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Dans un couple, on n’est pas toujours complètement en ligne sur tous les principes éducatifs. C’est normal, on a des histoires différentes, des expériences différentes, et ça nous influence, qu’on le veuille ou non ! Selon le contexte et le cheminement de chacun, ces désaccords prennent plus ou moins de place. Oui, il y a régulièrement des ajustements à faire, c’est normal. Et des différences qui persisteront aussi : nous sommes différents et c’est ok. Mais parfois, ces désaccords sur l’éducation prennent trop de place dans le couple. Les tensions parentales impactent l’ambiance familiale. Et ce, même quand le couple lui-même va bien ! « Notre couple conjugal fonctionne… c’est notre couple parental qui dysfonctionne. » m’écrit une maman dont je garderai l’anonymat.

Moi, je crois très fort que quand le couple conjugal fonctionne, il y a la matière pour réussir à parler des désaccords sur l’éducation.
(Note : vous l’aurez compris ; je ne parle pas ici du cas des parents divorcés, de gardes partagées, ni du cas d’un couple qui ne va pas bien indépendamment des enfants, auquel je conseillerai plutôt d’aller voir un thérapeute conjugal)
Sauf que je sais que « dans la vraie vie », ça reste compliqué. Parce qu’il y a là beaucoup d’émotionnel. Parce qu’on a tellement envie de convaincre l’autre qu’on se retrouve vite à jouer au jeu de « j’ai raison », sans bien écouter ce que dit notre partenaire…

Que s’est-il passé ? Comment est-on passé du couple qui fonctionne ou couple qui se dispute sur la manière de « gérer » les enfants ?
Et surtout… est-il possible d’aborder ces questions sereinement ?

Devenir parents

Le « couple conjugal fonctionne » parce qu’il s’est formé avant de devenir parents.
Souvent, la question des principes éducatifs n’a même pas clairement été évoquée avant de se présenter concrètement.

Alors, ensemble, en devenant parents, on essaye de s’ajuster, de trouver une manière de faire qui correspond aux deux.
On teste, on ajuste, on est souvent démuni, parce que parent s’apprend surtout sur le tas…
Bien sûr, il y a toujours des moments où on n’est pas tout à fait d’accord, où on n’a pas la même interprétation des choses, ou la même posture.
Mais on avance quand même ensemble. On se pose des questions, on échange, et peu à peu, on avance.

Dans beaucoup de couples, ça s’arrête là.
Pour vous qui êtes ici, cependant, ce n’est pas le cas.

Une posture qui change

Parfois, il y a d’autres facteurs que la seule expérience qui font évoluer les pratiques…

L’un des parents se forme

Quand j’ai commencé une formation Montessori, ça a pas mal fait évoluer mon approche de la pédagogie.

C’est probablement ce qu’il vous arrive aussi, sur le plan éducatif :
si vous êtes arrivé.e sur ce blog, c’est que vous cherchez à vous renseigner sur l’éducation positive.
Vous cherchez à évoluer dans vos pratiques parentales.

Que ce soit parce que vous vous sentez débordé.e, ou parce que vous êtes inspiré par ce que vous avez lu sur le sujet, vous êtes là parce que vous voulez bouger.

Le problème, c’est que vous êtes peut-être seul.e à bouger.
Or, déjà, bouger, soyons honnête, ce n’est pas facile…
Alors si en plus, à côté de nous, on a quelqu’un qui continue à employer des méthodes dont vous essayez de sortir, ben clairement, ça ne vous aide pas !

C’est rigolo comme, en l’écrivant comme ça, on voit déjà le côté un peu « injuste » de notre posture… Vous le sentez ?
Grosso modo, on a décidé de changer, on a du mal à le faire, et on en veut à l’autre, qui n’a rien demandé, de ne pas bouger en même temps…

Le temps passe et le décalage se creuse

Cependant, vous n’en êtes peut-être plus là :
peut-être que dans les premiers temps, vous avez su faire preuve de patience, comprenant que votre partenaire, qui ne lisait pas / ne se formait pas, ne puisse pas évoluer comme vous.
Seulement vous espériez qu’au fur et à mesure de vos partages, de vos changements, il (ou elle) commencerait à évoluer aussi.
Vous vous sentez maintenant fatigué.e, et déçu.e.
Vous aimeriez sentir un peu plus d’alignement, et plus de soutien…

Éduquer son partenaire

Voici que peu à peu, vous vous retrouvez dans le rôle du donneur de leçons.
Vous lui expliquez tout ce qu’il (ou elle) ne fait pas bien, ce qui ne convenait pas, pourquoi ça ne convenait pas, etc…

Vous vous posez en sachant.e, et dans le fond, vous l’êtes !
Vos arguments s’enchainent : « Il faut accueillir avec bienveillance… », « Et les neurosciences… »

Malheureusement, non seulement vos messages ne passent pas, mais ils mettent plutôt l’autre sur la défensive…

Chez vous, ça se transforme en ressentiment : « S’il ne veut pas que je lui fasse la leçon, il n’a qu’à se former, lui aussi ! »

(Note : pour des raisons de légèreté d’écriture, j’écris cette phrase au masculin, alors que ça pourrait être dans l’autre sens…
Notons quand même que je l’ai à peu près toujours entendu dans ce sens-là, ce qui pourrait donner lieu à une autre discussion, sur la place des femmes dans l’éducation des enfants… Pourquoi ce sont si souvent des mères et non des pères que je retrouve dans mes formations ? Oh, on pourrait passer du temps là-dessus… mais c’est une autre histoire…)

On peut tout à fait comprendre ce ressentiment !! Et en même temps… en même temps, quand on aborde la conversation avec ressentiment ET avec cette posture de donneur de leçons, agrémentée en général de pas mal de reproches… bizarrement l’autre se met sur la défensive et notre message ne passe pas.

La posture et le rôle de chacun

J’ajouterai que ce clivage prend d’autant plus de place quand chacun cherche à « contrebalancer » ce qu’il juge « trop » chez l’autre.

Le cas classique : l’opposition bienveillance / fermeté.

Pour sortir de cette opposition, il faut déjà être au clair avec les principes de parentalité bienveillante…

Vous avez lu Filliozat et cherchez à développer des relations respectueuses, mais n’êtes pas encore au point (et c’est normal) sur comment poser vos limites sans punitions
(cela dépend surtout de comment vous « êtes tombé dans la marmite » de l’éducation positive)

Vous pourriez probablement vous rejoindre sur des notions de « cadre bienveillant » ou d' »autorité positive ».

Seulement voilà : comme vous êtes encore en apprentissage, votre partenaire vous juge parfois un peu « trop » dans la bienveillance, et il craint une bascule dans la permissivité ou le laxisme.
Cela l’encourage à se montrer plus autoritaire que ce qu’il serait spontané. Il compense. Il remplit son rôle.
Le problème, c’est que cela crée l’effet inverse chez vous : à votre tour de compenser cette façon d’éduquer qui ne vous convient plus par une approche bienveillante, parfois à outrance…

La Discipline Positive parle d’allier fermeté et bienveillance, mais dans votre couple, des rôles parentaux se sont insidieusement mis en place, et c’est l’un ou l’autre en fonction du parent… et ça n’aide pas !

D’où vient vraiment le conflit ?

Si j’écoute ce que dit la CNV (Communication NonViolente), les conflits ne sont généralement pas au niveau des besoins, mais des stratégies.

Ce qui veut dire que si vous parveniez à discuter de vos besoins profonds, vous pourriez probablement vous entendre, vous comprendre, et apporter de la douceur et plus de connexion entre vous, même sur ce sujet délicat de l’éducation de l’enfant.

Seulement, pour répondre à ces besoins que vous avez chacun, vous êtes probablement particulièrement attachés à certaines stratégies. Et ce sont ces stratégies qui s’opposent, et qui créent le conflit !

Un exemple

Illustrons cela avec un exemple classique pour les personnes qui sont dans mes formations. La situation est réelle, mais je vais prendre un couple fictif pour l’illustrer.
Considérons donc la famille de Caroline et Julien.

Dans la famille de Caroline et Julien, le coucher est compliqué.
Leur fille de 4 ans se relève une fois, deux fois, trois fois (vous connaissez le coup : une fois pour boire, puis pour faire pipi, puis parce qu’elle voulait un dernier bisou, etc…)
Les parents sont tous les deux usés…

Caroline a à coeur d’accompagner sa fille en douceur. Elle pense fondamentalement que c’est la meilleure manière de contribuer à son épanouissement. Elle prend donc sur elle pour ne pas se mettre à crier, et la raccompagne chaque fois dans sa chambre en lui disant gentiment, avec espoir :« Tu ne sors plus, hein ? ».

Julien tient à poser ses limites, à avoir un temps pour lui (et pour Caroline et lui) après le coucher des enfants. Il intervient : « Ça suffit maintenant ! Si tu sors encore de la chambre, tu n’auras pas d’histoire du soir demain. »

Les échanges entre eux ressemblent à :
« Tu la laisses te mener par le bout du nez ! »
« Tu es trop dur avec elle ! »

Clairement, les méthodes s’opposent…
Mais, nous qui sommes extérieurs à ce couple, et surtout, libres des émotions qu’ils ressentent à ce moment-là, on sent bien que ce couple n’est pas forcément opposé en termes de besoins fondamentaux…

Est-ce que Julien n’aspire pas également à de la douceur dans la famille ? Est-ce que Caroline n’a pas également besoin d’un temps seule et/ou en couple ?
Probablement que si ! Seulement, ni l’un ne l’autre ne voit de piste pour concilier ces besoins…

N’empêche : s’ils parlaient de leurs besoins, plutôt que de se reprocher les méthodes employées, est-ce que vous pensez que la conversation se déroulerait de la même manière ?

Il serait temps de mettre du « nous » dans cette relation : ce n’est pas « mon enfant », mais « notre enfant » (ou « nos enfants »), ce n’est pas seulement « mes besoins », mais « nos besoins ».

Manque d’écoute

Malheureusement, dans notre histoire, les deux parents sont fatigués.
Ils n’ont pas l’énergie et la disponibilité d’écouter calmement les besoins de l’autre, pour les décoller de la stratégie employée !

Comme l’illustre bien Apprentie Girafe : « La plupart des conflits viennent du fait que chaque partie a désespérément besoin d’écoute mais qu’aucune n’a les moyens d’en donner. »

Et les choses se passeraient réellement différemment si

1- vous aviez les moyens d’offrir de l’écoute (pensez à votre réservoir !)

2- vous saviez comment on écoute vraiment (malheureusement, ça, j’ai découvert qu’on ne l’avait pas appris !)

Comment se sortir de ces conflits de couple ?

Bon. Vous comprenez mieux à présent d’où viennent ces conflits, et peut-être que cette histoire de besoins et de stratégies vous a permis d’entrevoir la lumière au bout du tunnel…

En fait, cette notion d’écoute pour sortir du conflit, c’est à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle.

Vous pouvez sortir du conflit !

La bonne nouvelle, c’est que vous pouvez faire en sorte que les choses changent. Vous pouvez remettre de la communication dans votre couple.
Une communication bienveillante, comme celle que vous développez déjà avec vos enfants. Parce que dans le fond, la communication avec les enfants, c’est la même chose que la communication avec n’importe qui : si on apprend à mener avec eux un dialogue bienveillant, pourquoi ne pas le faire également avec son conjoint ?

Donc, si vous lisez entre les lignes, c’est une double bonne nouvelle :

Le premier aspect, c’est qu’il est (le plus souvent) possible de changer cette dynamique !

Le deuxième aspect, c’est que, comme dans les conflits avec les enfants, vous n’avez besoin de convaincre l’autre d’aller voir quelqu’un ou de se former pour faire bouger les choses.
Vous aurez quand même besoin qu’il (ou elle) soit d’accord pour échanger, mais ça… il y a également des manières de faire qui vous permettront de mettre les chances de votre côté !

La mauvaise nouvelle, c’est que c’est encore à vous de faire le boulot.

Et oui, je sais, vous faites déjà pas mal de taf en vous formant à l’éducation !
Votre pensée interne (et je cite des vrais mots que j’ai reçus d’une maman !), c’est probablement : « j’en ai marre d’être la seule qui cherche, qui se documente, qui se pose des questions et qui guide tout le monde. »

J’entends.

Je reçois ce sentiment d’usure avec beaucoup d’empathie et de douceur.

J’imagine bien que vous aimeriez avoir plus de soutien, plus de partage, dans cette démarche.

Seulement voilà… la réalité, c’est qu’il ne fera pas la démarche de se renseigner.

Alors que choisissez-vous ?

D’attendre qu’il change magiquement, au risque, si la magie ne se produit pas, d’avoir un couple en crise, ou de mettre les chances de votre côté pour sortir de ces conflits, pour échanger et apaiser ces tensions ?
A vous de voir…

Invitez l’autre à échanger

Si vous choisissez de mettre vos compétences au service non seulement de la famille, mais aussi de votre couple parental, ça va passer par un échange avec l’autre.

Ces échanges, ils ont lieu de toute façon. Sauf que souvent, on les subit plus qu’on ne les choisit.

La manière dont ça se passe, c’est qu’on fait fasse à une situation avec les enfants qu’on a envie de gérer de manières complètement différentes, et qu’on se retrouve à se faire des reproches, exactement comme dans l’histoire de Julien et Caroline ci-dessus.
Ce n’est certes pas un échange constructif, mais c’est bien un échange ! Que vous subissez et qui ajoute à la tension quotidienne…

Et si vous décidiez d’appréhender les choses autrement ?

Quelques conseils pour cela :

  • Evitez les échanges « à chaud ». Nos émotions nous font trop souvent dire des choses que nous regrettons ensuite…
  • Prévoyez un moment spécifique (ainsi, vous devenez acteur de vos vies : échanger sur le sujet devient un choix, plus une nécessité du moment)
  • Parlez de ce que vous ressentez
  • Invitez sans imposer

Ce que ça pourrait donner : « Je me sens triste de nous voir en conflit alors que je suis sûre que dans le fond on a les mêmes objectifs. Est-ce que tu serais ok pour prévoir un moment pour échanger à ce sujet ? »

Clarifiez préalablement ce qui se passe pour vous

Nos choix en matière d’éducation des enfants, c’est le résultat de toute une vie interne.
Notre histoire d’abord, notre expérience passée et présente, notre apprentissage, ce dont on se nourrit au quotidien, nos croyances, nos valeurs, nos aspirations.

Alors, avant d’aller juger l’autre, soyons bien clair sur ce qui se joue en nous.

Qu’est-ce qui est important ? Pourquoi nous sommes heurté.e par certaines attitudes de l’autre ?

Ecoutez, écoutez, écoutez !

Phase fondamentale d’apaisement : l’écoute.

C’est celle qu’on zappe le plus, et c’est pourtant celle qui apportera le plus de résultat.

C’est contre-intuitif : c’est justement parce qu’on ne sera à ce moment-là PAS à la recherche du résultat que ce résultat pourra ensuite émerger.

Le lien d’abord. Le résultat ensuite.

Thomas d’Ansembourg

Je ne vous encouragerai jamais assez à aborder la conversation avec une posture de « curiosité ravie » comme le disait mon premier formateur en CNV.
Cela demande 2 choses : l’intention d’écouter ET l’emploi des méthodes d’écoute active.

Alors, vous pourrez réellement vous ouvrir au monde de l’autre pour que la magie du lien agisse.

Parlez de ce qui vivant en vous

Ensuite seulement, vous pourrez parler de vous.
Avoir d’abord veillé à la connexion aura mis plus de chances de votre côté pour avoir en face une oreille bienveillante.

De vos aspirations, de vos rêves, de ce que vous avez envie de vivre !

Partez d’une énergie positive pour transmettre votre élan…

Co-créez l’éducation de vos enfants

C’est ce qui vous permettra enfin de vous rejoindre pour co-créer votre parentalité.

(encore merci à Apprentie Girafe pour ses illustrations si parlantes !)

Dans le fond, vous avez le même objectif : des enfants heureux, et une famille épanouie !

Programme d’accompagnement : « Comment parler des désaccords éducatifs dans le couple ? »

J’ai conscience que ces conseils peuvent sembler brefs…

Je sais qu’entre la théorie et la pratique, il y a souvent un pas.

C’est comme tout : ça s’apprend !
Pour cela plusieurs méthodes, et parfois la présence d’un tiers peut aider.
Que ce soit pour de la médiation, ou un simple conseiller conjugal (dont le rôle, entre écoute, reformulation, et coaching, est surtout celui de facilitateur de dialogue)

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Vous pouvez également choisir de rejoindre mon programme « Comment parler des désaccords éducatifs dans le couple ? », ou en tout cas de vérifier quand sera la prochaine session de ce programme d’accompagnement.

Certes, cela demande de l’investissement (en argent et en temps), et en même temps, si ça peut vous permettre d’éviter ces conflits récurrents (qui mènent parfois, je l’ai vu, à une séparation…), ça en vaut la peine, non ?

Lorsque l’on avance sur le chemin de la parentalité positive, on se retrouve parfois en décalage avec son partenaire. Soit parce qu’on a commencé ce cheminement seul, soit parce qu’on avance plus vite. Il arrive alors que ce cheminement de parent soit source de désaccords dans le couple. Les choix éducatifs ne sont plus si évidents. 

Comment réussir à continuer d’avancer quand on sent qu’on n’a pas l’aval de sa moitié ?

Difficile de garder la dynamique quand on a l’impression de lutter dans notre couple…

Nous avons abordé ce thème dans le cercle des parents heureux, et je passe aujourd’hui la main à un de ses membres, Emilie. 

Merci Coralie !  En effet c’est un thème qui a beaucoup résonné pour chacune de nous au sein du cercle . 

Comment faire pour ne pas se mettre dans une position supérieure en expliquant ce qui « devrait » être fait ?

Comment faire pour que le cheminement vers une éducation bienveillante ne devienne pas une source de conflit et déséquilibre lharmonie de notre couple ? 

Parce que j’avais peur de tout ça je me souviens avoir mis beaucoup de temps avant d’oser évoquer le sujet à la maison. 

Je vous propose dans cet article quelques réflexions et attitudes pour cheminer plus sereinement à deux. 

3 points qui peuvent nourrir le désaccord.

Point 1 :  le poids de l’histoire. 

Le déséquilibre peut venir de cet héritage. 

Malgré la transformation actuelle de notre société, il est difficile de balayer les schémas ancestraux.

Les rôles des hommes et des femmes sont en redéfinition et dans ce contexte chacun peut avoir du mal à trouver son équilibre.

Prendre conscience de cela, c’est déjà faire bouger les lignes dans son foyer.

En effet si l’on change (même un peu) sa position, alors celle du ou de la partenaire se modifie nécessairement aussi. 

Demandons-nous ce que nous sommes prêts à lâcher pour laisser sa place à l’autre.

Demandons-nous comment lalléger dans son rôle afin quil nous allège dans le nôtre.

Point 2 :  Celui qui choisit le cap.  

Le décalage peut parfois survenir parce que le choix de l’éducation positive vient au départ d’un seul membre du couple.

Ce choix s’impose alors au deuxième parent.

Acceptons que ce sujet de la parentalité ne nourrisse pas autant chacun. 

Voyons ce que les sujets tenant à cœur à notre partenaire apportent à la famille. 

Réjouissons nous si entre discussions et mimétisme il/elle essaye. En effet si lautre ne sest pas braqué, cest gagné : il emprunte notre chemin.

Point 3 : La tendance à revenir à des méthodes connues. 

Dernier piège pouvant briser l’harmonie : celui qui développe de plus en plus ses compétences de parent positif par ses lectures, ses formations … prend l’ascendant sur son partenaire dans ce domaine. 

Le risque étant de pousser l’autre, sans le vouloir, à se retrancher dans les vieilles habitudes pour exister. Il devient alors celui qui ordonne, qui dirige, qui crie … 

Pour que le décalage dans le couple ne devienne pas un gouffre.

Je suis consciente que ce qui nous sépare nécessite parfois d’autres mesures. 

Néanmoins, pour donner sa chance à sa relation, il peut être utile de rester ouvert, et on peut, dans un premier temps, essayer de se rapprocher des attitudes suivantes. 

Laisser faire sans intervenir. 

Il faut que chacun puisse oser faire

Si on sermonne celui qui prend en main quelque chose ou si on le conforte quand il laisse entendre qu’il ne sait pas gérer, alors on encourage une position de retrait ou conflictuelle. 

Comment lâcher-prise ?  

En discutant de nos visions pour nos enfants et de la place que chacun veut/peut prendre. 

En se rappelant que c’est en se confrontant le plus souvent à la réalité que l’on ajuste ses méthodes.

En faisant confiance à notre partenaire pour évoluer sans pression. 

En laissant le temps au cheminement individuel sans chercher à provoquer daccélération. 

En acceptant les dérapages. Craquer cest humain.  Chacun a appris par essais-erreurs et peut toujours être rattrapé, selon son énergie du moment, par de vieilles méthodes. 

Et si jamais notre limite est dépassée ? 

Alors, y revenir lors d’une discussion à froid en utilisant un message je plutôt que le tu accusateur : « de mon point de vue je ressens …est ce qu’il serait possible de faire autrement ? ». 

Eviter les leçons.

Pour cela, attention à deux points en particuliers : 

  • Soyons vigilants à ne pas donner de recettes toutes faites . Cela risque d’irriter et de cristalliser le décalage. 
  • N’oublions pas d’ écouter l’avis de l’autre. Il a une opinion légitime, et écouter son avis peut permettre d’échanger et de construire ensemble. 

On peut en effet passer implicitement le message que l’autre ne sait pas gérer ou bien que si les choses ne sont pas faites à notre façon alors ce n’est pas la bonne façon.  

Comment y parvenir ? 

En se souvenant qu’il ne s’agit pas de prendre le dessus mais bien d’être dans la même équipe. 

En faisant preuve dhumilité : on ne détient pas la vérité absolue, on doute, on se trompe. 

Une petite astuce qui aide bien à lâcher-prise je trouve, c’est de se projeter soi-même dans un domaine dans lequel nous sommes volontaire mais pas encore très compétent. 

Dans ces cas là nous sommes souvent déjà nous-même notre juge le plus cruel. 

Alors si notre partenaire vient nous dire en plus (même pétri de bonnes intentions) « ah mais tu sais ce n’est pas comme ça, tu aurais dû plutôt faire ceci ou cela  … » GRRRR  je ne sais pas vous mais pour moi ça rajoute de l’énervement à l’énervement ! 

Du vécu. 

Lors d’une soirée du cercle des parents heureux , l’une des membres (très large inspiratrice de cet article d’ailleurs) nous partageait cette anecdote du coucher délégué 3 soirs de suite. 

Le premier soir, cela s’est passé à l’autoritaire et ça a été une catastrophe. C. n’est pas intervenue. 

Le deuxième soir, son partenaire a essayé de copier ses méthodes de manière encore un peu tendue : le coucher s’est mieux passé. 

Le troisième soir,  il avait intégré et tout se passait bien. 

Ce qu’illustre cette histoire,  c’est à la fois la force de l’exemple et l’intérêt de faire sa propre expérience en dehors de toute pression. 

Vaincre le décalage en adoptant les mêmes principes avec notre partenaire qu’avec nos enfants.

Si l’on refuse les vieux schémas dans l’éducation, refusons les aussi dans notre couple et appliquons donc les mêmes méthodes : 

  • Rechercher la connexion avant le résultat. 
  • Avoir confiance que notre partenaire cheminera.
  • Chercher à développer la motivation intrinsèque. 
  • Se focaliser sur le positif. 
  • Trouver la raison derrière la stratégie.
  • Transmettre par l’exemple. 
  • Accepter l’erreur et lâcher prise dès que possible. 
  • Mettre de l’horizontalité dans notre couple comme on cherche à le faire avec les enfants.

Relativiser le désaccord dans le couple en voyant le bénéfice pour les enfants. 

Cela peut paraitre étrange au premier abord mais, d’une situation de décalage, peuvent naitre des bénéfices pour nos enfants. 

En prendre conscience nous aidera probablement à avoir une attitude plus détendue au quotidien.

Cela apprend aux enfant en le modelant  : 

  • à accepter l’autre tel qu’il est.
  • à accepter que les rythmes et les priorités différent. 
  • à respecter les points de vue différents, la diversité. 
  • à avoir le droit d’être en désaccord avec une personne aimée
  • à prendre conscience que désaccord ne veut pas dire désamour. 
  • à se mettre à l’écoute de l’autre. 
  • à s’autoriser à se tromper et à ne pas être parfait. 
  • à débattre des stratégies et à prendre conscience qu’il y en a plusieurs. 

Enfin gardons à l’esprit que les enfants seront de toute façon confrontés à des comportements très divers de la part des adultes, un décalage nourrit leur capacité d’adaptation. 

Porter un autre regard sur le déséquilibre : le bénéfice pour l’adulte. 

A ce stade on peut avoir l’impression frustrante que c’est celui qui est moteur qui doit fournir de (toute) beaucoup d’énergie, alors qu’il a aussi besoin de facilité et de soutien

Changeons de lunettes ! 

Quand on laisse notre partenaire gérer, on souffle et on profite !

Quand on l’écoute, il ou elle peut avoir des tonnes d’idées que nous n’aurions jamais eues.

Quand on laisse sa place à l’autre, on sallège du poids de la responsabilité de l’éducation.

Quand on ne juge pas les erreurs de l’autre, on accepte avec plus dindulgence ses propres dérapages et la pression baisse. 

Quand on lâche le contrôle sur l’autre et sur nous-même, on gagne en légèreté .

Laissons toute la place à notre partenaire en fonction de ce qu’il veut, peut, propose et ne perdons jamais de vue le si précieux « et au pire ? »

Au final ces situations qui peuvent sembler parfois délicates sont de belles leçons dacceptation et de tolérance. Ces dernières sont les deux clés pour laisser son/sa partenaire nous rejoindre à son rythme. 

Si l’on joue dans la même équipe, alors il n’y a plus de déséquilibre mais un nouvel équilibre commun à inventer ensemble ! 

Pour aller plus loin, je vous parlerai bientôt de deux outils puissants pour continuer à co-créer cet équilibre commun : la feuille de route et l’empathie !

NOTE : si vous sentez que vous avez besoin d’aide pour créer plus de communication dans votre couple autour des questions éducatives, il existe toujours la possibilité de suivre des séances individuelles pour cela !