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Tous les lundis soirs, le cercle des parents heureux se réunit.

Et, à chaque fois, ça donne lieu à des réflexions, des prises de conscience, des ré-alignements.

C’est tellement précieux pour moi que j’ai décidé de partager avec vous, chaque mardi, ma pépite du cercle !

Aujourd’hui, ma pépite porte sur le fait de pratiquer l’écoute, sur le besoin profond, et sur la bienveillance qui, comme vous le savez, commence par soi-même !

Est-ce que ça vous parle ?

Tous les lundis soirs, le cercle des parents heureux se réunit.

Et, à chaque fois, ça donne lieu à des réflexions, des prises de conscience, des ré-alignements.

C’est tellement précieux pour moi que j’ai décidé de partager avec vous, chaque mardi, ma pépite du cercle !

Aujourd’hui, ma pépite porte sur le conditionnement des pensées.

Est-ce que ça vous parle ?

La parentalité positive peut parfois être dogmatique, je le sais. Et pour certains parents, cela crée un stress qui les paralyse ou les laisse perdus.
Certains disent même que cette éducation non violente fait culpabiliser les parents…
Conscients de ce qu’il “ne faut pas faire”, ils essayent d’appliquer des principes généraux sans avoir pris le temps de développer d’autres compétences. 
Par exemple, le principe qui veut que éducation positive et punitions ne fassent pas bon ménage.
Donc, du jour au lendemain, on leur dit de ne plus punir leurs enfants.
Oui mais… comment poser des limites sans punitions ? Y a-t-il vraiment des alternatives ?

Je ne dis jamais aux parents que j’accompagne d’abandonner de but en blanc les punitions. Non. Punissez vos enfants, si c’est aujourd’hui votre manière de poser vos limites. 
En revanche, j’aime encourager les parents à comprendre pourquoi et quand ils punissent. Je leur transmets pourquoi l’éducation positive déconseille les punitions. Je leur explique que c’est possible de faire autrement, et que je ne punis plus mes enfants depuis des années. 
Et surtout, je les accompagne à développer d’autres manières de faire, d’autres outils AVANT d’imposer un monde sans punition dans lequel, faute d’alternatives, ils se sentent débordés !

Il me semble important de parler de tout ça aujourd’hui, dans un contexte dans lequel on entend de plus en plus de parents perdus devant des principes d’éducation positive qu’ils ont tendance à confondre avec du laxisme…
(Je sais que la présentation « à la française » de l’éducation positive – par des auteurs comme Filliozat ou Gueguen, qui font un travail formidable pour promouvoir la bienveillance – peut mener à ce genre de confusion. Ne vous arrêtez pas à cela, ce serait dommage de retomber dans une violence éducative qui ne tiendrait qu’à un manque de méthode !)

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Ce qui m’a inspiré cet article mêlant éducation positive et punitions

Le week-end dernier, je suis allée jusqu’à Bordeaux (je vis à Londres) pour assister au congrès Innovation en Education organisé par Julien Péron et son équipe. Un week-end dense et inspirant, pour lequel je n’ai pas regretté de me déplacer. 
Le congrès est un endroit de rencontres, et toutes les conférences sont sources d’apprentissage, de réflexion, et surtout d’inspiration ! 

J’ai cependant été dérangée par la fin de la conférence de Guila Clara Kessous. 
Guila nous a principalement parlé des principes de communication prônés par Faber et Mazlish, rien de bien nouveau pour moi, qu’elle relie à la psychologie positive, puisqu’elle a suivi le cours sur le bonheur de Tal Ben Shahar à Harvard. (un auteur que j’avais d’ailleurs évoqué dans mon article « Développer sa capacité au bonheur« )

Pourtant, au moment des questions, une maman l’interroge :
“Et que dit l’éducation positive sur les punitions ? Parce que moi, je n’arrive pas à faire autrement avec ma fille de 16 ans…”

Réponse de Guila (forcément mal retransmise puisque nous sommes 24h plus tard au moment où j’écris ces lignes, dans le TGV vers Paris) :
“Bon.. c’est sûr qu’il ne faut pas de punitions trop humiliantes, mais quand même, c’est ok de poser des punitions, car les enfants ont besoin de limites. L’idée va être de leur donner un choix type “préfères-tu que je te prive de téléphone ou … «  » – je ne sais plus quelle était l’autre option.

Pardon ???
C’est à dire que cette intervenante, qui cherche à porter la voix de Faber et Mazlish – et qui propose du coaching pour aider les parents de surcroît – nous explique la “bonne” manière de poser des punitions ? 
Donc, si je l’écoute, éducation positive et punitions, ça colle. Ou en tout cas, elle véhicule l’idée qu’il existe une forme de « bonne punition »…
Mais a-t-elle vraiment lu Faber et Mazlish jusqu’au bout ?

J’aurais apprécié qu’elle réponde plutôt :
“Faber et Mazlish, et l’éducation positive dans son ensemble, ne valident pas les punitions, non.
Cependant, en tant que maman, je me heurte à une vraie difficulté à poser mes limites autrement, et voici comment je compose avec ça…”

Ça aurait été à la fois précis et honnête. 

En réalité, ce que dévoile vraiment Guila Clara Kessous, c’est qu’elle est en cheminement, et que sur son chemin, elle n’est pas encore sortie des punitions.
Et ça, c’est ok. Parce que c’est difficile. Parce qu’éduquer sans punition, c’est tout un processus. C’est un vrai changement de posture éducative en fait.

Dans ce contexte, savoir qu’on n’est pas encore en mesure d’appliquer au mieux tous les principes de l’éducation positive, c’est une chose.
Modifier ces principes pour qu’ils collent à ce qu’on fait, c’en est une autre.
C’est transformer les choses parce que ça l’arrange, ça lui permet de punir son enfant tout en affirmant garder une attitude bienveillante.
Et ça transmet une image fausse ce qu’est vraiment l’éducation positive.

Donc, ça m’a donné envie de répondre à mon tour !

Faisons ensemble le point sur

  • l’éducation positive et les punitions
  • le cheminement du parent

Le point de vue de l’éducation positive sur les punitions

Avant tout, reprenons la réponse à cette question posée, qui était assez claire : “Que dit l’éducation positive sur les punitions ?” – et, en particulier dans le cadre de cette intervention : « Que disent Faber et Mazlish sur les punitions ? »

La réponse est sans ambiguïté : Faber&Mazlish sont contre. 
Comment dire ? Le chapitre 3 du livre Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent (celui que nous citait l’intervenante) s’intitule quand même “Remplacer la punition”.
Peut-on vraiment être plus clair que ça ?

Elles m’avaient d’ailleurs bien aidée à évoluer sur cette méthode qu’évidemment, moi aussi, j’utilisais ! Je suis partie sur ce chemin avec l’intention d’arrêter de crier, et je me suis retrouvée embarquée (avec joie) dans toute une nouvelle manière d’éduquer !

F&M précisent même que Haïm Ginott, leur mentor, pense qu’un enfant devrait vivre les conséquences de son comportement, mais pas de punitions.
Selon lui, il n’y a pas de place pour des punitions dans une relation de confiance.

Et voici, pour soutenir ce point de vue, ses arguments phares : 

  • La punition est une distraction
  • La punition n’enseigne rien
  • La punition “dédouane”
  • La punition favorise rancoeur et rapport de force

Voyons ce que chacun de ces points signifie vraiment. 

La punition est une distraction

L’enfant puni va très probablement trouver cela injuste. 
Tout simplement parce que le priver de télé parce qu’il a mal parlé à son frère, bon sang, “ça n’a rien à voir !!” (mots rapportés par une maman que j’accompagnais)

Donc, dans son coin, il va ressasser toutes les raisons pour lesquelles c’est injuste, et focaliser sur son ressentiment. 
Est-ce qu’à ce moment-là il réfléchit à ce qu’il a fait ? Absolument pas ! 

Au contraire, on lui a servi une distraction sur un plateau, et il va donc pouvoir ignorer ce qu’il a fait. 
En fait, la punition prive l’enfant de son travail de prise de responsabilité.

(Ce à quoi on ne réfléchit même pas dans une éducation traditionnelle qui se contente de reproduire ce qu’on a vu nos parents faire…)

La punition n’enseigne rien

L’un des grands principes de Haïm Ginott, c’est que “Pour se comporter bien, il faut se sentir bien.”. 

En cela, il rejoint complètement l’un des principes d’Adler (sur lesquels se fonde la Discipline Positive) : “Un enfant qui se comporte mal est un enfant découragé.”

L’idée – que je ne vais pas creuser ici, mais que vous pouvez aller creuser dans cet article si le coeur vous en dit – , c’est que si un enfant se comporte de manière inappropriée, c’est que c’est ce qui lui vient de mieux à ce moment-là, dans l’humeur qu’il a. 

Est-ce que ça veut dire que c’est ok de se comporter mal ? Non.
Et nous le lui dirons.
Mais nous ne nous arrêterons pas là. 

Car notre rôle, à ce moment-là, est également de l’aider à développer des alternatives.
Pour qu’il puisse, la fois suivante, agir autrement. 
C’est bien ce que nous cherchons à obtenir, non ? 

Est-ce que la punition lui apprend comment faire autrement ? Il ne me semble pas…

Imaginons par exemple un enfant qui en insulte un autre. 
S’il en arrive là, c’est probablement que ça bout à l’intérieur de lui. 
Si la réaction de l’adulte est de le punir, est-ce que ça lui donne des pistes pour savoir comment réagir AUTREMENT la fois suivante, quand ça bout à l’intérieur ?Absolument pas.

Si l’on veut que les choses changent, on aura plutôt intérêt à l’aider à savoir comment traverser son émotion, à l’aider à développer son empathie, à lui apprendre à dire ce qu’il vit tout en en assumant la responsabilité, etc… Là, on sera dans l’enseignement.

Ah, c’est sûr, c’est plus long…
Qui a dit que la parentalité positive était facile ? C’est un des aspects qui la distingue de la permissivité !

La punition “dédouane”

Quand on a commis un crime, on paye. Et ensuite, on repart de 0. 
C’est comme ça en tout cas que notre système de justice fonctionne, et cela fait donc, consciemment ou non, partie de nos croyances ancrées. 

Ainsi, au collège, l’enfant qui enfreint les règles reçoit en punition une heure de colle. 
Une fois qu’elle est faite, il ou elle a payé, et on peut passer à autre chose. 

Pas besoin de réparer quoi que ce soit, de s’interroger sur la raison de la règle ou sur l’implication de son infraction. Juste une punition, c’est tout. 
Ah.. et puis rien non plus, pour reprendre le point précédent, en terme d’enseignement pour savoir faire autrement. 

Clairement, je peux vous dire que mon fils Léon, qui a reçu récemment sa 1e heure de colle en 6ème, trouve que la punition est injuste (a donc eu du mal à discuter avec moi de ce qu’il s’était vraiment passé – manque de responsabilité…), n’est pas plus avancé sur comment moins discuter en classe, et, maintenant que l’heure de colle est faite, considère que c’est de l’histoire ancienne. 
Ah… sauf que quand même, il en veut à sa prof, et est donc moins bien disposé à son égard… ce qui conduit à l’argument suivant : 

La punition favorise rancoeur et rapport de force

Enfin (j’écris “enfin” parce que je vais m’arrêter là dans les arguments, mais j’aurais pu continuer à ajouter à cette liste..), la punition nuit à la relation. 

Quand vous punissez, vous imposez. 
Vous n’êtes pas avec, vous êtes contre. 
Et vous êtes en train de passer le message suivant : “Je détiens tout pouvoir sur toi.”“Je suis plus fort, et je peux t’imposer ce que je veux”. 

Sauf que personne n’aime entendre ça. 

En général, quand on cherche à contrôler quelqu’un, ça a plutôt tendance à le pousser à se rebeller, l’avez-vous remarqué ?
Ça nuit à la coopération.

Clairement, le résultat, c’est une déconnexion. 
Là où, je vous le rappelle, ce qui nous permet d’avancer ensemble, c’est bien la connexion !

O

Si vous êtes trop souvent dans cette démarche de déconnexion, le résultat sera une absence de lien, tout simplement. 

Et peu à peu, la punition encouragera plus à la dissimulation qu’au partage. 
C’est logique, non ?

A la place, simplement écouter son enfant crée parfois une toute autre dynamique… Oui, l’écoute active mériterait à être enseignée à tous les parents…

Remarque : cette dissimulation sera encore plus systématique chez les ados que chez les enfants.
Non pas parce que les enfants en auront moins envie, mais parce que c’est plus facile pour un ado, à moins de l’enfermer à la maison…

Thomas Gordon écrit d’ailleurs (dans Parents Efficaces) : “Dans les familles où les parents se sont basés principalement sur leur pouvoir pour contrôler et diriger leurs enfants au cours de leur jeune âge, les parents se préparent inévitablement un dur choc lorsque leur pouvoir perdra son importance et qu’ils n’auront plus ou presque plus d’influence.”

Conclusion : la punition n’est pas seulement inefficace mais carrément contre-productive ! 

Pour bien comprendre l’impact de la punition 

Je sais que tout ceci peut rester un peu théorique. Ça vaut pourtant la peine de s’y attarder un peu…
Car l’idée de l’éducation positive, c’est surtout d’être une éducation consciente !

Alors, à la manière de F&M, j’aimerais vous proposer une projection, pour que vous appréhendiez mieux tous ces points. 
On va jouer à “mets-toi dans mes chaussures” ! 
Vous êtes prêt ? C’est parti. 

Vous êtes puni

Partons d’une situation évidemment rarissime, puisque nous, parents, savons toujours comment bien nous comporter… et imaginons un parent qui crie sur ses enfants.

Dans le fond, ce parent sait que ce n’est “pas bien”, et il n’en est d’ailleurs pas fier…
(combien de fois je vous ai entendu parler de cette culpabilité qui vient après les cris..)

Ça vous est déjà arrivé ? 
Bon, j’imagine que oui.. comme à moi… alors qu’on a l’impression de faire de notre mieux, pas vrai ?

Donc imaginez que, dépassé par la situation, vous avez crié sur votre enfant. 
Imaginez maintenant que quelqu’un (l’autre parent par exemple) vous donne une punition pour sanctionner ce comportement inadéquat, et “poser des limites”.

Qu’est-ce que ça fait en vous d’être puni ? 

Je parie que, comme l’explique Haïm Ginott : 

1- Vous êtes tellement furieux contre votre partenaire qui se permet de juger ce que vous faites sans savoir ce que vous avez traversé avant d’en arriver là, que vous ressassez ce ressentiment sans repenser, justement, à ce qui vous a conduit à ça.

2- Vous n’êtes pas plus avancé ni plus compétent pour éviter les cris la fois suivante

3- Ce qui n’est pas grave, puisque dans le fond, vous considérez que vous avez “payé” pour ce que vous avez fait, ça efface l’ardoise, et vous pouvez repartir d’une page blanche, sans vous poser plus de question.

4- En revanche, vous sortez de l’expérience avec une rancoeur contre votre partenaire, qui vous pousse à ne plus lui faire confiance… et d’ailleurs, la prochaine fois que vous criez sur vos enfants, vous éviterez de le lui dire ! 

cqfd.

De quoi auriez-vous eu besoin à la place de la punition ?

Allez-y, prenez une minute pour y réfléchir. 

Vous avez crié sur votre enfant… et ce serait une bonne chose de faire face à vos responsabilités.
Qu’est-ce qui pourrait vous aider ?
Quelles attitudes pourrait avoir votre conjoint qui se révèleraient bien plus “productives” que la punition ?

Voici ce qui me vient, lorsque je me projette… à vous de voir si ça vous parle. 

Écoute et compréhension

D’abord, j’aimerais qu’il m’écoute. (Je dis “il”, parce que j’applique ce raisonnement à mon cas, mais libre à vous de changer le pronom !)
Qu’il m’aide à comprendre ce qu’il s’est passé en moi. Sans me juger. 
Je n’attendrais pas de lui qu’il me dise que j’ai eu raison et que c’était une bonne chose, bien sûr que non, mais pas qu’il me juge pour autant.

En fait, j’attendrais de lui qu’il m’aide à voir le problème en face. A faire face à ce qui a causé ce comportement. 
J’aimerais qu’il m’aide à mieux me comprendre.
Car j’avais une raison, c’est sûr. Et même une raison positive. Mais elle peut être difficile à voir.

Expression de soi

Ensuite, s’il ressent que c’est inacceptable pour lui (je vous rappelle que nous traitons ce cas comme un parallèle à ce qui peut nous arriver avec les enfants), j’aimerais qu’il me le dise gentiment, en parlant bien de lui. 

Ça ressemblerait à quelque chose comme : 
“J’entends comme ça a dû être difficile pour toi, et je comprends mieux comment tu en es arrivée là. De mon côté, je sens que ça me secoue, et ça ne me convient pas d’être dans une maison où l’on se crie dessus. Je ne suis pas d’accord. Est-ce qu’on pourrait voir ensemble comment on pourrait éviter ce genre de situation à l’avenir ? »

Aide à la recherche de solution

Enfin, on discuterait de nos idées. 

Par exemple, si on s’aperçoit que je deviens impatiente quand le rythme est trop soutenu en fin de journée, on pourrait chercher ensemble comment l’alléger un peu. 
Il pourrait aussi m’aider à chercher comment j’aurais pu réagir autrement, pour que j’aie plus de chances d’avoir d’autres idées la fois suivante. 
On pourrait convenir d’un signal entre nous pour qu’il prenne le relai quand je sens que je vais déborder. 

Quelle différence cela fait-il ?

Est-ce que vous sentez à quel point, avec une telle démarche, le message est différent ? 

Dans le premier scénario, je me sens dévalorisée, incapable, et je me retrouve en colère, à rejeter la faute sur quelqu’un d’autre. 

Dans le deuxième scénario, je me sens comprise, soutenue, et encouragée pour avancer et m’améliorer. 

Voyez-vous mieux la différence entre éducation positive et punitions ?

Alors, lequel des ces deux chemins préférez-vous ?

Continuez quand même de punir vos enfants, ou comment on réconcilie (temporairement) éducation positive et punitions

J’en arrive enfin à l’objectif de cet article. Celui de faire baisser la pression

Rome ne s’est pas faite un jour. Arrêter de punir ses enfants demande un cheminement.
C’est ok.
Vous faites de votre mieux, et c’est déjà pas mal ! 

Vous vous êtes lancé dans une démarche de parentalité bienveillante, qui demande du temps et de l’énergie.
Eduquer nos enfants, en soi, c’est un travail difficile ; les éduquer en intégrant les apports des neurosciences et de la communication non violente pour devenir des parents bienveillants, ça l’est encore plus.
Adoptons donc une approche bienveillante envers nous-mêmes également, et abandons l’image du parent parfait.

Donc, oui, l’objectif est bien de se débarrasser des punitions, et il n’y a pas de raison que vous ne puissiez pas le faire. 
Mais, encore une fois, pas du jour au lendemain.

D’ailleurs, au passage, vous verrez que vous risquez, en cherchant la « bonne » façon d’éduquer, de basculer parfois entre une attitude laxiste et une éducation autoritaire, voire un peu violente…
La question centrale restera la même : quelles sont les limites à poser, et comment les poser dans un cadre bienveillant.

La remise en question

Si vous me lisez encore, c’est probablement que vous commencez à votre tour à remettre en question la punition. 

C’est déjà un grand pas ! 

Parce que sortir d’un modèle qu’on connait, c’est accepter de s’ouvrir à d’autres possibilités, c’est accepter de sortir de sa zone de confort. 

Voir les choses d’un autre point de vue, c’est un gage d’ouverture d’esprit. 
Et c’est un énorme premier pas vers le changement. 

On ne peut pas changer avant de s’être ouvert à la possibilité que c’était possible.

Donc, si ce que vous avez lu jusqu’ici est déjà une remise en question, restez un peu avec ça.
Le temps que ça infuse. 

Les alternatives

Ensuite, si vous voulez sortir des punitions, vous aurez besoin de développer d’autres outils. 
D’avoir des alternatives à votre disposition. 

Ben oui, parce que sinon, vous allez vous retrouver perdu devant un comportement inadéquat. 

Vous ne voudrez pas punir, parce que vous avez bien compris que ça n’aiderait pas, mais vous n’aurez pas d’autre idée. 
(normal, puisque la punition reste LA méthode de votre entourage)

Alors, vous risquez fort de ne rien faire, et c’est là que BOUM vous basculerez sans l’avoir voulu dans la permissivité… parce que vous ne saurez plus comment poser vos limites. 
Et puis.. vous souffrirez de la situation, alors vous craquerez, et BOUM, vous retomberez dans l’autoritarisme.
Et puis, vous regretterez… alors… vous m’avez comprise ! 

Donc, on prend les choses dans l’ordre, on ne laisse pas tomber tout le cadre d’un coup, on apprend d’abord à le poser autrement

Vous voulez, vous aussi, apprendre ces alternatives ?

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Et tant mieux, en fait, si ça prend un peu de temps.

Parce que… ça m’amène à mon avant-dernier point.

Le contexte

Je vais être honnête : même si vous pouviez magiquement savoir manier les alternatives, elles ne fonctionneraient probablement pas avec vos enfants.

Je vous entends d’ici : “Pardon ? Tu es en train de me dire que la parentalité positive ne fonctionne pas ?”
Non. Je suis en train de vous dire que si on cherche à changer de méthode sans avoir changé le contexte, ça ne marche pas. 

C’est logique dans le fond. 
Allez, reprenons le jeu de “mets-toi dans mes chaussures” pour que vous compreniez bien.

Vous travaillez dans une entreprise, et votre responsable supérieur est dans une relation complètement verticale. 
Il vous impose son point de vue sans vous demander votre avis, il vous critique et vous sanctionne quand vous faites des erreurs, il surveille tout ce que vous faites et n’écoute pas vos raisons d’agir quand les actions ne lui conviennent pas. 
Clairement, vous êtes plein de rancoeur, et sans aucune envie de collaborer avec lui. 

Un jour, il lit que son comportement n’aide pas ses employés à donner le meilleur d’eux-mêmes.
Il lit que la confiance et l’autonomie ont bien plus de chances de créer une ambiance propice à un travail bien fait. 

Le lendemain, il décide qu’il ne va plus surveiller. Comme ça, d’un coup.
Est-ce que vous allez immédiatement vous mettre au travail avec plaisir, ou est-ce que, plutôt, vous en profiterez pour en faire le moins possible ?

Vous m’avez comprise, n’est-ce pas ? 

La relation

Avant de se débarrasser des punitions, et d’utiliser d’autres méthodes pour poser nos limites, il va nous falloir créer un climat de confiance et de coopération. 
On va travailler sur la relation avec notre enfant.
C’est la relation qui est au coeur de la parentalité positive. 

Je ne sous-entends que vous n’avez pas une bonne relation avec votre enfant.
Mais compte-tenu du modèle ambiant, vous avez peut-être ue relation toute verticale, correspondant à la croyance reçue que l’adulte est supérieur à l’enfant, et que ce dernier devrait juste lui obéir sans discuter.

La parentalité positive encourage à développer une relation plus horizontale.
Une relation d’échange et de confiance.

C’est d’ailleurs ça qui est beau ! 
Parce que tout est là : dans cette belle relation qu’on veut avoir avec eux.

Et franchement, ça en vaut la peine !!
D’ailleurs, quand j’ai demandé à Oscar, mon fils de 21 ans, ce qu’il pensait être les bienfaits de l’éducation qu’il avait reçue, il a cité en premier « l’ambiance familiale » !

Le courage d’avancer sur le chemin

Voilà, j’arrive au bout de mon article. 
J’espère vous avoir transmis à la fois de l’inspiration, et du lâcher-prise. 

Je sais que ce chemin de “poser ses limites sans recourir à la punition” peut être effrayant. 

Parce qu’il sort des sentiers battus, et que les objections s’enchainent dans notre cerveau qui cherche à revenir à ce qu’il connait : 
“Et si ça ne marche pas ?”
“Et s’ils deviennent des enfants rois ?”

Alors, pour conclure, j’ai envie de reprendre ce que nous transmettait ce week-end Victoria Guillomon, que j’ai également découverte au congrès Innovation en éducation (comme ça, la boucle est bouclée) : est-ce que vous préférez être guidé par la peur ou par l’amour ?

A vous de faire votre choix.

Tous les lundis soirs, le cercle des parents heureux se réunit.

Et, à chaque fois, ça donne lieu à des réflexions, des prises de conscience, des ré-alignements.

C’est tellement précieux pour moi que j’ai décidé de partager avec vous, chaque mardi, ma pépite du cercle !

Aujourd’hui, je vous livre 2 pépites :

  • une qui concerne notre vision des choses, souvent biaisée : responsable des difficultés, mais pas des moments d’harmonie… et si on changeait notre regard ?
  • une qui confirme ce lien entre la connaissance de soi et l’ouverture vers les autres

Ah, et si vous voulez aussi pouvoir faire l’activité des cartes besoins, voici où vous les procurer.

En tout cas, je suis toujours curieuse de savoir comment ces pépites résonnent en vous, alors laissez-moi un commentaire pour me le dire !

Tous les lundis soirs, le cercle des parents heureux se réunit.

Et, à chaque fois, ça donne lieu à des réflexions, des prises de conscience, des ré-alignements.

C’est tellement précieux pour moi que j’ai décidé de partager avec vous, chaque mardi, ma pépite du cercle !

Aujourd’hui, je vous parle du modèle de Brooke, ou comment reprendre le pouvoir sur sa vie…

Quand on devient parent, pas facile de savoir comment réagir face aux comportements de nos enfants. D’autant qu’on ne ressent pas toujours les mêmes choses face aux mêmes comportements… Vous avez déjà remarqué ça ? Thomas Gordon (un des auteurs phares de la parentalité positive) propose une image très simple de la chose, à travers son concept de « fenêtre d’acceptation ». Cette fenêtre nous permet de simplement faire un pas en arrière et prendre conscience (et la responsabilité) de ce qui se passe avec notre enfant, puis, surtout, d’adapter notre communication. Ça vous dit d’en savoir plus ? C’est parti.

Accepter l’imperfection

Nous avons beau être devenus des parents, nous n’en restons pas moins des êtres humains.
Avec nos sentiments, nos émotions, nos pensées, nos caractères, notre sensibilité… nos limites aussi !

Pour beaucoup d’entre nous, devenir parent signifie mettre de côté toutes ces choses pourtant naturelles pour devenir une sorte de super-héros.
Ne jamais faire d’erreur. Etre un parent parfait.
Se sacrifier pour son enfant, toujours faire passer ses besoins avant les nôtres, quitte à en être frustré. Rester tolérants, réceptifs et pleins d’amour quelles que soient les circonstances.

Et pourtant… En agissant ainsi, outre le fait que nous mettons en péril notre propre équilibre psychologique, nous perdons davantage en efficacité auprès d’eux que si nous restions vrais.
Pensez-vous que nos enfants ont plus intérêt à grandir auprès de personnes qu’ils pensent infaillibles, ou qu’il est préférable pour eux de constater que tout le monde a ses faiblesses, et que par conséquent ils ont eux aussi le droit de faire des erreurs sans pour autant se sentir jugés ou médiocres ?

Même si cela part d’une bonne intention, le fait de vouloir paraître toujours en contrôle traduit finalement une idée de supériorité du parent.
Si nous voulons que nos enfants nous partagent leurs joies et leurs peines, en nous faisant confiance, nous leur devons de rester authentiques.
Ainsi, nos enfants sauront qui nous sommes, vraiment.

La fenêtre d’acceptation de Thomas Gordon

Une fois que nous acceptons le fait que nous avons nos limites, nous réalisons que celles-ci nous sont propres.
C’est-à-dire que les autres parents n’ont pas nécessairement les mêmes que nous. Et c’est vrai également de notre conjoint…

Définition de la fenêtre d’acceptation

Voyons donc le schéma d’acceptation que propose Thomas Gordon, pour nous aider à comprendre comment être en phase avec nous-mêmes.

Le principe est simple : lorsque notre enfant se comporte d’une façon qui ne nous dérange pas, nous éprouvons de l’acceptation. Lorsque son comportement devient problématique de notre point de vue, nous basculons dans l’inacceptation.

Ainsi, si l’on considère un rectangle, appelé « fenêtre d’acceptation » , qui représente l’ensemble des comportements possible de notre enfant,

on peut le diviser ensuite en deux parties :

Un comportement se situant dans la zone d’acceptation pourrait par exemple être le fait que votre fils de quatre ans joue avec ses petites voitures à quelques mètres de vous pendant que vous repassez du linge.
Si toutefois il passe plusieurs fois entre vos jambes manquant de vous faire chuter alors que vous avez le fer chaud dans les mains, son comportement devient inacceptable pour vous.

La ligne qui sépare la zone d’acceptation de la zone d’inacceptation est plus ou moins basse selon le taux d’acceptation du parent.

Note : En fait, on peut aller plus loin dans ce concept de la fenêtre d’acceptation, puisque Thomas Gordon parle aussi de la zone dans laquelle la situation est inacceptable pour l’enfant, alors qu’elle l’est pour nous. Je ferai à ce sujet un autre article, car je ne voudrais pas vous perdre…

Facteurs qui influencent les zones d’acceptation et d’inacceptation

Notre caractère et/ou nos croyances

Ce taux d’acceptation est influencé en partie par notre caractère : les personnes ouvertes d’esprit, tolérantes, en paix avec elles-mêmes et indépendantes dans leur façon de penser et d’être sont en général capables d’une plus grande acceptation vis-à-vis des enfants, comme avec le reste des gens.
A l’inverse, les personnes qui jugent facilement, ne paraissent jamais satisfaites, sont fermées et strictes et montrent très peu d’acceptation.

Précisons cependant que l’on peut être tout à fait ouvert et tolérant et avoir quand même une zone d’acceptation face aux enfants réduites, simplement parce que cela correspond à nos croyances !
Vous savez, tous ces principes que l’on nous a répétés à nous, quand on grandissait, et qui sont encore communément admis :
« Un enfant ne devrait pas…. » , « C’est un caprice… »… tous ces principes de l’éducation traditionnelle qui ont pénétré nos propres modes de pensées, qui créent encore des connexions entre nos neurones.
Cela demande du temps d’évoluer dans nos croyances pour évoluer dans nos méthodes éducatives ! Il est naturel que notre manière d’éduquer dépende de ce que nous avons nous-mêmes reçu…
Bref.

Le caractère de l’enfant

Les zones de notre fenêtre d’acceptation dépendent aussi du caractère de l’enfant.
Car l’usure est un facteur fort de l’acceptation ou de l’inacceptation !
Certains enfants ont un caractère plus facile à accepter (pour nous) que d’autres. C’est un fait.
C’est marrant d’ailleurs de constater que

  1. ce qui est difficile à accepter pour nous n’est pas toujours la même chose que ce qui est difficile pour l’autre
  2. les enfants considérés « difficiles » ont parfois des qualités et compétences qui leur seront bien plus utiles à long terme !

En tout cas, il est normal de ne pas avoir le même degré d’acceptation à l’égard de tous nos enfants.
On peut comprendre que certains parents s’en sentent coupables, mais c’est pourtant tout à fait légitime.
En fonction de notre histoire, de nos valeurs, de nos blessures, de nos valeurs, on réagit à des choses différentes.
Ah.. et puis on cherche souvent plus de simplicité au quotidien !
Parfois je me dis : « Ce serait plus simple parfois d’avoir des enfants qui juste obéissent sans commenter ! ». Pourtant, je sais bien que l’obéissance n’est pas une qualité que je cherche à développer chez eux..

Parfois, notre acceptation variable est inconsciente : on l’enfouit car on en a honte.
On peut par exemple manifester davantage d’acceptation pour un enfant timide que pour un enfant aventurier et actif,  pour un enfant curieux que pour un distrait, etc…
Je ne dis pas ici qu’il ne faut rien y faire. Il est toujours bon de s’en rendre compte et de chercher d’où vient ce décalage, pour progresser dans notre acceptation. Mais ne pas rester dans la culpabilité. La considérer comme d’habitude comme une bonne prise de conscience pour avancer.

Notre état d’énergie

Nous avons globalement conscience de nos limites, ou de nos principes. Nous savons ce qui est acceptable ou non de notre point de vue.
Et nous pensons souvent que cette limite est fixe.
Pourtant, nos limites se déplacent avec notre humeur…
Une chose  acceptable à un instant t peut nous rendre irritable après une journée éreintante. On l’a tous déjà expérimenté !

A l’inverse, vous m’avez comprise, quelque chose qui nous agace habituellement peut nous paraître finalement sans gravité un jour où nous sommes particulièrement de bonne humeur, que nous avons appris une bonne nouvelle, que nous sommes bien avec des amis, détendus…

Encore une fois, pour bien éduquer nos enfants, il faut prendre d’abord soin de nous !

Car notre état, physique ou psychologique, influe sur notre perception de ce qu’il se passe autour de nous. D’ailleurs, c’est autant valable pour nous-mêmes que pour nos enfants.

Le contexte

Enfin, notre limite entre les zones dépendra également du lieu où nous nous trouvons.
Un comportement acceptable chez nous ne l’est peut-être pas chez des amis…

Regard des autres, bonjour !

Rester vrai en toute circonstance

La « fausse acceptation »

Parfois, un comportement nous agace, mais on se sent coupable de ce sentiment. Alors, on l’accepte quand même.
On a l’impression que le comportement de l’enfant ne devrait pas nous incommoder, on tente de se convaincre qu’il est acceptable.
De la sorte, on n’est pas en accord avec nous-même. On ressent une certaine émotion négative mais notre attitude ne reflète pas ce qu’il se passe en nous.
(Ou du moins le croit-on… car il est fréquent que notre attitude non-verbale le montre !)
On bouge alors faussement la limite des zones de notre fenêtre d’acceptation, et Thomas Gordon parle de « fausse acceptation ».

Le problème vient, je crois, du fait que l’on croit qu’avoir une attitude bienveillante signifie accepter l’enfant tel qu’il est, et on oublie de respecter nos propres limites.
D’un côté, c’est normal : on a grandi dans une société autoritaire, donc votre coach parental a plutôt insisté sur l’écoute de l’enfant, sur le fait d’accueillir avec bienveillance ce qu’il vit. Et il a eu raison !! C’est fondamental pour commencer : aller enfin à la rencontre de notre enfant !
Thomas Gordon parle par exemple beaucoup d’écoute active, et c’est effectivement une bonne manière d’instaurer des relations positives.
Pourtant, culpabiliser les parents qui ne sont pas toujours dans l’acceptation de leur enfant est contre-productif. Parce que ce n’est pas la réalité. On peut aimer inconditionnellement, mais pas tout accepter avec calme…
(ah.. le calme en toute circonstance… j’appelle ça « Le mythe du parent zen ».)
L’approche empathique est une chose. S’oublier soi-même au risque de basculer dans la permissivité en est une autre…

Lorsque l’on tombe dans cette « fausse acceptation », dont parle Thomas Gordon, il se passe deux choses :

1- A la longue, une frustration s’installe et on peut éprouver du ressentiment envers son enfant. (On retrouve ici l’idée déjà vue dans Parents respectueux, enfants respectueux que les parents ont aussi des besoins !)

2- Nos enfants, très sensibles à une multitude de signaux non verbaux, et très doués pour décoder notre pensée réelle, reçoivent un message mixte. Ils peuvent même finir par nous en vouloir de ne pas être sincères envers eux.

Thomas Gordon suggère de savoir se situer sur la fenêtre d’acceptation

Pour sortir de cette « fausse acceptation », la première étape essentielle est évidemment de savoir vous situer sur cette fenêtre d’acceptation !

Soyez clairs avec VOTRE fenêtre d’acceptation : soit le comportement est dans VOTRE zone d’acceptation, soit il ne l’est pas. (oui, je mets « VOTRE » en majuscules, pour insister sur le fait qu’elle vous est propre, ça aidera quand je vous parlerai, juste un peu plus bas, de prendre sa responsabilité !)

Oui, il vous appartient de clarifier comment vous vous sentez, ce qui vous manque, ce à quoi vous aspirez, afin d’adopter, pour vous et votre enfant, un cadre bienveillant.
(Et c’est comme ça que le chemin de la parentalité positive devient un chemin de développement personnel… mais c’est une autre histoire !)

La place de la communication

Pourquoi est-ce si difficile parfois de poser des limites ? Parce qu’on ne sait pas toujours le faire de manière bienveillante.

Je ne vais pas vous faire ici une formation de communication. Bien communiquer est vraiment un art qui s’apprend, et j’en ai de nouvelles preuves tous les jours, autant par mes succès qu’avec mes échecs.

Notre manière de communiquer, telle qu’on l’a apprise de nos parents autoritaires, est souvent décourageante. En la reproduisant, on craint de tomber dans une certaine violence éducative, et il devient parfois plus simple de « simplement » devenir permissif… C’est vrai que c’est compliqué !

Ici, je vais vous parler quand même d’un outil précieux, un premier vrai pas vers une communication non-violente :

Le message JE

Quand on a des limites à poser, qu’on sent qu’on se situe dans la zone d’inacceptation de notre fenêtre d’acceptation, Thomas Gordon nous suggère d’utiliser le « Message JE ».

Le message JE, c’est l’idée de commencer notre phrase par « JE », tout simplement.

Pourquoi ? Parce que ça nous permet de prendre la responsabilité de ce qu’on veut dire. Et ça, c’est la clef pour ne pas diminuer notre enfant, justement, donc pour rester dans le respect de l’autre, prôné par l’éducation positive. Quel exemple, lorsqu’on y parvient !

Exemples :
Au lieu de « Tu m’agaces avec ton jeu bruyant ! », on dira plutôt : « J’ai du mal avec le bruit : ce jeu-là, c’est dehors. »
Au lieu de : « C’est fini, le pain ! Tu as vu tout ce que tu as mangé ! », on essayera de dire : « Je pense que ça fait assez de pain pour ce soir, on peut passer à autre chose. »

Le lien à travers l’authenticité

Enfin, avantage non négligeable : en restant vrai, on garde la connexion avec notre enfant. On est authentique, ce qui renforce le lien.

Or, ce lien est à la fois la fondation et l’aboutissement d’une relation parent-enfant harmonieuse  (et la clef d’une vraie coopération…) !

Alors, prêts à vous exprimer clairement sur votre zone d’acceptation ?

Alors que les livres sur la parentalité fleurissent, on me demande souvent des conseils de lecture, en commençant par la question-clef : quel est le livre qui a changé ma vie de parent ?
Ah… ce serait pratique d’avoir une réponse très claire à cette question ! Que je puisse vous sortir de mon chapeau l’ouvrage qui va tout changer.
Seulement voilà… les livres, j’adore ça ! Et j’en ai lu… beaucoup !!
Comment savoir l’impact qu’aurait eu un seul d’entre eux ? Impossible.
Le livre à lire dépend de la personne, de son stade de maturité, de ce dont elle a besoin. Quand on me demande conseil, j’essaye d’adapter mon conseil à la personne.
Je vais donc ici vous parler non pas du livre mais de certains livres qui ont changé ma vie de parent !

Note : cet article participe à l’évenement « interblogueurs » sur le sujet, lancé par Amandine, du blog Une maman, deux maisons.

Préalable : une question de personnalité

Nous sommes tous différents. C’est une évidence, mais c’est toujours plus clair quand on le dit, et quand on apprend à se connaitre aussi !

Il y a deux ans, j’ai répondu à un questionnaire pour identifier mes forces. (Le Clifton Strength Finder, pour ceux qui le connaissent, et/ou que ça intéresse.)

Cela m’a permis de confirmer certaines de mes forces principales :

Numéro 1 : « Studieux » = j’adore apprendre.

Numéro 2 : « Input » = Je suis curieuse et « collectionneuse ». J’aime m’enrichir de nouvelles informations, en accumuler.

Numéro 3 : « Intellectualisme » = J’aime réfléchir et faire travailler mon cerveau. J’apprécie les moments d’introspection.

Numéro 4 : « Charisme » = J’adore le défi que représente la rencontre de nouvelles personnes, et le fait de gagner leur amitié.

Numéro 5 : « Idéation » = Je suis fascinée par les idées, et j’adore faire des liens entre différents concepts. Je vois de la simplicité sous des concepts apparemment complexes.

Si le « charisme » ne m’était pas apparu avant comme une de mes forces, les autres me semblaient évidentes !

Un éclairage sur mon fonctionnement interne

Pourquoi je vous décris ici mes forces ? Parce qu’elles aident à comprendre ma démarche.

Comme vous pouvez le constater, les points 1, 2, 3 et 5 sont très complémentaires. J’ai presque l’impression qu’on me dit la même chose de manière différente. Avoir ces 4 forces dans mon Top 5 prouve à quel point c’est prédominant dans ma personnalité.

Ainsi, ça explique d’abord pourquoi, si j’ai saupoudré mon chemin de diverses formations, j’ai surtout appris dans les bouquins.
J’avais le temps, l’envie d’apprendre, et celle de collectionner.

D’autre part, ça explique également que mon plaisir à mélanger les approches.

Je comprends mieux pourquoi, ayant commencé par animer des ateliers Faber et Mazlish, j’ai rapidement voulu sortir de ce cadre et ajouter d’autres infos venues d’autres livres ou formations.

Plus tard, je me suis également formée à l’animation d’ateliers de parents au format de la Discipline Positive, et là encore, l’expérience m’a frustrée. J’avais envie d’ouvrir encore les horizons !

Je ne veux pas me limiter à une approche, à une méthode – j’aime me sentir libre de faire des liens, de faire travailler mon cerveau, de continuer d’enrichir mes présentations !

Donc : impossible de choisir UN livre qui m’aurait transformée.

Non, je ne peux pas dire quel est le livre qui a changé ma vie de parent.

Car c’est le fait d’avoir fait le lien entre des points lus dans un et ceux lus dans un autre qui m’a permis d’avancer. Ces lectures multiples font partie inhérente de mon apprentissage.

Un éclairage sur le fonctionnement des autres

L’autre lecture de ces forces, c’est qu’elles m’appartiennent.

Oh… je ne suis sûrement pas unique, ce n’est pas ce que je dis ! Mais je comprends que si tout cela me parait « normal » et « naturel », ça ne l’est pas ! C’est ce que je suis, moi. Pas forcément les autres.

Au début, comme je suis tout de suite pleine d’enthousiasme quand j’apprend de nouveaux concepts, j’avais tendance à penser que les autres allaient avoir envie de courir s’acheter le livre dont je leur parlais à ce moment-là !

D’un certain côté, on comprend pourquoi : mon enthousiasme dans la conversation est contagieux – vive les neurones miroirs !

Mais j’ai pris depuis un certain recul, comprenant que mon interlocuteur n’allait probablement pas lire ce dont je lui parlais.

Mon enthousiasme, à la place, pouvait me permettre de partager ce que j’apprenais sous une forme plus agréable pour l’autre : c’est comme ça que je me suis mise à animer des ateliers et conférences, et à concevoir des formations. Mais c’est une autre histoire.

Si je devais choisir un livre qui a changé ma vie de parent ?

Bon, je vous explique tout ça, et je noie le poisson…

Vous, vous aimeriez quand même que je vous livre un titre, c’est ça !

Alors…

Si vraiment on me forçait à choisir un livre, ce serait… l’un de ceux-ci…

Je vous l’ai dit : pas possible de n’en lister qu’un !! D’ailleurs, comme je suis une collectionneuse, quand je découvre un auteur, j’ai tendance à ne pas me contenter d’un livre. Donc… je vais vous les présenter par auteur plutôt !

Faber et Mazlish

Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent

Un classique, bien sûr ! Ce n’est pas le premier livre de parentalité que j’ai lu, mais c’est le premier que je me suis appliquée à réellement mettre en pratique, chapitre après chapitre, en prenant 4 mois pour le lire, le temps d’essayer, de voir, de comprendre ce qu’il se passait. En ce sens, il a vraiment lancé mon apprentissage en autodidacte.

Ensuite, je vous conseille également la lecture de Parents épanouis, enfants épanouis, toujours de Faber et Mazlish, un formidable récit de ce cheminement qui est le lot du parent qui s’interroge, qui progresse, qui devient conscient, et qui fait ce qu’il peut !

Et puis, tant qu’à faire, vous pouvez ajouter celui sur la fratrie, et puis la version ados si vous êtes concerné !

Jane Nelsen

La Discipline Positive

Après la lecture de ce livre, je me suis découverte tellement fan de cette approche, qui pose bien, non seulement la notion de bienveillance, mais aussi celle de fermeté, que je suis allée ensuite à la première formation en Discipline Positive qui avait lieu près de chez moi, sans m’arrêter au fait qu’elle portait sur la Discipline Positive en classe… et j’ai sacrément bien fait : j’en suis sortie enchantée et prête à intervenir à mon tour dans des classes, ce qui a été un bonheur !

Je ne vous les liste pas ici, mais j’ai bien 7 ou 8 autres livres de Jane Nelsen dans ma bibliothèque…

Marshall Rosenberg

Les mots sont des fenêtres, ou bien ce sont des murs

Alors… ce livre n’est pas à proprement parler un livre de parentalité. Mais on peut dire qu’il a changé ma vie, y compris celle de parent ! La CNV est devenue partie intégrante de ma démarche, vous m’entendez souvent en parler. J’ai, bien sûr, fait suivre la lecture de ce livre d’une formation en présentiel, et je continue, encore aujourd’hui, à suivre des ateliers d’approfondissement à la CNV.

En fait, ce n’est peut-être pas le premier livre de parentalité à lire, mais si vous voulez changer de vie, je crois que c’est celui-ci que je vous mettrais d’abord entre les mains !

Cependant, si vous voulez directement faire le lien entre CNV et éducation, vous avez deux options :

Céline Alvarez

Je me souviens encore avec émotion de l’été où j’ai lu « Les lois naturelles de l’enfant », avant de voir Céline Alvarez en conférence.

Tant de clarté, tant de partage, tant d’espoir, tant d’enthousiasme !!

Quand on l’écoute, on se prend à croire à un monde nouveau… on se dit que tout est possible ! Une idée pas toujours simple à garder en tête quand on se frotte à l’éducation traditionnelle dont on est tous les jours témoins…

Et pourtant… pour en avoir une preuve, et surtout si vous êtes enseignant.e, allez lire aussi Un an pour tout changer, et, là encore, vous vous senrirez porté !

Dan Siegel

J’ai rencontré Dan Siegel dans mes formations de Discipline Positive, parce qu’il est à l’origine de l’image du cerveau dans la paume de la main.

Depuis, j’ai lu tous ses livres ! Et ils sont tous excellents… Qu’il les ait écrit avec Tina Payne Bryson ou non.

Si je devais vous en conseiller un en particulier, ce serait Le cerveau qui dit oui. Je le trouve à la fois riche et limpide ! Un bonheur.

Et d’autres encore

Je vais m’arrêter là, pour éviter de vous noyer complètement (si ce n’est pas déjà fait).

Deux points supplémentaires, quand même, pour ceux d’entre vous qui ont déjà visité les classiques que je liste ci-dessus :

1- Je n’ai pas cité dans cette liste, mais j’aurais pu : Catherine Gueguen, Elizabeth Crary (qui a été le point de départ de ma formation « En finir avec les disputes dans la fratrie »), Thomas Gordon, et Gwendoline Vessot.

(Allez… faites carrément un tour par ma bibliothèque, même si ça fait un moment que je ne l’ai pas mise à jour !)

2- Si vraiment vous avez déjà lu tous ces auteurs, alors vous avez probablement envie/besoin d’un espace pour continuer de vous enrichir avec des personnes qui partagent vos valeurs… c’est ce que je propose dans le cercle des parents heureux ! Hâte d’en parler avec vous…

Et vous, quel(s) livre(s) mettriez-vous dans cette liste ?

Quand nos enfants se disputent, en général, on n’a qu’une hâte : celle que ça s’arrête !! Et dans notre hâte, on commet ces erreurs communes face aux disputes entre enfants.

Malheureusement, ces disputes ne concernent pas que les protagonistes, mais bien tout l’entourage.
Chaque dispute nuit à l’ambiance générale, tout le monde se sent tendu, et toute la suite s’en ressent.

Pourtant, on aimerait bien que nos enfants sachent comment faire face au conflit sans en passer par de l’agressivité et de la violence.
On voudrait que nos enfants expriment différemment leur colère, qu’ils se respectent et qu’ils trouvent des solutions à leurs conflits qui conviennent à tous.

Bien sûr, on est conscient que tout cela demande un apprentissage… mais comment faire pour les y aider ? Pour que ce soit plus rapide ?

Je crois qu’en fait, on s’y prend souvent de manière maladroite, sans même s’en rendre compte.

Aider nos enfants dans leur dispute n’est pas évident. Comme d’habitude, on a tendance à reproduire ce qu’on a appris, même quand on constate que ça n’aide pas tellement la situation à moyen terme. Et c’est comme ça qu’on reproduit, encore et encore, des erreurs communes face aux disputes entre enfants, sur lesquelles j’attire votre attention ici.

Parce qu’on ne sait juste pas comment faire autrement.

Ce qu’en disent les enfants…

Avant d’écrire cet article, j’en ai parlé à mes enfants.

Je leur ai demandé quelles étaient pour eux les attitudes des adultes face à une dispute entre enfants qui étaient aidantes, et celles qui ne l’étaient pas.

Mon fils Léon (10 ans) m’a simplement répondu :

« Celles qui sont aidantes, c’est tout ce que tu fais toi, et celles qui n’aident pas, ce sont celles des autres adultes. »

Alors au delà de la flatterie… il y avait un point important dans sa réponse !

Parce qu’il ne faut pas croire que je suis magiquement compétente quand il s’agit de réagir à une dispute ! Non, j’ai beaucoup appris, j’ai beaucoup appliqué, amélioré, affiné, et… en fait j’apprends encore, au quotidien !

S’il a l’impression que mes attitudes sont aidantes, et pas celles des autres, c’est parce que les autres (comme moi il y a quelques années) n’ont pas appris à adopter des attitudes aidantes. Ma manière de réagir aux disputes a complètement changé depuis que je chemine, et j’ai maintenant beaucoup à transmettre sur ce sujet.

C’est pour cela que j’ai créé la formation « En finir avec les disputes dans la fratrie »… mais je vous en reparlerai plus loin !

Quant à ce que m’a dit Anatole, je vous en parle dans la première des erreurs communes

Erreur 1 – Négliger les émotions

Quand il y a une dispute, c’est qu’il y a des émotions. Et, en général, des émotions fortes.

Evidemment : si personne n’était sous le coup de l’émotion, tout se réglerait dans le calme, voire il n’y aurait même pas conflit, parce que chacun aurait la faculté d’écouter l’autre.

Donc, faire fi des émotions présentes, cela revient à nier la dispute.

Cela se traduit par 2 tendances possibles :

celle, justement de vouloir effacer la dispute, ou bien celle de chercher à « raisonner » un enfant encore sous la vague de son émotion.

En « effaçant » la dispute

C’est d’ailleurs parfois littéralement ce qu’on leur dit : « Pas la peine de se disputer pour ça ! ».

En fait, ce n’est pas comme si les enfants AIMAIENT se disputer…

S’ils se disputent, c’est que, pour eux, à ce moment-là, C’EST important.

Suffisamment important pour que ça crée ces émotions.

On ne peut pas toujours le comprendre, et je dois dire qu’il m’arrive encore de leur renvoyer un peu ça… Par exemple en demandant : « C’est tellement important pour toi que ça vaut le coup de se disputer ? »

Quand je dis ça, je l’avoue, mon ton n’est pas toujours exemplaire.. dans le fond, il reflète probablement que je ne trouve pas ça tellement important… mais j’essaye de rester quand même dans l’accueil et la curiosité, comme je le peux, en encourageant quand même à une certaine prise de recul. De mon mieux. Bref.

Tout ça pour dire qu’aborder la situation sous l’angle : « Arrêtez de vous disputer ».. eh bien, comment dire… ça n’a aucune chance de marcher, en fait !

Selon mon fils Anatole (8 ans), une attitude qui n’aide pas du tout, c’est quand l’adulte dit : « Arrêtez, ou je vais devoir vous punir »

Il m’explique que non seulement ça n’aide pas, mais même ça empire les choses !

« Parce que quand on se dispute, on est déjà énervé contre l’autre, alors si en plus on se fait punir, on considère que c’est de sa faute, et on lui en veut encore plus ! »

Logique, non ?

En cherchant à raisonner

L’autre piège, quand on oublie de considérer les émotions, c’est de vouloir directement aller vers un raisonnement pour trouver une résolution.

Sauf que, quand on est sous le coup de l’émotion, on n’est pas capable de raisonner !

Donc, d’abord l’écoute et la validation, ensuite seulement les explications.

Ah tiens, tant qu’on parle d’entrer dans le raisonnement… c’est une transition parfaite pour l’erreur commune suivante.

Erreur 2 – Traiter seulement la partie émergée de l’iceberg

Au moment où on peut vraiment parler avec les enfants, sans que des émotions trop présentes empêchent la conversation, on a cette tendance à rester « collé » à l’épisode.
Comme si, lorsque mon fils Anatole empêche sa copine de tirer dans le ballon, son objectif était vraiment de l’empêcher de tirer dans le ballon !

Si on en reste là, on va entrer dans des considérations du type « toi, quand tu joues au ballon.. », ou « tu peux attendre ton tour ». Bref, on ne va traiter que la partie émergée de l’iceberg, sans chercher à comprendre tout ce qui se joue derrière, sans voir la VRAIE raison de la dispute.

A ce moment-là, pourtant, Anatole cherche à vivre quelque chose de fort pour lui. Il se sent seul, triste, déçu, parce que son copain lui a dit qu’il ne voulait plus jouer avec lui, et il cherche de la compagnie, il voudrait recevoir de l’empathie, il veut sentir qu’il a le pouvoir de faire en sorte que les autres se sentent comme lui et le comprennent….
Waouh ! Mais si on n’adresse que le pied devant le ballon, on passe complètement à côté de tout cet aspect sous-jacent qui est en fait fondamental !

Seulement voilà : pour réussir à aborder les choses autrement, il faut pouvoir prendre du recul, et gagner en conscience.

C’est l’objectif de tout le module 1 de la formation « En finir avec les disputes dans la fratrie ».

Erreur 3 – Devenir l’arbitre de la dispute

Ça, c’est vraiment une erreur commune face aux disputes entre enfants. C’est une erreur classique, et normale.

Évidemment, on a vu tous les adultes autour de nous faire de même en grandissant.

Comme s’ils savaient mieux que les enfants ce qui était bien et mal, ce qui nous convenait, et ce qu’il fallait décider.

Bien sûr, nous avons un rôle de guide auprès de nos enfants. Nous avons la responsabilité de leur transmettre certaines valeurs, certaines règles de vie, et en particulier le respect de l’autre. Mais imposer le respect n’enseigne pas le respect.

D’autant que quand on joue le rôle de l’arbitre, on se trompe toujours !

Pourquoi ? Parce qu’on applique alors l’une, l’autre, ou un mélange des 2 méthodes suivantes :

On cherche le coupable

Avant de pouvoir juger, il nous faut comprendre.

Donc, on commence par chercher le « coupable ».

Rien que dans la démarche, on voit déjà qu’on part mal. Enfin, je dis ça avec le recul… peut-être que vous ne le voyez pas encore, parce que vous n’avez pas encore parcouru le chemin que je parcours depuis plusieurs années, et sur lequel j’avance encore !
Laissez-moi donc expliciter un peu mieux ce que je veux dire.

Quand on cherche un coupable, on reste dans une logique binaire de « bien » et de « mal ».
On entretient implicitement l’idée que l’un des deux a tous les torts.
Ce qui aura un tas de conséquences néfastes sur l’ambiance générale à moyen terme :

  • personne ne va vouloir s’excuser, puisque ça voudrait dire prendre TOUS les torts à sa charge. Or, il faut être deux pour se disputer. En général, il y a des torts des 2 côtés, et des raisons des 2 côtés. Quand on apprend nos enfants à demander pardon (et c’est l’objet d’un contenu entier du module 3 de la formation « En finir avec les disputes dans la fratrie »), on leur apprend en fait à prendre la responsabilité de ce qui les concerne, sans cette notion de « perdre » contre l’autre.
  • celui qui a été déclaré coupable va soit se sentir misérable, et ça ne l’aidera certainement pas à se sentir mieux pour se comporter mieux ; soit il en voudra encore plus à l’autre, et gardera alors un ressentiment qui s’exprimera, sans nulle doute, sous la forme d’une nouvelle dispute dont on vient de semer les graines…
  • celui qui a été déclaré non coupable en ressortira avec un sentiment de supériorité qui confirmera qu’il a raison de se disputer avec son frère / sa soeur, et risque bien de remettre ça en pratique rapidement
  • on encourage un clivage qui crée ou entretient la rivalité

En éducation positive, on ne cherche pas des coupables, on cherche des solutions.

On cherche à être « juste »

D’un certain côté, chercher le coupable, c’est chercher à être juste, chercher à voir où sont les torts, ce qu’il faudrait « réparer »…

Ça part d’une bonne intention : celle de la justice.

Mais que veut dire être juste ?

Sait-on RÉELLEMENT ce qu’il s’est passé ?

Oui, on peut recevoir le récit de l’épisode. Couvre-t-il bien tout ?

A-t-on bien pris en compte que le point de départ, c’était en fait un sentiment de jalousie qui datait de la veille quand… ?

Toute cette partie cachée de l’iceberg… la voit-on ?

Comment peut-on prétendre être juste alors qu’on ne sait pas vraiment ce que chacun vit ?

Ah, et d’ailleurs : quand on intervient pour être sûr que chacun ait « la même chose », est-ce qu’on tient compte des besoins de chacun ?

Pour être juste, vaut-il mieux chercher l’égalité, ou l’équité ?

Argh… tant de questions…

En fait, je crois que ce sont les enfants qui pourront nous aider à être justes. C’est à eux de savoir ce qu’ils vivent, ce qui leur convient, ce qui fera le plus sens en fonction de où ils en sont, et de ce qu’ils sont prêts à accepter, à donner, à recevoir.

On ne peut jamais être juste si on ne les implique pas dans la rechercher de la solution !

Et donc, forcément, en prenant parti, on crée, là encore, du ressentiment.

Bon.

Alors… facile… il suffit de…

Erreur 4 – Les laisser se débrouiller seuls

Ah oui, mais non !

Je sais, cet article vous perturbe. Moi aussi, j’ai été perturbée quand j’ai appris tout ça…

Alors, d’abord, avec ces 3 premières erreurs, on prend conscience de tout ce en quoi on est maladroit quand on intervient dans les disputes.

On s’aperçoit que notre intervention fait plus de mal que de bien.

La conclusion qui s’impose, c’est donc, simplement, d’arrêter d’intervenir ! De les laisser gérer la situation.

Parce que c’est en pratiquant qu’on apprend, donc il s’agit de les laisser pratiquer, expérimenter…

Et vous trouverez effectivement de nombreux articles d’éducation positive qui vous conseilleront ça.

MAIS

mais pour que leur pratique les fasse avancer dans la bonne direction, encore faut-il qu’ils aient un modèle à suivre, non ?

Nos enfants apprennent à parler seuls parce qu’on leur parle.
Si on prononçait devant, 90% du temps, des mots tordus… eh bien ils parleraient avec des mots tordus, évidemment.

Et c’est ce qui se passe avec la gestion de conflit.

Je souhaitre TRÉS fortement que cela change. Mais aujourd’hui, la réalité, c’est que la plupart des adultes

1- ne savent pas mener une gestion de conflit respectueuse

2- ont tendance à user de leur pouvoir pour imposer leur solution

Donc, si on laisse les enfants se débrouiller seuls, ils vont faire la même chose.

cqfd.

DONC

Donc, si on veut réellement amener nos enfants à savoir faire face au conflit autrement qu’en se criant dessus.

Si on veut qu’ils sachent écouter l’autre, qu’ils sachent exprimer leur problème, qu’ils sachent trouver d’autres méthodes que l’agressivité, qu’ils sachent comment chercher des solutions qui pourraient convenir à tous… il va falloir les accompagner.

Seulement, pour ça… il faut savoir le faire. Et on n’a pas appris.

La bonne nouvelle ? On PEUT apprendre !

Et moi, maintenant, je crois vraiment que c’est notre responsabilité.

C’est grâce à cet apprentissage, et cet accompagnement qu’on se retrouve avec un enfant qui a le sentiment que nos attitudes sont aidantes, et que celles des autres adultes ne le sont pas.

Je ne cherche pas à me vanter. Je me suis donnée du mal pour apprendre à sortir du modèle reçu. Et aujourd’hui, je rêve que ce soit le cas pour BEAUCOUP beaucoup plus d’adultes. Parce que ça changerait tout pour nos enfants, et pour le monde en général, si on savait vraiment comment enseigner la paix !

Erreur 5 – Laisser passer l’opportunité

Enfin, vous l’aurez peut-être compris à la lecture de tout ce qui précède, l’erreur que nous faisons devant les disputes de nos enfants, c’est de laisser passer l’opportunité que cette dispute représente.

Oui, la dispute est une opportunité.

Nos enfants ont (comme nous d’ailleurs) une foultitude de compétences relationnelles à développer.

Le conflit sera présent dans leur vie, ça ne fait aucun doute.
Pour que le conflit ne se transforme pas en dispute (c’est à dire la version agressive du conflit, qui, lui, est normal – et même souhaitable parfois, parce qu’il nous encourage à nous remettre en cause), il faut savoir y réagir.

Si on passe d’une dispute à l’autre avec l’attitude du « pompier », en cherchant uniquement, à chaque fois, à éteindre le feu ; sans jamais prendre le temps de leur apprendre à jouer avec les allumettes, alors ils ne développeront jamais ces compétences de vie tellement précieuses !

Alors, ne faisons pas cette erreur.

Au contraire, saisissons cette dispute comme une opportunité d’enseignement, pour, comme l’écrit Morgane en finissant la formation « En finir avec les disputes dans la fratrie », « ramener de l’harmonie au sein de la famille grâce à l’écoute de tous, parents comme enfants, pour trouver un nouvel équilibre dans le respect de tous. »

Vous êtes partant ?

Etre parent n’est certainement pas de tout repos. Le fait d’accompagner nos enfants vers les adultes qu’ils seront est une lourde responsabilité, et nous cherchons perpétuellement comment faire de notre mieux. 

Dans nos questionnements, il est rapidement apparu qu’il existait de multiples manières d’être parent… et que certaines étaient plus populaires, ou plus classiques, que d’autres. 

Le “parent bienveillant” est encore hors norme. Comment réussir à garder le cap, lorsque l’on se sent à contre-courant ? 

— Note :  cet article a d’abord été publié dans Grandir Autrement, numéro 81 de mars-avril 2020 —

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Une démarche éducative alternative

Pour certains d’entre nous, l’éducation bienveillante était une évidence. Pour les plus chanceux, cela leur est même venu naturellement. Mais nous sommes nombreux à ne pas être tombés dedans lorsque nous étions petits, et à continuer à lutter contre nos réflexes acquis pour développer d’autres attitudes parentales. 

Ainsi, nous nous retrouvons dès le départ hors de notre zone de confort, dans notre cheminement vers une éducation plus respectueuse de l’enfant que celle que, souvent, nous avons reçue. La société continue à nous renvoyer un modèle très vertical, qui ne correspond pas à nos aspirations, et crée par là-même la première grande difficulté du parent à contre-courant : le doute ! 

Face aux commentaires de nos connaissances, de certains professionnels même, le parent bienveillant peut prendre peur. Comment être sûr qu’il suit le bon chemin ? Et si c’était une erreur ? Si les autres avaient raison ? Dans cet environnement qui nous ramène encore et toujours à un style éducatif dans lequel l’adulte se place au dessus de l’enfant, il s’agit d’avoir une certaine assurance pour continuer à croire en nous, en notre démarche. Garder le cap demande d’être réellement convaincu. Alors, plus nous avancerons, plus nous consoliderons nos principes, plus nous serons solides et moins le doute nous envahira. A nous donc de bien choisir nos lectures et nos fréquentations pour aider cette avancée, créer pour nous-mêmes un environnement qui nous soutiendra. 

Malheureusement, ce doute n’est pas le seul obstacle en travers de notre chemin…

Le regard des autres

Voici à présent la gêne, voire la honte qui apparaissent. Car, bien que nous sachions bien où nous voulons aller, ce que nous cherchons à développer dans la relation avec nos enfants, nous ne savons pas toujours comment bien réagir au regard des autres lorsque nous ne sommes pas en maîtrise de la situation. Ce qui, convenons-en, arrive régulièrement. Voici quelques conseils pour ce genre de cas. 

Commençons par appliquer l’un des accords toltèques : “Ne faites pas de supposition.”. Il trouve tout à fait sa place ici, car c’est dans notre tête que se situe l’interprétation du regard de l’autre. Elevés pour ne pas déplaire, nous laissons nos craintes prendre le contrôle de nos pensées et nous proposer les interprétations les plus pessimistes. Il devient alors évident que la pensée de l’autre est : “Qu’est-ce qu’elle se débrouille mal ! Elle ne va pas le faire taire ??”. Mais la réalité est qu’il est également possible que cette pensée soit : “Oh, la pauvre… je me souviens de moments avec mes enfants où je n’y arrivais pas mieux !”, ou bien même : “Dis donc, je suis impressionnée qu’elle arrive à garder son calme face à cette crise !”. Evitons donc de broder, et concentrons-nous plutôt sur la partie de la situation qui nous concerne. 

Ce qui m’amène tout naturellement à mon deuxième conseil : se recentrer sur le principal. Car, dans le fond, même s’il s’avérait que l’autre pense réellement ce qui correspond à notre pire interprétation, quel est le plus important pour nous ? De convaincre cette personne que nous ne sommes pas un mauvais parent – selon ses critères en tout cas -, ou de réellement faire ce que nous pensons être le mieux pour notre enfant ? Nous rejoignons alors la question du doute. Plus nous aurons confiance en nos choix éducatifs, et plus il nous sera facile de nous détacher du regard de l’autre pour nous concentrer sur ce qui compte vraiment : notre enfant, notre relation avec lui, et ce que nous lui enseignons dans la situation qui se présente. 

Enfin vient mon troisième conseil, même si je sais d’expérience que cela prend un peu plus de temps. Une fois que nous avons éliminé les suppositions, et que nous sommes restés focalisés sur le principal, nous sommes prêts à inverser complètement la perspective. Fiers d’être restés cohérents avec nos principes, avec nos valeurs, nous pouvons nous permettre de savourer. Nous réjouir de ce que nous réussissons à apporter à nos enfants, malgré le regard des autres. (qui peut même, dans notre esprit en tout cas, devenir admiratif !)

L’entourage de notre enfant

Reste toutefois une difficulté majeure : les autres facteurs d’influence ! Car notre enfant ne reste généralement pas dans notre giron. Il va bénéficier et subir d’autres influences que la nôtre. Or, lorsque l’on est un parent à contre-courant, il y a fort à parier que les influences en question ne soient pas toujours alignées avec ce que nous cherchons à développer chez lui. 

Face à cette réalité, les points de vue sont partagés. Certains pensent qu’il est bon que l’enfant apprenne également ce qu’est “la vraie vie”, et qu’il sache s’y adapter. D’autres, au contraire, cherchent un environnement alternatif, pour éviter que l’enfant soit trop rapidement plongé dans le grand bain.

A chacun de trouver la solution qui lui convient. Dans tous les cas, il est clair que l’enfant aura certainement besoin d’être accompagné dans ses découvertes et sa compréhension des choses. Comprendre que certains adultes trouvent normal de crier et de punir, par exemple. Pourquoi ils font cela, comment y réagir. Comprendre que les relations qui ont parfois lieu dans les cours d’école ne correspondent pas toujours à ce que nous cherchons à développer dans notre foyer… 

Cela passe forcément par une certaine acceptation de notre part : l’acceptation que nous n’avons qu’une zone de contrôle limitée. Changer tout l’entourage est illusoire. Le mieux est probablement d’agir au mieux sur ce que nous contrôlons vraiment, c’est à dire nous-mêmes.

Alors, nos enfants seront capables de transmettre leurs propres limites. C’est ainsi que les miens ont su me dire qu’ils ne voulaient plus aller dans un certain stage, où les animateurs criaient trop. Ayons confiance en eux. 

Le mois de septembre avance avec son lot d’activités qui redémarrent, ses nombreux engagements et ses acrobaties avec l’organisation.

Est-il possible d’en faire moins ? D’aller moins vite ? Faudrait-il ralentir ?

Il me semble que c’est en tout cas une bonne période pour faire un pas de côté afin de s’interroger sur notre rythme de vie un peu fou. 

En effet, il y a là de quoi largement vider le réservoir du parent bienveillant

Dans cet article je vous propose de prendre un temps d’observation de votre rythme avant d’ouvrir quelques pistes de réflexion pour vous aider à trouver votre propre tempo.

L’enjeu étant de choisir son rythme en conscience plutôt que de subir, sans même s’en rendre compte, un rythme imposé.

—- Cet article est écrit par Emilie, à partir d’une séance thématique du cercle des parents heureux — 

Le contexte : Un rythme rapide et uniforme

Malgré toutes les machines qui nous aident dans nos tâches quotidiennes, l’amélioration des moyens de communication et des transports, nous avons la vive sensation que la vie s’accélère, que nous sommes pris dans un tourbillon, et que, comme 80% des européens, nous manquons de temps . 

Tout se passe comme si nous avions réinvesti le temps gagné pour répondre à cette forme d’injonction implicite d’être performant dans tous les domaines de notre vie : vie professionnelle , vie familiale , vie culturelle, vie sportive… 

Nous devons être brillants partout, entrainés par une société qui valorise à outrance les valeurs de productivité, de réactivité, d’immédiateté, du « plus vite, plus haut, plus fort ».  

De plus, le sentiment s’impose d’un rythme non seulement rapide mais aussi uniforme

L’exemple le plus flagrant est celui de l’école où chaque classe d’âge doit avancer en même temps.  Pourtant, clairement, certains auraient besoin de ralentir, d’autres d’accélérer encore !

Je pense aussi aux besoins des familles qui sont assez peu respectés, avec des congés de naissance qui restent courts, ou encore, même si on commence à en entendre un peu parler, au rythme spécifique lié au cycle féminin qui est encore largement ignoré. 

Ainsi, plus ou moins consciemment, nous subissons la pression d’un rythme qui s’impose à nous et auquel il est difficile (mais pas impossible !) de résister. 

Se connaitre soi-même pour déterminer « son » bon rythme

Tout le monde ne se sent pas bien dans un rythme identique à celui de l’autre.  

Au-delà même, une personne n’a pas des besoins constants en la matière selon les périodes de sa vie. 

Certains vont s’épanouir en cumulant de nombreuses activités et d’autres en ralentissant. Il n’existe pas de recette universelle. Le dénominateur commun est de faire une pause et de se demander si l’on subit un rythme ou si l’on est à l’aise avec lui

Ainsi, trouver son propre rythme, c’est s’autoriser à observer pour plonger dans l’écoute de ses émotions et de ses besoins et mettre de la conscience dans nos choix.

Quelques outils : 

  • Une astuce issue de la cnv  (communication non violente) consiste à observer sa « boussole intérieure » : si je suis dans la joie , dans l’ouverture alors je suis dans le bon tempo, si au contraire je suis dans la contraction, la fermeture , j’ai sans doute un problème de rythme. Cela génère une frustration que quelqu’un (moi ou un tiers) paiera  forcement à un moment  ou un autre.
  • Pour favoriser le lâcher-prise on peut faire une pause et s’interroger sur nos impératifs. Sont-ils si impératifs, conscients, choisis en accord avec nos valeurs ? Finalement il n’y a parfois pas d’autres impératifs que ceux que l’on se met … En prendre conscience et s’adapter en fonction de notre prise de recul est précieux. 

Du vécu : Récemment nous nous sommes mis beaucoup de pression pour des travaux , pression générant de la fatigue et des tensions. Finalement nous avons revu nos ambitions à plus long terme, cassé le rythme des travaux pour accorder plus de temps à la famille et au repos. « Il n’y a pas d’autres impératifs que ceux que je me mets » a pris tout son sens pour moi sur ce coup là ! 

On peut le dire c’est un effort conscient que de résister à cette injonction inconsciente de faire ! 

  • Être au clair avec notre essentiel, ce qui est le plus précieux pour nous et se consacrer à cette seule priorité sans se laisser interrompre, en posant ses limites.
  • Se demander ce que l’on ferait si nous avions plus de temps et mettre en œuvre le plus petit pas possible en ce sens.

Ralentir

On ne va pas se mentir, on a parfois besoin d’accélérer mais le plus souvent notre quête sera de ralentir, de retrouver un rapport apaisé au temps. C’est ce que nous aborderons dans les points suivants. 

Insérer des bulles de lenteur 

Peut-être avez-vous entendu parler de cette philosophie de vie en plein essor : la slow life. Elle consiste à ralentir pour prendre le temps de vivre , de savourer l’instant présent et les choses simples .

On peut s’en inspirer. Sans être radical, et sans changer complètement de vie, on peut choisir d’insérer des bulles de lenteur dans notre quotidien

Quelques exemples : 

  • Se déplacer à pied ou à vélo (sans compter le nombre de pas ni les calories dépensées : on veut fuir la performance !) , 
  • Prendre vraiment le temps pour une pause déjeuner, même les jours travaillés, sans aucune autre distraction.
  • Être vigilant sur son sommeil (pas moins de 6 heures par nuit)
  • Pratiquer la méditation pour apprendre à revenir à l’instant présent
  • Mettre en place une utilisation raisonnée de son smartphone : diminuer ses applications, choisir avec beaucoup de parcimonie ses notifications, racheter un réveil pour éloigner le portable du lit et pourquoi pas même choisir consciemment de délaisser son portable une heure, une journée ou un week-end. 

Aller moins vite : abandonner le multitâche

Le saviez-vous ?  Contrairement à une attitude valorisée dans notre société , aucun cerveau ne peut porter son attention sur deux choses à la fois (sauf pour les activités devenues réflexes comme la marche) . 

Quand on fait deux choses à la fois le cerveau bascule d’une tâche à l’autre. Certes il s’agit de millièmes de secondes, mais à force de répétition on perdrait jusqu’à 20% de notre temps !  

Autre conséquence : on est moins efficace dans les deux activités, on perd des informations, on commet des erreurs … n’avez-vous jamais connu cela ? Moi si !  

Enfin cette bascule demande énormément d’énergie et entraine de la fatigue, du stress et de l’anxiété.

Il est donc urgent 😉 de ne faire qu’une chose à la fois ! 

Choisir d’en faire moins

Activités extra-scolaires, emploi du temps surchargé le week-end, tout voir, tout faire en voyage pour ne rien manquer … attention à cette course au plus possible d’activités, de richesses, de loisirs, de sorties, de visites. 

Et si nous choisissions consciemment d’en faire moins ? 

La parentalité est une question de rythme. 

Passons à l’adaptation de ces principes dans le domaine de la parentalité. 

Prendre soin de soi 

On ne peut pas s’occuper aussi bien que l’on voudrait de nos enfants si nous ignorons trop nos propres besoins. D’où l’importance de prendre des temps de pause pour s’écouter, de faire des activités qui nous nourrissent (mais pas trop nombreuses !) et de savoir poser nos limites.

Le problème du parent interrompu 

La première réflexion qui vient c’est qu’en tant que parent nous devons forcément être multitâche et sommes très souvent interrompus par les enfants dans ce que nous faisons. 

Plusieurs solutions s’offrent à nous : 

  • Choisir sa priorité et décider ou non de faire ce que nous avons à faire à un autre moment. 
  • Choisir d’impliquer notre enfant dans ce que nous faisons en acceptant que ça prenne plus de temps. 
  • POSER NOS LIMITES, souvent on n’ose pas assez. Il est essentiel de le faire, en  verbalisant « je veux lire ce livre/écouter cette émission/téléphoner à mon ami …. Ça va me prendre tant de temps et ensuite je serais disponible pour toi. »

Il est important que les enfants apprennent à respecter notre temps, qu’ils s’intéressent à ce qui se passe pour leur entourage et qu’ils sachent s’adapter. Pour cela cessons de culpabiliser de ne pas être systématiquement à leur disposition, assumons de nourrir nos propres besoins. Quand nous sommes dans cette énergie d’alignement, cela se passe généralement bien avec les enfants . 

La parentalité positive  : un autre rapport au temps

Quand on chemine sur le sentier de la parentalité positive, le rapport au temps devient autre. 

En effet la philosophie veut que nous entretenions une vision à long terme de ce que nous voulons pour nos enfants. Cela implique que nous acceptions de perdre du temps à l’instant t pour en gagner à moyen et long terme.   

Il s’agit donc encore de ralentir.

Voilà de nombreux outils qui illustrent ce propos : 

  • L’écoute et la validation des sentiments.
  • La recherche de solution.
  • L’anticipation , l’aménagement de l’environnement pour éviter les situations de stress qui peuvent conduire à des crises . 
  • Le moment particulier 
  • Changer d’échelle de temps pour arriver à nos objectifs : voir l’évolution à 3/4 mois plutôt que d’attendre un résultat immédiat obtenu par la contrainte…

Toutes ces pratiques et habitudes nous demandent d’adopter petit à petit (car il n’est pas simple de nous reformater)  un autre rythme que celui prédominant dans la société .

Vivre en harmonie avec les autres

Nous avons jusqu’ici beaucoup parlé du rythme personnel. 

Cependant nous sommes des êtres sociaux et on ne peut faire l’économie de savoir nous adapter au rythme global – parce que c’est ça aussi l’ouverture à l’autre.  

En effet, il n’est pas question de se recroqueviller sur soi au détriment des autres ni de se couper du groupe. 

Et puis certaines contraintes s’imposent à nous : prendre un train, arriver à l’heure à un dîner ou bien manger tous ensemble en famille et c’est aussi une vraie compétence à transmettre à nos enfants que de leur apprendre à s’adapter pour vivre en harmonie . 

L’objectif est de trouver la juste « danse » entre le rythme du groupe et son rythme personnel. 

Ce qui me vient pour parvenir à cette harmonie, c’est que le besoin de respecter son rythme personnel est pondéré par d’autres besoins tout aussi fondamentaux

Ainsi, le besoin d’appartenance poussera chacun à mettre en pause ce qu’il fait pour se rendre à l’heure au rendez-vous avec les copains ; ou le besoin de communiquer amènera tout le monde à se réunir autour de la table pour discuter.

En résumé, si nous ne pouvons pas changer radicalement nos modes de vie, nous pouvons en revanche mettre de la conscience dans nos choix et dans nos activités. 

C’est en effet bien de cela qu’il s’est agi tout au long de cet article : sortir la tête du guidon , questionner notre  rythme personnel qui est unique, se demander s’il nous convient, si on le subit et comment l’articuler avec un rythme global pour vivre en harmonie avec ses valeurs et avec les autres.  

Et vous quel rapport au temps entretenez-vous ?