Ecole à la maison : comment vais-je m’organiser ?

L’école à la maison… est-ce réellement possible ? En quoi est-ce une école ? Officiellement, le terme est IEF : Instruction en Famille. Il est donc bien question d’instruction. Pourtant, les parents qui choisissent cette option n’ont en général pas de diplôme d’enseignant… Comment s’organiser lorsque rien ne nous a été fixé ? Par où commencer ? Faut-il continuer à suivre le rythme de l’école ou adopter sa propre organisation ? Délayer un peu d’enseignement formel au milieu d’autres activités, ou bien laisser l’enfant guider les choses ?

Depuis que je vous ai fait part, il y a 3 semaines, de notre décision de passer Léon, 7 ans, en école à la maison, j’ai reçu pas mal de questions de votre part.

Si vous avez raté les premiers épisodes de ce partage, n’hésitez pas à aller lire les deux articles précédents sur ce thème :
J’ai décidé de faire l’école à la maison avec mon fils de 7 ans
Ecole à la maison : mes interrogations

Lors de mon dernier article, je vous avais promis de vous parler plus spécifiquement de la partie enseignement. C’est donc mon but aujourd’hui. Comme nous ne faisons l’IEF que depuis 2 semaines, je vais surtout partager avec vous mes perspectives. Comment je vois les choses, comment je pense m’organiser… Il sera intéressant de voir, dans quelques mois, si la réalité suit bien ce que je prévois !

Par où commencer l’école à la maison : d’abord un choix d’approche

Avant de commencer, je voudrais qu’une chose soit claire : tout ce que je vais exposer là m’appartient. Ce que je veux dire par là, c’est que je n’ai d’autre ambition que de vous partager la manière dont je vois les choses pour mon fils et moi.

En aucun cas je ne voudrais affirmer que c’est la seule, ou même la meilleure, manière de faire. C’est plutôt celle qui nous correspond, à nous.

Chaque famille en IEF trouve son propre fonctionnement, sa propre organisation pour mettre en place l’école à la maison. D’abord, parce que les raisons pour faire l’IEF sont variées, ensuite parce que notre manière d’appréhender les choses peut également diverger.

Ainsi, j’ai déjà rencontré des familles dans lesquelles aucune forme d’enseignement formel n’est dispensé. Ce n’est pas mon choix. Pour autant, je respecte pleinement cette approche, qui leur correspond probablement. A l’inverse, certaines familles choisissent dans ce cas de suivre un enseignement par le CNED. Ce n’est pas non plus mon choix. Je comprends cependant que cela puisse rassurer des parents que l’éloignement de leur enfant à l’enseignement classique inquiète un peu.

L’important, je crois, c’est que chacun puisse trouver l’équilibre qu’il cherche. Nous faisons tous du mieux que nous pouvons, avec le contexte qui nous est propre.

École à la maison : savoir ce qui devrait être enseigné

Que l’on choisisse d’introduire une forme d’enseignement formel ou non, la question de ce qui devrait être enseigné se posera à un moment ou à un autre, ne serait-ce que parce que les familles qui font le choix de l’école à la maison ne sont pas complètement lâchées dans la nature. (Je vous en parlerai ci-dessous).

Comment, donc, peut-on savoir ce qui devrait être enseigné ? Ou, en tout cas, ce que notre enfant apprendrait s’il était à l’école…

Je trouve assez rigolo de voir que cette question se pose, en fait. Je veux dire, pas qu’elle se pose, mais qu’elle inquiète. Parce qu’il est en réalité très facile de trouver cette information !

On peut tout simplement s’adresser à des amis qui ont leur enfant à l’école et en parler avec eux…

On peut également, c’est certainement le plus efficace, aller consulter des manuels scolaires, voire des cahiers de vacances qui reprennent tout ce qui a été couvert pendant l’année. Cela donne une bonne trame pour savoir ce que l’on devrait aborder si l’on désire suivre le programme.

D’autre part, nombre de blogs existent autour de l’école à la maison, qui permettent non seulement d’avoir des infos sur le programme, mais également, si on le souhaite, des idées d’activités.  Je pourrai, si cela vous intéresse, vous en proposer quelques-uns. Je dois dire cependant, que, comme je fais un peu les choses à ma sauce, selon mon organisation, je n’ai pas encore passé beaucoup de temps sur ces blogs !

École à la maison et organisation : la gestion du temps

Pour l’instant, voici comment je prévois les choses.

Je n’ai pas l’intention de laisser de côté l’apprentissage formel, mais je n’ai pas l’intention d’y consacrer tout notre temps non plus. Je trouve mon équilibre entre les deux.

Routine du matin

Pour commencer, notre routine du matin n’a pas changé. Pas de raison pour qu’elle change : nos autres enfants vont à l’école (enfin… à la maternelle, au collège, et au lycée), et il nous faut en particulier accompagner Anatole, 5 ans, tous les matins.

Léon est donc réveillé en même temps que son frère, et suit, comme lui, la routine de préparation à l’école. Ensuite, selon que c’est moi ou mon mari qui accompagne Anatole, la journée se décale un peu ou pas.

Séance d’enseignement formel

En tout cas, une fois que nous sommes tous les deux prêts, nous commençons par le formel.

On sort les cahiers, et on se lance. En général, nous commençons par une phrase dans laquelle Léon doit identifier le verbe et le sujet. Puis, il remplace le sujet par un pronom. Au fur et à mesure, je fais évoluer l’exercice. Par exemple, mon sujet est un groupe nominal au singulier, et on le transforme au pluriel, avec accord du verbe…

Ensuite, on enchaine avec une autre forme d’enseignement : soit on reste sur du français, soit on passe à des mathématiques. La semaine dernière, il a construit une table d’additions.

Ce temps d’enseignement « formel » (je mets « formel » entre guillemets, parce que j’utilise parfois des méthodes un peu atypiques, dont je vais vous parler un peu plus loin) dure plus ou moins longtemps en fonction de notre programme pour la suite de la journée, ou de l’enthousiasme de Léon.

Si je vois que son activité lui plait, j’essaye de faire en sorte de ne pas l’interrompre, pour qu’il en profite le plus possible.

Je ne m’inquiète pas, en revanche, si la séance n’est pas très longue : je sais qu’en tête à tête ainsi, il apprend bien plus vite qu’en classe ! En revanche, je cherche à varier l’approche si je sens que je n’ai pas réussi à l’accrocher.

Il arrive que nous ayons alors un temps de pause. Je mets parfois celui-ci à profit pour travailler de mon côté, ou bien nous faisons une activité ensemble.

Préparation du repas

En fin de matinée (à moins que nous soyons de sortie), nous préparons ensuite le déjeuner ensemble. C’est un point que j’avais peu anticipé, et que je savoure particulièrement ! Peu à peu, je lui enseigne à préparer les aliments lui-même, et nous partageons toujours un bon moment.

J’ai d’ailleurs une petite anecdote à vous raconter, en rapport avec ce dernier point.
Hier matin, j’étais malade. Il n’y a donc pas eu école à la maison, car je suis restée au fond de mon lit. En fin de matinée, Léon vient me voir, et me déclare : « Il est 11h, je vais aller préparer le déjeuner. », puis vient me chercher une demi-heure plus tard. Il m’explique qu’il n’a pas pu faire de brocolis, parce qu’il n’y en avait plus, et a donc choisi pour légumes les restes de la veille, mais qu’il a préparé des pâtes pour aller avec. Effectivement, il y avait deux assiettes servies sur la table, avec les légumes réchauffés, et des spaghettis, qu’il avait cuits et égouttés tout seul… Moi qui cherche à développer l’autonomie chez mes enfants, je suis servie !

Et ensuite…

L’après-midi, ma foi, cela dépend.

On peut faire encore un peu d’apprentissage si rien d’autre n’a été prévu, mais dans ce cas je prévois en général quelque chose de plus informel. La semaine dernière, par exemple, il a construit une roue des saisons, en notant les mois, et en coloriant les saisons.
Ou bien, nous organisons un petit atelier couture…

Les sorties

Et puis, il y a les jours où nous sommes de sortie :

  • le premier mardi, nous sommes allés au palais de la découverte, suivre un atelier sur les saisons, après une séance de planétarium, c’était excellent !
  • le premier jeudi, nous avons rencontré un groupe de familles en IEF pour balade et pique-nique en forêt. Léon avait apporté de quoi bricoler (marteau, clous, scie), ils s’en sont donné à cœur joie !
  • le deuxième mardi, nous devions aller à la cité des sciences, mais il neigeait, et les transports étaient perturbés… Nous en avons donc profité pour faire une séance de bonshommes de neige !
  • le deuxième jeudi, nous avons fait l’impasse sur le pique-nique, parce que j’avais peur du froid.. mais nous avons quand même de nouveau rejoint le groupe en forêt après le déjeuner. Je ne l’ai pas regretté, la forêt sous la neige était magnifique ! Et ça a été l’occasion d’une grande balade avec Léon.
  • Et les deux vendredis, j’ai emmené Léon avec moi pour ma séance de Discipline Positive en classe. J’interviens en effet toutes les semaines dans une classe de CP (encore un thème dont j’aimerais vous parler plus longuement bientôt…). La maîtresse et la classe l’ont très bien accueilli, et lui a beaucoup apprécié.

Je pense que ce rythme et cette organisation se répéteront probablement. Deux bonnes sorties par semaine, cela me parait un excellent équilibre – car l’école à la maison, ce n’est pas qu’à la maison !

Note plus tard : pour voir ce qui a finalement été fait… c’est plutôt dans le « bilan après 4 mois » !

Quelqu’un va-t-il vérifier ce que je fais ?

Ceux qui font déjà l’IEF savent déjà qui vérifie quoi.

C’est cependant une question que l’on m’a beaucoup posée ces dernières semaines, ce qui est logique. Alors, pour ceux d’entre vous qui s’interrogent, je vous explique !

Comme je l’écrivais plus haut, les familles qui adoptent l’école à la maison, ne sont pas laissées sans contrôle. Non, elles font en fait l’objet de deux types de vérification.

La première est faite par la ville. En effet, la mairie est en charge de l’aspect social. L’idée, lors d’un entretien, soit en mairie, soit au domicile, sera de vérifier que l’enfant est bien entouré, qu’il ne vit pas dans des conditions insalubres, qu’il n’est pas mal traité, etc… (Et je ne veux pas de commentaire sur le fait que l’établi de bricolage de Léon est installé dans le sous-sol, cela ne veut pas dire que je l’enferme toute la journée à la cave !)

La deuxième émane du rectorat. C’est à eux de vérifier le côté instruction. Pour cela, ils procèdent, selon ce que j’ai compris, à une inspection par an. (Peut-être deux la première année, ou en cas de difficulté). Cependant, cette inspection ne s’attache pas non plus à chaque point du programme. L’idée est plutôt de s’assurer que l’enfant apprend des choses, progresse, que tout est mis en place pour l’accompagner dans son apprentissage. Et si ce n’était pas le cas, l’inspecteur tire la sonnette d’alarme, et laisse un peu de temps pour redresser la barre.

En serai-je capable ?

J’ai constaté que beaucoup de mamans se posaient cette question.
Et je ne parle pas ici du fait de consacrer tout son temps à son enfant, et ne plus en avoir pour soi, ce qui est, comme je vous l’ai partagé dans mon article sur mes interrogations autour de l’école à la maison, une de mes inquiétudes.
Non, je parle bien de capacité d’enseignement.

Eh bien, j’ai beaucoup de chance, parce que cet aspect ne m’inquiète pas du tout. Mais alors, vraiment pas ! Au contraire, je me sens armée pour cela, et en plus, j’aime ça !

D’ailleurs, j’ai toujours fait un peu de « coschooling ». Avez-vous déjà entendu ce terme ?
Il désigne le fait de faire avec ses enfants des activités d’enseignement, alors qu’ils vont déjà à l’école.
Pourquoi le faire ? Par exemple, parce que l’on constate que son enfant développe un intérêt pour quelque chose qui ne lui est pas enseigné. Typiquement, il y a quelques semaines, j’ai fait avec Anatole, une activité autour des unités et des dizaines…

Dans cette démarche, je suis sacrément aidée par deux choses :

  • ma formation de guide Montessori 3-6 ans. En effet, au cours de celle-ci, j’ai appris plein de méthodes originales pour l’enseignement des mathématiques en particulier. (que j’adore !)
  • mon expérience d’enseignement du français à mes deux grands pendant les 7 années écoulées. Au cours de ces années, j’ai couvert pour Alice (et avec l’aide du CNED) tout le programme de français du CP à la 6e. Je suis donc bien au fait du contenu, et de l’ordre dans lequel les choses progressent…

Enfin, au-delà de ces aspects « techniques », mon meilleur atout est probablement mon goût pour l’enseignement. Certes, ce n’est pas mon métier, mais j’aime accompagner un enfant vers la connaissance. J’aime l’encourager à trouver les réponses à ses questions, le suivre et le précéder lorsqu’il témoigne d’un intérêt.

Je n’ai donc aucun doute que Léon et moi allons apprendre des tas de choses au cours des mois qui viennent !

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