me dit qu’il ne veut plus en parler à ce moment-là…)

Revenir sur l’incident

Tout ça ne veut pas dire qu’on cherche à éviter les conflits en s’interrompant dès que ça monte dans les tours et en mettant tout ça sous le tapis !

Ça veut plutôt dire qu’on veut gérer le conflit de manière constructive, pas en s’agressant.
(C’est d’ailleurs ce qu’on apprend dans la formation En finir avec les disputes dans la fratrie »)

Donc, une fois que tout le monde est redescendu, on peut reprendre la discussion, plus calmement.

Et voilà comment on est concrètement plus zen au quotidien !

Habitude 2 : Ecouter

La 2è habitude que j’ai vraiment envie de mettre en avant pour se sentir plus zen en tant que parent, c’est le fait d’écouter.

C’est une vraie difficulté d’écouter… Bizarrement, ça ne correspond pas du tout à ce qu’on appris, et on rencontre sur notre chemin des tas d’obstacles à l’écoute.

Il ne se passe pas une semaine sans que je parle d’écoute avec l’un des parents des formations des 6 doigts de la main.

Pourtant, quand on y parvient, ça change complètement la dynamique.

Exemple concret

Un exemple, tiré d’un partage d’une maman membre de Point de Rencontre qui date d’hier (je ne vous mens pas quand je vous dis que ce sujet revient tout le temps !) :

Elle rentre du centre aéré avec ses 2 enfants. Les enfants se disputent : l’un semble chercher l’autre, l’autre s’énerve et cherche à le taper… bref, une ambiance plus que tendue.
Une situation dans laquelle beaucoup de parents réagiraient probablement en durcissant le ton, avec une phrase telle que : « Ça suffit maintenant ! ».
Mais cette maman choisit de calmer le jeu, en recevant ce que vivent ses enfants, en verbalisant qu’ils étaient énervés, et qu’elle le comprenait.
Alors seulement, son fils change de cible… Au lieu de chercher à taper son frère, il dit « J’en ai marre, je suis tout le temps agressif, j’embête tout le monde ! »
Voyez-vous le basculement ?
Si cette maman était passée en mode « reproches », ça aurait servi une belle excuse à son fils pour trouver un autre ennemi.
Là, entendu dans sa colère, il a l’espace pour prendre ses responsabilités et s’observer lui-même.
Cela lui permet même de tendre la main en partageant le fait qu’il ne se comporte pas comme il l’aimerait lui-même…

Alors, l’écoute va pouvoir se prolonger. Quand l’enfant redescend dans ses émotions (voir point précédent !), cette maman va pouvoir se poser et l’écouter encore. Essayer de comprendre avec lui ce qu’il se passe dans sa vie pour qu’il se retrouve si souvent à agresser les gens.

Sans nier ce qu’il dit, mais en faisant preuve d’empathie.
Je pense à des phrases comme :
« Tu as l’impression que tu es souvent agressif ? »
« C’est plus fort que toi, c’est ça ? »
« J’imagine que ça doit pas être facile pour toi d’avoir cette image-là de toi ? »

« 

Ces interrogations permettent d’être dans le lien, de chercher à rejoindre l’autre, afin de pouvoir faire équipe avec lui.

Ca prend pas plus de temps que de rentrer dans une lutte de pouvoir, et c’est beaucoup beaucoup plus zen !

Et quand l’enfant ne veut pas parler ?

Il y a des moments où nos émotions prennent le dessus.
Et qu

Parfois, on est plein de bonnes intentions, mais on a en face de soi un enfant qui répond peu.

Si c’est le cas chez vous, voici quelques conseils pour écouter un enfant qui ne veut pas parler.

Habitude 3 : Choisir ses pensées

Enfin, j’ai envie de vous parler des pensées.

Nos pensées créent nos sentiments

Dans la vie, on traverse tous des situations agréables, ou désagréables, c’est selon.

Notons déjà que notre jugement sur ces situations dépendent de chacun. De nos sensibilités (moi, par exemple, je déteste le bruit, et je n’aime pas trop le monde… j’ai donc du mal à apprécier un festival), et de nos pensées.

Oui, de nos pensées : face à une situation, nous avons des pensées qui naissent (parfois inconscientes), et qui créent nos sentiments.

On va donc être déçu quand on se dit que « il aurait pu… » ou « ce serait la moindre des choses »
On va être frustré en se disant « j’y arriverai jamais ! »
(et c’est là qu’Anatole me dit : « Maman, je te rappelle que ta guitare n’a pas la télécommande de tes émotions. » – Merci mon fils de me rappeler les principes de la responsabilité émotionnelle !)

Les pensées qui nous empêchent d’être zen

Il y a des moments où nos émotions prennent le dessus.
Et qu

Pensez-y justement : dans les moments où vous n’êtes PAS un parent, qu’est-ce que vous vous dites ?

J’imagine (je brode d’après expérience…) que ça peut être quelque chose comme :

« Non, mais c’est pas possible, on en a parlé 20 fois déjà ! »

« Combien de fois va-t-il falloir que je le répète ? »

« Il le fait exprès ? »

« Mais qu’est-ce qui lui passe par la tête ? »

Vous vous reconnaissez ?

J’ai même entendu le père d’une fille de 17 ans me dire : « Elle nous a fait un évanouissement avant son examen. » – vous notez le « NOUS » dans cette phrase ? Comme si sa fille le faisait contre ses parents…

Vous vous reconnaissez ?

Soyez attentif à ce qui se joue en vous dans ces moments-là, et vous comprendrez mieux d’où viennent vos difficultés !

Et encore, je ne parle pas des moments où ces pensées sont carrément exprimées à nos enfants

Choisir des phrases-clé à adopter comme pensées

Pour sortir de ça, il s’agit d’adopter d’autre pensées, qui vont nous permettre de poser un regard différent sur la situation et « rester » beaucoup plus zen, justement !

Choisissez une formulation qui vous parle, et répétez-la, comme un mantra auquel vous raccrocher !

Je me rappelle encore d’une de ses premières pensées aidantes, que mon mari et moi avions adoptée il y a des années, quand notre fils Léon débordait :

  • « Il ne NOUS fait pas passer un mauvais moment, IL en passe un. »
    (Bon, ça donnait mieux en langue originale : « He’s not giving us a hard time, he’s having one. »)

En fonction de ce qui vous parle, ça peut aussi être :

  • « Il fait de son mieux. »
  • « Il est en train d’apprendre. »

Ma dernière en date, qui découle du livre Chasseur Cueilleur Parents, dans la partie sur les Inuits, c’est :

  • « Mal = Normal »
    Comprendre par là qu’il est normal que les enfants se comportent mal . Quand ils ont une attitude inappropriée, c’est qu’ils ne savent pas encore faire autrement.

Tiens, ça pourrait d’ailleurs aussi être :

  • « Voilà quelque chose à apprendre »

Et chez vous ?

Si vous êtes arrivé jusque là, dites-nous donc avant de partir :

1- ce que vous mettez en place chez vous pour être plus zen

2- ce qui vous inspire dans les habitudes évoquées ici et que vous aimeriez tenter, ou adapter….

Ç

Ça contribuera à aider tout le monde !

Le consentement : un mot de grands… mais qu’on aimerait bien transmettre également à nos enfants ! Seulement voilà, comment fait-on ? Comment expliquer et enseigner le consentement à nos enfants ?

Et d’abord, sommes-nous bien clairs nous-mêmes sur ce que ce terme désigne ?

Voyons voir ça….

Qu’est-ce que le consentement ?

Un concept qui ne concerne pas que le corps

Si je vous dis consentement… Qu’est-ce que cela évoque pour vous ?

….

Il y a fort à parier que vous avez pensé a priori à « donner son accord pour un acte intime ». 

Oui, quand on parle consentement, on pense souvent à tout ce qui a trait aux actes sexuels, ou au moins à notre intégrité physique. (C’est d’ailleurs une video qui se limite à cet aspect que je trouve quand je tape « enseigner le consentement aux enfants » sur google)

Ce n’est pourtant pas tout !

Le consentement s’applique en réalité à tous les aspects de notre vie et ne se limite pas à la sexualité.

Si je cherche « consentement » dans le Larousse, voici ce que je trouve :

« Action de donner son accord à une action, à un projet ; acquiescement, approbation, assentiment : Il a agi avec mon consentement. »

Larousse

Marrant, non, de voir qu’on sait utiliser ce mot dans d’autres contextes, mais que dès qu’on veut le transmettre, on pense prévention des agressions sexuelles.

Alors… c’est dans le fond assez logique, puisque c’est lié à nos peurs.

Cependant, c’est bien en enseignant le consentement dans toutes les sphères et dès le plus jeune âge qu’on protègera nos enfants des situations les plus graves.

Ainsi, il peut s’appliquer aux évènements les plus anodins comme accepter de jouer à un jeu et de prêter ses affaires.
Ce qui n’empêchera pas, bien sûr, d’appliquer le principe du consentement à tout ce qui a trait à l’intégrité physique, comme le fait d’embrasser tante bidule …

Les bénéfices d’enseigner le consentement aux enfants

J’en vois tellement !

La confiance en soi

Enseigner le consentement, c’est faire passer le message à l’enfant qu’il a le droit de dire non.

Il peut donc développer sa faculté à prendre des décisions, finalement, on l’encourage à être acteur de sa vie !

Ce n’est pas rien !

On sort de fait de la relation verticale ou l’adulte impose et l’enfant obéit : on demande son avis à l’enfant, on l’autorise à refuser, donc on valorise son opinion, on respecte ses droits.

Attention, je ne suis pas en train de prôner une éducation permissive où rien n’est imposé.
Nous parents sommes garants du cadre, de l’enseignement certaines règles (se laver les dents, par exemple !) et nous n’abandonnerons pas ce rôle.

Cependant, entre aider nos enfants à développer leur hygiène dentaire et les obliger à… – je vais prendre 2 exemples ici, pour illustrer et l’aspect corporel et un autre :

  • faire un câlin au copain qui aime ça quand eux ne le veulent pas
  • prêter un jouet à un autre enfant, inconnu, parce que « c’est comme ça qu’on fait »

il y aune différence.

Dans le 1er cas :
oui, c’est délicat de refuser le câlin de celui qui le fait avec toute la tendresse du monde (je sais bien, je suis la maman de celui qui fait les câlins…)… mais sommes-nous en train de leur dire qu’ils doivent prendre sur eux pour faire plaisir aux autres, même quand cela concerne leur corps ?
Comment peut-on ensuite faire le lien avec l’enseignement du consentement pour éviter le viol ?

Dans le 2e cas :

Là encore, délicat, mais… et si on se mettait à leur place, un peu ?
Pour cet exemple, rien de tel que cette image de Fany Vella dans l’album « Et si on changeait d’angle ? »

Encore une fois, cela ne veut pas dire qu’on ne va pas chercher à enseigner la générosité à nos enfants.

Fany propose de dire par exemple : « Je te propose qu’on mette de côté les jeux que tu. ne veux pas partager et on laisse à disposition les autres pour que tu puisses jouer avec les enfants. »

Chez nous, on a également eu plus de succès en respectant le rythme de l’enfant sur le fait de prêter ses jouets.

Le respect de l’autre

Et ça marche dans l’autre sens !!

Quand on enseigne le consentement, on enseigne implicitement que « La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres. »

Si je reviens à mon fils Léon, qui adooore faire des câlins (on a même vécu un moment gênant quand, à 4 ans, il est parti faire un câlin à un agent de douane… mais c’est une autre histoire), c’est important pour nous de l’aider à voir comment réagit l’autre.
« Regarde son langage corporel – as-tu l’impression qu’il apprécie vraiment ? »
« Est-ce que tu peux lui demander s’il est ok pour un câlin avant de le lui faire ? »

Nous sommes tous différents, et c’est aussi cette diversité qu’on enseigne ainsi à nos enfants.

En aparté, ça m’évoque d’ailleurs que c’est ultra important d’appréhender cette diversité pour s’apprécier, et vaut mieux insister dessus avant que nos jeunes deviennent ados. Enfants et adolescents bénéficieraient d’un peu plus d’accueil de la diversité… autre thème, mais pas vraiment !

👉🏻 A ce sujet, voyez la conférence "Ce qui nous rend unique nous rend plus fort" de Fany Ea, diffusée lors du sommet sur le harcèlement scolaire du 2 au 8 octobre 2024.

La vie en groupe

Chez nous, le mot « consentement » est employé depuis des années dans un contexte trés loin de la sexualité, et c’est ainsi que nos enfants l’ont d’abord appris.

C’est une des règles de la maison : « Un jeu, c’est par consentement mutuel. »
(tres utile en particulier pour les eux de « bagarre »)

Oui, le consentement, c’est d’abord ça : le fait de donner son accord explicite, éclairé, libre et volontaire face à une situation.

C’est donc en intégrant cette notion, quel que soit le contexte qu’on encouragera nos enfants à savoir quand et comment donner leur accord explicite, et à respecter celui de l’autre.

Car soyons clairs : nombre d’agresseurs le sont un peu malgré eux… « C’est pour rigoler ! » disent-ils parfois sincèrement. Ils n’ont juste pas appris à chercher d’abord le consentement de l’autre…
(Même histoire pour les propos sexistes ou racistes, d’ailleurs)

Et c’est ainsi que l’enseignement du consentement intervient comme prevention du harcèlement scolaire !

Or, vous le savez, comment lutter contre le harcèlement scolaire est également au coeur de mes préoccupations…

👉🏻 Pour différentes approches de prévention du harcèlement, regardez le sommet sur le harcèlement scolaire du 2 au 8 octobre 2024.

Pour pouvoir donner son consentement

Reprenons le principe : pour donner son accord explicite et éclairé, cela sous-entend que l’on sait déceler ce que l’on désire en accord avec ses connaissances, ses valeurs, et ses besoins d’une part et que l’on sache se défendre contre les pressions, chantages et autres outils de persuasion d’autre part. 

Ça demande donc de sacrées compétences…

Toutes les compétences qu’implique le consentement

Sous-jacent à ce concept on devine nettement la compétence de savoir poser ses limites. 

Savoir-faire qui demande lui-même tout un tas de pré-requis : 

  • Reconnaitre ses sensations physiques
  • Reconnaitre les émotions que l’on ressent
  • Savoir les nommer
  • Connaitre ses valeurs, ce que l’on aime ou pas
  • Oser s’affirmer
  • Connaitre plusieurs types de réponses ( la contre-proposition, le message clair… ) 
  • Communiquer avec assertivité

Bref , le consentement se donne et se reçoit et ça,  ÇA S’APPREND !

👉🏻 Pour apprendre à vos enfants à se connecter à eux pour poser leurs limites et ainsi les protéger du harcèlement scolaire, voyez l'intervention d’Angélique Stock diffusée lors du sommet sur le harcèlement scolaire du 2 au 8 octobre 2024.

Un mot sur le « spectre du consentement » et la « zone de doute » 

Selon Angelique Stock, il existe un « spectre du consentement ». 

Aux extrémités de ce spectre :

  • ce qui nous met en joie d’un côté
  • ce qui est rédhibitoire pour nous de l’autre

Reconnaitre et réagir dans ces cas-là est assez intuitif et naturel. 


La difficulté survient lorsque, sur ce spectre, on se situe entre les deux.
C’est ce que l’on appelle la zone de doute

C’est là que nous sommes le plus vulnérable.

Dans cette zone nous avons du mal à apporter une réponse juste et ancrée et encore plus besoin de mobiliser les compétences évoquées ci-dessus. 

Alors… la situation peut nous échapper et déraper sans qu’on l’ait bien vu venir… avec les conséquences plus ou moins graves, comme dans les cas de violences sexuelles ou de harcèlement scolaire.

Un principe-clé que suggère Angélique Stock :  UN « PEUT-ÊTRE » EST UN NON. 

C’est aussi utile pour s’exprimer et se défendre par exemple du harcèlement que pour entendre et respecter l’autre. 

On voit que le vieil adage populaire « Qui ne dit mot consent » a plus que du plomb dans l’aile.
Dans l’intérêt de tous, il est urgent de le déconstruire.
Sinon, on encourage chacun à abuser de la vulnérabilité de l’autre.
(je ne me lancerai pas ici dans un discours féministe, mais on voit aussi le lien qui peut être facilement fait…)

👉🏻 Pour savoir comment aider vos enfants à identifier leur "zone de doute", voyez l'intervention d’Angélique Stock diffusée lors du sommet sur le harcèlement scolaire du 2 au 8 octobre 2024.

La posture de l’adulte pour enseigner le consentement aux enfants

Notre rôle, comme souvent, est important face à cette question. 

« L’exemple n’est pas la meilleure manière d’éduquer, c’est la seule. »

Gandhi

Si nous voulons réellement transmettre le respect du consentement, il va nous falloir donner l’exemple.
Voici quelques illustrations concrètes.

1- Sortons de l’obéissance aveugle

Généralement les enfants intègrent qu’ils doivent obéir aux règles des adultes. (Ne serait-ce que par le modèle de la société qui les entourent)
Ils acquiescent donc parfois alors même qu’ils sont en désaccord profond. Il est intéressant de l’avoir à l’esprit et d’y être attentif.
Il est souvent plus efficace de chercher comment fonctionner ensemble, en embarquant l’autre dans la démarche que de chercher l’obéissance pure. Même si c’est plus long !

2- Sachons nous observer

Toujours dans une démarche de modélisation, ayons une réflexion sur nos propres attitudes. 

M’arrive-t-il de donner un câlin ou de passer la main dans les cheveux contre le gré de mon enfant ? 

D’utiliser une forme de pression pour obtenir son accord ? 

De rentrer dans son espace (sa chambre, son téléphone, son cartable… ) sans avoir demandé ?

Mettons aussi en scène notre propre consentement dans la manière de l’exprimer ou de refuser ou en verbalisant quand on aurait aimé que l’on nous demande avant. 

3- Demandons l’autorisation et respectons la réponse

Demander, c’est une des clés. Poser des questions est un prérequis pour obtenir un consentement. 

« Est-ce que je peux ouvrir ton cartable ? » 

Taper avant d’entrer dans la chambre …. 

Le consentement ainsi modélisé et respecté apprendra à l’enfant à dire non, à gagner en confiance et à lui-même demander. 

Et en absence de consentement ? On s’abstient !

4- La fratrie comme terrain d’apprentissage. 

Utiliser les situations quotidiennes entre frères et sœurs pour apprendre à vos enfants à demander l’accord pour emprunter, toucher, jouer ensemble …. et à l’inverse : accepter le stop de l’autre. 

Je ne me fais pas d’illusion : je sais que savoir dire non ne suffit pas à ne plus être victime de violence. Mais c’est un bon début.

👉🏻 Pour une perspective sur la fratrie comme terrain d'apprentissage, je vous conseille l'intervention de Marie-Laure de Blic dans le cadre du sommet sur le harcèlement scolaire du 2 au 8 octobre 2024.

5- Accompagner le développement des compétences psycho-sociales

Autant qu’apprendre les maths et le français il est crucial d’accompagner les enfants à développer leur connaissance d’eux-mêmes ainsi que leurs compétences émotionnelles et relationnelles. 

Favorisez le développement de ces compétences chez votre enfant : de manière implicite, essentiellement à travers votre posture et votre guidance ou explicite : avec des jeux dont c’est clairement la finalité, au détour d’une lecture, à travers vos discussions, en l’inscrivant à des ateliers….

👉🏻 Pour découvrir différentes méthodes visant à développer les savoir-être de vos enfants, voyez les interventions sur l’environnement et la prévention du sommet sur le harcèlement scolaire du 2 au 8 octobre 2024

Conclusion

Le consentement ce n’est pas anodin. Cela nécessite bon nombre d’habiletés…
Bonne nouvelle : ces habilités seront aussi utiles dans d’autres circonstances.

Il est cependant temps de faire sortir cette notion de consentement du simple contexte de l’éducation sexuelle.

L’enjeu, de taille, est que chacun s’épanouisse et sache traverser les petites et grandes difficultés qui surviendront nécessairement sur le chemin de vie. 

Et chez vous, l’enseignement du consentement, ça ressemble à quoi ?

L’écoute…

C’est l’un des fondamentaux de l’éducation positive. Une compétence que j’ai appris à développer, alors qu’elle est tellement à l’encontre des attitudes sociétales.

Oh… je tombe encore régulièrement dans les pièges qui m’en empêchent… mais j’ai compris le principe !

Dans cet épisode, je vous parle de ce qu’est l’écoute, et des 2 grands obstacles qui se dressent souvent entre nous et notre enfant :

1- l’envie de résoudre

2- la différence de point de vue

Prêt à vous remettre en question ?

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Bonjour les parents qui cheminent, aujourd’hui je voudrais vous parler d’écoute. C’est un thème qui m’est cher parce que je crois qu’il est réellement fondamental dans toute la démarche d’éducation bienveillante, positive, consciente.

Et alors, consciente, c’est un bon mot parce que justement, on n’est pas conscient, qu’on ne sait pas écouter. L’écoute, c’est un mot simple, on a l’impression qu’on sait tous faire ça, on discute tout le temps avec d’autres gens et puis on parle et on écoute, c’est logique.

En réalité, quand on se penche sur cette notion, on se rend compte à quel point on est souvent à côté de la plaque. 

Le premier piège : l’interruption

D’abord, premier piège, c’est le fait de vouloir intervenir tout de suite (il y a une étude qui dit qu’on est interrompu en moyenne au bout de, je ne sais plus si c’est 7, 17 secondes, peut-être c’est 14, je ne sais pas si mon chiffre est faux, peu importe).

L’idée, c’est vraiment de se dire qu’on laisse peu d’espace aux gens pour s’exprimer et les gens nous laissent peu d’espace en retour. Ça, c’est déjà un premier signe du fait que finalement, on ne sait pas écouter.

Donc, écouter, ça commencerait déjà tout simplement par se taire un peu plus pour laisser l’espace aux gens de s’exprimer. Ne serait-ce que parce que dans les moments où ils s’expriment, ils ont eux-mêmes un fil de pensée qu’ils sont en train de suivre et ils sont eux-mêmes en train d’affiner leur propre raisonnement, leur propre pensée sur la question. Donc, leur laisser l’espace.

Premier obstacle : vouloir résoudre

Mais surtout, ce qui vient interrompre, ce qui vient poser un vrai obstacle sur notre démarche d’écoute, c’est une tendance qu’on a dans toutes nos relations, mais en particulier en tant que parents, c’est celle de vouloir résoudre les choses. 

On a l’impression (peut-être parce qu’on a l’habitude en tant que parent d’être un peu un guide pour nos enfants et de leur donner des indications sur pas mal de choses) que quand ils nous livrent quelque chose, l’idée, c’est qu’on trouve la solution à la situation.

Exemple concret : l’écoute face aux plaintes de l’enfant

La situation

Je vais vous donner un exemple très parlant. J’ai eu un échange récemment avec une maman, Corinne, qui m’écrit :
« Quand ma fille de cinquième me dit qu’elle aimerait sécher les cours parce qu’elle n’aime pas la prof ou l’activité que la prof a prévue, ça m’agace parce que ses plaintes sont fréquentes et que je ne peux que lui dire qu’elle doit assister aux cours, même si elle ne s’y sent pas bien. » 

Cette anecdote-là est très parlante. 

Pas de solution

Parce que voyez bien ce qui se passe :
La fille de cinquième dit qu’elle aimerait sécher les cours parce qu’elle n’aime pas la prof ou qu’elle n’aime pas l’activité.
La maman, ça l’agace parce qu’elle n’a pas de solution pour elle.

C’est d’ailleurs ça qu’elle écrit :
« Je ne peux que lui dire qu’elle doit y assister, même si elle ne s’y sent pas bien. » 

Et ça, c’est parce que la maman se sent démunie, elle n’a pas de solution pour elle. Elle aimerait pouvoir donner une solution à sa fille par rapport au fait qu’elle n’aime pas les cours et qu’elle aimerait sécher.

Elle n’a pas de solution. « Tu as beau ne pas aimer les cours, tu es obligée d’y aller. » Et du coup, comme elle n’a pas de solution, elle n’écoute pas ce que lui dit sa fille.

Et même, non seulement elle ne l’écoute pas en lui répondant : « Attends, il n’y a pas le choix, on y va », parce qu’elle cherche ce qu’on peut faire face à la situation, mais même, elle s’agace !

Elle s’agace intérieurement, probablement parce qu’elle-même, elle se sent démunie sous l’angle de « Mais qu’est-ce que tu veux que je fasse à cette situation ? » 

Le besoin d’écoute

Mais en fait, si on y réfléchit bien, si on s’arrête deux secondes, cette fille n’a pas forcément envie que sa mère fasse quelque chose dans cette situation.
Elle est juste en train de partager ce qu’elle vit

Elle dit : « Oh là là, j’aimerais bien pouvoir sécher les cours parce que cette prof-là, je ne la supporte pas. »
Et une vraie écoute, ce serait de dire : « Ah ouais, à ce point-là, qu’est-ce qui ne te plaît pas chez elle ? »

Et là, la fille a un espace :
« Tu vois, quand elle nous parle comme ci, comme ça, ta ta ta…
Ah ouais, effectivement, ça ne doit pas être agréable. Et ça lui arrive souvent ou… ? »
Voilà, on s’intéresse à elle. On est dans l’écoute.

Et oui, c’est vrai : à la fin, même si ça ne lui plaît pas, elle va devoir aller en cours. N’empêche qu’elle aura eu un espace dans lequel elle aura pu s’exprimer et se sentir écoutée, justement. Et ça, ça crée le lien

Et d’ailleurs, quand Corinne écrit que ses plaintes sont fréquentes, il est fort probable que la raison pour laquelle les plaintes sont fréquentes, c’est justement parce que quand elle se plaint, elle n’est pas écoutée. 

Le pouvoir apaisant de l’écoute

Tout être humain a réellement envie d’être entendu dans ce qu’il vit, dans ce qu’il traverse.

Et donc, quelque part, si la plainte se répète, peut-être que c’est une manière un peu maladroite de chercher qu’à un moment, quelqu’un lui dise : « Ah ouais, ça doit être dur ! » Et c’est tout.
Elle a envie d’être entendue, cette fille. 

Et c’est incroyable à quel point recevoir ce que vit l’autre, valider ce que vit l’autre, sans chercher une solution, juste l’entendre dans ce qu’il vit, ça peut apaiser la personne en face

En fait, il n’y a rien de plus apaisant que d’être entendu.e, même quand il n’y a pas de solution.

Le réflexe de chercher des solutions

C’est fou, parce que ce biais-là qu’on a, de vouloir chercher des solutions, il est tellement présent dans notre société, avec les enfants, mais même entre adultes, que ça reste un réflexe, une façon de réagir qui est automatique. 

Anecdote personnelle

Ça nous est encore arrivé le week-end dernier, alors que nous, ça fait quand même des années maintenant qu’on pratique l’écoute et qu’on sait que c’est comme ça qu’on fait ! 

Ça nous est encore arrivé le week-end dernier, où notre fils Anatole avait un rendez-vous qui était prévu (il avait choisi d’y aller d’ailleurs), et au moment de se préparer à partir, il dit : « En fait, finalement, je n’ai pas envie d’y aller. »

Dans le contexte dans lequel on était, il n’était pas question de ne pas y aller.
Et donc, mon mari commençait à lui dire : « Ah oui, mais ça ne va pas être possible » et puis également, essayer de le rassurer sous l’angle de : « Tu vas voir, ça va être chouette parce que… etc. »

Et quand j’ai commencé à écouter et à dire : « ah ouais, tu n’as pas envie d’y aller, tu regrettes finalement d’avoir pris cette décision ? »
Nicolas me disait : « Oui, mais bon, il n’y a pas le choix. » et moi : « mais ok, je ne suis pas en train de chercher une solution, je suis juste en train d’entendre ce qu’il dit. Ce n’est pas parce qu’il va y aller, de toute façon, qu’on ne peut pas valider le fait que là, tout de suite, il n’a pas envie d’y aller. »
Et mon mari m’a dit : « Ah oui, effectivement ! ».

Il le sait très bien, ça, dans la théorie !
C’est juste que c’est tellement habituel, dans notre environnement, de basculer en mode “solution”, qu’on a l’impression que quand il n’y a pas de solution qui existe, il ne vaut mieux pas écouter le cas.
Alors qu’en fait, ça fait du bien de s’écouter…

Voilà, donc ça, c’est vraiment un obstacle très fort dans notre démarche d’écoute.
Et si vous vous en rendez compte, je vous encourage à essayer de prendre les choses différemment.

Le message de confiance

Et encore : là, je vous parle de cas où de toute façon, la solution n’existe pas, et on a du mal à écouter parce qu’on se dit qu’il n’y a pas d’autre solution. 

Mais imaginons qu’il y ait des solutions et effectivement, qu’on puisse suggérer, qu’on puisse réagir avec des suggestions, des pistes, etc. 

En fait, là non plus, ce n’est pas de l’écoute.
Et en plus, ça envoie le message à l’autre, grosso modo, qu’on pense – inconsciemment évidemment – qu’il n’est pas capable de trouver ses propres solutions.

Donc, il nous partage son histoire et nous, on va répondre avec nos suggestions, nos solutions, en lui disant ce qu’il doit faire, ou en tout cas en donnant nos conseils…

Alors qu’en réalité, un vrai message de confiance, c’est de recevoir ce qu’il nous dit et de le laisser trouver sa propre solution.
Parce qu’en fait, la personne en face de nous a les ressources pour trouver sa propre solution.

Rejoindre l’autre au lieu de résoudre le problème

Comme le dit Thomas d’Ansembourg : « La personne en face de nous n’est pas un problème à résoudre, mais un être humain à rejoindre. »

Donc, l’idée, c’est réellement de rejoindre cette personne et de l’écouter.

Éventuellement, on peut lui poser des questions de l’ordre de :
« Ah ouais, effectivement, ça ne doit pas être simple. Et du coup, tu as réfléchi à ce que tu allais faire ? », si on pense réellement qu’elle a besoin de soutien dans cette démarche-là.
Mais elle est tout à fait capable de trouver sa propre solution. Nos enfants y compris.

Développement des compétences

Alors, bien sûr qu’ils ont moins d’expérience que nous.
Mais déjà, rien que de prendre ce temps de réflexion de ce qu’ils ont envie de faire, de ce qu’ils peuvent faire, etc., c’est développer des compétences dont on suppose qu’ils ne les ont pas parce qu’on va leur donner nos conseils nous-mêmes. 

Donc, c’est vraiment un espace qu’on peut leur offrir qui est très fort et un message de confiance qui est très fort.

Le moment pour offrir des suggestions

Et s’ils se retrouvent bloqués…
Moi, il m’arrive même que les enfants me demandent carrément : « Qu’est-ce que tu ferais, toi ? » 

Dans ces cas-là, évidemment, il y a un espace dans lequel on peut aussi suggérer des solutions s’ils se retrouvent un petit peu bloqués.
On peut leur dire même avant qu’ils posent la question : « J’ai l’impression que tu es un peu perdu. Tu as envie d’avoir des suggestions ou pas ? » Déjà, on peut poser la question. 

Et si c’est lui qui pose la question, moi, ça m’arrive de répondre :
« Si tu veux, je peux te dire ce que moi, je ferais à ta place. Mais ce sera ma solution. Ce ne sera pas la tienne. Je ne sais pas si elle te conviendra. » 

Parce que c’est ça qui est important : nous, on n’a pas la réponse universelle à leur situation. Ce sont eux qui l’ont. Ce qu’on peut faire, c’est être là en soutien. Et écouter, c’est déjà un soutien énorme. 

Voilà !

Deuxième obstacle : le désaccord

Deuxième cas, deuxième gros obstacle à l’écoute, c’est le désaccord

C’est le sentiment qui peut naître quand parfois, on n’est tellement pas d’accord avec ce que notre enfant nous dit !! et on a tendance à basculer dans une espèce de lutte de pouvoir, ou en tout cas de rapport de force, plutôt, dans lequel on a envie grosso modo de démontrer qu’on a raison et que lui, il a tort.

Raison ou tort

Et cette idée du fait que quand il y en a un qui a raison, l’autre a tort et qu’on est toujours en opposition, c’est un des principes, une des postures qui crée le plus de difficultés dans les relations.

Et moi, j’adore cette phrase qui dit :
« ce n’est pas parce que j’ai raison que tu as tort ». 

On peut avoir tous les deux raisons à la fois. Tout simplement parce qu’on a des perspectives différentes sur les choses.

Comprendre la perspective de l’autre

Quand j’aborde cette notion en classe, je le fais très simplement en écrivant un 6 sur un papier et en mettant ça entre deux personnes qui se font face. Et évidemment, l’un voit un 6, l’autre voit un 9. Et ils ont tous les deux raison. C’est réellement une question de perspective.

Et donc, plutôt que de se mettre en opposition par rapport à ce que va nous dire notre enfant, parce qu’on considère que sa perspective est fausse et on veut lui démontrer que nous, on a raison, on peut tout à fait au contraire se mettre en posture d’écoute pour essayer de comprendre sa perspective.

Le sens critique

Alors, bien sûr que, encore une fois, on a des années d’expérience qui font que peut-être, on a des éléments un peu plus sérieux. 

Parfois, non. Parfois, on touche à des sujets sur lesquels ils s’y connaissent beaucoup mieux que nous.

Mais il peut y avoir des situations dans lesquelles on a des éléments qui font qu’on a plus de chances que notre point de vue soit valide que le leur.

Mais en fait, peu importe. Parce que quand on va aller quand même à la découverte de leur point de vue, ça va nous permettre de les aider à développer leur sens critique.
Ça va nous permettre de consolider le lien avec eux. Ça va nous permettre de mieux comprendre ce qu’eux vivent et comment ils abordent les choses.

Et dans tous les cas, on est complètement dans un renforcement de notre connexion, de notre lien, qui va d’ailleurs avoir un effet hyper positif ensuite sur la coopération dans la famille.
Parce qu’on a envie de coopérer avec les gens avec qui on se sent en lien

L’image du pont : une métaphore pour l’écoute

Donc, même si on n’est pas d’accord avec eux, on peut essayer de les comprendre.

Et il y a une image que j’ai envie de vous donner ici, qui m’a été offerte par une personne qui suivait avec moi le séminaire d’approfondissement de la communication non violente en présentiel il y a quelques semaines, que j’ai trouvée absolument géniale. 

Elle disait qu’elle suivait un programme de couple avec des soirée organisées régulièrement, et ils avaient cette image du pont, le pont qui rejoignait un monde à l’autre en fait. 

Rejoindre l’autre

L’image veut que chacun soit d’un côté du pont – en fait, que le monde de chacun soit d’un côté du pont.

J’ai mon monde d’un côté. Et puis il y a un pont et il y a ton monde de l’autre côté. Et donc de temps en temps, la démarche était « est-ce que tu veux bien prendre le pont et venir dans mon monde ? ». 

Et quand on fait ça, quand on prend le pont pour aller dans le monde de l’autre, c’est là qu’on est vraiment à l’écoute de ce qui est vivant chez l’autre (comme on dit en CNV). 

La curiosité pour l’autre

C’est-à-dire que je suis dans le monde de l’autre. Mon monde à moi, il ne compte pas. Ce moment-là où je suis dans le monde de l’autre, c’est le moment où je suis pleine de curiosité, pour essayer de comprendre comment ça marche dans ce monde-là. 

Et c’est ça l’écoute, c’est être dans le monde de l’autre.
C’est le rejoindre là où il est. 

À partir du moment où j’arrive à le poser comme une image comme ça, je vais réellement être dans cette posture de curiosité et de découverte.

J’aime bien cette image parce que ça veut dire que mon monde à moi, je l’ai laissé derrière, temporairement.

Questions pour découvrir l’autre

Et donc quand mon enfant me raconte quelque chose, si je décide d’aller dans son monde, je vais dire : « ah oui, tu vois les choses comme ça toi. D’accord et alors pourquoi dans ces cas-là c’est comme si… Et ah d’accord… Et alors qu’est-ce qui te fait penser ça ? Et est-ce que c’est tout le temps comme ça ?, etc. »

Et on va poser des questions pour essayer de découvrir ce monde-là. Le fait de découvrir ce monde-là, ça ne veut pas forcément dire qu’il nous plaît, ça ne veut pas forcément dire qu’on est d’accord avec tout ce qu’on y trouve. Ça ne veut pas forcément dire qu’on va repartir avec les mêmes principes parce qu’on est convaincu. Ça veut dire qu’on essaye de visiter en fait.

L’expression de soi, ensuite

Et une fois qu’on a visité, une fois qu’on a rejoint l’autre, on peut lui dire par exemple « Ah bah, tu vois, c’est marrant parce que moi, je ne vois pas du tout les choses comme ça. Est-ce que tu veux bien retraverser le pont et puis venir dans mon monde à moi ? Et là, je vais t’expliquer comment c’est chez moi.
Bien sûr » 

Et là, on passe non plus en écoute, mais en expression de soi.
Mais d’abord, on est en phase d’écoute dans laquelle on a le droit d’avoir des perspectives différentes. Ce n’est pas invalidant.

Conclusion

Voilà. J’espère que ces deux grands obstacles de la recherche de solutions et de la différence vous parlent. 

J’espère surtout que vous les garderez à l’esprit pour en être conscient quand vous voyez que ça vient se mettre en chemin, enfin, ça vient bloquer l’écoute que vous pouvez avoir face à vos enfants.

Parce que le jour où on arrive à lever ces obstacles-là et à se mettre vraiment en connexion, ça facilite énormément les relations, les échanges et la suite.

N’oubliez pas de partager ce podcast avec ceux que ça pourrait inspirer. Et je vous retrouve dans un prochain podcast. À bientôt !