Dans mon article sur la lutte contre le harcèlement scolaire , je vous ai déjà parlé d’Emmanuelle Piquet. Si sa méthode est à contre-courant, c’est principalement parce qu’il s’agit de travailler avec la victime.
En effet, les réponses traditionnelles, telles que l’intervention des adultes ou l’évitement, ne sont souvent pas suffisantes.
Emmanuelle Piquet, psychopraticienne spécialisée dans l’accompagnement des victimes de harcèlement, a développé une approche novatrice : la méthode à 180°. Cette méthode propose une réponse inattendue et stratégique pour permettre aux victimes de reprendre le contrôle de la situation.

Présentation de la méthode à 180°

La genèse de la méthode à 180°

La méthode à 180° est née des observations d’Emmanuelle Piquet lors de ses consultations avec des jeunes victimes de harcèlement. Elle s’est rendu compte que les solutions courantes – telles que fuir ou demander de l’aide extérieure – pouvaient renforcer le sentiment d’impuissance des victimes.

En effet, si l’enfant, ou l’adolescent, ne peut se défendre sans aide extérieure, cela confirme son rôle de victime, à ses yeux comme à celui de l’agresseur.

L’école de Palo Alto, d’où est issue Emmanuelle Piquet, encourage à observer le système dans son ensemble et ce qui y contribue. Dans le cas du harcèlement, certaines approches ne faisaient souvent qu’accentuer le problème, car elles ne modifiaient pas la dynamique relationnelle entre le harceleur et la victime.

Autre hypothèse : impliquer la victime dans la démarche de résolution va forcément porter ses fruits plus rapidement. Pourquoi ? Parce que c’est justement la victime qui a le plus interêt à ce que les choses changent !

C’est ainsi qu’elle a développé la méthode à 180°. Une approche basée sur la réplique inattendue et la déstabilisation de l’attaquant. Contrairement aux réponses classiques, la méthode d’Emmanuelle Piquet vise à retourner la situation en faveur de la victime en changeant radicalement l’interaction.

Les principes de la méthode à 180°

La méthode à 180° repose sur l’idée de répondre aux attaques par une attitude ou une phrase surprenante, parfois décalée. L’objectif est de déstabiliser le harceleur en lui retirant son pouvoir de nuisance. En agissant ainsi, la victime reprend le contrôle de la situation.

L’effet de surprise est essentiel dans cette méthode. Les harceleurs sont habitués à provoquer des réactions de peur, de colère ou de tristesse. En adoptant une attitude détendue et parfois humoristique, la victime prive le harceleur de ce qu’il recherche : une preuve de domination. La méthode ne consiste pas à nier ou minimiser le harcèlement, mais à trouver un moyen stratégique de neutraliser l’agression par un renversement de la situation.

Soyons honnête : la surprise vient déjà du fait que la victime sort de son rôle de victime.

J’ai conscience en écrivant ça d’être dangereusement proche du « Te laisse pas faire ! » qu’un parent pourrait lancer à son enfant sans plus de commentaire, ce qui va plutôt le faire se sentir incompétent…
Emmanuelle Piquet est tout à fait conscience qu’une telle injonction ne suffit pas.

L’idée, c’est d’aider réellement l’enfant à changer de posture. S’il suffisait de lui dire de le faire, il ou elle l’aurait déjà fait. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’en est pas capable pour autant.

La méthode à 180° d’Emmanuelle Piquet va aider l’enfant à trouver comment répondre, et va prendre le temps de l’entrainement au besoin !

Il n’est pas nécessaire que la réponse soit agressive.
Dans bien des cas, l’humour permet de se sortir de situations plus que délicates.

👉🏻 Pour voir des exemples de réponses sans agressivité, visionnez l'intervention de Philippe Aïm qui sera diffusée lors du sommet du harcèlement scolaire entre le 2 et le 8 octobre.

Cependant, cela n’est pas interdit dans la méthode à 180°.
L’idée portée par Emmanuelle Piquet, c’est que « l’inconfort change de camp ».

On peut être à l’aise ou pas avec cette idée. Ce qui est sûr, c’est que ça rompt avec le schéma classique !
Et quand on lit le livre plein d’exemples vécus, à destination des jeunes : « Je me défends du harcèlement », on a du mal à ne pas se sentir inspiré !

Intervention d’Emmanuelle Piquet en Avant-Première du Sommet

Emmanuelle Piquet est la première personne que j’ai contactée lorsque j’ai décidé d’organiser le sommet du harcèlement scolaire. Et j’ai été très touchée qu’elle accepte immédiatement de participer !

Moi qui doutais encore un peu de ce projet, ça m’a décidée à avancer.

Quelques mois plus tard, nous voici à la veille (ou presque) de ce sommet, et j’ai une surprise pour vous :
voici l’intervention d’Emmanuelle Piquet en avant-première.

J’espère qu’elle vous inspirera autant que ce qu’elle m’a inspirée.

👉🏻 Pour voir les interventions des autres experts, inscrivez-vous gratuitement au sommet du harcèlement scolaire qui aura lieu en ligne du 2 au 8 octobre.

Les résultats et impacts positifs de la méthode

La méthode à 180° a prouvé son efficacité à travers de nombreux témoignages. Des jeunes ayant appliqué cette approche rapportent un net changement dans leur quotidien. Les harceleurs, privés de leur pouvoir, se désintéressent rapidement de leurs victimes. La dynamique s’inverse, et les victimes retrouvent confiance en elles.

L’un des points qui m’ont marquée en lisant les ouvrages d’Emmanuelle Piquet, c’est le manque de confiance en nos enfants. Tellement d’adultes qui sont là pour les protéger… avec une bonne intention, bien sûr, mais… avec l’idée sousjacente qu’ils n’en sont pas capables eux-mêmes !

La méthode ne sera pas efficace pour tous, ou pas forcément rapide avant d’être efficace.
Au niveau des stats, voici ce qui ressort. « Dans 82% des cas, le problème a diminué significativement, trois mois après la fin de la thérapie menée dans un des centres A180°, selon l’avis des enfants victimes ou de leurs parents. »

Mais dans les cas où elle l’est, bon sang, quel bonheur de voir un enfant qui parvient par lui-même à faire face à l’agression sans perdre sa dignité !
Un jeune qui reprend confiance en soi, qui se sent plus fort. Un jeune qui a réussi à connecter la part en lui !

Certaines anecdotes sont carrément magiques…
Comme celle de Jean-Paul, que certains surnommaient « Popol », et qu’Emmanuelle Piquet raconte sur les réseaux.
Une histoire à la fois effrayante et incroyable !

Et juste pour terminer sur l’importance de se mettre à côté de la victime, un autre chiffre impressionnant : après avoir travaillé sa réponse, dans 50% des cas, l’enfant n’aura pas besoin de la mettre en place. Car sa simple posture aura changé, et le ou les intimidateurs s’en rendent compte !

C’est pas dingue, ça ?

Le consentement : un mot de grands… mais qu’on aimerait bien transmettre également à nos enfants ! Seulement voilà, comment fait-on ? Comment expliquer et enseigner le consentement à nos enfants ?

Et d’abord, sommes-nous bien clairs nous-mêmes sur ce que ce terme désigne ?

Voyons voir ça….

Qu’est-ce que le consentement ?

Un concept qui ne concerne pas que le corps

Si je vous dis consentement… Qu’est-ce que cela évoque pour vous ?

….

Il y a fort à parier que vous avez pensé a priori à « donner son accord pour un acte intime ». 

Oui, quand on parle consentement, on pense souvent à tout ce qui a trait aux actes sexuels, ou au moins à notre intégrité physique. (C’est d’ailleurs une video qui se limite à cet aspect que je trouve quand je tape « enseigner le consentement aux enfants » sur google)

Ce n’est pourtant pas tout !

Le consentement s’applique en réalité à tous les aspects de notre vie et ne se limite pas à la sexualité.

Si je cherche « consentement » dans le Larousse, voici ce que je trouve :

« Action de donner son accord à une action, à un projet ; acquiescement, approbation, assentiment : Il a agi avec mon consentement. »

Larousse

Marrant, non, de voir qu’on sait utiliser ce mot dans d’autres contextes, mais que dès qu’on veut le transmettre, on pense prévention des agressions sexuelles.

Alors… c’est dans le fond assez logique, puisque c’est lié à nos peurs.

Cependant, c’est bien en enseignant le consentement dans toutes les sphères et dès le plus jeune âge qu’on protègera nos enfants des situations les plus graves.

Ainsi, il peut s’appliquer aux évènements les plus anodins comme accepter de jouer à un jeu et de prêter ses affaires.
Ce qui n’empêchera pas, bien sûr, d’appliquer le principe du consentement à tout ce qui a trait à l’intégrité physique, comme le fait d’embrasser tante bidule …

Les bénéfices d’enseigner le consentement aux enfants

J’en vois tellement !

La confiance en soi

Enseigner le consentement, c’est faire passer le message à l’enfant qu’il a le droit de dire non.

Il peut donc développer sa faculté à prendre des décisions, finalement, on l’encourage à être acteur de sa vie !

Ce n’est pas rien !

On sort de fait de la relation verticale ou l’adulte impose et l’enfant obéit : on demande son avis à l’enfant, on l’autorise à refuser, donc on valorise son opinion, on respecte ses droits.

Attention, je ne suis pas en train de prôner une éducation permissive où rien n’est imposé.
Nous parents sommes garants du cadre, de l’enseignement certaines règles (se laver les dents, par exemple !) et nous n’abandonnerons pas ce rôle.

Cependant, entre aider nos enfants à développer leur hygiène dentaire et les obliger à… – je vais prendre 2 exemples ici, pour illustrer et l’aspect corporel et un autre :

  • faire un câlin au copain qui aime ça quand eux ne le veulent pas
  • prêter un jouet à un autre enfant, inconnu, parce que « c’est comme ça qu’on fait »

il y aune différence.

Dans le 1er cas :
oui, c’est délicat de refuser le câlin de celui qui le fait avec toute la tendresse du monde (je sais bien, je suis la maman de celui qui fait les câlins…)… mais sommes-nous en train de leur dire qu’ils doivent prendre sur eux pour faire plaisir aux autres, même quand cela concerne leur corps ?
Comment peut-on ensuite faire le lien avec l’enseignement du consentement pour éviter le viol ?

Dans le 2e cas :

Là encore, délicat, mais… et si on se mettait à leur place, un peu ?
Pour cet exemple, rien de tel que cette image de Fany Vella dans l’album « Et si on changeait d’angle ? »

Encore une fois, cela ne veut pas dire qu’on ne va pas chercher à enseigner la générosité à nos enfants.

Fany propose de dire par exemple : « Je te propose qu’on mette de côté les jeux que tu. ne veux pas partager et on laisse à disposition les autres pour que tu puisses jouer avec les enfants. »

Chez nous, on a également eu plus de succès en respectant le rythme de l’enfant sur le fait de prêter ses jouets.

Le respect de l’autre

Et ça marche dans l’autre sens !!

Quand on enseigne le consentement, on enseigne implicitement que « La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres. »

Si je reviens à mon fils Léon, qui adooore faire des câlins (on a même vécu un moment gênant quand, à 4 ans, il est parti faire un câlin à un agent de douane… mais c’est une autre histoire), c’est important pour nous de l’aider à voir comment réagit l’autre.
« Regarde son langage corporel – as-tu l’impression qu’il apprécie vraiment ? »
« Est-ce que tu peux lui demander s’il est ok pour un câlin avant de le lui faire ? »

Nous sommes tous différents, et c’est aussi cette diversité qu’on enseigne ainsi à nos enfants.

En aparté, ça m’évoque d’ailleurs que c’est ultra important d’appréhender cette diversité pour s’apprécier, et vaut mieux insister dessus avant que nos jeunes deviennent ados. Enfants et adolescents bénéficieraient d’un peu plus d’accueil de la diversité… autre thème, mais pas vraiment !

👉🏻 A ce sujet, voyez la conférence "Ce qui nous rend unique nous rend plus fort" de Fany Ea, diffusée lors du sommet sur le harcèlement scolaire qui aura lieu en ligne du 2 au 8 octobre.

La vie en groupe

Chez nous, le mot « consentement » est employé depuis des années dans un contexte trés loin de la sexualité, et c’est ainsi que nos enfants l’ont d’abord appris.

C’est une des règles de la maison : « Un jeu, c’est par consentement mutuel. »
(tres utile en particulier pour les eux de « bagarre »)

Oui, le consentement, c’est d’abord ça : le fait de donner son accord explicite, éclairé, libre et volontaire face à une situation.

C’est donc en intégrant cette notion, quel que soit le contexte qu’on encouragera nos enfants à savoir quand et comment donner leur accord explicite, et à respecter celui de l’autre.

Car soyons clairs : nombre d’agresseurs le sont un peu malgré eux… « C’est pour rigoler ! » disent-ils parfois sincèrement. Ils n’ont juste pas appris à chercher d’abord le consentement de l’autre…
(Même histoire pour les propos sexistes ou racistes, d’ailleurs)

Et c’est ainsi que l’enseignement du consentement intervient comme prevention du harcèlement scolaire !

Or, vous le savez, comment lutter contre le harcèlement scolaire est également au coeur de mes préoccupations…

👉🏻 Pour différentes approches de prévention du harcèlement, inscrivez-vous au sommet sur le harcèlement scolaire qui aura lieu en ligne du 2 au 8 octobre.

Pour pouvoir donner son consentement

Reprenons le principe : pour donner son accord explicite et éclairé, cela sous-entend que l’on sait déceler ce que l’on désire en accord avec ses connaissances, ses valeurs, et ses besoins d’une part et que l’on sache se défendre contre les pressions, chantages et autres outils de persuasion d’autre part. 

Ça demande donc de sacrées compétences…

Toutes les compétences qu’implique le consentement

Sous-jacent à ce concept on devine nettement la compétence de savoir poser ses limites. 

Savoir-faire qui demande lui-même tout un tas de pré-requis : 

  • Reconnaitre ses sensations physiques
  • Reconnaitre les émotions que l’on ressent
  • Savoir les nommer
  • Connaitre ses valeurs, ce que l’on aime ou pas
  • Oser s’affirmer
  • Connaitre plusieurs types de réponses ( la contre-proposition, le message clair… ) 
  • Communiquer avec assertivité

Bref , le consentement se donne et se reçoit et ça,  ÇA S’APPREND !

👉🏻 Pour apprendre à vos enfants à se connecter à eux pour poser leurs limites et ainsi les protéger du harcèlement scolaire, voyez l'intervention d’Angélique Stock qui sera diffusée lors du sommet sur le harcèlement scolaire qui aura lieu en ligne du 2 au 8 octobre.

Un mot sur le « spectre du consentement » et la « zone de doute » 

Selon Angelique Stock, il existe un « spectre du consentement ». 

Aux extrémités de ce spectre :

  • ce qui nous met en joie d’un côté
  • ce qui est rédhibitoire pour nous de l’autre

Reconnaitre et réagir dans ces cas-là est assez intuitif et naturel. 


La difficulté survient lorsque, sur ce spectre, on se situe entre les deux.
C’est ce que l’on appelle la zone de doute

C’est là que nous sommes le plus vulnérable.

Dans cette zone nous avons du mal à apporter une réponse juste et ancrée et encore plus besoin de mobiliser les compétences évoquées ci-dessus. 

Alors… la situation peut nous échapper et déraper sans qu’on l’ait bien vu venir… avec les conséquences plus ou moins graves, comme dans les cas de violences sexuelles ou de harcèlement scolaire.

Un principe-clé que suggère Angélique Stock :  UN « PEUT-ÊTRE » EST UN NON. 

C’est aussi utile pour s’exprimer et se défendre par exemple du harcèlement que pour entendre et respecter l’autre. 

On voit que le vieil adage populaire « Qui ne dit mot consent » a plus que du plomb dans l’aile.
Dans l’intérêt de tous, il est urgent de le déconstruire.
Sinon, on encourage chacun à abuser de la vulnérabilité de l’autre.
(je ne me lancerai pas ici dans un discours féministe, mais on voit aussi le lien qui peut être facilement fait…)

👉🏻 Pour savoir comment aider vos enfants à identifier leur "zone de doute", voyez l'intervention d’Angélique Stock qui sera diffusée lors du sommet sur le harcèlement scolaire qui aura lieu en ligne du 2 au 8 octobre.

La posture de l’adulte pour enseigner le consentement aux enfants

Notre rôle, comme souvent, est important face à cette question. 

« L’exemple n’est pas la meilleure manière d’éduquer, c’est la seule. »

Gandhi

Si nous voulons réellement transmettre le respect du consentement, il va nous falloir donner l’exemple.
Voici quelques illustrations concrètes.

1- Sortons de l’obéissance aveugle

Généralement les enfants intègrent qu’ils doivent obéir aux règles des adultes. (Ne serait-ce que par le modèle de la société qui les entourent)
Ils acquiescent donc parfois alors même qu’ils sont en désaccord profond. Il est intéressant de l’avoir à l’esprit et d’y être attentif.
Il est souvent plus efficace de chercher comment fonctionner ensemble, en embarquant l’autre dans la démarche que de chercher l’obéissance pure. Même si c’est plus long !

2- Sachons nous observer

Toujours dans une démarche de modélisation, ayons une réflexion sur nos propres attitudes. 

M’arrive-t-il de donner un câlin ou de passer la main dans les cheveux contre le gré de mon enfant ? 

D’utiliser une forme de pression pour obtenir son accord ? 

De rentrer dans son espace (sa chambre, son téléphone, son cartable… ) sans avoir demandé ?

Mettons aussi en scène notre propre consentement dans la manière de l’exprimer ou de refuser ou en verbalisant quand on aurait aimé que l’on nous demande avant. 

3- Demandons l’autorisation et respectons la réponse

Demander, c’est une des clés. Poser des questions est un prérequis pour obtenir un consentement. 

« Est-ce que je peux ouvrir ton cartable ? » 

Taper avant d’entrer dans la chambre …. 

Le consentement ainsi modélisé et respecté apprendra à l’enfant à dire non, à gagner en confiance et à lui-même demander. 

Et en absence de consentement ? On s’abstient !

4- La fratrie comme terrain d’apprentissage. 

Utiliser les situations quotidiennes entre frères et sœurs pour apprendre à vos enfants à demander l’accord pour emprunter, toucher, jouer ensemble …. et à l’inverse : accepter le stop de l’autre. 

Je ne me fais pas d’illusion : je sais que savoir dire non ne suffit pas à ne plus être victime de violence. Mais c’est un bon début.

👉🏻 Pour une perspective sur la fratrie comme terrain d'apprentissage, je vous conseille l'intervention de Marie-Laure de Blic dans le cadre du sommet sur le harcèlement scolaire qui aura lieu en ligne du 2 au 8 octobre.

5- Accompagner le développement des compétences psycho-sociales

Autant qu’apprendre les maths et le français il est crucial d’accompagner les enfants à développer leur connaissance d’eux-mêmes ainsi que leurs compétences émotionnelles et relationnelles. 

Favorisez le développement de ces compétences chez votre enfant : de manière implicite, essentiellement à travers votre posture et votre guidance ou explicite : avec des jeux dont c’est clairement la finalité, au détour d’une lecture, à travers vos discussions, en l’inscrivant à des ateliers….

👉🏻 Pour découvrir différentes méthodes visant à développer les savoir-être de vos enfants, voyez les interventions sur l’environnement et la prévention du sommet sur le harcèlement scolaire du 2 au 8 octobre

Conclusion

Le consentement ce n’est pas anodin. Cela nécessite bon nombre d’habiletés…
Bonne nouvelle : ces habilités seront aussi utiles dans d’autres circonstances.

Il est cependant temps de faire sortir cette notion de consentement du simple contexte de l’éducation sexuelle.

L’enjeu, de taille, est que chacun s’épanouisse et sache traverser les petites et grandes difficultés qui surviendront nécessairement sur le chemin de vie. 

Et chez vous, l’enseignement du consentement, ça ressemble à quoi ?

Le harcèlement scolaire est un fléau qui touche chaque année en France des centaines de milliers d’enfants et d’adolescents. Qu’il soit physique, verbal ou en ligne, le harcèlement peut avoir des conséquences dévastatrices sur les enfants victimes, et sur le bien-être des jeunes de manière générale. Car quand l’ambiance est au harcèlement, personne ne se sent complètement en sécurité… Ni les harcelés (évidemment !), ni les harceleurs, ni les témoins.

Quel est le rôle des adultes dans ce système ? Comment protéger nos enfants en prévenant ce phénomène de groupe ? Quand peut-on vraiment parler de harcèlement ? Comment en reconnaitre les signes ? Quelles sont les mesures décidées par l’Education Nationale ? Qu’est-ce qui est conrètement mis en place dans les établissements scolaires ? Que pouvons-nous faire en tant que parents ?

J’ai beaucoup de choses à vous dire à ce sujet…
Cet article sera d’ailleurs le premier de plusieurs sur le thème, et vous pourrez bientôt cliquer sur les liens que j’y ajouterai pour approfondir certaines des questions que je vais soulever ici.

👉🏻 Et puis, si ce sujet vous intéresse, pensez à vous inscrire gratuitement au 1er sommet sur le harcèlement scolaire, que j'organise, et qui aura lieu en ligne du 2 au 8 octobre.

Comprendre le harcèlement scolaire

Qu’est-ce que le harcèlement ?

Commençons par le commencement : de quoi parlons-nous ?

Selon le site « Non au harcèlement » du ministère de l’éducation, « Le harcèlement se définit comme une violence répétée qui peut être verbale, physique et/ou psychologique. Le phénomène se prolonge parfois en ligne, on parle alors de cyberharcèlement. »

L’important ici, c’est le terme « répétée ». Ça pose déjà une première limite sur l’utilisation du terme « harcèlement ».

On ne peut pas par exemple écrire (comme on me l’a déjà rapporté dans un établissement scolaire) : « mon enfant s’est fait harceler hier. ».
Non. Il peut avoir subi des violences, verbales, physiques, ou psychologiques, et ce n’est pas acceptable, mais ce n’est pas du harcèlement.

L’ampleur du phénomène

Le harcèlement scolaire est un fléau qui touche chaque année des centaines de milliers d’enfants et d’adolescents. Des centaines de milliers. Quels que soient les chiffres que l’on considère.

Oui, parce que ces chiffres sont grandement variables. Ou du moins, ils sont présentés/interprétés de manière différente. Dur de faire la part des choses entre les 6% de collégiens harcelés qu’on trouve sur le site education.gouv.fr, et les 16% donnés par les résultats de l’enquête IFOP de 2023.

Et encore… je passe sur les podcasts que j’ai écoutés qui expliquaient que compte tenu du nombre de victimes de harcèlement qui se taisent, on pourrait estimer que près d’un enfant sur 3 subira du harcèlement à un moment de sa scolarité…

Dur donc de poser des chiffres clairs, mais ce qui est sûr, c’est que :

1- c’est beaucoup trop de victimes dans tous les cas (il y a 12 millions d’élèves en école, collège et lycée en France. Donc, même si on ne considérait que 5% d’entre eux, ça ferait 600 000 élèves…)

2- vu l’ampleur du phénomène, TOUS les élèves vont rencontrer des situations de harcèlement à un moment donné de leur scolarité, que ce soit en tant que victime, harceleur, ou témoin.

Reconnaitre les signes du harcèlement

Détecter les signes du harcèlement chez un enfant peut s’avérer délicat, car les symptômes sont souvent subtils. – On les qualifie d’ailleurs souvent des « signaux faibles ».

Voici ce à quoi il est bon d’être attentif :

  • des changements dans le comportement : une baisse des résultats scolaires, une perte d’appétit, des troubles du sommeil, ou un désintérêt pour les activités habituelles
  • un évitement : si l’enfant se montre plus renfermé, évite des lieux ou personnes, montre de l’anxiété ou de la tristesse. Attention : parfois cette stratégie d’évitement peut être caché par un repli vers les écrans qui cache cette anxiété
  • une somatisation : des plaintes physiques récurrentes, comme des maux de tête ou de ventre, peuvent aussi signaler un malaise profond

Il est crucial de rester attentif à ces signaux, d’ouvrir un dialogue bienveillant avec l’enfant et de lui offrir un espace de parole sécurisé pour qu’il puisse exprimer ses inquiétudes sans crainte de jugement.

👉🏻 Pour en savoir plus sur les signes du harcèlement, voyez l'intervention du Dr Anne Sénéquier qui sera diffusée lors du sommet sur le harcèlement scolaire du 2 au 8 octobre

La lutte contre le harcèlement à l’école

Retard au démarrage

Soyons honnête : la France a mis du temps à se préoccuper de la question du harcèlement scolaire.

Comme d’habitude, ce sont les pays scandinaves qui ont été pionniers sur le sujet.
(comme sur tous les sujets de prévention des violences, en fait)
En Suède, la recherche sur le sujet commence dans les années 70, et des mesures sont prises dans les écoles dès les années 80.

A cette époque, la France parle encore très peu de ce phénomène.

Cela signifie-t-il que le harcèlement scolaire n’existait pas ? Certainement pas !
Je suis sûre que vous avez cotoyé dans votre propre enfance des élèves qui ont subi du harcèlement.
Pas besoin d’aller loin, en général…

Si je me prête à l’exercice, je trouve tout de suite :

  • en CM1, je suis rentrée en pleurs chez moi pendant plusieurs mois, suivie par 2 garçons qui donnaient des coups de pied dans mon cartable pendant tout le chemin…
  • en 2nde, mon frère était perpétuellement embêté par 2 jeunes, et ne savait tellement pas quoi faire qu’il faisait semblant de ne pas voir quand ils mettaient du chewing gum dans son cartable

Alors ? Phénomène nouveau ? Absolument pas.

Sauf qu’on ne posait pas ces mots-là dessus.

Je crois que dans le fond, la société dans son ensemble considérait que c’était presque normal, ou en tout cas que « ça arrivait ». « Ce sont des trucs de gosses ». « Ça leur passera. »
Au mieux, on pouvait parler de moqueries, voire de brimades…

Bref. Je ne vais pas refaire l’histoire.
Juste expliquer que la France ne s’intéresse à la question du harcèlement scolaire qu’en 2010-2011.

Et les choses prennent du temps. Si la volonté de bouger est là début 2011, il faudra attendre 2019 pour qu’un vrai plan national pour lutter contre le harcèlement soit lancé, et c’est en 2021 que démarre réellement le programme pHARe au sein de l’Éducation Nationale.

Mise en place du programme pHARe

Dans la démarche « Non au harcèlement » que suit aujourd’hui le gouvernement français, il y a en particulier la mise en place du programme pHARe.
Voici ce que l’on trouve sur la page de présentation du gouvernement du programme pHARe :

« Le programme de lutte contre le harcèlement à l’école, pHARe, est un plan global de prévention et de traitement des situations de harcèlement.
Mis en place depuis 2021, généralisé aux écoles et collèges à la rentrée 2022, il est étendu aux lycées depuis la rentrée 2023.
100 % des écoles et établissements mettent en œuvre ce programme. »

Quelques bémols quand même :

  • entre la mise en oeuvre théorique et la pratique, il y a parfois de sacrées différences…
  • ce texte ne précise pas si les établissements privés sont concernés – je connais des enseignants dans le privé qui n’en ont même pas entendu parler… (en vrai, en creusant un peu plus sur les pages du site gouvernemental, on soit que 100% des établissements, c’est le nouvel objectif 2023 – en attendant, la vraie stat, c’est : « 86 % des collèges et 60 % des écoles sont désormais inscrits dans le programme pHARe »)

Cependant, j’aime voir le verre à moitié plein. 86 % des collèges et 60 % des écoles (comprendre les écoles primaires), c’est déjà pas mal en seulement 2 ou 3 ans ! Alors c’est vrai, parfois on voudrait aller plus vite que la musique, surtout quand on voit l’impact que peut avoir le harcèlement sur les élèves victimes… mais rien n’est magique.
Et chaque année, lors de la journée nationale de lutte contre le harcèlement, de vraies actions de sensibilisation sont organisées.
Je note donc quand même que les choses progressent, et progressent vite. Ouf !

Que comprend le programme pHARe ?

Théoriquement, le programme repose sur 8 piliers.
Cela commence par une « mesure du climat scolaire » par exemple.
Et concrètement :

  • une équipe ressource composée d’adultes formés à une méthode de lutte contre le harcèlement scolaire
  • un programme à destination des élèves, de prévention et de développement de compétences psycho-sociales
  • une équipe d’élèves ambassadeurs

Dans la pratique, les choses varient…

D’abord, cela dépend parfois de la bonne volonté des personnes impliquées. Rappelons qu’une équipe ressource par établissement, ça veut dire des volontaires dans chaque établissement… et ils ne le sont pas toujours.

Et puis, ça dépend de la disponibilité des équipes pédagogiques. Car cette démarche vient bien sûr s’ajouter à leur charge de travail habituelle. Alors… chacun fait ce qu’il peut, avec les moyens qu’il a !

J’ai récemment discuté avec une jeune de 5è, élève ambassadeur, très déçue de la manière dont son équipe avait été accompagnée dans le cadre du « Non au harcèlement », n’ayant pas même eu l’occasion de finir leur formation.

A l’inverse, j’ai aussi échangé avec une infirmière scolaire, qui me dit que depuis un an et demi qu’ils ont été formés à agir contre le harcèlement, ils ont un fort taux de succès !

Une méthode de lutte contre le harcèlement scolaire : la Méthode de la Préoccupation Partagée

Comme expliqué ci-dessus, au coeur du programme pHARe, il y a une équipe ressource formée.

Oui mais… formée à quoi ?
En fait, plusieurs méthodes de lutte contre le harcèlement scolaire existent.

Un point commun (et je sais que pour certains, ce sera difficile à admettre) : on essaye d’abord de régler la situation sans poser de sanction. Car toutes les études les prouvent : les sanctions ont plus souvent pour effet d’aggraver les choses que le contraire. (C’est d’ailleurs pour cela que tant d’enfants – qui le savent – ne parlent pas de ce qu’ils vivent : ils n’ont pas confiance dans les réactions des adultes !)

Des méthodes différentes, donc.

Celle qui est la plus répandue (entre autres parce qu’elle a été mise en avant par Jean-Michel Blanquer quand il a lancé le programme pHARe en tant que ministre de l’éducation), c’est la Méthode de la Préoccupation Partagée, la fameuse MPP.
Le terme est directement traduit de la méthode proposée par Anatol Pikas, un suédois qui a commencé à travailler sur le sujet dans les années 1970, bien qu’elle soit appliquée de manière un peu différente en France.

👉🏻 Pour en savoir plus sur la MPP, voyez l'intervention de Marie Quartier qui sera diffusée lors du sommet sur le harcèlement scolaire du 2 au 8 octobre

Que peut-on faire en tant que parent ?

Et si votre enfant est harcelé, que faire ?

J’aimerais ajouter aussi : et si votre enfant est harceleur, que faire ?

Parce qu’on croit toujours que ça n’arrive qu’aux autres… jusqu’au moment où on doit, nous aussi, savoir faire face !

Pour le moment, je vais me contenter du cas où votre enfant est victime de harcèlement.
Je reviendrai probablement compléter cet article pour parler des harceleurs.

Accueillir nos propres émotions

Je commence avec ça, et ça va peut-être vous sembler un peu à côté de la plaque, mais ça me semble fondamental pour commencer.

Parce que parler d’un phénomène de société, même terrible, de manière théorique, c’est une chose. Se retrouver impliqué, c’en est une autre.

En tant que parent, on se sent d’abord complètement démuni… Je le sais, je l’ai vécu.
Et encore… la situation qu’a traversée mon fils n’a jamais atteint le niveau de ce qu’on lit parfois dans les livres ou les médias !

N’empêche qu’entre la détresse et la colère, on aurait vite fait d’envoyer tout le monde balader, d’agresser l’école, d’appeler les parents des autres, que sais-je ?
On a tellement envie que ça change qu’on s’illusionne sur le fait que si on pose un gros INTERDIT, avec une bonne sanction à la clé, ça va disparaitre.

Seulement non.

Alors, pour avoir le courage d’aborder les choses autrement, pour travailler AVEC notre enfant et l’aider à traverser la situation, ça va nous demander de prendre sur nous.
On va donc remballer toutes ces émotions quand on est avec notre enfant, et s’en occuper de notre côté pour gagner en sérénité et pouvoir l’accompagner comme il le mérite.

👉🏻 Pour en savoir plus sur la contagion des émotions en situation de harcèlement scolaire, voyez l'intervention d'Isabelle Pailleau qui sera diffusée lors du sommet sur le harcèlement scolaire du 2 au 8 octobre

Une info pratique quand même : il existe un numéro vert spécifique pour les cas de harcèlement ou de cyber-harcèlement : c’est le 3018.

Ecouter ce que vit l’enfant

En fonction de ce que vous allez entendre, il va peut-être vous falloir faire des aller-retours entre cette étape et la précédente…

L’important, c’est de garder un dialogue calme et bienveillant avec votre enfant.
De lui offrir un espace où il se sent en sécurité pour parler de ce qu’il vit.

On va chercher à l’écouter, sans minimiser ses sentiments, en lui montrant qu’il n’est pas seul, et en transmettant l’idée qu’il n’est absolument pas responsable de ce qu’il subit.

Alors déjà… sur le papier, ça sonne bien ; dans la « vraie vie », c’est plus dur.

Les réactions classiques

Voici ce qu’on a plutôt tendance à dire, quand on est parent…

« Laisse tomber, ne les écoute pas ! »

L’intention est plutôt bonne (comme toujours) : on voudrait apprendre à notre enfant à ne pas se laisser déstabiliser par les remarques des autres.

On aimerait qu’il ait suffisamment confiance en lui pour que la bave du crapaud, etc…
Sauf que s’il vit les choses mal, ce n’est pas en lui disant « laisse tomber » que ça changera son ressenti !

Finalement, ça revient à lui dire un peu : « C’est rien ce que tu vis, pas la peine d’en faire une histoire. Si quelque chose se passe, contente-toi de subir sans rien dire. »

Ce qu’il retiendra plutôt, c’est qu’il est inutile de vous en parler…

« Te laisse pas faire ! »

A contrario, on a le parent qui veut encourager son enfant à s’affirmer, à ne pas se laisser « bousculer », au sens propre ou figuré.
Là encore, intention positive. Finalement, on est encore dans une démarche autour de la confiance en soi.

Seulement voilà : si l’enfant était capable de « ne pas se laisser faire », s’il savait comment, il le ferait !!

Mais comme personne ne prend le temps de lui enseigner comment faire, il en déduit qu’il devrait déjà savoir, et que donc, il est nul, finalement, c’est sa faute s’il est la cible, s’il est victime, c’est bien fait !

« C’est pas normal, je vais de ce pas contacter l’école. »

Ensuite, on bascule très vite dans la phase d’action. Evidemment, on veut résoudre la situation, et vite !!

Encore une fois, belle intention. Mais attention.

1- Ne rien faire sans l’accord de votre enfant. Sinon, vous perdez sa confiance et il ne vous dira plus ce qui lui arrive…
2- Vouloir résoudre les choses pour lui est louable, mais pas toujours aidant. Il est peut-être possible de faire bien mieux que ça ! On va voir ça ensemble un peu plus loin dans cet article.

A retenir de cette partie sur l’écoute : restez au diapason de votre enfant.
Sortez vos compétences d’écoute active, offrez lui pour commencer le « simple » réconfort de votre empathie.

👉🏻 Pour en savoir plus sur les méthodes d'écoute sécurisante, voyez l'intervention d'Arnaud Deflandre qui sera diffusée lors du sommet sur le harcèlement scolaire du 2 au 8 octobre

Vérifier ce qui est en place dans l’établissement

Vous l’aurez compris, les méthodes varient d’un établissement à l’autre.

Le conseil devrait donc être de signaler la situation à l’école, et de discuter avec des mesures à prendre.
Sauf que… vous ne maitrisez plus ce qu’il se passe à ce moment-là.

Si votre enfant est dans un établissement où il existe une bonne équipe référente, génial !
Dans ce cas, oui, rencontrez-les, et travaillez ensemble !

👉🏻 Pour voir comment ça peut se vivre dans la pratique, voyez l'intervention de Lison Novaretti qui sera diffusée lors du sommet sur le harcèlement scolaire du 2 au 8 octobre

Si ce n’est pas le cas, il vaut mieux le savoir et « travailler » de son côté.

A titre d’exemple, quand on a compris que Léon vivait une situation compliquée, j’ai pris conseil et j’ai choisi de me former pour travailler directement avec lui.
Un jour pourtant, l’école a vu que quelque chose n’allait pas. Léon s’est mis à parler un peu. La vie scolaire voulait alors qu’il nomme les garçons qui l’embêtaient, et qu’ils aillent ensuite les voir ensemble.
Honnêtement, je ne crois pas que cela aurait aidé les choses, au contraire !!

Rendre son pouvoir d’action à votre enfant

Un enfant qui est harcelé se sent surtout démuni.

En général, il a déjà essayé de s’en sortir d’une manière ou d’une autre. En vain.
Il a dit à ses intimidateurs d’arrêter. Encore et encore.
Il ne voit plus d’issue.

Comme le dit très bien Emmanuelle Piquet, si on règle la situation pour lui (encore faut-il savoir comment, mais imaginons qu’on le sache), il recevra 2 messages simultanés :

  • je t’aime et je suis là pour toi
  • tu n’es pas capable de t’en sortir seul

Voyez le problème ?

Le problème, c’est qu’on renforce inconsciemment sa posture de victime !
Et attention : pas seulement auprès de lui – auprès de son harceleur également.

Voilà pourquoi les cas de harcelé à répétition ne sont pas rares.
Un enfant qu’on change d’école et qui se fait de nouveau harcelé.

Dans le fond, il a ancré le fait qu’il ne savait pas s’en sortir sans l’aide des adultes.

Ça m’a paru tellement évident quand j’ai entendu ça, que je suis tombée amoureuse des méthodes qui aident l’enfant à se relier à son pouvoir d’action !
Car, bonne nouvelle, il en existe !!

Alors, je sais que ce ne sera pas toujours possible. Ou pas assez rapidement.
Si le harcèlement est vraiment sérieux, qu’il dure depuis longtemps, l’enfant peut avoir une estime de lui-même tellement au fond des chaussettes qu’il ne parviendra pas à reconnecter ses propres compétences.

Dans ce cas, il est plus sage d’aller voir un professionnel, pour accompagner l’enfant vers une certaine guérison.

Mais il existe aussi des tas de situations ou c’est possible : on va aider l’enfant, oui.
Mais pas en faisant à sa place, pas en se mettant entre lui et le monde.
On va plutôt se mettre à côté de lui pour l’aider à développer ses compétences.
L’aider en trouvant avec lui comment il peut changer ses réactions pour que les intimidations s’arrêtent.
Et l’entrainer !

Alors, quand la magie opérera, il aura non seulement progressé, mais cela aura aussi développé son estime de lui !

👉🏻 Pour découvrir de telles méthodes, voyez les interventions d'Emmanuelle Piquet et de Philippe Aïm qui sera diffusée lors du sommet sur le harcèlement scolaire du 2 au 8 octobre

Je vais m’arrêter là pour l’instant.

Vous l’aurez compris cependant, ces derniers mois, j’ai pas mal creusé le sujet du harcèlement scolaire…
J’ai donc bien l’intention de vous écrire d’autres articles sur ce sujet.
Un grand thème en particulier manque encore dans mon article : celui de la prévention du harcèlement !

On en reparle donc… et en attendant, posez-moi vos questions en commentaire !