Première semaine de mon défi : 6 minutes quotidiennes avec ma fille
La semaine dernière, le lendemain des 11 ans de ma fille Alice, je me suis lancée un défi, celui de passer un moment particulier avec elle, tous les jours.
Retour sur la notion de 6 minutes
Lorsque j’ai partagé ce défi sur le blog, certains d’entre vous ont été surpris, voire choqués de ces “6 minutes”. Comment peut-on envisager ne passer que 6 minutes avec son enfant ??
Comment passer si peu de temps avec elle peut-il constituer un défi ?
Je comprends. Et je désire revenir sur cette notion.
Bien sûr que je vois ma fille plus de 6 minutes par jour.
Et nous parlons. Mais pas toujours, ou du moins pas toujours bien.
Les diners sont interrompus par tous. Les horaires de chacun ne se correspondent pas.
Alors, j’admets bien volontiers que je ne lui consacre pas quotidiennement un moment en tête à tête.
Je sais, c’est triste. Mais c’est un fait. J’accepte ce qui est. Je ne suis pas parfaite, loin de là. Je ne fais pas tout ce que je voudrais faire, loin de là. Mais j’avance. Je persiste et progresse. Et c’est cela qui compte.
Je peux basculer dans les explications. Parler de la difficulté d’avoir 4 enfants d’âges si différents. Et ce ne serait pas faux. Mais ce serait quand même une excuse, n’est-ce pas ? Parce qu’après tout, tout dépend des priorités que nous nous fixons !
Alors voilà. Partant de notre situation, ce défi correspond justement à une priorité.
6 minutes exclusives. Sans autre enfant, sans interruption, sans téléphone. 6 minutes au minimum que je tacherai de libérer même les jours où je crois ne pas les avoir.
Parce qu’à travers ces 6 minutes, je dis à ma fille qu’elle fait partie de mes priorités.
Et que, même lorsque la gestion du quotidien me happera, et qu’entre le bain et le diner, arrivera l’heure du coucher sans que je m’en sois rendue compte, je me débrouillerai pour séparer un moment pour elle. Tous les jours.
Comment cela s’est-il passé, au quotidien ?
Jours 1 et 2
Le jour 1, donc, comme je l’avais noté, je me suis contentée d’écouter Alice. Elle m’a parlé de l’école, de ses profs. J’étais contente de l’écouter.
Le jour 2 a été très similaire. Elle avais eu un moment de mauvaise humeur et me l’a raconté. Et, encore une fois, je me suis contentée d’écouter. Sans apporter de solution, juste écouter.
Je sais que sans ces quelques minutes, elle aurait gardé sa mauvaise humeur passée pour elle-même. Et j’étais contente d’avoir eu l’opportunité de l’entendre.
Ces 2 premiers jours, j’ai eu la curiosité de regarder combien de temps avait duré notre échange. 9 minutes. Les 2 fois.
Jour 3
Nous décidons cette fois d’utiliser notre temps partagé pour terminer le projet que nous avions commencé pendant le week-end : la remise en état de son pouf berlingot !
L’année dernière, nous avons cousu un pouf berlingot ensemble, et cette année, il nécessitait réparation et re-remplissage. C’est donc ce que nous terminons ce soir. Alice est toute contente que ce projet n’ait pas traine (pour une fois, pense sa mère qui se sent à moitié coupable de cette tendance…)
Jour 4
Alice choisit cette fois de prendre le livre que nous lisons ensemble. Nous avons en effet régulièrement un livre en cours, que nous lisons ensemble (enfin… que je lui lis !) de manière très irrégulière. Au départ, c’était réservé à la fin de nos cours de français. Et puis, c’est devenu autre chose.
Petit moment de lecture tranquille dans sa chambre, donc.
Jour 5
Pas d’hésitation aujourd’hui : nous reprenons le livre dans l’après-midi ! Et comme nous sommes toutes les deux bien happées par l’histoire, et que les garçons jouent tranquillement, nous passons en fait une demi-heure à lire !
Jour 6
Pas de jour 6 : Alice rentre de chez sa copine, chez qui elle a passé la journée, juste quand son père et moi sommes prêts à sortir…
“Pas grave, me dit-elle, on a passé un long moment ensemble hier !”
D’habitude, elle n’aime pas qu’on sorte.
Est-ce que ces moments partagés, qui lui assurent une attention exclusive, même limitée, rendent le reste plus facile ?
Jours 7 et 8
De nouveau, Alice choisit de lire.
C’est que nous sommes vraiment prises par notre histoire !
Ces séances lecture durent environ un quart d’heure.
Le lundi soir, la lecture se fait blotties l’une contre l’autre dans mon lit.
C’est que je m’envole le mardi, pour 9 jours.
Le matin, j’avais discuté avec elle et son père, et ce dernier s’est porté volontaire pour prendre le relai en mon absence et passer quotidiennement 6 minutes avec elle.
J’espère qu’ils apprécieront leurs moments partagés !
Ce que j’ai pensé de cette première semaine
Finalement, ces 6 minutes étaient effectivement sous-évaluées, puisque nous avons chaque soir passé plus de temps ensemble.
Qu’importe. J’aime l’assurance que ces minutes me donne.
J’aime que ma fille sache qu’elle aura ce moment.
Et cela a été beaucoup plus simple que je ne l’envisageais.
J’ai hâte de savoir comment ma semaine d’absence se sera déroulée, et je me réjouis de reprendre mon défi lorsque je rentrerai !
Et chez vous, comment ça se passe ?
Bonne continuation, j’adore et le principal c’est surtout que vous soyez contentes toutes les deux!
Je pense que c’est quelque chose d’essentiel avec des ados ( à partir de 11 ans justement ) qui vont sinon naturellement moins partager avec nous leurs parents.
Bravoooooo !