Parentalité positive, une question de contrôle !
Parentalité positive, parentalité bienveillante… j’ai récemment découvert “parentalité consciente”.
Le terme n’est en effet pas mal choisi : il s’agit d’être conscient de l’effet de nos choix éducatifs. A long terme.
Parce que, comme le dit Thomas Gordon, il n’y a pas doute : nous avons une influence sur nos enfants. A nous de choisir si elle sera positive ou négative.
Ou du moins d’essayer de faire en sorte qu’elle ressemble le plus possible à ce que nous voudrions, parce que, quoiqu’on choisisse, on dérapera sûrement un peu, et c’est normal.
Quand je présente la parentalité positive à des gens qui ne savent pas de quoi il s’agit, je parle souvent de cette notion de long terme. De ce que nous pouvons chercher à développer chez nos enfants. Et surtout, surtout, de la différence entre le contrôle extérieur et le contrôle intérieur.
En effet, nous pouvons contrôler nos enfants, dans une certaine mesure.
Nous pouvons surveiller (en partie) ce qu’il font, nous pouvons imposer des règles, et mettre des punitions en place s’ils ne les respectent pas. Mais cela reste du contrôle extérieur.
Thomas Gordon prend l’exemple d’une salle de classe, dans laquelle le professeur est très autoritaire. Il a un “bon” contrôle sur ses élèves.
Cependant, qu’arrive-t-il dès qu’il quitte la salle de classe ?
…. Peu de chance que le calme persiste longtemps… On l’a tous vécu !
Finalement, ce contrôle extérieur a-t-il vraiment enseigné quelque chose à ces enfants ? Oui, sûrement : qu’il faut adapter son comportement aux moments où l’on peut se faire attraper !
Mais que voulons-nous à plus long terme ? Qu’ils répondent à cette forme de contrôle extérieur, ou qu’ils développent des facultés d’auto-contrôle qui leur permettront de choisir un comportement adéquat, que quelqu’un soit là pour les surveiller ou pas ?
Ce raisonnement peut s’appliquer à toutes les choses de la vie que nous cherchons à enseigner à nos enfants, en tenant compte bien sûr de leurs étapes d’apprentissage.
Ainsi, la mère qui continue à rappeler à son fils de 13 ans de se brosser les dents tous les soirs reste dans le contrôle extérieur… (et un contrôle usant de surcroît !) : certes, son fils se brossera les dents -mal- tous les soirs qu’il passera chez lui, mais que se passera-t-il les soirs où il n’y sera pas ?
Dans une démarche de parentalité positive, on responsabilisera l’enfant, on lui enseignera les conséquences du non brossage des dents, on l’encouragera à en parler au dentiste, on lui fera confiance pour y penser seul tout en l’accompagnant avant que cela devienne un réflexe.
Les soirs où mon fils de 5 ans, qui a atteint depuis quelques mois l’étape où je n’ai plus besoin de le lui indiquer, me demande de ne pas se brosser les dents parce qu’il est très fatigué, je n’entre pas dans une dynamique dans laquelle j’ordonne et il obéit. Je commence plutôt par valider ses sentiments : « Je vois que tu es très fatigué… Tu as juste envie d’aller au lit sans avoir à te brosser les dents ! » Puis j’explique, de sorte à l’amener à comprendre seul : « Je crois cependant que tu as mangé un bout de chocolat chez nos amis avant de partir, ce qui veut dire qu’il y a du sucre dans tes dents, et que, si tu ne te brosses pas les dents avant de te coucher, les bactéries vont pouvoir agir toute la nuit et abimer l’émail… », et tout en lui expliquant cela, je le guide doucement vers la salle de bain, où il se brosse alors les dents, tout fatigué qu’il est.
Pensons bien à ce que nous cherchons à développer chez nos enfants.
Pensons long terme.
Soyons conscients.
Et abandonnons le contrôle extérieur pour se focaliser sur leur contrôle intérieur. Pour les aider à grandir et à se prendre en charge, par eux-mêmes, et pour eux-mêmes !
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