Dès le 1er chapitre (« l’approche positive ») de son livre La discipline positive, Jane Nelsen met les choses au clair : la discipline positive n’est ni de l’autoritarisme ni de la permissivité.
Selon elle, l’attitude du parent (ou de l’adulte en charge) dans chacun des cas est la suivante :
Autoritaire : « Voilà les règles que tu dois suivre, et voilà la punition que tu recevras si tu ne les respectes pas. »
Permissif : « Il n’y a pas de règles. Nous allons nous aimer et être heureux et, plus tard, tu seras capable de choisir tes propres règles. »
Discipline positive (fermeté et bienveillance simultanées) : « Nous allons décider ensemble des règles qui seront bénéfiques pour tous. Nous allons aussi nous mettre d’accord sur des solutions qui aideront chacun lorsque nous rencontrerons un problème. Si j’ai besoin de décider sans pouvoir t’impliquer, je le ferai avec bienveillance et fermeté, dignité et respect. »
Ainsi, « le but de la discipline positive est d’obtenir des résultats positifs à long terme et de développer sans attendre autonomie et coopération. »écrit Jane Nelsen.
Car dans un modèle autoritaire, celui de la carotte et du bâton, c’est à dire des récompenses et des punitions, le contrôle est purement extérieur. Il est donc logique que les enfants ne développent pas le sens des responsabilités dans un tel modèle : on ne le leur en donne pas l’occasion !
A l’inverse, si on implique les enfants dans l’établissement des règles, ils seront plus disposés à les suivre. Si le contrôle devient intérieur, ils développeront une meilleure estime d’eux-mêmes.
Pour réussir à concilier ainsi fermeté et bienveillance, nous allons peu à peu apprendre à nous centrer sur les solutions.
Jane Nelsen considère que la bienveillance correspond au respect du monde de l’enfant. La fermeté celle du monde de l’adulte. Ainsi, le parent autoritaire manque de bienveillance, et le parent permissif manque de fermeté.
Mais la vraie bienveillance, celle vers laquelle on tend dans la parentalité positive, c’est celle qui valorise le respect de l’enfant ET de l’adulte.
« Ce n’est pas respectueux de leur éviter toute déception, parce que cela les prive de l’opportunité d’en faire l’expérience et d’apprendre à y réagir correctement. »
Le respect du monde de l’enfant, c’est plutôt de recevoir ses émotions. Tout en ayant confiance en eux pour surmonter les plus difficiles !
Comme ces mots résonnent en moi… C’est un thème que j’ai déjà abordé ici : la difficulté que j’observe parfois chez certains parents de ne pas basculer dans le non-respect d’eux-mêmes à partir du moment où ils deviennent bienveillants envers leur enfant… Je trouve que c’est si bien expliqué ici.
Ainsi, Jane Nelsen finit cette partie sur un exemple que je trouve assez explicite.
Supposons qu’un enfant nous parle mal. Une manière, selon elle, à la fois bienveillante et ferme de réagir serait de quitter la pièce. Non, nous ne passons pas par des punitions qui ne donneraient pas plus envie à l’enfant de bien nous parler, mais nous n’acceptons pas non plus de continuer à interagir avec quelqu’un qui nous parle mal, tout simplement. Ainsi, nous faisons preuve de respect envers nous-mêmes, et en donnons l’exemple à l’enfant.
Plus tard, nous pourrons en reparler avec lui au calme : « Je comprends que tu étais en colère, mais je ne peux accepter qu’on me traite ainsi. Si tu me traites encore comme ça, je quitterai de nouveau la pièce. Cependant, quand tu seras prêt à me traiter avec respect, je serai ravie de revenir te parler et t’aider à trouver d’autres manières de gérer ta colère, si tu le veux. Es-tu prêt à chercher avec moi des solutions qui seront respectueuses pour nous deux ? »
C’est fort comme message, non ?
Ca me fait penser à ce qui m’est arrivé la semaine dernière avec Anatole…