« De mon temps… » : nos parents ne comprennent pas la parentalité positive
« C’est bien beau, tout ça, mais il faudrait voir à lui poser des limites à cet enfant ! »
Vous êtes persuadés du bien-fondé de vos nouveaux choix éducatifs, mais vos parents ne les comprennent pas.
Depuis que je parle avec des parents engagés sur le chemin de la parentalité positive, il n’est pas rare d’entendre qu’ils se heurtent à des principes différents chez les grands-parents.
Ce n’est pas surprenant : s’il nous faut du temps et de l’énergie pour changer notre posture face à nos enfants, pour briser le modèle reçu, imaginez ce qu’il peut leur en coûter à eux !
D’abord, ils ne comprennent même pas de quoi nous parlons. Certaines choses « normales » ne le sont plus sous notre nouveau prisme, comment peuvent-ils ne serait-ce que s’en douter. Ainsi, mon beau-père n’avait pas conscience du tout de l’impact que sa tape avait pu avoir sur notre Anatole…
Laissons-leur un peu de temps également, comme nous nous le sommes donné !
Malheureusement, le sujet est sensible, la discussion pas toujours facile, et j’entends des familles dans lesquelles des solutions radicales sont adoptées : on ne voit plus les grands-parents !
Comment faire pour essayer d’améliorer les choses ?
Le sentiment de culpabilité chez nos parents
Lorsque nous parlons à nos parents de nos découvertes sur le plan éducatif, de nos principes, nous oublions souvent un aspect fondamental, qui nuit à cette conversation : indirectement, implicitement, nous remettons en cause la manière dont ils nous ont éduqués.
Lorsque j’étais jeune maman, portée par ma lecture de L’éveil de votre enfant, je me souviens avoir eu des discussions passionnées sur l’autonomie de l’enfant, sur ce qu’on pouvait l’aider à développer en le laissant en motricité libre, par exemple, ou en le laissant comprendre le fonctionnement d’un jouet sans l’interrompre… et je ne comprenais pas pourquoi je me heurtais à des résistances.
C’est que, tout aveuglée par mon nouveau rôle de maman, j’avais l’impression d’être la première à vivre cela.
J’en avais oublié que les grand-mères de mon fils avait elles-mêmes été mamans !
Maintenant, mettons-nous à la place de ces mères. De deux choses l’une : soit elles parviennent à nous entendre dans notre enthousiasme de parent, sans faire de lien avec ce qu’elles ont pu faire elles-mêmes avec leurs enfants, soit elles tombent d’emblée dans une démarche de comparaison, et notre message sera alors reçu comme : « Vous n’avez pas fait ce qu’il fallait. »
Bam.
Dur à entendre, non ??
Nous savons tous que le parent parfait n’existe pas, et que plus tard, nos enfants partis, nous refléterons probablement sur certaines erreurs commises en cours de route… Cependant, nous espérons également que le sentiment de réussite, celui d’avoir apporté à nos enfants ce dont ils ont le plus besoin pour faire face à la vie à leur tour l’emportera.
Alors, imaginez qu’à ce moment-là, votre enfant vienne vous voir en vous disant : « En fait, il ne faut pas faire comme cela, il vaut mieux faire différemment, parce que votre méthode est nocive… » Qu’il ait raison ou pas, il est normal que ce soit difficile à encaisser.
Nous qui apprenons au quotidien avons régulièrement du mal à nous débarrasser de la culpabilité ressentie à chaque faux-pas. Mais nous savons que nous sommes en phase d’apprentissage, que nous continuons à avancer, que nous aurons mille autres occasions de mieux faire. Que peuvent bien ressentir nos parents pour lesquels le rôle d’éducateur est terminé, et qui n’auront plus d’occasion de faire différemment ? Une culpabilité qu’ils cherchent naturellement à éviter !
Or, si le chemin déjà parcouru m’a bien enseigné quelque chose, c’est qu’avant de pouvoir échanger avec quelqu’un, enfant ou adulte, il faut déjà être connecté à lui. Faire preuve d’empathie.
Ainsi, si vous souhaitez discuter éducation avec vos parents, la première étape fondamentale, c’est de les rassurer sur le fait que vous n’êtes pas en train de remettre en question ce qu’ils eux-mêmes fait. Et pour cela, rien de plus simple que de le leur dire !
« Tu sais, quand je te parle de nos principes d’éducation, je ne remets pas en cause ce que vous avez fait avec nous… D’abord parce que les époques sont différentes, la société dans laquelle nous grandissions n’est pas celle dans laquelle nos enfants grandissent ; ensuite parce que les recherches en neuro-sciences permettent de mieux comprendre certaines choses que nous ignorions avant. Je ne doute pas que vous avez fait du mieux que vous avez pu. Vous avez plus d’expérience que nous, et vous jugez peut-être que ces nouveaux principes sont une mode. C’est possible. De toute façon, il n’y a pas de recette miracle, et les parents essayent toujours de faire au mieux avec leurs enfants. Pour nous, faire au mieux, c’est suivre ces principes d’éducation positive. Alors, nous aimerions que vous nous souteniez dans cette démarche. »
Ecouter leurs craintes pour leurs petits-enfants
Deuxième point important : le bénéfice du doute. Essayons de faire preuve envers nos parents de la même bienveillance que celle dont nous voudrions toujours faire preuve envers nos enfants.
Vous allez vite comprendre le parallèle. Et si nous décidions que nos parents n’agissent pas contre nous, mais plutôt poussés par un autre besoin ? (Vous voyez la démarche ? Vous la reconnaissez ?)
Ainsi, cherchons donc quel pourrait être le besoin du grand-parent, qui s’oppose à nos méthodes éducatives.
La première explication possible, c’est celle que nous avons évoquée au paragraphe précédent : ne pas culpabiliser des choix éducatifs qu’ils ont eux-mêmes faits.
La deuxième, parce que les grands-parents aiment tendrement leurs petits enfants, pourrait être que, continuant à croire en leurs principes, et pensant sincèrement que nous nous trompons, ils ont peur de l’effet que nos expérimentations pourraient avoir sur nos enfants. Ils aimeraient aider. Vraiment.
Dans ce cas, c’est compliqué, parce qu’ils n’auront probablement pas l’énergie de passer autant de temps que nous pour comprendre les raisons derrière nos principes éducatifs, mais nous pouvons là encore échanger avec eux.
« J’ai l’impression que dans le fond, tu as un peu peur que nous soyons en train de faire fausse route, et que nos enfants en pâtissent, c’est bien ça ? »
« De mon côté, je crois très fort en ce que nous avons entrepris, et en même temps, j’aimerais garder une bonne relation avec toi. Crois-tu que tu serais d’accord pour en apprendre un peu plus sur ce que nous cherchons à mettre en place ? »
Si la réponse est positive, ce que j’espère, allez-y doucement. Choisissez bien vos sujets, vos exemples. Et écoutez également. Même si vous n’êtes pas vraiment d’accord. Ce que vous dites fera son chemin, doucement, et vous pourrez reprendre cette conversation, régulièrement !
(Et entre-temps, envoyez-les sur ce blog !!)
Ne pas être sûr de soi…
L’un des pièges dans lesquels nous tombons lorsque nous faisons face à des personnes qui remettent nos croyances en cause, c’est de les affirmer encore plus fort, pensant que cela nous donne plus raison.
Ainsi, on explique que nos méthodes sont meilleures parce que… , que nos enfants sauront être autonomes parce que… , que les parents qui crient n’ont pas compris…
Seulement, dans ce contexte, nous oublions que nous ne sommes pas des parents parfaits. Nous voudrions tellement démontrer notre propos que nous nous mettons sous tension au moment où nous sommes devant nos parents, soucieux de leur montrer un mode éducation sans faille. Comme si nous n’étions pas également en train de nous chercher, de définir encore le bon équilibre entre la fermeté et la bienveillance.
Pourtant la réalité est bien celle-là : nous ne montrons pas toujours le modèle qui convaincra notre auditoire, et c’est un stress supplémentaire d’avoir nos parents à nos cotés, prêts à mal interpréter tout échec de notre part.
Une fois encore, je crois que la sincérité est la seule voie hors de ce conflit.
« Je suis ravie d’appliquer de plus en plus chez nous des principes de parentalité positive, qui répondent vraiment à mes valeurs, et à ce que je voudrais développer chez nos enfants. Seulement, apprendre à changer mes manières de faire, par rapport à une société qui fonctionne encore beaucoup selon un schéma adulte-enfant vertical, et emploie régulièrement des violences éducatives n’est pas facile. Ainsi, je progresse, mais je rate encore, régulièrement.
Quand je suis chez vous, j’ai tellement l’impression que vous allez juger ce que je fais que je me sens encore plus stressé(e). Alors, je voudrais vous dire simplement que le fait que je sois engagé(e) dans cette voie ne signifie pas que je ne ferai plus d’erreur. Brisant les modèles répandus, nous cherchons encore à nous définir à partir de rien, et ce n’est pas facile. Ainsi, parfois, vous me verrez complètement débordé(e) par la situation. Ca ne remet pas en cause mon mode d’éducation. Ca devrait au contraire m’encourager à apprendre encore, à progresser. J’espère que vous le comprendrez. »
Notre relation avec nos parents, notre relation avec nos enfants – le plus précieux
Avant de conclure cette réflexion, je voudrais insister sur ce qui est au coeur de ces interrogations. Les vraies raisons pour lesquelles la situation peut poser problème. Parce que c’est souvent en prenant le temps de revenir à l’essentiel qu’on peut enfin avancer clairement.
Au coeur de toutes ces interrogations, donc, que trouvons-nous ?
Nous trouvons notre relation avec nos enfants, d’abord. Celle qui nous encourage à évoluer, au quotidien, à nous surpasser, à devenir meilleur chaque jour.
Nous trouvons notre relation avec nos parents, également. Celle qui nous a aidés à grandir, que cela ait été selon nos principes ou non. Celle que nous aimerions garder, qui continue à compter.
Et si nous le leur disions ?
« Papa, maman, quand nous nous opposons autour de l’éducation des enfants, je me sens triste, parce que j’ai besoin d’harmonie dans ma relation avec vous, ainsi que dans celle avec mes enfants. Pourrions-nous trouver ensemble une méthode pour que cela fonctionne ? »
Oui, incluons nos parents dans cette réflexion ! Après tout, ils sont autant acteur de notre relation que nous le sommes. Tout comme nous l’enseignons à nos enfants, développons avec eux la recherche de solution, celle qui permet d’écouter chacun, et de trouver un fonctionnement qui peut concilier les besoins de tous.
Et si vraiment cela ne marche pas, alors nous pourrons nous interroger sur ce qui est le plus précieux pour nous :
Continuer à entretenir une relation nuisible avec des parents qui refusent le dialogue sur ce thème si fondamental pour nous, ou protéger notre relation avec nos enfants, en accord avec nos valeurs ?
Parfois, la vie nous amène à des choix difficiles, et c’est pourquoi je voudrais vous encourager à tenter tout ce qui a été proposé avant de songer à des solutions plus définitives.
Et de votre côté, comment ça se passe ? Vos parents soutiennent-ils vos choix éducatifs ?
Avez-vous pu en parler avec eux ?
Un bel article, qui mets en mot exactement mes réflexions!
Pour notre part, les grands parents sont loin, et nous ne sommes pas trop souvent confrontés à ces réflexions. Mais quand c’est le cas, je me sens affaiblie par leur présence et leurs remarques, et en colère envers moi car je ne sais pas comment leur faire comprendre. Et je ne sens pas suffisamment sure de moi non plus.
Donc je suis sincèrement touchée et vous remercie profondément pour ces quelques lignes qui expriment si bien les choses!
Il faut aussi avoir une dose de courage pour avoir ce genre de discussion, cela dépends de notre propre histoire avec nos parents.
Merci pour vos articles, ça fait tellement progresser !
Merveilleux article, bravo, tout est dit. Tu es vraiment une source de progrès au quotidien (je suis Stéphanie de FB et tu m’avais conseillée parce que je n’arrivais plus à connecter avec ma 6 ans. Depuis j’ai pris conscience de plein de choses et ça va infiniment mieux. Alors mille mercis !)
Merci pour cet article ! J’avais déjà mis le doigt sur le sentiment de culpabilité qu’ils peuvent ressentir en comparant nos principes ; mais je n’avais pas pensé à leurs craintes pour leurs petits-enfants.
Jusque là, je ressens principalement de l’étonnement de la part de nos parents respectifs dans nos manières de faire (car non seulement, ce n’est « pas comme eux », mais souvent différents aussi de ce qu’ils ont connus chez les autres petits enfants de la famille) mais pas encore de conflit, donc c’est chouette ! Ma mère notamment, essaye vraiment de comprendre et m’a même demandé des conseils de lecture, j’ai beaucoup apprécié sa démarche.
Ton article tombe à pic : nous nous apprêtons à partir pour Thanksgiving dans le Colorado, pour célébrer avec la famille du frère de mon mari et les grand-parents. Mon mari et moi sommes tous les deux nerveux à l’idée des remarques qui tomberont inexorablement. Je vais essayer au mieux de me comporter avec l’entourage comme je le fais avec mon fils. Il faut que je relise cet article plusieurs fois, héhé.
Je trouve cela malgré tout difficile: mon mari et moi débutons dans la parentalité positive et plus on en apprend, plus ça nous renvoie l’image de nos propres blessures d’enfance et des violences dont nos parents se sont servies (certaines sont des choses utilisées alors qu’ils pensaient bien faire, d’autres — surtout, dans mon cas, toutes les violences physiques que j’aie subies et ce jusqu’à mes 24 ans — ne se prêtent tout simplement pas au bénéfice du doute). Or on ne peut pas tout faire en même temps: et s’occuper de notre enfant en mettant en place les principes que nous souhaitons, et faire un travail sur nous-mêmes pour passer outre notre propre enfance. Quand on discute, mon mari et moi, on analyse beaucoup et je crois sincèrement que le pire à faire, c’est de mettre un couvercle dessus — ça risque de nous revenir dans la figure au moment le moins opportun. Mais je veux vraiment essayer de faire un effort pour ces quelques jours en famille. Je vais essayer de retenir « ils ne sont pas contre moi » comme un mantra et je te dirai au retour à quel point ça a fonctionné ou pas.
J’ai remarqué que j’ai déjà fait pas mal de progrès, dans le sens où lorsque quelque chose qu’un grand-parent fait ne me convient pas, j’évite de lui sauter à la gorge tout de suite mais plutôt j’en parle à froid avec mon mari, j’y réfléchis plusieurs jours. Je me demande ce qui exactement ne m’a pas plus, si c’était si grave, comment je pourrais faire pour rectifier le tir, qu’est-ce que j’aurais plutôt aimé voir ou entendre. Puis quand l’occasion se représente, je suis plus à même de dire aux grand-parents que je préfèrerais qu’ils utilisent une autre façon. J’essaie aussi beaucoup de donner l’exemple de ce que je voudrais voir, ce qui m’oblige (un peu contre mon gré) à parler anglais à mon fils.
Ce que j’ai appris sur moi grâce à ton article c’est que je souhaite vraiment pouvoir montrer la différence aux grand-parents entre nous SOUTENIR dans nos démarches éducatives et EDUQUER. Je te donne l’exemple d’hier: les deux grand-parents étaient chez moi au moment du repas d’Oscar car une fois mis à la sieste, je partais à un rendez-vous et donc ils restaient pour le garder. La grand-mère avait déjà passé la matinée chez nous car j’avais un autre rendez-vous très tôt le matin. Pendant le repas, Oscar mange seul et jette parfois la nourriture au sol, ce qui pour moi constitue un apprentissage et je ne le lui interdis pas. Je réaffirme simplement toujours que la nourriture va dans la bouche, et que lorsqu’il n’a plus faim il pleut la laisser sur sa tablette, il n’est pas obligé de finir. Mais les deux grand-parents « lui sautaient dessus » à chaque carotte qui prenait son envol et faisaient même un grand discours sur le fait qu’ensuite il faut laver, que ça fait du sale, qu’il y a des enfants qui n’ont rien à manger, qu’il faudrait qu’il finisse… Je suis intervenue au moment de la culpabilisation en demandant à mon beau-père de ne pas lui dire une telle chose, mais pour les fois où ils lui disaient « non ne jette pas » je me suis contentée de dire ce que moi je dis toujours en les ignorant, pensant que l’exemple suffirait. Malgré tout, plus tard, je continuais de me sentir mal sur la façon dont la situation s’est déroulée et sur le coup d’ailleurs, je sentais que je commençais un peu à me fermer/être sur la défensive.
J’ai beaucoup de mal par exemple à entendre des ordres de leur part dirigés vers mon fils lorsque je suis là. Quand je suis là, je suis la mère, et j’ai besoin qu’on me laisse être la mère (peut-être que je dois leur dire ça, tout simplement). Sinon, je me sens ignorée et j’ai l’impression qu’ils veulent prendre le dessus. Peut-être estiment-ils que je ne réagis pas assez rapidement car eux n’avaient pas les mêmes techniques autour de la nourriture. Ou peut-être veulent-ils me montrer à moi qu’ils sont de bons grand-parents réactifs. Dans tous les cas, une discussion entre « Luke et moi éduquons, vous, vous nous soutenez » serait une bonne idée, je pense. Qu’en penses-tu? Désolée pour le message à rallonge et merci de tout ce que tu nous apportes grâce à ton site!
Je rebondis sur ton commentaire Aurore car je trouve la phrase à laquelle tu es arrivée superbe « quand je suis là c’est moi la mère… »
Vue de ma fenêtre elle me semble super appropriée à la situation que tu décris
Concernant la relation eux Parents et notamment quand comme c’est ton cas, il y « eu du lourd », j’ai trouvé la lecture du « je t’en veux, je t’aime » d’Isabelle filliozat treeees aidante.
Pour moi et aussi pour mon mari qui avait vraiment besoin d’oser regarder en face ce qui clochait et cloche dans la manière dont ses parents se comportent envers lui
Bon courage pour thanksgiving!
Merci pour le conseil du livre, je tâcherai de le prendre sans attendre! Quand j’ai lu « Au coeur des émotions de l’enfant » j’ai du faire des pauses de parfois plusieurs jours tellement c’était dur.
Hum oui, je vois tout à fait ce que tu veux dire, et nul doute que tu seras obligée de procéder de la même manière avec celui-là. Mais j’ai vraiment trouvé la manière dont il est construit très aidante, il permet de cheminer en approfondissant au fur et à mesure, et pas seulement pour faire un état des lieux, mais aussi pour « faire avec », pouvoir avancer soi-même.
D’ailleurs, c’est bien que je t’en parle, car au vu des derniers développements avec mes propres parents, j’en viens à me dire que c’est bien joli de t’en conseiller la lecture, mais qu’il pourrait aussi être bon de prendre ma propre médecine et d’aller réemprunter ce bouquin moi-même. Voire me motiver à publier un billet de blog sur le sujet histoire de m’inciter à structurer un peu plus…
Merci 🙂
Bonjour Aurore,
Je suis désolée de ne répondre qu’après coup à ton commentaire. Comment se sont finalement déroulés ces quelques jours de Thanksgiving ? J’imagine comme cela doit être difficile pour ton mari et toi de passer au dessus de votre rancune. C’est injuste, mais dans la vie, même si on a toutes les raisons du monde d’être en colère, il faut réussir à se montrer ouvert. Car ce n’est pas en accusant l’autre qu’on arrive à le convaincre.. C’est bien difficile, mais à force d’écoute et d’échange, on progressera plus.
Ta démarche de réfléchir à ce que tu ressens avant de réagir est déjà une étape incroyable sur ce chemin. Ne pas suivre son envie de réagir sur le coup ne doit pas être facile. C’est la preuve que tu es capable de mettre en place encore d’autres choses !
Comme dirait Thomas d’Asembourg, Cessez d’être gentil soyez vrai. Comme tu dis Coralie, se tenir à nos principes bienveillants est sûrement plus important que de vouloir plaire à nos beaux parents. Même si tu as raison, il est intéressant de les inclure dans notre processus, s’ils sont disposés à écouter.
Quel bel article !
Je pense que ta réflexion peut s etendre d une manière générale à toute personne extérieure au couple parental.
En effet, les regards posés sur nos façons de faire avec nos enfants suscitent des interrogations, des réflexions, des pics…
Par chance dans notre famille ça se passe bien : belle maman est dans le même état d’esprit que moi et regrette de ne pas avoir pu faire ce que je fais avec mon fils ; mes parents – séparés- sont loins et discrets. Nous n avons jamais eu à discuter de ma façon d accompagner mon p’tit gars…
Bien à toi et encore merci… et bravo
Merci Caroline de ton commentaire !
Tu as tout à fait raison, cela peut s’étendre aux autres ! Le problème particulier des parents est lié au fait de notre relation avec eux justement : ils sont souvent encore ancrés dans l’idée qu’on doit suivre leurs pas.. et puis l’éducation de nos enfants les préoccupent plus !
J’arrive un peu tard mais je suis toujours très longue à commenter (le temps que l’article mature dans mon petit cerveau et que j’ai 5 minutes au calme pour taper sur un ordinateur). Je voulais ajouter deux petites choses :
– Nos parents éprouvent aussi peut-être de la crainte pour nous, leurs enfants. (Pour exemple, je pense que mon père s’est beaucoup inquiété pour moi à la naissance de mon fils qui ne dormait pas et pleurait tout le temps. Je pense qu’il en veut un chouïa et inconsciemment sans doute à mon fils de m’avoir volé mes nuits…). A nous, alors, enfants de nos parents de leur attribuer ce nouveau rôle de grand-parents. J’ai mis du temps avant de comprendre qu’il était préférable que je ne me repose plus sur eux, que je ne leur expose plus mes peines et ma grande fatigue. (Les séjours chez mes parents ressemblaient trop à « reposes-toi je m’occupe de ton fils, et tant qu’à faire je vais le mater un peu histoire qu’il comprenne qu’on laisse ma fille tranquille ! »)
– Faisons confiance à nos enfants et à nos parents ! Une anecdote récente et toute jolie m’a montré que rien n’est figé, même pour nos vieux parents : Mon fils partait en séjour chez mes parents, j’étais assez angoissée parce que je sais que mon père crie très fort et souvent quand on lui désobéit (et mon fils est loin d’être obéissant) et je savais mon fils réticent à l’idée d’y aller à cause de cela. A la fin du séjour mon père me dit en aparté : « tu sais, je n’ai pas crié du séjour, quand je sentais que j’allais m’emporter je m’éloigner et je disais à ton fils pourquoi je préférais m’éloigner. Ton fils m’a dit « tu sais papi, quand tu cries ça me donne envie de crier encore plus fort », alors j’ai compris que ça ne servait à rien, que ça mettait juste de l’huile sur le feu. Ta mère m’a encouragé et le séjour a vraiment été agréable pour tout le monde ! » J’en avais les larmes aux yeux… Mon fils aussi m’a confirmé avoir passé un bon séjour sans cri. Je suis très fière de tous les trois (ma mère, mon père et mon fils).
Je suis vraiment heureuse de cette évolution qui me rapproche de mes parents, qui me valorise en tant que mère et qui permet à mes enfants de nouer des relations avec leurs grands-parents (ce qui est pour moi très important).