Disputes entre enfants : ce n’est pas une fatalité
“Je me sens démunie. J’ai envie de fuir. Et j’ai le sentiment d’être seule à vouloir que ça change.”
Ce sont les mots d’Émilie, maman de deux enfants de 9 et 13 ans.
Elle n’est pas la seule à ressentir cela.
De nombreux parents que j’accompagne me parlent de cette fatigue.
De ces disputes qui reviennent.
De cette impression que rien ne change vraiment, malgré tous les efforts.
Alors, on finit par se dire que c’est normal.
Que les frères et sœurs se disputent, que ça fait partie de la vie de famille.
Et qu’il n’y a rien à faire, à part attendre que ça passe.
Mais est-ce vraiment une fatalité ?
Conflit ou dispute : de quoi parle-t-on ?
Avant d’aller plus loin, posons une distinction importante.
Un conflit, c’est un désaccord. Et les désaccords sont inévitables, même entre adultes.
Chacun a ses envies, ses besoins, ses priorités. Donc, ils font partie du quotidien.
Quelque part, c’est une bonne chose : les conflits permettent d’affiner qui on est, d’apprendre à exprimer son point de vue, à écouter l’autre, à chercher des solutions.
Mais une dispute, c’est différent.
Dans la dispute, il y a de l’agressivité.
Une dispute, en fait, c’est un conflit qu’on ne sait pas gérer calmement.
Il peut y avoir des cris, des accusations, des coups, du rejet.
Et la dispute, surtout si elle est répétée, laisse souvent des blessures – au moins émotionnelles.
Ce que nous cherchons à éviter, ce ne sont pas les conflits. Ce sont les disputes.
Parce que notre objectif, en tant que parents, ce n’est pas d’éradiquer toute tension… mais d’apprendre à nos enfants à gérer ces tensions autrement.
Pas à les fuir, pas à les étouffer, mais à les traverser avec des outils.
À grandir à travers elles.
Pourquoi les disputes reviennent encore et encore ?
La manière dont nous percevons les disputes a une grande influence sur la manière dont nous allons y réagir.
Si on pense directement : “ils se battent encore”, « j’en peux plus », « ils peuvent pas arrêter ? », alors on juste vouloir stopper les choses, au plus vite. On va intervenir, punir, séparer, arbitrer… avec mauvaise humeur de surcroit (et ça ne fait qu’aggraver les choses…)
Puis, souvent, on va se retrouver à refaire tout ça le lendemain.
Mais si on comprend que ce qu’on voit n’est qu’une manifestation visible, et que le vrai problème est ailleurs, alors notre posture peut changer.
Je vous donne un exemple.
Une enfant explose parce que sa sœur est entrée dans sa chambre sans demander.
On pourrait croire que c’est disproportionné, vu que la soeur n’a en fait rien dérangé.
On va donc vouloir calmer les choses, simplement.
Mais si on regarde de plus près, on découvre souvent autre chose :
L’enfant se sent impuissante. Elle aimerait pouvoir poser ses limites, être respectée dans son espace.
Et cette réaction forte, c’est une manière (maladroite) d’exprimer ce besoin.
D’un coup, ça semble moins disproportionné.
Je me souviens de cette anecdote, quand nos 2 grands, Oscar et Alice, partaient à l’école ensemble… une période où c’était systématiquement tendu, alors qu’il suffisait d’en parler !
Comprendre que derrière une dispute, il y a souvent un besoin, un sentiment d’injustice, ou une difficulté relationnelle plus profonde…
C’est ce qui nous permet d’y répondre autrement.
Et rien que ça, ça change tout.
Changement de regard sur les disputes
Alors, une fois qu’on voit ça… on ne peut plus réagir comme avant.
On ne cherche plus seulement à “éteindre le feu”.
D’autant que, bien souvent, quand on cherche à l’éteindre rapidement, on ne fait que l’alimenter.
Intervenir à chaud, prendre parti, imposer une solution, peut renforcer le ressentiment ou la rivalité.
À l’inverse, poser un cadre clair, aider les enfants à comprendre ce qui se joue, leur permettre d’exprimer ce qu’ils vivent…
C’est une autre posture.
Pas forcément plus facile au départ. Mais plus durable.
Et elle change profondément la dynamique familiale.
Ils l’ont vécu : avant / après
Voici ce qu’ont exprimé des parents accompagnés dans ce processus, à travers la formation « En finir avec les disputes dans la fratrie » :
“Ce qui me pesait, c’est que les disputes n’étaient jamais résolues. Ils passaient juste à autre chose.” – Célia
“Les conflits me déstabilisaient complètement. J’étais en insécurité dès que la tension montait.” – Maria
“Parfois, je suis juste fatiguée des disputes.” – Aline
Et voici ce qu’ils disent quelques semaines plus tard, après avoir entamé ce changement de posture :
“Je me suis ragaillardie dans ma place de parent bienveillant.” – Émilie
“Je vois désormais les conflits comme une chance d’apprendre.” – Aline
“J’ai gagné en confiance dans ma capacité à construire un vrai lien avec mes enfants.” – Maria
“Je suis plus sereine. Je comprends la démarche.” – Célia
Ce n’est pas qu’il n’y a plus jamais de tensions.
Mais elles ne sont plus les mêmes.
Elles ne sont plus aussi pesantes.
Et surtout, elles deviennent des occasions d’apprendre à vivre ensemble autrement.
Ce n’est pas magique… mais c’est possible
Il n’y a pas de baguette magique. Pas de solution qui efface les tensions du jour au lendemain.
Mais il y a un chemin.
Un chemin pour :
➡️ poser un cadre sans devenir arbitre,
➡️ responsabiliser les enfants sans les opposer,
➡️ transformer les disputes en occasions de développement.
C’est ce que je vous propose d’explorer dans les jours à venir.
Pas à pas.
Avec des repères concrets.
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Et parfois, rien que de le savoir… ça change déjà quelque chose.
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