Vous souvenez-vous du chapitre sur les « rôles » qu’on attribuait aux enfants, parfois involontairement ? De ces étiquettes dont ils avaient du mal à sortir ?
En bref, si on considère qu’un enfant est paresseux par exemple, et qu’on l’aborde ainsi, alors on ne sera pas déçu : il se montrera paresseux. Ne serait-ce que pour correspondre à ce qu’on attend de lui.
Alors, l’idee suggérée, pour faire sortir un enfant de son rôle, etait de le traiter déjà comme s’il était autrement.
Cet été, j’ai mis cette idée à l’epreuve.
Notre fils Léon (4 ans et demi) est considéré comme un pleureur, un colérique. Disons qu’il a une sensibilité à fleur de peau…
Au lieu de réagir là dessus – « J’en ai assez que tu pleures pour tout ! » (Enfin… Je ne vais pas mentir en disant que ca ne m’arrive pas de dire des choses comme ça aussi…), j’ai décidé de mettre plutôt l’accent sur une autre de ses facettes : son enthousiasme et sa joie exprimée quand il est heureux ! Et dans ces moments là, je me mise à l’appeler « joli sourire ».
« Coucou, joli sourire ! Tu m’as l’air bien content ! »
« Ah quel plaisir de voir ce joli sourire ! »
C’est incroyable comme on a vu l’effet rapidement : en renforçant l’aspect content, on renforçait son contentement. Du coup, comme son père avant lui, il était juste « content d’être content » ! Il s’est clairement rendu compte qu’on le voyait aussi sous cet aspect là, et je sens que ça l’aidait vraiment à se sentir mieux.
Parfois, c’est lui qui m’appelait, pendant qu’il jouait, pour que je le regarde, et me disait « joli sourire… », avant de se fendre justement d’un de ses sourires magnifiques…