La nécessité de s’accorder des pauses
Plus le temps passe, et plus je me rends compte à quel point la parentalité positive est une question de rythme. Pour réussir à en appliquer les principes, il ne faut pas être dépassé par le quotidien. C’est ce qui en fait la difficulté, je crois.
Nous vivons dans un monde dans lequel l’immédiat prime, et les parents ne sont pas toujours prêts à réfléchir à long terme.
Au début de l’année, j’ai répondu à un appel à témoins du magazine « Grandir Autrement » (numéro 63, mars/avril 2017) pour un article intitulé « la nécessité de s’accorder des pauses ».
Sophie Elusse y parle d’abord de la pause qui nous permet de vous ressourcer. Parce qu’avant de pouvoir aider l’autre, et en particulier nos enfants, il faut être en état de le faire. Donc, prendre soin de nous. Bien sûr. (De là, d’ailleurs, ma décision récente de me mettre réellement à la pratique de la méditation en pleine conscience)
Dans le livre Parents respectueux, enfants respectueux, est évoquée l’image du masque à oxygène des avions : mettre le sien pour être en mesure d’aider l’autre. Ce n’est pas la première fois que j’entends cette image, et je l’aime bien. Elle illustre bien le fait que prendre soin de soin n’est pas égoïste, c’est aussi faire en sorte d’être en mesure de prendre soin de l’autre !
L’article fait ensuite écho à ce que j’avais mis en avant dans mon témoignage, sur les pauses de réflexion éducative.
Etre parent est un rôle difficile, parce qu’il met nos nerfs à l’épreuve.
Autour des notions de parentalité positive, ou d’éducation bienveillante, on constate que certains parents en ressentent surtout de la culpabilité, parce que, si le modèle est attirant, il parait hors d’atteinte…
Certains prennent de bonnes résolutions, décident qu’ils ne vont plus crier… puis sortent de leurs gonds, parce qu’ils sont humains, et démunis. Et surtout, parce qu’ils ne s’arrêtent pas.
Je crois que c’est là qu’on a tous besoin d’une pause. Une pause que je qualifierai d’éducative.
Une pause qui va nous permettre de prendre de la distance par rapport à la situation. Pas de l’oublier, mais d’y réfléchir. Pouvoir sortir de notre réaction immédiate pour analyser le problème, et réfléchir à la façon de l’aborder.
Extrait de mon témoignage dans l’article :
Ainsi, Coralie, maman de quatre enfants, envisage la pause comme « nécessaire également en gardant les enfants dans l’équation. Quand je lis des livres d’éducation, j’ai le sentiment de faire une pause, parce que je m’arme pour la famille. J’apprends les compétences qui vont me permettre d’apporter plus d’harmonie à la maison. Ce n’est plus une pause pour autre chose, c’est une pause pour eux. Pas avec eux, mais pour eux. […] Pour moi, voilà la pause fondamentale. Celle qui nous aidera à poursuivre plus sereinement. Celle qui non seulement aidera à débloquer la situation, mais également à nous rendre plus fort en tant que parent. Parce qu’on aura pris le temps de choisir la bonne solution. Il y a souvent plusieurs façons de voir les choses. Et ce n’est pas sous le coup de la colère qu’on va les voir positivement… Alors, mon astuce, si je ne dois en garder qu’une, c’est de faire des pauses, seule ou en couple, qui sont en fait des “moments éducation”, des moments où l’on prend du recul, pour pouvoir décider plus sereinement du chemin à prendre. Et c’est souvent un cercle vertueux: plus on trouve le temps de faire ces pauses, moins il y a de stress à la maison, et moins on en a besoin! »
Enfin, apportant sa touche plus personnelle, l’auteure parle des pauses avec les enfants. Celles dans lesquelles on les inclut : on oublie pour un moment la liste de tout ce qu’il y a à faire, pour choisir plutôt un vrai moment partagé.
Et elle a raison de dire que c’est également important : c’est ce qui nous permettra de nourrir le lien, lien qui est à la source même de la coopération que nous cherchons à développer entre eux et nous !
Et vous, quel type de pauses vous accordez-vous ?
Je suis d’accord avec les 2 types de pauses proposées. Pour ma part, voici comment ça se mettait en place :
– sans l’enfant : je prépare le diner, tranquillement après la journée de travail, pendant que la maman s’occupe du bain.
– avec l’enfant : on fait « le jeu des 20 minutes ». 20 minutes où c’est l’enfant qui décide ce qu’il a envie de faire avec l’adulte, et l’adulte joue le jeu.
Ah, j’aime bien le jeu des 20 minutes ! Ca rejoint en fait l’idée du « moment particulier ».